This manusaipt has been reproduced fmrn the microfilm master. UMI films the text diredy from the original or copy submiüed. Thus, some thesis and dissertation copies are in typemer face, Mile others may be from any type of cornputer printer. nie quality of thk reproduction is dependent upon the quality of the copy submitbd. Broken or indistinct pnnt, colored or poor quality illustrations and photographs, pfint bleedihrough, substandard margins, and impmper alignment can adversely affectreproduction. In the unlikely event that the author did not send UMI a wmplete manusaipt and there are missing pages, these willbe noted. Also, if unauthorized copydght material had to be removed, a note will indicate the deletion. Overske materials (e-g., maps, drawings, charts) are reproduced by sectionhg the original, beginning at the upper left-hand corner and çontinuing from left to nght in equal sections with small overlaps. Photographs induded in the original rnanuscn'pt have k e n reproduced xerographically in this copy. Higher quality 6" x 9" black and white photographie prints are available for any photographs or illustrations appeanng in this copy for an additional charge. Contact UMI directly ta order. Bell & Howell Information and Leaming 300 North Zeeb Road, Ann Arbor, MI 48106-1346 USA JkMWiM LABERGE MODIFICATION DES CROYANCES FACE AUX INQUTÉTUDES SUITE AU TRAITEMENT DU TROUBLE w ~ T GENÉRALISÉE É Mémoire presenté à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval pour l'obtention du grade de maître en psychologie (M.Ps.) École de Psychologie FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES UNIVERSITÉ LAVAL O Myriam Laberge, 1999 l*lofNational Canada library Bibliothèque nationale du Canada Acquisitions and Bibliographie Services Acquisitions et services bibliographiques 395 Wellington Street OttawaON K1AON4 Canada 395, rue Wellington Ottawa ON K i A ON4 Canada The author has granted a nonexclusive licence allowing the National L i b r q of Canada to reproduce, loan, distribute or sell copies of this thesis in microform, paper or electronic formats. L'auteur a accordé une licence non exciusive permettant à la Bibliothèque nationale du Canada de reproduire, prêter, distribuer ou vendre des copies de cette thèse sous la forme de microfiche/fitm, de reproduction sur papier ou sur format électronique. The author retains ownership of the copyright in this thesis. Neither the thesis nor substantial extracts fiom it may be printed or otherwise reproduced without the author's permission. L'auteur conserve la propriété du droit d'auteur qui protège cette thèse. Ni la thèse ni des extraits substantiels de celle-ci ne doivent être imprimés ou autrement reproduits sans son autorisation. Résumé Les personnes souffrant du trouble d'anxiété géréralisée (TAG) entretiennent des croyances erronées face à leurs inquiétudes. La présente étude évalue, à l'aide d'une entrevue structurée, la modification de cinq croyances à la suite d'un traitement cognitif-comportemental du TAG (N =41). Les résultats indiquent que toutes les croyances évaluées diminuent de façon significative suite au traitement. De plus, la croyance à l'effet que l'inquiétude a une influence sur les autres et celle voulant que l'inquiétude reflète la personnalité diminuent davantage chez les patients qui présentent une plus grande diminution des inqui6tudes à la suite de l'intervention. Les résultats obtenus appuient la pertinence de mesurer les croyances entretenues par les personnes souffrant du TAG et supportent l'importance d'indure des interventions spécifiques à propos des croyances reliées aux inquiétudes dans le traitement du TAG. AVANT-PROPOS Ils ont été nombreux à contribuer, à leur façon, à la concrétisation de ce projet. Voici e d i n Ifoccasionde leur partager ma recomaissance. D'abord un gros merci à mon superviseur Robert Ladouceur, pour sa confiance, ses commentaires judicieux, et pour le milieu d'apprentissage extraordinaire que constitue le laboratoire qu'il dirige. Je tiens également à souligner la précieuse collaboration de Michel Dugas, avec qui ce fut un plaisir de bavailler. Sa disponibilité, son professionalisme et sa grande générosité ont fortement contribué à mener à terme cet ouvrage. Sincères remerciements à tous ceux et celles grâce à qui les données de cette étude ont pu être récoltées. Merci de la grande collaboration dont vous avez fait preuve aux différentes étapes de la recherche. Merci à toi René, pour tes encouragements constants et ta présence unique. Amis, parents et proches, merci de votre support et de votre intérêt pour mon cheminement. Enfin, un merci tout particulier à la petite Béatrice, qui a su si bien ensoleiller mon hiver. TABLE DES MATIÈREs .. ...................................................................................................................... 11 ... AVANT-PROPOS.................................................................................................. 111 . TABLE DES MATIERES...................................................................................... iv INTRODUCTION GENERALE............. . . . ..-..-..--............................................. 1 RÉsUMÉ 0 PREMIER CHAPITRE: 0 CROYANCES FACE AUX INQUIÉTUDES: MODEiCATiON SUITE A UN ?TCAITEMENT COGNITIF-COMPORTEMENTALDU TROUBLE D'ANXIÉTÉ GÉNÉWISÉE (Article) 1.1 Page titre.-........................................................................................................ 6 1.2 Résumé .......................................................................................................... 1.3 Introduction .................................................................................................... 8 1.4 Méthode ......................................................................................................... 12 7 1.4.1 Participants...................................................................................... 12 1.4.2 Instruments ......................-...-..........................................................12 1-4.3 Procédure ........................, . . ...-................................-................-..13 Résultats........................... 1.5.1 ...................................................................... . . Changement des croyances des patients de la condition traitement en comparaison à celui des patients de la condition de contrôle ............................................................... 15 15 1.5.2 Changement des croyances pré et post-traitement de l'ensemble des participants ..-....................................................... 16 1.5.3 Changement des croyances des patients présentant une plus grande diminution des inquiétudes en comparaison à celui des patients présentant une moins grande diminution des inquiétudes ................................................................................. .16 Discussion...................................................................................................... 17 Références........... ,.,. .................................................................................... 2 4 Note des auteurs ................... . . .................................................................. 27 Tableau Tableau Tableau Titres des figures .......................................................................................... 31 Figure 1........................................................................................................... 32 CONCLUSION GENEIULE ................................................................................. -33 # # BIBLIOGRAPHIE ...................,., ...............~............................................................ 3 7 ANNEXE A: Entrevue structurée sur les croyances face aux inquiétudes..42 Une étude épidémiologique récente révèle que plus d'une personne sur vingt présentera un trouble d'anxiété généralisée (TAG) au cours de sa vie (Kessler et al., 1994). Avec une prévalence dans la population générale se siimant autour de 5,1%, le TAG figure parmi les troubles anxieux les plus répandus. Il est néanmoins le trouble d'anxiété le moins bien compris et le moins étudié (Dugas, Ladouceur, Boisvert, & Freeston, 1996; Rapee, 1991). Depuis la révision de la troisieme édition du Diagnostic und Statisticd Manual of Mental Disorders (DSM-III-R) (MA, 1987), le TAG constitue une catégorie diagnostique primaire dont la principale caractéristique est la présence d'inquiétudes excessives. Le diagnostic d u TAG requiert la présence d'inquiétudes excessives plus d'un jour sur deux depuis au moins six mois. Le contrôle difficile des inquiétudes, l'interférence q u o t i d i e ~ ecausée par l'anxiété, de même que la présence de trois symptômes somatiques parmi six (nervosité ou surexcitation, tendance à être facilement fatigué, difficultés de concentration ou trous de mémoire, irritabilité, tensions musculaires et tsoubles de sommeil) figurent également parmi les critères diagnostiques du TAG. Le TAG apparst habituellement de façon graduelle enbe l'âge de 15 et 20 anç (Rapee, 1991) et affecte un nombre plus élevé de femmes que d'hommes (Kessler et al., 1994; Rapee, 1991). Il semble que la détresse des personnes souffrant du TAG est plus importante que ce qu'ont déjà laissé entrevoir certains travaux. Par exemple, une étude effectuée par Dugas et ses collaborateurs (1998a) révèle que le nombre de consultations médicales présentées par les patients souffrant du TAG est supérieur à celui de patients souffrant d'autres troubles anxieux. Aussi, le TAG est associé à un plus haut taux de cornorbidité, plus particulièrement avec la phobie sociale, le trouble panique, le trouble dysthymique et la phobie simple (de Ruiter, Ruken, Garssen, van Schaik, & Kraaimaat, 1989; Sanderson, Di Nardo, Rapee, & Barlow, 1990). Une forte proportion de personnes souffrant du TAG ont également un diagnostic secondaire de dépression majeure (Dugas et al., 1998a), ce qui expliquerait en partie les nombreuses tentatives de suicides observées dans cette population (Angst,1993). L'augmentation de l'absentéisme au travail e t des consultations médicales, l'anxiété sociale et la démoralisation constituent quelques-unes des implications individuelles et sociales du TAG (Angst, 1993; ~radwejnet al., 1992; Brown & Barlow, 1992; Butler, 1994; Butler, Femel, Robson, & Gelder, 1991; Dugas, Freeston, Blais, & Ladouceur, 1994). Des complications à long terme comme le cancer, le diabète, l'hypertension artérielle, les troubles cardiovasculaires et les troubles fiés au système immunitaire peuvent également survenir conjointement au TAG (Craske, Barlow, & O'Leary, 1992). Les conséquences du TAG sont donc nombreuses et représentent des coûts humains considérables. Les processus cognitifs associés aux inquiétudes excessives sont encore peu expliqués (Davey, Hampton, Farrell & Davidson, 1992; Freeston, Dugas, & Ladouceur, 1996; MacLeod, Williams, & Bekerian, 1991). Les croyances face aux inquiétudes, un phénomène cognitif observé par plusieurs cliniciens, constituent un processus qui a pourtant fait l'objet de kès peu de recherches. En effet, les personnes inquiètes excessivement semblent entretenir différentes croyances envers leurs inquiétudes (e.g. Borkovec, 1994; Davey, Tallis, & Capuzzo, 1996; Dugas et al., 1998b; Wells, 1995). Par exemple, elles croient que leurs inquiétudes les aident à trouver des solutions à leurs problèmes ou à prévenir des événements négatifs généralement très improbables (Ladouceur, Blais, Freeston, & Dugas, 1998; Roemer & Borkovec, 1993). L'importance des croyances erronées dans le maintien des inquiétudes pathologiques a été récemment reconnue par certains a u t e u s (e-g. Dave y, Tallis, & Capuzzo, 1996; Dugas et al., 1998b; Wells & Matthews, 1994). Entre autres, les croyances à propos des avantages de s'inquiéter ou des coûts associés au fait de ne pas s'inquiéter entraînent des périodes d'inquiétudes de plus longue durée (Wells, 1995). Par exemple, un patient qui croit devoir ruminer un problème jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée sera plus motivé à recourir à l'inquiétude comme stratégie, ce qui augmentera la durée de ses épisodes d'inquiétude. Jusqu'à présent, aucune étude n'a tenté de vérifier si les croyances entretenues par les personnes souffrant du TAG à l'égard de leurs inquiétudes pouvaient être modifiées à la suite d'un traitement cognitif-comportemental. La présente étude compare le changement des croyances chez des adultes souffrant d u TAG qui reçoivent un traitement cognitif-comportemental (groupe traitement) à celui de patients non traités (groupe de contrôle). Les résultats permettront de vérifier l'importance de mesurer les différents types de croyances et la pertinence d'inclure dans le traitement du TAG des interventions spécifiques à propos des croyances reliées aux inquiétudes. Enfin, ils apporteront un éclairage supplémentaire quant au rôle joué par ces croyances dans la problématique du TAG. Croyances face aux inquiétudes 6 Modification des croyances face aux inquiétudes suite au traitement du trouble d'anxiété généralisée Myriam Laberge, Michel J. Dugas, & Robert Ladouceur Université Laval, Québec Titre abrégé: CROYANCES FACE AUX INQUIÉTUDES Croyances face aux inquiétudes 7 Résumé Les personnes souffrant du trouble d'anxiété généralisée (TAG) entretiennent des croyances erronées face à leurs inqaiétudes. Entre autres, elles croient que l e m inquiétudes les aident à trouver des solutions à leurs problèmes, e n plus de prévenir l'occurrence d'événements négatifs généralement peu probables (Ladouceur, Blais, Freeston, & Dugas, 1998; Roemer & Borkovec, 1993). La présente étude évalue les croyances entretenues par des adultes souffrant du TAG &T = 41) avant et après un traitement cognitifcomportemental. Les résultats obtenus révèlent que pour cinq croyances (Prévention et résolution de problèmes, Influence, Conséquences émotionnelles, Pensée magique et Personnalité), un plus grand diangement est observé chez les patients traités comparativement aux patients du groupe de contrôle. De plus, pour deux des croyances (Influence et Personnalité), une différence sigruficative est observée entre les patients présentant une plus grande diminution des inquiétudes et ceux qui présentent une moins grande diminution. Les résultats obtenus appuient la pertinence de mesurer les croyances entretenues par les personnes souffrant du TAG. Rs supportent aussi l'importance d'inclure dans le traitement des interventions spécifiques ciblant les croyances reliées aux inquiétudes. Finalement, la discussion soulève le rôle des croyances erronées face aux inquiétudes comme processus aidant à la compréhension du TAG. Cm yances face aux inquiétudes 8 Modification des croyances face aux inquiétudes suite au traitement du trouble d'anxiété généralisée Une vaste étude épidémiologique situe la prévalence à vie du trouble d'anxiété généraliçee (TAG) à 5'1% (Kessler et al., 1994). Même si le TAG est parmi les troubles anxieux les plus répandus et qu'il presente des coûts personnels et sociaux importants, il demeure le trouble d'anxiété le moins bien compris et le moins étudié (Rapee, 1991). L'identification en 1987 de l'inquiétude comme caractéristique principale du TAG a généré beaucoup de recherches sur les différentes dimensions de l'inquiétude. La définition même de l'inquiétude ne faisant pas consensus, Madeod, Williams et Bekerian ont entrepris en 1991 de passer en revue les différentes définitions de l'inquiétude et d'en identifier les principaux éléments. Ils définissent alors l'inquiétude comme «un phénomène cognitif qui est accompagné d'anxiété et qui concerne des événements futurs à la fois incertains et perçus négativement» (p. 478). De nombreux auteurs déplorent le fait que les processus cognitifs associés aux inquiétudes excessives sont encore peu expliqués (Davey, Hampton, Farrell, & Davidson, 1992; Freeston, Dugas & Ladouceur, 1996; MacLeod, Williams, & Bekerian, 1991). Les observations diniques colligées récemment indiquent que les patients souffrant du TAG entretiennent certaines croyances erronées face à leurs inquiétudes. Ladouceur et Dugas (sous presse) ont remarqué que plusieurs de leurs patients partageaient des idées particulières concernant les conséquences de leurs pensées. En effet, différentes croyances à propos des bénéfices de l'inquiétude étaient entretenues par la plupart d'entre eux. Par exemple, ces croyances pouvaient concerner l'aide apportée par l'inquiétude pour prévenir ou régler des problèmes, son pouvoir de proteger contre des émotions négatives ou sa capacité à prévenir des événements négatifs peu probables. La modification de croyances reliées aux inquiétudes fera plus particulièrement l'objet de la présente étude. En 1991, Roemer et al. (dans Borkovec, 1994) ont comparé les croyances d'étudiants rencontrant les critères du TAG à celles d'étudiants rencontrant quelques-uns ou aucun de ces critères. Comparativement aux deux autres groupes, les étudiants rencontrant les critères d u TAG croient davantage que l'inquiétude les distrait de thèmes émotifs plus dérangeants et qu'elle est une Croyances face aux inqui6tudes 9 méthode de resolution de problème efficace. La superstition joue également un plus grand rôle chez les participants qui rencontrent les critères du TAG que chez ceux qui ne les rencontrent pas. Certains auteurs ont donc obsewé que les personnes excessivement inquiètes entretiennent différentes croyances envers leurs inquiétudes. Toutefois, le rôle spécifique de ces &oyances dans le développement et le maintien des inquiétudes demeure relativement inexploré. E n ce sens, Wells et Matthews suggéraient, en 1994, que des modèles cognitifs examinent le contenu et l'influence de la méta-cognition (Le. l'évaluation du contenu de la pensée ou des processus cognitifs (Flavell, 1979)) dans l'étiologie et le maintien des problèmes d'inquiétudes. Dugas et al. (1998b) ont développé un modèle théorique accordant une place particulière à l'évaluation que fait l'individu de ses inquiétudes. Wells (1995) considère lui aussi que lorsque les intrusions cognitives constituent la caractéristique centrale d'un trouble (comme c'est le cas pour le TAG), l'évaluation que fait l'individu de ses intrusions est de la plus grande importance. Il soutient également que l'inquiétude devient cliniquement problématique pour les personnes soufftant du TAG uniquement lorsqu'elles développent une méta-inquiétude, c'est-à-dire lorsque l'inquiétude elle-même devient le focus de la rumination et des efforts de contrôle. Cinq principales croyances font l'objet d'interventions spécifiques dans le cadre du traitement du TAG mis au point par l'équipe de Dugas et Ladouceur (1998). Ces catégories de croyances reflétent les observations diniques effectuées par cette équipe et recoupent celles rapportées par d'autres auteurs: (1) l'inquiétude aide à la prévention et à la résolution de problèmes, (2) l'inquiétude a une influence sur les autres, (3) l'inquiétude permet de réduire des conséquences émotio~ellesnégatives (ex: m'inquiéter m'aide à ne pas être déçu si l'événement craint se produit), (4) l'inquiétude peut faire en sorte qu'un événement se produise ou non (la pensée magique) et (5) l'inquiétude reflète ma personnalité. Croyances face a u inquiétudes 10 1. L'inauiétude aide à rév venir et à résoudre des ~roblèrnes L'inquiétude est perçue comme une méthode de résolution de problèmes, une bonne façon de composer avec les menaces et de produire des solutions raisonnables (Davey, Tallis, & Capuzzo, 1994), d'être plus vigilant et de se préparer à un événement redouté (Borkovec & Lyonfields, 1993). Le patient peut en venir à croire que l'inquiétude, par la vigilance qu'il lui associe, l'amène à poser des gestes prévenant les problèines. Cette croyance est renforcée négativement par la non occurrence de l'événement redouté (Borkovec, 19%). Aussi, la présence d'inquiétudes pouvant coïncider d e façon intermittente avec une résolution de problèmes efficace, l'inquiétude et les croyances qui y sont rattachées peuvent s'en trouver positivement renforcées (Freeston et al., 1994). 2. L'inquiétude a une influence sur les autres Cette catégorie reflète la croyance voulant que l'inquiétude a une influence positive ou négative sur les autres par le biais des attitudes ou des gestes de la personne inquiète. Par exemple, un patient peut croire que le fait de s'inquiéter rend son enfant plus prudent (influence positive) parce que ses inquiétudes l'amènent à adopter des comportements très protecteurs à son égard. À l'opposé, un patient peut malgré tout réaliser que ses inquiétudes ont une influence négative sur ses proches parce qu'ils sont lassés de l'entendre parler de ses inquiétudes. Cette perception du patient quant à l'effet négatif de ses inquiétudes sur les personnes de son entourage est en apparence paradoxale, car elle ne constitue pas un avantage au fait de s'inquiéter. Toutefois, une-étude effectuée par Davey, Tallis et Capuzzo en 1996 a démontré que les personnes présentant une plus grande tendance à s'inquiéter négatives à propos des entretiennent plus de croyances positives conséquences de l'inquiétude. Il apparaît donc justifié d'explorer autant l'influence positive que négative de l'inquiétude sur l'entourage de la personne inquiète. 3. L'inquiétude ermet de réduire des conséauences émotionnelles négatives Cette catégorie regroupe les croyances selon lesquelles l'inquiétude permet de ressentir moins fortement certaines émotions negatives (déception, tristesse, culpabilité, etc.) associées à un événement redouté (Ladouceur & Croyances face aux inqui6tudes 11 Dugas, sous presse; Wells, 1995). Par exemple, certains patients croient que le fait de s'inquiéter de leur santé réduira leur déception s'ils apprennent qu'ils souffrent d'une maladie. D'autres patients peuvent penser qu'ils se -sentiront moins coupables du décès de leur enfant s'ils s'en sont préoccupés auparavant. 4. Le sim~lefait de sfinauiéter rieut faire en sorte au'un événement se ~roduise OU non En dépit de l'efficacité réelle que l'inquiétude peut avoir pour éviter les menaces, certaines personnes souffrant du TAG semblent croire que le simple fait de s'inquiéter d'un événement peut faire en sorte qu'il se produise ou non Ces croyances peuvent être formulées de M6rentes fagons: «il ne faut pas tenter le sort par des pensées positives» ou «tant et aussi longtemps que je m'en inquiète, c'est moins probable que ça se produise». Comme la majorité des conséquences négatives anticipées par les personnes souffrant du TAG ont une faible probabilité objective d'apparition, l'inquiétude constante à propos de ces cons6quences serait souvent renforcée négativement par la non occurrence de la catastrophe antiapée (Borkovec, 1994; Freeston et al., 1994; Wells, 1995). 5. L'inuuiétude reflète ma iiersomalité Les personnes souffrant du TAG présentent souvent des inquiétudes excessives depuis très longtemps, ce qui les porte à croire que leurs inquiétudes font partie intégrante de leur personnalité (Ladouceur & Dugas, sous presse) et confirment certains traits (positifs et négatifs) de leur personne. Par exemple, certains patients peuvent croire que leur tendance à s'inquiéter confirme qu'ils sont des personnes sensibles, ce qui les *rend plus réticents à modifier leur niveau d'inquiétudes. La présente catégorie met egalement en lien les inquiétudes avec des caractéristiques négatives (p.ex. le fait de m'inquiéter confirme que je suis une personne qui compose mal avec les difficultés). Ainsi, tout comme dans le cas des croyances portant sur l'influence de l'inquiétude sur les autres, cette cinquième catégorie porte sur des croyances positives et négatives à l'égard de l'inquiétude. Aucune étude n'a encore tenté de vérifier si ces différentes croyances peuvent être modifiées à la suite d'un traitement cognitif-comportemental incluant des interventions spécifiques sur les croyances reliées a w inquiétudes. Croyances face aux inquiétudes 12 La présente recherche compare donc les croyances pre et post-baitement de patients souffrant du TAG à celles de patients non traités en prenant pour cible leur inquiétude prinapale- Le recours à une entrevue structurée-présente plusieurs avantages. Eue permet d'obtenir des informations idiographiques, spécifiques au sujet, elle rend possible une administration standardisée (Doucet, Ladouceur, h g a s , & Freeston, 1995) et elle offre la possibilité de sousquestionner les patients. De plus, l'utilisation d'une entrevue comme l'Entrevue Structurée sur les Croyances face a w inquiétudes @SC) permet de récolter certaines informations qui ne pourraient être obtenues à l'aide de questionnaires (e-g. Blais, Freeston, Ladouceur, & Dugas, 1994). Le recours à ce type d'instrument apparaît donc approprié à l'étude des croyances face a u inquiétudes, u n phhomène ayant fait l'objet de peu de recherches jusqu'à présent. Méthode Quarante et un adultes souffrant du TAG, dont 29 femmes et 12 hommes (M = 41,3 ans, E T = 9.0 ans), ont partiapé à l'étude. De ce nombre, 37 ont complété l'ensemble des étapes de la recherche, 4 participants du groupe de contrôle ayant abandonné en cours de traitement. Au pré-test, les participants des groupes traitement et contrôle ne se distinguent pas quant à leur sexe (x2(i,N = 41) = 0.77, ns), leur âge (F(139) = 2.01, ns), leur niveau d'éducation (x2(3r N = 41) = 0.83, ns), la sévérité du TAG (F(139) = 0.38, ns) et le nombre de diagnostics secondaires (F(139) = O.&&, ns). Instruments Anxietv Disorders Interview Schedule for DSM-IV (ADIS-IV; Brown, Di Nardo, & Barlow, 1994). L'ADIS-IV, une entrevue structurée, vise d'abord le diagnostic des troubles anxieux et permet de dépister la présence d'autres troubles comme les troubles de l'humeur, les troubles somatoformes, les troubles dus à l'usage de substances psydioactives, Ies troubles psychotiques et les problèmes médicaux. La section sur le TAG comporte des questions sur les critères diagnostiques, sur Ie contenu des inquiétudes, sur le pourcentage de la journée pendant laquelle la personne s'inquiète, sur la détresse genérée par Croyances face aux inquiétudes 13 l'anxiété et l'inquiétude, ainsi que sur la durée du trouble. En plus de poser un diagnostic, le clinicien doit évaluer la sévérité des troubles présents à l'aide d'échelles de type Likert en 9 points (O = absence de symptômes et 8 = symptômes sévères). Entrevue structurée sur les crovances face aux inauiétudes (ESC) (Annexe A). L'ESC est une entrevue structurée évaluant par des questions ouvertes et fermées (échelle de type Likert en 9 points) cinq principaux types de croyances reliees aux inquiétudes: (1) l'inquiétude aide à prévenir et à résoudre des problèmes, (2) l'inqui6tude a une influence sur les autres, (3) l'inquiétude permet de réduire des conséquences émotionnelles négatives, (4) le fait de s'inquiéter peut faire en sorte qu'un événement se produise ou non (pensée magique) et (5) l'inquiétude r d & e ma personnalité. Cette entrevue structurée a été élaborée à partir de la littérature existante et de l'expgrience clinique de psychologues expérimentés dans le traitement du TAG. Ouestionnaire sur les Inouiétudes de Penn State (QIPS; Meyer, Miller, Metzger, & Borkovec, 1990). Cet instrument unifactoriel évalue la tendance géngrale à s'inquiéter par 16 items sur une échelle en 5 points. II a démontré une bonne consistance interne, une bonne fidélité test-retest ainsi que des indices de validité convergente et discriminante satisfaisants (Meyer et al., 1990). La version française a également démontré une bonne consistance interne (a = '91) et une bonne fidélité test-retest a p r h 4 semaines (r = -86) (Ladouceur et al., 1992). Procédure Les participants sont recrutés par le biais d'une annonce paraissant dans un journal quotidien local. L'annonce vise à recruter des participants adultes (dont l'âge se situe entre 18 et 59 ans) pour un traitement cognitifcomportemental du TAG. Après une pré-sélection téléphonique, des diniciens expérimentés procèdent à une entrevue diagnostique (ADIÇ-IV) avec chacune des personnes retenues afin de s'assurer qu'elles rencontrent les critères diagnostiques du TAG (APA, 1994) et que ce diagnostic est primaire. Le diagnostic primaire est celui avec la plus haute cote à l'échelle de sévérité de I'ADIS-IV. Par la suite, la fidélité diagnostique est évaluée par un juge indépendant qui écoute la bande audio de cette entrevue. Jusqu'à présent, cette Croyances face aux inquiétudes 14 entente interjuge a été effectuée pour 60% des participants (étude en cours). Concernant la sévérité du TAG, la corrélation entre les cotes attribuées par les deux juges est de .82 (pc.001). L'accord interjuge effectué sur la présence de diagnostics secondaires varie entre K = .56 pour le trouble panique et K = 1pour le trouble dysthymique, la moyenne étant de K = .70.Les diagnostics secondaires très peu prévdents dans l'échantillon (présentés par moins de 3 participants) ont été retirés du calcul de ces interjuges afin de ne pas surestimer I'accord obtenu. Pour participer à la recherche, les patients doivent répondre aux critères d'indusion suivants: (1) diagnostic primaire de TAG, (2) aucun changement dans le type ou la dose de médication pendant les huit semaines précédant le traitement, (3) désir de conserver la médication stable durant la période de traitement (i.e. aucun changement dans le type de médication N augmentation de la dose), (4) aucune évidence d'idéation suicidaire, (5) aucune évidence d'abus de substance actuel, et (6j aucune évidence de schizophr&ie, de trouble bipolaire ou de trouble mental organique présents ou passés. Les patients rencontrant les critères d'inclusion sont ensuite répartis aléatoirement dans les deux conditions. La condition traitement regroupe 23 participants alors que la condition de contrôle en compte 18. Une semaine avant le début du traitement, l'expérimentateur, une étudiante diplômée, rencontre individuellement tous les participants afin d'administrer une première fois 1'ESC. Le thème d'inquiétude ciblé est celui qui, aux yeux du patient, est le plus dérangeant au moment de l'entrevue. Cette inquietude principale a 6té préalablement identifiée par le biais de questionnaires ou lors de l'entrevue d'évaluation diagnostique. Les participants du groupe expérimental reçoivent ensuite un traitement cognitif-comportemental en groupe, d'une durée de 14 semaines ciblant entre autres, les croyances face aux inquiétudes. Pendant cette période, les participants du groupe de contrôle ne reçoivent aucun traitement. Après les 14 semaines, une seconde evaluation des croyances des participants des deux groupes est effectuée à l'aide de I'ESC. Dans la mesure du possible, l'inquiétude retenue lors de la première évaluation est ciblée lors de la deuxi8me entrevue, de façon à permettre une meilleure comparaison. Toutefois, il arrive à l'occasion qu'en Croyances face aux inquiétudes 15 raison de changements dans la situation du patient, le thème d'inquiétude ablé ne soit plus pertinent lors d'une évaluation ultérieure. Finalement, les participants du groupe de contrôle reçoivent un traitement identique à celui reçu par les participants du groupe traitement, après quoi une troisième évaluation de leurs croyances est effectuée. Les moments où les croyances des participants des deux conditions sont évaluées à l'aide de l ' E X sont illustrés par la figure 1. Insérer figure 1ici Résultats Afin de conhôler l'effet potentiel d'une différence au niveau des thèmes d'inquiétudes ciblés lors des ESC, un test de Chi carre a été effectué sur le nombre de fois où l'inquiétude cible n'était pas la même aux deux temps de mesure. Ce test n'a révélé aucune différence significative entre les deux conditions ($(1, = 41)= 1'74, ns). Chan~ementdes crovances des oatients de la condition traitement en com~araisonà celui des ~atientsde la condition de contrôle Dans le but de vérifier si les deux groupes se distinguaient sur certaines sous-échelles de 1'ESC au moment de la première mesure (Le. pré-attente et pré-traitement), cinq analyses de variance ont été effectuées. Elles n'ont révélé aucune différence significative entre les groupes sur les -cinq sous-échelles de L'ESC au moment de la première mesure de croyances. Afin de comparer la modification des croyances observée après la période d'attente à celle observée à la suite du traitement, des analyses de variance à mesures répétées ont été effectuées pour chacunes des sous-écheUes de 1'ESC. Les cinq analyses ainsi effectuées ont révélé une interaction significative Temps x Groupe pour chacune des sous-échelles de 1'ESC: Prévention et résolution de problème (F(1,37) = 1532,gc-01),Influence (F(1,34)= 4'40, p<.05), Conséquences émotionnelles (F(1,36) = 835, pc.017), Pensée magique (F(135) = 6/42, pc.025) et Personnalité (F(137) = 9,74, pc.0125). Des corrections de Bonferroni (Simes, Croyances face aux inquiétudes 16 1986) ont ét6 appliquées de façon. à atteindre un compromis entre l'erreur de type 1 et l'erreur de type 2. L'observation des résultats démontre que pour les cinq sous-échelles, une plus grande diminution est obselvée -chez les participants du groupe traitement comparativement au groupe de contrôle. Le tableau 1 présente pour diaque condition la moyenne et l'écart type aux cinq sous-échelles de l'ESC pour les deux temps de mesure à l'étude. Insérer tableau 1ici Changement des crovances ré et ~ost-traitementde l'ensemble des ~articipantç Afin d'évaluer l'effet du traitement sur le changement des croyances mesurées par YESC pour l'ensemde des participants, des analyses de variance à mesures répétées ont été effectuées sur les domées pré et post traitement de tous les participants ayant complété le traitement. Lorsqu'une correction de Bonferroni est appliquée (Simes, 1986), les résultats révèlent encore une fois des différences significatives pour les cinq croyances cibles (Prévention et résolution de problème (F(1,35) = 27/95, gc.01), Influence (F(l32) = 16,52, g<-025), Conséquences émotionnelles (F(l,35) = 13/50, ~ c . 0 5 )Pensée ~ magique (F(133)= 24,09, pc.0125) et Personnalité (F(1,35)= 46/27, gc.017)). Les moyennes pré et post-traitement, de même que les écarts types des chq sous-échelles sont présentés dans le tableau 2. Insérer tableau 2 ici Changement des crovances des oatients rése entant une plus grande diminution des inauiétudes en com~araisonà celui des ~ a t i e n t sprésentant une moins grande diminution des inouiétudes Afin d'évaluer de façon plus approfondie la modification des croyances observée, deux groupes ont été formés: les patients présentant une plus grande diminution des inquiétudes et les patients présentant une moins grande diminution des inquiétudes. Pour effectuer cette classification, le score total au Croyances face aux inquiétudes 17 Questionnaire sur les Inquiétudes de Penn State (QIPS; Meyer, Miller, Metzger, & Borkovec, 1990) a été utilisé. Les participants dont le diangement au niveau des inquiétudes était inférieur au 50e percentile ont été classifiés dans le groupe présentant une moins grande diminution des inquiétudes, alors que les patients présentant une plus grande diminution des inquiétudes affichaient u n score de changement supérieur au 50e percentile. Dans un premier temps, des analyses de variance ont été effectuées afin de vérifier si au pré-test, le groupe présentant une plus grande diminution des inquiétudes se distinguait du groupe présentant une moins grande diminution des inquiétudes sur certaines sous-échelles de 1'ESC. Ces analyses n'ont révélé aucune différence significative entre les deux groupes au pré-test. Dans Ie but de vérifier si le changement observé pour certaines croyances est en relation avec l'ampleur de la diminution des inquiétudes, des analyses de variance à mesures repétées ont été effectuées sur les cinq sous-échelles de 1'ESC. Elles ont révélé des interactions significatives Temps X Groupe pour deux d'entre elles, soit l'échelle M u e n c e (F(1,3O) = 4/22' p.05) et l'&&elle Personnalité (F(1,33) = 439, gc.05). Puisque les données analysées proviennent toutes de patients traités, diminuant ainsi la puissance statistique, aucune correction du niveau alpha n'est effectuée. L'obsenration des moyennes permet de constater qu'une plus grande diminution de ces deux croyances est observée chez les patients dont la diminution des inquiétudes est plus importante. Le tableau 3 présente, pour chacune des sous-échelles de I'ESC, la moyenne au prétest et au post-test, de même que l'écart type de chacun des groupes formés. Insérer tableau 3 ici Discussion Le traitement d u TAG dont il était question dans la présente étude ciblait entre autres les croyances face aux inquiétudes. Les interventions qui visaient à faire diminuer certaines croyances erronées entretenues par les participants ont atteint leur objectif: une plus grande diminution des croyances mesurées par Croyances face aux inquiétudes 18 l'EX est observée à la suite du traitement, comparativement à la période d'attente. L'efficacité des interventions thérapeutiques effectuées a &téconstatée pour les cinq types de croyances évaluées, soit: (1) l'inquiétude &de à la prévention et à la résolution de problèmes, (2) l'inquiétude a une influence sur les autres, (3) l'inquiétude permet de réduire des conséquences émotionnelles négatives, (4) l'inquiétude peut faire en sorte qu'un événement se produise ou non et (5) l'inquiétude reflète ma personnalité. E n 1996, Davey, TaJJis et Capuzzo ont observé que les personnes qui présentent une plus grande tendance à s'inquiéter entretiennent plus de croyances (positives et négatives) à l'égard de leurs inquiétudes. Puisque les patients de la présente étude affichent une forte diminution de leurs croyances suite à l'intervention, ils partagent ainsi moins de caractéristiques avec les personnes qui présentent une forte tendance à s'inquiéter. La forte diminution des croyances observée ici tend donc à indiquer qu'en ce qui a trait aux croyances, l'objectif de rendre les patients les plus semblables possible aux personnes qui ne souffrent pas du TAG semble avoir été atteint. Il est maintenant possible, par des interventions spécifiques, d'entraîner une diminution de certaines croyances erronées entretenues par les personnes souMant d u TAG. L'évaluation rigoureuse de ces croyances apparaît d'autant plus justifiée puisqu'elle constitue une étape préalable à leur modification. De plus, étant donné que la diminution observée s'effectue dans des catégories de croyances relativement distinctes, il est donc important que l'évaluation et l'intervention couvrent une diversité de croyances. E n effet, les résultats obtenus indiquent que plus d'un type de croyance peut être modifié à la suite d'un tel baitement. L'importance de cibler spécifiquement les croyances reliées aux inquiétudes dans le traitement du TAG peut être illustrée par l'exemple d'un patient croyant que le fait de s'inquiéter de sa santé le protège de la maladie. Ce patient ne répondra pas de façon optimale aux procédures mises en place pour réduire la fréquence ou modifier le contenu de ses inquiétudes tant et aussi longtemps que la principale croyance qu'il entretient face à l'utilité de ses inquiétudes ne sera pas remise en question (eg. Dugas & Ladouceur, 1998; Wells & Matthews, 1994). Aux yeux d'un tel patient, une diminution de ses Croyances face aux inquiétudes 19 inquiétudes pourrait avoir des répercussions désastreuses sur sa santé, ce qui explique sa réticence à diminuer de façon importante la fréquence de ses inquiétudes. Pour cette raison, l'efficacité du traitement du TAG- pourrait possiblement être améliorée en faisant précéder les interventions qui visent la diminution des inquigtudes par une modification des croyances. Aussi, dans une perspective de prévention de rechute, Ifévaluation des croyances toujours entretenues par le patient à la fin d u traitement pourrait s'avérer un indicateur pertinent du risque de rechute. E n effet, un patient qui perçoit encore une certaine utilité au fait de s'inquiéter risque de craindre une diminution à long terme de ses inquiétudes. À la fin du traitement, l'identification et la remise en question des aoyances erronees toujours entretenues par le patient pourraient s'avérer hautement pertinentes dans le cadre d'un programme de prévention de rechute. De façon plus générale, différents auteurs (e.g. Ladouceur & Dugas, sous presse; Wells & Matthews, 1994) ont déjà suggéré que pour maximiser son efficacité, la thérapie cognitive aurait intérêt à mettre davantage le focus sur Ia modification des croyances dysfonctionnelles des patients souffrant du TAG. Le modèle du TAG développé par Dugas et al. (1998b) reconnaît la contribution spécifique des croyances erronées dans la problématique des inquiétudes excessives. La validité de ce modèle a d'ailleurs reçu un appui considérable. Dans une très forte proportion des cas, ses quatre principales variables (l'intolérance à l'incertitude, les croyances reliées aux inquiétudes, la faible orientation au problème et l'évitement cognitif) ont permis de discriminer des patients souffrant du TAG de participants non cliniques. Ce modèle met en lien le phénomène des croyances reliées aux inquiétudes avec l'intolérance à l'incertitude, une autre caractéristique cognitive associée de très près au TAG (Dugas et Ladouceur, 1998; Ladouceur & Dugas, sous presse). L'intolérance à l'incertitude favoriserait entre autres le développement de croyances erronées à l'égard des inquiétudes, contribuant ainsi à l'apparition et au maintien des inquiétudes (Ladouceur & Dugas, sous presse; Dugas et al., 1998b). Dans la présente étude, la diminution marquée des croyances face aux inquiétudes apparaît cohérente avec ce modèle selon lequel les croyances erronées entretenues par les personnes souffrant d u TAG pourraient contribuer au maintien des inquiétudes pathologiques. Croyances face aux inqui6tudes 20 Sur deux des cinq catégories de croyances 6tudiées, le changement observé dans les croyances des patients présentant une plus grande diminution des inquiétudes se distingue de celui des patients affichant une moins grande diminution des inquiétudes. Ces deux croyances, soit l'inquiétude reflète la personnalité et l'inquiétude a une inauence sur les autres, diminuent de façon plus importante chez les patients qui présentent une plus grande diminution des inquiétudes. Ces résultats permettent donc de formuler une première hypothèse voulant que la modification de ces deux catégories de croyances ait un effet plus important sur la diminution des inquiétudes en comparaison aux autres croyances évaluées par l'ESC. La grande majorité des personnes qui consultent pour le TAG rapportent s'inquiéter «depuis toujours» (Butler et al., 1991). Cela les porte à croire que l'inquiétude excessive constitue u n trait non modifiable de leur personnalité (e.g. Dugas et al., 1996; Dugas & Ladouceur, 1997). À la lumière des résultats obtenus dans la présente étude, on peut supposer qu'une diminution marquée des inquiétudes entraîne une remise en question de leur caractère immuable. Il est également possible qu'une modification de la croyance voulant que l'inquiétude reflète la personnalité contribue à la baisse des iriquiéhides. Autrement dit, le fait de remettre en question le caractère immuable des inquiétudes pourrait favoriser le succès de l'intervention thérapeutique. Ceci apporterait un appui à l'hypothèse voulant que certaines croyances erronées contribuent au maintien des inquiétudes excessives. Il est donc possible de supposer que la relation entre cette croyance erronée et le niveau d'inquiétude soit bi-directionnelle. L'interprétation de la plus grande diminution de la croyance voulant que l'inquiétude a une influence sur les autres dans le groupe présentant une plus forte baisse des inquiétudes s'avère plus délicate. Cette catégorie de croyance apparaît légèrement différente des autres car elle traite essentiellement des conséquences indirectes de l'inquiétude (Le. par l'intermédiaire des gestes et attitudes de la personne inquiète). Puisque les patients qui présentent une plus grande diminution des inquiétudes manifestent moins de gestes ou d'attitudes associés aux inquiétudes excessives, cela a pour conséquence logique une moins grande influence sur leur entourage immédiat. Cette catégorie de croyance traite également de quelque chose d'observable, et non de l'interprétation des Croyances face aux inquiétudes 21 effets que pourraient avoir les inquiétudes dans le fuhir, comme c'est le cas pour d'autres catégories (ex: pensée magique, conséquences émotionnelles). En ce sens, il est peut-être pertinent de remettre en question le fait que cette catégorie représente bel et bien une croyance et non une évaluation des conséquences indirectes de la présence d'inquiétudes excessives. Aussi, contrairement à d'autres types de croyances plus abstraites dont les changements suite au traitement sont plus difficiles à évaluer, il est possible qu'en ce qui a trait à l'influence sur les autres, un changement important au niveau des inquiétudes a un effet plus facilement quantifiable pour le patient. La présente étude ne permet pas de déterminer si les différences observées sur ces deux types de croyances sont le résultat des gains thérapeutiques ou s'ils y ont contribué. Dans le premier cas, la diminution des inquiétudes excessives engendrée par le traitement pourrait avoir entraîné une diminution de certaines croyances entretenues par les patients avant le traitement. Il est également possible que le changement de croyances ait favorisé le succès du traitement en raison de la contribution de ces croyances dans le maintien des inquiétudes excessives. Ces deux avenues n'étant pas mutuellement exclusives, la relation causale entre les croyances et l'issue du traitement s'avère probablement bi-directionnelle, c'est-à-dire que le changement des croyances pourrait en même temps être une des causes et une des conséquences de la réussite du traitement. Notons que la présence d'une relation bi-directionnelle entre les croyances et l'issue du traitement n'edève en rien l'importance de mesurer et de cibler ces croyances dans le traitement du TAG. Certaines limites inhérentes à la présente étude doivent néanmoins être considérées. D'abord, un effet plafond pourrait expliquer que des différences entre les patients présentant une plus grande diminution des inquiétudes et ceux affichant une moins grande diminution ont été observées que pour 2 des 5 sous-échelles de lfESC. En effet, la diminution de l'ensemble des croyances dans les deux groupes formés rend plus difficile l'observation de ciifferences significatives entre ces groupes sur certaines sous-échelles de l'ESC- II faut également reconnaître l'influence possible de la désirabilité soude, un biais particulièrement susceptible d'affecter l'6valuation de croyances irrationnelles (e.g. Lohr, Bonge, & Jones, 1983; Nederhof, 1985). Bien que certaines précautions Croyances face a w inquiétudes 22 aient été prises afin de minimiser l'impact d'un tel biais, le recours à des types d'évaluations complémentaires (un questionnaire auto-administré mesurant les croyances ou l'ajout d'une échelle de désirabilité sociale) permettrait d'évaluer la validité des données obtenues lors de l'entrevue. Toutefois, l'exploratim des croyances par l'unique administration de questionnaires s'avère une avenue peu intéressante en raison de la complexité du sujet traité et de l'impossibilité de s'assurer de la b o ~ compréhension e des répondants. La taille de la population dinique étudiée ici est sans contredit une des forces de cette étude. E n effet, les études sur les croymces reliées aux inquiétudes ont souvent été effectuées auprès de populations non diniques ( e g . Davey, Tallis, & Capuzzo, 1996)' de populations diniques très restreintes, d'étudiants rencontrant les critères du TAG par questionnaire (e.g. Borkovec & Roemer, 1995; Roemer et al., 1991; dam Borkovec, 1994) ou encore à l'aide de questionnaires auto-administrés (e.g. Dugas et al., 1998b). La pertinence de procéder à une évaluation des croyances entretenues par les personnes qui souffrent du TAG est supportée par les résultats de la présente étude et le processus des croyances face aux inquiétudes apparaît une cible privilégiée dans le traitement du TAG (e.g. Dugas et Ladouceur, 1998; Wells & Matthews, 1994). Il serait maintenant souhaitable que des 6tudes subséquentes s'attardent au développement d'instruments plus complets. Ceu rendra possible l'évaluation des différents aspects de ces croyances et permettra d'accéder à une meilleure compréhension de ce processus associé aux inquiétudes excessives. À titre d'exemple, l'augmentation du nombre d'items par sous-échelles, de même que le retrait de certains items recoupant plus d'une sous-échelle permettraient de faire du ESC un outil p l u complet. Il serait ensuite intéressant d'utiliser un tel instrument auprès d'une population non clinique afin de comparer de façon plus systématique le profil de croyances de cette population à celui associé aux inquiétudes pathologiques. Dans le but de préciser davantage le rôle des croyances dans la problématique du TAG, il serait pertinent de vérifier si le changement observé d m les croyances précède ou suit la baisse des inquiétudes. Enfin, la présente &tudeayant démontré que les croyances entretenues par les personnes souMant du TAG peuvent être modifiées à la suite d'un traitement cognitif- Croyances face aux inquiétudes 23 comportemental, une évaluation du maintien de ces gains pourrait s'avérer des plus intéressantes. En effet, les croyances reliées aux inquiétudes pourraient également s'avérer une variable pertinente dans l'évaluation du succès à long terme des traitements offerts aux personnes souffrant de ce trouble anxieux. Croyances face aux inquiétudes 24 Références American Psychiatrie Association. (1994). Diamostic and statistical manuel of mental disorders (4ième édition). Washington, DC: Auteur. Blais, F., Freeston, M.H., Ladouceur, R., & Dugas, M.J. (1994). Problemsol vin^ and worrv: II. How do clinical and nonclinical worriers solve problems? Mémoire de maîtrise non publié. Borkovec, T.D. (1994). The nature, fundion, and origins of worry. Dans G.C.L. Davey & F. Tallis (Eds.), Worryin and treatment. Chichester: John Wiley & Sons. Borkovec, T.D., Lyonfields, J.D. (1993). Wony: Thought suppression of emotiona. processing. In H. W. Krohne (Ed.), Attention and avoidance (pp.101118).Seattle: Hogrefe & Huber Pubiishers. Borkovec, T.D., & Roemer, L. (1995). 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Davey, G.C.L., Tallis, F., & Capuzzo, N. (1996). Beliefs about the consequences of worrying. Co tive Thera~vand Research, 20,499-520. Croyances face aux inquiétudes 25 Doucet, C., Ladouceur, R, Dugas, M.J., & Freeston, M.H. (1995). L'entrevue semi-structur4e sur les inauiétudes (ES11 a u Mémoire de maîtrise non publié. Dugas, M.J., Gagnon, F., Ladouceur, R., & Freeston, M.H. (1998b). Generalized anxiety disorder: A preliminary test of a conceptual model. Behaviour Research and Thera~v.36.215-226. Dugas, M. J., & Ladouceur, R (1997). Analisis y tratamiento del trastorno por ansiedad generalizada. Dans V. E. C a b d o (ed.), Manual Dara el tratarniento w t i v o - c o n d u c t u a l de los trastornos ~sicoloeicos,vol. 1 (pp. 211-240). Madrid: Siglo X M . Dugas, M.J., & Ladouceur, R. (1998). Treatment of GAD: Targetting Intolerance of Uncertain? in two t es of worry. Manuscrit soumis pour publication. Dugas, M.J., Ladouceur, R., Boisvert, J.-M., & Freeston M.H. (1996). 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Croyances face aux inquiétudes 26 Ladouceur, R., & Dugas, M.J. (sous presse). Le trouble d'anxiété généralisée. Dans R. Ladouceur, A. Marchand, & J.-M. Boisvert. (Eds.), Les troubles anxieux. Montréal: Gaetan Morin. Ladouceur, R., Freeston, M.H., Dumont, J., Letarte, H., Rhéaume, J., Gagnon, F., & Thibodeau, N. (1992). Penn State Worry Questionnaire: Validity and reliability of a french banslation. Canadian Psycho10 Lohr, J.M., Bonge, D., & Jones, C. (1983). Sociale desirability and endorsement of irrational beliefs. Psvcholoeical Reports. 53,395-397. MacLeod, A.K., Williams, M.G., & Bekerian, D A . (1991). Worry is reasonnable: The role of explmations in pessimism about future persona1 events. Journal of Abnormal Psvcholoev. 100,478-486. Meyer, T.J., Miller, M.L., Metzger, R.L., & Borkovec, T.D. (1990). Development a n d validation of the Penn State Worry Questionnaire. Behaviour Research and Thera~v.28, 487-496. Nederhof, A.J. (1985). 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Croyances face aux inqui4tudes 27 Note des auteurs Cette étude a été réalisée alors que la première auteure était récipiendaire d'une bourse conjointe du FCAR-FRSQ-santé et que le deuxième auteur était récipiendaire d'une bourse post-doctorale du CRSH. De plus, cette recherche a été rendue possible grâce au support financier du CRM e t du FRSQ. Toute correspondance doit être adressée à Myriam Laberge, École de psychologie, Université Lavai, Que%ec, Qc, G1K 7'4. Croyances face aux inquietudes 28 Tableau 1 * ovennes et écarts tvoes des condit~onscontrôle et traitement aux cina sous-échelles de I'ESC aux ~remiereet euxième ririses de mesure 1 8 I I Groupe contrôle Pré-a t tente Groupe traitement Post-attente Pré-traitement Post-traitement Prévention et résolution de problèmes 3.17 2.34 3.90 1.95 4.26 2.33 1.63 1.34 Consequences émotionnellesa 2.97 2.31 3.30 2.48 2.63 2.48 0,94 1J9 Pensée magiquea 1.97 2.27 2.13 2.00 2.00 1.90 O150 0.79 No te. a Pré-traitement >Post-traitement I Croyances face aux inquiétudes 30 Tableau 3 Groupe presentant une plus grande diminution des inquibtudes Groupe presentant une moins grande diminution des inquiétudes Post Pr6 Pré Post Prévention et résolution de probléme Conséquences émotiomelles Pende magique Personnalitéa - - 2.31 2.03 0.29 0.56 1.94 1.88 4,21 2.06 1.59 1.16 3.55 1.56 -- Note. a Pré >Post dans le groupe présentant une plus grande diminution des inquiétudes - 1.03 1.34 2.04 1.44 - Croyances face aux inqui4tudes 31 Titres des figures Fi-me 1 Moments d'administration de l'EX pour les conditions traitement et contrôle. Croyances face aux inquiétudes 32 Condition traitement ESC-1 14 semaines Condition contrôle traitement attente I ESC-1 14 semaines La compréhension partielle des processus liés à l'apparition et au maintien d u trouble d'anxigté généralisée (TAG)rend difficile l'élaboration de traitements et de programmes de prévention efficaces. C'est par l'identification et l'étude plus approfondie des variables associées aux inquiétudes excessives qu'il sera possible de mettre au point des traitements reposant sur des modèles dont les bases théoriques et cliniques sont solides. Le modèle du TAG développé par Dugas et al. (1998b), qui a déjà reçu un appui empirique important, considère la contribution des croyances erronées dans le maintien des inquiétudes excessives. En effet, à l'avis de plusieurs auteurs, différentes croyances dysfonctio~euesà l'égard des inquiétudes seraient entretenues par les personnes souffrant du TAG. La présente étude a eu recours à une entrevue structurée afin d'évaluer cinq croyances reliées aux inquiétudes auprès de 41 patients souffrant du TAG. Une première croyance mesurée soutient que le fait de s'inquiéter permet de prévenir ou de solutionner un problème. Les patients qui entretiennent cette croyance attribuent souvent à l'inquiétude la nonoccurrence de la conséquence qu'ils redoutent, ce qui renforce ainsi leur croyance. D'autres patients croient que les gestes et attitudes engendrés par leur inquiétude a une influence sur les autres personnes. Le bénéfice associé au fait de s'inquiéter renforce encore une fois le processus d'inquiétude. Un troisième type de croyance veut que l'inquiétude fait en sorte qu'on se sente moins déçu ou moins coupable si ce qui est anticipé se produit, ce qui justifie encore une fois le recours à l'inquiétude. La pensée magique voulant que l'inquiétude s e d e puisse faire en sorte qu'un événement se produise ou non constitue également une des croyances entretenues par certaines personnes souffrant du TAG. Le fait que les catastrophes redoutées par ces patients ne se produisent que très rarement entraîne le renforcement de cette croyance, car l'absence de catastrophe est attribuée au fait de s'être inquiété. Soulignons qu'une étude récente révèle que seulement 3% des catastrophes redoutées par les patients souffrant d u TAG finissent par se produire (Borkovec & Newman, sous presse). Finalement, une cinquième croyance faisait l'objet de la présente étude. Elle soutient que l'&quietude excessive reflète la personnalité. La tendance à s'inquiéter constituerait alors u n trait immuable, confirmant certaines caractéristiques d e l'individu (par exemple sa sensibilité) et rendant presque impossible aux yeux d u patient la modification de sa tendance à s'inquiéter . La présente étude tentait de vérifier si ces différentes croyances peuvent être modifiées à la suite d'un traitement cognitif-comportemental du TAG. Les r6sultats obtenus ont permis de constata qu'effectivement, le traitement offert (qui ablait entre autres les croyances face aux inquiétudes) a permis de faire diminuer de façon significative l'ensemble des croyances mesurees par l'entrevue structurée. Aussi, deux de ces croyances ont diminué davantage dans le groupe de patients qui affichaient une plus grande diminution des inquiétudes suite au traitement: la croyance voulant que l'inquiétude ait une influence sur Ies autres et celle voulant que l'inquiétude reflète la personnalité. Les résultats obtenus apparaissent cohérents avec le modèle du TAG proposé par Dugas et al. (1998b),modèle selon lequel les croyances reliées aux inquiétudes pourraient contribuer au maintien des inquiétudes excessives. Aussi, la présente étude ayant permis de démontrer que des interventions spécifiques peuvent entraûier une diminution de certaines croyances erronées entretenues par les personnes souffrant d u TAG, l'évaluation rigoureuse et exhaustive de ces croyances apparaît d'autant plus pertinente car elle est nécessaire à leur modification ultérieure. Pour ce faire, des instruments devront être développés afin de mesurer d'une façon valide et complète les différents aspects de ces croyances. Enfin, le caractère modifiable des croyances suggère d'intégrer au traitement du TAG des interventions spécifiques au niveau des différentes croyances erronées entretenues par les patients. L'exploration des croyantes reliées aux inquiétudes s'avère pertinente à différentes étapes du processus thérapeutique. Puisque certaines croyances associent des bénéfices importants à la présence d'inquiétudes, la modification des croyances en début de traitement pourrait favoriser le succès des interventions qui visent à faire diminuer la fréquence des inquiétudes. Il pourrait également être utile de procéder à une évaluation des croyances en fin de traitement, puisque leur présence pourraient constituer un indicateur supplémentaire du risque de rechute. Finalement, l'exploration des croyances entretenues par le patient pourrait permettre de récolter de l'information 36 complémentaire pertinente dans le cadre d'une évaluation du maintien des gains thérapeutiques. Finalement, la présente étude permet de proposer certaines pistes p o u des travaux futurs. D'abord, l'évaluation des croyances auprès d'une population d'adultes ne souffrant pas du TAG permettrait de mieux comparer le profil des croyances associées aux inquiétudes pathologiques à celui associé aux inquiétudes dites «normales». Dans une autre perspective, il serait intéressant de vérifier si les croyances obsemées ici chez des adultes souffrant du TAG sont les mêmes que celles manifestées par d'autres groupes d'âge. Enfin, il serait fort utile de déterminer si la diminution des croyances erronées précède ou suit la baisse des inquiétudes. Ceu permewa de préciser encore davantage le rôle des croyances reliées aux inquiétudes dans la problématique du TAG et de parvenir ainsi à une plus grande compréhension et à un meilleur traitement de ce trouble anxieux fort répandu. BIBLIOGRAPHE American Psychiatrie Association. (1987). Diagnostic and statistical manuel of mental disorders (3ième édition révisée). Washington, DC: Auteur. American Psydiiatric Assoaation. (1994). Diagnostic and statistical manuel of mental disorders (4ième édition). Washington, DC: Auteur. Angst, J. (1993). Comorbidity of anxiety, phobia, compulsion and depression. International Clinical Psvch hamacolo-w, 8,21-25. 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Entrevue structurée sur les croyances face aux inquiétudes (ESCI Sujet: Date: Niveau de détresse: In trodzrction "Je vais maintenant vous poser quelques questions sur votre façon de voir vos inqiuiéfudes. Je crois bien que si vous êtes ici c'est parce que vous trouvez que vos inquiétudes vous nuisent dans votre oie, vous apportent des désavantages. Cependant, ça se peut que lorsque vous êtes en train de vous inquiéter, vous voyez à certains moments de bonnes raisons pour continuer de oous inquiéter, comme de penser que ça vous aide à régler les problèmes ou que c'est mieux de s'inquiéter que de ne r i a faire d u tout, pour une raison ou une autre." 1- Inquiétude cible: "Pour répondre aux prochaines questions, j'aimerais que vous vous référiez aux moments oii vous oous inquiétez beaucoup au sujet de ..." Donc commencer chaaue auesfion en rap êtes en train de vous inauiérer au suiet de ...est-ce au 'il vous arrive de venser que.. . 1. Résolution de ~roblèmes a) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de ,-est ce qu'il vous arrive de penser que le fait de vous inquiéter peut vous aider à être plus efficace dans votre façon de faire face à cette situation si elle se produisait? De quelle façon? b) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de ,jusqu'à quel point croyez-vous que votre inquiétude peut vous aider à résoudre ce problème s'il se produit? O 1 pas du tout 2 3 un peu 4 5 moyennement 6 beaucoup 8 tout à fait c) Quand vous êtes en t r a i n de vous inquiéter au sujet de ,jusqu'à quel point croyez-vous que votre inquiétude peut vous aider à mieux vous préparer pour faire face aux problèmes de ce genre? O 1 pas du tout 2 3 un peu 4 5 moyennement 6 beaucoup 8 tout à fait d) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de ,jusqu'à quel point croyez-vous que votre inquiétude peut vous aider à être vigilant pour réagir plus rapidement o u éviter que ce problème se produise? O 1 pas du tout 2 3 un peu 4 5 moyennement 6 beaucoup 7 8 tout à fait e) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de ,jusqu'à quel point croyez-vous que votre inquiétude peut vous aider à penser à plus de solutions possibles et ainsi trouver une meilleure solution si ce problème se produit? 1 O pas du tout 2 4 un peu moyennement 5 6 beaucoup 8 tout à fait f) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de ,jusqu'à quel point croyez-vous que voire inquiétude peut vous aider à prévoir les mallieurs qui pourraient arriver et ainsi éviter ces malheurs? O pas du tout 1 2 un peu 3 4 moyennement 5 6 beaucoup 7 8 tout à fait 2. Muence sur les autres a) Quand vous êtes en train de vous inquieter au sujet de .est ce qu'il vous arrive de penser que le fait de vous inquiéter peut vous amener a adopter des attitudes ou poser des gestes qui peuvent influencer (avoir un effet sur) d'autres personnes? De quelle façon? b) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de ,jusqu'à quel point croyez-vous que votre inquiétude peut vous aider à adopter des attitudes ou poser des gestes qui influenceront les autres de façon positive? O 1 pas du tout 2 3 un peu 4 5 moyennement 6 7 8 tout à fait beaucoup c) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de jusqu'à quel point croyez-vous que votre inquiétude peut vous amener à adopter des attitudes ou poser des gestes qui influenceront les autres de façon P t né~ative? O 1 pas du tout 2 un peu 3 4 moyennement 5 6 beaucoup 7 8 tout à fait 3. Conséauences érnotiom~eUes a) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de _ , est-ce qu'il vous arrive de penser que le fait de vous inquiéter peut vous protéger contre des émotions négatives? (p.ex déception, culpabilité, tristesse) De quelle fa~on? b) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de jusqu'à quel point croyez-vous que le fait de vous inquieter peut vous aider à ne pas être décu si le problème se produit? O 1 pas du tout 2 un peu 3 4 5 moyennement 6 beaucoup 8 tout à fait c) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de ,jusqu'à quel point croyez-vous que le fait de vous inquiéter peut vous aider à ne pas vous sentir c o u ~ a b l esi le problème se produit? O 1 pas du tout 2 u n peu 3 4 5 moyennement 6 beaucoup 8 7 tout à fait 4. Pensée maPiaue a) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de ,est ce qu'ilvous arrive de penser que le simple fait de vous inquiéter peut influencer directement les événements? De quelle façon? b) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de -, jusqu'à quel point croyez-vous que le s i m ~ l efait de vous inquiéter peut provoquer ce problème? O 1 pas du tout 2 3 un peu 4 5 moyennement 6 beaucoup 7 8 tout à fait c) Quand vous êtes en hain de vous inquiéter au sujet de ,jusqu'à quel point croyez-vous que le simple fait de vous inquiéter peut faire en sorte que ce problème ne se produise pas? O pas du tout 1 2 un peu 3 4 moyennement 5 6 beaucoup 7 8 tout à fait 5. Personnalité a) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de ,-est ce qu'il vous arrive de penser que le fait de vous inquiéter contribue à votre image personnelle, que ce soit de façon positive ou négative? De quelle façon? b) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de ,jusqu'à quel point croyez-vous que le fait de vous inquiéter fait partie de votre personnalité? O I pas du tout 2 3 4 5 moyennement un peu 6 7 beaucoup 8 tout à fait c) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de ,jusqu'à quel point croyez-vous que le fait de vous inquiéter confirme, à vos yeux ou aux yeux des autres, que vous êtes une personne sensible? (p.ex. grand coeur, bonne personne) O 1 pas du tout 2 3 4 5 moyennement un peu 6 beaucoup 8 tout à fait d) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de ,jusqu'à quel point croyez-vous que le fait de vous inquiéter confirme, à vos y e w ou aux yeux des autres, que vous n'êtes pas une personne insouciante? (p.ex. responsable, à son affaire) O 1 pas d u tout 2 3 un peu 4 5 moyennement 6 7 beaucoup 8 tout à fait e) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de ,jusqu'à quel point croyez-vous que les gens dans votre entourage seraient déçus de vous si vous ne vous inquiétiez pas ? O 1 pas du tout 2 u n peu 3 4 moyennement 5 beaucoup 8 tout à fait f) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de ,jusqutà quel point croyez-vous que le fait de vous inquiéter confirme, à vos yeux ou aux yeux des autres, que vous êtes une personne oui comDose mal . . avec les difficultés? O 1 pas du tout 2 3 un peu 4 5 moyennement 6 beaucoup 7 8 tout à fait g) Quand vous êtes en train de vous inquieter au sujet de ,jusqu'à quel point croyez-vous que le fait de vous inquiéter confirme, à vos yeux ou aux yeux des autres, que vous êtes une personne ha-de (qui s'en fait facilement)? O 1 pas du tout 2 un peu 3 4 5 moyennement 6 beaucoup 8 tout à fait h) Quand vous êtes en train de vous inquigter au sujet de ,jusqu'à quel point croyez-vous que le fait de vous inquiéter confirme, à vos yeux ou aux yew des autres, que vous êtes une personne faible? O pas d u tout 1 2 un peu 3 4 moyennement 5 6 beaucoup 7 8 tout à fait