Transmissibles) est à leur disposition. Les vétérinaires étudient les épidémies de « grippe » chez les
porcs et les canards.
En fait, la grippe diffuse très rapidement dans la population à la faveur de la contamination de
collectivités. En cas d'épidémie, le nombre de patients double d'une semaine à l'autre et 30 à 60% de
la population d'une ville est atteinte en quelques jours, celle d'un pays en quelques semaines. D’un
autre côté, une cassure antigénique du virus A peut occasionner une pandémie, totale en quelques
mois. Celle-ci survient en moyenne tous les 10 ans. Son évolution se fait d'Est en Ouest et du Nord au
Sud, le plus souvent à partir de l'Asie. L'origine animale de ces virus ne fait pas de doute. La première
pandémie reconnue est celle de 1918-1920 qui a fait 20 millions de morts. Depuis 1977, 2 séro-types
coexistent : H1N1 et H3N2. Les épidémies, quant à elles, se répètent tous les 2 ou 3 ans,
cliniquement plus bénignes que les pandémies. Elles durent 6 à 8 semaines et se situent de
novembre à février en cas de virus A, de février à mai en cas de virus B. Certains cas sporadiques
sont dus à la persistance intercritique du virus dans le réservoir humain. Les enfants sont les premiers
concernés par une épidémie, mais la morbidité est faible chez les moins de 3 ans et augmente avec
l'âge. Elle est peu importante chez l'adulte. La mortalité concerne surtout les nourrissons et les
vieillards.
Le virus influenza pénètre par voie respiratoire et se fixe sur les muqueuses des voies aériennes où il
se multiplie. L'atteinte épithéliale est inflammatoire. Lorsque l'agression est alvéolaire, la
desquamation provoque un exsudat hémorragique. La coagulation des protéines exsudées réalise
une membrane qui s'oppose aux échanges gazeux. Il peut exister un œdème lésionnel. Les capillaires
peuvent thromboser. Ainsi s'expliquent les formes graves de la grippe. La virémie est inconstante et
transitoire. La contagiosité est de l'ordre de 2 à 3 jours en début de maladie. Tous les âges de la vie
sont concernés, l'immunité acquise n'étant qu'éphémère même pour une souche donnée.
Concernant la grippe commune, les signes fonctionnels apparaissent après une période d'incubation
courte de l'ordre de quelques jours. Après cette période, le début de la maladie est brutal avec
association des éléments du syndrome grippal : courbatures lombaires, rachialgies, myalgies,
arthralgies et céphalées. Le malade est retrouvé prostré. Les manifestations respiratoires sont
variables dans leur intensité et leur localisation : rhino-pharyngite, pharyngite douloureuse, trachéite,
bronchite avec toux sèche quinteuse et laryngite. La toux est constante. Le plus souvent, il n'y a pas
de catarrhe, mais l'irritation conjonctivale est fréquente. En terme de signes généraux, ils sont
marqués par une fièvre supérieure à 39°C accompagnée de frissons et d'un malaise général avec
asthénie qui dure entre 2 et 4 jours. Chez les enfants et les personnes âgées, la fièvre est moins
élevée. Classiquement la courbe de température est diphasique en V grippal. Concernant les signes
physiques dans la grippe commune, l'examen est négatif ou fait entendre quelques râles sous-
crépitants et montre une gorge diffusément rouge. Dans le cas où une radiographie pulmonaire serait
pratiquée, elle montrerait une image de pneumopathie atypique.
En terme d’évolution, la guérison est rapide mais une asthénie profonde et une toux persistent. Un
tableau traînant doit faire évoquer une possible tuberculose associée. En fait, les formes bénignes de
la grippe, atténuées ou abortives et même inapparentes, sont fréquentes. De même, les
manifestations gastro-intestinales sont aussi fréquentes. En revanche, on peut observer très rarement
une pneumonie, une pleurésie séro-fibrineuse, une myocardite, une péricardite, une méningite
lymphocytaire ou une méningo-encéphalite transitoires.
Dans les formes compliquées de la grippe, on doit noter que le terrain est en grande partie
responsable du tableau, car susceptible de décompensation (insuffisances respiratoire, cardiaque,
rénale ou diabète). Chez l'insuffisant respiratoire chronique, la surinfection est inéluctable. Les germes
en cause sont: le pneumocoque et haemophilus influenzae, bien entendu, mais aussi les
staphylocoques et streptocoques, Neisseria et le bacille gram négatif. Les rhinites, bronchites et
sinusites sont de bons pronostics, mais parfois d'évolution traînante. Il en est tout autrement des
pneumopathies qui surviennent après l'amélioration de la grippe. L'antibiothérapie préventive chez les
sujets débilités et âgées a fortement réduit la fréquence et la gravité des pneumopathies, principale
cause du décès. A noter que la grippe de la femme enceinte est sévère et l'avortement possible.
Enfin, concernant la forme grave de la grippe (ou grippe maligne), celle-ci est surtout observée
pendant les pandémies, pouvant atteindre tous les sujets, de préférence jeunes. C'est une forme en
rapport avec la multiplication virale intense. Aucun argument ne permet de prédire la grippe maligne.