
 
Nom:                  A l'attention de 
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 Monsieur, 
 
Je constate que votre enseigne propose au rayon poissonnerie de la Perche du Nil. 
Or, mercredi 2 mars 2005 un film est sorti en France sous le titre « Le cauchemar de Darwin ».  
Ce film dénonce l'exploitation intensive de ce poisson dans la région du lac Victoria (Tanzanie) et fait état 
des effets catastrophiques engendrés aussi bien sur le plan écologique qu'humain. 
La perche du Nil, poisson carnivore "super prédateur" introduit artificiellement dans le plus vaste bassin 
d'eau douce du monde (68 100 km, une cuvette vaste comme l'Irlande) dans les années 1954, dévore tout 
sur son passage, sauf les algues. 
Un demi siècle plus tard, le constat est dramatique. 
Le lac, auparavant riche de 300 espèces de poissons "cichlidés", a d'ores et déjà vu 65% d'entre elles 
disparaître. 
A l'élimination de ces derniers, s'ajoute l'étouffement programmé du lac par la prolifération des algues qui 
constituait  jusqu'alors  l'alimentation  principale  des  ces  poissons  en  vogue  d'extinction.  A  certaines 
périodes de l'année, quelques parties du lac sont désormais anoxiques, totalement dépourvues d'oxygène. 
 
La réaction en chaîne ne s'arrête pas là. Alors que les petits cichlidés étaient autrefois séchés, les perches 
consommées sur place, trop épaisses pour se déshydrater au soleil, doivent être fumées pour se conserver, 
entraînant une déforestation massive et le lessivage des sols vers le lac. 
 
Plus  grave  encore,  la  population  environnante  est  réduite  à  l’esclavage :  exploitation  des  pêcheurs, 
prostitution des femmes, enfants abandonnés et drogués.  
Enfin ce marché semblerait soutenir le trafic d’armes dans les différents pays africains. 
 
Les population locales du lac (comme à Manza, 500 000 habitants) ne peuvent plus manger de poisson 
,dont le prix est beaucoup trop élevé suite à l'exportation massive vers les pays développés et notamment 
l'Union Européenne, et  sont contraint  de ne  manger que  les résidus (arêtes)  récupérés à  la  sortie des 
usines. 
 
Je  pense  qu’une  fois  informé  des  conditions  de  production  de  ce  poisson  vous  aurez  à  cœur  de le 
retirer de votre étal. 
 
En espérant que vous prendrez cette lettre en considération, veuillez croire à mes sincères salutations 
 
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