Economie internationale - Intro et partie 1 Fichier - UHA

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Economie internationale
L2 Administration Economique et Sociale - Université de Haute-Alsace, Mulhouse
2016-2017, 2e semestre
Modalités pratiques
✤
Organisation des séances (pause, discipline,
diapositives)
✤
Impératifs de travail liés à la matière
✤
Modalités du contrôle des connaissances
Objet de l’économie internationale
✤
Etudier l’origine, l’organisation et les conséquences de
l’échange international de biens et services ainsi que des
facteurs de production entre Nations
✤
3 thèmes principaux:
•
Commerce international
•
Organisation des échanges
•
Mouvement de facteurs
Plan
Introduction
1. Les théories du commerce international
2. Les politiques commerciales
3. Les taux de change
4. Le système monétaire international et les crises
financières
Bibliographie
Manuels
Krugman P. et Obstfeld M., 2009, Economie internationale, Pearson education
Figliuzzi A., 2006, Economie internationale: faits, théories, débats contemporains,
Ellipses
Guillochon B., 2006, Economie internationale, Dunod
Sources en ligne
Rapport sur le commerce mondial 2016, OMC
L’économie mondiale 2016, La découverte (Repères)
commerce des marchandises, Secrétariat de l’OMC et CNUCED
pour les services commerciaux.
croissance décevante de 1,8 %, leurs exportations étant
pénalisées par la forte baisse de la demande européenne.
Figure 1.4 : Volume des exportations mondiales de marchandises, 1990-2012
(indices, 1990 = 100)
400
350
300
250
200
150
100
Volume des exportations
2012
2011
2010
2009
2008
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
1994
1993
1992
1991
1990
50
Tendance (1990-2008)
Source : Secrétariat de l’OMC.
25
Introduction
1. Tendances récentes de l’économie mondiale
✤
En 2014, commerce de marchandises = 19 000
milliards de Dollars EU, commerce de services = 5 000
milliards par an (exportations)
✤
Augmentation quasi continue du commerce,
d’environ 6% par an en moyenne, depuis les années
1950.
✤
Le commerce international représente une part
croissante de la richesse des Etats qui y participent,
mesurée par le coefficient d’ouverture (X/PIB, ou
(X+M)/PIB
récession et de reprise pendant l’année. En conséquence, la
croissance du PIB mondial aux taux de change du marché
est tombée à 2,1 % en 2012, contre 2,4 % en 2011. Ce
Figure 1.3 : Ratio des exportations mondiales
de marchandises et de services commerciaux
au PIB mondial, 1980-2012
(ratio des valeurs en $EU courants)
35
32,7
31,8
30
27,7
25
22,4
20
18,4
2010
2005
2000
1995
1990
1985
1980
15
Sources : FMI pour le PIB mondial, Secrétariat de l’OMC pour le
commerce des marchandises, Secrétariat de l’OMC et CNUCED
pour les services commerciaux.
européenne et par la Réserve fédérale a
semblaient avoir réussi à atténuer la c
souveraine et à consolider la croissance
Le coût des emprunts dans la zone eur
des niveaux plus gérables au second sem
et la croissance de l’emploi avait repris
mais ces progrès restaient fragiles.
La croissance de 2,3 % aux États-Unis r
du double de la croissance de l’ensemble
développées, qui était de 1,2 % en 2012
aussi connu une croissance supérieur
(1,9 %), mais dans l’Union européenne la
quasiment nulle (-0,3 %).
Les pays en développement et la Com
indépendants (CEI) pris ensemble ont
production de 4,7 % en 2012, l’Afrique
plus forte croissance de tous les pays ou
Ce taux de croissance impressionna
africain a été dû principalement à l
production en Libye après l’interruption
pétrole du fait de la guerre civile en
croissance en Afrique subsaharienn
supérieure à la moyenne mondiale, à 4,0
Chine a augmenté de 7,8 % et celui de
Par contre, les économies asiatique
industrialisées (Hong Kong, Chine ; Répu
Singapour ; et Taipei chinois) ont
croissance décevante de 1,8 %, leurs ex
pénalisées par la forte baisse de la dema
Figure 1.4 : Volume des exportations mondiales de marchandises, 1990-2012
01
(indices, 1990 = 100)
accroître ainsi les flux de capitaux (Portes et Rey, 2005).
L’IED peut aussi suivre les exportations pour préserver des
exportations de la société mère depuis le pays d’origine
(Bergsten et al., 1978 ; Lipsey et Weiss, 1981 ; Blomstrom
2 500
20 000
2 000
15 000
1 500
10 000
1 000
Entrées d'IED au niveau mondial
25 000
500
5 000
0
Exportations mondiales de marchandises et de services commerciaux
2011
2010
2009
2008
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
1994
1993
1992
1991
1990
1989
1988
1987
1986
1985
1984
1983
1982
1981
0
1980
Exportations mondiales de marchandises et de services commerciaux
Figure C.19 : Commerce et investissement étranger direct (IED) au niveau mondial, 1980-2011
(milliards de $EU)
Entrées d'IED au niveau mondial
Sources : Secrétariat de l’OMC, CNUCED.
145
Avec le commerce, les investissements directs à
l’étranger (IDE) ont fortement augmenté depuis les
années 1970.
✤
L’intensification des échanges a pour effet de renforcer
l’interdépendance entre les économies en contribuant
à créer un marché mondial unique pour les biens, les
services, le travail et le capital
✤
Phénomène de mondialisation, ou de mondialisation
économique, qui n’est pas récent, et se produit par
vagues
X/PIB (Europe occidentale)
2. Le commerce international en perspective historique
✤
Les économies monde depuis l’Antiquité, jusqu’au
Moyen Âge (F. Braudel)
✤
Échange de biens exotiques (Foires de Champagne,
Foires de Lyon)
✤
Nouvelle étape à la Renaissance, où le commerce est
mis au service de la puissance du Prince (structuration
progressive des États Nations)
✤
Grandes découvertes: Vasco de Gama (1488),
Christophe Collomb (1492), Magellan (1522)
✤
Prémisses d’une division internationale du travail
entre:
l’Occident et ses colonies (biens manufacturés
contre matières premières et biens exotiques,
commerce triangulaire)
entre les pays occidentaux, qui développent
différentes traditions mercantilistes
2.1. La première mondialisation
✤
Deux transformations importantes au début du XIXe
siècle qui permettent la hausse des échanges:
Révolution industrielle qui permet une
spécialisation accrue (produits manufacturés contre
matières premières et denrées agricoles)
Diminution des barrières douanières: Zollverein
(1834), Anti-Corn Law League (1838), abrogation des
Corn Laws (1846), traité Cobden-Chevalier (1860)
Dans la seconde moitié du XIXe siècle:
Résurgence du protectionnisme à partir des années 1870
Forte diminution des coûts de transport (cable
transatlantique 1865, Canal de Suez 1869, télégraphe,
téléphone)
Migrations les plus importantes de l’histoire entre 1900
et 1913 (jusqu’à 1,5 M de personnes par an)
Développement des marchés financiers, lié surtout aux
emprunts d’Etat et aux investissements dans les
Empires coloniaux / Etalon-or adopté par une majorité
de pays
Effondrement du commerce, des migrations et des
mouvements de capitaux pendant et entre les deux
guerres mondiales (effondrement du SMI, crise de 1929)
2.2. La seconde mondialisation
Reprise des échanges après la seconde guerre mondiale,
dans un cadre institutionnel refondé:
SMI Bretton Woods 1944 (FMI, Banque mondiale)
GATT 1947, qui devient OMC en 1995
Spécificités de la 2e mondialisation
Commerce dominé par les pays du Nord, même si
cette domination tend à s’estomper
II – FACTEURS DÉTERMINANT L’AVENIR DU COMMERCE MONDIAL
Figure B.8 : Parts du commerce « Nord-Nord », « Sud-Sud » et « Nord-Sud » dans les exportations
mondiales de marchandises, 1990-2011
(pourcentage)
100%
90%
56
51
50
46
37
36
38
38
21
23
24
2009
2010
2011
41
40
37
37
20
80%
70%
60%
50%
37
35
36
33
30%
20%
10%
8
12
1990
1995
12
16
0%
2000
Nord-Nord
2005
Nord-Sud
2008
Sud-Sud
Destinations non précisées
Source : Secrétariat de l’OMC.
Note : Le Sud inclut l’Europe centrale et orientale avant 2000, qui représentait 1,6% du commerce mondial en 1995.
La ligne diagonale représente une distribution égale des
exportations entre les pays telle que, si la courbe de
Lorenz était sur cette ligne, 40 % des pays exportateurs
assureraient 40 % des exportations, 75 % des
Figure B.9 : Concentration des exportations
mondiales de marchandises, 1980-2011
(Parts en % cumulés)
II B. TENDANCES
DU COMMERCE
INTERNATIONAL
40%
Importance du commerce intra-branche
Trade patterns inside the Single Market
Figure 8. Evolution of the GL indicator in intra
-EC trade by country, 1980-1994
45
World Economy
France
Germany
40
Belgium-Lux.
United Kingdom
EC average
Netherlands
index, is simple to calculate and intuitively appealing. Once
35
Spain
Italy
de Grubel-Lloyd:
import valueIndice
for a particular
sector and period are known, it is ca
30
Ireland
Denmark
25
(1)
GLsec tor i
1
export sector i
importsec tor i
export sector i
importsec tor i
.
20
Portugal
If the country only imports or only exports goods or services
15
10
Greece
such that there is no intra-industry trade, the second term o
equation (1) is equal to one, such that the whole expression red
5
the export value is exactly equal to the import value ( expor
0
80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94
Source: Eurostat-Comext, calculations by the CEPII.
second term on the right-hand side of equation (1) is equal to
Régionalisation des échanges, à travers la création
d’unions régionales (UE, ALENA, MERCOSUR,
ASEAN, AELE, Communauté andine)
Commerce intra-UE, 2011
Développement des firmes au niveau mondial (FMN),
à travers les IDE, qui engendrent du commerce intrafirme (= environ 1/3 du commerce dans beaucoup de
pays riches)
II – FACTEURS DÉTERMINANT L’AVENIR DU COMMERCE MONDIAL
Figure C.28 : Sorties d’investissements étrangers directs, 1980-2010
(milliards de $EU)
2 000
1 800
1 600
1 400
1 200
1 000
800
600
400
200
2010
2008
2006
2004
2002
2000
1998
1996
1994
1992
1990
1988
1986
1984
1982
Économies en développement
Économies développées
Source : CNUCED.
économies à forte intensité de capital à moyen ou long
terme. Le taux d’épargne dans bon nombre de ces
place de marchés de capitaux suffisamment développés
est cruciale aussi pour attirer des sources additionnelles
II C. FACTEURS ÉCONOM
FONDAMENTAUX
AFFECTANT LE COM
INTERNATIONAL
1980
0
Augmentation des flux migratoires depuis le début des
années 1980, qui se composent d’une part importante de
travailleurs qualifiés
Développement des marchés financiers informels (pétrodollars) dans les années 1970, puis officiels dans les
années 1980
2e phase de la 2e mondialisation avec la dérégulation
financière à partir de la fin de Bretton Woods et 3e
« révolution industrielle » du début des années 1980
✤
Crises des années 1990 et 2000. Fin d’une vague de
mondialisation? Basculement du centre de l’économie
monde?
3. La balance des paiements
La balance des paiements est un état statistique qui
retrace sous une forme comptable l’ensemble des flux
d’actifs réels, financiers et monétaires entre les résidents
d’une économie et les non-résidents au cours d’une
période déterminée (INSEE)
Ces flux sont répartis entre:
le compte des transactions courantes = Balance
commerciale + Balance des invisibles + transferts de
revenus
le compte de capital = cession - acquisition d’actifs non
financiers
le compte financier = vente - achat d’actifs financiers
(investissements directs ou de portefeuille)
Comptabilité en partie double:
Compte courant + compte de capital + compte financier = 0
CHAPITRE 1
LE COMPTE
DE TRANSACTIONS
T1-1
Transactions courantes
(en milliards d’euros)
2013
COURANTES
Transactions courantes
Biens
Services
Biens et services
Revenus primaires
Revenus secondaires
2014
Recettes
Dépenses
Soldes
Recettes
Dépenses
Soldes
799,4
438,6
193,2
631,8
155,5
12,1
816,5
481,6
170,8
652,4
107,6
56,5
- 17,1
- 43,0
22,4
- 20,6
47,9
- 44,4
815,2
440,4
207,9
648,3
153,6
13,3
834,9
475,0
190,2
665,2
109,1
60,6
- 19,7
- 34,6
17,8
- 16,8
44,5
- 47,4
Note : En raison des arrondis, un agrégat peut ne pas apparaître exactement égal au total des composantes.
Source : Banque de France.
e solde des transactions courantes de la France
s’établit à – 19,7 milliards d’euros en 2014, soit
la valeur des achats énergétiques s’est nettement
SFQMJÏF oø ø UBCMFBV 5
-Fø EÏmDJU EFT
VUE
D’ENSEMBLE
2
PTE
ER
T2-1
G0-6
Flux d’investissements directs
T0-4
(en milliards d’euros)
(en milliards d’euros)
Compte financier
T2-2
180
Flux d’investissements directs
(en milliards
d’euros)directs
Investissements
(en milliards d’euros)
150
2013
2014
Compte financier 90
- 18
- 11
Investissements directs
60
Investissements de portefeuille
30
Instruments financiers dérivés
0
Autres investissements
Avoirs de réserve - 30
- 13
- 61
- 17
74
-1
21
-7
- 24
-1
1
120
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
Français à l’étranger
Étrangers en France
2014
Note : En raison des arrondis,Investissements
un agrégat peut
pas apparaître
directsnefrançais
à l’étranger exactement
Investissements
directs
étrangers
en France
égal au total des composantes.
Solde net des investissements directs
Source : Banque de France.
Source : Banque de France.
1|
Position extérieure de la France
(en valeur mixte)
LES INVESTISSEMENTS DIRECTS
2013
2014
409
453
2013
986
578
1 0542014
601
Français à l’étranger
Investissements de portefeuille
Capital social,
Avoirs (en immobilier
titres étrangers)
y compris
Engagements
(détention de titres français
Bénéfices
réinvestis
par les non-résidents)
Autres
opérations (prêts
intragroupe)
Instruments
financiers dérivés
pour mémoire : autres opérations
Autres
investissements
(créances)
18,8
32,3
- 85
0,7
- 9912,0
Avoirs de
Étrangers
enréserve
France
Position
extérieure nette
Capital
social,
y compris
en % duimmobilier
PIB
Bénéfices
réinvestis
Dette extérieure
nette
Autres
opérations (prêts intragroupe)
en % du PIB
pour mémoire : autres opérations
Source :
Banque de France.
(engagements)
105
32,3
11811,5
- 737
- 832
23,0
085
2 264 5,2
8,1
7,8
- 62
3 096
2 821
- 369
18,1
- 17,5
7,8
708
6,433,5
- 0,7
9,1
- 5918,0
- 418
- 19,67,3
820 6,2
- 2,1
38,5
- 8,1
presque systématique depuis 2009, ont reflué en 2014
1
Investissements directs – solde net
- 13,5
20,9
Les opérations
d’investissements
directs débiteur.
retrouvent
et présentent
un solde légèrement
32 :milliards
en 2013,
sanslatoutefois
que celadu ne
en 2014 un solde positif de 21 milliards d’euros
Notes Les flux sont
établis selon
règle internationale
principe
dessine
de
tendance
très
nette
dans
une
perspective
Le
flux
net
positif
des
opérations
d’investissedirectionnel étendu dont la teneur est expliquée dans la note 2 ci-dessous.
(tableaux T2-1 et T2-2). Ce solde positif signifie que, comme
moyen
terme un
(graphique Cette diminution
ment direct tient principalement aux investisse- Ende
raison
des arrondis,
agrégat peutG0-6).
ne pas apparaître
exactement égal
chaque année depuis le début des années deux mille
au
total
des
composantes.
concerne à la fois les opérations en capital social et
ments directs français à l’étranger, qui atteignent
à l’exception32 milliards
de 2013 en 2014,
(graphique G2-1),
les
investisseSource :
Banque de France.
les prêts-emprunts
intragroupe.
soit quasiment le double du flux
✤
Enregistrement des disparités dans le compte Erreurs
et omissions nettes
✤
Définition des notions de capacité ou besoin de
financement (Solde du compte courant + solde du
compte de capital) et la position extérieure d’un pays
✤
Signification macroéconomique de ces notions:
Y = C + I + G devient en économie ouverte:
Y = C + I + G + (X - M)
où X - M est le solde du compte courant
On peut donc parvenir à Y - (C + I + G) = X - M
Si l’on pose encore que C = Y - S - T où T = G,
on a S - I = X - M
Est-ce grave d’avoir une balance commerciale
déficitaire?
C’est à partir de la balance des paiements que l’on peut
calculer:
Le coefficient d’ouverture
Les termes de l’échange
La part du pays dans le commerce international
L’élasticité des importations et exportations par rapport
au PIB
Le degré de spécialisation
La proportion d’échanges intra- et inter-zones
1. Les théories du commerce
international
1.1. Des mercantilistes à Adam
Smith
✤
Première forme d’analyse sérieuse du commerce
international: le « mercantilisme » (XVe-XVIIIe siècles)
✤
Ouvrage représentatif: David Hume, 1758, Of the Balance of
Trade
✤
Auteurs très hétérogènes: T. Mun (1571-1641), W. Petty
(1623-1687), J. Child (1630-1699), J. Locke (1632-1704)
A. de Monchrestien (1575-1621), J.-B. Colbert (1619-1683),
S. Le Prestre de Vauban (1633-1707)
✤
Développement d’une pensée économique au service
du Prince (commerce comme instrument de
puissance)
✤
Pensée qui ne peut être résumée à l’égalité entre
argent et richesse (critique Smith et réhabilitation
Keynes)
✤
En réalité il faudrait dire:
richesse = avantage commercial
✤
2 points essentiels:
Le circuit économique intra-national est stérile
Le commerce international est un jeu à somme nulle
✤
Les gains peuvent être réalisés sur les marchés
internationaux, où il y a des gagnants et des perdants
✤
Les gagnants sont ceux qui ont une balance
commerciale excédentaire, et qui enregistrent donc
une entrée de métaux précieux (qui est le résultat, et
non la cause de l’enrichissement)
✤
Nombreux dispositifs mis en place pour encourager
les exportations et diminuer les importations (tarifs
douaniers, quotas, subventions dans le cadre d’une
stratégie industrielle différenciée)
✤
Objectif final de parvenir à l’autosuffisance
✤
Apports du mercantilisme:
Relation entre prix et masse monétaire
Relation entre commerce, flux de métaux précieux,
niveau des prix et taux de change
Prise en compte de l’aspect conflictuel et stratégique du
commerce international
✤
Défaillances principales:
Commerce international comme jeu à somme nulle
Objectif de l’autarcie
Apports souvent sous-estimés en raison de la critique de Smith
✤
A. Smith critique, dans le livre 4 de la Richesse des
Nations, les principes du « système
mercantile » (Chapitre 1)
✤
Celui-ci est l’expression d’un point de vue particulier
qui convient à un marchand, mais pas à un pays
(vision non scientifique)
✤
Critique de la division commerce national /
international
« Le commerce intérieur ou domestique, le plus
important de tous, celui dans lequel le même capital
fournit au pays le plus grand revenu et fait naître le
plus d'occupation pour les nationaux, ne fut regardé
que comme inférieur au commerce étranger. Ce
commerce, disait-on, ne fait entrer ni sortir aucun
argent du pays; il ne peut donc rendre le pays ni plus
riche ni plus pauvre, si ce n'est autant seulement que
sa prospérité ou sa décadence pourrait avoir une
influence indirecte sur l’état du commerce étranger. »
« Sans contredit, un pays qui n’a pas de mines doit tirer son or et son
argent des pays étrangers, tout comme celui qui n'a pas de vignes
est obligé de tirer ses vins de l’étranger. Cependant il ne paraît pas
nécessaire que le gouvernement s'occupe plus d'un de ces objets
qu'il ne s'occupe de l'autre. Un pays qui a de quoi acheter aura
toujours tout le vin dont il aura besoin, et un pays qui aura de quoi
acheter de l'or et de l'argent ne manquera jamais de ces métaux. On
trouve à les acheter, pour leur prix, comme toute autre chose; et s'ils
servent de prix à toutes les autres marchandises, toutes les autres
marchandises servent aussi de prix à l'or et à l'argent. Nous nous
reposons en toute sûreté sur la liberté du commerce, sans que le
gouvernement s’en mêle en aucune façon, pour nous procurer tout
le vin dont nous avons besoin; nous pouvons donc bien nous
reposer sur elle, avec autant de confiance, pour nous faire avoir tout
l'or et l'argent que nous sommes dans le cas d’acheter ou
d'employer, soit pour la circulation de nos denrées, soit pour
d'autres usages. »
« L'importation de l'or et de l'argent n'est pas le principal
bénéfice, et encore bien moins le seul qu'une nation retire
de son commerce étranger. Quels que soient les pays entre
lesquels s’établit un tel commerce, il procure à chacun de
ces pays deux avantages distincts. Il emporte ce superflu
du produit de leur terre et de leur travail pour lequel il
n'y a pas de demande chez eux, et à la place il rapporte en
retour quelque autre chose qui y est demandé. Il donne
une valeur à ce qui leur est inutile, en l’échangeant contre
quelque autre chose qui peut satisfaire une partie de leurs
besoins ou ajouter à leurs jouissances. …
… Par lui, les bornes étroites du marché intérieur
n'empêchent plus que la division du travail soit portée au
plus haut point de perfection, dans toutes les branches
particulières de l'art ou des manufactures. En ouvrant un
marché plus étendu pour tout le produit du travail qui
excède la consommation intérieure, il encourage la société
à perfectionner le travail, à en augmenter la puissance
productive, à en grossir le produit annuel, et à multiplier
par là les richesses et le revenu national. Tels sont les
grands et importants services que le commerce étranger
est sans cesse occupé à rendre, et qu'il rend à tous les
différents pays entre lesquels il est établi. »
Résultats:
Le commerce international est bénéfique en ce qu’il
permet d’approfondir la division du travail (et ainsi
de stimuler la production nationale)
Il n’est pas un jeu à somme nulle mais un jeu à
somme positive, mutuellement profitable
« Les avantages naturels qu'un pays a sur un autre pour la
production de certaines marchandises sont quelquefois si
grands, que du sentiment unanime de tout le monde, il y
aurait de la folie à vouloir lutter contre eux. Au moyen de
serres chaudes, de couches, de châssis de verre, on peut faire
croître en Ecosse de fort bons raisins, dont on peut faire
aussi de fort bon vin avec trente fois peut-être autant de
dépense qu'il en coûterait pour s'en procurer de tout aussi
bon de l’étranger. Or, trouverait-on bien raisonnable un
règlement qui prohiberait l'importation de tous les vins
étrangers, uniquement pour encourager à faire du vin de
Bordeaux et du vin de Bourgogne en Ecosse ? (…) Tant que
l'un des pays aura ces avantages et qu'ils manqueront à
l'autre, il sera toujours plus avantageux pour celui-ci
d'acheter du premier, que de fabriquer lui-même. »
✤
Il manque cependant à la thèse de Smith (avantage
absolu) certaines précisions. Notamment, elle ne permet
pas de démontrer le bénéfice du commerce international
dans tous les cas
✤
Smith voit d’ailleurs lui-même des exceptions:
Quand l’indépendance nationale est menacée
(raisons politiques)
Quand l’industrie nationale est pénalisée par une
fiscalité défavorable
Quand d’autres pays pratiquent eux-mêmes le
protectionnisme
1.2. La théorie ricardienne du
commerce international
✤
Approfondissement de la perspective de Smith par David Ricardo
au début du XIXe siècle, à travers un ouvrage principal: Des
principes d’économie politique et de l’impôt, 1817
✤
Contexte des Corn Laws: importance pour l’industrie anglaise de
faire diminuer le prix des subsistances
✤
« Si, par l’introduction de marchandises étrangères à bas prix, je
puis épargner 20 pour cent sur ma dépense, le résultat sera
précisément le même que si les frais de production eussent été
diminués au moyen des machines; mais le taux des profits ne
haussera pas. »
« Il importe tout autant au bonheur des hommes
d’augmenter leurs jouissances par une meilleure
distribution de travail, que de parvenir au même but par
un accroissement dans le taux des profits, et cette
distribution est toujours meilleure lorsque chaque pays
produit les choses qui s’accordent le mieux avec son
climat, sa situation et ses autres avantages naturels ou
artificiels, et lorsqu’il les échange pour les marchandises
des autres pays. »
✤
✤
Principe de l’avantage comparatif énoncé à partir d’un
exemple célèbre : Angleterre et Portugal qui échangent
du drap et du vin
PORTUGAL
ANGLETERRE
VIN
80
120
DRAP
90
100
Les nombres représentent la quantité de travail
nécessaire pour produire une unité de vin ou de drap
au cours d’une période définie (par exemple un an).
✤
Exemple abstrait fondé sur plusieurs hypothèses:
Immobilité internationale des facteurs de
production
Rendements constants
Pas de coûts de transport
Différence de productivité du travail entre les 2
pays
✤
PORTUGAL
ANGLETERRE
VIN
80
120
DRAP
90
100
Spécialisation de chaque pays selon son avantage
comparatif:
(PD/PV)AA = 10/12 = 0,83
(PD/PV)AP = 9/8 = 1,125
✤
Le drap est relativement plus cher au Portugal qu’en
Angleterre. L’Angleterre devrait donc se spécialiser
dans la production de drap et le Portugal de vin.
Preuve de l’intérêt de la spécialisation:
✤
Si l’on pose que: PAA = 220 ; PAP = 170,
alors QA = 2v ; 2d
✤
En libre échange, on a: QLE = 2,125v ; 2,2d
✤
La quantité globale de marchandises disponibles
augmente en libre échange
✤
Force de la démonstration
Exemple simple et généralisable, qui démontre les
bénéfices, inconditionnels en termes de productivité, du
commerce international.
✤
Faiblesses
Si chaque pays gagne à l’échange, on ne sait rien de la
répartition de ces gains
Pas de considération dynamique sur l’évolution des
avantages comparatifs (rendements d’échelle)
La théorie ne renseigne pas sur les gains des différents
groupes à l’intérieur d’un même pays
✤
Les deux pays peuvent donc gagner à l’échange, mais
dans quelle proportion?
✤
Cela dépend de la demande internationale, qui va
déterminer le prix mondial du drap par rapport au vin
(indétermination des termes de l’échange):
(PD /PV)AA < (PD/PM)LE < (PD/PV)AP
✤
Plus ce prix est élevé et plus l’Angleterre gagne, plus il
est faible et plus c’est le Portugal qui bénéficie de
l’ouverture des échanges
✤
Caractère ironique de l’exemple de Ricardo, dans le
contexte de l’industrialisation anglaise
✤
La question des rendements croissants. Les critiques
de List et le concept de protectionnisme éducateur
✤
Les justifications au protectionnisme illustrée par les
exemples de l’Inde et des États-Unis
✤
La troisième faiblesse ne sera compensée que bien
plus tard, avec les théories HOS, qui sont un
développement du principe de l’avantage comparatif
(caractère fondateur de l’analyse de Ricardo)
✤
Avant de s’y intéresser, on se penche sur les évolutions
qui s’opèrent dans la seconde moitié du XIXe siècle
1.3. Le protectionnisme de la fin du
XIXe siècle à l’entre-deux-guerres
✤
Contexte de résurgence du protectionnisme après 1873 (Allemagne,
Japon, Etats-Unis, France)
✤
Le courant marxiste: Lénine, Rosa Luxembourg, travaillent sur le
concept d’impérialisme (L’impérialisme, stade suprême du capitalisme,
1916)
✤
La mondialisation impérialiste est nécessaire pour pallier aux
contradictions du capitalisme, concernant les débouchés et la baisse
tendancielle des taux de profit (retournement de la relation libre
commerce - paix)
✤
Concept d’hégémonie de Gramsci
✤
Débat sur la « croissance appauvrissante » entre
Keynes et Ohlin dans l’entre-deux-guerres (Keynes,
1919, Les conséquences économiques de la paix, 1929,
« The German Transfer Problem »)
✤
Élaboration d’un nouveau modèle d’explication des
échanges internationaux : Hecksher - Ohlin Samuelson entre les années 1919 et 1948
✤
Objectif de refonder la théorie de l’avantage
comparatif sur une base nouvelle: la dotation en
facteurs
1.4. Le modèle HOS
Hypothèses du modèle:
✤
2 pays, 2 biens, 2 facteurs de production substituables (immobilité des
facteurs, pas de coût de transport etc.)
✤
Il n’existe plus de différence de technologie, mais des différences de
dotation factorielle
***
✤
Théorème HO: Les pays tendent à exporter les biens pour lesquels la
production est intensive en facteur dont ils sont relativement mieux dotés.
✤
La spécialisation qui en découle peut être partielle
✤
On range les pays en fonction de leur dotation en facteurs de production:
T/L < T*/L* (Europe/USA au XIXe siècle)
K/L > K*/L* (PDs/PEDs au XXe siècle)
✤
On peut en déduire la relation suivante:
w/r > w*/r*
✤
En faisant l’hypothèse que la production de biens manufacturés est plus intensive en
travail, et que la production de biens technologiques nécessite davantage de capital,
cela signifie qu’en autarcie:
PT /PM < PT*/PM*
✤
Et qu’en cas d’ouverture des échanges:
PT /PM <
✤
LE
LE
PT /PM
< PT*/PM*
Le commerce produit une tendance à l’égalisation du prix des facteurs:
w/r = w*/r*
✤
Théorème HOS: le commerce sans entrave de biens
égalise le prix des facteurs de production au travers de
l’égalisation des prix relatifs des biens
Les problèmes de validation empirique du modèle HOS
Le théorème HOS ne semble pas déterminant dans
les faits
Le paradoxe de Leontief (1954); interprétation de la
montée des inégalités dans les PDs?
Le modèle HOS prédit généralement moins bien
que celui de Ricardo la structure des échanges
internationaux (MacDougall 1951, Balassa 1963)
✤
Conclusions et prolongements:
Situation des travailleurs des PDs
Convergence entre pays du Nord et du Sud
« Dutch disease » et Théorème de Rybczynski: Si la
dotation factorielle d’un pays évolue, la
spécialisation du pays va se déformer en direction
du bien intensif en facteur dont la quantité
augmente
1.5. Echange inégal et théories de la
dépendance
Retour en force du courant critique dans les années 1960-1970:
✤
Théories de l’échange inégal (1): Thèse de Singer-Prebisch
(dynamique des prix et élasticité revenu de la demande)
✤
La critique de Paul Bairoch (1975)
✤
Théories de l’échange inégal (2): Arghiri Emmanuel (1969,
L’échange inégal): « Ce n’est pas parce qu’on est pauvre qu’on vend
bon marché, mais parce qu’on vend bon marché qu’on est pauvre »
✤
Théories de la dépendance: Samir Amin, Immanuel Wallerstein
✤
Traduction politique de ces théories:
Industrialisation par substitution d’importation
Industries industrialisantes
Industrialisation par substitution d’exportation
Parallèlement, il se produit un renouvellement de
l’analyse économique du commerce international,
pour remédier aux défaillances du modèle HOS
1.6. Les nouvelles théories du
commerce international
✤
Théorie de la demande représentative, Linder (1961)
✤
Théorie de la demande de différence, Lancaster (1966)
✤
Nouvelles théories du commerce international,
Krugman et Helpman (1985)
✤
Conséquence de ce dernier ensemble de théories
Conclusion
Mise en évidence des différentes origines et des effets de
l’échange international de marchandises:
✤
Ricardo, HOS
✤
Théories marxistes (théories de l’échange inégal)
✤
Nouvelle économie internationale
Remarque sur les mouvements de facteurs et le commerce
international
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