ÉCOLES NORMALES SUPÉRIEURES ÉCOLE NATIONALE DES PONTS ET CHAUSSÉES CONCOURS D'ADMISSION SESSION 2013 FILIÈRE BCPST COMPOSITION DE GÉOLOGIE Épreuve commune aux ENS de Cachan, Lyon, Paris et de l'ENPC Durée : 4 heures ? ? ? • L'usage d'une calculatrice électronique de poche à alimentation autonome, non imprimante et sans document d'accompagnement, est autorisé. • L'épreuve comprend deux parties qui peuvent être traitées indépendamment. • Deux documents sont à compléter et rendre avec la copie, sans aucun signe distinctif. • La qualité de la rédaction et de la présentation sera prise en compte dans la notation de la copie. Page 1/21 Du lac Baïkal à la Sibérie russe 1 Le Lac Baïkal Avec un volume de 23 000 km3 et une profondeur maximale de 1 637 m, le lac Baïkal, en Sibérie, est la plus grande réserve d'eau douce d'Asie et le lac le plus profond du monde. Il s'étend du Sud-Sud-Ouest au Nord-Nord-Est sur 636 km, à une altitude moyenne de 455 m. 1.1 Le fonctionnement du lac Baïkal Le Baïkal est un lac dimictique : les tranches d'eau supérieure (épilimnion, ≈100 m, agité par les vagues) et inférieure (hypolimnion ) se mélangent deux fois par an au printemps et en automne et les eaux sont ainsi brassées. Question 1.1.1 La masse volumique de l'eau douce, notée ρ, dépend de la température et de la pression. À la pression atmosphérique, elle évolue selon l'équation : ρ = 5 × 10−5 × T 3 − 0, 0082 × T 2 + 0, 0621 × T + 999, 5 Calculez la température à laquelle la masse volumique de l'eau atteint sa valeur maximale Tm.d. . Question 1.1.2 La température du maximum de densité, Tm.d. , évolue également avec la pression, donc la profondeur : elle diminue de 0,2 ◦C par 100 m. En exploitant la gure 3a et la table 1, proposez une explication au mélange des eaux supérieures et inférieures. À quel processus physique très général correspond ce phénomène ? Question 1.1.3 Près des côtes, en particulier aux embouchures des euves, les températures des eaux évoluent plus vite que celles du large, surtout au printemps et à l'automne. Des diérences de températures horizontales apparaissent, avec des masses d'eaux adjacentes de températures respectivement supérieure et inférieure à Tm.d. . En vous appuyant sur l'exploitation du document 3b et sur vos précédentes analyses, expliquez les eets que pourrait avoir ce phénomène sur la dynamique horizontale et verticale du lac. Question 1.1.4 En dessous de 100 m environ, les eaux du lac ont une température quasi-constante de 3,6 ◦C. En hiver, la température de l'air ambiant peut descendre à =15 ◦C. En été, elle atteint 18 ◦C. 1. Sachant que la conductivité thermique k de l'eau douce est de 0,6 W · m=1 · K=1 , calculez le ux de chaleur échangée, en été et en hiver, entre le lac et l'air à travers cette pellicule de surface. Page 2/21 2. Quels peuvent être les eets d'un lac aussi vaste et profond sur le climat des alentours ? Question 1.1.5 L'apport uvial actuel au lac est estimé à 61,1 km3 · a=1 : 61,6% amené par la seule Selenga, au sud-est, 17,1% par l'Angara supérieure, à l'extrémité nord, 8,1% par la Barguzin, à l'Est, les 13,2% manquants étant apportés par plus de 300 autres rivières. Les précipitations sont évaluées à 12,4 km3 · a=1 . La rivière Angara inférieure, au sud-ouest, évacue 81% des sorties d'eau, les 19% restants sont perdus par évaporation. Avec ces données et le volume total du lac, calculez : 1. Le ux d'eau transporté par l'Angara inférieure ; 2. Le temps de résidence de l'eau dans le Baïkal, τ , (le volume d'eau du lac sera supposé constant). Question 1.1.6 Des mesures de δ 18 O ont été eectuées sur l'eau du lac ainsi que sur les rivières qui l'alimentent et sur les précipitations. Rappelez la dénition du δ 18 O et son expression. Question 1.1.7 Le coecient de fractionnement des isotopes d'un élément (comme l'oxygène), entre deux phases A et B, est noté α et s'exprime par : 18O/ 16O αA−B = A ( 18O/ 16O)B 1. Pour une phase donnée A, exprimez δ 18OA en fonction du rapport αA−S entre la phase considérée et une phase de référence S ; 2. Exprimer la diérence ∆A−B = δ 18OA − δ 18OB en fonction de αA−B . On rappelle l'approximation : ln(1 + ) ∼ quand → 0 Question 1.1.8 Quels paramètres seraient susceptibles de faire varier les valeurs de δ 18O du lac ? (on rappelle que celui-ci couvre 4° de latitude ). Question 1.1.9 On suppose le lac à l'état stationnaire et l'on considère que la valeur isotopique relevée à l'exutoire du lac, dans l'Angara inférieure, équivaut à celle du lac. À partir des données précédentes et de la table 2, calculez, par un bilan des proportions isotopiques, le δ 18O de la vapeur au-dessus du lac et le coecient de fractionnement moyen αvapeur−lac . La valeur obtenue vous paraît-elle valable ? Quelles critiques pourriez-vous faire du calcul eectué ? 1.2 Le contexte tectonique actuel du lac La région du Baïkal est le siège d'une importante sismicité et plusieurs séismes très puissants (M > 5) y ont été ressentis au cours des trois derniers siècles (gure 2). Page 3/21 Question 1.2.1 La gure 4 présente la morphologie de la rive ouest du lac, vue par satellite. Des cours d'eau alimentent le lac depuis les reliefs. Comment pourriez-vous expliquez l'escarpement Sud-Ouest Nord-Est visible sur ce cliché et sa morphologie ? À l'aide de schémas, proposez un scénario de formation pour ces structures. Question 1.2.2 À partir de la gure 2, réalisez un schéma de la tectonique régionale et des mouvements au niveau du lac et aux alentours. À quelle structure tectonique pourrait correspondre le lac Baïkal ? Quel autre exemple pourriez-vous en donner ? Question 1.2.3 Le nord-ouest du lac Baïkal est une zone peu élevée, recouverte de sédiments sur un soubassement précambrien. Le sud-est, au contraire, est une région plissée et déformée sur une large étendue, constituée de terrains paléozoïques et mésozoïques, la chaîne Sayan-Baïkal. La gure 6 présente un modèle rhéologique de la lithosphère selon une coupe perpendiculaire au lac. Quel éclairage ces données apportent-elles sur les diérences morpho-tectoniques entre les régions nord-ouest et sud-est et sur la position géographique du lac ? 1.3 Structure profonde du lac et de ses alentours Question 1.3.1 L'analyse gravimétrique de la région a permis de réaliser les cartes du document 5. Rappelez la dénition d'une anomalie gravimétrique, les diérents types d'anomalies et comment elle sont calculées. Question 1.3.2 Analysez les images regroupées sur le document 5 et proposez des interprétations aux résultats obtenus. 1.4 L'enregistrement sédimentaire du lac Question 1.4.1 Des analyses sismiques ont abouti à l'image des profondeurs du lac de la gure 13. 1. Quelles types d'ondes sismiques se propagent à l'intérieur de la Terre ? À quels mouvements des particules du matériau traversé correspondent-elles ? 2. Rappelez l'expression mathématique des vitesses de ces ondes. De quels propriétés du milieu dépendent-elles ? Vous préciserez les unités de ces paramètres. Question 1.4.2 Expliquez le principe de la technique employée pour obtenir la gure 13. Question 1.4.3 Analysez la gure 13 (en n d'énoncé) en y dessinant les structures tectoniques et en précisant les diérents ensembles sédimentaires. Le document est à insérer en feuille volante avec votre copie, sans aucun signe distinctif (ni numéro, ni nom). Page 4/21 1.5 Le Baïkal, enregistreur paléoclimatique Question 1.5.4 La formation du lac Baïkal aurait débuté à l'Éocène, il y a plus de 30 Ma et aurait accéléré vers =3,5 Ma. Ses dépôts sédimentaires représentent un enregistrement de première importance des variations d'apports sédimentaires et des changements climatiques en milieu strictement continental, en particulier pour le Plio-pléistocène. De plus, le lac couvrant 4° de latitude, il présente un gradient climatique Nord-Sud. Comme le Baïkal est un lac dimictique, ses eaux sont oxygénées sur toute leur hauteur. Cette situation vous semble-t-elle favorable à l'enregistrement des paramètres paléo-environnementaux dans les sédiments du lac ? Pourquoi ? Question 1.5.5 La comparaison des sédiments prélèvés dans les bassins immergés avec les formations sédimentaires émergées, couplée aux études sismiques, conduisent à diviser le remplissage sédimentaire du Baïkal en trois étapes : Une première sédimentation n-oligocène à miocène, donnant des roches à grain n (argiles lacustres, silts, grès ns) ; Un deuxième épisode commence entre -10 et -4 Ma selon les endroits (il est donc diachrone d'un bassin à l'autre). Les sédiments sont plus grossiers et reposent en légère discordance sur l'unité précédente ; La dernière phase forme des réecteurs sismiques en onlap sur l'unité précédente. Ces réecteurs correspondraient à des sédiments pléistocènes (≥ -2,7 Ma) uviatiles, glaciaires et deltaïques. Quelle(s) hypothèse(s) pourriez-vous proposer pour expliquer les changements constatés entre la première et la deuxième phase de la sédimentation ? Question 1.5.6 Le principal indicateur paléoclimatique étudié dans le lac est la silice biogène (notée BioSi), produite principalement par les communautés de diatomées dulçaquicoles (des algues unicellulaires encloses dans une coque siliceuse) qui s'y développent. Son utilisation comme traceur des paléo-productivités planctoniques et des paléoclimats exige d'abord d'évaluer la représentativité des assemblages de diatomées retrouvés dans les sédiments par rapport aux communautés planctoniques vivantes. Des carottes et des prélèvements, réalisés en plusieurs endroits du lac, ont permis de comparer les taux d'accumulation de diatomées (DAR) à la surface des sédiments et la productivité des communautés de diatomées dans les eaux. Le site BAIK 19 est un haut-fond, en face du delta de la Selenga, le site BAIK 38 un plateau isolé. Le bassin central du Baïkal, zone la plus profonde, présente des dépôts turbiditiques. Comment pourriez-vous expliquer les diérentes valeurs de DAR obtenues sur ces sites, regroupées dans la table 3 ? Question 1.5.7 La table 4 compare l'état de la communauté de diatomées vivant dans la tranche d'eau du Baïkal à celle récoltée à la surface des sédiment. Commentez les résultats obtenus et proposez des interprétations. Question 1.5.8 La gure 7 vous présente une synthèse des teneurs en silice biogène, mesurées dans les sédiments du lac sur les derniers 800 000 ans, ainsi que plusieurs autres indicateurs paléoclimatiques. Commentez ces résultats et expliquez quels paramètres semblent contrôler la productivité des organismes siliceux du Baïkal à cette échelle de temps. Page 5/21 2 2.1 Le magmatisme de Sibérie Le volcanisme de la région du Baïkal Les alentours du Baïkal ont été aecté par une activité volcanique à partir du Crétacé supérieur (dans le bassin de Tunka, à l'ouest), et surtout au Miocène et au Quaternaire, par exemple dans la région de Vitim, à l'est du lac. Plusieurs roches volcaniques de Vitim ont été analysées puis placées dans un diagramme alcalins-silice (gure 9). Question 2.1.1 Décrivez les principaux mécanismes susceptibles de modier les teneurs en alcalins et en silice des liquides magmatiques d'origine mantellique. Question 2.1.2 Les roches de Vitim pourraient-elles résulter de l'évolution d'un même matériel initial par l'un des processus décrits à la question précédente ? Quelle(s) explication(s) pourriez-vous proposer pour la genèse de ces roches ? Question 2.1.3 Précisez en quelques lignes ce qu'est un magma. Question 2.1.4 L'ascension du magma dans les ssures est liée à sa surpression, dénie par l'écart entre la pression lithostatique de la roche encaissante (de masse volumique ρr ), et la pression hydrostatique dans le magma (de masse volumique ρm ). On estime que cette surpression ∆P doit atteindre des valeurs de l'ordre de 10 MPa. Calculez la masse volumique du magma ρm à une profondeur de 10 km, en supposant une valeur constante de l'accélération gravitationnelle g (10 m · s=2 ) et en précisant la masse volumique d'une croûte continentale typique. 1. Commentez ce résultat. 2. Exprimez, en pourcentages, l'écart de masse volumique entre ce magma et sa roche d'origine, supposée mantellique. Question 2.1.5 On suppose encore que le liquide magmatique est un uide visqueux non turbulent. Les frottements visqueux du uide exercent une force de traînée sur les blocs rocheux transportés, blocs que l'on supposera sphériques et issus du manteau. Dans ce régime non-turbulent, la trainée D sur une sphère, par unité de surface, s'exprime par la formule de Stokes : ~ = −6π × η × a × U ~ D (1) ~ la vitesse de la Avec η la viscosité dynamique du uide, a le rayon de la sphère, U sphère. L'autre force agissant sur cette sphère est la résultante de son poids et de la poussée d'Archimède. 1. Exprimez cette résultante en fonction de a, de g et des masses volumiques de la roche et du liquide ; 2. déduisez-en l'expression de la vitesse maximale de chute U des sphères solides pour qu'elles soient remontées par le magma ; 3. estimez U pour des valeurs typiques a = 10 cm et η = 10 Pa · s et les valeurs utilisées précédemment pour les autres paramètres. Page 6/21 2.2 Les kimberlites de Sibérie Question 2.2.1 La région d'Udachnaya, au centre du craton sibérien, présente des formations volcaniques particulières, dites kimberlitiques, datées du Dévonien (≈ 360 à 370 Ma). Dans ces formations, on peut trouver des fragments d'une roche assez semblable à celle présentée sur la gure 10. a) Identiez les minéraux présents et la roche qui les contient. Quelle origine pouvez-vous lui donner ? Comment expliqueriez-vous sa présence dans ces afeurements ? b) Comment pourriez-vous interpréter la disposition des minéraux visibles en haut à droite des clichés de la gure 10 ? Question 2.2.2 Dans les échantillons d'Udachnaya, le minéral B n'est, en général, pas présent, ou seulement en faibles proportions. Quelle interprétation pourriez-vous donner à cette observation ? Question 2.2.3 Les kimberlites sont des formations volcaniques ramenant en surface des minéraux du manteau, notamment des diamants. On cherche à savoir si les diamants d'Udachnaya se sont formés au moment de l'épisode volcanique qui les a portés en surface, ou s'ils lui sont antérieurs. Pour cela, on détermine l'âge d'inclusion dans les diamants de petits grenats, à l'aide du système isotopique Samarium 147 Néodyme 143 ( 147Sm - 143Nd). On considère que la formation du diamant autour du grenat entraîne la fermeture du système isotopique du grenat (arrêt des échanges de Sm ou de Nd avec les autres minéraux). 1. Sachant que le système radiochronologique 147Sm 143Nd fonctionne de manière analogue au couple 87Rb 87Sr et que l'isotope stable et non radiogénique du néodyme utilisé comme référence est le 144Nd, écrivez l'équation d'évolution du rapport 143Nd/ 144Nd en fonction du temps. On donne la constante de désintégration du Samarium 147 : λ147 = 6,54 × 10=12 a=1 . 2. Sur le document 14, estimez graphiquement l'âge d'inclusion des grenats à l'aide des données de la table 6. Concluez sur l'âge des diamants. (Le docu- ment est à insérer en feuille volante avec votre copie, sans aucun signe distinctif (ni numéro, ni nom).) Question 2.2.4 L'analyse des inclusions des kimberlites d'Udashnaya permet d'estimer leurs profondeurs d'origine et les températures qui y règnent : de 800 ◦C à 900 ◦C entre 100 et 150 km, environ 1 200 ◦C à 200 km. La profondeur de la base de la lithosphère est estimée à 242 km. Les données de ux de chaleur et de sismique de la région indiquent par ailleurs que la croûte d'Udachnaya comprend une partie supérieure de 40 km et une couche inférieure de 10 km. Les températures à la base de chacune de ces couches seraient respectivement de 579 ◦C et 626 ◦C. À partir de ces données, tracez sur votre copie l'allure du géotherme jusqu'à la base de la lithosphère d'Udachnaya et commentez le tracé obtenu. Question 2.2.5 Commentez les documents de la gure 11 en soulignant ce qu'ils impliquent pour l'origine des kimberlites et la dynamique du manteau profond. Page 7/21 Question 2.2.6 On ne comprend pas encore complètement les mécanismes d'ascension du magma kimberlitique jusqu'en surface, en particulier sa progression dans la lithosphère. Une étude récente propose que les magmas kimberlitiques dérivent de magmas riches en carbonates et très pauvres en silice, dits carbonatitiques, par assimilation de minéraux du manteau environnant. Le principal minéral ainsi incorporé par le magma a pour formule (Mg,Fe)2 Si2 O6 . À quelle famille de minéral appartient-il ? Précisez votre réponse en sachant que son système cristallin est orthorhombique. Question 2.2.7 Les auteurs ont modélisé l'évolution du magma au cours de sa progression et de son assimilation de minéraux de l'encaissant. À partir de la gure 8, dessinez schématiquement l'évolution du magma initial au cours de sa remontée. Décrivez ce que devient physiquement le magma et comment évolue sa vitesse de remontée. 2.3 Les traps de Sibérie Au nord-ouest du Baïkal, une épaisse série de couches basaltiques, les traps de Sibérie, s'étend sur 3,4 × 105 km2 . Avec les lons et les produits pyroclastiques associés, et en tenant compte de l'érosion, sa supercie initiale aurait pu dépasser 106 km2 , et le volume de magma émis 4 × 106 km3 (gure 12a). Cet intense épisode volcanique a été daté de 251 Ma, et sa durée aurait été courte, peut-être inférieure au million d'années. Il est considéré comme l'un des responsables, par ses eets sur l'atmosphère et le climat, de la plus grande extinction biologique du Phanérozoïque, qui marque la limite Permien-Trias. Question 2.3.1 Rappelez par un schéma les principaux réservoirs et ux du cycle du carbone. Question 2.3.2 À l'aide des données suivantes et des informations données ci-dessus, estimez la quantité totale de CO2 libérée par l'éruption des traps de Sibérie (en kg) et le ux de carbone annuel correspondant (en kg · a=1 ). Commentez le résultat. Proportion massique de CO2 dans le magma : 0,2% Proportion massique de gaz libéré par un magma basaltique : 60% Masse volumique d'un magma basaltique : 2 900 kg · m=3 Question 2.3.3 En vous appuyant sur les documents de la gure 12 et la table 5 et sur vos connaissances, quels autres eets climatiques et écologiques a pu avoir cette injection massive de roches magmatiques dans les roches de Sibérie ? Page 8/21 Figure 1 Localisation et topographie du lac Baïkal. Site Bassin sud Bassin central Bassin nord Baïkal, total Irkoutsk Hiver -14,5 -15,3 -17,4 -15,8 -20 à -25 Printemps -4,1 -4,8 -6,0 -5,0 Eté 10,5 9,6 8,4 9,4 20 à 30 Automne 2,1 2,8 2,1 2,7 Moyenne annuelle -3,1 -1,9 -3,2 -2,2 Table 1 Températures de l'air dans la région du Baïkal (◦C, observations à long terme sur le XXe siècle), et températures à Irkoustk, capitale régionale située à 70 km au sudouest. Page 9/21 Page 10/21 M4 0−10 km 102˚E 106˚E 106˚E 108˚E 108˚E 114˚E 112˚E 112˚E 110˚E 110˚E M5 10−20 km M6 20−30 km M7 30−40 km M8 M9 50−70 km 50˚N 52˚N 54˚N 56˚N 58˚N 114˚E 40−50 km Sismicité 1963 − 2011 (magnitude ≥ 4) 104˚E 104˚E 50˚N 52˚N 54˚N 102˚E 56˚N 58˚N 106˚E 106˚E 104˚E 104˚E 102˚E 108˚E 108˚E 114˚E 112˚E 112˚E 110˚E 110˚E 114˚E 50˚N 52˚N 54˚N 56˚N 58˚N m 2884.0 1414.0 1234.9 1105.7 995.3 892.1 789.0 678.6 549.4 370.2 168.0 Figure 2 Carte topographique en fausses couleurs de la région du Baïkal, sismicité enregistrée de 1963 à n 2010 et mécanismes au foyer des séismes de 1976 à 2010. 50˚N 52˚N 54˚N 56˚N 58˚N 102˚E Baïkal, bassin sud 0 Profondeur (m) 100 Mars Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Dec. 200 300 400 0 2 4 6 8 10 12 Température (°C) (a) Prols de température du bassin sud du Baïkal au cours d'une année. Les températures relevées jusqu'à 1 200 m de profondeur sont identiques à celle enregistrée à 400 m. Les bassins central et nord présentent des prols similaires à ceux représentés. (b) Prols de température relevés à trois jours d'intervalle en juin 1991 près de la rive Sud-Est du bassin central du Baïkal. Les lignes pointillées joignent les points où la température est égale à Tm.d. . Les èches noires désignent les stations de mesure (Shimaraiev et al., 1993) Figure 3 Prols de température enregistrés en diérents endroits du lac Baïkal. Page 11/21 Rivière δ 18 O Selenga Angara supérieure Barguzin Autres rivières Précipitations (moyenne, 1992) Angara inférieure -13,5 -19,8 -17,3 -18,46 -13,43 -15,9 Table 2 Valeurs isotopiques de l'oxygène des apports et des sorties d'eaux du lac Baïkal (Seal & Shanks, 1998) Figure 4 Vue satellitaire d'une portion de la rive ouest du lac Baïkal. Carotte BAIK 19 BAIK 22 BAIK 25 BAIK 29 BAIK 38 Site Selle de Buguldeika Bassin central Ride des académiciens Bassin nord Bassin sud Profondeur (m) 342 1624 307 910 690 DAR moyen 118 411 824 132 181 689 17 752 112 540 Table 3 Taux d'accumulation de diatomées (DAR, Diatom Accumulation Rate ) en surface des sédiments pour cinq carottes prélevées dans le Baïkal. Pour les localisations, se reporter à la gure 1. (Battarbee et al., 2006) Page 12/21 Baikal, anomalies à l’air libre 102˚E 104˚E 106˚E 108˚E 110˚E 112˚E 114˚E 58˚N 58˚N mGal 56˚N 56˚N 54˚N 54˚N 52˚N 52˚N 50˚N 136.8 120.0 100.0 80.0 60.0 40.0 20.0 0.0 −20.0 −40.0 −60.0 −80.0 −100.0 −120.0 −140.0 −160.0 −180.0 −200.0 −220.0 −240.0 −244.3 50˚N 102˚E 104˚E 106˚E 108˚E 110˚E 112˚E 114˚E (a) Anomalies gravimétriques à l'air libre de la région du Baïkal. (b) Anomalie de Bouguer et hauteur du géoïde par rapport à l'ellipsoïde aux alentours du Baïkal Figure 5 Analyses gravimétriques de la région du lac Baïkal. Page 13/21 Figure 6 Prol de résistance de la lithosphère sous et autour du lac Baïkal, sur un transect Nord-Ouest - Sud-Est. Les étoiles blanches repèrent les foyers des séismes enregistrés dans cette zone. Brittle-ductile transition : transition cassant-ductile. (Petit & Déverchère, 2006) Table 4 Quantité annuelle (nombre · cm=2 · a=1 ), moyennée sur cinq ans (1994-1998), des principaux taxa de diatomées dans la colonne d'eau et taux d'accumulation (DAR) de ces taxa à la surface du sédiment de la carotte BAIK 38 (nombre · cm=2 · a=1 ). (Battarbee et al., 2006) BAIK 38 Quantité annuelle (1994-98) DAR (1994) Facteur de préservation % dans l'eau % sur le sédiment mi- S. A. baica- C. S. acus v. N. acicu- zowii lensis nuta rii radians laris 1847868 1375303 385548 1157408 3745882 3481749 12021832 12942 38038 35562 3264 5514 0 112540 0,007 0,0276 0,092 0,0028 0,00147 0 0,00936 15,37 11,44 3,21 9,63 31,15 28,96 99,76 11,5 33,8 31,6 2,9 4,90 0 84,7 Page 14/21 meye- Total A. skvort- Figure 7 (a) Enregistrement paléoclimatique du Baïkal sur les derniers 800 000 ans ; (b) température de l'air de Sibérie (à 65°N), en été, calculée à partir d'un modèle de bilan énergétique ; (c) δ 18O du site de forage marin ODP 677, pris comme indicateur du volume global de glaces ; (d) enregistrement de la susceptibilité magnétique des l÷ss de Chine. La susceptibilité magnétique est un indice de l'intensité de l'érosion, inversement corrélée à l'extension des glaciers. (Mackay, 2007) CO2 dans le liquide (% poids) 50 Magma carbonatitique 40 30 2500 20 Magma silicaté 1500 500 200 10 100 0 0 20 40 60 SiO2 + Al2O3 (% poids) Figure 8 Évolution modélisée de la chimie d'un magma carbonatitique par assimilation de minéraux du manteau, selon la pression (indiquée sur le graphique par des chires en MPa). (Russell et al., 2012) Page 15/21 Page 16/21 40 Picro -β 45 Téphrites Basanites Foïdites Basaltes 50 Trachy-β Phonotéphrites 55 Andésites basaltiques Trachyandésites basaltiques Téphriphonolites 60 Andésites Trachyandésites Phonolites 65 Trachytes 70 Dacites 75 sub-alcalin alcalin SiO2 , % poids Rhyolites Mélanéphélinites Néphélinites Basanites Basaltes alcalins Tholéiites Figure 9 Position des laves de Vitim dans le diagramme alcalins-silice et la classication des roches volcaniques (Le Bas, 1986). (Données : Johnson et al., 2005) 0 2 4 6 8 10 12 14 16 Na2 O + K2 O, % poids (a) Lumière polarisée non analysée (LPNA). (b) Lumière polarisée analysée (LPA), même orientation que l'image ??. Figure 10 Lame mince d'une roche voisine de celles observables dans les kimberlites dévoniennes d'Udachnaya (Sibérie septentrionale). Page 17/21 (a) Positions des kimberlites âgées de 350 à 360 Ma et reconstitution des continents vers 355 Ma drapée sur le modèle tomographique. (b) Positions paléozoïques des kimberlites mises en place sur les continents Laurentia (Amérique du Nord, Canada) Sibérie et Gondwana central, drapée sur le même modèle tomographique. (c) Positions des kimberlites âgées de 160 Ma et reconstitution des continents à cette date, superposée au modèle tomographique. Figure 11 Positions paléogéographiques des grandes provinces magmatiques (LIP) et des champs de kimberlites du Phanérozoïque sur un modèle tomographique du manteau à 2 800 km de profondeur, montrant la position actuelle des zones d'ultra-faible vitesse des ondes S (LLSVP) dans le manteau inférieur. (Torsvik et al., 2010) Page 18/21 (a) Carte géologique simpliée des formations magmatiques (b) Stratigraphie simpliée du bassin de la et sédimentaires autour des traps de Sibérie. Tungunska. Figure 12 Géologie du Nord-Ouest de la Sibérie. Remarque : un pipe est un conduit vertical empli de roches magmatiques. (D'après Svensen et al., 2009) Table 5 Libération de gaz par le volcanisme de Sibérie, en 1012 g. Les valeurs estimées pour les roches magmatiques sont obtenues par extrapolation des émissions calculées dans le cas des basaltes de la rivière Columbia (Etats-Unis). m. o. : matière organique ; r. magm. : roches magmatiques. (D'après Beerling et al., 2007) Produit émis HCl SO2 CH3 Cl CH3 Br CHCl3 CCl4 CCl3 F Basaltes Pyroclastites 6,5 × 105 1,2 × 107 19,1 0,24 23,4 0,84 2,1 4,3 × 105 7,7 × 106 12,7 0,16 15,6 0,6 1,4 Roches intrusives 1,1 × 106 1,9 × 107 31,8 0,4 38,9 1,4 3,5 Page 19/21 Total r. magm. 2,2 × 106 3,8 × 107 63,6 0,8 77,9 2,8 7,0 Semim. o. anthracite dispersée 9,8 × 105 1 × 107 Page 20/21 Figure 13 Prol sismique (après migration des données) obtenu à travers la partie centrale du lac Baïkal. Table 6 Compositions isotopiques en samarium et néodyme de grenats inclus dans les diamants de la kimberlite d'Udachnaya. Chaque valeur est un résultat composite obtenu à partir de n diamants. σ : écart-type sur la précision des mesures du néodyme. (Richardson & Harris, 1997) Lots de grenats HZ1 HZ2 HZ3 HZ4 HZ0 n 147Sm/ 144Nd 143Nd/ 144Nd σ ( 143Nd/ 144Nd) 47 48 30 23 3 0,1067 0,1336 0,1837 0,06917 0,1675 0,510989 0,511261 0,512008 0,51036 0,511674 0,000006 0,0000065 0,000009 0,000028 0,0000435 Figure 14 Analyse isotopique des inclusions de grenat prélevées dans les diamants d'Udachnaya. Page 21/21