C o m m u n i c a t i o n Examen échographique de l’appareil urinaire de la vache par Marie Babkine Centre hospitalier universitaire vétérinaire, Saint-Hyacinthe, Canada es organes du système urinaire de la vache les plus souvent examinés par échographie sont les reins et la vessie. L’urètre est visible essentiellement au moment de la miction donc moins souvent observé. Les uretères sont observables surtout s’ils sont dilatés, donc au cours d’une affection. L’examen des reins, de la vessie et/ou des uretères est utile pour détecter des problèmes urinaires comme une infection (pyélonéphrite), la présence de calculs rénaux ou vésicaux, de l’hydronéphrose, la présence de kystes rénaux, une rupture rénale ou une masse vésicale. Pour des raisons anatomiques, l’échographie du rein droit se fait du côté droit de la vache (cf. figure 1), alors que l’examen du rein gauche et de la vessie se fait par voie transrectale. L 1. Technique d’échographie : L’examen du rein droit se fait avec la sonde sectorielle ou linéaire de 3,5 MHz en arrière de la 13e côte dans la fosse paralombaire droite sous les B u l l . S o c . V é t . P r a t . d e F r a n c e , a v r i l / m a i / j u i n 2 0 0 8 , T. 9 2 , n o 2 Figure 1 – Côté droit de la vache (d’après U. Braun), topographie du rein droit. apophyses transverses et au niveau dorsal du 12e espace intercostal (cf. figure 2). À ce niveau, on peut également apercevoir le foie. Le rein droit est également visible dans la zone lombaire en coupe transversale. L’examen du rein gauche et de la vessie se fait avec la sonde linéaire transrectale de 7,5 ou 5 MHz, placée directement sur l’organe à examiner. 47 Le cortex et la médulla ne sont pas différenciables et apparaissent hyperéchogènes relativement aux pyramides qui sont hypoéchogènes (voire anéchogènes). En revanche, ils apparaissent hypoéchogènes par rapport au sinus rénal qui apparaît hyperéchogène. Ces structures sont facilement différenciables. Dans le sinus rénal, on ne peut pas différencier les vaisseaux sanguins des vaisseaux lymphatiques ou des calices. Figure 2 – Echographie du rein droit, position de la sonde et image du rein droit. 2. Image normale du rein (cf. figures 3 et 4) Le hile rénal est visible dans le flanc droit avec la sonde placée dans son axe longitudinal, mais l’uretère n’est pas différenciable de l’artère ou de la veine rénale. 3. Images anormales du rein Mise en garde : le sinus rénal peut contenir du gras qui va apparaître hyperéchogène. Celui-ci peut facilement être confondu avec un calcul ou de la fibrine mais on peut les différencier par un examen plus attentif : la fibrine est souvent mobilisable (si on fait bouger le rein avec notre sonde, on peut voir la fibrine bouger), et lors de la présence d’un calcul, un cône d’ombre est observable. Une modification dans le parenchyme peut être visible lors d’hydronéphrose ou lors de la présence d’un kyste (cf. figure 5). Il ne faut pas confondre un kyste avec une pyramide : le kyste apparaît plus rond, régulier. Lors d’hydronéphrose, le parenchyme devient très mince et les calices sont distendus par du liquide Figures 3 et 4 – Echographie du rein droit en coupe longitudinale (CL) et anatomie du rein (d’après Barone). Les lobules du rein sont faciles à reconnaître. 48 Figure 5 – Echographie du rein droit en CL : présence d’un kyste dans le parenchyme rénal. Lors de rupture rénale, du liquide peut être observé dans la région périrénale. 4. Images échographiques de la vessie Figure 6 – Echographie du rein droit en CT : dilatation du rein lors d’hydronéphrose. (cf. figure 6). Il est parfois difficile de faire la différence entre les pyramides et les calices car toutes les structures contenant de l’urine peuvent être très dilatées. La présence de fibrine ou d’un calcul (avec un cône d’ombre) au niveau de la papille, d’un calice ou de l’uretère indiquent une affection. Le plus souvent, on peut les voir bouger si on mobilise le rein (cf. figure 7). L’examen est effectué avec une sonde placée sur l’utérus par voie transrectale. La vessie est toujours visible car son contenu hypoéchogène fait contraste avec sa paroi qui est plus échogène. Le col de la vessie est bien identifiable mais l’urètre n’est visible que dans la période entourant la miction. Des anomalies dans la lumière de la vessie (calcul, fibrine) ou dans sa paroi (masse) peuvent être identifiables (cf. figure 9 et 10). Figure 9 – Echographie normale de la vessie par un abord transrectal. Figure 7 – Echographie du rein droit. Présence d’un calcul rénal. Figure 8 – Echographie du rein gauche lors de pyélonéphrite. Figure 10 – Echographie normale de la vessie : présence d’une masse pédiculée adhérente à la paroi vésicale. 49 Figure 11 – Echographie de l’abdomen caudo-ventral en coupe longitudinale. On remarque le canal de l’ouraque persistant qui étire la vessie ventralement. La présence de matériel hyperéchogène en son centre laisse supposer qu’il est infecté. Figure 12 – Uretère droit dilaté suite à une obstruction dans la vessie par un polype. L’échographie est effectuée dans le flanc droit, la sonde placée dans le sens longitudinal. La vessie peut également être étirée lors de persistance du canal de l’ouraque (cf. figure 11). 5. Images échographiques des uretères Les uretères ne sont visibles que lors de dilatation. On peut parfois observer la présence de calcul (cf. figure 12). 쮿 Références bibliographiques 1. Braun U. - Ultrasonographic examination of the right kidney in cows. Am. J. Vet. Res., 1991, 52, 12, 1933-1939. 2. Braun U. - Ultrasonographic examination of the left kidney, the urinary bladder, and the urethra in cows. J. Vet. Med., 1993, 40, 1, 1-9. 50 3. Braun U., Nuss K., Sydler T., Licher C. - Ultrasonographic findings in three cows with ereteral obstructuin due to urolithiasis. Vet. Rec., 2006, 159, 750-752. 4. Braun U., Nuss K., Wehbrink D., Rauch S., Pospischil A. Clinical and ultrasonographic findings, diagnosis and treatment of pyelonephritis in 17 cows. Vet. Journal, 2008, 175, 240-248.