Année 2009 THESE Pour l’obtention du grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITE DE POITIERS Faculté des Sciences Fondamentales et Appliquées (Diplôme National – Arrêté du 25 avril 2002) ECOLE DOCTORALE SCIENCES POUR L’INGENIEUR Spécialité : Génie Mécanique, Productique, Transport Présentée par : Jérôme GEHANNIN ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Analyse théorique des amortisseurs à film fluide fonctionnant à des nombres de Reynolds élevés ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Directeur de Thèse : Mihaï ARGHIR Co-Directeur de Thèse : Olivier BONNEAU ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Soutenue le 09 Décembre 2009 Devant la commission d’examen ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ JURY M. ARGHIR Professeur, Université de Poitiers Examinateur O. BONNEAU Professeur, Université de Poitiers Examinateur J. P. BONNET Professeur, Université de Poitiers Examinateur C. MAGRET Ingénieur, Snecma, Groupe Safran Examinateur D. NELIAS Professeur, INSA de Lyon Rapporteur F. THOUVEREZ Professeur, Ecole Centrale de Lyon Rapporteur Résumé Analyse théorique des amortisseurs à film fluide fonctionnant à des nombres de Reynolds élevés. L’amortisseur à film fluide (Squeeze Film Damper ou SFD) est un composant couramment utilisé dans l’industrie aéronautique permettant d’apporter de l’amortissement aux arbres en rotation supportés par des roulements et fonctionnant en régime surcritique. Le mouvement de l’arbre dû à son excitation extérieure est alors amorti par un film mince confiné entre le roulement et le carter. Une modélisation du comportement fluide du film mince est nécessaire à une bonne estimation des efforts générés par le mouvement de l’arbre. Pour des conditions de fonctionnement industrielles, le SFD est muni de systèmes d’alimentation et d’étanchéité devant être pris en compte dans la modélisation. De plus, les dépressions importantes engendrées dans le film entrainent la vaporisation du fluide, qui doit aussi être modélisée. Cependant, pour des configurations de fonctionnement réelles, l’écoulement est inertiel, ce qui ne permet plus une modélisation simple basée sur l’équation de Reynolds. Le modèle doit alors être basé sur un système d’équations similaire aux équations Navier Stokes de la Mécanique des Fluides. Theoretical analysis of squeeze film damper operating at high Reynolds numbers. The Squeeze Film Damper (SFD) is a component used in the aeronautical industry for damping aircraft engines rotors guided by roller bearings and working at supercritical regimes. The vibration of the rotor entrained by an external excitation is then damped by a thin film confined between the roller bearing and the engine casing. A modelling of the thin fluid film is then necessary for a good estimation of the forces engendered by the vibrations of the rotor. For industrial working conditions, the SFD is provided with feeding and sealing systems that must be taken into account in the theoretical model. Moreover, low pressures engendered in the film entrain the vaporisation of the fluid that must be also taken into account. Meanwhile, for real working conditions the flow is dominated by inertia effects and a simple model based on Reynolds equation is not appropriate any more. The model must be then based on a system of equations similar to Navier Stokes equations. 3 4 Avant Propos Cette étude a été effectuée au Laboratoire de Mécanique des Solides de l’Université de Poitiers (UMR 6610) dont je remercie son directeur, Monsieur le Professeur O. Bonneau, pour m’avoir accepté pour ces travaux de doctorat. Je tiens bien évidemment à remercier particulièrement mon directeur de thèse Monsieur le Professeur Arghir M. pour sa confiance et ses conseils qui m’ont permis de réaliser ce travail de thèse. Je remercie sincèrement Monsieur Thouverez F., Professeur de l’Ecole Centrale de Lyon et Monsieur Nelias D., Professeur à l’INSA de Lyon pour avoir accepté d’être les rapporteurs de mes travaux auprès de l’université de Poitiers. Je suis aussi très reconnaissant envers Monsieur Bonnet P., Directeur de recherche au Laboratoire d’Etude Aérodynamique, pour sa disponibilité lui permettant d’apporter son expertise dans le domaine de la Mécanique des Fluides. Ce projet de recherche s’appuie sur un partenariat industriel établi lors du précédent contrat de thèse et qui a été reconduit dans le but d’élargir la validité du modèle numérique. Un suivi régulier de l’avancement des travaux, rythmé par des réunions semestrielles, a été mis en place. Je tiens ainsi à remercier nos partenaires industriels représentés principalement par les ingénieures Magret C., Quenardel A. et Gastineau O. pour leur accueil toujours très cordial et avec qui les échanges durant nos réunions semestrielles ont souvent été très constructifs. Avant de terminer, je souhaiterais remercier amicalement l’ensemble des membres du laboratoire : les chercheurs, les secrétaires, les techniciens, mais plus particulièrement les doctorants de la salle informatique (Fabien, Touf, Mihai Bogdan Dobrica, Hung, Dédé, Seb) avec qui l’entraide a été souvent très utile. Je remercie très sincèrement les informaticiens, Franck et Mathieu, dont les conseils m’ont été très souvent bénéfiques. Pour terminer d’une manière plus personnelle, je voudrais remercier très chaleureusement ma famille et plus particulièrement mon épouse qui m’a soutenu tout au long de mon travail. 5 Table des matières Résumé ....................................................................................................................................... 3 Avant Propos .............................................................................................................................. 5 Notations .................................................................................................................................... 9 Chapitre I. 1. 2. 3. 3.1. 3.2. 4. 5. 5.1. 5.2. 5.3. 6. Modélisation en Lubrification.................................................................................. 15 Problématique générale du Squeeze Film Damper (SFD) ....................................... 17 Le phénomène de cavitation en Lubrification.......................................................... 19 La rupture du film ............................................................................................ 19 Les régimes de cavitation dans les SFD........................................................... 22 Les effets d’inertie dans les SFD.............................................................................. 26 Alimentation et étanchéité........................................................................................ 34 Systèmes d’étanchéité ...................................................................................... 34 Rainure d’alimentation circonférentielle.......................................................... 36 Orifices d’alimentation..................................................................................... 38 Résumé, conclusion et objectifs ............................................................................... 39 Chapitre II. 1. 2. 2.1. 2.2. 2.3. 2.4. 2.5. 2.6. 3. 3.1. 3.2. 3.3. 3.4. 3.5. 4. 4.1. 4.2. 4.3. 4.4. 5. Cavitation.................................................................................................... 43 Introduction .............................................................................................................. 43 Théorie générale de la cavitation ............................................................................. 47 Problématique de la théorie des bulles ............................................................. 47 Condition aux limites cinématiques à l’interface............................................. 49 Condition aux limites dynamiques à l’interface............................................... 54 Équation de Rayleigh-Plesset (RP) .................................................................. 56 Collapse des bulles, endommagement des surfaces dû à la cavitation............. 57 Conclusion........................................................................................................ 59 Modèle de cavitation dans les mélanges homogènes basé sur l’équation de RP ..... 59 Fraction volumique, densité et pression de la bulle ......................................... 60 Modèles de viscosité ........................................................................................ 65 Modèle de Diaz ................................................................................................ 67 Modèle de Someya ........................................................................................... 69 Conclusion et synthèse du modèle de cavitation de vapeur ............................. 69 Applications numériques.......................................................................................... 70 Équation de RP sans termes d’inertie, bulle transportée .................................. 70 Résultats numériques et comparaison avec des résultats expérimentaux ........ 73 Équation de RP complète, bulle non transportée ............................................. 79 Influence des différents termes sur le champ de pression ................................ 80 Conclusion................................................................................................................ 81 Chapitre III. 1. 2. Introduction et bibliographie ........................................................................ 15 Equations du ‘Bulk Flow’ .......................................................................... 83 Introduction .............................................................................................................. 83 Bases théoriques ....................................................................................................... 85 2.1. Démonstration des équations du ‘Bulk Flow’.................................................. 86 7 2.2. 3. 3.1. 3.2. 3.3. 3.4. 4. 5. 6. Lois de frottement, contraintes tangentielles.................................................... 90 Résolution numérique .............................................................................................. 94 Discrétisation des équations du ‘Bulk Flow’ ................................................... 94 Résolution du système couplé pression - vitesse ............................................. 98 Conditions aux limites.................................................................................... 103 Organigramme de l’algorithme global de résolution ..................................... 106 Validation par comparaison avec des résultats CFD.............................................. 106 Inertie et cavitation................................................................................................. 110 Conclusion.............................................................................................................. 114 Chapitre IV. 1. 2. 2.1. 2.2. 2.3. 2.4. 3. 3.1. 3.2. 3.3. 4. Configuration industrielle ....................................................................... 117 Introduction ............................................................................................................ 117 Procédure de modélisation ..................................................................................... 120 Écoulement à travers une surface de discontinuité ........................................ 120 Écoulement à travers un orifice...................................................................... 125 Ecoulement à travers une encoche ................................................................. 128 Effets thermiques............................................................................................ 129 Résultats numériques.............................................................................................. 134 Écoulement traversant une discontinuité causée par une rainure................... 134 Système d’alimentation, injection directe ou rainure d’alimentation ............ 137 Système d’étanchéité, segment à encoches ................................................... 146 Conclusion.............................................................................................................. 148 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température...................................................... 151 1. Introduction et remarques préliminaires ................................................................ 151 Présentation des configurations...................................................................... 151 Segments utilisés dans les essais.................................................................... 154 Modèle de cavitation simplifié, modèle Gümbel ........................................... 155 Problèmes de stabilité numérique, influence de la viscosité de dilatation ..... 156 2. Comparaison des résultats numériques avec les données expérimentales ............. 160 2.1. Rainure d’alimentation circonférentielle centrée ........................................... 160 2.2. Rainure d’alimentation circonférentielle excentrée ....................................... 166 3. Influence de la pression d’alimentation ................................................................. 172 4. Conclusion et bilan des résultats ............................................................................ 177 1.1. 1.2. 1.3. 1.4. Chapitre VI. Conclusion générale et perspectives ....................................................... 179 ANNEXE A. ANNEXE B. ANNEXE C. ANNEXE D. ANNEXE E. PROCEDURE D’INTERPOLATION SPECIALE ................................... 183 DISCONTINUITES A LA RAINURE ...................................................... 191 ORIFICES D’ALIMENTATION .............................................................. 197 ENCOCHES D’ÉVACUATION ............................................................... 203 SURFACE DE REPONSE ET APPROXIMATION POLYNOMIALE... 205 Bibliographie.......................................................................................................................... 221 Table des figures .................................................................................................................... 229 Table des tableaux .................................................................................................................. 237 8 Notations a Coefficient du système linéaire pour les vitesses [ Kg .s −1 ] b Coefficient du système linéaire pour la pression [ Kg .s −1 ] A Aire de la bulle [ m 2 ] Amo , Bmo , Cmo , Dmo Coefficients de Moody B Module de compressibilité [ Pa ] C Jeu radial [ m ] C f = µω (R / C ) L Coefficient d’adimensionnement pour les forces [ N ] CQ Coefficient de débit de fuite [ m 5 .s −1 .N −1 ] 3 C P = µω (R / C ) 2 Coefficient d’adimensionnement pour la pression [ Pa ] cP Capacité calorifique massique à pression constante [ L2 .T −2 .K −1 ] cS Concentration de saturation en gaz du le liquide [ mol.m −3 ] d Coefficient du système linéaire pour le rayon de bulles [ m 3 .s −1 ] D Tenseur taux de déformation [ s −1 ] DELTA Pas axial de référence à l’interface de la rainure [ m ] Dh Diamètre hydraulique [ m ] Dorif Diamètre de l’orifice [ m ] Dz Largeur axiale de maille à l’orifice [ m ] e Rayon de l’orbite [ m ] eb r ei Amplitude du balourd [ m ] f r f Coefficient de frottement f enc Coefficient de frottement à l’encoche fG Fraction massique de gaz fP Fréquence propre de vibration de la bulle [ Hz ] Fr Force radiale [ N ] Ft Force tangentielle [ N ] r r r Vecteur de la base cartésienne ( e x , e y , e z ) Vecteur des forces volumiques [ N .m −3 ] 9 g rug Coefficient de rugosité moyenne H Epaisseur du film [ m ] Hr Constante de Henry [ Pa.m 3 .mol −1 ] H enc Epaisseur de l’encoche [ m ] I Tenseur identité L Longueur du SFD [ m ] m Masse [ Kg ] m& Débit massique [ Kg .s −1 ] M& Débit massique global [ Kg .s −1 ] n Nombre de bulles par unité de volume [ m −3 ] N Nombre de bulles par volume matériel n1 , n2 Coefficient de Blasius OR Centre du rotor OS Centre du stator P Pression relative [ Pa ] Pl Pression à la frontière [ Pa ] q Ratio de maillage Q Débit volumique [ m 3 .s −1 ] r Coordonnée radiale [ m ] rair Constante de l’air [ m 2 .s −2 .K −1 ] rV Facteur de sous relaxation pour les vitesses rP Facteur de sous relaxation pour la pression R Rayon du SFD [ m ] RB Rayon de la bulle [ m ] Rs Rayon du stator [ m ] Rr Rayon du rotor [ m ] S Tension de surface de bulles [ N .m −1 ] S orif Section de l’orifice [ m 2 ] t Temps [ s ] 10 T Température [ K ] u Vitesse radiale en coordonnées sphériques [ m.s −1 ] U Vitesse moyenne circonférentielle [ m.s −1 ] V Volume [ m 3 ] Vc Vitesse d’écoulement dans une conduite [ m.s −1 ] Venc Vitesse moyenne d’écoulement à l’encoche [ m.s −1 ] Vorif Vitesse moyenne de l’écoulement à l’orifice [ m.s −1 ] VP = U 2 + W 2 Norme de la vitesse moyenne [ m.s −1 ] W Vitesse moyenne axiale [ m.s −1 ] uL Vitesse radiale du liquide à l’interface de la bulle [ m.s −1 ] uV r V Vitesse radiale de la vapeur à l’interface de la bulle [ m.s −1 ] Vx , V y , Vz r x Vitesse circonférentielle, radiale, axiale [ m.s −1 ] Z Coordonnée axiale [ m ] α Fraction volumique αD Fraction de puissance dissipée β = ωt Position angulaire du rotor [ rad ] βD Coefficient de dilatation isobare [ K −1 ] δ ij Symbole de Kronecker δt Pas de temps [ s ] δx Pas dans la direction circonférentielle [ m ] δxenc Largeur de l’encoche [ m ] δy Longueur de zone d’écoulement unidirectionnel à l’orifice [ m ] δz Pas dans la direction axiale [ m ] γi Dimension de l’arête i [ m ] κ Viscosité de dilatation de surface [ N .s.m −1 ] λ Viscosité volumique [ Pa.s ] µ Viscosité dynamique [ Pa.s ] Vecteur vitesse [ m.s −1 ] Vecteur position 11 ΠF Puissance dissipée [ Kg .m 2 .s −3 ] θ Coordonnée circonférentielle par rapport à l’épaisseur maximale [ rad ] ϑ = δxδz Surface de cellule [ m 2 ] ρ Densité du lubrifiant [ Kg .m −3 ] σr Contrainte radiale à l’interface de la bulle [ Pa ] ς Coefficient de perte de charge singulière généralisé τ Tenseur de cisaillement [ Pa ] τ enc Cisaillement à l’encoche [ Pa ] τ Sx, z Cisaillement circonférentiel, axial du liquide sur le stator [ Pa ] τ Rx, z Cisaillement circonférentiel, axial du liquide sur le rotor [ Pa ] ω Vitesse de précession du rotor [ rad .s −1 ] ξ Coefficient de perte de charge singulière Nombres sans dimension : Re H = ρVP H µ Nombre de Reynolds local Re t = ρ *ω*C ² µ* Nombre de Reynolds temporel Re x = ρ *V x*C µ* Nombre de Reynolds circonférentiel Re z = ρ *V z*C µ* Nombre de Reynolds axial Re * = ρ *ωC ² µ* Nombre de Reynolds modifié Re D = ρVc Dh µ Nombre de Reynolds pour l’écoulement dans une conduite ε = e/C Rayon orbite relatif Opérateurs : D Dt Dérivée particulaire 12 ∂ ∂t r ∇ r ∇. Dérivée partielle temporelle Gradient Divergence ∆ Variation ⊗ Produit tensoriel . Produit scalaire Indices : * Valeur caractéristique ∞ Grandeur à l’infini 12 Elargissement brusque 21 Rétrécissement brusque a Référence alim Alimentation B Bulle entrée Face d’entrée ext Face de conduite coté extérieure film Face de conduite coté film G Gaz L Liquide sortie Face de sortie T Grandeur totale sur le volume matériel V Vapeur {n, s, e, w, h} Face de la cellule {P, N , S , E,W , H } Centre de cellule Exposants : * Prédiction ‘ Correction ~ Valeur adimensionnée (−1) Itération numérique antérieure 0 Grandeur extérieure au domaine 13 enc Encoche n Itération temporelle antérieure n +1 Itération temporelle courante orif Orifice t Transposée Combinaisons (indice et exposant) : i i I Moyenne sur la face i Valeur sur la face i de la cellule I Sigles : RP Rayleigh-Plesset SFD Amortisseur à film fluide (Squeeze Film Damper) 14 Chapitre I. Introduction et bibliographie Chapitre I. Introduction et bibliographie 1. Modélisation en Lubrification L’émergence de l’informatique au cours de ces dernières décennies a ouvert la voie à de nouvelles manières d’aborder et de résoudre les problèmes scientifiques. Les méthodes numériques se sont considérablement développées et les équations jusqu’alors non résolubles sont devenues exploitables sans nécessiter d’approximations. La Mécanique des Fluides est l’un des domaines scientifiques qui a très largement profitée de cet avènement de l’informatique. Les écoulements sont décrits par des équations du mouvement non linéaires pour lesquelles des solutions analytiques n’existent que pour quelques configurations particulières. Le caractère non linéaire de ces équations est induit par les termes d’inertie qui rendent impossibles la résolution analytique directe dans les cas les plus généraux. Le caractère inertiel ou non inertiel de l’écoulement est représenté par le nombre de Reynolds introduit en 1883 par Osborne Reynolds. La modélisation numérique des écoulements inertiels et du couplage pression - vitesse a été ainsi l’un des principaux objectifs de recherche associé à la modélisation en Mécanique des Fluides. La méthode des éléments finis apparue dans les années 50, conçue au départ pour la modélisation des structures, a été utilisée pour la modélisation des écoulements. En parallèle de la méthode des éléments finis, est apparue une autre méthode nommée volumes finis basée sur un concept de conservation mieux adapté à la Mécanique des Fluides. Au départ, cette méthode a néanmoins eu quelques difficultés à s’imposer du fait de restrictions dues au maillage. En effet, il a été observé que les vitesses et les pressions devaient être discrétisées sur des maillages décalés distincts. Dans le cas contraire, il apparaît des oscillations non physiques sur le champ de pression dont l’origine vient de la non-unicité de la solution. Cette situation ne permet pas l’utilisation de maillage non structurés généraux, d’où une perte d’intérêt de la méthode. Dans les années 80, une procédure d’interpolation spéciale, introduite au départ par Rhie et Chow [1], revue et améliorée par la suite par Majumdar [2] et ensuite par Choi [3], a permis de palier à ces 15 Chapitre I. Introduction et bibliographie limitations de maillages. Tous les régimes d’écoulements (laminaire, turbulent ou transitoire) ont pu ainsi être traités avec plus ou moins d’approximations1. Les écoulements multiphasiques occupent aussi une part importante en Mécanique des Fluides. Ce type d’écoulement peut être provoqué par le changement de phase du liquide en vapeur, appelé vaporisation ou par la présence d’un autre gaz sous forme condensée dans le liquide. Plusieurs situations sont modélisées : surfaces libres, mélanges, particules en suspension. Un modèle de surface libre a pour objectif de déterminer la position de l’interface entre les constituants de l’écoulement. La théorie des mélanges diphasiques est basée sur l’hypothèse que l’une des phases, en général la phase gazeuse, est dispersée dans la phase liquide sous forme de particules ou de bulles. Le mélange est dit homogène si ces particules sont transportées par l’écoulement global sans vitesse relative par rapport à l’autre phase. L’objectif d’un modèle de mélange est alors de définir la concentration locale de chaque constituant. Un modèle de particules en suspension va, lui, s’intéresser d’avantage à l’interaction entre le liquide et les particules. La Lubrification a été longtemps épargnée par la turbulence et les écoulements inertiels. Les écoulements en espaces confinés des systèmes lubrifiés industriels sont restés longtemps laminaires et non inertiels, simplifiant fortement la modélisation. Dans cette situation, l’équation de Reynolds est suffisante pour déterminer le champ de pression développée dans le film mince. La résolution de cette équation ne nécessite pas l’utilisation d’outils numériques avancés, les différences finies sont tout à fait suffisantes. Néanmoins, la Lubrification n’a pas échappée à la cavitation qui a été une des problématiques de recherche dans les années 30. Des méthodes simplifiées sont apparues, directement implémentables sur l’équation de Reynolds et ne nécessitant pas une modélisation fine multiphasique du phénomène. Les progrès scientifiques et technologiques repoussant constamment les limites de fonctionnement ont contribué à générer des situations dans lesquelles les effets d’inertie et/ou 1 La turbulence est un phénomène qui se manifeste pour de forts nombres de Reynolds et se caractérise par des comportements désordonnés non stationnaires et tridimensionnels dont le caractère instable est lié à la nonunicité des équations du mouvement. 16 Chapitre I. Introduction et bibliographie de turbulence sont devenus non négligeables. Il est alors nécessaire d’affiner ou de reconsidérer les modèles numériques pour les rendre exploitables au niveau industriel. 2. Problématique générale du Squeeze Film Damper (SFD) L’amortisseur a film fluide, ou squeeze film damper (SFD), est un composant utilisé avec prédilection en aéronautique pour apporter de l’amortissement aux arbres flexibles fonctionnant à régime surcritique et supportés par des roulements (Figure I.1). Le film mince, situé entre la bague extérieure du roulement et le bâti, n’est pas cisaillé, contrairement à un palier hydrodynamique classique. Cette absence de cisaillement a pour conséquence de limiter l’échauffement du lubrifiant et d’éliminer les instabilités sous synchrones observées avec les paliers hydrodynamiques. Le rôle du composant est d’amortir les vibrations de l’arbre causées par sa rotation et par le déséquilibre de son chargement mécanique, le balourd par exemple. La bague extérieure du roulement est retenue par un dispositif de cage d’écureuil relié au bâti et se comportant comme une raideur additionnelle ayant pour un effet le recentrage de la bague (Figure I.2). La cinématique de la bague extérieure du roulement est représentée sur la Figure I.3. Blocage en rotation Arbre Bague extérieure du roulement Roulement Lubrifiant Bâti Figure I.1 : Description du système SFD 17 Chapitre I. Introduction et bibliographie Figure I.2 : SFD avec dispositif de cage d'écureuil Bague Intérieure du SFD = Rotor Bague Extérieure du SFD = Stator Y X Figure I.3 : Mouvement de précession circulaire centré 18 Chapitre I. Introduction et bibliographie La modélisation du comportement fluide dans un SFD de moteur peut s’avérer particulièrement difficile. En effet, l’une des problématiques largement exposée dans la littérature est la prise en compte des effets d’inertie dans l’écoulement pouvant devenir prépondérants par rapport aux effets visqueux. Dans cette situation, l’équation de Reynolds classique n’est plus valable et il est nécessaire de considérer un système d’équations plus général. La cavitation est aussi un phénomène bien présent dans la littérature associée aux systèmes lubrifiés. Des modèles de cavitation sont utilisés en Lubrification pour modéliser la rupture du film dans les paliers hydrodynamiques ouverts. Ces modèles ont pu s’appliquer par la suite pour modéliser la cavitation de vapeur ou la cavitation gazeuse. Mais, ces modèles très appropriés à l’équation de Reynolds peuvent s’avérer incompatibles avec un système d’équations plus général, de type Navier-Stokes, utilisé lorsque les effets d’inertie deviennent prépondérants. De ce fait, aucune étude ne traite du couplage inertie et cavitation dans les SFD, ce qui constitue l’un des principaux objectifs de cette étude. Une modélisation complète du composant nécessite aussi de considérer les dispositifs d’alimentation et d’étanchéité qui influent sur son comportement. Dans cette étude, le SFD est alimenté par des orifices qui injectent le lubrifiant, soit directement dans le film, soit dans une rainure d’alimentation circonférentielle. Le SFD sera muni de segments d’étanchéité avec des embrèvements pour permettre l’évacuation du lubrifiant. Ce type d’alimentation et d’étanchéité est très courant et une modélisation fine de leur influence est nécessaire. 3. Le phénomène de cavitation en Lubrification La cavitation dans les systèmes lubrifiés est un phénomène qui a été et est encore très largement étudié. Sous le terme de cavitation se cache un ensemble de phénomènes dont les origines physiques peuvent être tout à fait différentes. 3.1. La rupture du film Historiquement, le premier phénomène considéré comme de la cavitation est la rupture de film observée dans les paliers hydrodynamiques ouverts à l’air ambiant. Dans ce cas, l’air est aspirée dans la zone de basse pression du film et fini par traverser le palier de part en part, c’est la rupture du film fluide (Figure I.4). La zone de film rompue est alors à la pression atmosphérique. Les premières modélisations de la rupture du film sont apparues au début du siècle. Ces modèles s’apparentent à une modélisation très simplifiée de la surface libre, c'està-dire de l’interface liquide – air et se différencient par les conditions aux limites à l’interface utilisées [5] (Figure I.4). 19 Chapitre I. Introduction et bibliographie Conditions de Sommerfeld : A l’interface, la pression et sa dérivée sont considérées continues, ce qui revient à ignorer le phénomène. Le modèle basé sur ces conditions est communément appelé ‘2 π - film’ ou ‘fullfilm’ faisant référence au caractère non rompu du film. Ce modèle est valable si la pression d’alimentation est suffisamment forte pour éviter la rupture du film. Conditions de Gümbel ( P ≥ 0 ) : A l’interface, la pression est continue mais sa dérivée est discontinue. La pression à l’interface est égale à la pression ambiante. Le liquide (pur) occupe la zone de haute pression et le gaz, la zone de basse pression considérée égale à la pression ambiante. Le modèle basé sur ces conditions est communément appelé ‘ π - film’, car, en l’absence d’effet d’inertie, le champ de pression est symétrique et la zone occupée par le fluide occupe la moitié du domaine. Conditions de Reynolds ( P ≥ 0 et ∂P / ∂n = 0 ) : A l’interface, la pression et sa dérivée sont continues mais la pression à l’interface est égale à la pression ambiante et la dérivée de pression à l’interface est nulle. Ces conditions aux limites ont été introduites par Swift [6] en 1932 et par Stieber [7] en 1933. Comme précédemment, la zone de basse pression occupée par le gaz est uniformément à pression ambiante. 20 Chapitre I. Introduction et bibliographie Figure I.4 : Les conditions de rupture du film Les modèles basés sur ces théories (Figure I.4) sont des modèles de rupture. Seule la pression dans le liquide est considérée variable, ainsi les conditions aux limites à l’interface évoquées précédemment ne pourront s’appliquer qu’à la rupture du film et non à la zone de reformation. De plus, les modèles basés sur ces conditions ne garantissent pas la continuité. Elles ont néanmoins le mérite d’être très faciles d’implémentation dans l’équation de Reynolds. Les conditions de Sommerfeld ne nécessitent aucune modification. La prise en compte des conditions de Gümbel est très simple, puisqu’il suffit d’éliminer les pressions inférieures à la pression ambiante après avoir calculé le champ de pression. La condition de Reynolds semble plus complexe. Cependant, Christopherson en 1941 [8], a établit une méthode très simple pour prendre en compte cette condition dans un processus itératif. La méthode consiste à négliger les pressions sous-ambiantes au cœur même du processus itératif, contrairement au modèle Gümbel où cette procédure s’applique après la résolution complète. La validité de cette méthode a été démontrée mathématiquement par Cryer en 1971 [9]. En résumé, les modèles basés sur ces conditions aux limites sont non conservatifs, modélisent la rupture du film et s’appliquent aux paliers sous chargement statique. 21 Chapitre I. Introduction et bibliographie En 1957, Jacobson et Floberg [10] utilisent la continuité comme condition aux limites sur la zone de reformation et la condition de Reynolds sur la zone de rupture, obtenant ainsi un modèle conservatif. Ce modèle est basé sur des observations expérimentales montrant que la zone de cavitation est formée de stries étirées par le cisaillement de l’arbre pouvant être traversée par l’écoulement et permettant ainsi de considérer le débit massique, Figure I.5. La zone de reformation peut alors être définie explicitement. Le modèle est généralisé en 1974 par Olsson [11] aux cas de chargements dynamiques, et connu sous le nom de modèle JFO. Ce modèle s’avère néanmoins difficile d’application car il est basé sur une détermination explicite de la position de la zone de reformation. Une reformulation de l’algorithme a été proposée en 1981 par Elrod [12] ne nécessitant pas de déterminer explicitement la position de cette surface libre. L’algorithme d’Elrod a été testé par Brewe en 1986 [13] pour des cas de chargements dynamiques. Certaines modifications, améliorations numériques ou extensions du modèle ont été apportées par la suite, par exemple par Vijayaraghavan et Keith en 1989 [14] ou par Payvar et Salant en 1992 [15], ou encore par Mistry en 1997 [16] qui prit en compte la tension de surface. L’algorithme d’Elrod reste la référence en termes de modèle de rupture de film conservatif. rupture reformation Figure I.5 : Stries dans la zone de cavitation selon Floberg 3.2. Les régimes de cavitation dans les SFD En 1984, Parkins et May-Miller [17] ont étudié l’apparition de la cavitation dans un film compris entre deux plaques oscillantes. Ils distinguèrent ainsi deux types de cavitation 22 Chapitre I. Introduction et bibliographie pouvant exister dans les SFD. Le premier est la cavitation de vapeur liée à la vaporisation du lubrifiant, c'est-à-dire au changement d’état de la phase liquide en phase vapeur. Le deuxième est la cavitation gazeuse liée à la formation de bulles de gaz dans le lubrifiant. En 1990, Zeidan et Vance [4] ont mis en évidence expérimentalement 5 régimes de cavitation dans les SFD, permettant de bien distinguer la cavitation de vapeur de la cavitation gazeuse et surtout les conditions favorisant l’apparition de l’une ou l’autre (Figure I.6). Dans leurs travaux, le SFD est pressurisé et le rotor effectue un mouvement de précession. Les trois premiers régimes présentés sur la Figure I.7 décrivent l’apparition de la cavitation gazeuse qui a lieu lorsque le SFD est faiblement étanche. Cavitation de vapeur Cavitation gazeuse Epaisseur du film Figure I.6 : Mesure de pression expérimentale mettant en évidence la cavitation de vapeur et la cavitation gazeuse [4] 23 Régime III Régime II Régime I Chapitre I. Introduction et bibliographie Figure I.7 : Influence de la cavitation gazeuse sur l’amplitude de pression Régime I : Film complet, absence de cavitation Le rayon de l’orbite et la fréquence de précession sont bas, la pression dans le SFD reste supérieure à la pression ambiante. Aucune quantité d’air n’est ingérée dans le lubrifiant. Régime II : Cavitation gazeuse émergente La fréquence de précession et le rayon de l’orbite augmentent. La pression dans le film devient alors inférieure à la pression ambiante et une petite quantité d’air est aspirée dans le film donnant lieu à l’apparition de petites bulles d’air présentent uniquement dans la zone de basse pression. Régime III : Cavitation gazeuse La fréquence de précession et le rayon de l’orbite deviennent maintenant suffisamment importants pour permettre une aspiration conséquente d’air dans le lubrifiant conduisant à un mélange biphasique liquide-air. Dans la zone de haute pression, les bulles sont comprimées mais persistent néanmoins pour former un mélange de petites bulles dont le nombre et la taille dépendront de la pression et de la vitesse de précession. Dans la zone de basse pression, il y a la formation d’importantes cavités à pression ambiante. Cette situation se traduit par une forte baisse de l’amplitude du champ de pression à la fois dans les zones de haute et de basse 24 Chapitre I. Introduction et bibliographie pression. De plus, il apparaît un palier à pression constante correspondant environ à la pression ambiante. Régime IV : Cavitation de vapeur Le quatrième régime a lieu quand le SFD est très fortement étanche et ne permet pas l’ingestion d’air. La fréquence de précession et le rayon de l’orbite sont suffisamment importants pour générer des pressions inférieures à la pression de vaporisation. Le liquide change alors de phase et des bulles de vapeur apparaissent dans la zone de basse pression. Cette situation se traduit par l’apparition d’un palier à pression constante correspondant environ à la pression de saturation proche du zéro absolu. Régime V : Cavitations de vapeur et gazeuse Le dernier régime a lieu quand le SFD est partiellement étanche permettant ainsi une ingestion d’air mais qui reste limitée. La fréquence de précession et le rayon de l’orbite sont suffisamment importants et le système d’étanchéité est suffisamment fort pour générer des pressions inférieures à la pression de vaporisation. Néanmoins, l’air est aussi aspirée dans le film via le système d’étanchéité partielle, et dans ce cas, les cavitations de vapeur et gazeuse coexistent. Une telle situation se traduit par la présence de deux paliers de pression, l’un à la pression de saturation et l’autre à la pression ambiante. Cette situation est très bien représentée sur les mesures de pression des essais expérimentaux effectués par Adiletta et Pietra en 2006 [18] (Figure I.8). Si l’ingestion d’air devient importante, l’amplitude du champ de pression diminuera jusqu’à disparition de la cavitation de vapeur. Ainsi, l’apparition d’un régime ou d’un autre va dépendre des conditions de fonctionnement. La cavitation gazeuse est favorisée par l’absence d’étanchéités alors que la cavitation de vapeur est, elle, favorisée par de fortes étanchéités. Il est important de retenir que Zeidan a observé que l’ingestion de l’air était nécessaire à la présence des bulles d’air dans le lubrifiant. Ces différents régimes de cavitation nécessitent des traitements distincts. Pour modéliser la cavitation de vapeur, les modèles de rupture du film sont couramment utilisés en considérant néanmoins la pression de la zone de cavitation égale à la pression de saturation au lieu de la pression ambiante. Cette procédure a été considérée suite aux analyses des mesures de pressions d’Etsion et Ludwig en 1982 [19]. La cavitation gazeuse ne peut malheureusement 25 Chapitre I. Introduction et bibliographie pas être modélisée de la même manière, même en considérant le palier à la pression ambiante, car, le palier de cavitation gazeuse, s’étend de la zone de basse pression à la zone de haute pression alors que le palier de vapeur est localisé exclusivement dans la zone de basse pression. En 1999, Diaz [20] a proposé, durant ces travaux de doctorat, une première approche pour la modélisation de la cavitation gazeuse en s’appuyant sur des essais expérimentaux. Suite à ses observations expérimentales, Diaz a proposé un modèle numérique pour représenter l’ingestion d’air [21]. Diaz a observé que l’ingestion de l’air dans le lubrifiant avait pour conséquence la formation d’un écoulement à bulles et a ainsi basé son modèle numérique sur la théorie des bulles, mais sans parvenir à modéliser le palier de cavitation gazeuse précédemment discuté. Une description et une discussion de son modèle vont être proposées dans le Chapitre II. Zone de cavitation gazeuse Zone de cavitation De vapeur Figure I.8 : Mesure de pression mettant en évidence simultanément la cavitation de vapeur et la cavitation gazeuse [18] 4. Les effets d’inertie dans les SFD Les équations générales du mouvement pour un écoulement non stationnaire de fluide compressible et non isovisqueux s’écrivent de la manière suivante : - équation de continuité (conservation de masse) : 26 Chapitre I. Introduction et bibliographie ( ) ∂ρ r r + ∇. ρV = 0 ∂t (I.1) - équation de conservation de quantité de mouvement : ( ) (( )) r r r r r r DV ρ = ρf − ∇P + 2∇. µ D + ∇. λ ∇.V I Dt (I.2) où D est le tenseur taux de déformation et s’exprime de la manière suivante : D= t 1 ∇V + ∇ V 2 (I.3) et I est le tenseur identité. Le terme de gauche de l’équation du mouvement est le terme d’accélération portant les effets d’inertie qui s’écrit : r r rr r ∂V DV ρ =ρ + ρ V .∇ V Dt ∂t ( ) (I.4) Ceci est la forme convective du terme d’accélération. Cependant, en utilisant la conservation de la masse, il est possible d’écrire ce terme sous la forme conservative suivante2 : r r DV ∂ρV r r r ρ = + ∇. ρV ⊗ V Dt ∂t ( ) (I.5) L’utilisation de la forme conservative plutôt que la forme convective du terme d’accélération facilitera beaucoup les calculs par la suite. Les deux derniers termes de l’équation des moments s’écrivent de la manière suivante : ( ) ( ) t ∂ ∂Vi 2∇. µ D = ∇. µ ∇V + ∇. µ ∇V = µ ∂x j ∂x j (( )) r r ∂ ∂Vk ∂ λ ∇. λ ∇.V I = δ ij ei = ∂x j ∂x k ∂xi ∂Vk λ ∂x k r ei + ∂ ∂x j ∂V j µ ∂xi r ei r ei (I.6) (I.7) Soit les variables sans dimension définies de la manière suivante : ~ ~ x = x/R, ~ y = y /C , ~ z = z / L et t = tω* 2 Le symbole ⊗ est le produit tensoriel. 27 Chapitre I. Introduction et bibliographie ~ ~ ~ V x = V x / V x* , V z = V z / V z* , V y = V y / V y * (I.8) ~ ρ~ = ρ / ρ * , µ~ = µ / µ * , λ = λ / λ* où C = Rs − Rr est le jeu et est égal à la différence des rayons du stator Rs et du rotor Rr . Le jeu C étant très petit par rapport à ces deux rayons, il vient Rs ≈ Rr ≈ R où R est défini r comme le rayon du SFD et est une longueur caractéristique / e x . ω* est une pulsation caractéristique pour les mouvements non stationnaires ou transitoires, V x* est une vitesse r r caractéristique / e x , V z* est une vitesse caractéristique / ez , L est la longueur du SFD et est r r une longueur caractéristique / ez , C est une longueur caractéristique / e y (direction radiale). Pour l’équation de continuité il vient la relation suivante : ~ ~ ~~ ∂ρ~ V x* ∂ρ~V x V y* ∂ρ V y V z* ∂ρ~V z ω* ~ + + + =0 ∂t R ∂~ x C ∂~ y L ∂~ z (I.9) et d’après le principe de moindre dégénérescence, il vient : V y* = R L C C ~ = Vy V x* et V y* = V z* , ce qui donne : V y = V y R L CV x* CV z* (I.10) Avec ces relations, les équations du mouvement sont écrites sous forme adimensionnées dans les trois directions. r - équation du mouvement dans la direction e x : ~ ~ ~~ ~ ~~ ~ ∂ρ~V x C ∂ρ~V x2 ∂ρ V xV y ∂ρ~V xV z C ² ∂P ∂ ~ ∂V x µ + + = − + Re t ~ + Re x µ * RV x* ∂~x ∂~y ∂~y ∂t R ∂~ x ∂~ y ∂~ z ~ ~ ~ ~ ~ 2 2 C ∂ ~ ∂V x ∂ ~ ∂V x ∂ ~ ∂V y ∂ ~ ∂V z C ∂ ~ ∂V x + ~ µ ~ + ~ µ ~ + ~ µ ~ + ~ µ ~ + ~ µ ~ R ∂x ∂x ∂x ∂x ∂y ∂x ∂z ∂x L ∂z ∂z ~ ~ ~ 2 C λ* ∂ ~ ∂V x ∂ ~ ∂V y ∂ ~ ∂V z + ~ λ ~ + ~ λ ~ + ~ λ z R µ * ∂x ∂x ∂x ∂y ∂x ∂~ (I.11) r - équation du mouvement dans la direction e y : 28 Chapitre I. Introduction et bibliographie ~ ~~ ~ ~ ~2 ~~ ~ ∂ρ~V y C ∂ρ V yV x ∂ρ V y ∂ρ V yV z Re t ~ + Re x + ~ + ∂t R ∂~ x ∂y ∂~ z ~ 2 C ∂ ~ ∂V y + ~ µ ~ R ∂y ∂y ~ ~ 4 2 2 C ∂ ~ ∂V y C C ∂ ~ ∂V y + ~ µ ~ + ~ µ ~ R ∂x ∂x R L ∂z ∂z ~ ~ ~ 2 C ∂ ~ ∂V x ∂ ~ ∂V y ∂ ~ ∂V z + ~ µ ~ + ~ µ ~ + ~ µ ~ R ∂x ∂y ∂y ∂y ∂z ∂y ~ ~ ~ 2 C λ* ∂ ~ ∂V x ∂ ~ ∂V y ∂ ~ ∂V z ~ λ ~ + ~ λ ~ + ~ λ ~ + R µ * ∂y ∂x ∂y ∂y ∂y ∂z C R 2 = − C ² ∂P µ * RV x* ∂~y (I.12) r - équation du mouvement dans la direction e z : ~~ ~ ~ ~ ~~ ~ ∂ρ~V z C ∂ρ~V zV x ∂ρ V zV y ∂ρ~V z2 C ² ∂P ∂ ~ ∂V z µ + + = − + Re t ~ + Re z ∂t L ∂~ x ∂~ y ∂~ z µ * LV z* ∂~z ∂~y ∂~y ~ ~ ~ ~ ~ 2 2 C ∂ ~ ∂V z ∂ ~ ∂V x ∂ ~ ∂V y ∂ ~ ∂V z C ∂ ~ ∂V z + ~ µ ~ + ~ µ ~ + ~ µ ~ + ~ µ ~ + ~ µ ~ L ∂z ∂z ∂x ∂z ∂y ∂z ∂z ∂z R ∂x ∂x ~ ~ ~ 2 C λ* ∂ ~ ∂V x ∂ ~ ∂V y ∂ ~ ∂V z + λ ~ + ~ λ ~ + ~ λ ~ z ∂x ∂z ∂y ∂z ∂z L µ * ∂~ (I.13) Dans le cadre de la Lubrification des films minces, les rapports C / L ou C / R sont généralement compris entre 0.01 et 0.001. Cette remarque permet de négliger les termes de l’ordre (C R ) , (C L ) ou supérieurs. Ceci conduit au système de deux équations suivant : 2 2 ~~ ~ ~ ∂ρ~V~x2 ∂ρ~V xV y ∂ρ~V~xV~z ∂ρ~V x C C ² ∂P ∂ ~ ∂V x Re t ~ + Re x µ + + =− + µ * RV x* ∂~x ∂~y ∂~y ∂t R ∂~ x ∂~ y ∂~z C ² ∂P 0 = − µ * RV x* ∂~y ~ ~~ ~ ~~ ~ ~2 ~~ ~ Re ∂ρ V z + Re C ∂ρ V zV x + ∂ρ V zV y + ∂ρ V z = − C ² ∂P + ∂ µ~ ∂V z z t ∂~ t L ∂~ x ∂~y ∂~z µ * LV z* ∂~z ∂~y ∂~y (I.14) r L’équation du mouvement suivant la direction e y , se résume à considérer la pression r indépendante de e y . La pression est donc considérée constante suivant l’épaisseur du film. Il apparaît les nombres de Reynolds suivant : 29 Chapitre I. Introduction et bibliographie Re t = ρV C ρ *ω*C ² ρV C , Re x = * x* et Re z = * z* µ* µ* µ* (I.15) Re t est le nombre de Reynolds représentant le rapport entre les effets d’inertie temporelle et les effets de viscosité. Re x C / R et Re z C / L sont les nombres de Reynolds représentant le r rapport entre les effets d’inertie d’advection et les effets de viscosité dans la direction e x et r e y respectivement. Il est introduit un autre nombre de Reynolds appelé nombre de Reynolds modifié et noté Re * tel que : Re * = ρ *ωC ² µ* (I.16) où ω est la vitesse de précession. Dans le cas d’un arbre animé uniquement par un mouvement de précession, comme avec un SFD, la pulsation caractéristique ω* est la pulsation de précession ω ( ω* = ω ). Ainsi, pour un SFD, il vient : Re * = Re t = ρ *ωC ² µ* (I.17) De plus, la vitesse radiale V y* est de l’ordre de la variation temporelle de l’épaisseur du film, V y* ≈ ∂H / ∂t . Ainsi avec la relation H = C + e cos(ωt ) , il vient, V y* ≈ eω . Ce qui donne avec ε = e/C : V x* ≈ εωR et V z* ≈ εωL . Il apparaît ainsi, que pour de très faibles amplitudes d’orbite ε < 10% , les effets d’inertie d’advection deviennent négligeables devant les effets d’inertie temporelle et peuvent être négligées. Dans le cas d’orbite modéré à grand, ε > 10% les nombres de Reynolds s’écrivent comme suit ( ε ≈ 1 ) : Re * = Re t = Re x C C ρ ωC ² = Re z = * R L µ* (I.18) 30 Chapitre I. Introduction et bibliographie Ainsi, pour des rayons d’orbite modérés à grands, les effets d’inertie d’advection sont du même ordre de grandeur que les effets d’inertie temporelle et ne peuvent pas être négligés. Le nombre de Reynolds modifié, Re * = ρ *ωC ² , permet à lui seul de quantifier ces effets µ* d’inertie. Dans le cas général, le système d’équations à résoudre s’écrit sous forme dimensionnelle de la manière suivante : ∂ρV x ∂ρV x2 ∂ρV xV y ∂ρV xV z ∂P ∂ ∂V x =− + + + + µ ∂y ∂z ∂x ∂y ∂y ∂x ∂t 2 ∂P ∂ ∂V z ∂ρV z ∂ρV zV x ∂ρV zV y ∂ρV z + + + =− + µ ∂ ∂ ∂ ∂ ∂ ∂ ∂ t x y z z y y ∂ρ ∂ρV ∂ρV y ∂ρV z x + + + =0 ∂x ∂y ∂z ∂t (I.19) L’équation suivant la direction y n’apparaît plus explicitement dans le système, mais son effet est pris en compte en considérant la pression P constante suivant l’épaisseur du film. Ce système d’équations peut être résolu numériquement, mais, il est nécessaire de définir un maillage 3D déformable et les conditions aux limites du problème. Aux extrémités axiales r (selon la direction e z ) du domaine, des conditions aux limites liées à l’étanchéité sont prises r en considération. Aux extrémités circonférentielles (selon la direction e x ) du domaine, des conditions de périodicité sont considérées. Aux extrémités radiales du domaine (suivant la r direction e y ), le traitement classique consisterait à prendre en compte les conditions d’adhérences en imposant les vitesses axiale et circonférentielle nulles. Ce système d’équations peut être réécrit dans le repère tournant pour obtenir un problème stationnaire ne nécessitant pas l’utilisation d’un maillage déformable. En 1988, San Andrés [22] considère ce système d’équations stationnaire, dans une configuration 2D (pas d’écoulement axiale) et en régime laminaire. Les équations sont discrétisées conformément à la méthode des volumes finis et résolues par un schéma numérique général proposé en 1980 par Patankar [23]. En 1985, Tichy et Bourgin [24] proposent une méthode alternative basée sur les travaux de Tuck et Bentwich [25] de 1983. Cette procédure consiste en une linéarisation basée sur une perturbation des vitesses et de la pression. Une transformation 31 Chapitre I. Introduction et bibliographie particulière est ensuite effectuée pouvant s’interpréter comme un changement de repère suivant approximativement les particules fluides et permettant d’éliminer les non-linéarités des termes d’inertie d’advection. En théorie, cette méthode n’est valide que lorsque les effets d’inertie sont de l’ordre des effets visqueux. Il a été cependant montré, en pratique, la possibilité d’étendre cette méthode à de forts nombres de Reynolds. Par exemple, San Andrés a comparé les résultats de son modèle 2D de 1988, discuté précédemment, avec ceux obtenus par la méthode de Tuck et Bentwich, montrant ainsi une bonne concordance des résultats sur le champ de pression. Ces modèles ont aussi permis de visualiser l’influence des effets d’inertie sur le profil de vitesse. Il est courant de considérer que le profil de vitesse n’est pas affecté par les forces d’inertie pour Re * ≤ 20 . Pour être exploitables à des cas industriels, ces méthodes doivent être généralisées à trois dimensions augmentant ainsi significativement le nombre de mailles et donc le temps de calcul. La résolution du système d’équation (I.19) via un maillage 3D, déformable ou non, est analogue à un calcul CFD classique et risque d’être très coûteuse en terme de temps de calculs. Un maillage 3D d’une géométrie de film mince nécessite un important nombre de cellules pour pouvoir représenter équitablement les trois directions de l’écoulement. Une telle procédure peut s’avérer trop générale d’autant qu’il a été montré que la vitesse radiale (suivant l’épaisseur du film) était très faible devant les autres vitesses et que le gradient de pression pouvait être considéré constant suivant l’épaisseur du film. De plus, cette démarche ne profite pas réellement des précédentes études qui ont montrées une faible influence des effets d’inertie sur le profil de vitesse (pour Re * ≤ 20 ). Une démarche plus appropriée consiste à intégrer ces équations selon l’épaisseur du film. En supposant le profil de vitesses non affecté par les effets d’inertie, cela permet d’obtenir un système d’équations en fonction des vitesses moyennes axiale et circonférentielle et de la pression3. Pour de faible rayon d’orbite ( ε < 10% ) les effets d’inertie d’advection peuvent être négligés, facilitant ainsi la résolution. En 1982, Tichy [26] propose ainsi une expression analytique de la pression dans le cas d’un SFD court, valable pour Re * ≤ 20 . En 1987, San Andrés et Vance [27] proposent aussi une solution analytique pour un SFD de longueur finie. Une méthode 3 Une procédure d’intégration similaire est utilisée pour obtenir l’équation de Reynolds à partir de l’équation de continuité, mais aucune hypothèse sur le profil des vitesses n’est nécessaire. 32 Chapitre I. Introduction et bibliographie numérique est proposée par Szeri en 1983 [28] qui inclut un terme source dans l’équation de Reynolds représentant l’inertie temporelle. Dans le cas plus général de rayons d’orbite modérés à grands ( ε > 10% ), les traitements précédents ne sont plus valables et donnent des résultats erronés. La résolution devient beaucoup plus compliquée et d’autres méthodes que celles citées précédemment doivent alors être utilisées. San Andrés et Vance en 1986 [29] et Tichy en 1987 [30] proposent une forme stationnaire de ce système (écrite dans le repère tournant) en considérant un profil de vitesse parabolique. La résolution est basée sur une méthode de perturbation introduite par Reinhardt et Lund en 1975 [31]. Cette procédure utilise une décomposition de la pression et des vitesses comme série de puissance de Re * , qui, au premier ordre, est de la forme, P = P1 + Re * P2 où P1 est la pression de l’écoulement purement visqueux et P2 est la correction incluant les effets d’inertie. En théorie, la solution au premier ordre n’est exacte que pour de faibles Re * . Les résultats obtenus par San Andrés et Vance et par Tichy ont cependant montré que la méthode au premier ordre pouvait être utilisée jusqu’à Re * ≈ 25 , comme discuté par Pietra et Adiletta en 2002 [32]. Il faut ajouter de plus que San Andrés et Vance ayant observé l’influence des effets d’inertie sur le cisaillement, ont aussi considéré le terme de cisaillement comme série de puissance de Re * . C’est aussi à travers ce terme de cisaillement que la turbulence a été considérée via des coefficients empiriques. Par la suite, ces équations obtenues après intégration selon l’épaisseur du film seront nommées équations du ‘Bulk Flow’ [33] et feront l’objet d’une étude approfondie présentée dans le Chapitre III. Une démarche parallèle aux méthodes précédentes qui sont basées sur la forme moyennée des équations a été proposée par Crandall et El-Shafei en 1993 [34]. Cette approche est basée sur une méthode énergétique via l’équation de Lagrange et permet d’obtenir les forces générées dans le film. L’inconvénient de cette méthode est que les forces sont déterminées directement, sans calcul de pression, rendant impossible une analyse plus précise du phénomène. 33 Chapitre I. Introduction et bibliographie 5. Alimentation et étanchéité Une prise en compte correcte des effets d’inertie et de cavitation ne constitue pas la seule difficulté associée à une modélisation complète de SFD. Le SFD doit être alimenté en huile et est souvent muni d’un dispositif d’étanchéité visant à améliorer ses capacités d’amortissement. Les systèmes d’alimentation et d’étanchéité (Figure I.9) auront une influence certaine sur le comportement du SFD et doivent donc être modélisés de manière aussi réaliste que possible tout en limitant les efforts de calculs. Segments Orifices a) Rainure d’alimentation b) Figure I.9 : Système d’alimentation et d’étanchéité d’un SFD, a-Alimentation directe, b-Alimentation par rainure circonférentielle En 1987, Walton II et al [35] ont visualisé l’influence de la rainure et des orifices sur la zone de cavitation dans un SFD. Ils ont observé notamment que la zone de cavitation était perturbée par les orifices et qu’elle était ainsi caractérisée par une évolution non stationnaire. Ils ont alors souligné la nécessité d’une modélisation plus fine du phénomène de cavitation. 5.1. Systèmes d’étanchéité Différents systèmes existent pour assurer l’étanchéité du SFD et accroître ainsi la capacité d’amortissement du composant. Les trois principaux dispositifs représentés sur la Figure I.10 sont les joints toriques, les segments et les plaques. Dans l’industrie aéronautique, l’utilisation des segments est préférée. En théorie le segment peut assurer une étanchéité totale en particulier s’il est muni d’une coupe baïonnette. Cependant, cette situation n’est pas acceptable car la chaleur générée par le frottement aux parois doit pouvoir s’évacuer pour éviter une perte de viscosité causée par l’échauffement du 34 Chapitre I. Introduction et bibliographie lubrifiant. Ainsi, dans la pratique, des ouvertures sont présentes aux segments pour permettre l’évacuation du lubrifiant. L’étanchéité est donc partielle et peut ainsi avoir une influence directe sur le champ de pression ou indirecte par l’échauffement occasionné. Une bonne estimation du débit de fuite est alors nécessaire. Figure I.10 : Système d’étanchéité, a-Joint torique, b-Segment, c-Plaque Coupe baïonnette Embrèvements Figure I.11 : Segment à coupe baïonnette muni d’embrèvements En 1978, Marmol et Vance [36] ont proposé une méthode simple pour prendre en compte numériquement un système d’étanchéité partielle avec un débit de fuite répartie uniformément sur toute la circonférence. Le débit volumique de fuite axial Qsortie est directement proportionnel à la différence de pression locale faisant ainsi intervenir un coefficient de proportionnalité noté C Q et devant être déterminé expérimentalement. ( Qsortie = C Q Pl (θ ) − P 0 ) (I.20) 35 Chapitre I. Introduction et bibliographie où Pl (θ ) est la pression locale à la frontière du SFD et P 0 la pression extérieure. Ce type de relation a été utilisé par la suite par San Andrés [37] et par Tichy en 1987 [30] montrant que le débit de fuite réduisait l’amplitude de pression générée dans le SFD. Une autre expression est proposée par Childs [38] en 1989 qui considère le joint comme une contraction de l’écoulement pouvant être décrite par l’équation de Bernoulli. Il exprime alors le débit de fuite proportionnellement à la racine carrée de la différence de pression locale. Qsortie = C Q Pl (θ ) − P 0 (I.21) En 1991, Jung et San Andrés [39] ont réalisé des essais expérimentaux dans le but de visualiser et d’estimer le débit de fuite d’un SFD muni de segments. Avec des segments conventionnels et sans embrèvement, aucun débit de fuite n’a été observé. Ils ont alors réalisé d’autres segments munis de 72 embrèvements, uniformément répartis sur la circonférence, pour permettre un débit de fuite uniforme et ainsi comparer avec les résultats numériques cités ci-dessus. De ces essais, le débit de fuite d’un système d’étanchéité assuré par des segments semble localisé aux embrèvements. Finalement, pour un système d’étanchéité assuré par des plaques, Chen et Hahn [40] ont montré en 2000, par un modèle CFD et un maillage fin de la zone d’étanchéité, la présence d’un débit de fuite à travers le jeu axial (espace entre la plaque et le rotor). 5.2. Rainure d’alimentation circonférentielle L’objectif d’une rainure d’alimentation circonférentielle est de jouer un rôle de réservoir répartit sur toute la circonférence. En théorie, la rainure a été considérée au départ comme une zone à pression constante égale à la pression d’alimentation. Cette hypothèse s’est révélée par la suite être trop simplifiée et une modélisation plus fine de la rainure est devenue nécessaire [41]. Plusieurs travaux ont été effectués pour prendre en compte l’influence d’une rainure d’alimentation. Un certain nombre de ces études se sont intéressées essentiellement à l’influence de la rainure sur le comportement dynamique global du SFD en considérant généralement de petites perturbations. 36 Chapitre I. Introduction et bibliographie En 1987, San Andrés et Vance [37] proposent de considérer la présence de la rainure sans y modéliser explicitement l’écoulement. Seul l’écoulement dans le film est modélisé par les équations du ‘Bulk Flow’. Le rayon de l’orbite n’est pas considéré faible, les effets d’inertie temporelle et d’advection sont pris en compte. L’interface rainure - film est considérée comme frontière du domaine. Le débit à l’interface est ainsi déterminé en fonction de la différence de pression via un coefficient de proportionnalité devant être déterminé expérimentalement [42]. L’inconvénient de cette méthode est la nécessité d’essais expérimentaux pour déterminer le coefficient de proportionnalité à l’interface de la rainure. En 1992, San Andrés [43] étudie le comportement dynamique d’un SFD avec rainure centrale pour de petites perturbations du rayon de l’orbite. Le SFD étant supposé court et ouvert, l’écoulement est purement axial et est modélisé dans le film par une forme 1D des équations du ‘Bulk Flow’ sans inertie d’advection (faible amplitude). L’écoulement dans la rainure n’est pas considéré explicitement. L’interface rainure-film est traitée comme une frontière du domaine et le débit à travers cette frontière est donné par un bilan de masse dans la rainure. L’éventuelle alimentation par des orifices est considérée par une source de masse dans la rainure. Cette source de masse est considéré constante et sans effet sur l’aspect dynamique et n’est donc pas d’avantage analysée. En 1994, Arauz et San Andrés [44], modélisent l’écoulement axial et circonférentiel dans la rainure par les équations du ‘Bulk Flow’. Le débit à l’interface est alors déterminé et la résolution dans le film est analogue à celle proposée par San Andrés en 1992 pour un SFD court et ouvert. Le mouvement est toujours supposé de faible amplitude. Ils observent ainsi numériquement que l’amplitude de pression dans la rainure diminue avec l’augmentation de la profondeur de la rainure. En 1996, les même auteurs réalisent des essais expérimentaux [45] sur un SFD muni d’étanchéités et mesurent le champ de pression circonférentielle dans une rainure d’alimentation de profondeur 5 fois supérieure au jeu radial. Ils constatent une amplitude de pression dans la rainure de l’ordre de celle mesurée dans le film. La cavitation de vapeur est alors observée à la fois dans le film et dans la rainure. Des analyses similaires sont apportées en 2006 par Defaye et al [46]. En 1996, Zhang et Roberts [47] reprennent les travaux de San Andrés de 1992 mais incluent explicitement la source de masse par des capillaires. Le débit des capillaires est déterminé par 37 Chapitre I. Introduction et bibliographie la loi de Poiseuille reliant ainsi la pression dans la rainure à la pression d’alimentation du capillaire. En 2003, Lund, Myllerup et Hartmann [48] modélisent l’écoulement circonférentiel dans la rainure par les équations du ‘Bulk Flow’ sans termes d’inertie d’advection (faible rayon d’orbite). Ils comparent leurs résultats avec des données expérimentales et observent une bonne concordance, validant ainsi l’utilisation des équations ‘Bulk Flow’ dans la rainure. En 2005, Kim et Lee [49] reprennent aussi les travaux de San Andrés de 1992 sans considérer explicitement la source de masse mais incluant l’effet de l’étanchéité. Ils montrent que l’effet réservoir de la rainure est plus conséquent pour les plus fortes étanchéités. En 2004, Defaye et al [50] proposent une modélisation plus fine en considérant la discontinuité de l’écoulement axial engendré à l’interface de la rainure. La pression dans la rainure est déterminée explicitement par l’équation de Reynolds, les effets d’inertie étant négligés. La démarche proposée pour traiter la discontinuité est une adaptation des travaux de Arghir, Alsayed et Nicolas de 2002 [51] qui ont été repris plus tard par Arghir et Frêne en 2004 dans le cas de joints annulaires rainurés [52]. La rainure est, de plus, alimentée par des orifices d’alimentation qui sont pris en compte dans la modélisation. 5.3. Orifices d’alimentation Relativement peu de travaux traitent de la modélisation des orifices d’alimentation. Bien que certains modèles proposent des approches plus ou moins détaillées du phénomène, elles restent néanmoins assez similaires dans la démarche générale de résolution. En 1978, Marmol et Vance [36] ont pris en compte l’injection par des orifices en adaptant tout d’abord le maillage à la position de l’orifice. La pression dans le film est déterminée par l’équation de Reynolds écrite sous la forme stationnaire et le débit dans l’orifice est déterminé par une loi de Poiseuille en fonction de pression d’alimentation. La pression dans la maille contenant l’orifice est alors déterminée par un bilan massique en tenant compte du débit de l’orifice. D’un point de vue modélisation, la maille contenant l’orifice est traitée comme une maille à pression imposée et les pressions dans le reste du domaine sont déterminées en fonction de la pression dans ces mailles. 38 Chapitre I. Introduction et bibliographie En 1994, Chen et Hahn [53] proposent un modèle mathématique basé sur une écriture de la pression sous forme d’une série de fonctions, via l’équation de Reynolds. De plus, ils introduisent l’aspect non stationnaire induit par les orifices d’alimentation. En effet, le traitement des orifices proposé antérieurement par Marmol et Vance [36] est basé sur une forme stationnaire de l’équation de Reynolds c'est-à-dire écrite dans le repère tournant. Or, dans le repère tournant, l’orifice est en rotation puisqu’il est solidaire du stator. En 2004, Rodrigues, Thouverez et Jezequel [54] modélisent tout le système d’alimentation. Par un bilan d’énergie, ils considèrent la puissance de la pompe et les pertes de charges régulière et singulière. Ce modèle est basé sur l’équation de Reynolds comme les précédents. Bien que très réaliste, cette procédure nécessite de connaître toutes les caractéristiques et les dimensions du système d’alimentation. Les travaux de Defaye en 2004, déjà évoqués précédemment, ont aussi traité les orifices d’alimentation. La démarche est analogue à celle proposée par Marmol et Vance en 1978. Cependant, Defaye a considéré le couplage entre les orifices et la rainure d’alimentation. En effet, les orifices peuvent injecter le lubrifiant, soit directement dans le film, soit dans la rainure d’alimentation. L’alimentation par l’orifice s’effectue par un réservoir considéré à pression constante, sans tenir compte de l’interaction avec le système d’alimentation comme considéré par Rodrigues et al [54]. Dans toutes les approches ci-dessus, la modélisation de l’orifice a été abordée via l’équation de Reynolds. 6. Résumé, conclusion et objectifs L’inertie et la cavitation sont deux phénomènes liés à l’écoulement du lubrifiant. De nombreuses études théoriques et expérimentales ont traitées ces aspects du comportement fluide en espace confiné. Historiquement, la cavitation a été traitée dans les années 30, bien avant les effets d’inertie, et plus particulièrement appliquée à la rupture du film des paliers hydrodynamiques ouverts. Ces modèles appliqués exclusivement à l’équation de Reynolds ont été adaptés plus tard pour modéliser la cavitation de vapeur dans les SFD. Les différentes études expérimentales réalisées par la suite ont contribuées à une meilleure compréhension du phénomène et à la validation ou à l’amélioration des modèles. Le modèle conservatif introduit par Elrod en 1981 reste la référence en termes de modèle de cavitation. 39 Chapitre I. Introduction et bibliographie Les effets d’inertie du lubrifiant dans les SFD ont été abordés bien plus tard. Dans les années 70, plusieurs approches de modélisation sont apparues. En considérant de faibles rayons d’orbite ( ε < 10% ), les effets d’inertie temporelle peuvent être pris en compte par l’équation de Reynolds via un terme source supplémentaire portant les effets d’inertie temporelle. Dans le cas plus général de rayons d’orbite modérés à grands, une procédure similaire n’est plus possible et il est nécessaire de considérer le système d’équations complet associé aux écoulements en espace confiné. Une première approche consiste à résoudre ce système d’équations de manière analogue à un calcul CFD via un maillage tridimensionnel. Une autre méthode, moins couteuse en temps de calcul est basée sur un concept d’écoulement moyen obtenu par intégration des équations suivant l’épaisseur du film. Cette méthode a été développée suite à des observations numériques antérieures montrant une faible influence des effets d’inertie sur le profil de vitesse. Les équations ainsi obtenues sont appelées équations du ‘Bulk Flow’ et seront exposées en détail au Chapitre III. Avec ces équations, les modèles de cavitations classiques présentés dans ce chapitre ne sont plus adaptés. Seul le modèle Gümbel de par sa simplicité pourrait éventuellement être utilisé. Cependant, ce modèle reste très grossier et ne garantit pas la continuité. Ainsi, dans l’étude suivante, une modélisation plus générale de la cavitation va être proposée et exposée de manière détaillée au Chapitre II. Plus récemment, des études théoriques se sont intéressées aux systèmes d’alimentation et d’étanchéité en vue de leur modélisation numérique. Des essais expérimentaux ont montré que l’hypothèse de pression constante dans la rainure n’était pas valable et qu’une modélisation plus fine était nécessaire. La modélisation de l’injection directe du lubrifiant dans le film par des orifices d’alimentation a été assez peu traitée dans la littérature et encore moins la modélisation de l’ensemble orifices et rainure, c’est à dire l’injection du lubrifiant dans la rainure. De plus, les quelques méthodes proposées ont uniquement été appliquées à l’équation de Reynolds. L’étanchéité a jusqu’à présent été modélisée par un débit de fuite réparti uniformément sur la circonférence et considéré proportionnel à la différence de pression locale à la frontière du domaine. Cette procédure fait intervenir un facteur de proportionnalité devant être déterminé expérimentalement, ce qui est une contrainte importante de cette démarche. Une modélisation plus fine des systèmes d’alimentation et d’étanchéité est nécessaire et va être proposée dans le Chapitre IV en tenant compte de l’inertie du lubrifiant. 40 Chapitre I. Introduction et bibliographie Pour finir, l’étude sera conclue par des comparaisons avec des résultats expérimentaux et numériques obtenus par Defaye en 2006 [55] à partir d’une modélisation basée sur l’équation de Reynolds. Ces comparaisons porteront sur les forces et le débit de fuite. 41 Chapitre II. Cavitation Chapitre II. Cavitation 1. Introduction Dans un écoulement, l’apparition de bulles est souvent affectée du terme cavitation bien que la cause physique du phénomène soit parfois tout à fait différente selon les situations. Il est alors nécessaire de préciser les phénomènes en termes de vocabulaire. La vaporisation est la transformation du liquide en vapeur. Au sens physique du terme, la cavitation est la vaporisation du liquide causée par une baisse de pression à température constante. La vaporisation causée par une augmentation de température à pression constante est l’ébullition. De la vaporisation résulte un écoulement à bulles diphasique liquide-vapeur. Cependant, la vaporisation n’est pas nécessaire pour générer un écoulement diphasique. L’écoulement peut être constitué de bulles contenant du gaz au lieu de contenir la phase vapeur du liquide. Ce type d’écoulement diphasique liquide-gaz est différent de l’écoulement diphasique liquidevapeur. L’écoulement diphasique liquide-vapeur résulte d’un transfert de masse par le phénomène de vaporisation. L’écoulement diphasique liquide-gaz peut aussi être conséquent à un transfert de masse par diffusion gazeuse ou bien par ingestion directe du gaz au sein du liquide. L’ensemble de ces phénomènes est couramment affecté par le même terme de cavitation. Ce vocabulaire est précisé dans différents ouvrages destinés à l’étude la cavitation [56], [57]. En Lubrification, le phénomène se traduisant par un écoulement diphasique liquide-vapeur est appelé cavitation de vapeur. Celui se traduisant par un écoulement diphasique liquide-gaz est lui appelé cavitation gazeuse. Le phénomène de cavitation a été largement étudié et observé par de nombreuses études expérimentales permettant de bien distinguer les différents types de cavitation. Par exemple, dans les SFD, Zeidan et Vance [4] ont bien distingué les deux types de cavitation et ont observé expérimentalement que la cavitation gazeuse résultait d’une ingestion d’air dans le lubrifiant conséquente à une faible étanchéité du SFD. 43 Chapitre II. Cavitation Les SFD étudiés par la suite seront munis d’une étanchéité forte permettant de négliger l’ingestion d’air et donc la cavitation gazeuse. Le modèle de cavitation qui va être développé dans la suite sera donc exclusivement un modèle de cavitation de vapeur. De plus, comme expliqué plus haut, la vaporisation peut être engendrée par des effets mécaniques (cavitation) ou thermiques (ébullition). L’échauffement du lubrifiant dans un SFD pour des conditions courantes de fonctionnement est généralement faible parce qu’il n’y a pas de cisaillement fort aux parois comme pour un palier hydrodynamique. De plus, le lubrifiant utilisé est de l’huile industrielle caractérisée par une bonne résistance à la température. Ces remarques permettent de négliger l’effet d’ébullition. Pour les systèmes lubrifiés à l’eau ou avec des liquides cryogéniques, la prise en compte de l’ébullition est nécessaire et est parfois affectée du terme ‘cavitation thermique’ [58]. En résumé, le modèle de cavitation devra prendre en compte la vaporisation due à la baisse de pression, c'est-à-dire, en employant les termes rigoureux, le modèle sera un modèle de cavitation pure. Les différents modèles de cavitation associés à la Tribologie ont été présentés dans le Chapitre I. Les modèles de cavitation de vapeur sont construits à partir d’une hypothèse simple, la pression locale du lubrifiant ne peut être inférieure à une pression seuil appelée pression de saturation ou pression de vapeur saturante. Cette hypothèse est bien souvent suffisante pour prendre en compte l’influence de la cavitation dans la majorité des situations industrielles mais occulte toute la physique du phénomène en se basant uniquement sur ses conséquences4. Ces modèles qui s’appliquent très bien à l’équation de Reynolds de la Lubrification, ne sont pas adaptés sur des équations plus générales type ‘Navier Stokes’ ou ‘Bulk Flow’. La vaporisation dans un écoulement peut être abordée par la théorie de la thermodynamique des systèmes fermés. Un système fermé est un système qui n’échange pas de matière avec l’extérieur, donc de masse constante. La vaporisation est associée à la transformation de l’état liquide à l’état gazeux, l’inverse étant appelé la liquéfaction. A l’état de saturation, une certaine quantité d’énergie doit être fournie de l’extérieur pour provoquer la vaporisation. 4 La conséquence principale de la cavitation est la présence d’un palier à pression constante égale à la pression de saturation dans la zone de basse pression. 44 Chapitre II. Cavitation Comme discuté plus haut, si la quantité d’énergie est fournie sous forme de chaleur ou de travail mécanique, la transformation associée est respectivement l’ébullition ou la cavitation. Pour l’ébullition, la quantité de chaleur nécessaire pour vaporiser est appelée chaleur latente de vaporisation. Si la quantité d’énergie fournie pour vaporiser est suffisante, le système aura intégralement changé de phase. Dans le cas contraire, le système est en état d’équilibre liquide-vapeur. La quantité relative de chaque phase est proportionnelle à la quantité d’énergie fournie au système par rapport à la quantité d’énergie nécessaire pour sa complète vaporisation. La Mécanique des Fluides fait référence à la notion de volume matériel. De part le postulat fondamental de la conservation de la masse, et du postulat de l’état local, ce volume matériel peut être directement assimilé au système fermé introduit en thermodynamique. La vaporisation engendre un écoulement diphasique. Différentes méthodes existent pour traiter ce type d’écoulement et le choix de la méthode dépend de la situation physique rencontrée. Une méthode couramment utilisée est de considérer l’écoulement comme un mélange homogène. Avec cette hypothèse, les équations générales de la Mécanique des Fluides restent valables. La quantité d’énergie fournie au volume matériel sous forme de travail ou de quantité de chaleur (système thermodynamique fermé) peut être déterminée à partir d’une équation de l’énergie appropriée à la situation. En connaissant cette quantité d’énergie et en utilisant les propriétés thermodynamiques liées au fluide considéré, il est possible de déterminer la proportion de chaque phase constituant le volume à saturation. La densité du volume peut alors être recalculée conformément à la conservation de la masse. Différents modèles existent pour déterminer la viscosité en fonction de la proportion de chaque constituant. Cette démarche de résolution peut être utilisée à condition de connaître l’ensemble des propriétés thermodynamiques du fluide considéré. Pour l’eau par exemple, cette procédure serait tout à fait exploitable. Cependant, pour les huiles industrielles, il est beaucoup plus difficile de se procurer ces informations. Ce n’est cependant pas la seule raison pour laquelle ces modèles sont critiquables. En effet, à travers des méthodes basées sur des concepts énergétiques, ces modèles dissimulent la réalité physique du phénomène c'est-à-dire l’apparition de bulles. Ils ne tiennent par compte, par exemple, du simple fait qu’une bulle aura beaucoup plus de difficulté à croître dans un liquide très visqueux par la réaction propre 45 Chapitre II. Cavitation du liquide. De même, la tension de surface s’exerçant à la surface de la bulle n’est pas prise en compte. Au 19ième siècle, plusieurs expériences en laboratoire ont montré qu’un liquide au repos pouvait soutenir des pressions négatives, appelées tensions, sans vaporiser. En 1850, Berthelot a mis en place un dispositif expérimental connu sous le nom de tube de Berthelot montrant que les liquides pouvaient soutenir une tension très importante. Il fut la première personne à observer le phénomène de cavitation. Des phénomènes de tension similaire ont été observés par la suite par Reynolds en 1882. Pour l’eau, ces expériences ont montré des tensions jusqu’à plusieurs dizaines de bar. Plus récemment, en 1950, Briggs a mesuré, dans l’eau, des tensions de 277 bars. Ces expériences ont été réalisées en laboratoire pour des conditions de fonctionnement particulières (parois lisses sans impureté), et avec des liquides préalablement traités (dégazage ou longue pressurisation). Dans les configurations industrielles, les tensions observées restent de l’ordre de quelques bars. Les différences observées suivant les configurations traitées s’expliquent par la présence de germes de cavitation, appelés communément ‘nuclei’. Ces germes de cavitation sont comparables à des microbulles. La taille de ces germes a été définie entre quelques micromètres et quelques centaines de micromètres et dépend des conditions de fonctionnement. L’origine de ces germes peut être attribuée à divers phénomènes dont certains dépassent largement le cadre de l’étude (rayon cosmique, champ électrique haute tension). Plus simplement, les rugosités, les gaz dissous ou les particules en suspension, présents dans le liquide peuvent aussi être à l’origine de ces germes de cavitation. Ainsi, de part les remarques précédentes, une théorie parallèle à la thermodynamique classique existe et à pour but d’aborder la cavitation de manière plus complexe et plus réaliste pouvant tenir compte d’un ensemble de phénomènes physiques occultés par les approches classiques. Cette théorie est la théorie dynamique des bulles. Etablie au départ en 1914 par Lord Rayleigh pour étudier les dommages dus à la cavitation, elle est ensuite retravaillée en 1949 par Plesset qui considéra la tension de surface ainsi que les effets de viscosité et a été le premier à étudier le comportement de bulles dans un écoulement. La première partie de l’exposé traite de la théorie générale de la cavitation par l’approche Rayleigh-Plesset. L’application de cette théorie au cas de mélange homogène est présentée ensuite. La dernière partie de l’exposé est consacrée au traitement numérique et à la comparaison avec des résultats expérimentaux issus de la littérature. 46 Chapitre II. Cavitation 2. Théorie générale de la cavitation Cette première partie a pour but de présenter tout d’abord les fondements de la théorie des bulles et de mettre en avant les principaux phénomènes physiques, parfois très complexes, considérés avec cette approche5. A la suite de ces analyses théoriques, l’équation de RayleighPlesset permettant d’obtenir le rayon de la bulle en fonction de la pression locale va être introduite. Les considérations théoriques préalables vont mettre en évidence les hypothèses et approximations permettant d’obtenir cette équation. 2.1. Problématique de la théorie des bulles La problématique principale est de définir le comportement dynamique d’une bulle soumise à son environnement (pression, température). Pour cela, certaines hypothèses qui seront discutées par la suite doivent être considérées. Tout d’abord, la bulle est considérée rester sphérique au cours de l’évolution, son rayon est noté RB (t ) . Cette bulle est supposée entourée par un fluide incompressible, isovisqueux et infini (pas d’effet de bord). La pression et la température dans le liquide (loin de la bulle) sont notées respectivement P∞ (t ) et T∞ (t ) et sont supposées uniformes. La densité et la viscosité dynamique du liquide sont notées ρ L et µ L . La pression et la température internes à la bulle sont uniformes et notées PB (t ) et TB (t ) . En admettant dans un premier temps ces hypothèses, la situation peut être représentée par la Figure II.1. Les données du problème sont la pression et la température à l’infini, P∞ (t ) et T∞ (t ) . 5 L’ensemble des explications de cette partie est issu principalement de deux ouvrages traitant les aspects fondamentaux de la cavitation [56], [57]. 47 Chapitre II. Cavitation Conditions à l’infini P∞ (t ) T∞ (t ) Surface de la bulle u(r,t) P(r,t) T(r,t) TB(t) PB(t) RB(t) Figure II.1 : Représentation de la bulle dans son environnement La procédure consiste à traiter le problème comme un écoulement purement radial de fluide r incompressible. Par la conservation de la masse, ∇. u = 0 écrite en coordonnées sphériques, il vient : u (r , t ) = F (t ) r2 (II.1) où F (t ) est une constante d’intégration. L’équation du mouvement dans la direction radiale s’écrit de la manière suivante : − 1 ∂ 2 ∂u (r , t ) 2u (r , t ) 1 ∂P(r , t ) ∂u (r , t ) ∂u (r , t ) = + u (r , t ) −υL 2 r − ρ L ∂r ∂t ∂r ∂r r 2 r ∂r (II.2) En combinant ces relations, et en intégrant entre r = R B et l’infini il vient la première équation du problème (exprimée en r = R B ) : P( RB , t ) = ρ L RB ∂u ( R B , t ) dRB 1 + 2ρ L u ( RB , t ) − ρ L u ( RB , t ) 2 + P∞ (t ) ∂t dt 2 (II.3) Le terme de viscosité s’est annulé mais son effet réapparaîtra par la suite. Ainsi, les équations du mouvement et de continuité fournissent une équation reliant vitesse et pression à l’interface (rayon de la bulle) et la pression à l’infini qui est une donnée du problème. 48 Chapitre II. Cavitation A ce stade du raisonnement, les équations générales que sont la conservation de la masse et la conservation de quantité de mouvement ne fournissent qu’une équation (II.3) pour les quatre inconnues, P( RB , t ) , u ( RB , t ) , PB (t ) et RB (t ) . La température de la bulle est liée uniquement à la pression de la bulle et est calculée par un bilan thermique à l’interface. Pour obtenir une unique relation, il est nécessaire de fournir deux autres équations, soit un système de trois équations pour quatre inconnues. La première est une condition aux limites cinématiques à l’interface qui permet de relier la vitesse à l’interface avec le rayon de la bulle. La deuxième est une condition aux limites dynamiques à l’interface qui permet d’exprimer la pression P( RB , t ) dans le liquide en fonction de la pression PB (t ) dans la bulle. Les effets de la tension de surface et de viscosité seront introduits dans cette relation. 2.2. Condition aux limites cinématiques à l’interface 2.2.1. Transfert de masse par vaporisation Les différents effets sur la variation du rayon de la bulle peuvent être d’origine mécanique, thermique ou de transfert massique. Pour illustrer les effets mécaniques il suffit de considérer une bulle d’air de masse constante initialement en équilibre et entourée par un fluide au repos. La variation de la pression du fluide entraînera un déséquilibre mécanique provoquant la variation du rayon de la bulle. De manière analogue, les effets thermiques peuvent être illustrés en considérant une bulle d’air de masse constante, initialement en équilibre et entourée par un liquide au repos. Une variation de la température du liquide entraînera un déséquilibre thermique provoquant la variation du rayon de la bulle. L’effet de transfert de masse est plus complexe et est lié au processus de changement de phase. Durant ce processus, il y a un transfert de masse entre la bulle et le liquide. Si ce transfert de masse a lieu du liquide vers la bulle, il s’agit de vaporisation (l’inverse est la liquéfaction). Il y a deux mécanismes de vaporisation : la cavitation et l’ébullition. La cavitation est la vaporisation de liquide par diminution de pression à température constante. Autrement dit, l’énergie fournie au liquide par travail mécanique va être consommée pour vaporiser. L’ébullition est la vaporisation de liquide par augmentation de température à pression constante. Dans ce cas, l’énergie fournie au liquide sous forme de chaleur va être consommée pour vaporiser. Le processus de vaporisation a lieu lorsque le liquide est dit ‘à saturation’. L’état de saturation est défini pour une pression donnée appelée pression de saturation qui est fonction de la température. Ainsi, la vaporisation est prise en compte en assimilant directement la pression 49 Chapitre II. Cavitation de la vapeur dans la bulle à la pression de saturation. Une loi thermodynamique reliant la pression de saturation avec la température permettrait de prendre en compte l’ébullition. Ce type de loi n’est pas disponible pour les huiles industrielles. Cependant, et pour les raisons déjà évoquées en introduction, l’ébullition peut être négligée pour ces huiles industrielles prévues pour résister à de fortes températures. La pression de saturation est alors considérée constante. En conclusion, la pression de vapeur de la bulle est directement assimilée à la pression de saturation. Cette pression est considérée indépendante de la température, donc constante. Une pression de vapeur différente ne peut exister qu’en l’absence totale de liquide, situation impossible dans cette étude. Dans la suite de l’exposé, aucune distinction ne sera faite entre pression de vapeur et pression de saturation. 2.2.2. Équilibre de la bulle, loi de Laplace L’équilibre d’une bulle dans un liquide au repos est gouverné par la loi de Laplace qui introduit l’effet de tension superficielle agissant à la surface de la bulle. D’un point de vue physique, l’origine de cette tension superficielle ou tension de surface vient de l’attraction moléculaire des particules fluides. Cette tension est une force linéique s’exerçant à la surface de la bulle et qui, d’un point de vue mécanique, peut s’interpréter comme une élasticité de l’interface. En notant S la tension de surface, l’équation de Laplace s’écrit de la manière suivante : PB (t ) = P( RB , t ) + 2S RB (t ) (II.4) L’hypothèse de départ du modèle de cavitation est basée sur l’existence de germes de cavitation présents sous forme de microbulles dispersées dans le liquide. Ces germes sont présents dans le liquide dès l’alimentation qui peut être considérée comme un état de référence. A cet état de référence, la loi de Laplace peut s’écrire comme suit6 : PBa = Pa + 6 2S RBa (II.5) L’indice ‘a’ correspond aux grandeurs à un état de référence, par exemple à l’alimentation. 50 Chapitre II. Cavitation En supposant que ces bulles contiennent uniquement de la vapeur PBa = PV , il vient la relation suivante : RBa = 2S PV − Pa (II.6) Ainsi, d’après la loi de Laplace, le rayon initial de la bulle est négatif. Cette incohérence peut être résolue de deux manières : soit en négligeant la tension de surface et en permettant un rayon initial nul, soit en considérant que la bulle contient un mélange de gaz (air) et de vapeur7. Négliger la tension de surface n’est évidemment pas une solution physique même si elle peut s’avérer intéressante du point de vue mathématique. La bulle est donc considérée contenir un mélange de gaz (air) et de vapeur. La pression de la bulle est alors la somme des pressions partielles de l’air et de la vapeur8. Il vient ainsi : PB (t ) = PV + PG (t ) (II.7) La loi de Laplace se réécrit finalement : PG (t ) = P( RB , t ) + 2.2.3. 2S − PV RB (t ) (II.8) Transfert de masse par diffusion gazeuse Le processus de diffusion gazeuse est tout à fait différent du processus de vaporisation. Ce transfert de masse intervient entre le gaz présent dans la bulle (air) et le liquide. A l’équilibre, le liquide est dit à saturation, sa concentration de gaz dissous est alors notée c S et est appelée concentration de saturation. D’après la loi de Henry, cette valeur est proportionnelle à la pression partielle pG (t ) du même gaz présent à la surface du liquide, pG (t ) = H r c S où H r est la constante de Henry (fonction du gaz, du liquide et de la température). La pression partielle du gaz à la surface du liquide est la pression partielle de ce 7 Le modèle de cavitation de Singhal [59] utilisé dans différents codes de calcul commerciaux (Fluent par exemple), néglige la tension de surface et peut ainsi considérer des bulles constituées uniquement de vapeur. 8 La pression partielle d’un constituant d’un mélange de gaz parfait est la pression qu’il aurait s’il occupait à lui seul tout le volume du domaine (volume de la bulle). 51 Chapitre II. Cavitation gaz dans la bulle. A l’équilibre cette pression partielle peut s’exprimer par la loi de Laplace. Sous la forme suivante : PG (t ) = P(t ) + 2S − PV RB (t ) (II.9) Ainsi, si la pression P(t ) du liquide augmente, la pression partielle du gaz PG (t ) dans la bulle augmente et le système est en déséquilibre, le liquide est dit insaturé, la concentration de gaz dans le liquide doit augmenter pour le retour à l’équilibre du système. A l’inverse, si la pression à l’interface diminue, la pression partielle du gaz diminue, le liquide est en sursaturation, la concentration de gaz dans le liquide doit alors diminuer pour retrouver un état saturé. Ceci donne donc lieu a un échange de masse par diffusion entre la bulle et le liquide. En 1992, Sun et Brewe [60] ont analysé les temps caractéristiques de la vaporisation et de la diffusion gazeuse. Ils ont estimé, de l’ordre de la seconde, le temps nécessaire pour générer une bulle de 100 µm par diffusion gazeuse et de l’ordre de 10 −6 s celui nécessaire pour générer la même taille de bulle par vaporisation. L’échelle de temps évalué par Sun et Brewe pour la vaporisation est directement proportionnelle au rayon de la bulle et est proportionnel au carré du rayon de la bulle pour la diffusion gazeuse. En 1950, Epstein et Plesset ont estimé le temps de diffusion gazeuse de l’ordre de la seconde pour obtenir une bulle de seulement 10 µm de rayon et ont aussi exprimé ce temps proportionnellement au carré du rayon de la bulle. En conclusion, la prise en compte de la diffusion gazeuse dépend de l’échelle de temps cractéristique du système considéré. Pour un SFD aéronautique, la fréquence d’excitation est généralement inférieure ou égale à 500 Hz. A cette fréquence, le rotor se déplace d’un degré en environ 5 10 −6 s. Ce temps est de l’ordre du temps de vaporisation nécessaire pour obtenir une bulle de 100 µm de rayon, c'est-à-dire une bulle de rayon de l’ordre du jeu. Le temps caractéristique de diffusion est beaucoup trop long par rapport à l’échelle de temps du système pour avoir une influence. La diffusion gazeuse est ainsi considérée négligeable et ne sera pas prise en compte dans la suite. Sun et Brewe [60] ont conclu que la cavitation dite ‘gazeuse’ se traduisant par un écoulement à bulles de gaz était la conséquence d’une ingestion d’air et non d’une diffusion gazeuse. Ces analyses sont en accords avec les observations 52 Chapitre II. Cavitation effectuées par Zeidan [61] en 1989 qui visualisa clairement l’apparition de bulles de gaz due à une ingestion d’air dans le film. 2.2.4. Bilan des vitesses à l’interface D’après les analyses précédentes, la bulle contient un mélange d’air et de vapeur, le transfert de masse entre la vapeur et le liquide est pris en compte en imposant la pression de vapeur constante et le transfert de masse entre l’air et le liquide (diffusion gazeuse) est négligé. Sur la Figure II.2, u L est la vitesse du volume de liquide coïncidant avec l’interface à l’instant t. Avec ou sans transfert de masse, cette vitesse est directement assimilée à la vitesse u ( RB , t ) : u L = u ( RB , t ) (II.10) En l’absence de transfert de masse il vient directement : u ( RB , t ) = dRB dt (II.11) Cependant un transfert de masse existe entre la vapeur et le liquide. Pour prendre en compte ce transfert de masse, il faut aussi considérer le volume de vapeur coïncidant avec l’interface à l’instant t. uL uV dRB/dt Figure II.2 : Vitesses à l'interface 53 Chapitre II. Cavitation Les débits massiques de liquide et de vapeur m& L et m& V à l’interface s’expriment de la manière suivante : dRB m& L = ρ L A u L − dt m& = − ρ A u − dRB V V V dt (II.12) où A est la surface de la bulle. Lors de la vaporisation, les vitesses u L et uV sont toutes les deux inférieures à la vitesse de la paroi dRB / dt . La conservation de la masse impose m& L + m& V = 0 , ce qui permet d’écrire la relation suivante : uL = dRB ρ V dR + uV − B dt dt ρL (II.13) Loin de la température critique9, il y a ρ V / ρ L << 1 . Ainsi, dans cette situation, l’effet du transfert de masse sur la condition aux limites cinématiques peut être négligé et la relation (II.11) peut être utilisée. Pour des conditions de fonctionnement normales d’un SFD lubrifié avec de l’huile, cette hypothèse est à priori vérifiée. La condition aux limites cinématiques utilisée par la suite est alors simplement donnée par la relation (II.11). Ceci ne veut en aucun cas dire que le transfert de masse entre le liquide et la vapeur est négligé. Il est implicitement considéré par le fait d’imposer une pression de vapeur constante mais son effet sur la vitesse à l’interface est négligeable. 2.3. Condition aux limites dynamiques à l’interface 2.3.1. Viscosité de dilatation de surface La viscosité de dilatation est un coefficient supplémentaire introduit en 1960 par Scriven [62] pour représenter un phénomène additionnel agissant à la surface de la bulle. Pour rappel, la tension de surface de la bulle est une force linéique qui intervient de manière statique, comparable à une raideur élastique. L’effet de viscosité de dilatation de surface va être une 9 La température critique est la température à partir de laquelle le système ne peut exister que sous sa forme gazeuse. 54 Chapitre II. Cavitation force linéique intervenant de manière dynamique, comparable à un amortissement. Cette force linéique notée ∆S par analogie avec la tension de surface s’exprime comme suit : ∆S = κ 1 dA A dt (II.14) Où A = 4πRB2 est l’aire de la surface de la bulle, et κ la viscosité de dilatation de surface. En introduisant le rayon de la bulle, cette variation s’écrit : ∆S = κ 2 dRB RB dt (II.15) Ainsi, de manière analogue à l’effet de la tension de surface, la force surfacique (radiale) résultante s’écrit : 2∆S 4κ dRB = 2 RB R B dt 2.3.2. (II.16) Bilan des forces à l’interface Une condition aux limites dynamique à l’interface s’obtient par un bilan des forces agissant sur la surface de la bulle. A l’équilibre, une condition aux limites statique est obtenue à partir de la loi de Laplace qui relie la pression de la bulle, la tension de surface et la pression extérieure. Pour tenir compte du mouvement de l’interface pour le cas dynamique, il faut considérer, à la place de la pression extérieure seule, la réaction du liquide sur l’interface et prendre en compte la viscosité de dilatation. Ceci va permettre de réintroduire l’effet de viscosité du fluide dans les équations. σr 4κ dRB RB2 dt PB 2S/RB Figure II.3 : Ensemble des efforts agissant à l’interface de la bulle 55 Chapitre II. Cavitation La condition aux limites dynamique se traduit par l’équilibre des contraintes radiales agissant à l’interface représentées sur la Figure II.3. σ r est la réaction du liquide à l’interface, 2 S / R représente l’effet de la tension de surface (interaction moléculaire), PB la réaction du contenu de la bulle et 4κ dRB est l’effet de la viscosité de dilatation. La condition aux limites RB2 dt dynamique s’écrit : σ r + PB − 2S 4κ dRB − =0 RB RB2 dt (II.17) En utilisant la relation (II.1), la contrainte radiale σ r = − P( RB , t ) + 2 µ L ∂u ∂r s’exprime de r = RB la manière suivante : σ r = − P( RB , t ) − 4µ L u ( RB , t ) RB (II.18) Ainsi, la condition aux limites dynamiques s’écrit finalement : P( RB , t ) = PB − u ( RB , t ) 2S 4κ dR B − 2 − 4µ L RB RB dt RB (II.19) 2.4. Équation de Rayleigh-Plesset (RP) Avec les conditions aux limites cinématiques et dynamiques, le système d’équation est maintenant constitué des trois équations (II.3), (II.11) et (II.19) rappelées ci-dessous : ∂u ( R B , t ) dRB 1 + 2ρ L u ( RB , t ) − ρ L u ( RB , t ) 2 + P∞ (t ) P( RB , t ) = ρ L RB ∂t dt 2 dR B u ( RB , t ) = dt u ( RB , t ) 2 S 4κ dRB P( RB , t ) = PB − R − R 2 dt − 4 µ L R B B B (II.20) La combinaison de ces trois équations donne, après quelques calculs, l’équation de RayleighPlesset (II.21) : P (t ) − P∞ (t ) − 1B 42 4 43 4 Différence de pression 4 µ L dRB RB dt 14 24 3 Amortissement visqueux − 2S RB { Tension de surface − 4κ dRB RB2 dt 1 424 3 Amortissement de dilatation 2 d ² RB 3 dR = ρ L RB + ρL B dt ² 2 dt 14444 4244444 3 Inertie à l 'in terface 56 Chapitre II. Cavitation Le rayon de la bulle s’exprime donc en fonction des autres données du problème. Pour déterminer la pression dans la bulle il faut déterminer au préalable la température dans la bulle par une étude thermique classique. Il est à noter que le terme d’amortissement de dilatation ne figure pas dans les équations de Rayleigh-Plesset d’origine. Cet effet a été réintroduit en 2003 par Someya [63] dans un modèle d’écoulement à bulles (bulles contenant exclusivement de l’air). 2.5. Collapse des bulles, endommagement des surfaces dû à la cavitation La cavitation est bien connue comme étant une cause très importante de détérioration des surfaces. L’origine physique de cette détérioration a été largement étudiée par la théorie des bulles et a été liée à la phase de collapse appelée aussi parfois implosion de bulle. Le but de ce paragraphe n’est pas de faire une étude approfondie des phénomènes physiques apparaissant durant le collapse des bulles, mais de simplement nommer les effets qui ont été considérés comme responsable de l’endommagement de parois. La phase de collapse de la bulle est un processus très rapide durant laquelle le gaz dans la bulle se comporte comme un système adiabatique. La vitesse élevée mise en jeu va engendrer une inertie importante à l’interface qui va contribuer à une très forte compression de la bulle. La bulle atteint un rayon minimal dans laquelle la pression et la température ont des valeurs très importantes. Ainsi, à la suite de cette phase, la forte différence de pression à l’interface entraine une phase de rebond très brutale qui donne lieu à une onde de choc dans le liquide. La prise en compte de cette onde de choc nécessite de considérer la compressibilité du liquide. Les études ont montré que les effets de compressibilité n’avaient pas de réelle influence sur l’aspect purement dynamique de la bulle mais étaient indispensables au développement des ondes de choc. Ainsi, de nombreux travaux ont été consacrés à la prise en compte de la compressibilité dans l’équation de RP. En 1964, Hickling et Plesset [56] ont été les premiers à modéliser numériquement cette onde de choc. Ils ont démontré que le pic de pression transmis dans le liquide avait une amplitude de l’ordre de 100 P∞ RBa / r . Dans cette relation, P∞ et RBa sont la pression extérieure et le rayon de la bulle avant le collapse, r est la coordonnée radiale par rapport au centre de la bulle. Ce pic s’atténue en s’éloignant de la bulle. Au départ, la présence de gaz dans la phase était considérée comme une condition 57 Chapitre II. Cavitation nécessaire pour l’existence de la phase de rebond. Cependant, il a été observé par la suite que la phase de collapse pouvait être si rapide que la vapeur n’avait pas le temps de condenser et se comportait ainsi comme un gaz. Dans le processus conduisant à cette onde de choc, la bulle a toujours été considérée sphérique. Cependant, un autre phénomène a été observé dans les années 60, quand la phase de collapse de la bulle intervient proche d’une paroi. Dans cette situation, il y a une dissymétrie causée par la présence de la paroi. La vitesse à l’interface de la bulle proche à la paroi devient plus faible qu’à l’interface opposée à la paroi. Il a été observé expérimentalement par des caméras rapides, la formation d’un jet réentrant dans la bulle, orienté vers la paroi et traversant la bulle. En 1971, Plesset et Chapman [64] ont modélisé numériquement cette situation et ont estimé la vitesse du jet réentrant sur la paroi. Pour une bulle de vapeur de rayon initial de 1 mm, initialement tangente à la paroi, soumise à la pression atmosphérique, le vitesse du jet réentrant a été estimée à 128 m/s. De ces résultats, et d’autres travaux expérimentaux et numériques effectués par la suite, ce processus a été aussi considéré comme une cause de l’endommagement des parois. Bien que la bulle ne reste pas sphérique, la contraction brutale de son volume va malgré tout permettre le développement d’ondes de choc comme discuté précédemment. L’origine de l’endommagement de la cavitation causée soit par l’onde de choc ou par le jet réentrant a été débattue pendant plusieurs années. Des études plus récentes, réalisées dans les années 80 par Kimoto [56], ont mis en avant la possibilité d’une combinaison des deux phénomènes. Le jet réentrant aurait pour effet de diviser les bulles pour former un nuage de bulles plus petites qui continueraient à évoluer en phase de collapse pour générer un nuage d’ondes de choc. L’impact même du jet réentrant a été estimé non négligeable mais cependant moins néfaste que l’onde de choc. Il contribue néanmoins à la formation d’un nuage de bulle et à la multiplication de l’endommagement par ondes de choc. Pour conclure ce paragraphe, il apparaît que l’endommagement dû à la cavitation, a été observé comme étant causé par deux phénomènes, l’onde de choc et le jet réentrant. La modélisation de l’onde de choc nécessite la prise en compte de la compressibilité. La prise en compte du jet réentrant nécessite une modélisation fine de l’interface de la bulle sans considérer la bulle sphérique. Ces phénomènes se traduisent par des pics de pression localisés qui ne peuvent pas être modélisés par l’équation de RP utilisée dans cette étude. En effet, ni les ondes de choc, ni le jet réentrant ne peuvent être modélisés, avec les hypothèses d’incompressibilité du fluide et de symétrie sphérique faites au départ. 58 Chapitre II. Cavitation Le modèle de cavitation qui va être développé sera utilisé pour estimer la fraction volumique locale de chaque phase. Pour cette utilisation, les hypothèses d’incompressibilité de la phase liquide et de symétrie sphérique sont acceptables. 2.6. Conclusion D’après l’étude théorique, un modèle basé sur les équations de RP est tout à fait adapté pour modéliser la cavitation de vapeur à condition que la bulle contienne de la vapeur à pression de saturation. Les microbulles d’air présentes initialement dans le lubrifiant vont jouer le rôle de germes de cavitation, dans lesquelles le liquide va vaporiser [57]. La présence d’air dans les bulles va permettre d’éviter leur destruction dans les zones de hautes pressions. Un modèle analogue développé par Singhal [59], basé sur l’équation de RP, est déjà utilisé dans plusieurs logiciels de calcul CFD commerciaux pour modéliser la vaporisation. Cependant, beaucoup de termes de l’équation de RP sont négligés et notamment la viscosité de dilatation qui s’avèrera par la suite avoir une réelle influence d’un point de vue à la fois physique et numérique. De plus, il a été vu que la diffusion gazeuse était négligeable de part son temps caractéristique très long devant les échelles de temps de la dynamique des SFD. Ainsi, conformément aux observations expérimentales de Zeidan, la cavitation gazeuse, assimilée à un écoulement à bulles d’air, ne peut apparaître que due à une ingestion d’air dans le film. Bien que l’ingestion d’air soit négligée, ceci n’est pas incohérent avec l’hypothèse de microbulles d’air présentes dans le lubrifiant à l’alimentation. En effet, leur origine peut être liée au brassage initial des huiles ou aux cavités d’air enfermées dans les rugosités des parois. 3. Modèle de cavitation dans les mélanges homogènes basé sur l’équation de RP Initialement, le lubrifiant est supposé contaminé par des microbulles de rayon de l’ordre du dixième du jeu radial, contenant un mélange d’air et de vapeur. Ces bulles sont supposées dispersées de manière homogène dans le lubrifiant. L’interaction entre les bulles ou avec les parois n’est pas prise en compte. Le mélange est supposé homogène, ce qui signifie que la vitesse relative entre les deux phases (lubrifiant et bulle) est nulle. Avec ces considérations, les équations générales de la Mécanique des Fluides restent valables. L’objectif du modèle de 59 Chapitre II. Cavitation cavitation appliqué aux mélanges homogènes est de déterminer les propriétés du mélange (densité et viscosité) en chaque point et en chaque instant. Le mélange est supposé isotherme, c'est-à-dire qu’il n’y a pas de gradient thermique entre l’intérieur et l’extérieur de la bulle. Les équations de RP ont été obtenues en considérant la bulle au repos entourée par un liquide incompressible et infini. Pour tenir compte de son déplacement dans un écoulement homogène, il suffit de remplacer les dérivées temporelles par des dérivées particulaires [20]. Cette transformation équivaut à se placer dans le repère lié à la bulle. La pression à l’infini est maintenant directement assimilée à la pression locale. Ainsi, l’équation de RP (II.21) se réécrit de la manière suivante : 4µ DRB 2S 4κ DRB D ² RB r r 3 DRB PB ( x , t ) − P( x , t ) − L − − 2 = ρ L RB + ρL 2 Dt RB Dt RB RB Dt Dt ² avec 2 ( ) rr DRB ∂RB = + V .∇ R B Dt ∂t (II.22) (II.23) Le rayon des bulles est alors déterminé directement en fonction de la pression locale dans le film. Chaque bulle est toujours considérée entourée par un liquide incompressible et infini, ce qui signifie simplement que la compressibilité et les effets de parois ne seront pas pris en compte dans la dynamique de la bulle. La problématique est maintenant de savoir comment utiliser le rayon de la bulle pour déterminer les propriétés locales du mélange (lubrifiant). 3.1. Fraction volumique, densité et pression de la bulle r r Soit VT ( x , t ) un volume matériel de lubrifiant à la position x et à l’instant t. Ce volume matériel contient un certain nombre de bulles noté N. Le mélange étant homogène et n’ayant pas de création ni de destruction de bulles, le nombre N est constant. La masse totale du volume matériel est constante (conservation de la masse) et est égale à la somme des masses de ses constituants. La pression partielle de vapeur est constante et la vaporisation se traduit par un transfert de masse entre le liquide et la vapeur. La masse de liquide et la masse de vapeur ne peuvent donc pas être considérées constantes. La fraction volumique est déterminée en tenant compte de ce transfert de masse. r r mT = mV ( x , t ) + mG + m L ( x , t ) (II.24) r r mT est la masse totale du volume matériel. mV ( x , t ) , mG et m L ( x , t ) sont respectivement les masses de vapeur, de gaz et de liquide. 60 Chapitre II. Cavitation r En divisant l’égalité précédente par le volume total VT ( x , t ) , il vient : r r r r r ρ ( x , t ) = ρ V α V ( x , t ) + ρ G ( x , t )α G ( x , t ) + ρ Lα L ( x , t ) (II.25) ρ V , ρ G ( x, t ) et ρ L sont les densités de vapeur, du gaz dans la bulle et du liquide. Les r r r densités du liquide et de la vapeur sont considérées constantes. α V ( x , t ) , α G ( x , t ) et α L ( x , t ) sont les fractions volumiques des trois constituants du volume matériel tel que : r Vi ( x , t ) r α i ( x, t ) = r , i = {V , G, L} VT ( x , t ) (II.26) r r r VV ( x , t ) , VG ( x , t ) et VL ( x , t ) sont les volumes occupés par les trois constituants du volume r matériel à la position x à l’instant t. Le gaz et la vapeur sont considérés comme des gaz parfaits. La bulle contient donc un mélange de gaz parfaits. Or, la caractéristique des gaz parfaits est que les molécules qui les constituent évoluent indépendamment les unes des autres. Cette propriété est toujours vérifiée dans le cas d’un mélange de gaz parfaits. Ainsi, pour chaque gaz du mélange, les molécules se comportent comme si elles occupaient, à elles seules, le volume total de la bulle. Ainsi, r r r r r VB ( x , t ) = VG ( x , t ) = VV ( x , t ) où VB ( x , t ) = 4πRB3 / 3 est le volume de la bulle à la position x à l’instant t. Les fractions volumiques de gaz et de vapeur sont donc égales et la fraction r volumique (gaz-vapeur) α ( x , t ) peut ainsi être définie de la manière suivante : r r r α V ( x, t ) = α G ( x, t ) = α ( x, t ) (II.27) Il vient aussi : r r r r r VT ( x , t ) = VV ( x , t ) + VL ( x , t ) = VG ( x , t ) + VL ( x , t ) (II.28) En divisant par le volume total, et en utilisant la relation (II.27) il vient : αL = 1−α (II.29) Ainsi, en injectant les relations (II.27) et (II.29) dans la relation (II.25), la densité du mélange s’écrit : ρ ( x , t ) = α ( x , t )[ρ V + ρ G ( x , t )] + [1 − α ( x , t )]ρ L r r r r (II.30) 61 Chapitre II. Cavitation Les densités du liquide et de la vapeur ρV et ρ L sont des constantes connues. Ainsi, pour r déterminer la densité du volume matériel à la position x et à l’instant t, il faut maintenant r r déterminer la densité du gaz ρ G ( x , t ) et la fraction volumique α ( x , t ) . La diffusion gazeuse étant négligée, la masse de gaz dans la bulle reste constante10 : r 4 1444324443 4 3 43 142 mG mGa r ρ G ( x , t ) πRB ( x , t ) 3 = ρ Ga πRBa 3 (II.31) Ce qui permet d’écrire : RBa r ρ G ( x , t ) = ρ Ga r RB ( x , t ) 3 (II.32) r RB ( x , t ) est le rayon de la bulle à la position x à l’instant t. Le gaz contenu dans la bulle est de l’air. Ainsi en introduisant la constante de l’air, rair = 287 J.kg-1.K-1, la densité à l’état de référence du gaz dans la bulle s’exprime comme suit : ρ Ga = PGa rair TBa (II.33) La pression partielle du gaz à l’état de référence est déterminée en utilisant la loi de Laplace (II.8) : PGa = Pa + 2S − PV RBa (II.34) Ainsi, en combinant les relations (II.32), (II.33) et (II.34) la densité du gaz s’écrit comme suit : R (P − P ) + 2 S RBa r ρ G ( x , t ) = Ba a V r rair TBa RBa R ( x B ,t) 3 (II.35) r En introduisant le nombre de bulle N dans le volume matériel, la fraction volumique α ( x , t ) s’écrit : 10 L’indice ‘a’ correspond aux grandeurs à un état de référence, par exemple à l’alimentation. 62 Chapitre II. Cavitation r NVB ( x , t ) r r r α ( x, t ) = = n( x , t )VB ( x , t ) r VT ( x , t ) (II.36) r Le nombre de bulles N est constant mais le volume total VT ( x , t ) n’est pas constant, donc r n = N / VT ( x , t ) n’est pas constant. Cependant, en utilisant le fait que la masse totale du volume matériel reste constante, le rapport N / mT est constant. Ce qui donne : n N N n = r r = r = mT ρ ( x , t )VT ( x , t ) ρ ( x , t ) ρ a (II.37) r r ρ ( x, t ) Il vient ainsi : n( x , t ) = na (II.38) ρa La fraction volumique de gaz α a à l’état de référence est une donnée d’entrée et peut s’exprimer comme suit : α a = naVBa (II.39) En combinant les relations (II.38) et (II.39), il vient : r ρ ( x , t )α a r n( x , t ) = ρ aVBa (II.40) Les relations (II.36) et (II.40) permettent d’écrire la fraction volumique sous la forme suivante : r r r ρ ( x , t )α a VB ( x , t ) ρ ( x , t )α a r = α ( x, t ) = ρa ρa VBa 3 r RB ( x, t ) RBa (II.41) De plus, la densité à l’état de référence s’exprime comme suit : ρ a = α a (ρ V + ρ Ga ) + (1 − α a )ρ L (II.42) Ainsi, en injectant l’expression de la densité (II.30), de la densité à l’état de référence (II.42) et de la densité du gaz (II.35) dans la relation (II.41), il vient après quelques calculs : αa r α ( x, t ) = ρ L − ρ V RBa + r R ( x ρ L B , t) α a 3 α a ρV + (1 − α a ) ρL (II.43) 63 Chapitre II. Cavitation Tant que la température est supposée faible par rapport à la température critique, il vient ρ V / ρ L ≈ 0 , revenant à écrire ρ V ≈ 0 . Dans ce cas la fraction volumique et la densité peuvent s’écrire de la manière suivante [20], [63] : αa r α ( x, t ) = 3 RBa α a + r (1 − α a ) R x ( B , t) ρ ( x , t ) = α ( x , t ) ρ G ( x , t ) + [1 − α ( x , t )]ρ L r r r r (II.44) (II.45) Les expressions de la fraction volumique et de la densité données par (II.44) et (II.45) sont analogues à celles obtenues en considérant, au départ, une bulle d’air de masse constante. L’approximation ρ V / ρ L ≈ 0 revient donc à négliger l’effet du transfert de masse entre le liquide et la vapeur sur la fraction volumique. D’après l’hypothèse de départ, il n’y a pas d’ingestion d’air dans le lubrifiant et l’huile est contaminée par des microbulles. En toute cohérence avec la réalité physique, l’huile ne sera que faiblement contaminée, ce qui se traduira par α a de l’ordre de 0.01. Le rayon des bulles à l’état de référence RBa sera de l’ordre de C/10. Il est à noter de plus, que le modèle obtenu est nécessairement conservatif car il découle directement de la conservation de la masse. Pour terminer, il reste à déterminer la pression dans la bulle. Le gaz présent dans la bulle étant assimilé à un gaz parfait, la loi d’état PGVB = mG rair TB permet d’écrire : 3 r R Ba TB ( x , t ) r PG ( x , t ) = PGa r RB ( x , t ) TBa (II.46) Ainsi, en utilisant la relation (II.34), il vient : r 2S PG ( x , t ) = Pa + − PV RBa 3 r RBa TB ( x , t ) r RB ( x , t ) TBa (II.47) Comme vue précédemment, la pression de la bulle est la somme des pressions partielles de r r chaque constituant, PB ( x , t ) = PV + PG ( x , t ) . De plus, le mélange étant supposé isotherme, la 64 Chapitre II. Cavitation température de la bulle est directement assimilée à la température dans le liquide. Ainsi, avec la relation (II.47), il vient finalement : r 2S PB ( x , t ) = PV + Pa + − PV RBa 3 r RBa T ( x , t ) r RB ( x , t ) Ta (II.48) A ces relations doit s’ajouter un modèle de viscosité. 3.2. Modèles de viscosité Différents modèles existent dans la littérature pour prendre en compte l’influence de la cavitation sur la viscosité. Voici les principaux modèles qui sont rappelés dans les travaux de Diaz [20]. r Owens : µ ( x , t ) = µ L (II.49) r r Hayward : µ ( x , t ) = µ L [1 + 1.5α ( x , t )] (II.50) r r r Dukler : µ ( x , t ) = α ( x , t ) µ G + (1 − α ( x , t ) )µ L (II.51) r r f G ( x, t ) 1 − f G ( x, t ) 1 Mac Adams : r = + µ ( x, t ) µ G µL (II.52) r r r Cicchitti : µ ( x , t ) = f G ( x , t ) µ G + (1 − f G ( x , t ) )µ L (II.53) µG et µ L sont les viscosités du gaz et du liquide et f G ( x , t ) = mG / (mG + m L ) est la fraction r massique de gaz. Le modèle Owens est le plus simpliste, la viscosité est gardée constante et égale à la viscosité du liquide. Le modèle Hayward est un modèle permettant d’estimer la viscosité d’un fluide r contenant des particules sphériques en suspension tel que α ( x , t ) < 0.03 . La validité restreinte de ce modèle ne permet pas son utilisation pour l’étude en cours. Le modèle Dukler est une analogie directe avec l’expression de la densité donnée en (II.45). Le modèle de Mac Adams s’obtient lui par analogie avec l’expression (II.54), équivalente à la relation (II.45). Le modèle de Cicchitti est une autre variante. r r f G ( x, t ) 1 − f G ( x, t ) 1 r = r + ρ ( x, t ) ρ G ( x, t ) ρL (II.54) 65 Chapitre II. Cavitation Il reste maintenant à faire le choix entre les modèles Owens, Dukler, Mac Adams ou Cicchiti. La masse de la bulle étant constante, cela signifie que la fraction massique f est constante. Le modèle Mac Adams et Cicchitti se traduisent donc par une viscosité constante. Dans ce cas, seul le modèle de Dukler est à viscosité variable. C’est pour cette raison que Diaz a choisi ce modèle parmi les quatre autres. Someya a, lui, utilisé une expression de la viscosité sous la forme d’un polynôme d’ordre 5 en α dont les coefficients ont été déterminés expérimentalement. Cependant, l’huile ne sera que faiblement contaminée par de petites bulles à l’alimentation et il a été observé numériquement que dans ce cas, le modèle de viscosité utilisé n’aura pas d’influence significative. En effet, dans les zones de hautes pressions, les bulles seront très comprimées et la fraction volumique sera faible. Comme le décrit le modèle Dukler, l’influence sur la viscosité est négligeable. Dans la zone de basse pression, c’est à dire dans la zone de cavitation, les bulles auront un rayon plus important et la fraction volumique aura augmenté. Il est donc cohérent que la présence de ces bulles ait un impacte sur la viscosité. Cependant, dans le SFD, l’écoulement est généré par gradient de pression (Poiseuille pure). Dans la zone de cavitation, la pression varie peu, la vitesse d’écoulement et le cisaillement sont quasi nuls. C’est pour cela qu’il n’y a pas de réelle influence du modèle de viscosité utilisé pour les cas où α a est relativement faible. Dans le cas contraire, pour une forte contamination, le modèle de viscosité utilisé aura une réelle influence car la fraction volumique aura une valeur non négligeable y compris dans les zones de hautes pressions. De même, dans un palier hydrodynamique, le modèle de viscosité utilisé aura une influence à cause du cisaillement (effet de Couette) engendré par la rotation de l’arbre. D’un point de vue physique, ces modèles restent néanmoins critiquables car il ne considèrent pas la bulle en tant que réel composant de l’écoulement. Un modèle réaliste de viscosité prendrait en compte la bulle en considérant la tension de surface et l’ensemble des phénomènes agissant à son interface comme la viscosité de dilatation de surface. Les modèles précédents impliquent une baisse de viscosité quand la quantité de gaz augmente. Il a cependant été observé expérimentalement par Hayward [65] en 1961 que, dans des paliers hydrodynamiques, la présence de bulles dans le lubrifiant pouvait contribuer à une augmentation de la viscosité. Ces observations ont été confirmées expérimentalement en 2007 par Goodwin, Dong, Yu et Nikolajsen [66]. En 1999, Nikolajsen [67] a ainsi proposé un modèle prenant en compte l’effet de la tension de surface des bulles sur la viscosité. Son 66 Chapitre II. Cavitation modèle prend en compte le cisaillement des bulles causé par la rotation de l’arbre d’un palier hydrodynamique. Il introduit alors l’effet de la tension de surface par une force proportionnelle à la variation de la surface de la bulle. Cette force aura pour effet une augmentation de viscosité dont l’influence dépend du rayon des bulles et de la contamination initiale. Bien que la démarche soit intéressante, cette procédure est sans effet pour un SFD car l’arbre ne cisaille pas le lubrifiant. En conclusion, les modèles de viscosité existant restent limités. Une modélisation complète de l’interface de la bulle pourrait s’avérer nécessaire pour une estimation plus fine. Un tel modèle n’est pas abordé dans cette étude mais l’intérêt de cette discussion est de mettre l’accent sur la complexité réelle du phénomène. Suite à toutes les remarques de cette partie, la viscosité sera considérée constante et égale à la viscosité du liquide pure conformément au modèle Owens. 3.3. Modèle de Diaz En 1999, Diaz [20] a réalisé des travaux expérimentaux sur des SFD pour mettre en évidence l’influence de la présence d’air dans les lubrifiants. Les huiles utilisées par Diaz ont été préalablement contaminées par de fortes quantités d’air, α a allant de 0.1 à 0.9, son objectif étant de visualiser l’influence de ce paramètre pour de fortes contaminations. Pour obtenir la relation (II.44), Diaz a considéré dès le départ qu’il n’y avait pas de transfert de masse entre la bulle et le liquide. Son objectif n’était pas de fournir un modèle de vaporisation mais plutôt un modèle d’écoulement à bulles d’air. Cependant Diaz a considéré que les bulles contenaient de la vapeur à pression partielle constante. Or, d’après la théorie exposée précédemment, cette considération implique que le modèle ainsi obtenu prendra en compte la vaporisation (à condition de rester loin de la température critique). Il a été observé que les résultats obtenus par le modèle dépendaient effectivement de la pression de vapeur. Pour le modèle de Diaz, le rayon de la bulle est déterminé à partir d’une forme très simplifiée de l’équation de RP qui se traduit par un simple équilibre entre pression intérieure et extérieure à la bulle, PB = P . La température a été supposée constante. Avec ces hypothèses, le rayon de la bulle s’exprime directement en fonction de la pression. P r RB ( x , t ) = r Ga P( x , t ) − PV 1/ 3 RBa (II.55) 67 Chapitre II. Cavitation Cette fonction d’inconnue P a une asymptote verticale en P = PV . Le rayon de la bulle tend vers − ∞ à gauche de l’asymptote et vers + ∞ à droite de l’asymptote. Evidement, d’un point de vue physique, le rayon de la bulle ne peut pas passer de + ∞ à − ∞ . En effet, avec ce modèle, la pression locale (résultante d’un processus itératif de résolution) ne pourra pas être inférieure à la pression de vapeur. Cependant, il est possible que cette pression soit inférieure à la pression de vapeur au cours du processus itératif, ce qui engendrerait immédiatement une erreur par l’obtention d’un rayon négatif ou égal à + ∞ . Pour cette situation, il faut appliquer la procédure suivante dans le processus itératif. r IF : P( x , t ) ≤ PV r THEN : α ( x , t ) = 1 r r ELSE : calcul de RB ( x , t ) et de α ( x , t ) Avec cette procédure, le rayon n’est pas calculé quand la pression atteint la pression de vapeur. Néanmoins, des problèmes numériques apparaissent quand la pression locale tend vers la pression de vapeur. En effet, au voisinage de la pression de vapeur, une petite variation de pression va impliquer une variation importante du rayon de la bulle et engendre donc une variation importante de la densité. Des problèmes d’oscillations et de divergences numériques ont été observés lors de l’utilisation de ce modèle pour les cas où l’amplitude du champ de pression était trop importante. En résumé, le modèle de Diaz est un modèle pouvant théoriquement modéliser la vaporisation mais qui va se confronter à des problèmes d’ordre numérique. L’origine des problèmes observés vient de la forme simplifiée de l’équation de RP utilisée. Tous les termes ayant pour effet de s’opposer à l’accroissement de la bulle ont été éliminés de l’équation (viscosité du fluide, viscosité de dilatation de surface, inertie à l’interface, tension de surface) conduisant à l’explosion incontrôlée de la bulle quand la pression atteint la pression de vapeur. Cependant, Diaz n’a pas mentionné ces soucis numériques et a utilisé le modèle dans des cas de forte contamination en air à l’alimentation, α a allant de 0.1 à 0.9. Pour ces valeurs, la densité (II.45)) et la viscosité (calculée avec le modèle Dukler) ont des valeurs très faibles et la pression reste supérieure à la pression de vapeur, évitant ainsi les soucis numériques exposés plus haut. Dans ces situations, l’accroissement des bulles est dû principalement à l’équilibre mécanique entre la pression partielle de l’air dans la bulle et pression locale. Le phénomène de vaporisation reste secondaire pour Diaz. 68 Chapitre II. Cavitation 3.4. Modèle de Someya En 2003, Someya [63] a développé un modèle pour simuler l’influence de bulles d’air dans les paliers hydrodynamiques. Le lubrifiant a été considéré comme un mélange homogène de petites bulles dispersées contenant uniquement de l’air (pas de vapeur). Comme Diaz, Someya utilise les relations (II.44) et (II.45) pour calculer la fraction volumique et la densité. Le modèle de viscosité utilisé par Someya a été discuté dans le paragraphe 3.2 et est basé sur des résultats expérimentaux. Contrairement à Diaz, Someya a négligé uniquement les termes d’inertie de l’équation de RP pour déterminer le rayon de la bulle et a considéré une faible contamination de l’huile à l’alimentation, α a ≈ 0.01 . Les termes d’amortissement, et en particulier l’amortissement de dilatation de surface, éliminent les problèmes numériques évoqués pour le modèle de Diaz. A première vue, il semble que le modèle de Someya soit exclusivement un modèle d’écoulement à bulles d’air (écoulement diphasique air-liquide). Cependant, les tests numériques montrent l’apparition d’un palier à pression constante localisé à pression absolue nulle qui s’apparente à un palier de vaporisation. Ceci est tout à fait cohérent avec les analyses théoriques effectuées précédemment. Le modèle de Someya se comporte donc comme un modèle prenant en compte la vaporisation avec une pression de vapeur nulle. Contrairement à ce qui pourrait être pensé au départ, ce modèle n’est certainement pas un modèle de cavitation gazeuse. La présence d’air n’est pas du tout un argument en soi pour parler de cavitation gazeuse. Pour rappel, la cavitation gazeuse est soit une diffusion gazeuse (très peu probable dans un SFD), soit une ingestion d’air. D’ailleurs, la cavitation gazeuse se traduit par un palier de cavitation localisé à la pression atmosphérique et non à une pression absolue nulle [5], [4]. Pour considérer explicitement la vaporisation, il suffit de considérer la pression de la bulle comme la somme des pressions partielles du gaz et de la vapeur et d’imposer la pression constante de vapeur égale à la pression de saturation. 3.5. Conclusion et synthèse du modèle de cavitation de vapeur Pour synthétiser l’ensemble des analyses précédentes, le modèle de cavitation de vapeur, est donc constitué de l’ensemble des relations suivantes : 4 µ DRB 2 S 4κ DRB D ² RB r r 3 DRB PB ( x , t ) − P( x , t ) − L − − 2 = ρ L RB + ρL RB Dt RB RB Dt Dt ² 2 Dt 144444244444 3 2 (II.56) Inertie à l 'inertface 69 Chapitre II. Cavitation ( ) rr DRB ∂RB = + V .∇ RB Dt ∂t (II.57) r 2S PB ( x , t ) = PV + Pa + − PV RBa αa r α ( x, t ) = 3 r RBa T ( x , t ) r RB ( x , t ) Ta (II.59) 3 R Ba α a + r (1 − α a ) RB ( x, t ) ρ ( x , t ) = α ( x , t ) ρ G ( x , t ) + [1 − α ( x , t )]ρ L r r r r R (P − P ) + 2 S RBa r ρ G ( x , t ) = Ba a V r rair TBa RBa RB ( x , t ) (II.58) (II.60) 3 r µ ( x, t ) = µ L (II.61) (II.62) Les paramètres d’entrée propres au modèle de cavitation sont le rayon de la bulle RBa , la fraction volumique de gaz α a et la température Ta à l’état de référence (par exemple à l’alimentation ou à la pression atmosphérique), puis, la pression de vapeur PV , la tension de surface S à la bulle et la viscosité de dilatation κ . r r La pression P( x , t ) et la température T ( x , t ) sont déterminées localement par l’équation du mouvement (Reynolds ou ‘Bulk Flow’) et l’équation de l’énergie. Pour les écoulements de film mince sans inertie, la pression est déterminée à partir de l’équation de Reynolds. 4. Applications numériques Quelques applications numériques vont maintenant être exposées et seront comparées avec des résultats expérimentaux. Dans toute cette partie, le rayon de référence de bulle RBa est fixé à C/10, la viscosité de dilatation est constante et égale à 0.78 10-3 N.s.m-1 conformément à Someya [63] et la tension de surface S est fixée à 0.035 N.m-1. L’état de référence est assimilé à l’alimentation. 4.1. Équation de RP sans termes d’inertie, bulle transportée La résolution de l’équation complète de RP (II.56) pose des difficultés numériques principalement causées par la dérivée particulaire qui intervient dans les termes d’inertie. Someya et Diaz ont éliminé ces termes pour faciliter la résolution. 70 Chapitre II. Cavitation Au sein du système, la bulle peut être comparée à un oscillateur en vibration forcée [56]. Elle est soumise à un champ de pression oscillant entraînant une variation périodique de son rayon. Brennen a considéré une solution linéarisée au premier ordre et en a déduit la fréquence propre de vibration f P du rayon de la bulle sous la forme suivante : fP = 1 2π 1 4S ( ) 3 P − P + moy V 2 R Beq ρ L RBeq (II.63) Pmoy est la valeur moyenne du champ de pression oscillant. Pour un SFD alimenté et étanche, cette grandeur correspondrait à la pression d’alimentation et RBeq est le rayon de la bulle correspondant à la pression Pmoy . Ainsi, pour une pression d’alimentation de 1 bar, une pression de vapeur nulle, un rayon de bulle à l’équilibre de 100 µm, une densité du liquide de 1000 Kg.m-3 et une tension de surface de 0.035 N/m, la fréquence propre est de l’ordre de 27 000 Hz, c'est-à-dire largement supérieure à une fréquence de fonctionnement normale (inférieure à 500 Hz). Ainsi, en assimilant la bulle à un oscillateur linéaire, les effets d’inertie à l’interface peuvent être négligés. L’équation de RP (II.56) sans les termes d’inertie se réécrit de la manière suivante : DRB = SR Dt (II.64) avec : SR = (PB − Pabs )RB3 − 2SRB2 4 RB (κ + RB µ L ) (II.65) Pour l’intégration numérique, l’équation (II.64) se réécrit sous la forme conservative : ∂V y ∂V ∂RB ∂ ∂V ∂ ∂ + (RBV x ) + (RBV y ) + (RBV z ) = S R + RB x + RB + RB z ∂t ∂x ∂y ∂z ∂x ∂y ∂z (II.66) Le rayon de la bulle est constant suivant l’épaisseur du film puisse qu’il ne dépend que de grandeurs indépendantes de y. Les vitesses axiale et circonférentielle Vz et Vx sont directement égales aux vitesses axiale et circonférentielle moyennes W et U car le profil de 71 Chapitre II. Cavitation vitesse suivant l’épaisseur du film est supposé constant. Ainsi, en intégrant la relation précédente suivant l’épaisseur du film et en utilisant la formule de Leibniz11, il vient : ∂ (R B H ) + ∂ (R B HU ) + ∂ (R B HW ) = S R H + R B ∂H + ∂ (UH ) + ∂ (WH ) ∂t ∂x ∂z ∂z ∂t ∂x (II.67) Cette équation est obtenue directement après intégration selon l’épaisseur du film et simplifications, sans utiliser de conditions aux limites. La forme discrétisée de l’équation est obtenue en intégrant en temps et en espace dans les directions axiale et circonférentielle. En utilisant, comme auparavant, la méthode d’Euler implicite comme schéma temporel, l’équation discrétisée s’écrit : (RB Hϑ )nP+1 − (RB Hϑ )nP + [(RB )e Qe − (RB )w Qw + (RB )n Qn − (RB )s Qs ]n+1 δ t = (S R Hϑ ) δ t + (R n +1 P ) (Qe − Qw + Qn − Qs ) n +1 B P n +1 n +1 ∂H δ t − RB ϑ Pδ t ∂t P (II.68) Qi est le débit volumique à travers la face i. Le rayon de la bulle RB sur les faces est obtenu par un schéma décentré12. n +1 (RB )e n +1 (RB )w (R )n +1 B s (R )n +1 B n ( ( ) ( ) + (R ) ) + (R ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) 1 + SIGN Wen +1 2 n +1 n +1 1 − SIGN W w = (R B ) P 2 n +1 n +1 1 − SIGN U s = (R B ) P 2 n +1 n +1 1 + SIGN U n = (R B ) P 2 = (R B ) P n +1 1 − SIGN Wen +1 2 n +1 n +1 1 + SIGN W w B W 2 n +1 n +1 1 + SIGN U s + (R B )S 2 n +1 n +1 1 − SIGN U n + (R B ) N 2 n +1 B E (II.69) En injectant ces expressions du rayon dans l’équation (II.68), il vient après calculs la relation discrétisée suivante : 11 H(X ) ∫ 0 12 ∂F ( X ) ∂ dy = ∂X ∂X H(X) ∂H ∫ F ( X )dy − F ( H ) ∂X 0 1 si x > 0 SIGN ( x) = − 1 si x < 0 0 si x = 0 72 Chapitre II. Cavitation d p (R d E d W d N d S d P ) n +1 B P = ∑ d (R ) I I ={N , S , E ,W } n +1 B I ( ) SIGN We − 1 = Qe 2 ( ) ( ) ( ) SIGN U s + 1 = Qs 2 = ∑d I I ={W , E , N , S } + (Hϑ )nP+1 δt n +1 (II.70) δt SIGN We − 1 = We H e δx P 2 n +1 n +1 + (RB Hϑ )nP ( ) n +1 SIGN Ww + 1 = Qw 2 SIGN U n − 1 = Qn 2 + (S R Hϑ ) n +1 P ( ) n +1 SIGN Ww + 1 = Ww H wδx P 2 ( ) SIGN U n − 1 = U n H n δz P 2 ( ) SIGN U s + 1 = U s H s δz P 2 n +1 n +1 (II.71) n +1 n +1 ∂H − ϑP ∂t P 4.2. Résultats numériques et comparaison avec des résultats expérimentaux Les résultats numériques vont être comparés avec les résultats expérimentaux obtenus par Pietra en 2000 [68] puis revus en 2006 par Adiletta et Pietra [18]. Il est supposé que des microbulles d’air de rayon RBa sont dispersées de manière homogène dans le lubrifiant à l’alimentation. Entrée Capteur Sortie { Film mince Figure II.4 : Configuration expérimentale des essais d’Adiletta et Pietra [18] 73 Chapitre II. Cavitation Le SFD est alimenté par une rainure située à l’extrémité gauche. Une rainure de décharge est située à l’extrémité droite fonctionnant comme un réservoir de lubrifiant à pression atmosphérique. Le système ainsi conçu va limiter l’ingestion directe de l’air dans le film, en fonctionnant comme un SFD alimenté à gauche et ouvert à droite13. La longueur du SFD est de 30 mm, le diamètre de 140 mm et le jeu radial de 0.385 mm. L’arbre décrit un mouvement orbital circulaire excentré. La distance entre le centre de l’orbite et le centre du stator est de 1.617 10-2 mm. Le rayon de l’orbite est de C/2. La vitesse de précession de l’arbre est de 3000 tr/min, soit une fréquence de 50 Hz. La viscosité du lubrifiant déterminée en fonction de la température mesurée est µ L = 0.066 Pa.s. La température et la viscosité sont considérées constantes et uniformes. La densité du lubrifiant pur est ρ L = 877 Kg.m-3. Avec ces paramètres, le nombre de Reynolds modifié est d’environ 0.6, c'est-à-dire inférieur à 1. Les effets d’inertie peuvent donc être négligés et la pression va pouvoir être calculée numériquement par l’équation de Reynolds. La pression d’alimentation (section gauche du SFD) est de 0.02 MPa par rapport à la pression atmosphérique. Des mesures de pression sont réalisées par trois capteurs équidistants disposés dans le plan médian du SFD. La Figure II.5 montre la position de ces trois capteurs ainsi que l’orbite excentrée décrit par le SFD. 13 Pour mettre en évidence l’ingestion d’air se traduisant par l’apparition d’un palier à la pression atmosphérique, les auteurs ont dû modifier la configuration du SFD. 74 Chapitre II. Cavitation TP3 ω OS OR O' β TP2 TP1 α1 ≈ 80° Figure II.5 : Comparaison avec les résultats expérimentaux d'Adiletta [18], configuration et positionnement des capteurs αa = 0.1 0.5 αa = 0.01 Capteur TP1 Pv = 0.0 αa = 0.001 Pression absolue [MPa] 0.4 Experimental 0.3 0.2 0.1 0 0 20 -0.1 β = ωτ [rad] Figure II.6 : Comparaison avec les résultats expérimentaux d’Adiletta [18], influence de la fraction volumique de gaz à l’alimentation sur la pression mesurée au capteur TP1. 75 Chapitre II. Cavitation La Figure II.6 montre l’influence de la fraction volumique de gaz à l’alimentation α a sur la pression absolue mesurée par le capteur TP1. Les calculs numériques sont effectués avec une pression de vapeur absolue PV = 0 et les résultats sont comparés avec les données expérimentales. L’absence d’un palier de cavitation à la pression atmosphérique sur la courbe expérimentale, montre une absence significative d’ingestion d’air. Le palier de cavitation mesuré expérimentalement par Adiletta est plus bas que le zéro absolu, et ne peut correspondre qu’à une vaporisation. Le fait que ce palier de pression soit aussi bas n’est pas expliqué par Adiletta et Pietra qui n’excluent pas des imprécisions de mesures. Ce résultat pourrait s’expliquer par une interaction entre la bulle et les parois mais de tels phénomènes ne sont pas pris en compte dans le modèle actuel. Pour obtenir des résultats similaires il faudrait multiplier environ par 100 la tension de surface, c'est-à-dire ajouter une action mécanique s’opposant à la croissance de la bulle. Cette action mécanique peut éventuellement être fournie par les parois quand la bulle est en contact avec celles-ci. D’un point de vue numérique, l’étendue et la forme du palier de cavitation semblent conformes avec les résultats expérimentaux. Le modèle permet de prédire le pic de tension14 souvent observé expérimentalement [68], [18], [55]. L’amplitude de ce pic de tension dépend de la contamination initiale du lubrifiant. La Figure II.7 montre aussi l’influence de la contamination en air α a mais pour les mesures effectuées au capteur TP2. Les observations précédentes sont toujours vérifiées, mise à part une meilleure correspondance entre les résultats numériques et expérimentaux dans la zone de haute pression. Des résultats obtenus avec le modèle de Diaz et α a = 0.01 sont aussi présentés et montrent ainsi, conformément aux analyses faites précédemment, que le modèle de Diaz permet de modéliser la vaporisation. Il apparaît néanmoins que le pic de tension n’est pas obtenu avec le modèle de Diaz. De plus, des difficultés numériques sont apparues lors de son utilisation dans cette configuration et les résultats numériques pour α a = 0.001 n’ont pu être obtenus. Donc, finalement, le modèle de Diaz apporte une moins bonne prédiction et est numériquement moins stable que le modèle plus complet donné par l’équation (II.64). Ces aspects ont été discutés au paragraphe 3.3. 14 En théorie, la tension désigne la pression inférieure à la pression de vapeur. En pratique, la pression de vapeur, en particulier pour les huiles, est souvent assimilée au zéro absolue. Ainsi, le terme ‘tension’ est couramment utilisé pour qualifié le phénomène de pression négative. 76 Chapitre II. Cavitation αa = 0.01 αa = 0.001 0.5 αa = 0.01 (Modèle de Diaz) Experimental Capteur TP2 Pv = 0.0 Pression absolue [MPa] 0.4 0.3 0.2 0.1 0 0 20 -0.1 β = ωτ [rad] Figure II.7 : Comparaison avec les résultats expérimentaux d’Adiletta [18], influence de fraction volumique de gaz à l’alimentation sur la pression mesurée au capteur TP2. Les mesures expérimentales de la pression effectuées au capteur TP3 et présentées sur la Figure II.8, montrent un palier de cavitation à une position plus élevée que celle mesurée aux capteurs TP1 et TP2. Cela signifierait que ce palier de tension mesuré expérimentalement dépendrait de la configuration locale. Des calculs numériques ont été effectués pour différentes pressions de vapeur. Le palier de cavitation obtenu correspond à la pression de vapeur imposée, conformément à un modèle de type Swift-Stiber ou JFO utilisé en Lubrification. Pour finir, la Figure II.9 montre l’évolution du rayon de la bulle mesurée au capteur TP2. La bulle reste de l’ordre de l’épaisseur locale du film. 77 Chapitre II. Cavitation 0.5 Pv = 0.0 Pv = 0.01 MPa Pv = 0.04 MPa 0.4 Capteur TP3 αa= 0.01 Pv = 0.07 MPa Pression absolue [MPa] Experimental 0.3 0.2 0.1 0 0 20 -0.1 β = ωτ [rad] Figure II.8 : Comparaison avec les résultats expérimentaux d’Adiletta [18], influence de la pression de vapeur sur la pression mesurée au capteur TP3. Pabs [MPa] 0.6 RB / H H*cste Capteur TP2 Pv = 0.0 αa = 0.01 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 0 20 -0.1 β = ωτ [rad] Figure II.9 : Comparaison avec les résultats expérimentaux d’Adiletta [18], variation du rayon de la bulle au capteur TP2. 78 Chapitre II. Cavitation 4.3. Équation de RP complète, bulle non transportée Les résultats numériques déterminés précédemment sont basés sur une équation de RP dans laquelle les effets d’inertie à l’interface ont été négligés. Une explication physique, a été introduite par Diaz [20] pour négliger ces effets en considérant la bulle comme un oscillateur linéaire. Néanmoins, si l’amplitude de variation du rayon de la bulle est élevée, les effets d’inertie à l’interface peuvent être important même à des fréquences modérées. La justification utilisée pour négliger ces effets d’inertie à l’interface est donc critiquable et il serait intéressant de pouvoir les prendre en compte pour illustrer leurs effets. Someya a lui aussi négligé les effets d’inertie à l’interface pour des raisons de simplicité numérique. Cependant le modèle proposé par Someya s’appliquait à un palier hydrodynamique avec chargement statique. Le comportement du lubrifiant est tout à fait différent selon qu’il s’agit d’un palier ou d’un SFD. Dans le palier, le lubrifiant est entraîné par cisaillement autour de l’arbre à une vitesse circonférentielle de l’ordre de ωR / 2 . Le système est stationnaire, ce qui signifie qu’en un point fixe du domaine, la pression reste constante. Une bulle immobile garderait un rayon constant. La variation du rayon de la bulle est donc due à son entrainement rr à la vitesse de l’écoulement, effet pris en compte par le terme V .∇ RB de la dérivée ( ) particulaire. Il est donc indispensable pour Someya de garder ce terme (non linéraire) dans l’équation. Cependant, c’est aussi ce terme qui constitue la principale difficulté numérique, en particulier de par sa présence dans les termes d’inertie. Dans un SFD, l’écoulement est non stationnaire (mouvement de précession) et la pression en un point fixe du domaine dépend du temps. La variation du rayon de la bulle sera alors la contribution de deux effets : la variation de pression instantanée et la variation de pression due au déplacement de la bulle. Dans la configuration des essais d’Adiletta, le SFD est court, se traduisant par une faible vitesse circonférentielle. Ainsi l’effet du déplacement circonférentiel peut être négligé sur la variation du rayon de la bulle. L’effet du déplacement axial est aussi négligé sur la variation du rayon de la bulle. Cette remarque est illustrée par la Figure II.10 qui représente séparément les termes de la dérivée particulaire déterminés numériquement au capteur TP2. Il apparaît sur rr cette figure que le terme V .∇ RB a en effet une influence négligeable. ( ) En d’autres termes, il est supposé que la variation du rayon de la bulle est principalement due à la variation de pression instantanée plutôt qu’à son déplacement. Avec cette hypothèse, la dérivée particulaire peut être assimilée à une simple dérivée partielle temporelle. C'est-à-dire, rr V .∇ RB = 0 et DRB / DT ≡ ∂RB / ∂t . ( ) 79 Chapitre II. Cavitation 0.08 ∂RB / ∂t Capteur TP2 Pv = 0.0 αa = 0.01 (V.∇) RB DRB / Dt RB * cste 0.04 0 -0.04 0 20 -0.08 β = ωτ [rad] Figure II.10 : Dérivée particulaire exprimée au capteur TP2 En notant ∂RB / ∂t = R& B , l’équation de RP se réécrit de la manière suivante où tous les effets sont pris en compte.: PB ( x, t ) − P( x, t ) − 4µ L & 2S 4κ & && + ρ 3 (R& )2 RB − − 2 RB = ρ L RB R B L B 2 RB RB RB (II.72) Cette équation peut maintenant être résolue numériquement comme une équation différentielle ordinaire qui ne pose pas de problème particulier. 4.4. Influence des différents termes sur le champ de pression A partir de l’équation de RP (II.72), la pression locale peut s’écrire de la manière suivante : ( ) && + ρ 3 R& 2 P( x, t ) = ρ L RB R B L B 1444242443 Inertie 4µ − L R& B RB 142 4 3 Visc osité fluide 2S − RB { 4κ − 2 R& B RB 1 42 4 3 Tension de surface Visc osité de dilatation + PB ( x, t ) (II.73) Cette forme fait apparaitre l’influence de chaque terme sur la pression locale qui est représentée (en absolue) sur la Figure II.11. Il apparait que, pour cette configuration de SFD, la tension de surface, la viscosité du fluide et les effets d’inertie à l’interface ont un effet négligeable. En revanche, la pression de la bulle et la viscosité de dilation ont un effet 80 Chapitre II. Cavitation important sur le champ de pression. Il apparait ainsi que le palier de cavitation est causé par la pression de la bulle et que la viscosité de dilatation est responsable du pic de tension. 0.04 Capteur TP2 Pv = 0.0 αa = 0.01 0.03 0.02 [MPa] 0.01 0 -0.01 Tension de surface Viscosité fluide Viscosité de dilatation PB Inertie Pression (Reynolds) -0.02 -0.03 -0.04 2 4 β = ωτ [rad] 6 8 Figure II.11 : Influence de tous les effets dynamiques des bulles sur le champ de pression 5. Conclusion Dans ce chapitre, le phénomène de cavitation a été étudié par une approche théorique générale qui a permis de bien comprendre les principaux aspects physiques. Ainsi, la cavitation dite ‘gazeuse’ a bien été différenciée de la cavitation de vapeur. Cette approche a permis le développement d’un modèle de cavitation de vapeur conservatif qui a été testé et comparé avec des résultats expérimentaux. Conformément aux modèles de cavitation de vapeur classiques de la Lubrification, un palier de pression apparaît à la pression de vapeur. Néanmoins, et conformément aux résultats expérimentaux, la zone de cavitation ne se limite pas à ce simple palier à pression constante et le modèle permet aussi de simuler le pic de tension. Cependant, les expérimentations d’Adiletta ont montré que le palier de pression n’était pas nécessairement à la pression de vapeur (supposé nulle) et pouvait apparaître bien en dessous. Cet effet n’est pas dû à la pression de vapeur en elle-même mais peut être lié à un effet non pris en compte, comme par exemple, l’influence des parois et le fait que la bulle 81 Chapitre II. Cavitation évolue en espace confiné. Il est possible que, dans certains cas, la bulle atteigne les parois et que la description de son évolution par l’équation de RP soit incomplète ou invalide. Cela dit, les autres effets observés dans les expérimentations d’Adiletta semblent dépendre beaucoup de la configuration du SFD et le modèle est tout à fait acceptable pour les conditions de fonctionnement données. Tout ceci permet de souligner la complexité du phénomène de cavitation en film mince. En conclusion, le modèle développé et qui sera utilisé dans la suite est un modèle de cavitation de vapeur basé sur la théorie des bulles et sur la théorie des mélanges homogènes. La vaporisation par ébullition n’est pas considérée, seule la vaporisation par cavitation est prise en compte. Le modèle est parfaitement conservatif et a été testé et validé sur l’équation de Reynolds. Ce modèle sera implémenté facilement dans un système d’équations plus générales type ‘Navier-Stokes’ ou ‘Bulk Flow’ abordé dans le prochain chapitre. 82 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ Chapitre III. 1. Equations du ‘Bulk Flow’ Introduction Les équations générales du mouvement de la Mécanique des Fluides sont obtenues sous une forme locale en appliquant le principe fondamental de la dynamique (conservation de quantité de mouvement) à un volume matériel. Une autre équation fondamentale (équation de continuité) est obtenue en considérant que la masse de ce volume matériel reste constante. Le principe fondamental de la dynamique appliqué à un volume déformable indique que la variation de la quantité de mouvement est égale à la somme des forces extérieures, à distance ou de contact, agissant sur ce volume. D’une manière générale, les forces à distance sont assimilées aux effets de pesanteur agissant comme une force globale sur le volume. Les forces de contact s’exercent sur la surface du volume et s’expriment en fonction du tenseur des contraintes par application du théorème de Cauchy. Ce tenseur des contraintes s’exprime ensuite en fonction des grandeurs de l’écoulement par une loi de comportement associée. Les fluides classiques, dis ‘newtoniens’, sont décris par une loi de comportement exprimant la contrainte en fonction de la pression statique, de la viscosité, et de la compressibilité du volume. Par cette loi de comportement, l’ensemble des forces surfaciques de contact s’exerçant sur la surface du volume matériel est considéré. Ces forces de contact sont tout d’abord engendrées par la pression statique locale dans le fluide qui impliquent une force surfacique normale à la surface du volume. Des forces surfaciques de contact sont de plus exercées par les volumes adjacents (effets visqueux) dans les directions normales et tangentielles à la surface du volume. Pour les films fluides minces, représentés par l’écoulement confiné entre deux plaques, la géométrie particulière du domaine va permettre certaines approximations. Tout d’abord, la vitesse dirigée suivant l’épaisseur du film est négligée et la pression suivant cette direction est 83 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ constante. De plus, les forces surfaciques de contact exercées par les volumes adjacents se limitent aux frottements exercés parallèlement aux plaques15. Dans ce chapitre, une analyse dimensionnelle est exposée de manière détaillée à partir des équations générales (fluide compressible, non isovisqueux et écoulement non stationnaire) mettant en évidence l’influence des différents termes et justifiant mathématiquement les remarques précédentes. La théorie du ‘Bulk Flow’ est, à l’origine, introduite par Hirs en 1973 [69] pour prendre en compte la turbulence dans les films minces. Le terme ‘Bulk Flow’ peut se traduire littéralement par ‘écoulement global’ ou ‘écoulement moyen’. Pour faire une analogie directe avec la démarche de la Mécanique des Fluides présentée précédemment, cette méthode revient à considérer un volume matériel tel que celui-ci occupe toute l’épaisseur du film. La vitesse de ce volume est la vitesse moyenne suivant l’épaisseur. Les forces de contact exercées sur ce volume se traduisent par le cisaillement aux parois. Hirs propose une extension des travaux de Blasius (de 1913 prévus pour des écoulements de Poiseuille turbulents dans une conduite), et de Davies et White (de 1928 prévus pour des écoulements de Poiseuille turbulents entre deux plaques parallèles) pour exprimer ce cisaillement aux parois. Celui-ci s’exprime alors directement en fonction de la vitesse moyenne via un coefficient de frottement dont la valeur dépend du nombre de Reynolds local de l’écoulement. Ces lois ont été établies pour le cas de parois lisses. Cette approche proposée par Hirs pour la prise en compte des écoulements turbulents de films fluides minces est une alternative aux précédentes modèles proposées par Constantinescu en 1962 [70], Ng et Pan en 1964 [71] ou Elrod et Ng en 1967 [72] qui sont construites à partir de théories plus généralistes des écoulements turbulents (de type longueur de mélange ou loi de parois). Le coefficient de frottement en régime turbulent peut aussi être défini par la loi de Moody qui inclue l’effet de la rugosité. Dans le SFD, l’écoulement sera généré par effet de Poiseuille mais ne sera pas nécessairement turbulent. En régime laminaire, l’expression du coefficient de frottement peut être déterminée analytiquement en fonction du nombre de Reynolds. Zirkelback et San Andrés [73] ont établi une relation de ce coefficient de frottement pour le régime de transition en fonction du nombre de Reynolds et de ces valeurs prises en régime laminaire et turbulent. 15 Ces hypothèses sont assez proches de celles utilisées pour la théorie de la couche limite. 84 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ La première partie de l’exposé présente les bases théoriques du modèle. Les équations du ‘Bulk Flow’ sont démontrées en partant des équations générales de la Mécanique des Fluides et les lois de Hirs pour la prise en compte des contraintes tangentielles sont présentées. Ensuite, les aspects numériques de la résolution (procédure de discrétisation des équations, méthode de résolution basée sur l’algorithme ‘SIMPLE’) sont abordés. 2. Bases théoriques Dans un SFD, le lubrifiant est contenu entre la bague extérieure du roulement (le rotor) et le coussinet (le stator). Le jeu radial C est défini comme la différence entre les rayons du stator et du rotor. L’épaisseur du film H est de l’ordre du jeu C. Typiquement, le rapport entre le jeu et le rayon R (rotor ou stator) est de l’ordre de 10-3. Les longueurs axiale et circonférentielle du SFD sont de l’ordre du rayon. La dimension caractéristique radiale est donc très inférieure aux autres dimensions du domaine. Cette spécificité géométrique du domaine permet de négliger la courbure du domaine et de travailler directement dans le repère cartésien (erx , ery , erz ) où (x, y, z ) sont associés respectivement aux directions circonférentielle, radiale et axiale. y Vy z h(x,z,t) x Figure III.1 : Représentation développée du film mince 85 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ Les éléments théoriques conduisant aux équations du ‘Bulk-Flow’ sont présentés dans cette partie de manière détaillée. Les simplifications liées à la géométrie du domaine sont démontrées mathématiquement par une analyse dimensionnelle. 2.1. Démonstration des équations du ‘Bulk Flow’ Les équations générales du mouvement et de la conservation de la masse dans une géométrie de film mince sont données par le système suivant : ∂ρV x ∂ρV x2 ∂ρV xV y ∂ρV xV z ∂P ∂ ∂V x =− + + + + µ ∂y ∂z ∂x ∂y ∂y ∂x ∂t 2 ∂P ∂ ∂V z ∂ρV z ∂ρV zV x ∂ρV zV y ∂ρV z + + + =− + µ t x y z z y y ∂ ∂ ∂ ∂ ∂ ∂ ∂ ∂ρ ∂ρV ∂ρV y ∂ρV z x + + + =0 ∂x ∂y ∂z ∂t (III.1) Les effets d’inertie sont représentés par les membres de gauches des deux premières équations. Dans le cadre de la théorie classique de la Lubrification des films minces, les nombres de Reynolds sont faibles, les effets d’inertie à la fois temporelle et d’advection peuvent être négligés. Dans ce cas, la pression étant indépendante de y, les vitesses s’expriment directement en fonction du gradient de pression. 1 V x = − 2 µ V = − 1 z 2µ ∂P 2 y − yH ∂x ∂P 2 y − yH ∂z ( ( ) ) (III.2) En injectant ces expressions des vitesses dans l’équation de continuité (troisième équation du système), et en intégrant suivant l’épaisseur du film, il vient l’équation de Reynolds portant uniquement sur la pression. 3 3 ∂ (ρH ) = ∂ ρH ∂P + ∂ ρH ∂P ∂t ∂x 12µ ∂x ∂z 12µ ∂z (III.3) De plus, les vitesses moyennes axiale W et circonférentielle U sont définies par les relations suivantes : 86 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ H ( x , z ,t ) 1 V z dy W = H ∫0 H ( x , z ,t ) 1 U = H ∫ V x dy 0 (III.4) Elles se réécrivent ainsi directement en fonction de la pression par les relations suivantes : U =− H 2 ∂P H 2 ∂P ;W = − 12µ ∂x 12µ ∂z (III.5) Le système d’équations dont les inconnues sont la pression est les vitesses est alors parfaitement découplés. Cependant, et d’après l’étude bibliographique du Chapitre I, les effets d’inertie ne sont pas nécessairement négligeables et leurs effets doivent être pris en compte dans la modélisation. L’intérêt du modèle ‘Bulk Flow’ est de ne plus négliger ces effets d’inertie. Pour obtenir les équations du ‘Bulk Flow’, les trois équations du système (III.1) sont d’abord intégrées suivant l’épaisseur du film. H ( x , z ,t ) H ( x , z ,t ) H ( x , z ,t ) H ( x , z ,t ) ∂ρV x ∂ρV x2 ∂ρV xV y ∂ρV xV z ∂P ∂ ∂V x dy = − ∫ µ dy dy + ∫ + + dy + ∫ ∫ ∂t ∂y ∂z ∂x ∂y ∂y ∂x 0 0 0 0 H ( x , z ,t ) H ( x , z ,t ) H ( x , z ,t ) H ( x , z ,t ) ∂ρV zV x ∂ρV zV y ∂ρV z2 ∂ρV z ∂P ∂ ∂V z µ dy dy dy dy + + + = − + ∫ ∫ ∫ ∫ ∂x t y z z y y ∂ ∂ ∂ ∂ ∂ ∂ 0 0 0 0 H ( x , z ,t ) H ( x , z ,t ) H ( x , z ,t ) H ( x , z ,t ) ∂ρV y ∂ρV x ∂ρV z ∂ρ dy + ∫ dy + ∫ dy + ∫ dy = 0 ∫ 0 ∂t ∂x ∂y ∂z 0 0 0 La pression étant indépendante de y, la densité sera aussi indépendante de y. La viscosité est aussi considérée constante suivant l’épaisseur. Les vitesses axiale et circonférentielle associées à la méthode ‘Bulk Flow’ sont les vitesses moyennes suivant l’épaisseur. Pour obtenir ces vitesses moyennes, il est nécessaire de faire une hypothèse sur le profil de vitesse suivant l’épaisseur du film. En laminaire, le profil de vitesse pour un écoulement de Poiseuille sans effets d’inertie est parabolique. Constantinescu [33] a considéré que le profil de vitesse restait parabolique et n’était pas perturbé par les effets d’inertie16. En régime turbulent le profil de vitesse pour un écoulement de Poiseuille peut être 16 Cette approximation est similaire à la méthode Karman Pohlhansen pour l’étude de la couche limite laminaire. 87 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ considéré constant. Ainsi, pour des raisons de simplicité et en supposant que cela n’a pas une influence significative sur les résultats, le profil de vitesse sera considéré constant quelque soit le régime de l’écoulement. En considérant les vitesses constantes suivant l’épaisseur du film, il vient directement : W = V z U = V x (III.6) En considérant que le stator est en y = H et le rotor en y = 0, les frottements aux parois sont définis par les relations suivantes : ∂V x ∂y τ Sx = − µ y=H (III.7) ∂V τ Rx = µ x ∂y y =0 ∂V z ∂y τ Sz = − µ (III.8) y=H (III.9) ∂V τ Rz = µ z ∂y y = 0 (III.10) L’intégration des équations en considérant l’ensemble des remarques précédentes donne après quelques calculs les relations suivantes17 : 17 Soit F(X) une fonction, la formule de Leibniz s’écrit: H(X ) ∫ 0 ∂F ( X ) ∂ dy = ∂X ∂X H(X) ∂H ∫ F ( X )dy − F ( H ) ∂X 0 88 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ ∂ DH ∂ρU ² H ∂ρUWH + ρ (V x ) y = H (V y )y = H − ∂t (ρUH ) + ∂x + ∂z Dt ∂P − ρ (V x ) y =0 (V y )y = 0 = − ∂x H − τ Sx − τ Rx DH ∂ρW ² H ∂ρUWH ∂ + + ρ (V z ) y = H (V y )y = H − (ρWH ) + Dt ∂z ∂x ∂t ∂P H − τ Sz − τ Rz − ρ (V z ) y =0 (V y )y =0 = − ∂ z ∂ ∂ρUH ∂ρWH DH + + ρ (V y )y = H − − ρ (V y )y = 0 = 0 ( ρH ) + ∂x ∂z Dt ∂t (III.11) Pour aller plus loin, il faut prendre en compte les conditions aux limites portant sur la vitesse radiale. Il est à remarquer que les éventuelles conditions aux limites cinématiques à la paroi n’ont pas été utilisées dans la résolution. Les conditions aux limites portant sur la vitesse radiale s’écrivent : (V ) =0 (V ) = Avec : DH ∂H ∂H = + (Vx ) y = H + ∂H (Vz ) y = H Dt ∂t ∂x ∂z y y =0 y y=H DH Dt (III.12) (III.13) (III.14) Ainsi, les équations du ‘Bulk Flow’ s’écrivent finalement : ∂ρU ² H ∂ρUWH ∂P ∂ =− H − τ Sx − τ Rx ∂t (ρUH ) + ∂x + ∂z ∂x ∂ρW ² H ∂ρUWH ∂P ∂ + =− H − τ Sz − τ Rz (ρWH ) + ∂z ∂x ∂z ∂t ∂ρUH ∂ρWH ∂ ∂t (ρH ) + ∂x + ∂z = 0 (III.15) Il est à remarquer que la présence éventuelle d’orifices apportant une source de masse dans le film mince n’a pas été prise en compte dans cette démonstration. De plus, les éventuelles conditions aux limites aux parois sur les vitesses axiale et circonférentielle, n’ont pas été nécessaires à l’obtention des équations. Cela signifie que ces équations sont aussi valables pour un rotor en rotation (cas du palier hydrodynamique) et dans un tel cas, l’effet de la rotation serait pris en compte à travers le terme de cisaillement à la paroi [69]. 89 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ 2.2. Lois de frottement, contraintes tangentielles Les contraintes aux parois sont déterminées à partir des travaux de Blasius de 1913 lesquels ont été généralisés par la suite par Hirs en 1973 [69] pour les écoulements confinés entre deux plaques. Blasius a formulé une loi permettant d’exprimer la contrainte aux parois en régime turbulent. La loi de Blasius a été établie pour des écoulements de Poiseuille turbulents unidirectionnels à travers une conduite de surface lisse. En laminaire, les contraintes aux parois peuvent être déterminées de manière analytique. En première partie de cette section, la loi de Blasius est exposée étant suivie d’une extension de cette loi au cas d’un écoulement unidirectionnel entre deux plaques. Ensuite, la généralisation proposée par Hirs pour les écoulements bidirectionnels est présentée. Puis, la loi de Moody permettant la prise en compte des rugosités de surfaces en régime turbulent est exposée. Pour finir, le régime de transition est traité. 2.2.1. Écoulement unidirectionnel dans une conduite, loi de Blasius Blasius exprime la contrainte à la paroi en fonction de la vitesse moyenne Vc de l’écoulement dans la conduite de la manière suivante : τc = f 1 ρVc2 2 f = n1 (Re D ) 2 , avec Re D = n (III.16) ρVc Dh µ (III.17) Le coefficient de frottement noté f dépend directement du nombre de Reynolds de l’écoulement dans la conduite et Dh est le diamètre hydraulique de la conduite. Pour le régime turbulent et une conduite hydrauliquement lisse, les coefficients n1 et n2 ont été déterminés expérimentalement par Blasius tel que, n1 = 0.079 et n2 = −0.25 . Pour le régime laminaire, les coefficients n et m se déduisent analytiquement. En effet, pour le cas d’un écoulement unidirectionnel stationnaire dans une conduite, les termes d’inertie temporelle et d’advection sont nuls. Le débit volumique Q de l’écoulement dans une conduite de rayon Rc , de longueur Lc et induit par un gradient de pression ∆P peut s’exprimer comme suit : 90 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ Q=− π ∆P 4 Rc 8µ Lc (III.18) De plus le bilan des forces s’exerçant sur le volume obtenu à partir de l’équation du mouvement peut s’exprimer comme suit (pas d’effet d’inertie) : πRc2 ∆P = −2πRc Lcτ c (III.19) Le débit volumique s’exprime aussi directement en fonction de la vitesse moyenne comme suit : Q = Vc πRc2 (III.20) Ainsi, en combinant les relations (III.16) - (III.20), il vient n1 = 16 et n2 = −1.0 pour le cas d’un écoulement laminaire dans une conduite. 2.2.2. Écoulement unidirectionnel entre deux plaques Un raisonnement tout à fait analogue au précédent peut être fait en considérant un écoulement laminaire unidirectionnel entre deux plaques de longueur LP de largeur l P et séparée par une épaisseur H. La contrainte τ P à la paroi s’exprime alors en fonction de la vitesse de l’écoulement VP comme suit : τP = f 1 ρV P2 2 (III.21) Le débit volumique Q s’écrit de la manière suivante : Q=− H 3 ∆P lP 12 µ LP (III.22) Dans ce cas, le bilan des forces s’écrit comme suit : l P H∆P = −2τ P LP l P (III.23) Le débit volumique en fonction de la vitesse moyenne devient : Q = VP Hl P (III.24) Pour ce cas d’écoulement entre deux plaques, le coefficient de frottement est défini de la manière suivante : 91 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ f = n1 (Re H ) 2 , avec Re H = n ρV P H µ (III.25) Ainsi en combinant les relations (III.21) - (III.25), le coefficient de frottement pour le cas d’un écoulement entre deux plaques en régime laminaire, Re H < 1000 , est donné par les relations (III.25) avec : n1 = 12 et n2 = −1.0 . Pour le régime turbulent, les valeurs des coefficients peuvent être déduites directement des résultats de Blasius. En effet, dans le cas d’un écoulement entre deux plaques tel que H<<l, le diamètre hydraulique est Dh ≈ 2 H . Ainsi, pour le régime turbulent, Re H > 3000 , le coefficient de frottement pour un écoulement entre deux plaques est donné par les relations (III.25) avec : n1 = 0.066 et n2 = −0.25 . 2.2.3. Écoulement bidirectionnel entre deux plaques, loi de Hirs Les relations précédentes ont été établies pour des écoulements unidirectionnels. Hirs a généralisé ces relations aux cas d’écoulements bidirectionnels entre deux plaques. Ainsi les r r contraintes tangentielles aux parois rotor et stator dans les directions e x et e z définies dans les relations (III.15) s’écrivent de la manière suivante : 1 τ Sz = τ Rz = f 2 ρV PW τ = τ = f 1 ρV U Rx P Sx 2 (III.26) où V P = U 2 + W 2 est la résultante de la vitesse moyenne locale dans le film. Le coefficient de frottement est inchangé par rapport au cas unidirectionnel et est donné par les relations (III.25). La valeur des paramètres n1 et n2 en fonction du régime de l’écoulement est donnée dans le précédent paragraphe. Dans le cas de surface rugueuse, et en régime turbulent, une autre loi existe pour exprimer le coefficient de frottement. 2.2.4. Écoulement turbulent et surfaces rugueuses, loi de Moody Cette loi est valable pour les écoulements totalement turbulents, Re H > 3000 . 92 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ D g rug C mo mo f = Amo 1 + Bmo + H Re H (III.27) Amo =1.375⋅10-3, Bmo =104, Cmo =5.105, Dmo = 1 2.65 Le coefficient g rug est la rugosité moyenne de surface. Remarque: La relation de Moody n’est qu’une approche linéaire de la loi de Colebrook qui, elle, a le désavantage d’être exprimée par une relation non-linéaire. Les relations s’appliquent donc avec une erreur de 5% pour 4 ⋅ 10 3 < Re H < 10 7 et g H < 0.01 . De plus, étant dérivée de la loi de Colebrook, la relation de Moody n’est correcte que pour des surfaces rugueuses commerciales (Schlichting, 1978). Cette expression du coefficient de frottement est utilisée avec les lois de Hirs (III.26) par San Andrés, Childs et Yang pour la modélisation de l’écoulement en régime totalement turbulent dans un joint annulaire [74], [75] ou dans un palier hydrostatique [76]. Cependant, le régime peut être ni totalement turbulent, ni totalement laminaire, c’est le régime de transition. 2.2.5. Prise en compte du régime de transition Dans le cas où 1000 < Re H < 3000 , l’écoulement n’est ni complètement laminaire ni complètement turbulent. C’est le régime de transition. La plus simple approximation pour prendre en compte cette transition est l’utilisation d’une interpolation polynômiale. En 1996, Zirkelback et San Andrés [73] propose une écrite du coefficient de frottement sous la forme suivante : ( f )lami , Re ≤ 0 2 3 2 3 f = ( f )lami 1 − 3Re + 2Re + ( f )turb 3Re − 2Re , 0 < Re < 1 ( f ) , Re ≥ 1 turb ( Re = ) ( ) (III.28) Re H − 1000 2000 ( f )lami et ( f )turb sont les coefficients de frottement déterminés en régime laminaire et en régime turbulent respectivement. Le désavantage de cette approximation est qu’elle ne fait pas de distinction entre la transition dans un écoulement de Poiseuille et celle dans un écoulement 93 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ de Couette comme montré par Frêne et Constantinescu en 1975 [77]. Néanmoins, la relation est simple et très facile d’utilisation dans le modèle ‘Bulk Flow’ de Hirs. 3. Résolution numérique La démarche de résolution des équations des films minces avec forces d’inertie a été introduite par Launder et Leschziner pour des écoulements incompressibles [78]. Elle a été adaptée par la suite par Arghir et Frêne pour la résolution des équations de films minces compressibles [79] à partir d’une démarche proposée par Karki et Patankar [80]. Cette partie traite les aspects numériques de la résolution. Les équations du ‘Bulk Flow’ sont tout d’abord discrétisées conformément à la méthode des volumes finis. L’algorithme de résolution du système couplé pression-vitesse basé sur la méthode ‘SIMPLE’ est exposée par la suite [23]. Pour finir, deux types de conditions aux limites sont traitées suivant que le SFD soit ouvert ou totalement étanche. 3.1. Discrétisation des équations du ‘Bulk Flow’ Les équations générales du ‘Bulk Flow’ s’écrivent de la manière suivante : ( ) r ∂ (ρHΞ ) + ∇. JΞ = S Ξ ∂t (III.29) r t Avec J = (ρHU , ρHW ) Ξ SΞ Équation de continuité 1 0 r Équation du mouvement / e x U − ∂P H − τ Sx − τ Rx ∂x r Équation du mouvement / e z W − ∂P H − τ Sz − τ Rz ∂z Tableau 1 : Formulation générale des équations Il faut maintenant intégrer à la fois en espace et en temps. L’intégration en espace est opérée en tenant compte du maillage décrit Figure III.2. 94 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ δxN PN U PN NW N Un , U nW UW δxP Uw WW PW δ zW δxS UP U W P P Ww Pw n Pn PPP P U s U ,W s s Ps PUS S WS PS Ue UE We Pe WE PE δ zE δ zP Figure III.2 : maillage rectangulaire L’intégration des équations du mouvement donne : t +δ t ∫ t ∂ ∫ϑ ∂t (ρHΞ )dϑdt + t +δ t t +δ t r ∫ ∫ ∇. JΞ dϑdt = ∫ ∫ S Ξ dϑdt t ϑ ( ) t ϑ Les opérateurs d’intégration temporelle et spatiale peuvent être intervertis car le volume ϑ est indépendant du temps18 et le premier terme s’écrit alors : t +δ t ∂ ∫ ϑ∫ ∂t (ρHΞ )dϑdt = (ρHΞ n +1 p − ρHΞ np )ϑ p (III.30) t La relation pour le deuxième terme de l’équation s’écrit : t +δ t t +δ t t +δ t r r r ∫ ∫ ∇. JΞ dϑdt = ∫ ∫ JΞ ⋅ ndγ dt = ∫ (m& e Ξ e − m& w Ξ w + m& n Ξ n − m& s Ξ s )dt t ϑ 18 ( ) t Γ (III.31) t Ici, ϑ fait référence au volume de contrôle, ce qui est un abus de langage car ϑ p = δx p δz p n’a pas la dimension d’un volume. Les équations du ‘Bulk Flow’ ont été obtenues après intégration selon l’épaisseur du film, la dimension ‘y’ qui, elle, varie avec le temps n’est plus à prendre en considération. 95 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ Où les expressions des débits massiques à travers les surfaces sont définis par : m& i = ( J n γ )i = ρ iVni H i γ i , i = {w, s, e, n} (III.32) L’intégration temporelle est effectuée par le schéma Euler implicite et le terme source est considéré constant dans le volume de contrôle. Ainsi, l’équation discrétisée s’écrit finalement : (ρHΞ n +1 p ) − ρHΞ np ϑ p + (m& e Ξ e − m& w Ξ w + m& n Ξ n − m& s Ξ s ) δ t = (S Ξ ) p ϑ p δ t n +1 n +1 (III.33) La variable Ξ sur les arêtes du volume de contrôle est déterminée en tenant compte du sens de la vitesse normale. Une valeur à l’ordre un de précision est obtenue en considérant directement la valeur dans le volume amont (schéma décentré)19 : n +1 Ξ w n +1 Ξ e Ξ n +1 s Ξ n +1 n ( )+Ξ ( ) ( ) ( ) 1 − SIGN Wwn+1 2 n +1 n +1 1 + SIGN We = ΞP 2 1 − SIGN U sn +1 = Ξ nP+1 2 n +1 n +1 1 + SIGN U n = ΞP 2 = Ξ nP+1 ( ) ( ) ( ) ( ) 1 + SIGN Wwn+1 2 n +1 n +1 1 − SIGN We + ΞE 2 1 + SIGN U sn+1 + Ξ nS+1 2 n +1 n +1 1 − SIGN U n + ΞN 2 n +1 W (III.34) Après calculs, l’équation discrétisée s’écrit sous la forme : aP Ξ n +1 p + (m& n − m& s + m& e − m& w ) n +1 Ξ n +1 p = ∑a Ξ I I =W , S , E , N n +1 I + (S Ξ ϑ ) n +1 p + (ρHΞϑ )np δt (III.35) Avec : 19 1 si x > 0 SIGN ( x) = − 1 si x < 0 0 si x = 0 96 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ aW a E a S a N SIGN (Ww ) + 1 = m& w 2 SIGN (Ww ) + 1 = ρ w H wWwδx P 2 n +1 SIGN (We ) − 1 = m& e 2 n +1 SIGN (We ) − 1 = ρ e H eWe δx P 2 n +1 SIGN (U s ) + 1 = m& s 2 n +1 SIGN (U s ) + 1 = ρ s H sU s δz P 2 n +1 SIGN (U n ) − 1 = m& n 2 aP = ∑a I I =W , S , E , N + n +1 SIGN (U n ) − 1 = ρ n H nU nδz P 2 (ρHϑ )np+1 n +1 (III.36) n +1 (III.37) δt En intégrant l’équation de continuité, il vient la relation : (m& n − m& s + m& e − m& w )n+1 = − 1 [(ρHϑ )np+1 − (ρHϑ )np ] δt (III.38) L’équation discrétisée se réécrit de la manière suivante : aP Ξ n +1 p = ∑a Ξ I I =W , S , E , N Avec : a P = n +1 I ∑a I I =W , S , E , N + (S Ξ ϑ ) + n +1 p + (ρHϑ Ξ )np δt (ρHϑ )np δt (III.39) (III.40) L’équation (III.39) sera résolue de manière itérative pour déterminer les vitesses U et W. Dans certains cas, la solution devra être sous relaxée pour améliorer la stabilité. Pour une équation de la forme : a pφ p = ∑ a I φ I + S 0 (III.41) I Si φ p* est le résultat de l’itération précédente, alors le résultat de l’itération courante avec un facteur de sous relaxation 0 < χ < 1 s’écrit : a pφ p = a pφ p* + χ ∑ a I φ I + S 0 − a pφ p* I (III.42) Ce qui donne : 97 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ a pφ p α 1 − χ = ∑ a I φ I + S 0 + a pφ p* I χ En posant rV = 1− χ χ (III.43) , cette équation se réécrit : (1 + rV )a pφ p = ∑ a I φ I + S 0 + a pφ P* rV (III.44) I Ainsi la forme discrétisée de l’équation (III.39) avec sous relaxation s’écrit : (1 + rV )a P Ξ n +1 p = ∑a Ξ I I =W , S , E , N n +1 I + (S Ξϑ ) n +1 p + (ρHϑ Ξ )np δt + a P rV Ξ np+1 (III.45) La résolution du système linéaire obtenu se fera par la méthode de Gauss Seidel. 3.2. Résolution du système couplé pression - vitesse Le point central de l’algorithme est la résolution du couplage entre les vitesses et la pression. De ce fait, les équations d’impulsion (équations des moments) et l’équation de continuité ont un traitement qui fait la spécificité de la démarche. L’algorithme peut être décrit comme une procédure itérative du type prédiction - correction20. Il est supposé que les vitesses et la pression sont décomposées comme suit. W = W * + W ' , U = U * + U ' , P = P* + P ' (III.46) L’exposant * faisant référence à la prédiction, et l’exposant ‘ à la correction. Cette décomposition s’applique aussi aux débits massiques. m& = m& * + m& ' (III.47) En introduisant ces décompositions pour W, U et P dans les équations d’impulsion linéaires, il vient une étape de prédiction et une étape de correction. 3.2.1. Étape de prédiction, équation d’impulsion Pour un champ de pression donné (ou estimé), P * , les équations d’impulsion sont intégrées selon la procédure générale pour les équations de transport. 20 Dans toute cette partie, pour des raisons d’allègement de notation, tout les exposant ‘n+1’ seront omis, sachant que les seuls termes qui ne sont pas à l’exposant ‘n+1’ mais à l’exposant ‘n’ sont inclus soit dans aP , soit dans le terme source. 98 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ ∂P * aI + aˆ WP WI* − AP I =W , S , E , N a P (1 + rV ) ∂z P (III.48) ∂P * aI * + aˆ UP U = ∑ U I − AP I =W , S , E , N a P (1 + rV ) ∂x P (III.49) WP* = ∑ * P SW' Pϑ P + a P rV WP(−1) a P (1 + rV ) (III.50) S U' Pϑ P + a P rV U P(−1) aˆ = a P (1 + rV ) (III.51) aˆ WP = U P AP = H Pϑ P a P (1 + rV ) (III.52) L’exposant (-1) fait référence à l’itération numérique antérieure. SW' ,U P sont les termes sources sans le gradient de pression. Les gradients de pression sont exprimés par des différences centrées. PP*δz E ,W + PE*,W δz P ∂P* Pe* − Pw* * = , Pe , w = δz P + δz E ,W δz P ∂z P (III.53) PP*δx N , S + PN* , S δx P ∂P * P * − Ps* = n , Pn*, s = δx P δx P + δx N , S ∂x P (III.54) Après la résolution des systèmes linéaires, les vitesses sont interpolées aux points caractéristiques des arêtes intérieures et de périodicité selon une procédure spéciale proposée au départ par Rhie et Chow en 1983 [1], revue par Majumdar en 1988 [2] pour éliminer l’influence, observée sur la solution, du facteur de sous relaxation, puis modifiée à nouveau par Choi en 1999 [3] pour l’adapter aux écoulements non stationnaires. [ ] ∂P * ∂P * ( −1) r − + V Wi ( −1) − Wi Wi * = Wi * − Ai ∂z i ∂z i 1 + rV , i = {w, e} [ + Bi Wi n − Wi n ] [ ] ∂P * ∂P * ( −1) r − + V U i( −1) − U i U = U i − Ai ∂x i ∂x i 1 + rV , i = {s, n} * i * [ + Bi U in − U i n ] (III.55) (III.56) 99 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ Wi* = Wi * , i = {s, n} (III.57) U i* = U i* , i = {w, e} (III.58) Avec : B P = (ρHϑ )nP (1 + r )a Pδ t L’exposant ‘ n ’ fait référence à l’itération temporelle antérieure. L’avant dernier terme dans les relations (III.55) et (III.56), introduit par Majumdar, contient des valeurs estimées à l’itération numérique antérieure. Le dernier terme dans les relations, introduit par Choi, contient des valeurs estimées à l’itération temporelle antérieure. Cette procédure d’interpolation spéciale est exposée plus en détail en ANNEXE A. Les grandeurs définies sur les faces sont explicitées par les relations suivantes : ∗s = ∗ P δx S + ∗ S δx P ∗ δx + ∗ N δx P , ∗n = P N δx P + δx S δx P + δx N (III.59) ∗e = ∗ P δz E + ∗ E δz P ∗ δz + ∗W δz P , ∗w = P W δz P + δz E δz P + δzW (III.60) ∂P* PE* − PP* = , ∂z e (δzE + δz P ) 2 ∂P* PP* − PW* = ∂z w (δz P + δzW ) 2 ∂P * PN* − PP* = , ∂x n (δx P + δx N ) / 2 3.2.2. ∂P * PP* − PS* = ∂x s (δx P + δx S ) / 2 (III.61) (III.62) Étape de correction, équation de continuité Selon la décomposition et tenant compte de l’étape de prédiction, on peut écrire pour les équations d’impulsion : WP' = ∂P ' aI ' W − A ∑ I P I =W , S , E , N a P (1 + rV ) ∂z P (III.63) U P' = ∂P ' aI ' U − A ∑ I P I =W , S , E , N a P (1 + rV ) ∂x P (III.64) Par souci de cohérence avec les valeurs de prédiction, les gradients des corrections de pression sont exprimés par des différences centrées. 100 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ ∂P ' Pe' − Pw' = δz P ∂z P ' e, w P (III.65) PP' δz E ,W + PE' ,W δzP = δz P + δz E ,W (III.66) ∂P ' P ' − Ps' = n δx P ∂x P ' n,s P = (III.67) PP' δx N , S + PN' , S δx P (III.68) δx P + δx N , S L’équation de continuité discrétisée s’écrit : ∑ m& i = w , s ,e , n ' i ∑ m& =− i = w , s ,e , n * i + Sˆ Pcont . [ 1 n +1 n Sˆ Pcont . = − (ρHϑ ) p − (ρHϑ ) p δt (III.69) ] ∑ m& * i = ρ e We* H eδx P − ρ wWw* H wδx P + ρ nU n* H nδz P − ρ s U s* H s δz P ∑ m& ' i = ρ e We' H eδx P − ρ wWw' H wδx P + ρ n U n' H nδz P − ρ s*U s' H s δz P i = w , s ,e , n i = w , s ,e , n (III.70) Aucune hypothèse simplificatrice n’a été faite jusqu’ici. L’hypothèse de base de l’algorithme ‘SIMPLE’ est que les corrections des vitesses dépendent exclusivement du gradient de correction de pression [23]. Il résulte : ∂P ' ∂P ' , U P' = − AP WP' = − AP ∂z P ∂x P (III.71) Ces relations sont valables aussi sur les arêtes : ∂P ' , i = {w, e} Wi ' = − Ai ∂ z i (III.72) ∂P ' , i = {s, n} U i' = − Ai ∂x i (III.73) Les gradients des corrections de pression sur les arêtes sont exprimés d’une manière cohérente avec les valeurs de prédiction (III.61), (III.62) et s’exprime ainsi comme suit : 101 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ ∂P ' ∂z PP' − PW' = w (δz P + δzW ) 2 (III.74) ∂P ' PP' − PS' = ∂x s (δx P + δx S ) / 2 (III.75) ∂P ' PE' − PP' = , e (δz E + δz P ) 2 ∂z ∂P ' PN' − PP' = , ∂x n (δx P + δx N ) / 2 En remplaçant dans l’expression de la correction du flux de masse on obtient la relation suivante : ∂P ' ∂P ' ∂P ' ' & H nδz P ρ δ ρ δ ρ = − + − m A H x A H x A ∑ i e e w w w P n n e P i = w , s ,e , n ∂z e ∂z w ∂x n ∂P ' H s δz P + ρ s As ∂x s D’après l’équation de continuité et des expressions de ces différents termes définis précédemment, il vient l’équation de correction des pressions suivante : bP PP' = ∑b P I I =W , S , E , N ' I + bˆP (III.76) bE = ρ e Ae H eδx P ρ A H δx , bW = w w w P (δz P + δz E ) 2 (δz P + δzW ) 2 (III.77) bN = ρ n An H nδz P ρ A H δz , bS = s s s P (δx P + δx N ) / 2 (δx P + δx S ) / 2 (III.78) bp = ∑b (III.79) I I =W , S , E , N bˆP = − ∑ m& i = w , s ,e , n * i + Sˆ Pcont .ϑ P (III.80) Ce système linéaire peut être résolu par la méthode de Gauss Seidel comme pour les équations d’impulsion. Cependant, la résolution de ce système demandera d’avantage d’effort en temps de calcul pour arriver à la convergence. La méthode ‘SIP’ (Strong Implicit Procedure) sera utilisée à la place de Gauss Seidel et permettra d’optimiser le temps de calcul [81]. Après la résolution du système de correction de pression, les vitesses et la pression sont corrigées dans les volumes : 102 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ ∂P ' P ' − Pw' = WP* − AP e WP = WP* − AP δz P ∂z P (III.81) ∂P ' Pn' − Ps' * U P = U − AP = U P − AP δx ∂x P P (III.82) PP = PP* + rp PP' (III.83) * P puis sur les arêtes intérieures : Ww = Ww* − Aw PP' − PW' PE' − PP' , We = We* − Ae (δz P + δzW ) 2 (δz P + δz E ) 2 (III.84) Wi = Wi* , i = {s, n} U s = U s* − As (III.85) PP' − PS' PN' − PP' , U n = U n* − An (δx P + δx S ) / 2 (δx P + δx N ) / 2 (III.86) U i = U i* , i = {w, e} (III.87) 3.3. Conditions aux limites Deux types de conditions aux limites sont présentés dans la suite. Les conditions aux limites d’un SFD ouvert sont de type pression imposée. Les conditions aux limites pour un SFD totalement étanche sont de type vitesse imposée. 3.3.1. Conditions aux limites pour un SFD ouvert Dans le cas du SFD ouvert, les extrémités du domaine sont à pression imposée. La valeur de la prédiction de vitesse axiale sur le bord sera déterminée par extrapolation des prédictions de vitesse axiale de l’intérieure du domaine obtenues après la résolution du système linéaire. Par ( ) exemple, pour un SFD ouvert à droite, la quantité We* n +1 de la face ‘est’ de la section de sortie est déterminée par la relation suivante : (W ) * n +1 e ( * = LFW ( z e ) WFW ) n +1 ( ) + LW ( z e ) WW* n +1 ( ) + LP ( z e ) WP* n +1 (III.88) 103 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ Li sont les coefficients issus du polynôme de Lagrange21. FW W P e La pression étant imposée sur les bords du domaine, les corrections de pression y sont donc nulles. Pe' = 0 ⇒ m& e' = ρ e Ae H eδx PP' δz P 2 (III.89) Ainsi pour les volumes à l’extrémité droite du SFD, il résulte : bp = ∑b I =W , S , N I + ρ e Ae H eδx P et bE = 0 δz P 2 (III.90) Après la résolution du système, la vitesse axiale à l’extrémité droite est corrigée : We = We* + Ae ( PP' , Pe' = 0 δz P 2 3.3.2. ) (III.91) Conditions aux limites pour un SFD totalement étanche Pour un SFD totalement étanche, la vitesse axiale à ses extrémités est nulle. Seule l’étanchéité totale sur le bord gauche est traitée dans cette partie. Le traitement sur le bord droit est analogue. Dans le cas du SFD totalement étanche à l’extrémité gauche, l’unique changement à effectuer sur l’étape de prédiction, est d’imposer la prédiction de vitesse axiale nulle sur le bord gauche du domaine. Ainsi, Ww* = 0 sur le bord gauche du domaine. Comme il a été vu précédemment l’étape de correction consiste à résoudre l’équation de continuité : ∑ m& i = w , s ,e , n ' i =− ∑ m& i = w , s ,e , n * i + Sˆ Pcont .ϑ P (III.92) Avec : 21 LFW ( z ) = (z − zW )(z − z P ) , (z FW − zW )(z FW − z P ) LW ( z ) = (z − z FW )(z − z P ) , (zW − z FW )(zW − z P ) LP ( z ) = (z − z FW )(z − zW ) (z P − z FW )(z P − zW ) 104 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ ∑ m& * i = ρ e We* H eδx P − ρ wWw* H wδx P + ρ nU n* H nδz P − ρ s U s* H s δz P (III.93) ∑ m& ' i = ρ e We' H eδx P − ρ wWw' H wδx P + ρ n U n' H nδz P − ρ s U s' H s δz P (III.94) i = w , s ,e , n i = w , s ,e , n Les vitesses axiales W = W * + W ′ sont nulles sur le bord totalement étanche. Les prédictions étant aussi imposées nulles, cela signifie que les corrections de vitesses doivent elles aussi s’annuler sur le bord gauche du domaine. Ainsi, dans les volumes situés à l’extrémité gauche du domaine, les bilans des débits s’écrivent : ∑ m& * i = ρ e We* H eδx P + ρ nU n* H nδz P − ρ s U s* H s δz P (III.95) ∑ m& ' i = ρ eWe' H eδx P + ρ nU n' H nδz P − ρ s U s' H s δz P (III.96) i = w , s ,e , n i = w , s ,e , n Ainsi, l’étanchéité totale à gauche se traduit numériquement par bW = 0 dans les volumes situés à l’extrémité gauche du domaine. La correction de pression sur le bord gauche est déterminée par extrapolation. (P ) ' n +1 w ( ) ' = LFE ( z w ) PFE n +1 ( ) + LE ( z w ) PE' n +1 ( ) + LP ( z w ) PP' n +1 (III.97) Li sont les coefficients issus du polynôme de Lagrange22. w 22 LFE ( z ) = P (z − z E )(z − z P ) , (z FE − z E )(z FE − z P ) E LE ( z ) = (z − z FE )(z − z P ) , (z E − z FE )(z E − z P ) FE LP ( z ) = (z − z FE )(z − z E ) (z P − z FE )(z P − z E ) 105 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ 3.4. Organigramme de l’algorithme global de résolution Algorithme prédiction correction Initialisation de la géométrie du film mince et des valeurs initiales iter_solveur+1 iter_solveur +1 Etape de prédiction: Intégration des équations d’impulsion Etape de correction: Intégration de l’équation de continuité Correction des vitesses et de la pression Convergence en pression ? NON OUI Résultats Figure III.3 : Organigramme de l'algorithme global de résolution 4. Validation par comparaison avec des résultats CFD Afin de tester la validité des hypothèses et des approximations du modèle ‘Bulk Flow’, les résultats sont comparés avec ceux obtenus avec un logiciel de calcul CFD (Fluent), c'est-àdire basé sur les équations complètes Navier-Stokes. L’objectif est de vérifier si le modèle du ‘Bulk Flow’ permet une bonne estimation des effets d’inertie. Le logiciel de calcul CFD résout les équations du mouvement sans aucune approximation. Pour des raisons de simplicité, les calculs CFD sont effectués sur une géométrie bidimensionnelle décrite sur la Figure III.4. 106 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ r et Stator θ Rotor r Y ω OO r er = S R OS OR OS : Centre du stator OR : Centre du rotor r X Figure III.4 : Géométrie 2D des calculs CFD Cette géométrie simplifiée correspond à un SFD complètement étanche. Le rotor est animé d’un mouvement de précession circulaire centré. Précédemment, les équations du ‘Bulk Flow’, non stationnaires, ont été écrites et résolues dans un repère fixe solidaire du stator. Une démarche similaire est possible ici sur le modèle CFD en considérant un maillage déformable. Cependant, une solution plus simple est envisagée. Les équations du modèle CFD sont r r résolues dans le système tournant (er , et ) . Dans ce repère les équations sont stationnaires et il n’est pas nécessaire d’utiliser un maillage déformable. Le champ de pression est exprimé en fonction de l’angle θ dont l’origine correspond à chaque instant à l’épaisseur maximale du film. Les résultats du modèle 2D CFD sont comparés avec des résultats donnés par la méthode ‘Bulk Flow’ pour un SFD avec étanchéité totale. Cependant, sans une condition supplémentaire, il n’y a pas unicité de la solution, la solution est définie à une constante près. En effet, l’absence de conditions aux limites de type Dirichlet en pression n’assure pas l’unicité de la solution. Ainsi, la pression statique est alors imposée nulle à l’épaisseur de film maximale. Cette condition supplémentaire va assurer l’unicité de la solution. Les calculs sont effectués en régime laminaire et sans cavitation, l’objectif étant simplement de visualiser les effets d’inertie. La Figure III.5 présente le champ de pression statique en fonction de la coordonnée circonférentielle obtenue par les deux modèles pour Re * = 10 et Re * = 20 . Le champ de pression à été adimensionnée par C P = µω (R / C ) . Pour Re * = 10 , il y a une bonne 2 107 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ concordance entre le modèle ‘Bulk Flow’ et le calcul CFD, pour Re * = 20 le calcul CFD donne des pressions minimales légèrement inférieures. La concordance des résultats permet de valider l’implémentation du modèle ‘Bulk Flow’ ainsi que les hypothèses et approximations de la méthode pour ces valeurs du nombre de Reynolds modifiés. Sur la Figure III.6, des calculs similaires ont été effectués pour Re * = 50 . Des écarts apparaissent principalement au niveau du pic de pression négatif entre les deux modèles. Des résultats obtenus par un troisième modèle développé par San Andrés [22] et basé sur les équations générales 2D du film mince ont été ajoutés et coïncident avec les résultats CFD. 10 CFD (modèle 2D) Bulk Flow (totalement étanche) Pression sans dimension (P/Cp) 5 0 Re* = 10 -5 ε = 0.5 C/R ≅ 0.001 -10 Re* = 20 -15 -20 0 2 θ [rad] 4 6 Figure III.5 : Comparaison des champs de pression obtenus par le modèle 2D SFD et le modèle ‘Bulk Flow’ pour Re*=10 et Re*=20 108 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ 10 CFD (modèle 2D) Bulk Flow (totalement étanche) San Andrés (modèle 2D) 5 Pression sans dimension (P/Cp) 0 -5 -10 -15 -20 -25 Re* = 50 ε = 0.5 C/R ≅ 0.001 -30 -35 -40 -45 -50 0 2 θ [rad] 4 6 Figure III.6 : Comparaison des champs de pression obtenus par le modèle 2D CFD, le modèle ‘Bulk Flow’ et un modèle 2D de San Andrés [22] pour Re*=50 Il ressort donc que le modèle ‘Bulk Flow’ semble être un bon modèle pour les Re * > 1 mais des écarts peuvent apparaitre pour de fortes valeurs de Re * . Il est probable que les hypothèses simplificatrices utilisées (profil de vitesse, loi de Hirs) ne sont plus valables. Ces mêmes remarques sur la validité du modèle ont aussi été faites par San Andrés [37] expliquant que les hypothèses sur le profil de vitesse pouvaient être à l’origine de ces écarts. Les figures suivantes montrent néanmoins que ces écarts sur le champ de pression n’ont pas une grande incidence sur les forces radiale et tangentielle calculées par intégration du champ de pression : L 2π L 2π 0 0 0 0 Fr = ∫ ∫ P cos(θ ) dθ dz , Ft = ∫ ∫ P sin(θ ) dθ dz (III.98) Les forces dépendent de la longueur du SFD, mais elles sont adimensionnées par C f = µω (R / C ) L , ce qui élimine la dépendance de la longueur. 3 109 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ Forces sans dimension (Force/Cf) 8.0E-002 CFD (modèle 2D) Bulk Flow (totalement étanche) ε = 0.5 C/R ≅ 0.001 4.0E-002 Force radiale 0.0E+000 Force tangentielle -4.0E-002 0 10 20 Re* 30 40 50 Figure III.7 : Comparaisons des forces en fonction du nombre de Reynolds obtenues par le modèle 2D CFD et le modèle ‘Bulk Flow’ pour un C/R=0.001 Forces sans dimension (Force/Cf) 3.0E-004 CFD (modèle 2D) Bulk Flow (totalement étanche) 2.0E-004 ε = 0.5 C/R ≅ 0.005 1.0E-004 Force radiale 0.0E+000 Force tangentielle -1.0E-004 -2.0E-004 0 10 20 Re* 30 40 50 Figure III.8 : Comparaisons des forces en fonction du nombre de Reynolds obtenues par le modèle 2D CFD et le modèle ‘Bulk Flow’ pour un C/R=0.005 5. Inertie et cavitation Le phénomène de cavitation basée sur la dynamique des bulles a été étudié et présenté de manière approfondie dans le Chapitre II. L’écoulement est considéré comme un mélange homogène diphasique. La démarche de résolution classique pour ce type d’écoulement est de recalculer, à chaque itération, les propriétés locales du mélange en fonction de la pression et/ou de la température. Dans le Chapitre II, le modèle de cavitation basé sur les équations de 110 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ Rayleigh-Plesset était couplé avec un modèle non inertiel basé sur l’équation de Reynolds. Dans ce chapitre, le modèle de cavitation va être couplé avec le modèle ‘Bulk Flow’. L’algorithme ‘SIMPLE’ est un processus itératif basé sur une méthode de prédiction correction. Le modèle de cavitation doit être implémenté au sein du processus de prédiction correction. A l’issue du processus de correction, la pression et les vitesses sont connues au centre de chaque volume de contrôle du domaine. A cette étape de la résolution, le modèle de cavitation est intégré dans le processus afin de recalculer la densité du lubrifiant dans chaque volume de contrôle. Sur les faces, la densité est déterminée par un schéma décentré. Les calculs sont effectués pour un SFD ouvert de rayon 76 mm et de longueur 30 mm. Le jeu radial est de 100 µm. L’arbre décrit un mouvement de précession circulaire centré. Le lubrifiant considéré est de l’eau de densité 1000 Kg.m-3 et de viscosité 0.001 Pa.s. Les effets thermiques n’étant pas considérés, la viscosité reste constante. Initialement à la pression atmosphérique, le lubrifiant est supposé être contaminé par des microbulles d’air (germes de cavitation). Le rayon initial de ces bulles est C/10 et elles sont supposées occuper 1% du volume totale du mélange. La Figure III.11 représente l’influence de la pression de vapeur sur la variation temporelle de pression en fonction de l’angle β = ωt . La variation temporelle du rayon de la bulle divisée par l’épaisseur locale du film est aussi représentée. Conformément à ce qu’il avait été observé au Chapitre II, un palier de cavitation apparaît correspondant à la pression de vapeur. Mais un pic de pression, qui n’avait pas été observé pour les écoulements non inertiels du Chapitre II, apparaît au niveau de la phase de collapse de la bulle. Soit ce pic est d’origine numérique, soit il est causé par le couplage entre inertie et cavitation car il apparaît sur la Figure III.12 que son amplitude augmente avec les effets d’inertie. Un pic de pression, à la même position, a été observé expérimentalement par Zeidan [4] (Figure III.9) ou par Adiletta et Pietra [18] (Figure III.10) qui l’ont justifié par l’implosion de bulles de vapeur. 111 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ Figure III.9 : Implosion de bulles mesurée par Zeidan [4] Figure III.10 : Implosion de bulles mesurée par Adiletta et Pietra [18] 112 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ Ce pic correspond en effet avec la phase de collapse de la bulle. Cependant, l’implosion de bulles a déjà été discuté au Chapitre II et les deux mécanismes physiques distincts jugés responsables de l’endommagement dû à la cavitation ont été exposés : l’un est lié à la compressibilité du liquide entourant la bulle et l’autre à une dissymétrie sphérique de la bulle au voisinage des parois. Le modèle de cavitation développé ici s’approche du premier mécanisme cité (compressibilité du liquide) car le pic de pression est causé par une la variation brusque de la densité du mélange. Néanmoins, le modèle d’écoulement utilisé ne prend pas en compte le module de compressibilité du liquide, B = ρ (∂P / ∂ρ )T qui pourrait justifier convenablement ce pic et donc l’implosion des bulles. 0.5 0.3 0.4 p v = 0.04 MPa Pression absolue [MPa] p v = 0.02 MPa p v = 0.0 MPa 0.2 0.3 Rayon relatif de bulles Pression 0.2 Re* = 7 ε = 0.5 0.1 Rayon de bulles / Epaisseur du film Variation d'épaisseur du film 0.1 C/R ≅ 0.001 L/D ≅ 0.2 0 0 0 2 β = ωt [rad] 4 6 Figure III.11 : Cavitation et inertie, influence de la pression de vapeur sur le champ de pression cavité 113 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ 0.5 0.4 Re* = 10 Re* = 7 Re* = 5 Pression absolue [MPa] 0.3 0.4 0.3 Rayon relatif de bulles 0.2 Pression 0.2 pv = 0.04 MPa ε = 0.5 0.1 0.1 C/R ≅ 0.001 L/D ≅ 0.2 0 0 2 β = ωt [rad] 4 Rayon de bulles / Epaisseur du film Variation d'épaisseur du film 0 6 Figure III.12 : Cavitation et inertie, influence des effets d’inertie sur le champ de pression cavité 6. Conclusion Dans ce chapitre, le modèle ‘Bulk Flow’, a été présentée de manière approfondie. Les équations du mouvement en écoulements confinés ont été intégrées suivant l’épaisseur du film pour obtenir les équations du ‘Bulk Flow’. Les inconnus de ces équations sont la pression et les vitesses moyennes axiale et circonférentielle. Le système d’équations bidimensionnel ainsi obtenu a été discrétisé sur un maillage plan rectangulaire conforme et structuré. Les effets visqueux sont pris en compte par le cisaillement aux parois qui s’exprime en fonction du coefficient de frottement avec les lois de Hirs. L’introduction de cette hypothèse permet de prendre en compte aisément le régime de l’écoulement, laminaire, turbulent ou de transition. Les termes de cisaillement apparaissent en terme source dans les équations, nécessitant ainsi pour la convergence, que les effets d’inertie soient dominants. Pour de trop faibles valeurs du nombre de reynolds modifié ( Re * < 1 ), le calcul numérique peut diverger. Le système d’équations couplées pression-vitesses a été résolu par le schéma numérique ‘SIMPLE’ dont la démarche de résolution a été exposée en détail dans ce chapitre. 114 Chapitre III. Equations du ‘Bulk Flow’ Les résultats du modèle pour des SFD totalement étanches ont été comparés avec ceux obtenus par un logiciel de calcul CFD. Les comparaisons ont montré des écarts sur le champ de pression pour des nombres de Reynolds modifiés élevés ( Re * = 50 ) mais ces écarts n’avaient pas une influence significative sur les forces. Le code de calcul est destiné à être utilisé pour des configurations industrielles où Re * < 50 et 10 −3 < C / R < 5.10 −3 . Pour finir, le modèle ‘Bulk Flow’ a été couplé avec le modèle de cavitation présenté au Chapitre II, afin de visualiser le couplage inertie et cavitation. Un pic de pression est apparut au niveau de la phase de collapse de la bulle. Dans ce chapitre, la méthode ‘Bulk Flow’ a été présentée et implémentée sans tenir compte du dispositif d’alimentation ou de l’éventuel système d’étanchéité partielle. 115 Chapitre IV. Configuration industrielle Chapitre IV. 1. Configuration industrielle Introduction L’objectif principal de cette étude est la prise en compte simultanée des effets d’inertie et de cavitation présentée dans le Chapitre III. Néanmoins, le code de calcul est destiné à être utilisé pour des configurations industrielles de SFD munis de systèmes d’étanchéité et d’alimentation. Dans le Chapitre III, des calculs ont été effectués pour un SFD totalement étanche sans système d’alimentation. Cette configuration a été utilisée pour la validation du modèle ‘Bulk Flow’ par comparaison avec des résultats CFD mais ne représente pas une configuration industrielle réaliste. En effet, le SFD doit tout d’abord être alimenté en lubrifiant. Dans cette étude, le lubrifiant est injecté par des orifices d’alimentation, soit directement dans le film, soit dans une rainure d’alimentation circonférentielle. Ainsi, l’injection à travers les orifices doit être prise en compte dans la modélisation ainsi que la présence éventuelle d’une rainure d’alimentation. Une telle configuration est représentée sur la Figure IV.1. segment Rainure d’alimentation Orifice d’alimentation Figure IV.1 : Configuration industrielle 117 Chapitre IV. Configuration industrielle Une méthode simple pour prendre en compte une rainure d’alimentation est de considérer la rainure comme une zone à pression constante égale à la pression d’alimentation. Cependant, cette méthode a été très largement critiquée dans la littérature [32] de par, notamment, les travaux de Arauz et San Andrés en 1994 et 1996 [44] [45] qui ont mesuré des oscillations de pression d’amplitude plus faible que dans le film mais pouvant néanmoins aller jusqu’à cavitation. Ces remarques ont été confirmées par les essais expérimentaux de Defaye [50], [46], [55] qui seront utilisés par la suite. En effet, la pression dans une rainure d’alimentation de 3 mm de profondeur dépend de l’abscisse circonférentielle de la même manière que la pression dans le film. Dans certains cas, l’amplitude du champ de pression est suffisamment importante pour que la cavitation apparaisse dans la rainure. Ainsi une démarche différente est proposée. L’hypothèse est de considérer que les équations du ‘Bulk Flow’ sont aussi valables dans la rainure. Les équations sont obtenues à partir d’une analyse dimensionnelle dans laquelle les termes en (C/R)² ont été éliminés. Dans le film le rapport C/R étant de l’ordre de 10 −3 , il vient (C/R)² de l’ordre de 10 −6 , les approximations sont mathématiquement justifiées. Dans la rainure, le rapport entre la profondeur de la rainure et le rayon est généralement compris entre 10 −1 et 10 −2 , ce qui mène à un rapport (C/R)² compris entre 10 −2 et 10 −4 . Bien qu’il soit mathématiquement plus discutable d’éliminer les termes en (C/R)² dans la rainure, leur influence reste a priori limitée. En admettant ainsi que les équations du ‘Bulk Flow’ restent valables dans la rainure, il faut néanmoins prendre en compte la discontinuité d’épaisseur de film provoquée par la présence de la rainure. Cette démarche a déjà été utilisée par Arghir et Frêne [52] pour les joints annulaires rainurés. Concernant la prise en compte des orifices d’alimentation, une méthode simple consiste à imposer la pression d’alimentation dans le volume contenant l’orifice comme pour les rainures d’alimentation. Une méthode plus complète a été proposée par Rodriguez et al en 2004 [54] considérant tout le système d’alimentation. La pression dans les volumes contenant un orifice est alors déterminée en combinant l’équation de Bernoulli et l’équation de continuité. Cette méthode est implémentée sur l’équation de Reynolds. Elle ne traite que de l’injection directe dans le film, la rainure n’est pas prise en compte. Une autre méthode adaptée aux équations ‘Bulk Flow’ et basée sur la modélisation de l’orifice comme une source de masse va être proposée dans cette étude. 118 Chapitre IV. Configuration industrielle Le dispositif d’étanchéité, constitué de segments (Figure IV.2), doit aussi être modélisé de manière réaliste, les débits de fuite devant être estimés aussi précisément que possible. Marmol et Vance en 1978 [36] ont introduit une méthode pour déterminer le débit de fuite considéré réparti sur toute la circonférence du segment. Ce débit de fuite a été considéré directement proportionnel au gradient de pression local, faisant ainsi intervenir un coefficient de proportionnalité qui doit être déterminé expérimentalement. Cette méthode a été utilisée par San Andrés et Vance en 1987 [37] dans un modèle numérique basé sur les équations du ‘Bulk Flow’. Par la suite, en 1991, Jung et al [39] ont réalisé des essais expérimentaux avec un SFD muni tout d’abord de segments conventionnels. Avec le segment conventionnel, sans embrèvement, aucune fuite n’a été observée. Ils ont alors réalisé un autre segment muni de 72 embrèvements équidistants sur la circonférence pour permettre un débit de fuite uniformément réparti et permettre ainsi une comparaison avec leur modèle numérique. De ces expériences, il semble que le débit de fuite soit localisé aux embrèvements. Ainsi, dans les travaux suivants, une autre approche est envisagée. En réponse aux besoins exprimés au Chapitre I, deux types de segments sont à considérer : le segment à coupe droite et le segment à coupe baïonnette muni d’embrèvements (Figure IV.2). La coupe droite ou les embrèvements permettent l’évacuation du lubrifiant. Ces débits de fuite devront être pris en compte dans la modélisation et permettront d’établir un bilan thermique global pour une estimation de la température moyenne dans le film. Ainsi, dans les travaux suivants, la fuite est considérée localisée uniquement au niveau de la coupe droite ou des embrèvements qui seront tous les deux décris comme des encoches. Figure IV.2 : Type de segment, a. Segment à coupe droite , b. Segment coupe à baïonnette avec embrèvements 119 Chapitre IV. Configuration industrielle Les bases théoriques vont tout d’abord être présentées. Puis, la deuxième partie du chapitre sera consacrée à la présentation des résultats numériques toujours basés sur un maillage rectangulaire simple. Pour pouvoir correctement s’adapter à la rainure et aux orifices, le maillage devra être à pas variable. L’objectif n’est pas de raffiner le maillage aux orifices pour déterminer avec précision le comportement local de l’écoulement autour de l’orifice. En effet, la composante radiale de la vitesse à l’orifice ne peut pas être prise en compte par un modèle basé sur les équations ‘Bulk Flow’ adapté aux écoulements plans. Une résolution complète des équations Navier-Stokes 3D devrait être effectuée pour avoir une prédiction précise de l’écoulement au voisinage de l’orifice mais cette approche nécessite un effort de calcul qui sort du cadre fixé à ce travail. La démarche adoptée est de considérer une unique maille correspondante avec l’orifice dont la surface devra, néanmoins, correspondre approximativement à la section de l’orifice dans le but d’avoir une correcte représentation de l’étendue de son effet. 2. Procédure de modélisation Cette première partie présente les bases théoriques de modélisation utilisées pour la prise en compte des surfaces de discontinuité, des orifices d’alimentation, des encoches d’évacuation et des effets thermiques. 2.1. Écoulement à travers une surface de discontinuité Un écoulement de conduite traverse une surface de discontinuité quand la section de la conduite varie de manière discontinue dans la direction de l’écoulement. Le passage du fluide à travers une surface de discontinuité induit une composante radiale de l’écoulement que ne peut prendre en compte le modèle ‘Bulk Flow’ basé sur une formulation 2D des équations du mouvement. Cependant, les effets d’inertie d’advection et de perte de charge concentrés à la surface de discontinuité peuvent être pris en compte par une équation de Bernoulli généralisée stationnaire. Deux types de discontinuité sont à considérer : • Les discontinuités aux frontières du domaine (entrée/sortie, orifices d’alimentation ou encoches d’évacuation). • Les discontinuités intérieures au domaine (rainure d’alimentation). Les discontinuités aux frontières sont les plus simples à traiter car leur implémentation intervient uniquement au niveau des conditions aux limites du problème. Au contraire, les 120 Chapitre IV. Configuration industrielle discontinuités intérieures au domaine font apparaître de nouvelles inconnues nécessitant une reformulation des équations. Les deux situations sont présentées dans la suite. 2.1.1. Discontinuité aux frontières entrée/sortie La prise en compte de discontinuité aux frontières est explicitée sur les bords entrée/sortie du domaine. 0 0 et Psortie les pressions extérieures, Pentrée la pression sur la face d’entrée, Psortie la Soient Pentrée pression sur la face de sortie et W la vitesse axiale orthogonale à la surface de discontinuité. Les effets d’inertie d’advection et de perte de charge concentrés à la frontière du domaine sont pris en compte par la loi de Bernoulli généralisée suivante : ρW ² 0 Pentrée = Pentrée + (1 + ξ entrée ) 2 ρW ² P 0 = P sortie + (1 − ξ sortie ) sortie 2 (IV.1) ξ entrée et ξ sortie sont les coefficients de perte de charge. pression P0entrée (1 + ξ entré e ) ρW Pentrée 2 2 P0 sortie (1 − ξ sortie ) ρW 2 2 Psortie entrée sortie Figure IV.3 : Variation de pression à l’entrée et à la sortie du domaine 121 Chapitre IV. Configuration industrielle Pour une frontière d’entrée il s’agit toujours d’une chute de pression et pour une frontière de sortie d’une récupération de pression. Les coefficients de perte de charge respectifs sont à préciser dans la plage de valeurs indiquée afin de respecter la réalité physique, ξ entrée ≥ 0 et 0 ≤ ξ sortie ≤ 1 . Si ξ entrée = 0 , les pertes de charge sont négligées et il reste seulement les effets d’inertie d’advection concentrés à l’entrée du domaine.23 D’un point de vue pratique, des manuels existent pour définir les pertes de charge en fonction de la configuration considérée [82]. Ainsi, l’effet de récupération de pression à la sortie du domaine, décrit par un coefficient 0 < ξ sortie < 1 est assez rare et apparaît seulement pour des jeux très importants. Pour la section de sortie, la situation usuelle est ξ sortie = 1 et 0 Psortie = Psortie . Pour la section d’entrée, la chute de pression due au rétrécissement brusque est décrite par un coefficient ξ entree = 0.5 . 2.1.2. Discontinuité causée par une rainure circonférentielle Le maillage est conçu de telle manière que toute surface de discontinuité doit coïncider avec la frontière des cellules de discrétisation. La discontinuité de l’épaisseur du film entraîne tout d’abord une discontinuité de la vitesse axiale. De plus, les effets d’inertie d’advection et de pertes de charge concentrés entraînent aussi une discontinuité du champ de pression. Des valeurs distinctes de pression et de vitesses axiales doivent alors être utilisées de chaque coté de la face qui porte la discontinuité. Cette situation fait apparaître de nouvelles inconnues nécessitant l’introduction de nouvelles équations dans le problème. La Figure IV.4 représente le maillage pour le cas où la frontière ‘est’ de la maille P coïncide avec une surface de discontinuité. 23 Si ξ entrée = −1 , les perte de charge sont égales et opposées aux effets d’inertie d’advection concentrés à l’entrée du domaine. Cette situation revient à imposer directement la pression sur la frontière, 0 Pentrée = Pentrée . Cette situation est acceptable du point de vue mathématique mais peu justifiée du point de vue physique. 122 Chapitre IV. Configuration industrielle δxN PN U PN N WN U U n, Wn Pn Uw Ue UP U w P e P WPe WW PWP P PWw e Pw W w PPP P U WPP Pe P s Ws Ps PUS WS PS Ue WEw UW δxP PW δ zW δxS w E P UE WE PE δ zE δ zP Figure IV.4 : Cellule de discrétisation en présence de discontinuité sur la face ‘est’ A cause de la discontinuité, la vitesse axiale WPe définie sur la face ‘est’ du volume P est différente de la vitesse axiale WEw définie sur la face ‘ouest’ du volume E. Les pressions sur les faces ‘est’ du volume P et ‘ouest’ du volume E ne peuvent plus être déterminées par la moyenne des pressions aux volumes adjacents. De plus, les gradients de pression sur ces faces ne peuvent plus être déterminés par la différence centrée et doivent être évalués de part et d’autre de la discontinuité. La démarche mathématique étant complexe et fastidieuse, elle est présentée en annexe pour une raison de lisibilité. Le raisonnement présent consiste simplement à établir les équations nécessaires à la résolution. D’après la Figure IV.4, la face de discontinuité est caractérisée par 5 inconnues (au lieu de 3 pour une face ne portant pas de discontinuité). Deux équations supplémentaires sont alors nécessaires à la résolution. La Figure IV.5 représente les quatre possibilités d’écoulement à travers la surface de discontinuité. 123 Chapitre IV. Configuration industrielle P = P + (ξ12 − 1) e P w E ρ e (WPe ) 2 P = P + (ξ12 − 1) w E 2 e P ρ e (WEw ) 2 Cas B Cas A P E WEw WPe P Zone 2 Zone 1 P = P + (1 + ξ 21 ) w E 2 e P Zone 2 ρ e (WPe ) 2 2 Zone 1 P = P + (1 + ξ 21 ) e P w E E Zone 1 ρ e (WEw ) 2 2 Cas D Cas C P E P WPe WEw Zone 2 Zone 2 E Zone 1 Figure IV.5 : Représentation des cas d’écoulement au travers la discontinuité24 La densité ρ e sur la face de discontinuité est déterminée par convection comme vue au Chapitre III et reste continue à l’interface malgré la discontinuité de pression éventuelle. ξ 21 correspond à la perte de pression quand le liquide passe de la zone 2 à la zone 1 et ξ12 correspond à la récupération de pression lorsque le liquide passe de la zone 1 à la zone 2. Par analogie avec les conditions aux limites d’entrée et de sortie, ξ 21 est assimilé à ξ entrée et ξ12 à ξ sortie . Il vient ainsi, ξ 21 = 0.5 et ξ12 = 1 . Le formalisme peut être poussé au maximum en 24 1 si x > 0 SIGN ( x) = − 1 si x < 0 0 si x = 0 124 Chapitre IV. Configuration industrielle exprimant les quatre relations de Bernoulli de la Figure IV.5 sous la forme d’une seule équation comme suit25 : ρ e (WPe ) 2 P +ς e P e P 2 ς Pe = (1 + ξ 21 ) = P +ς w E 2 (IV.2) 1 − SIGN (We ) 1 + SIGN (We ) − (ξ12 − 1) ⋅ (1 − ITYPEVOLCP ) 2 2 (IV.3) 1 + SIGN (We ) 1 − SIGN (We ) − (ξ12 − 1) ⋅ (1 − ITYPEVOLC E ) 2 2 (IV.4) ς Ew = (1 + ξ 21 ) ρ e (WEw ) 2 w E We = (WPe + WEw ) 2 . 26 (IV.5) Cette équation constitue donc la première des deux équations nécessaires pour la détermination des deux nouvelles inconnues induites par la discontinuité. La deuxième équation est la continuité du débit massique à l’interface de discontinuité qui s’écrit de la manière suivante : m& Pe = m& Ew ⇒ ρ e H Pe WPe = ρ e H EwWEw (IV.6) L’implémentation de ces nouvelles équations dans les équations ‘Bulk Flow’ et dans le processus de prédiction correction est présentée en détail en ANNEXE B. 2.2. Écoulement à travers un orifice L’alimentation est assurée par des orifices qui injectent le lubrifiant soit directement dans le film, soit, plus généralement, dans une rainure d’alimentation circonférentielle. L’écoulement à l’orifice est généré par un gradient de pression entre la zone d’alimentation et la zone de film mince. Cet écoulement est représenté sur la Figure IV.6 et est décomposé en trois zones. 25 ITYPEVOLC=0 pour le film mince (Zone 1) et ITYPEVOLC=1 pour la gorge (Zone 2). 26 Ceci ne doit pas soulever de problème car même si WPe ≠ WEw , les deux vitesses ont le même signe. 125 Chapitre IV. Configuration industrielle Alimentation Pal im Ligne de courant Pext δy Pfilm PP y Orifice Film ou rainure Zone d’écoulement libre (Effets d’inertie d’advection) Zone d’écoulement unidirectionnel (Effets d’inertie temporelle) Figure IV.6 : Ecoulement à travers un orifice La première zone traversée par le lubrifiant, lors de son injection dans le film, est située entre les pressions Pal im et Pext . L’écoulement subit alors un rétrécissement brusque avant d’arriver à l’entrée de l’orifice où la pression est Pext . La face à pression Pext est donc une surface de discontinuité qui engendre des effets d’inertie d’advection et de pertes de charge concentrés. Ces effets sont pris en compte par une équation de Bernoulli similaire aux équations (IV.1). ( ) 12 ρV ( ) orif Pext = Pal im − 1 + ξ 21 P = P − 1 − ξ orif al im 12 ext 2 orif si Vorif ≤ 0 1 2 ρVorif si Vorif > 0 2 (IV.7) Vorif est la vitesse moyenne à l’orifice dirigée suivant y. L’écoulement traverse ensuite la zone de l’orifice qui est comprise entre les pressions Pext et Pfilm . Dans cette zone, l’écoulement étant considéré unidirectionnel, les effets d’inertie d’advection sont éliminés. De plus, le rapport δy / Dorif étant généralement faible, les effets visqueux sont négligés27. Cependant, les effets d’inertie temporels résultant du caractère non stationnaire de l’écoulement sont pris en compte. Il résulte : ρ ∂V y ∂t =− ∂P ∂y (IV.8) Cette équation est intégrée sur le volume de contrôle de l’orifice : 27 δy est la longueur de la zone d’écoulement unidirectionnel. 126 Chapitre IV. Configuration industrielle ρ ∂Vorif ∂t = Pfilm − Pext (IV.9) δy Finalement, l’écoulement sort de l’orifice pour déboucher dans le film mince en traversant une autre surface de discontinuité. Cette dernière zone est comprise entre les pressions Pfilm et P . Les effets d’inertie d’advection et de perte de charge concentrés à la surface de discontinuité s’expriment par une autre équation de Bernoulli généralisée : ( ) 12 ρV ( ) orif Pfilm = PP − 1 − ξ12 P = P − 1 + ξ orif P 21 film 2 orif si Vorif ≤ 0 1 2 ρVorif si Vorif > 0 2 (IV.10) L’écoulement inverse, c'est-à-dire partant du film vers l’alimentation, est traité de manière tout à fait analogue en utilisant les relations (IV.7) et (IV.10) dans le cas Vorif > 0 . Cette démarche de découpage de l’écoulement en différentes zones permet de déterminer la vitesse à l’orifice en tenant compte à la fois des effets d’inertie d’advection et de perte de charge concentrée et des effets d’inertie temporelle induits par le caractère non stationnaire de l’écoulement. Les coefficients de perte de charge ξ 21orif et ξ12orif peuvent être directement assimilés à ξ entrée et ξ sortie vus au paragraphe 2.1. Il vient ainsi, ξ 21orif = 0.5 et ξ12orif = 1 . Il est à remarquer que l’effet de la turbulence n’est pas considéré pour l’écoulement dans l’orifice. Sa prise en compte ne pourrait pas s’effectuer par le coefficient de frottement puisqu’aucun frottement aux parois n’est considéré. Cependant, l’effet de la turbulence peut être pris en compte par le coefficient de perte de charge ξ 21orif ( ξ12orif = 1 ). Charles et al en 2005 [83] ont déterminé ce coefficient expérimentalement et numériquement par un modèle CFD avec un maillage très fin dans le cas d’un écoulement turbulent. La valeur ainsi déterminée correspond a un coefficient de perte de charge ξ 21orif = 0.5 . Cette valeur est analogue à celle utilisée pour un écoulement laminaire. La démarche de modélisation pour prendre en compte cette source de masse dans les équations ‘Bulk Flow’ et dans le processus de prédiction correction est présentée en détail en ANNEXE C. 127 Chapitre IV. Configuration industrielle 2.3. Ecoulement à travers une encoche Les segments d’étanchéité sont munis d’encoches permettant l’évacuation du lubrifiant. L’encoche est modélisée comme une fente mince de section rectangulaire constante. L’écoulement dans l’encoche est purement axial et l’épaisseur H enc à l’encoche est généralement de l’ordre du jeu C. L’équation du mouvement dans l’encoche dans la direction axiale s’écrit alors de la manière suivante : ρ ∂ ²V z ∂ ²V z ∂V z ∂P =− + µ + ∂t ∂z ∂x ² ∂y ² (IV.11) L’équation précédente (IV.11) est intégrée sur le volume de l’encoche. En négligeant le frottement sur les parois latérales de l’encoche : µ ∂ ²V z ≈ 0 , l’équation de la ∂x ² vitesse moyenne dans l’encoche s’écrit alors : ρ ∂Venc Pext − Pfilm 2τ enc = − ∂t Lenc H enc (IV.12) Venc est la vitesse moyenne de l’écoulement dans l’encoche et les grandeurs Lenc et δxenc sont représentées sur la Figure IV.7 et où τ enc représente le frottement sur les faces supérieure et inférieure de l’encoche. Ce frottement doit être pris en compte car le rapport H enc / Lenc est généralement faible. Ce frottement est déterminé en utilisant les lois de Hirs définies au Chapitre III. τ enc = ρ f enc Venc Venc / 2 (IV.13) Au passage par les interfaces ‘film - encoche’ ou ‘encoche - extérieur’, le fluide traverse une surface de discontinuité. En utilisant les relations (IV.1) définies au paragraphe 2.1, les pressions Pext et Pfilm sont exprimées en fonction de la pression extérieure P 0 et de la pression P dans le domaine par les relations présentées dans le Tableau 2. 128 Chapitre IV. Configuration industrielle y Lenc δxP δxenc P0 Pext H enc Pfilm Encoche Z Pw Film X Hw Figure IV.7 : Encoche d’évacuation (bord gauche) Sur bord gauche Sur bord droit 1 0 2 Pext = P − (1 − ξ sortie ) 2 ρVenc si Venc ≤ 0 1 2 P = P 0 − 1 + ξ ρVenc si Venc > 0 entree ext 2 1 0 2 Pext = P − (1 + ξ entree ) 2 ρVenc si Venc ≤ 0 1 2 P = P 0 − (1 − ξ ρVenc si Venc > 0 sortie ) ext 2 ( ) ( ) 12 ρV ( ) 12 ρV enc Pfilm = Pw − 1 + ξ 21 P = P − 1 − ξ enc w 12 film 2 enc si Venc ≤ 0 2 enc si Venc > 0 ( ) 12 ρV ( ) 12 ρV enc Pfilm = Pe − 1 − ξ12 P = P − 1 + ξ enc e 21 film 2 enc 2 enc si Venc ≤ 0 si Venc > 0 Tableau 2 : Effet de perte de charge aux encoches Les coefficients de perte de charge ξ 21enc et ξ12enc peuvent être directement assimilés à ξ entrée et ξ sortie vus au paragraphe 2.1. Il vient ainsi, ξ 21enc = 0.5 et ξ12enc = 1 . La démarche de modélisation est présentée en détail en ANNEXE D. 2.4. Effets thermiques La modélisation des encoches d’évacuation sous forme de source de masse permet une estimation précise du débit de fuite et ne pose pas de problèmes numériques particuliers. Ce débit de fuite est nécessaire pour l’étude thermique. En effet, une partie de l’énergie fournie 129 Chapitre IV. Configuration industrielle au lubrifiant par frottement visqueux s’évacue par le débit de fuite et par le flux de chaleur aux parois. Le reste de cette énergie est dissipée par élévation de température du fluide. En l’absence de flux thermique aux parois (parois adiabatiques), et de débit de fuite aux encoches, la totalité de l’énergie se retrouve en élévation de température. L’énergie créée par frottement visqueux et fournie au lubrifiant étant strictement positive, l’absence de flux thermique aux parois et un débit de fuite nul entraînent une élévation continue et infinie de la température. Sans débit de fuite mais avec un flux aux parois non nul, une partie de l’énergie s’évacue par les parois et la température atteint une valeur finie mais vraisemblablement très importante. L’échauffement du lubrifiant entraîne une perte significative de viscosité se traduisant par une perte en capacité d’amortissement. Par exemple, pour l’huile Mobil Jet II utilisée dans les essais expérimentaux de Defaye, une élévation de 10°C pour une huile initialement à 120°C ou 80°C entraîne une perte en viscosité respectivement de l’ordre de 15% ou 20%. Un objectif du composant étant sa capacité d’amortissement, l’échauffement du lubrifiant doit être contrôlé. Ainsi, la majeure partie de l’énergie devra s’évacuer par le débit de fuite aux encoches. Le flux thermique aux parois sera négligé dans la suite de l’analyse en considérant que son influence est faible devant celle du débit de fuite. Un débit de fuite important va assurer une bonne évacuation de l’énergie mais va entraîner, en contrepartie, une perte en capacité d’amortissement. Un SFD ouvert immergé dans un bain d’huile a une capacité d’amortissement affaiblie par rapport à un SFD fortement étanche pour la même viscosité de fonctionnement. Il y a donc un compromis à respecter entre le débit de fuite et l’élévation de température pour optimiser le fonctionnement du composant. Dans cette étude, l’équation de l’énergie, écrite pour la température, est exposée de manière détaillée. Le terme source de chaleur sera mis en évidence et son expression sera déterminée en tenant compte de la configuration de film mince. Dans tout ce qui suit, le flux thermique aux parois n’est pas pris en compte. 2.4.1. Bilan thermique local L’équation de l’énergie pour des parois adiabatiques s’écrit28 : 28 Une forme similaire de cette relation est obtenue en Mécanique des Fluides classique, mais en considérant dans le raisonnement que le tenseur des contraintes est symétrique. Cette hypothèse n’est pas utilisée pour 130 Chapitre IV. Configuration industrielle cP ( ) ( ) r r ∂ρT dP r t r r r + c P ∇. ρTV − Tβ D = ∇. τ V − V .∇.τ ∂t dt (IV.14) Dans le cadre d’écoulements confinés de film mince, l’étude dimensionnelle réalisée précédemment pour déduire les équations ‘Bulk Flow’ a permis de mettre en évidence l’influence des différents termes du tenseur de cisaillement τ . En négligeant les termes de l’ordre (C/R)², le tenseur de cisaillement se limite à l’expression suivante : r r r r τ = τ xy e x ⊗ e y + τ zy e z ⊗ e y (IV.15) Avec : τ xy = µ ∂V x / ∂y et τ zy = µ ∂V z / ∂y Le tenseur de cisaillement n’est donc pas symétrique. En injectant ces expressions dans l’équation de l’énergie, celle-ci se réécrit de la manière suivante : cP ( ) r r ∂ρT dP ∂ ∂ ∂ + c P ∇. ρTV − Tβ D = (τ xyV x + τ zyV z ) − (τ xy )V x − (τ zy )V z ∂t dt ∂y ∂y ∂y (IV.16) De la même manière que pour l’équation de Reynolds et les équations du ‘Bulk Flow’, la résolution de cette équation, pour une configuration de film mince, est effectuée à partir d’un maillage constitué d’une unique cellule suivant l’épaisseur du film. L’application de la méthode des volumes finis non stationnaire consiste à intégrer cette équation en temps et en espace sur un volume de contrôle. L’équation de l’énergie appliquée à la configuration de films minces est obtenue après l’intégration suivant l’épaisseur du film. Cette procédure est tout à fait analogue à celle utilisée pour obtenir l’équation de Reynolds ou les équations du ‘Bulk Flow’ et fait appel à la formule de Leibniz déjà utilisée au paragraphe 2.1 du Chapitre III, page 86. De la même manière que pour les équations du ‘Bulk Flow’, le profil des vitesses axiale et circonférentielle est considéré constant, ce qui permet de poser directement : W= 1 H H ( x , z ,t ) ∫ Vz dy = Vz et U = 0 1 H H ( x , z ,t ) ∫ V dy = V x x (IV.17) 0 Avec ces hypothèses, l’équation de l’énergie intégrée suivant l’épaisseur du film s’écrit : déterminer l’équation suivante car elle n’est pas conforme avec les hypothèses simplificatrices liées à la géométrie de film mince. 131 Chapitre IV. Configuration industrielle cP ∂ (ρTH ) ∂ (ρTUH ) ∂ (ρTWH ) ∂P ∂P ∂P + cP + cP − Tβ D H + U+ W ∂t ∂x ∂z ∂z ∂t ∂x DH + ρ c P T (V y )y = H − − ρ c P T (V y )y =0 = −U τ xy Dt H 0 − W τ zy (IV.18) H 0 Pour aller plus loin, il faut tenir compte des conditions aux limites portant sur la vitesse radiale V y suivant que le volume considéré est alimenté ou non par un orifice. De plus, le phénomène d’ébullition n’étant pas pris en compte, la variation de densité avec la température à pression constante est nulle. Ceci se traduit par un coefficient de dilation isobare nul, βD = 0 . Pour un volume non alimenté par un orifice, l’équation de l’énergie s’écrit finalement : cP ∂ (ρTH ) ∂(ρTUH ) ∂ (ρTWH ) + cP + cP = −U τ xy ∂t ∂x ∂z H 0 − W τ zy H (IV.19) 0 Cette relation est tout à fait similaire à celle utilisée par San Andrés, Yang et Childs en 1993 [75]. Si le volume est alimenté par un orifice, l’équation de l’énergie s’écrit : cP ∂ (ρTH ) ∂ (ρTUH ) ∂ (ρTWH ) orif + cP + cP + ρ c P T (V y )y = H = −U τ xy ∂t ∂x ∂z H 0 − W τ zy H 0 (IV.20) Les détails concernant les conditions aux limites sur la vitesse radiale sont présentés en ANNEXE C. 2.4.2. Bilan thermique global L’expérience a montré que l’utilisation de la forme locale de l’équation de l’énergie nécessitait des temps de calcul très importants. Il faut en effet un grand nombre de périodes avant que la température soit stabilisée à la température de fonctionnement. Pour palier à ce problème, un modèle simplifié stationnaire est proposé. L’aspect non stationnaire du système vient principalement des écoulements aux encoches d’évacuations et aux orifices d’alimentation. La méthode globale consiste à considérer le système comme un unique volume global traversé par l’écoulement. Dans la configuration des essais de Defaye, le débit d’entrée dans ce volume correspond au débit de la pompe et le débit de sortie correspond au débit de fuite aux encoches. La forme stationnaire de l’équation de l’énergie définie sur le volume global, donc sans orifice, s’écrit comme suit : 132 Chapitre IV. Configuration industrielle cP ∂ (ρTUH ) ∂ (ρTWH ) + cP = −U τ xy ∂x ∂z H 0 − W τ zy H 0 (IV.21) En intégrant cette équation sur le volume global et en considérant que le lubrifiant entre à la température d’alimentation Ta lim et sort à la température de fonctionnement T , l’équation du bilan thermique (instantanée) peut s’écrire de la manière suivante : m& entrée c P Tal im − m& sortie c P T = Π F (IV.22) Où Π F est la puissance générée par frottement aux parois définie comme suit : ( Π F = ∑ − U τ xy i, j H 0 − W τ zy H 0 )δxδz ) i, j (IV.23) m& entrée et m& sortie sont les débits massiques instantanés entrants et sortants respectivement, tel que : orif orif m& entrée = m& entrée − m& sortie (IV.24) enc m& sortie = m& sortie (IV.25) orif orif enc m& entrée et m& sortie sont les débits massiques instantanés entrants et sortants aux orifices. m& sortie est le débit massique instantané sortant au niveau des encoches. Les débits massiques globaux d’entrée et de sortie, calculés entre le moment initial t = 0 et l’instant courant t sont : 1 t M& entrée = ∫ m& entrée dt t 0 (IV.26) 1 t M& sortie = ∫ m& sortie dt t 0 (IV.27) Cette définition du débit global permet d’effectuer le bilan thermique global à tout instant et non pas après un nombre fini de périodes : M& entrée c P Tal im − M& sortie c P T = Π F (IV.28) Le modèle global étant supposé stationnaire, M& entrée = M& sortie , ce qui donne finalement l’expression de la température de la forme : T = Tal im + α D ΠF M& sortie c P (IV.29) 133 Chapitre IV. Configuration industrielle Le coefficient α D ≤ 1 représente la fraction de puissance dissipée par élévation de température ; α D <1 signifie que l’énergie générée n’est pas dissipée uniquement par élévation de température mais peut être évacuée aussi par les parois. La viscosité est recalculée en fonction de la température par une loi appropriée au lubrifiant utilisé. 3. Résultats numériques Dans cette partie quelques résultats numériques sont présentés pour illustrer les situations exposées précédemment. Les effets de cavitation n’ont pas d’intérêt particulier, ils seront négligés dans les tous les calculs de ce chapitre. 3.1. Écoulement traversant une discontinuité causée par une rainure La procédure mathématique pour considérer la présence d’une surface de discontinuité a été exposée dans le paragraphe 2.1. Cette procédure ne serait pas nécessaire si l’écoulement était purement circonférentiel mais il a été observé numériquement qu’un système d’alimentation muni d’une rainure circonférentielle alimentée par des orifices engendrait un écoulement de composante axiale non nulle. Ainsi, le lubrifiant entre et sort de la rainure en traversant une surface où l’épaisseur du film est discontinue. La démarche mathématique proposée au paragraphe 2.1.2 permet de prendre en compte les effets concentrés à l’interface. Ces effets sont quantifiés à travers des coefficients de perte de charge et pourront engendrer une discontinuité du champ de pression. Deux coefficients distincts sont introduits selon que le lubrifiant entre ou sorte de la rainure. Généralement, lors de l’entrée dans la rainure, les effets d’inertie d’advection et de perte de charge localisés sont négligés et la pression est continue29. Cette situation correspond à ξ12 = 1 . Lors de la sortie de la rainure, les effets d’inertie d’advection localisés sont considérés par le coefficient ξ 21 . 29 Néanmoins, le gradient de pression et les vitesses axiales sur la face restent discontinus. Ce qui signifie que la procédure du paragraphe 2.1.2 doit toujours être utilisée. 134 Chapitre IV. Configuration industrielle Un SFD ouvert comportant une rainure circonférentielle, placée à mi longueur, de 5 mm de largeur et 3 mm de profondeur est utilisé pour illustrer les effets d’inertie d’advection et de perte de charge concentrés lors de la traversée de surfaces de discontinuité. Pour prendre en compte la rainure circonférentielle, le maillage est à pas variable dans la direction axiale et est séparé en deux zones dont la topologie est décrite par une progression géométrique représentée sur la Figure IV.8. Dans la direction circonférentielle, le maillage est à pas constant. Une différence de pression de 0.2 MPa entre les deux extrémités du SFD est imposée pour engendrer un écoulement axial. La rainure n’a pas ici vocation à alimenter le SFD mais seulement à illustrer la traversée des surfaces de discontinuité. Les effets d’inertie d’advection et de perte de charge d’entrée dans la rainure sont négligés ( ξ12 = 1 ). La longueur du SFD est de 30 mm, son diamètre est de 152 mm et le jeu est de 100 µm. Le lubrifiant est de l’eau avec ρ =1000 kg/m3 et µ =0.001 Pa.s. Le rotor décrit une orbite circulaire centrée de rayon C/2 à ω =1000 rad/s, correspondant ainsi à un nombre de Reynolds modifié égal à 10. Les effets thermiques ne sont pas pris en compte dans le calcul. La Figure IV.9 présente la nappe de pression 3D obtenue dans cette configuration. Le champ de pression dans la rainure n’est pas constant suivant la direction circonférentielle. Cependant, l’amplitude du champ de pression dans la rainure reste plus faible que dans le film. De plus, une variation de pression importante apparaît lorsque le lubrifiant sort de la rainure. La Figure IV.10 présente le champ de pression en fonction de la coordonnée axiale mesurée dans le plan où l’épaisseur de film est maximale (en θ = 0 ). Deux calculs sont effectués avec et sans prise en compte des effets concentrés en sortie de la rainure correspondant respectivement à ξ 21 = 0.5 et ξ 21 = −1 . La discontinuité de pression est bien représentée pour le cas ξ 21 = 0.5 . Cependant, avec ou sans pression discontinue, une variation importante de pression apparaît à la sortie de la rainure. 135 Chapitre IV. Configuration industrielle y z Zone 2 Zone 1 Zone 1 (Film mince) (Rainure) (Film mince) DELTA Figure IV.8 : Maillage axial avec rainure circonférentielle, sans orifice L = 30 mm, C = 100 µm Largeur rainure = 5 mm Profondeur rainure = 3 mm θ [rad ] Figure IV.9 : Écoulement traversant une surface de discontinuité, influence d’une rainure sur le champ de pression 3D 136 Chapitre IV. Configuration industrielle 0.25 Zoom ξ21 = -1 ξ21 = 0.5 (1 + ξ 21 ) 1 ρW 2 2 Pression [MPa] 0.2 0.15 Re* = 10 ε = 0.5 C/R ≅ 0.001 L/D ≅ 0.2 ξ12 = 1.0 0.1 L = 30 mm, C = 100 µm Largeur rainure = 5 mm Profondeur rainure = 3 mm 0.05 Rainure 0 0 0.01 Ζ [m] 0.02 0.03 Figure IV.10 : Écoulement traversant une surface de discontinuité, influence d’une rainure sur le champ de pression axial dans le plan 3.2. Système θ =0 d’alimentation, (épaisseur de film maximale) injection directe ou rainure d’alimentation Les SFD industriels sont alimentés par des orifices qui injectent le lubrifiant soit directement dans le film soit dans une rainure d’alimentation. Pour les essais numériques suivants, la longueur du SFD est de 30 mm, son diamètre est de 152 mm et le jeu est C = 100 µm. Le lubrifiant est de l’eau avec ρ =1000 kg/m3 et µ =0.001 Pa.s. Le rotor décrit une orbite circulaire centrée de rayon C/2 à ω =1000 rad/s, correspondant ainsi à un nombre de Reynolds modifié égal à 10. Les effets thermiques ne sont pas pris en compte dans le calcul. 3.2.1. Injection directe dans le film Le SFD est alimenté par 3 orifices de 2 mm de diamètre, équidistants ( θ = 90°, 210°, 330°), qui injectent le lubrifiant directement dans le plan moyen du film. Le SFD est ouvert, les pressions relatives aux extrémités sont nulles. Pour cette situation, la technique de maillage choisie est de positionner la maille de manière que le centre de celle-ci corresponde avec le centre de l’orifice. 137 orifice Chapitre IV. Configuration industrielle y (Film mince) z Dz Figure IV.11 : Maillage axial avec orifice sans rainure circonférentielle Le pas δz du maillage dans la direction axiale suit une progression géométrique représentée sur la Figure IV.11. Dz est la largeur de maille axiale à l’orifice. Le maillage doit également s’adapter à l’orifice dans la direction circonférentielle. Le pas δx du maillage dans la direction circonférentielle suit aussi une progression géométrique représentée sur la Figure IV.12. orifice nord x xq }} } 1.1 symétrie Zone1 1.2 x orifice sud X Z Figure IV.12 : Maillage circonférentiel avec orifices d'alimentation 138 Chapitre IV. Configuration industrielle Chaque zone à mailler est délimitée par deux orifices et il y a autant de zones qu’il y a d’orifices. La Figure IV.13 représente le champ de pression 3D obtenu après une période et correspond à une pression d’alimentation de 0.2 MPa. La coordonnée circonférentielle est mesurée à partir de l’épaisseur de film maximale et évolue dans le sens trigonométrique. Les trois pics de pression localisés correspondent à la position des orifices. L’influence de la pression d’alimentation sur le champ de pression mesuré dans le plan médian est représentée sur la Figure IV.14. L’amplitude des pics de pression localisés au niveau des orifices est approximativement égale à la pression d’alimentation. Pour cette configuration de SFD ouvert (sans étanchéité), l’influence des orifices, débouchant dans le film, est très locale. Mise à part au voisinage proche des orifices, le champ de pression ne semble pas être affecté par la pression d’alimentation. Figure IV.13 : Injection directe dans le film, champ de pression 3D, alimenté à 0.2 MPa 139 Chapitre IV. Configuration industrielle 0.3 0.2 0.1 Pression [MPa] 1 1 1 2 3 0 3 Palim = 0.2 MPa Palim = 0.1 MPa Re* = 10 ε = 0.5 C/R ≅ 0.001 L/D ≅ 0.2 -0.1 Palim = 0.02 MPa L = 30 mm C = 100 µm Sans Rainure Dorif = 2 mm -0.2 Orifices -0.3 0 2 θ [rad] 4 6 Figure IV.14 : Injection directe dans le film, influence de la pression d’alimentation sur le champ de pression circonférentielle en Z = L/2 (plan médian) 3.2.2. Injection dans une rainure d’alimentation Les orifices injectent maintenant le lubrifiant dans une rainure d’alimentation circonférentielle de 5 mm de largeur, 3 mm de profondeur et placée dans le plan médian. Le positionnement et le diamètre des orifices sont inchangés par rapport à la configuration précédente. La technique de maillage choisie pour cette situation est de positionner la maille de manière à ce que le centre de celle-ci corresponde avec le centre de l’orifice. Ainsi en présence d’orifices et d’une rainure circonférentielle, le maillage dans la direction axiale est représenté par la Figure IV.15. Les mailles au centre de la rainure ont une taille axiale imposée et égale à Dz. La grandeur Dz peut correspondre ou non avec le diamètre de l’orifice. Dans certaines configurations industrielles, le diamètre des orifices est égal à la largeur de la rainure. Dans ces cas, si Dz est le diamètre de l’orifice, la méthode de maillage présentée sur la figure ci-dessus ne peut pas être utilisée. Une autre méthode consisterait à utiliser un maillage multi bloc. Cependant, le fait de traiter les orifices comme source de masse permet d’imposer une valeur à Dz différente du diamètre de l’orifice. La source de masse générée par l’orifice sera considérée sur une 140 Chapitre IV. Configuration industrielle unique maille même si théoriquement l’orifice s’étend sur plusieurs mailles. Cette procédure simplificatrice est néanmoins acceptable si Dz reste assez proche du diamètre de l’orifice. Dans ce cas, malgré une erreur sur l’étendu de l’effet de l’orifice, le débit de masse n’en sera que très peu affecté et l’influence de l’orifice ne dépendra pas significativement de la grandeur Dz. L’influence de ce paramètre va être illustrée dans les calculs suivants. En présence de rainure, l’influence de la pression d’alimentation apparaît sur toute la circonférence (Figure IV.16 et Figure IV.17). La rainure circonférentielle fonctionne comme un réservoir de pression. Cependant, la pression dans la rainure n’est pas constante à cause du mouvement de précession de l’arbre. De plus, pour ce SFD ouvert, le champ de pression n’oscille pas autour de la pression d’alimentation. L’effet réservoir de la rainure dépend des dimensions propres de la rainure, du jeu ou de la viscosité. La diminution de l’épaisseur du film ou l’augmentation de la viscosité contribuera à augmenter cet effet réservoir. orifice y z Zone 1 Zone 1 Zone 2 (Film mince) DELTA (Rainure) (Film mince) Dz Figure IV.15 : Maillage axial avec rainure circonférentielle et avec orifice d’alimentation 141 Chapitre IV. Configuration industrielle Figure IV.16 : Injection dans une rainure d’alimentation, champ de pression 3D, alimentation à 0.5 MPa 0.3 Palim = 0.5 MPa Palim = 0.2 MPa Palim = 0.1 MPa Palim = 0.02 MPa Pression [MPa] 0.2 L = 30 mm, C = 100 µm Largeur de rainure = 5 mm Profondeur de rainure = 3 mm Dorif = 2 mm 0.1 0 Re* = 10 ε = 0.5 C/R ≅ 0.001 L/D ≅ 0.2 -0.1 Orifices - - - - Rainure - - - -0.2 0 2 θ [rad] 4 6 Figure IV.17 : Injection dans une rainure d’alimentation, influence de la pression d’alimentation sur le champ de pression circonférentielle en Z = L/2 (dans la rainure d’alimentation) 142 Chapitre IV. Configuration industrielle Il reste maintenant à vérifier que le choix du maillage à l’orifice n’a pas d’influence significative. En effet, pour des raisons liées à la méthode de maillage, la largeur axiale de maille Dz à l’orifice peut être imposée différente du diamètre de l’orifice. Pour tester l’influence de ce paramètre et du diamètre de l’orifice, des essais numériques sont effectués sur la configuration avec rainure. La Figure IV.18 représente le champ de pression circonférentielle dans la rainure alimentée à 0.5 MPa pour différentes largeurs de maille Dz à l’orifice et différents diamètres d’orifice. Il apparaît que pour un même diamètre d’orifice, la largeur de maille Dz a une influence très peu significative malgré une influence très claire du diamètre de l’orifice. Des remarques similaires peuvent être effectuées sur le débit massique de l’orifice représenté sur la Figure IV.19. Lorsque le diamètre de l’orifice diminue, son débit diminue et son effet est réduit. Il faut néanmoins rappeler que l’orifice est traité en négligeant le frottement aux parois par l’hypothèse d’un diamètre suffisamment grand devant sa longueur. Dans le cas contraire, ce serait un capillaire et les frottements devraient y être inclus comme pour l’encoche. Ceci conduirait à diminuer davantage le débit. Dz = Dorif = 2 mm Dz = 1 mm, Dorif = 2 mm Dz = Dorif = 1 mm 0.2 L = 30 mm, C = 100 µm Largeur de rainure = 5 mm Profondeur de rainure = 3 mm Palim = 0.5 MPa Pression [MPa] 0.1 Re* = 10 ε = 0.5 C/R ≅ 0.001 L/D ≅ 0.2 0 -0.1 0 2 θ [rad] 4 6 Figure IV.18 : Injection dans une rainure d’alimentation, influence de la largeur axiale de maille Dz à l’orifice sur le champ de pression circonférentielle en Z = L/2 (dans la rainure d’alimentation) 143 Chapitre IV. Configuration industrielle Débit massique instantané à l'orifice [Kg.m-3] 0.1 0.08 Dz = Dorif = 2 mm Dz = 1 mm, Dorif = 2 mm 0.06 Dz = Dorif = 1 mm L = 30 mm, C = 100 µm Largeur de rainure = 5 mm Profondeur de rainure = 3 mm Palim = 0.5 MPa 0.04 0.02 Re* = 10 ε = 0.5 C/R ≅ 0.001 L/D ≅ 0.2 0 0 4 8 12 β = ωt [rad] 16 20 Figure IV.19 : Injection dans une rainure d’alimentation, influence de la largeur axiale de maille Dz à l’orifice sur le débit massique instantané de l’orifice situé à 90° En conclusion, la largeur de maille Dz n’a pas d’influence significative. Ceci permet de lever une contrainte relative au maillage et de pouvoir traiter facilement les cas où le diamètre de l’orifice est égal à la largeur de la rainure. Cette largeur axiale de maille à l’orifice n’est cependant pas le seul paramètre lié à l’orifice pour lequel il faut s’assurer avoir une faible influence. En effet, la longueur de maille radiale δy a été introduite lors de la modélisation de l’écoulement à l’orifice vue au paragraphe 2.2. Pour illustrer l’influence de ce paramètre les calculs précédents sont repris pour différentes valeurs de δy . La Figure IV.20 représente l’influence de la maille radiale δy sur le champ de pression circonférentielle dans la rainure. Il apparait que pour δy compris entre 0.5 et 5 mm, ce paramètre n’a pas d’influence significative ni sur le champ de pression ni sur le débit à l’orifice (Figure IV.21). Ces résultats peuvent s’expliquer par le fait que le frottement aux parois a été négligé conformément à l’hypothèse d’orifice (diamètre suffisamment grand devant la longueur). Ainsi, tous les résultats obtenus lors de ces essais numériques permettent de valider la démarche utilisée pour la modélisation des orifices d’alimentation. 144 Chapitre IV. Configuration industrielle 0.2 δy = 1 mm δy = 5 mm δy = 0.5 mm Pression [MPa] 0.15 L = 30 mm, C = 100 µm Largeur de rainure = 5 mm Profondeur de rainure = 3 mm Dorif = 2mm, Dz = 1 mm Palim =0.5 MPa 0.1 0.05 Re* = 10 ε = 0.5 C/R ≅ 0.001 L/D ≅ 0.2 0 -0.05 0 2 θ [rad] 4 6 Figure IV.20 : Injection dans une rainure d’alimentation, influence de la largeur radiale de maille δy à l’orifice sur le champ de pression circonférentielle en Z = L/2 (dans la rainure d’alimentation) Débit massique instantané à l'orifice [Kg.m-3] 0.1 0.08 δy = 1 mm δy = 5 mm 0.06 δy = 0.5 mm 0.04 L = 30 mm, C = 100 µm Largeur de rainure = 5 mm Profondeur de rainure = 3 mm Palim = 0.5 MPa 0.02 Re* = 10 ε = 0.5 C/R ≅ 0.001 L/D ≅ 0.2 0 0 4 8 12 β = ωt [rad] 16 20 Figure IV.21 : Injection dans une rainure d’alimentation, influence de la largeur radiale de maille δy à l’orifice sur le débit massique instantané de l’orifice situé à 90° 145 Chapitre IV. Configuration industrielle 3.3. Système d’étanchéité, segment à encoches Des essais de calculs sont réalisés afin de montrer l’influence de la taille des encoches d’évacuation sur le débit de fuite et sur la température de fonctionnement. L’étanchéité est assurée à chaque extrémité par un segment de largeur Lenc = 2 mm comportant 7 embrèvements d’épaisseur H enc = 100 µm. Le SFD est alimenté par 3 orifices de diamètre 2 mm qui injectent le lubrifiant à 120°C avec une pression d’alimentation de 0.5 MPa dans une rainure circonférentielle de largeur 3 mm, de profondeur 3 mm, située dans le plan médian. Pour les essais numériques suivants, la longueur du SFD est de 35 mm, son diamètre est de 152 mm et le jeu C = 100 µm. Le rotor décrit une orbite circulaire centrée de rayon C/2 à une fréquence de précession de 100 Hz. Le lubrifiant est de l’huile Hydro Jet II de densité ρ =938 kg/m3. Les effets thermiques sont pris en compte dans le calcul et la viscosité est définie en fonction de la température par la relation suivante30 : µ (T ) = 1.727 10 −11 e 5022.4 / T + 0.0161T (IV.30) La température étant de 120°C pour ces calculs, la viscosité dynamique du lubrifiant est alors µ =3.474 10 −3 Pa.s, ce qui donne Re * ≈ 1.68 . La Figure IV.22 représente l’évolution du débit (volumique) de fuite instantané en fonction de la position angulaire du rotor pour différentes tailles d’embrèvements. Le caractère non stationnaire de ce débit est bien représenté. Comme attendu, ce débit est d’autant plus important que l’ouverture des embrèvements est importante. Des remarques similaires peuvent être apportées sur le débit de fuite global calculé avec la relation (IV.27) et représenté sur la Figure IV.23. Cependant, ce débit global a une variation très faible au cours du temps. Ceci vérifie l’hypothèse de stationnarité sur le débit global faite dans le bilan thermique. La température représentée sur la Figure IV.24 est alors déterminée en fonction de la position angulaire du rotor. Des oscillations apparaissent mais restent d’amplitude non significative. 30 Dans cette loi la température est exprimée en Kelvin. 146 Chapitre IV. Configuration industrielle Débit volumique de fuite instantané [l/h] 40 30 δxenc = 100 µm δxenc = 200 µm δxenc = 400 µm 20 10 0 0 2 4 6 8 10 12 β = ωt [rad] 14 16 18 20 Figure IV.22 : Segment d’étanchéité à encoches, influence de la taille des encoches sur le débit volumique de fuite instantané Débit volumique de fuite global [l/h] 40 30 δxenc = 100 µm δxenc = 200 µm δxenc = 400 µm 20 10 0 0 2 4 6 8 10 12 β = ωt [rad] 14 16 18 20 Figure IV.23 : Segment d’étanchéité à encoches, influence de la taille des encoches sur le débit volumique de fuite global 147 Chapitre IV. Configuration industrielle 132 Température moyenne [°C] 130 128 δxenc = 100 µm δxenc = 200 µm δxenc = 400 µm 126 124 122 0 2 4 6 8 10 12 β = ωt [rad] 14 16 18 20 Figure IV.24 : Segment à d’étanchéité encoches, influence de la taille des encoches sur la température moyenne dans le film 4. Conclusion Ce chapitre a été consacré à la présentation des compléments de modélisation apportés au modèle numérique pour tenir compte des caractéristiques réelles d’un SFD industriel. Le dispositif d’alimentation constitué d’orifices avec ou sans rainure circonférentielle a été modélisé ainsi que le dispositif d’étanchéité constitué de segments comportant des encoches d’évacuation. Il est à souligner que la modélisation adoptée représente un compromis entre précision et temps de calcul. En effet, le modèle ‘Bulk Flow’, qui est basé sur une formulation 2D des équations du mouvement, ne permet pas une modélisation fine et précise de l’écoulement au voisinage des orifices, des encoches et des discontinuités du film. Néanmoins, leur influence est effectivement prise en compte dans la modélisation par des sources de masse et par l’équation de Bernoulli. Une alternative, permettant une modélisation précise de l’écoulement, aurait été un modèle basé sur les équations de Navier Stokes 3D complètes. Cette solution a été écartée dès le départ car jugée comme une procédure non économique. 148 Chapitre IV. Configuration industrielle Des essais expérimentaux ont été réalisés par Defaye pour des SFD similaires lors de précédents travaux [55]. Les forces et les débits de fuite ont été mesurés. L’objectif du prochain chapitre est de présenter ces essais et de comparer les résultats expérimentaux de Defaye avec ceux obtenus avec le modèle numérique incluant l’ensemble des effets abordés: inertie, cavitation, étanchéité, thermique. 149 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température Chapitre V.Forces, débit de fuite et température 1. Introduction et remarques préliminaires31 Ce dernier chapitre est consacré à la validation et à l’évaluation du nouveau code de calcul adapté aux écoulements inertiels. Les forces et les débits obtenus numériquement par le nouveau modèle basé sur les équations du ‘Bulk Flow’ (BF) vont être comparés avec les résultats expérimentaux mais aussi avec ceux obtenus par l’ancien modèle numérique basé sur l’équation de Reynolds. Dans ce chapitre, l’intérêt porte uniquement sur les forces et les débits. L’arbre est animé d’un mouvement de précession centré imposé. La présence des orifices d’alimentation et des encoches d’évacuation va contribuer à rendre l’écoulement non stationnaire y compris dans le repère tournant. Les forces radiale et circonférentielle vont alors être dépendantes du temps. Cependant, les forces obtenues expérimentalement ont été moyennées sur une période. Les comparaisons entre les résultats numériques et expérimentaux porteront uniquement sur ces forces moyennes et non sur leur évolution temporelle. Les calculs numériques ont été effectués sur deux périodes et les forces ont alors été moyennées sur la deuxième période. 1.1. Présentation des configurations Les essais expérimentaux conduits par Defaye et effectués à Eudille ont été réalisés pour des SFD fonctionnant à des nombres de Reynolds modérés. Le nombre de Reynolds maximal de 31 Ce projet de recherche s’appuie sur un partenariat industriel établi antérieurement lors des travaux de thèse de Defaye de 2006. Ce partenariat a donc été reconduit dans le but d’améliorer le code de calcul proposé par Defaye pour la prédiction des efforts et des débits. En effet, ce code de calcul, basé sur l’équation de Reynolds et prenant en compte la cavitation par le modèle Swift Stieber, a montré des insuffisances particulièrement pour les configurations où l’écoulement est caractérisé par des effets d’inertie importants. Ces insuffisances ont été soulignées en comparant les résultats numériques avec des résultats expérimentaux réalisés à partir de configurations choisies avec les partenaires industriels. 151 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température ces essais est environ égal à 6. Cependant, des écarts importants sur la prédiction numérique sont apparus, principalement sur la force radiale, même pour des nombres de Reynolds relativement faibles Re * ≈ 1.6 . Les différentes configurations qui seront traitées dans ce chapitre sont présentées par le tableau suivant : Configuration C10 C20 C8 C12 D [mm] 152.2 152.2 152.2 152.2 L1 [mm] 16 16 32 32 L2 [mm] 16 16 1 1 Lg [mm] 3 3 3 3 C [mm] 0.1 0.1 0.1 0.2 alimentation GC GC GE GE étanchéité FL FC FL FL huile mobil jet II mobil jet II mobil jet II mobil jet II Tableau 3 : Configurations de SFD testés expérimentalement D : Diamètre de la bague extérieure L1 : Longueur de film à gauche de la gorge d’alimentation L2 : Longueur de film à droite de la gorge d’alimentation Lg : Largeur de la gorge d’alimentation C : Jeu radial GC : gorge d’alimentation centrée axialement GE : gorge d’alimentation excentrée axialement FL : segments à coupe droite FC : segments à coupe baïonnette et à 7 embrèvements Toutes les configurations ont été testées pour des orbites centrés et les conditions de fonctionnement testées sont : 152 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température • Rayon adimensionné de l’orbite : [0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.9] • Vitesse de précession : [17, 58, 99] (Hz) • Pression d’alimentation : [3, 5, 10] (bars) • Température d’alimentation : [50, 80, 120] (°C) La configuration avec injection directe dans le film (sans rainure) n’a pas été traitée expérimentalement pour des situations inertielles, elle ne sera donc pas exposée. Par la suite, lors de la présentation des résultats, une notation est adoptée pour spécifier la configuration et les caractéristiques de fonctionnement considérées : CxxPxxTxxx Température d’alimentation [°C] configuration Pression d’alimentation [Bars] L’huile Hydro Jet II est utilisée comme lubrifiant. Sa viscosité est (température en Kelvin) : µ (T ) = 1.727 10 −11 e 5022.4 / T + 0.0161T (V.1) Tous les calculs présentés dans la suite sont effectués pour une température d’alimentation de 120°C qui est la température maximale utilisée dans les essais. Ceci qui correspond à une viscosité µ =3.474 10 −3 Pa.s suffisamment faible pour rendre l’écoulement inertiel. La densité du lubrifiant pure est de 938 Kg.m-3. Pour les configurations C10, C20 et C08 dont le jeu est de 100 µm, il vient ainsi Re * = 1.68 . La configuration C12 a un jeu de 200 µm, ce qui donne Re * = 6.72 . a) b) Figure V.1 : Système d’alimentation testée, a-Rainure centrée, b-Rainure excentrée 153 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température 1.2. Segments utilisés dans les essais Pour les configurations C10, C08, C12, la coupe droite du segment d’étanchéité est alors une encoche d’évacuation et est représentée par la Figure V.2. Pour la configuration C20, les 7 embrèvements du segment d’étanchéité sont 7 encoches d’évacuation répartie uniformément sur la circonférence du segment et représentées par la Figure V.3. Figure V.2 : Encoche de segment à coupe droite Figure V.3 : Encoches de segment à coupe baïonnette 154 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température Il est à remarquer que la forme en ‘T’ de la coupe droite (Figure V.2) n’est pas prise en compte numériquement. L’ouverture est considérée comme un embrèvement rectangulaire de largeur 0.7mm et de hauteur 0.1mm. Les encoches du segment à baïonnette sont elles prises en compte conformément à la Figure V.3. 1.3. Modèle de cavitation simplifié, modèle Gümbel Pour certains cas, en particulier pour les fortes excentricités, il a été observé des temps de calcul assez longs (environ 10h par période), causés principalement par le modèle de cavitation. Une alternative permettant une prédiction raisonnable du débit de fuite, des forces et de la température de fonctionnement en limitant le temps de calcul est basée sur le modèle de Gümbel. Selon ce modèle, la zone de cavitation est considérée comme une zone à pression constante et égale à la pression de vapeur PV . L’application de ce modèle consiste à calculer le champ de pression sans tenir compte de la cavitation puis à éliminer la zone inférieure à la pression de vapeur en la remplaçant par une zone à pression constante PV . Ainsi, sans calculer explicitement le champ de pression mais en le considérant de la forme donnée par le modèle Gumbel, il est possible d’estimer l’influence de la cavitation sur les forces, les débits et sur la température de fonctionnement. Les équations du ‘Bulk Flow’ sont tout d’abord résolues sans tenir compte de la cavitation, c'est-à-dire en considérant l’écoulement incompressible où la densité reste constante. Les forces sont obtenues par intégration du champ de pression. L’influence de la cavitation sur ces forces est prise en compte en considérant toutes les pressions dans la zone de cavitation comme étant égales à la pression de vapeur. Les débits aux orifices et aux encoches sont fonction de la pression locale dans le film. L’effet de la cavitation sur ces débits est alors pris en compte en considérant cette pression locale égale à la pression de vapeur dans la zone de cavitation. Concernant les effets thermiques, la température de fonctionnement dépend directement de la puissance générée dans le film qui est proportionnelle aux vitesses locales de l’écoulement. L’écoulement dans le SFD étant générée principalement par effet de Poiseuille (gradient de pression), la zone à pression constante est une zone à vitesses nulles. En conséquence, l’effet de la cavitation sur la température de fonctionnement est alors pris en compte en annulant la puissance dissipée dans la zone de cavitation. 155 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température 1.4. Problèmes de stabilité numérique, influence de la viscosité de dilatation Pour les configurations avec rainure excentrée (C08, C12), des instabilités numériques dont l’origine a été clairement liée à la cavitation sont apparues. D’après l’ensemble des résultats numériques, il a été observé que l’amplitude du champ de pression circonférentielle augmentait en s’éloignant de la rainure d’alimentation pour être au maximum près des segments d’étanchéité, comme le montre la Figure V.4. Pour les rainures excentrées, la distance entre la rainure et le segment étant environ deux fois plus importante que pour les cas de rainure centré, l’amplitude de pression est alors plus forte contribuant à un effet de cavitation plus prononcé. Ces instabilités se traduisent par des oscillations sur la variation temporelle des pressions et donc des forces. Cependant, ces oscillations n’ont pas été observées sur la variation temporelle du rayon des bulles signifiant que ces instabilités sont générées par la cavitation en elle-même. La solution qui a été adoptée pour palier à ces oscillations et éviter l’échec du calcul a été d’augmenter la viscosité de dilatation de surface des bulles. Cette procédure a néanmoins pour conséquence de diminuer l’effet de la cavitation. Il est alors intéressant de visualiser l’influence de ce paramètre. Par défaut, ce paramètre est κ = 0.001 N.s/m conformément aux données de Someya [63]. Par la suite, et pour les configurations à rainure excentrée, ce coefficient sera fixé à κ = 0.003 N.s/m. La Figure V.5 montre l’influence de ce paramètre sur la force radiale32. Les calculs ont aussi été effectués sans prendre en compte la cavitation pour mieux visualiser son influence. D’après la Figure V.5, il apparait clairement l’effet de l’inertie du lubrifiant contribuant à une augmentation de la force radiale, suivie de l’effet de la cavitation qui se développe à partir d’un certain rayon d’orbite et contribue, à l’inverse de l’inertie, à une diminution de la force radiale. L’augmentation de la viscosité de dilatation κ tend à atténuer la cavitation. Les résultats obtenus par le modèle Gümbel, qui a tendance à surestimer l’effet de la cavitation [5], sont proches de ceux obtenus avec κ = 0.001 . La Figure V.6 montre que la cavitation et la viscosité de dilatation n’ont pas beaucoup d’influence sur la force tangentielle. Cependant, la force tangentielle obtenue avec le modèle Gümbel est plus faible. 32 BF = ‘Bulk Flow’ 156 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température Figure V.4 : Champ de pression 3D obtenue avec la configuration C10P05T120 et un rayon relatif de 0.5 C10P05T120 6000 BF (RP, κ = 0.001 Ns/m) 5000 BF (RP, κ = 0.002 Ns/m) BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) Force radiale [N] 4000 BF (Gümbel) BF (Sans cavitation) 3000 2000 1000 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 -1000 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.5 : Influence de la viscosité de dilatation sur la force radiale 157 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température C10P05T120 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 -1000 Force tangentielle [N] -2000 -3000 BF (RP, κ = 0.001 Ns/m) BF (RP, κ = 0.002 Ns/m) BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) BF (Gümbel) BF (Sans cavitation) -4000 -5000 -6000 -7000 -8000 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.6 : Influence de la viscosité de dilatation sur la force tangentielle La Figure V.7 montre qu’il n’y a aucune influence significative de la cavitation sur le débit de fuite. La Figure V.8 montre l’influence de la cavitation sur la température. Dans la zone de cavitation, les vitesses sont faibles et la dissipation thermique par frottement est diminuée. La température dans le film est alors moins importante. En conclusion, il n’y a pas d’influence significative de la viscosité de dilatation sur la température. Cependant, comme observé sur les forces, le modèle Gümbel semble accentuer l’effet de la cavitation. En résumé, les effets d’inertie et de cavitation agissent principalement sur la force radiale. Ainsi, la viscosité de dilatation n’a pas d’influence significative, mise à part sur la force radiale. D’autre part, le modèle de Gümbel tend à accentuer l’effet de la cavitation. Les remarques faites sur cette configuration peuvent être généralisées à l’ensemble des configurations. 158 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température C10P05T120 Débit volumique de fuite [l/h] 12 10 8 BF (RP, κ = 0.001 Ns/m) BF (RP, κ = 0.002 Ns/m) BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) BF (Gümbel) BF (Sans cavitation) 6 4 2 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.7 : Influence de la viscosité de dilatation sur le débit volumique de fuite C10P05T120 160 Température moyenne [°C]. 155 BF (RP, κ = 0.001 Ns/m) BF (RP, κ = 0.002 Ns/m) BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) BF (Gümbel) BF (Sans cavitation) 150 145 140 135 130 125 120 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.8 : Influence de la viscosité de dilatation sur la température 159 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température 2. Comparaison des résultats numériques avec les données expérimentales Le modèle Reynolds développé par Defaye [55] prend aussi en compte le système d’alimentation et d’étanchéité. Cependant, ce modèle est basé sur une forme stationnaire de l’équation de Reynolds écrite dans le repère tournant et suppose une position constante des encoches et des orifices. Ceci signifie que les orifices et les encoches suivent le mouvement de précession de l’arbre. Dans le modèle ‘Bulk Flow’, le système est non stationnaire, les orifices et les encoches sont considérés fixes. Les hypothèses de modélisation sont donc différentes dans les deux modèles. Les écarts sur les résultats ne sont donc pas liés uniquement aux effets d’inertie. Les configurations analysées sont groupées en deux catégories suivant que la rainure circonférentielle d’alimentation soit centrée ou excentrée. 2.1. Rainure d’alimentation circonférentielle centrée Pour les configurations C10 et C20, l’alimentation est composée d’orifices qui injectent le lubrifiant dans une rainure d’alimentation circonférentielle centrée. Ces deux configurations se différentient uniquement par leur système d’étanchéité. La configuration C10 est munie de segments à coupe droite, c'est-à-dire ne comportant qu’une seule encoche d’évacuation. La configuration C20 est elle munie de segments à coupe baïonnette et à 7 embrèvements qui constituent les 7 encoches d’évacuation du segment. Ainsi, Pour les configurations C10 et C20, il vient : Re * = 1.68 . Les trois figures suivantes (Figure V.9, Figure V.10 et Figure V.11) comparent les résultats expérimentaux de la configuration C10 avec les résultats numériques obtenus avec le modèle ‘Bulk Flow’ couplé soit avec le modèle de cavitation de Rayleigh-Plesset soit avec le modèle de Gümbel. Les résultats numériques du précédent modèle développé par Defaye et basé sur l’équation de Reynolds sont aussi présentés. Sur la Figure V.9, il apparait clairement l’incapacité du modèle Reynolds pour représenter l’influence de l’inertie sur la force radiale. La baisse de la force radiale due à la cavitation est bien représentée numériquement mais il semble que le modèle ‘Bulk Flow’ sous estime l’effet de la cavitation pour cette configuration même avec le modèle Gümbel qui en théorie est majorant. 160 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température Expérimental BF (RP, κ = 0.001 Ns/m) BF (Gümbel) Reynolds C10P05T120 4000 2000 Force radiale [N] 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 -2000 -4000 -6000 -8000 -10000 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.9 : Force radiale en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C10 C10P05T120 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 Force tangentielle [N] -1000 -2000 -3000 -4000 -5000 -6000 -7000 Expérimental BF (RP, κ = 0.001 Ns/m) BF (Gümbel) Reynolds -8000 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.10 : Force tangentielle en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C10 161 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température Sur la Figure V.10, la force tangentielle donnée par le modèle Reynolds est très proche de celle obtenue expérimentalement jusqu’à ε ≈ 0.5 . Cependant quand ε augmente et dépasse 0.7, l’écart entre les résultats Reynolds et expérimentaux augmente assez nettement. Bien que plus éloignée, l’allure générale de la courbe semble néanmoins mieux prédite par le modèle ‘Bulk Flow’. Comme le montre la Figure V.11, le débit de fuite prédit numériquement est assez proche de celui déterminé expérimentalement. Cependant, pour le modèle Reynolds, le débit de fuite est une fonction strictement croissante de ε alors que le débit expérimental décroit avec ε . Les calculs avec le modèle ‘Bulk Flow’ donnent un débit quasi constant jusqu’à ε = 0.5 puis devient croissant mais avec une pente moins prononcée que celle prédite par le modèle Reynolds. Les températures déterminées numériquement par les modèles ‘Bulk Flow’ ou Reynolds sont présentées sur la Figure V.12. C10P05T120 20 Débit volumique de fuite [l/h] 18 16 14 12 10 8 Expérimental BF (RP, κ = 0.001 Ns/m) BF (Gümbel) Reynolds 6 4 2 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.11 : Débit volumique de fuite en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C10 162 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température C10P05T120 Température moyenne [°C]. 160 BF (RP, κ = 0.001 Ns/m) BF (Gümbel) Reynolds 150 140 130 120 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.12 : Température en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C10 C20P05T120 4000 2000 Force radiale [N] 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 -2000 -4000 -6000 Expérimental BF (RP, κ = 0.001 Ns/m) BF (Gümbel) Reynolds -8000 -10000 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.13 : Force radiale en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C20 163 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température Pour la configuration C20 (Figure V.13-Figure V.16), le segment est maintenant muni de 7 encoches au lieu d’une seule pour la configuration C10. D’un point de vue numérique, l’influence de ces encoches sur les forces est très faible et les résultats numériques sont comparables avec ceux obtenus pour la première configuration. Cependant, comme le montre la Figure V.13, la force radiale obtenue expérimentalement est plus importante dans la configuration C20 que dans la C10 et est très proche de celle obtenue avec le modèle ‘Bulk Flow’. Comme vu précédemment, le modèle Reynolds est dans l’incapacité de modéliser les effets d’inertie. La Figure V.14 représente la force tangentielle et il apparaît que sa valeur expérimentale soit diminuée par rapport à celle obtenue avec la configuration C10. Les modèles Reynolds ou ‘Bulk Flow’ prédisent au contraire une force tangentielle légèrement plus importante que celle obtenue avec la configuration C10. Ceci se justifie par la présence des 7 encoches de la configuration C20 qui permettent une meilleure évacuation thermique et conduisent à une viscosité plus importante. La Figure V.15 montre que le débit de fuite obtenu expérimentalement et numériquement est à peu près 4 fois supérieur à celui obtenu avec la configuration C10. Le modèle Reynolds apporte une très bonne prédiction du débit de fuite jusqu’à ε = 0.7 . Celui prédit par le modèle ‘Bulk Flow’ reste néanmoins très correcte vis à vis des résultats expérimentaux. La température déterminée numériquement est logiquement plus faible dans la configuration C20 que dans la C10 (Figure V.16). La température prédite par le modèle Reynolds est supérieure à celle obtenue par le modèle ‘Bulk Flow’ à partir de ε = 0.7 . 164 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température C20P05T120 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 Force tangentielle [N] -1000 -2000 -3000 -4000 -5000 Expérimental -6000 BF (RP, κ = 0.001 Ns/m) Reynolds -7000 BF (Gümbel) -8000 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.14 : Force tangentielle en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C20 C20P05T120 Débit volumique de fuite [l/h] 60 50 40 30 Expérimental BF (RP, κ = 0.001 Ns/m) BF (Gümbel) Reynolds 20 10 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.15 : Débit volumique de fuite en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C20 165 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température C20P05T120 BF (RP, κ = 0.001 Ns/m) BF (Gümbel) Reynolds 136 Température moyenne [°C]. 134 132 130 128 126 124 122 120 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.16 : Température en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C20 2.2. Rainure d’alimentation circonférentielle excentrée Les calculs sont maintenant effectués pour les configurations C08 et C12 pour lesquelles l’alimentation est assurée par une rainure excentrée. Ces configurations sont équipées du même système d’étanchéité, c’est un segment ne comportant qu’une unique encoche. Ces deux configurations se différentient par le jeu radial qui est de 100 µm pour la C08 et de 200 µm pour la C12. Ainsi les nombres de Reynolds sont différents, Re * = 1.68 pour la C08 et Re * = 6.72 pour la C12. Comme expliqué préalablement dans ce chapitre, des problèmes de stabilité numériques ont été observés et ont été artificiellement résolus en augmentant la viscosité de dilatation de la bulle. Ceci a néanmoins pour conséquence d’atténuer l’effet de la cavitation. La Figure V.17 présente les résultats sur la force radiale pour la configuration C08. Contrairement aux précédents résultats sur les configurations à rainure centrée, des écarts entre la force radiale obtenue numériquement et expérimentalement sont présents dès les faibles rayons d’orbite. La Figure V.18 montre que la force tangentielle calculée par le modèle Reynolds est largement surestimée par rapport aux résultats ‘Bulk Flow’ et expérimentaux. 166 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température Comme le montre la Figure V.19, le débit de fuite déterminé par le modèle ‘Bulk Flow’ est plus éloigné des résultats expérimentaux qu’il ne l’était pour les configurations à rainure centré. Comme pour la configuration C10, le débit de fuite du modèle Reynolds est une fonction croissante de ε . La variation du débit de fuite en fonction de ε déterminé par le modèle ‘Bulk Flow’ semble être plus conforme avec les résultats expérimentaux. Il apparait cependant une variation assez brusque du débit de fuite qui n’est pas observée expérimentalement. Cette variation se répercute sur la température représentée sur la Figure V.20. Des analyses tout à fait similaires sur les forces (Figure V.21, Figure V.22) et sur le débit (Figure V.23) peuvent être faites pour la configuration C12. Cependant, pour cette configuration, la force tangentielle déterminée avec le modèle ‘Bulk Flow’ avec RP est plus proche des résultats expérimentaux que ceux obtenus avec Gümbel (Figure V.22). Le débit de fuite représenté sur la Figure V.23 déterminé avec le modèle ‘Bulk Flow’ reste quasiment constant conformément au débit expérimental. La Figure V.24 montre que la température est cette fois plus importante avec le modèle ‘Bulk Flow’. Ceci s’explique car le débit de fuite déterminé par le ‘Bulk Flow’ est significativement plus faible que celui déterminé par le modèle Reynolds. 167 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température Expérimental BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) BF (Gümbel) Reynolds C08P05T120 4000 2000 Force radiale [N] 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 -2000 -4000 -6000 -8000 -10000 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.17 : Force radiale en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C08 C08P05T120 0 -2000 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 Force tangentielle [N] -4000 -6000 -8000 -10000 -12000 Expérimental BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) BF (Gümbel) Reynolds -14000 -16000 -18000 -20000 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.18 : Force tangentielle en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C08 168 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température Expérimental BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) BF (Gümbel) Reynolds C08P05T120 Débit volumique de fuite [l/h] 25 20 15 10 5 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.19 : Débit volumique de fuite en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C08 C08P05T120 BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) BF (Gümbel) Reynolds Température moyenne [°C]. 210 195 180 165 150 135 120 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.20 : Température en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C08 169 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température C12P05T120 6000 4000 Force radiale [N] 2000 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 -2000 Expérimental BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) BF (Gümbel) Reynolds -4000 -6000 -8000 -10000 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.21 : Force radiale en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C12 C12P05T120 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 Force tangentielle [N] -2000 -4000 -6000 -8000 -10000 Expérimental BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) BF (Gümbel) Reynolds -12000 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.22 : Force tangentielle en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C12 170 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température C12P05T120 Expérimental BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) BF (Gümbel) Reynolds 45 Débit volumique de fuite [l/h] 40 35 30 25 20 15 10 5 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.23 : Débit volumique de fuite en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C12 C12P05T120 BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) BF (Gümbel) Reynolds Température moyenne [°C]. 210 195 180 165 150 135 120 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.24 : Température en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C12 171 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température 3. Influence de la pression d’alimentation Dans cette partie, l’influence de la pression d’alimentation est présentée pour les configurations C10, C08 et C12. La configuration C20 a été testée expérimentalement pour une unique pression d’alimentation, c’est pourquoi elle ne figure pas dans les résultats suivants. D’après la littérature, par exemple les mesures de Walton et al [35], l’augmentation de la pression d’alimentation a pour effet d’atténuer la cavitation. La baisse de la force radiale due à la cavitation intervient alors pour des rayons d’orbites plus importants. Cette analyse n’est cependant pas complètement vérifiée par les résultats expérimentaux de la configuration C10 présentés sur la Figure V.25. La force radiale déterminée numériquement est conforme avec l’analyse de Walton, ce qui explique les écarts entre les résultats numériques et expérimentaux observés sur la Figure V.25. Pour les configurations C08 et C12 présentées sur la Figure V.26 et la Figure V.27, la force radiale mesurée expérimentalement vérifie bien l’analyse de Walton et les résultats numériques montre la même influence de la pression d’alimentation. Cependant, comme discuté plus en amont, l’effet de la cavitation semble sous estimé par le modèle utilisant une viscosité de dilatation de surface supérieure à la valeur par défaut. La force tangentielle expérimentale présentée sur la Figure V.28, Figure V.29 et Figure V.30 semble diminuée avec la pression d’alimentation alors qu’il apparait néanmoins numériquement que la pression d’alimentation a une faible influence. L’influence de la pression d’alimentation sur le débit de fuite présenté sur les trois dernières Figures (Figure V.31, Figure V.32 et Figure V.33), est en accord avec les résultats expérimentaux, le débit de fuite augmente avec la pression d’alimentation. 172 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température C10T120P_ 4000 3000 Force radiale [N] 2000 1000 0 0.1 -1000 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 P03 BF (RP, κ = 0.001 Ns/m) P05 BF (RP, κ = 0.001 Ns/m) P10 BF (RP, κ = 0.001 Ns/m) P03 Expérimental P05 Expérimental P10 Expérimental -2000 -3000 -4000 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.25 : Influence de pression d’alimentation sur la force radiale pour la configuration C10 C08T120P_ 4000 3000 Force radiale [N] 2000 1000 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 -1000 -2000 -3000 -4000 P03 BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) P05 BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) P10 BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) P03 Expérimental P05 Expérimental P10 Expérimental -5000 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.26 : Influence de pression d’alimentation sur la force radiale pour la configuration C08 173 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température C12T120P_ P03 BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) P05 BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) P10 BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) P03 Expérimental P05 Expérimental P10 Expérimental 7000 6000 Force radiale [N] 5000 4000 3000 2000 1000 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 -1000 -2000 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.27 : Influence de pression d’alimentation sur la force radiale pour la configuration C12 C10T120P_ 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 Force tangentielle [N] -1000 -2000 -3000 -4000 -5000 P03 BF (RP, κ = 0.001 Ns/m) P05 BF (RP, κ = 0.001 Ns/m) P10 BF (RP, κ = 0.001 Ns/m) P03 Expérimental P05 Expérimental P10 Expérimental -6000 -7000 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.28 : Influence de pression d’alimentation sur la force tangentielle pour la configuration C10 174 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température C08T120P_ 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 Force tangentielle [N] -2000 -4000 -6000 -8000 -10000 P03 BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) P05 BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) P10 BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) P03 Expérimentale P05 Expérimentale P10 Expérimentale -12000 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.29 : Influence de pression d’alimentation sur la force tangentielle pour la configuration C08 C12T120P_ 0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 Force tangentielle [N] -1000 -2000 -3000 -4000 -5000 -6000 -7000 P03 BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) P05 BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) P10 BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) P03 Expérimental P05 Expérimental P10 Expérimental -8000 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.30 : Influence de pression d’alimentation sur la force tangentielle pour la configuration C12 175 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température P03 BF (RP, κ = 0.001 Ns/m) P05 BF (RP, κ = 0.001 Ns/m) P10 BF (RP, κ = 0.001 Ns/m) P03 Expérimental P05 Expérimental P10 Expérimental C10T120P_ 20 Débit volumique de fuite [l/h] 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.31 : Influence de pression d’alimentation sur le débit de fuite pour la configuration C10 P03 BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) P05 BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) P10 BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) P03 Expérimental P05 Expérimental P10 Expérimental C08T120P_ Débit volumique de fuite [l/h] 25 20 15 10 5 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.32 : Influence de pression d’alimentation sur le débit de fuite pour la configuration C08 176 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température C12T120P_ P03 BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) P05 BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) P10 BF (RP, κ = 0.003 Ns/m) P03 Expérimental P05 Expérimental P10 Expérimental Débit volumique de fuite [l/h] 35 30 25 20 15 10 5 0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 ε (Rayon orbite relatif) Figure V.33 : Influence de pression d’alimentation sur le débit de fuite pour la configuration C12 4. Conclusion et bilan des résultats Ce dernier chapitre a été consacré à la validation du code de calcul en vue d’une utilisation industrielle, l’objectif étant de déterminer les forces radiale et tangentielle ainsi que le débit de fuite. Le modèle de cavitation basé sur l’équation de Rayleigh-Plesset a présenté des phénomènes d’instabilités numériques, en particulier pour les configurations à rainure excentrée. Ces instabilités se traduisant par des oscillations sur les forces ont été dépassées en augmentant la viscosité de dilatation des bulles. Il faut bien préciser que ces oscillations n’ont pas été observées sur la mesure temporelle du rayon des bulles et ne semblent pas être lié à l’équation de RP en elle-même. L’utilisation du modèle RP a aussi impliqué d’important temps de calcul pour les forts rayons d’orbite. Ces temps de calculs peuvent s’avérer être incompatibles avec les objectifs industriels. Ainsi, un autre modèle très simplifié basé sur les conditions de Gümbel a été proposé comme alternative. Avec ce modèle, les temps de calculs restent tout à fait acceptable (inférieurs à 1 heure). Les résultats obtenus avec le modèle ‘Bulk Flow’ ont été comparés avec ceux obtenus avec le modèle Reynolds développé lors des précédents travaux effectués par Defaye en 2006 [55]. Les améliorations du nouveau modèle sont très nettes et sont effectives à la fois sur les forces 177 Chapitre V. Forces, débit de fuite et température et le débit de fuite dans la quasi-totalité des configurations testées. L’influence de la pression d’alimentation a aussi été observée sur les forces et le débit et les résultats numériques sont en accord avec les résultats expérimentaux pour la force radiale et le débit de fuite. En conclusion, le nouveau modèle basé sur les équations du ‘Bulk Flow’ donne clairement de meilleurs résultats en comparaison avec les résultats expérimentaux que le précédent modèle basé sur l’équation de Reynolds. 178 Chapitre VI. Conclusion générale et perspectives Chapitre VI. Conclusion générale et perspectives Le progrès technologique demande une évolution constante des problématiques scientifiques et nécessite parfois une remise en cause des hypothèses de modélisations utilisées habituellement. La Lubrification n’échappe pas à cette règle et de nombreuses situations industrielles s’écartent de plus en plus des domaines de validité considérés jusqu’alors. L’équation de Reynolds, couramment utilisée en Lubrification, n’est valable que pour les écoulements purement visqueux. Les effets d’inertie de l’écoulement ont pu être longtemps négligés dans le SFD, mais leur modélisation devient de plus en plus indispensable. Malgré plusieurs tentatives, l’équation de Reynolds n’a pas pu être adaptée aux écoulements inertiels. Les équations du ‘Bulk Flow’ sont une alternative au calcul CFD complet pour la prise en compte des effets d’inertie. Du point de vue mathématique, ces équations sont très proches des équations Navier Stokes et nécessitent des méthodes numériques de résolution similaires. Cependant, avec ces équations, la prise en compte de la turbulence dans les films minces et des effets non stationnaires est facilitée. En effet, l’utilisation des lois de Hirs permet facilement d’inclure les effets de la turbulence sans passer par un modèle générale plus complexe. De même, les effets non stationnaires sont inclus dans la variation temporelle de l’épaisseur du film et un maillage déformable n’est alors pas nécessaire. La validité des équations du ‘Bulk Flow’ est néanmoins basée sur certaines hypothèses simplificatrices dont la principale est de supposer une influence négligeable des effets d’inertie sur le profil de vitesse. Certains travaux ont considéré Re * ≈ 20 comme étant une limite de validité de cette hypothèse. Dans les présents travaux, des comparaisons de champs de pression obtenus avec le modèle ‘Bulk Flow’ et avec un calcul CFD ont effectivement assez bien représenté cette limite de validité. Il a semblé cependant, qu’en termes de force, cette limite de validité pouvait être repoussée d’avantage. Les écarts assez nettes observés sur le champ de pression à Re * = 50 se sont avérés moins significatifs sur les efforts associés. 179 Chapitre VI. Conclusion générale et perspectives La cavitation est une des problématiques très largement étudiées en Lubrification. Les premiers modèles sont apparus dans les années 30 et ont été revus et améliorés par la suite. Cependant, la majorité des modèles de cavitation utilisée en Lubrification sont basés sur une approche mathématique occultant la physique réelle du phénomène. De plus, ces modèles ont été conçus dès le départ pour être couplés à l’équation de Reynolds et ne sont pas adaptés aux équations du ‘Bulk Flow’. De par son extrême simplicité, le modèle Gümbel peut néanmoins être utilisé pour une estimation des forces et des débits sans tenir compte de la cavitation dans la résolution numérique. Ce modèle est donc non conservatif et ne permet pas une modélisation physique rigoureuse du couplage entre l’inertie et la cavitation. Une étude théorique approfondie de la cavitation a ainsi été effectuée pour permettre une meilleure compréhension du phénomène et le développement d’un modèle plus physique. Le modèle de cavitation de vapeur ainsi obtenu est conservatif et permet de prendre en compte le comportement dynamique des bulles représenté par l’équation de Rayleigh-Plesset. Ce modèle a permis d’obtenir le pic de tension ( Pabs ≤ 0 ) observé expérimentalement dans les SFD. De plus, un pic de pression situé au niveau de la phase de collapse des bulles de vapeur a également été observé qui a été confirmé expérimentalement [4] et qui s’est avéré être lié au couplage entre inertie et cavitation. L’équation de RP ne peut cependant être utilisée que sous certaines hypothèses simplificatrices. Tout d’abord, l’écoulement est supposé homogène pour ne permettre aucun mouvement relatif entre la bulle et le liquide. Chaque bulle est considérée sphérique et entourée par un liquide infini et incompressible durant toute son évolution. Le modèle n’est donc à priori plus valide lorsque le rayon de la bulle devient supérieur à l’épaisseur locale du film. Dans ce cas, la bulle atteint les parois et une autre approche de modélisation doit être envisagée. Afin de permettre une utilisation industrielle du modèle, les systèmes d’alimentation et d’étanchéité ont dû être pris en compte. Une modélisation assez précise de ces systèmes a été proposée en tenant compte, en autre, de la discontinuité du film mince induit par la rainure, du diamètre des orifices et de la taille des embrèvements des segments. Les forces et les débits obtenus avec le nouveau modèle numérique ont ensuite été comparés avec des données expérimentales. Les résultats se sont avérés beaucoup plus concluants que ceux obtenus avec le précédent modèle basé sur l’équation de Reynolds [55]. En perspective, le modèle peut être amélioré par une prise en compte plus fine de la dynamique de la bulle en incluant explicitement l’effet du confinement dans l’équation de RP. 180 Chapitre VI. Conclusion générale et perspectives De plus, une prise en compte de l’ingestion d’air pour un SFD ouvert à partir d’une équation de transport de la fraction volumique de gaz pourrait aussi être incluse. 181 ANNEXE A. PROCEDURE D’INTERPOLATION SPECIALE ANNEXE A. PROCEDURE D’INTERPOLATION SPECIALE Pour des raisons de clarté, une nouvelle notation indicielle est introduite. Tout d’abord, les termes faisant référence à l’itération temporelle antérieure sont affectés de l’exposant ‘(n)’ (les parenthèses ont simplement pour objectif d’améliorer la lisibilité). De manière analogue avec les notations déjà introduites au Chapitre III, les termes avec l’exposant (-1) font référence à l’itération SIMPLE précédente. Un changement d’indice supplémentaire est nécessaire car l’équation discrétisée devra être transportée sur les volumes adjacents. Cette nouvelle notation est décrite par les exemples suivants : U NP est la vitesse au nord du volume P qui est égale à la vitesse en P du volume nord, notée U PN . a PP est le coefficient a P du volume P et a PN est le coefficient a P du volume nord tel que : a PN = ∑ a iN avec i = {N , S , E ,W } ou i = {N , S , E ,W , H } (si présence d’orifices). i Alors que a NP est le coefficient nord du volume P, a PN ≠ a NP . Les indices peuvent donc être permutés sauf pour les coefficients du système où le sens à une réelle importance. Avec ces notations, il vient les relations discrétisées suivantes : 1 U PP = (1 + rV )a PP U N P 1 = (1 + rV )a PN VPP P P a U − ∑i i i (1 + r )a P V P P (SU ϑ ) p (ρHϑU ) p rV U pP ∂P + P + + P (1 + rV ) ∂x P (1 + rV )a P a P (1 + rV )δ t P (n) P N (SU ϑ ) p (ρHϑU ) p rV U pN VPN ∂P − + + + (1 + rV )a PN ∂x P (1 + rV )a PN a PN (1 + rV )δ t (1 + rV ) N ∑a N i U i N i ( −1) N (n) (A.1) ( −1) (A.2) Avec : (SU )PP = −(τ Sx ) p − (τ Rx )P , (SU )P = −(τ Sx ) p − (τ Rx )P P P N N N (A.3) Et : V PP = H PP δx PP δz PP , V PN = H PN δx PN δz PN (A.4) 183 ANNEXE A. PROCEDURE D’INTERPOLATION SPECIALE Pour le moment, le maillage est considéré à pas constant. En introduisant : ~ U PP = ~ U PN = rV U pP (SU ϑ )PP (ρHϑU )PP + + + (1 + rV )a PP a PP (1 + rV )δ t (1 + rV ) ( n) 1 (1 + rV )a PP ∑a 1 (1 + rV )a PN ∑a P i U P i i ( −1) (A.5) ( −1) (SU ϑ )PN (ρHϑU )PN rV U PN + + + (1 + rV )a PN a PN (1 + rV )δ t (1 + rV ) (n) N i i U N i (A.6) Les équations précédentes se réécrivent : ~ U = U PP − V PP ∂P P (1 + rV )a P ∂x P (A.7) ~ = U PN − V PN ∂P N (1 + rV )a P ∂x P (A.8) P P P U N P N La vitesse sur la face nord du volume P s’écrit : U nP = ( 1 P U P + U PN 2 ) (A.9) Ce qui donne : VPP ~ U nP = U nP − (1 + r )a P V P P ∂P ∂x P n (A.10) Avec : ( 1 ~ ~ ~ U nP = U PP + U PN 2 ) (A.11) Et : VPP (1 + r )a P V P P 1 VPP ∂P = P ∂x P n 2 (1 + rV )a P VPN ∂P ∂P + N ∂x P (1 + rV )a P ∂x P P N (A.12) Pour le moment, aucune modification n’a été effectuée. La relation (A.10) donne la vitesse sur la face nord du volume P. Rhie et Chow donne une autre expression de cette vitesse. Pour mieux comprendre le principe de Rhie et Chow, il faut s’inspirer d’un maillage décalé représenté sur la Figure A. 1. 184 ANNEXE A. PROCEDURE D’INTERPOLATION SPECIALE M2 P(M2) n w P(M1) e s M1 Figure A. 1 : Maillage décalé Le maillage M2 est un maillage décalé par rapport au maillage M1 où est définie la pression. Dans le maillage M2, la vitesse au centre du volume s’écrit de la manière suivante : (U ) P M2 p ( ) ~ = U pP M2 P V PP ∂P − (1 + r )a P ∂x P V P M2 (A.13) Or : ∂P P ∂x P M2 VPP P (1 + rV )a P ∂P P = ∂x n M2 (U~ ) ~ = U nP (U ) = U nP P M2 P P M2 p M1 (A.14) VPN 1 VPP = + 2 (1 + rV )a PP (1 + rV )a PN ( ) M1 = ( 1 ~P ~N UP +UP 2 M1 VPP = P (1 + rV )a P M1 n ) M1 (A.15) (A.16) ( ) M1 (A.17) Donc en reprenant terme à terme l’équation (A.13) se réécrit comme suit : (U ) P M1 n ( ) ~ = U nP M1 M1 VPP − P ( 1 + r ) a V P n ∂P P ∂x n M1 (A.18) 185 ANNEXE A. PROCEDURE D’INTERPOLATION SPECIALE Ainsi l’équation (A.10) défini sur le maillage M1 de la pression s’écrit de la manière suivante : VPP ~ U = U nP − P (1 + rV )a P P n ∂P n ∂x n P (A.19) Cette écriture est la nouvelle interpolation de la vitesse sur la face du volume introduite par Rhie et Chow. Dans le cas général où le maillage est à pas variable, les expressions sur les faces sont déterminées de la manière suivante : ( ) ~ ~ ~ U nP = I nPU NP + 1 − I nP U PP (A.20) Avec : ( )( I nP = xnP − xPP / xNP − xPP ) (A.21) De manière générale, une quantité A définie sur la face nord du volume est déterminée de la manière suivante : (A ) P P n ( ) = I nP ANP + 1 − I nP APP (A.22) En injectant la relation (A.20) dans (A.19) il vient : VPP ~ ~ U = I U NP + 1 − I nP U PP − P (1 + rV )a P P n ( P n ) ∂P n ∂x n P (A.23) Or, d’après (A.7) et (A.8) il vient : ~ U pP = U pP + VPP ∂P P (1 + rV )a P ∂x P (A.24) ~ U PN = U PN + VPN ∂P N (1 + rV )a P ∂x P (A.25) P N En injectant ces relations dans (A.23), il vient finalement après quelques calculs : U =U P n P n P P VPP ∂P VP + − (1 + r )a P ∂x P (1 + r )a P V P V P n ∂P n ∂x n P (A.26) En supposant de plus : 186 ANNEXE A. PROCEDURE D’INTERPOLATION SPECIALE P VPP VPP ∂P = P (1 + r )a P ∂x P V P n (1 + rV )a P P ∂P n ∂x P n (A.27) L’interpolation de Rhie et Chow sur la face nord s’écrit finalement de la manière suivante : U =U P n V PP − P (1 + rV )a P P n P ∂P P ∂P − ∂x ∂x P n n n (A.28) La relation modifiée de Majumdar est obtenue en enlevant les termes de relaxations des relations (A.5) et (A.6), ce qui donne les nouvelles relations suivantes : 1 ~ U pP = P aP ∑a 1 ~ U PN = N aP ∑a P i U + P i (SU ϑ )PP (ρHϑU )PP N i U N i + i + a PP i (n) (SU ϑ )PN (ρHϑU )PN + a PN (A.29) a PP δ t (n) (A.30) a PN δ t Avec les expressions des vitesses discrétisées générales (A.1) et (A.2), il vient les relations suivantes : V P ∂P ( −1) ~ U pP = (1 + rV )U pP + PP − rV U PP a P ∂x P (A.31) V N ∂P ( −1) ~ U pN = (1 + rV )U pN + PN − rV U PN a P ∂x P (A.32) P N L’interpolation de Rhie et Chow (A.19) est sous relaxée, ce qui donne l’interpolation de Majumdar : P (1 + rV )U = U~nP − VPP ∂P + rV U nP ( −1) a P n ∂x n P P n (A.33) Ainsi en combinant les relations (A.20), (A.31) et (A.32) et en injectant dans (A.33), il vient : P VPN ∂P P V P ∂P (1 + rV )U = I U (1 + rV ) + 1 − I U (1 + rV ) + I N + 1 − I n P a P ∂x P a P ∂x P P n P n ( N P − rV I U P n N ( −1) n ( P n ) ) N P P − 1 − I rV U P n P n P ( −1) n V P − PP aP ( ) P ∂P ( −1) + rV U nP n ∂x n P 187 ANNEXE A. PROCEDURE D’INTERPOLATION SPECIALE Ce qui donne : ( VPP ∂P P − rV U PP ( −1) U nP = U nP + P (1 + r )a ∂x P 1 + rV P n ) − (1 +Vr )a n ∂P r ( −1) + V U nP n ∂x n 1 + rV P P P P P En réutilisant l’hypothèse (A.27), la modification de Majumdar de l’interpolation de Rhie et Chow sur la face nord s’écrit ainsi : U =U P n V PP − P (1 + r )a P P n P ∂P P ∂P r − + V n ∂x n ∂x P n 1 + rV ( ) U P ( −1) − U P ( −1) P n n (A.34) Pour obtenir la modification de Choi, la démarche à celle de Majumdar. Les termes de relaxation et les termes non stationnaires sont enlevés des relations (A.5) et (A.6), ce qui donne les relations suivantes : 1 ~ U pP = P aP ∑a 1 ~ U PN = N aP ∑a P i U + P i (SU ϑ )PP i N i U N i + i (A.35) a PP (SU ϑ )PN (A.36) a PN Avec les expressions des vitesses discrétisées générales (A.1) et (A.2), il vient les relations suivantes : VP ~ U pP = (1 + rV )U pP + PP aP ( ρ Hϑ U ) P ∂P P ( −1) − − rV U P a PP δ t ∂x P P P (n) (A.37) ( ρ Hϑ U ) P V N ∂P ( −1) ~ U pN = (1 + rV )U pN + PN − rV U PN − a P ∂x P a PN δ t N N (n) (A.38) L’interpolation de Majumdar (A.33) peut être écrite avec le terme non stationnaire, ce qui donne l’interpolation de Choi : (1 + rV )U P n P ( ρ Hϑ ) P ( n ) ~ P V PP ∂P P ( −1) P = U n − P + rV U n + P ∂ x a a δ t P P n n U P (n) n n (A.39) Ainsi en combinant les relations (A.20), (A.37) et (A.38) et en injectant dans (A.39), il vient : 188 ANNEXE A. PROCEDURE D’INTERPOLATION SPECIALE (1 + rV )U P n V N ∂P V P ∂P = I U (1 + rV ) + 1 − I U (1 + rV ) + I PN + 1 − I nP PP a P ∂x P a P ∂x P P n ( N P − rV I U P n −I P n N ( −1) n ( P n − 1− I (ρHϑU )Np a PN δ t (n) P n ) N P P )r U V ( − 1− I P n P n P ( −1) n ) V P − PP aP (ρHϑU )Pp a PP δ t ( ) P ∂P ( −1) + rV U nP n ∂x n P (n) (ρHϑ )P ( n ) P + a PP δ t U P (n) n n Ce qui donne : U =U P n P n VPP + (1 + r )a P P ( ) ( P r ∂P P ( −1) − V UP ∂x P n 1 + rV ρHϑU P P ( n ) P P − P (1 + r )a P δ t ) n VPP − P (1 + r )a P ∂P r ( −1) + V U nP n ∂x n 1 + rV P (ρHϑ )P ( n ) P U P ( n) + P (1 + r )a δ t n P n n En réutilisant l’hypothèse (A.27) et l’hypothèse suivante : ( ) ρHϑU P P ( n ) P P (1 + r )a P δ t P (ρHϑ )P ( n ) P U P (n) = P P (1 + r )a P δ t n n ( ) n Ainsi la nouvelle interpolation de Rhie et Chow sur la face nord avec modification de Majumdar et de Choi s’écrit finalement : U =U P n P n V PP − P (1 + r )a P P ∂P P ∂P r − + V n ∂x n ∂x P n 1 + rV ( ( ) U P ( −1) − U P ( −1) P n n ) ( ρ Hϑ ) P ( n ) P U P ( n ) − U P ( n ) + P n P (1 + r )a P δ t n n Cette relation peut être généralisée sur toutes les faces. La procédure de Rhie et Chow est effectuée après l’étape de prédiction. En reprenant les notations d’origine définies dans Chapitre III, les prédictions de vitesse interpolée sur les faces s’écrivent ainsi comme suit : 189 ANNEXE A. PROCEDURE D’INTERPOLATION SPECIALE [ ∂P * ∂P * ( −1) r + V U i( −1) − U i − U = U i − Ai ∂x i ∂x i 1 + rV * i * [ + Bi U in − U i n ] ] [ ∂P * ∂P * ( −1) r + V Wi ( −1) − Wi − Wi = Wi − Ai ∂z i ∂z i 1 + rV * * [ + Bi Wi n − Wi n (A.40) ] ] (A.41) Avec : (ρHϑ )n Bi = P ( 1 + r ) a δ t V P i (A.42) 190 ANNEXE B. DISCONTINUITES A LA RAINURE ANNEXE B. DISCONTINUITES A LA RAINURE La Figure B.1, montre une cellule de discrétisation prévue avec une structure de données appropriée pour prendre en compte des discontinuités sur les faces ‘est’ et ‘west’ de la maille P. Le fluide sort du volume P à travers une face d’épaisseur H Pe , il rentre dans le volume E à travers une face d’épaisseur H Ew . Les hauteurs H Pe et H Ew ne sont pas égales et leur différence est égale à la profondeur de la gorge. D’un point de vue numérique, l’épaisseur de film sur les faces d’un volume contenant une face de discontinuité devra être évaluée de manière particulière. Par exemple, dans le cas représenté par la figure précédente, l’épaisseur du film sur la face ‘Est’ du volume ‘P’ sera déterminée par extrapolation à partir des valeurs de H sur les nœuds précédents. L’épaisseur du film sur la face ‘West’ du nœud ‘E’ sera déterminée par interpolation des valeurs sur les nœuds suivants. L’utilisation d’une extrapolation (cubique) a pour objectif de garder la possibilité de traiter des cas où l’axe rotor n’est pas parfaitement aligné avec l’axe du stator. δxN PN U PN N WN U U n, Wn Uw WWe UW δxP PW WW e W P Uw w w P W P P w P P Pn UP U WP e P P P W w PPP P U P s e W Pe P P Ue WEw Ue WPe w E P UE WE PE Ws Ps δxS PUS δ zW PS WS δ zE δ zP Figure B.1 : Cellule de discrétisation en présence de discontinuité 191 ANNEXE B. DISCONTINUITES A LA RAINURE La continuité du débit massique à l’interface de discontinuité ‘est’ du volume P s’écrit : m& Pe = m& Ew ⇒ ρ e H Pe WPe = ρ e H EwWEw (B.1) Avec cette modélisation, la conservation du débit définie précédemment donne finalement : H Pe WPe = H EwWEw (B.2) En terme de prédiction correction, la continuité du débit sur la face de discontinuité s’exprime comme suit : ′ ′ * H Pe WPe − H Ew WEw = − ∆(HW )e (B.3) ∆ (HW )e = H Pe (WPe ) − H Ew (WEw ) (B.4) ( ) ( ) * * * Les valeurs de prédiction et de correction sont exprimées comme il suit : ( ) * (W ) e − PP* 1 e PP ˆW = EXTRAPOL a W + S A − ∑ I I I P δz P 2 a I (1 + rV ) I I =W −1,W , P (W ) * w 1 w PE − PE ˆW a W S A = EXTRAPOL + − ∑ I I I E δz E 2 a I (1 + rV ) I I = E , E +1, E + 2 e * P w * E ′ ( ) (W ) = − A e P (B.5) e P (P )′ − P′ , (W )′ = − A δz 2 e P P w E w E P ( )′ PE′ − PEw δz E 2 APe = EXTRAPOL[ AI ]I =W −1,W , P , AEw = EXTRAPOL[ AI ]I = E ,E +1,E +2 * (B.6) (B.7) (B.8) Les valeurs de prédiction sur la face commune sont calculées en utilisant une procédure d’interpolation spéciale. La fonction EXTRAPOL montre que seules des informations à gauche ou à droite de la discontinuité sont utilisées pour le calcul des vitesses sur la face commune. Le gradient de pression est exprimé différemment dans les deux cellules, en utilisant des dérivées à gauche et à droite, respectivement. Cette procédure d’extrapolation spéciale a l’avantage de préserver la décomposition en valeurs de prédiction et valeurs de correction tout en évitant la dérivée de pression à travers la discontinuité. La continuité du débit massique à travers la discontinuité s’écrit alors : ′ ′ * − c~Pe PPe + c~Pe PP′ = −c~Ew PE′ + c~Ew PEw − ∆ (HW )e ( ) ( ) (B.9) 192 ANNEXE B. DISCONTINUITES A LA RAINURE Ae H e Aw H w c~Pe = cPe H Pe = P P , c~Ew = cEw H Ew = E E δz P 2 δz E 2 (B.10) ( )′ et (P )′ . Le but est de formuler une équation pour Ceci est une première équation pour PPe w E ( )′ les corrections de pression. Pour ceci, il faut éliminer PPe ( )′ et PEw en les exprimant en fonction de PP′ et PE′ . Une deuxième équation est obtenue à partir de l’équation de Bernoulli généralisée à travers la face qui porte la discontinuité. ρ e (WPe ) 2 P +ς e P e P ρ e (WEw ) 2 = P +ς w E 2 w E (B.11) 2 Cette équation peut être écrite directement en utilisant les valeurs de prédiction et de correction. ′ (P ) + (P ) + ς e * P e P ρ Pe (WPe ) *2 e P 2 + ς Pe ρ Pe (W ′ ′ ) (W ) = (P ) + (P ) + ς e * P e P w * E w E ρ Ew (WEw ) *2 w E 2 * ′ + ς Ew ρ Ew (WEw ) (WEw ) où : (P )′ + ς e P e P ∆P = (P * ) +ς e * P * e ′ ρ Pe (WPe ) *2 e P ′ 2 ′ e P − (P e P e P δz P 2 * ) −ς w * E (P )′ − P′ ( ) = −A mais W ′ ρ Pe (WPe ) (WPe ) = (PEw ) + ς Ew ρ Ew (WEw ) (WEw ) − ∆Pe* P ρ Ew (WEw ) (B.12) *2 w E ′ ( ) et W w E (B.13) 2 ′ PE′ − PEw = −A . Il résulte alors une deuxième δz E 2 w E ( ) équation linéaire : (1 − d )(P )′ + d e P e P ′ P′ = (1 + d Ew )(PEw ) − d Ew PE′ − ∆Pe* e P P (B.14) où : ( ) δzA d Pe = ς Pe ρ Pe WPe * e P P ( ) = ς Pe ρ Pe WPe cPe * 2 (B.15) 193 ANNEXE B. DISCONTINUITES A LA RAINURE ( ) δzA d Ew = ς Ew ρ Ew WEw w E * * 2 E ( ) = ς Ew ρ Ew WEw cEw (B.16) La solution du système linéaire (B.9) et (B.14) est: ( ) (B.17) (P ) ePe 1 − d Pe * = e P + 1 − e PE + e ∆P + ∆(HW )e e ~ cP ( ) (B.18) eEw = c~Ew 1 + d Ew c~Pe + 1 − d Pe c~Ew (B.19) c~Pe 1 + d Ew c~Pe + 1 − d Pe c~Ew (B.20) (P )′ = (1 − e )P ′ + e e P w E w E ′ ePe = e P P ′ ( ( ew 1 + d w ′ * P − eEw ∆Pe* + E ~ w E ∆ (HW )e cE w E E P ( e P ) ) ( ) ′ e P * e ) ( ) Les corrections de pression sur la discontinuité sont maintenant exprimées en fonction des corrections de pression définies aux centres des cellules. Ceci permet d’écrire les corrections des vitesses et une nouvelle équation en corrections de pressions est obtenue. Quand la face ‘est’ de la cellule coïncide avec l’interface de la discontinuité le système linéaire est : bˆP PP′ = ∑ bˆ P ′ + Sˆ I I = E ,W , N , S I cont . P ~ 1+ dw * SˆPcont . = S Pcont. − bˆE ∆Pe* + bˆE ~ w E ∆ (HW )e cE bˆP = ∑ bˆ I I = E ,W , N , S où bˆI = bI pour I = W , N , S (B.21) (B.22) (B.23) e cP 67 8 c~Pe 67 8 e AP w e e w e e ˆ bE = bE eE = ρ P H δx ⋅ e = ρ P cP H Pe δxP ⋅ eEw δz P 2 P P E 1442443 (B.24) bE La nouvelle équation de correction de pression est similaire à la précédente exceptant le terme source et le terme b̂E qui correspond à la face de la cellule portant la discontinuité. Les relations (B.23) montrent que les règles exprimant le caractère elliptique du champ de 194 ANNEXE B. DISCONTINUITES A LA RAINURE pression ont été préservées. L’équation (B.21) préserve aussi son caractère de relation de correction (les valeurs des corrections de pression tendent vers zéro avec la convergence) car ( ) * les termes source supplémentaires − bˆE ∆Pe* + bˆE 1 + d Ew c~eW ∆(HW )e introduits par la discontinuité tendent vers zéro quand les vitesses des deux cotés de la face sont égales et quand l’équation de Bernoullli est satisfaite. Une procédure similaire est développée quand la face ‘west’ de la cellule P coïncide avec l’interface de discontinuité. bˆP PP′ = ∑ bˆ P ′ + Sˆ I I = E ,W , N , S I cont . P (B.25) ~ 1− de * SˆPcont . = S Pcont . + bˆW ∆Pw* + bˆW ~ e W ∆ (HW )w cW bˆP = ∑ bˆ I I = E ,W , N , S (B.26) où bˆI = bI pour I = E , N , S (B.27) w cP 67 8 c~Pw 67 8 w A bˆW = bW eWe = ρ Pw P H PwδxP ⋅ eWe = ρ Pw cPw H Pw δxP ⋅ eWe δz P 2 144 2443 (B.28) bE où une permutation des indices est nécessaire. Par exemple : Ae H e c~We = cWe H We = W W δzW 2 (B.29) ( ) δzA dWe = ς We ρWe WWe e W * W ∆P = (P ) +ς e * W * w ( ) = ς We ρWe WWe cWe * 2 ρWe (WWe ) *2 e W 2 − (P ) −ς w * P (B.30) ρ Pw (WPw ) *2 w P 2 (B.31) ∆ (HW )w = H We (WWe ) − H Pw (WPw ) (B.32) c~We e = (1 + d Pw )c~We + (1 − dWe )c~Pw (B.33) * e W * * 195 ANNEXE B. DISCONTINUITES A LA RAINURE Après avoir résolu l’équation de correction de pression modifiée, les étapes de correction sont les mêmes que pour l’algorithme SIMPLE classique présenté dans le Chapitre III. La seule exception est le fait que les vitesses sur les faces de la cellule qui coïncident avec les discontinuités ne sont pas interpolées entre les valeurs nodales mais sont corrigées selon les relations (B.7). Les pressions sur les faces qui portent des discontinuités sont sous-relaxées et sont corrigées conformément aux relations (B.17) - (B.18). 196 ANNEXE C. ORIFICES D’ALIMENTATION ANNEXE C. ORIFICES D’ALIMENTATION Pour un volume de contrôle alimenté avec un orifice, les conditions aux limites sur la vitesse radiale V y deviennent : (V ) =0 (V ) = Avec : DH ∂H ∂H = + (V x ) y = H + ∂H (V z ) y = H ∂t ∂x Dt ∂z y y =0 y y=H (V ) orif y y=H (C.1) DH orif + (V y )y = H Dt (C.2) (C.3) est la vitesse d’écoulement à l’orifice définie sur la face supérieure du volume de contrôle (comptée positivement dans le sens y). De plus, la présence de l’orifice implique une absence de parois et ainsi une absence de cisaillement au niveau de la paroi supérieure. Les équations du ‘Bulk Flow’ ont été exposées de manière détaillée dans le Chapitre III pour un volume de contrôle non alimenté par un orifice. Avec les remarques précédentes, les équations ‘Bulk Flow’ pour un volume alimenté par un orifice s’écrivent de la manière suivante : ∂ρU ² H ∂ρUWH ∂P ∂ orif + ρ (Vx )y = H (Vy )y = H = − H − τ Rx ∂t (ρUH ) + ∂x + ∂z ∂x ∂ρW ² H ∂ρUWH ∂P ∂ orif + + ρ (Vz )y = H (Vy )y = H = − H − τ Rz (ρWH ) + ∂z ∂x ∂z ∂t ∂ρUH ∂ρWH ∂ orif ∂t (ρH ) + ∂x + ∂z + ρ (Vy )y = H = 0 (C.4) D’après le système d’équations (C.4), la forme discrétisée des équations des moments sur un volume alimenté par un orifice est donnée par la relation suivante33, Ξ ∈ {U , W } : [ρHΞ 33 n +1 p ] − ρHΞ np ϑ p + [m& e Ξ e − m& w Ξ w + m& n Ξ n − m& s Ξ s + m& h Ξ h ] δ t = (S Ξ ) p ϑ p δ t n +1 n +1 (C.5) L’indice h fait référence à une grandeur définie sur la face supérieure du volume. 197 ANNEXE C. ORIFICES D’ALIMENTATION Avec : orif m& h = ρ ∫∫ (Vy )y = H dxdz (C.6) ϑ m& h est le débit de masse à l’orifice. La continuité du débit à l’interface orifice-film donne directement : m& h = ρVorif S orif (C.7) La variable Ξ sur les arêtes qui intervient dans les termes de convection est déterminée en tenant compte du sens de la vitesse normale. Une valeur à l’ordre 1 de précision est obtenue en considérant directement la valeur dans le volume amont : n +1 Ξ w n +1 Ξ e n +1 Ξ s n +1 Ξ n n +1 Ξ h ( )+Ξ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) 1 − SIGN Wwn+1 2 n +1 n +1 1 + SIGN We = ΞP 2 1 − SIGN U sn +1 = Ξ nP+1 2 n +1 n +1 1 + SIGN U n = ΞP 2 n +1 1 + SIGN Vorif = Ξ nP+1 2 = Ξ nP+1 1 + SIGN Wwn+1 2 n +1 n +1 1 − SIGN We + ΞE 2 1 + SIGN U sn+1 + Ξ nS+1 2 n +1 n +1 1 − SIGN U n + ΞN 2 n +1 1 − SIGN Vorif + Ξ nH+1 2 n +1 W (C.8) Ainsi, après calculs l’équation discrétisée s’écrit sous la forme : aP Ξ n +1 p + (m& n − m& s + m& e − m& w + m& h ) n +1 Ξ n +1 p = ∑a Ξ I I =W , S , E , N , H n +1 I + (S Ξ ϑ ) n +1 p + (ρHΞϑ )np δt (C.9) Avec : 198 ANNEXE C. ORIFICES D’ALIMENTATION aW a E a S a N a H 1 + SIGN (Ww ) = m& w 2 1 + SIGN (Ww ) = ρ w H wWwδx p 2 n +1 1 − SIGN (We ) = m& e 2 n +1 1 − SIGN (We ) = ρ e H eWe δx p 2 n +1 1 + SIGN (U s ) = m& s 2 n +1 1 + SIGN (U s ) = ρ s H sU s δz P 2 n +1 1 − SIGN (U n ) = m& n 2 n +1 1 − SIGN (Vorif ) = m& h 2 aP = ∑a I I =W , S , E , N , H + 1 − SIGN (U n ) = ρ n H nU nδz P 2 n +1 n +1 (C.10) n +1 1 − SIGN (Vorif ) = ρ PVorif S orif 2 n +1 (ρHϑ )np+1 (C.11) δt En intégrant l’équation de continuité, il vient la relation : (m& n − m& s + m& e − m& w + m& h )n +1 = − 1 [(ρHϑ )np+1 − (ρHϑ )np ] δt (C.12) L’équation discrétisée se réécrit de la manière suivante : aP Ξ n +1 p aP = = ∑a Ξ I I =W , S , E , N , H ∑a I I =W , S , E , N , H + n +1 I + (S Ξ ϑ ) n +1 p + (ρHϑ Ξ )np δt (ρHϑ )np (C.13) (C.14) δt En ajoutant le coefficient de sous relaxation, et en injectant les termes restant au second membre dans le terme source, la forme discrétisée finale s’écrit : (1 + rV )a P Ξ np+1 = ∑a Ξ n +1 I I I =W , S , E , N , H + (S Ξ ϑ ) p n +1 (C.15) Le terme source est défini comme suit (sans cisaillement à la paroi supérieure) : 199 ANNEXE C. ORIFICES D’ALIMENTATION n +1 (S ) n +1 Ξ P ∂P = − H − τ RX i ∂ X i P ( ) n +1 P n 1 (ρHϑ Ξ ) p + + a P rV Ξ np+1 ϑ p δ t (C.16) Pour la première équation des moments, Ξ = U , ce qui donne : (S U ) n +1 P n +1 1 ∂P n +1 = − H − (τ Rx )P + ϑp ∂x P (ρHϑU )np + a P rV U pn +1 δt (C.17) Pour la deuxième équation des moments, Ξ = W , ce qui donne : (S W ) n +1 P n +1 1 ∂P n +1 = − H − (τ Rz )P + ϑp ∂z P (ρHϑW )np + a P rV W pn +1 δt (C.18) Comme pour les volumes non alimentés par un orifice, la résolution du système linéaire obtenue se fera par la méthode de Gauss Seidel. La convergence sera effective lorsque l’erreur courante aura atteint un pourcentage imposé de l’erreur initiale. L’influence de l’orifice doit maintenant être incluse dans le processus de prédiction correction. L’équation de la vitesse à l’orifice est intégrée en temps en utilisant le schéma d’Euler implicite, ce qui donne la forme discrétisée suivante : n +1 Vorif = n +1 Pfilm − Pextn +1 δ yρ n +1 P n δt + Vorif (C.19) En introduisant la décomposition de la pression, P = P * + P ' , la relation discrétisée (C.19) peut se réécrire de la manière suivante (uniquement Pfilm dépend de P) : V n +1 orif (P ) = n +1 * film − Pextn+1 δyρ Pn +1 δt + V n orif (P ) + n +1 ' film δyρ Pn +1 δt (C.20) * Les effets de perte de charge sur Pfilm sont pris en compte dans la prédiction Pfilm avec les vitesses corrigées de l’itération SIMPLE précédente. L’équation (C.20) peut alors se réécrire comme suit : 200 ANNEXE C. ORIFICES D’ALIMENTATION V n +1 orif (P ) = n +1 * film − Pextn+1 δyρ Pn +1 n δt + Vorif + (P ) ' n +1 P n +1 P δyρ δt (C.21) Il convient ainsi de poser : (V * orif (V ' orif ) = (P ) n +1 * film n +1 − Pextn +1 δyρ Pn +1 ) = δ(Pyρ) ' n +1 P n +1 P n +1 n δt + Vorif δt (C.22) (C.23) Le volume étant alimenté par l’orifice, l’équation de continuité s’écrit de la manière suivante : (m& n − m& s + m& e − m& w + m& h )n +1 = − 1 [(ρHϑ )np+1 − (ρHϑ )np ] δt (C.24) Ainsi, pour l’étape de prédiction, la prédiction de vitesse à l’orifice est calculée par la relation (C.22) L’étape de correction est effectuée à partir de l’équation de continuité qui, pour un volume alimenté par un orifice, s’écrit : ∑ m& ' i i = w , s ,e , n , h =− ∑ m& * i i = w, s , e , n , h + Sˆ Pcont . (C.25) Donc, pour le volume contenant l’orifice, le coefficient diagonal se réécrit : bP = ∑b I I =W , S , E , N + δ tS orif δy (C.26) Les bI , I = {N , S , E , W } , sont inchangés. 201 ANNEXE D. ENCOCHES D’ÉVACUATION ANNEXE D. ENCOCHES D’ÉVACUATION De manière générale, l’équation de la vitesse moyenne dans l’encoche s’écrit : ρ Pext − Pfilm 2τ enc ∂Venc − = B gd Lenc H enc ∂t (D.1) B gd = 1 si l’encoche est sur le bord gauche et B gd = −1 si l’encoche est sur le bord droit. Cette équation est intégrée en temps en utilisant le schéma d’Euler implicite, ce qui donne la forme discrétisée suivante : n +1 Venc = B gd n +1 Pextn +1 − Pfilm +1 Lenc ρ nfilm n δ t + Venc − n +1 2τ enc δt +1 H enc ρ nfilm (D.2) La densité dans l’encoche est considérée égale à la densité sur la face du film quelque soit le sens de l’écoulement. La vitesse à l’encoche Venc peut être reliée à la vitesse axiale Wi sur la face i = {e, w} du film mince par la continuité du débit massique à travers l’interface ‘encoche-film’. Il vient la relation : Venc S enc = Wi H i δx P (D.3) L’influence de l’encoche doit maintenant être incluse dans le processus de prédiction correction. En introduisant la décomposition de la pression, P = P * + P ' , cette relation peut se réécrire de la manière suivante (uniquement Pfilm dépend de P) : V n +1 enc = B gd ( * Pextn +1 − Pfilm +1 Lenc ρ nfilm ) n +1 δt + V n enc ( ) n +1 ' δt Pfilm 2τ n +1 − n +1 enc δ t − B gd n +1 ρ film H enc Lenc ρ film (D.4) * Les effets de perte de charge de Pfilm sont prise en compte sur la prédiction Pfilm avec les vitesses corrigées de l’itération SIMPLE précédente. L’équation (D.4) peut alors se réécrire comme suit : 203 ANNEXE D. ENCOCHES D’ÉVACUATION V n +1 enc = B gd ( * Pextn +1 − Pfilm ) n +1 +1 Lenc ρ nfilm ( ) n +1 n δt + Venc − n +1 2τ enc Pi ' δt δ t − B gd +1 +1 ρ nfilm H enc Lenc ρ nfilm (D.5) Il convient alors de poser : (V ) * n +1 enc ( * Pextn +1 − Pfilm = B gd ) n +1 n δt + Venc − +1 Lenc ρ nfilm n +1 2τ enc δt +1 ρ nfilm H enc (D.6) Le terme de frottement est aussi calculé avec les vitesses corrigées de l’itération précédente. (V ) = − (LP )ρ δt n +1 ' enc ' n +1 i enc (D.7) n +1 film ( ) La prédiction de vitesse Wi* n +1 est déterminée en utilisant les relations (D.3) et (D.6) : (W ) = (VH ) δxS * n +1 i * n +1 enc enc n +1 i P (D.8) La correction est effectuée en considérant les faces à encoches comme des faces à vitesse ( ) imposée. La correction de vitesse sur la face Wi ' n +1 est ainsi considérée nulle et la correction de pression est déterminée de manière analogue à un bord totalement étanche (vu au Chapitre III). La vitesse à l’encoche est ensuite corrigée par la relation (D.7) pour en déduire la vitesse sur la face par la relation suivante : (W ) = (VH ) δxS n +1 i n +1 enc n +1 i enc (D.9) P 204 ANNEXE E. SURFACE DE REPONSE ET APPROXIMATION POLYNOMIALE ANNEXE E. SURFACE DE REPONSE ET APPROXIMATION POLYNOMIALE L’objectif final d’une analyse industrielle est de déterminer le comportement dynamique d’un rotor amortis par des SFD. La solution la plus physique serait le couplage entre un logiciel de calcul CFD pouvant donner les efforts du fluide pour un mouvement quelconque et un logiciel de dynamique donnant à chaque instant la nouvelle position de l’arbre. Cette solution inconcevable pour des raisons évidentes de temps de calcul. Le code de calcul mis au point permet de déterminer les efforts du fluide dus à un mouvement imposé de l’arbre. En supposant que lorsque le régime ‘établi’ est atteint, la trajectoire de l’arbre reste à peu près circulaire centrée, le code de calculs peut alors être utilisé pour déterminer les efforts. Le code pourrait éventuellement être couplé avec le logiciel de calcul dynamique de rotor pour recalculer les efforts à chaque instant mais une autre solution a été préférée pour des raisons de facilité et de rapidité. Le code de calcul ne sera pas directement couplé avec le logiciel de dynamique de rotor. Seules les forces moyennes seront utilisées comme paramètre d’entrée et le caractère non stationnaire des efforts ne sera pas considéré. Le mouvement de l’arbre étant considéré circulaire centré, les forces moyennes dépendent alors uniquement de deux paramètres : le rayon de l’orbite et la vitesse de précession. Ces forces sont alors représentées par des surfaces de réponse. La procédure de résolution est donc bien découplée, les surfaces de réponses sont d’abord déterminées par le code de calcul et seront utilisées ensuite par le logiciel de dynamique de rotor. La Figure E.1 représente une surface de réponse pour la force radiale déterminée à partir d’un ensemble de points de calcul par une procédure d’interpolation linéaire. Les points de calculs ont été effectués pour 7 vitesses de précession, ω [rad / s] = {0, 160, 314, 470, 622, 780, 940} et 8 rayons relatifs d’orbite, ε = {0, 0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.8, 0.85, 0.9} sur la configuration C12 alimentée à 5 bars. Pour une vitesse de précession ou un rayon d’orbite nul la force est nulle. Ainsi cette surface de réponse est obtenue à partir de 42 points de calculs effectifs. Il apparait aussi sur la Figure E.1, qu’avec la méthode d’interpolation utilisée, le domaine d’application reste compris dans l’intervalle des points calculés, aucun résultat n’est disponible pour une vitesse de précession ou un rayon d’orbite supérieur à ceux calculés. Une 205 ANNEXE E. SURFACE DE REPONSE ET APPROXIMATION POLYNOMIALE extrapolation permettrait d’étendre cet intervalle. Cependant, une autre méthode que la triangulation avec interpolation linéaire peut aussi être envisagée. Il est possible d’utiliser une méthode d’approximation polynômiale pour représenter la surface de réponse. La force radiale peut alors s’écrire de la manière suivante : m n Fr (ω , ε ) = ∑∑ Aij ω i ε j (E.1) i =1 j =1 où m et n sont les degrés en ω et ε respectivement. Dans le cas de calcul présenté ci-dessus, il y a 7 vitesses de précession et 8 rayons d’orbite, la meilleure approximation polynômiale est obtenue34 avec m = 6 et n = 7. La Figure E.2 montre la surface de réponse de la force radiale obtenue avec cette approximation polynômiale. Figure E.1 : Surface de réponse de la force radiale déterminée par triangulation avec interpolation linéaire 34 Ceci correspond en faite à une interpolation polynômiale. 206 ANNEXE E. SURFACE DE REPONSE ET APPROXIMATION POLYNOMIALE Figure E.2 : Surface de réponse de la force radiale déterminée approximation polynômiale Le domaine d’application de l’approximation polynômiale (E.1) s’étend hors des limites des points de calculs. Une exploitation de cette méthode d’approximation serait de limiter au maximum le nombre de points pour gagner en temps de calcul mais sans perdre trop en précision. Une nouvelle surface de réponse est déterminée en utilisant seulement 4 vitesses de précession ω [rad / s ] = {0, 314, 622, 940} et 6 rayons d’orbite ε = {0, 0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.8} soit 15 points de calculs effectif au lieu de 42. Le polynôme35 est imposé de degré 2 en ω et de degré 5 en ε . 35 Le choix d’un polynôme de degré 2 en ω est délibéré. En effet, dans la littérature [32], les effets d’inertie sur la force radiale ont été assimilés à l’effet d’une masse ajoutée pouvant être décrite par : en ε Fr ≈ Mebω 2 . Le degré est imposé par le nombre de rayon d’orbite donnée, soit un degré de 6-1=5. 207 ANNEXE E. SURFACE DE REPONSE ET APPROXIMATION POLYNOMIALE Les forces obtenues avec l’approximation polynômiale sont comparées avec la solution exacte (obtenue avec l’ensemble des points de calcul). La Figure E.3 représente la force radiale en fonction de ε avec ω = 314 rad/s obtenue par l’approximation et par un calcul exact point par point. Les valeurs approchées sont très proches de celle obtenue par le calcul exact. Ceci est aussi vérifié pour la force tangentielle représentée sur la Figure E.4. Ainsi, pour cette vitesse de précession, il semble que le calcul des deux derniers rayons d’orbite ε = {0.85, 0.90} ne soit pas nécessaire. Les calculs à ces rayons d’orbite élevés sont les plus longs et ne pas les effectuer constitue un réel gain de temps. Approximation polynômiale degré/ε = 5, nombre de points/ε = 6 (ε = 0.0, 0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.8) degré/ω = 2, nombre de points/ω = 4 (ω = 0.0, 314, 622, 940) 2000 ω = 314 rad/s Solution exacte Approximation Force radiale [N] 1500 1000 500 0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 -500 -1000 ε (Rayon orbite relatif) Figure E.3 : Force radiale en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 314 rad/s 208 ANNEXE E. SURFACE DE REPONSE ET APPROXIMATION POLYNOMIALE Approximation polynômiale degré/ε = 5, nombre de points/ε = 6 (ε = 0.0, 0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.8) degré/ω = 2, nombre de points/ω = 4 (ω = 0.0, 314, 622, 940) 0 0 0.2 0.4 0.6 Force tangentielle [N] -500 0.8 1 ω = 314 rad/s Solution exacte Approximation -1000 -1500 -2000 -2500 -3000 ε (Rayon orbite relatif) Figure E.4 : Force tangentielle en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 314 rad/s Les résultats obtenus avec les vitesses de précession ω = 622 rad/s et ω = 940 rad/s sont présentés sur les figures : Figure E.5-Figure E.8. Comme pour la vitesse de précession ω = 314 rad/s, les forces radiales et tangentielles déterminées par l’approximation polynômiale sont très proches de celles obtenues par le calcul exact point par point. Cependant ces trois vitesses de précessions ω [rad / s ] = {314, 622, 940} correspondent à celles utilisées pour l’approximation. Il est alors intéressant de comparer aussi les résultats avec les autres vitesses de précession intermédiaires, c'est-à-dire : ω [rad / s] = {160, 470, 780}. Ces comparaisons sont représentées sur les figures : Figure E.9Figure E.14. Pour les vitesses ω [rad / s ] = {470, 780}, les résultats sont très satisfaisants. Cependant, pour le cas ω = 160 rad/s, représenté sur les figures : Figure E.9-Figure E.10, des écarts relativement importants apparaissent entre le calcul approché et le calcul point par point. A cette vitesse, la cavitation n’apparait pas autant qu’aux vitesses plus élevées qui ont été considérée pour l’approximation. Ainsi, l’allure des forces à cette vitesse ne peut pas être convenablement décrite. De meilleurs résultats seraient obtenus en prenant cette vitesse dans l’approximation. Il faut néanmoins remarquer que les forces obtenues à cette vitesse restent faibles. Il serait beaucoup plus gênant d’avoir ces écarts aux fortes vitesses. 209 ANNEXE E. SURFACE DE REPONSE ET APPROXIMATION POLYNOMIALE Approximation polynômiale degré/ε = 5, nombre de points/ε = 6 (ε = 0.0, 0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.8) degré/ω = 2, nombre de points/ω = 4 (ω = 0.0, 314, 622, 940) 4000 ω = 622 rad/s 3500 Solution exacte 3000 Force radiale [N] Approximation 2500 2000 1500 1000 500 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 -500 ε (Rayon orbite relatif) Figure E.5 : Force radiale en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 622 rad/s Approximation polynômiale degré/ε = 5, nombre de points/ε = 6 (ε = 0.0, 0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.8) degré/ω = 2, nombre de points/ω = 4 (ω = 0.0, 314, 622, 940) 0 0 0.2 0.4 0.6 Force tangentielle [N] -1000 0.8 1 ω = 622 rad/s Solution exacte -2000 Approximation -3000 -4000 -5000 -6000 ε (Rayon orbite relatif) Figure E.6 : Force tangentielle en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 622 rad/s 210 ANNEXE E. SURFACE DE REPONSE ET APPROXIMATION POLYNOMIALE Approximation polynômiale degré/ε = 5, nombre de points/ε = 6 (ε = 0.0, 0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.8) degré/ω = 2, nombre de points/ω = 4 (ω = 0.0, 314, 622, 940) 7000 ω = 940 rad/s Solution exacte 6000 Force radiale [N] Approximation 5000 4000 3000 2000 1000 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 ε (Rayon orbite relatif) Figure E.7 : Force radiale en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 940 rad/s Approximation polynômiale degré/ε = 5, nombre de points/ε = 6 (ε = 0.0, 0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.8) degré/ω = 2, nombre de points/ω = 4 (ω = 0.0, 314, 622, 940) 0 0 0.2 0.4 0.6 Force tangentielle [N] -2000 0.8 1 ω = 940 rad/s Solution exacte -4000 Approximation -6000 -8000 -10000 -12000 ε (Rayon orbite relatif) Figure E.8 : Force tangentielle en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 940 rad/s 211 ANNEXE E. SURFACE DE REPONSE ET APPROXIMATION POLYNOMIALE Approximation polynômiale degré/ε = 5, nombre de points/ε = 6 (ε = 0.0, 0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.8) degré/ω = 2, nombre de points/ω = 4 (ω = 0.0, 314, 622, 940) 800 ω = 160 rad/s Solution exacte Approximation 600 Force radiale [N] 400 200 0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 -200 -400 -600 -800 ε (Rayon orbite relatif) Figure E.9 : Force radiale en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 160 rad/s Approximation polynômiale degré/ε = 5, nombre de points/ε = 6 (ε = 0.0, 0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.8) degré/ω = 2, nombre de points/ω = 4 (ω = 0.0, 314, 622, 940) 0 0 0.2 0.4 0.6 Force tangentielle [N] -200 0.8 1 1.2 ω = 160 rad/s -400 Solution exacte -600 Approximation -800 -1000 -1200 -1400 -1600 ε (Rayon orbite relatif) Figure E.10 : Force tangentielle en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 160 rad/s 212 ANNEXE E. SURFACE DE REPONSE ET APPROXIMATION POLYNOMIALE Approximation polynômiale degré/ε = 5, nombre de points/ε = 6 (ε = 0.0, 0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.8) degré/ω = 2, nombre de points/ω = 4 (ω = 0.0, 314, 622, 940) 3000 ω = 470 rad/s 2500 Solution exacte Force radiale [N] 2000 Approximation 1500 1000 500 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 -500 -1000 ε (Rayon orbite relatif) Figure E.11 : Force radiale en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 470 rad/s Approximation polynômiale degré/ε = 5, nombre de points/ε = 6 (ε = 0.0, 0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.8) degré/ω = 2, nombre de points/ω = 4 (ω = 0.0, 314, 622, 940) 0 -500 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 ω = 470 rad/s Force tangentielle [N] -1000 Solution exacte -1500 Approximation -2000 -2500 -3000 -3500 -4000 -4500 ε (Rayon orbite relatif) Figure E.12 : Force tangentielle en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 470 rad/s 213 ANNEXE E. SURFACE DE REPONSE ET APPROXIMATION POLYNOMIALE Approximation polynômiale degré/ε = 5, nombre de points/ε = 6 (ε = 0.0, 0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.8) degré/ω = 2, nombre de points/ω = 4 (ω = 0.0, 314, 622, 940) 6000 ω = 780 rad/s Solution exacte 5000 Force radiale [N] Approximation 4000 3000 2000 1000 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 ε (Rayon orbite relatif) Figure E.13 : Force radiale en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 780 rad/s Approximation polynômiale degré/ε = 5, nombre de points/ε = 6 (ε = 0.0, 0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.8) degré/ω = 2, nombre de points/ω = 4 (ω = 0.0, 314, 622, 940) 0 -1000 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 ω = 780 rad/s Force tangentielle [N] -2000 Solution exacte -3000 Approximation -4000 -5000 -6000 -7000 -8000 -9000 ε (Rayon orbite relatif) Figure E.14 : Force tangentielle en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 780 rad/s 214 ANNEXE E. SURFACE DE REPONSE ET APPROXIMATION POLYNOMIALE Les courbes précédentes ont montré la variation des forces en fonction du rayon de l’orbite relatif pour des vitesses de précession fixées. Il est intéressant de visualiser aussi l’influence de la vitesse de précession pour des orbites fixes. La série de figures suivante, Figure E.15Figure E.22 montre une très bonne concordance entre les résultats de l’approximation et du calcul exact point par point. Ceci justifie le choix du degré 2 en ω . En conclusion, pour cette configuration (C12), la méthode d’approximation polynômiale s’avère être concluante et permet un important gain en terme de temps de calcul. La précision de l’approximation pourrait encore être améliorée en considérant éventuellement des vitesses supplémentaires mais il semble clairement qu’il n’est pas nécessaire d’effectuer les calculs pour les orbites les plus élevés qui sont les plus longs et les plus difficiles à résoudre numériquement. Le choix du nombre de points suivant ε n’est pas arbitraire. Il a été observé que la meilleure approximation était obtenue en considérant tous les rayon d’orbite ε allant de 0 jusqu’à celui entrainant la première baisse de la force radiale. Ainsi, en résumé, 15 points ont été suffisant pour la configuration C12 pour obtenir des résultats satisfaisants pour 0 < ε < 1 et 0 < ω [rad / s ] < 940 . Aproximation polynômiale degré/ε = 5, nombre de points/ε = 6 (ε = 0.0, 0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.8) degré/ω = 2, nombre de points/ω = 4 (ω = 0.0, 314, 622, 940) 4500 ε = 0.3 4000 Force radiale [N] 3500 Solution exacte Approximation 3000 2500 2000 1500 1000 500 0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 ω/1000 Figure E.15 : Force radiale en fonction de la vitesse de précession pour ε = 0 .3 215 ANNEXE E. SURFACE DE REPONSE ET APPROXIMATION POLYNOMIALE Aproximation polynômiale degré/ε = 5, nombre de points/ε = 6 (ε = 0.0, 0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.8) degré/ω = 2, nombre de points/ω = 4 (ω = 0.0, 314, 622, 940) 0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 -500 Force tangentielle [N] 1 ε = 0.3 Solution exacte Approximation -1000 -1500 -2000 -2500 -3000 ω/1000 Figure E.16 : Force tangentielle en fonction de la vitesse de précession pour ε = 0 .3 Aproximation polynômiale degré/ε = 5, nombre de points/ε = 6 (ε = 0.0, 0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.8) degré/ω = 2, nombre de points/ω = 4 (ω = 0.0, 314, 622, 940) 7000 ε = 0.5 6000 Solution exacte Approximation Force radiale [N] 5000 4000 3000 2000 1000 0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 -1000 ω/1000 Figure E.17 : Force radiale en fonction de la vitesse de précession pour ε = 0.5 216 ANNEXE E. SURFACE DE REPONSE ET APPROXIMATION POLYNOMIALE Aproximation polynômiale degré/ε = 5, nombre de points/ε = 6 (ε = 0.0, 0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.8) degré/ω = 2, nombre de points/ω = 4 (ω = 0.0, 314, 622, 940) 0 -500 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 ε = 0.5 Force tangentielle [N] -1000 -1500 Solution exacte Approximation -2000 -2500 -3000 -3500 -4000 -4500 -5000 ω/1000 Figure E.18 : Force tangentielle en fonction de la vitesse de précession pour ε = 0.5 Aproximation polynômiale degré/ε = 5, nombre de points/ε = 6 (ε = 0.0, 0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.8) degré/ω = 2, nombre de points/ω = 4 (ω = 0.0, 314, 622, 940) 8000 ε = 0.7 7000 Solution exacte Force radiale [N] 6000 Approximation 5000 4000 3000 2000 1000 0 -1000 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 ω/1000 Figure E.19 : Force radiale en fonction de la vitesse de précession pour ε = 0 .7 217 ANNEXE E. SURFACE DE REPONSE ET APPROXIMATION POLYNOMIALE Aproximation polynômiale degré/ε = 5, nombre de points/ε = 6 (ε = 0.0, 0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.8) degré/ω = 2, nombre de points/ω = 4 (ω = 0.0, 314, 622, 940) 0 -500 0 0.2 0.4 0.8 1 ε = 0.7 -1000 Force tangentielle [N] 0.6 Solution exacte -1500 Approximation -2000 -2500 -3000 -3500 -4000 -4500 -5000 -5500 -6000 ω/1000 Figure E.20 : Force tangentielle en fonction de la vitesse de précession pour ε = 0 .7 Aproximation polynômiale degré/ε = 5, nombre de points/ε = 6 (ε = 0.0, 0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.8) degré/ω = 2, nombre de points/ω = 4 (ω = 0.0, 314, 622, 940) 7000 ε = 0.9 6000 Solution exacte Force radiale [N] 5000 Approximation 4000 3000 2000 1000 0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 -1000 ω/1000 Figure E.21 : Force radiale en fonction de la vitesse de précession pour ε = 0 .9 218 ANNEXE E. SURFACE DE REPONSE ET APPROXIMATION POLYNOMIALE Aproximation polynômiale degré/ε = 5, nombre de points/ε = 6 (ε = 0.0, 0.1, 0.3, 0.5, 0.7, 0.8) degré/ω = 2, nombre de points/ω = 4 (ω = 0.0, 314, 622, 940) 0 -1000 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 ε = 0.9 Force tangentielle [N] -2000 Solution exacte -3000 Approximation -4000 -5000 -6000 -7000 -8000 -9000 -10000 ω/1000 Figure E.22 : Force tangentielle en fonction de la vitesse de précession pour ε = 0 .9 219 Bibliographie [1] Rhie, C.M., Chow, W.L., 1983, “A Numerical Study of the Turbulent Flow Past an Isolated Airfoil with Trailing Edge Separation”, AIAA Journal, 21, pp. 1525-1532. [2] Majumdar S., 1988, “Role of Underrelaxation on Momentum Interpolation for Calculation of Flow with Nonstaggered Grids”, Numerical Heat Transfer, 13, pp. 125-132. [3] Choi, S.K., 1999, “Note on the Use of Momentum Interpolation Method for Unsteady Flows”, Numerical Heat Transfert, Part A, 36, pp. 545-550. [4] Zeidan, F. Y., Vance, J. 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Mesure de pression mettant en évidence simultanément la cavitation de vapeur et la cavitation gazeuse [18]......................................................................................................... 26 Figure I.9 : Système d’alimentation et d’étanchéité d’un SFD, a-Alimentation directe, bAlimentation par rainure circonférentielle ............................................................................... 34 Figure I.10 : Système d’étanchéité, a-Joint torique, b-Segment, c-Plaque .............................. 35 Figure I.11 : Segment à coupe baïonnette muni d’embrèvements ........................................... 35 Figure II.1 : Représentation de la bulle dans son environnement ............................................ 48 Figure II.2 : Vitesses à l'interface............................................................................................. 53 Figure II.3 : Ensemble des efforts agissant à l’interface de la bulle ........................................ 55 Figure II.4 : Configuration expérimentale des essais d’Adiletta et Pietra [18]........................ 73 Figure II.5 : Comparaison avec les résultats expérimentaux d'Adiletta [18], configuration et positionnement des capteurs..................................................................................................... 75 Figure II.6 : Comparaison avec les résultats expérimentaux d’Adiletta [18], influence de la fraction volumique de gaz à l’alimentation sur la pression mesurée au capteur TP1. ............. 75 Figure II.7 : Comparaison avec les résultats expérimentaux d’Adiletta [18], influence de fraction volumique de gaz à l’alimentation sur la pression mesurée au capteur TP2. ............. 77 229 Figure II.8 : Comparaison avec les résultats expérimentaux d’Adiletta [18], influence de la pression de vapeur sur la pression mesurée au capteur TP3. ................................................... 78 Figure II.9 : Comparaison avec les résultats expérimentaux d’Adiletta [18], variation du rayon de la bulle au capteur TP2. ....................................................................................................... 78 Figure II.10 : Dérivée particulaire exprimée au capteur TP2................................................... 80 Figure II.11 : Influence de tous les effets dynamiques des bulles sur le champ de pression ... 81 Figure III.1 : Représentation développée du film mince.......................................................... 85 Figure III.2 : maillage rectangulaire......................................................................................... 95 Figure III.3 : Organigramme de l'algorithme global de résolution ........................................ 106 Figure III.4 : Géométrie 2D des calculs CFD ........................................................................ 107 Figure III.5 : Comparaison des champs de pression obtenus par le modèle 2D SFD et le modèle ‘Bulk Flow’ pour Re*=10 et Re*=20 ........................................................................ 108 Figure III.6 : Comparaison des champs de pression obtenus par le modèle 2D CFD, le modèle ‘Bulk Flow’ et un modèle 2D de San Andrés [22] pour Re*=50 ........................................... 109 Figure III.7 : Comparaisons des forces en fonction du nombre de Reynolds obtenues par le modèle 2D CFD et le modèle ‘Bulk Flow’ pour un C/R=0.001............................................. 110 Figure III.8 : Comparaisons des forces en fonction du nombre de Reynolds obtenues par le modèle 2D CFD et le modèle ‘Bulk Flow’ pour un C/R=0.005............................................. 110 Figure III.9 : Implosion de bulles mesurée par Zeidan [4]..................................................... 112 Figure III.10 : Implosion de bulles mesurée par Adiletta et Pietra [18]................................. 112 Figure III.11 : Cavitation et inertie, influence de la pression de vapeur sur le champ de pression cavité ........................................................................................................................ 113 Figure III.12 : Cavitation et inertie, influence des effets d’inertie sur le champ de pression cavité ...................................................................................................................................... 114 Figure IV.1 : Configuration industrielle................................................................................. 117 230 Figure IV.2 : Type de segment, a. Segment à coupe droite , b. Segment coupe à baïonnette avec embrèvements ................................................................................................................ 119 Figure IV.3 : Variation de pression à l’entrée et à la sortie du domaine................................ 121 Figure IV.4 : Cellule de discrétisation en présence de discontinuité sur la face ‘est’............ 123 Figure IV.5 : Représentation des cas d’écoulement au travers la discontinuité..................... 124 Figure IV.6 : Ecoulement à travers un orifice ........................................................................ 126 Figure IV.7 : Encoche d’évacuation (bord gauche) ............................................................... 129 Figure IV.8 : Maillage axial avec rainure circonférentielle, sans orifice ............................... 136 Figure IV.9 : Écoulement traversant une surface de discontinuité, influence d’une rainure sur le champ de pression 3D ........................................................................................................ 136 Figure IV.10 : Écoulement traversant une surface de discontinuité, influence d’une rainure sur le champ de pression axial dans le plan θ = 0 (épaisseur de film maximale)...................... 137 Figure IV.11 : Maillage axial avec orifice sans rainure circonférentielle .............................. 138 Figure IV.12 : Maillage circonférentiel avec orifices d'alimentation..................................... 138 Figure IV.13 : Injection directe dans le film, champ de pression 3D, alimenté à 0.2 MPa ... 139 Figure IV.14 : Injection directe dans le film, influence de la pression d’alimentation sur le champ de pression circonférentielle en Z = L/2 (plan médian).............................................. 140 Figure IV.15 : Maillage axial avec rainure circonférentielle et avec orifice d’alimentation . 141 Figure IV.16 : Injection dans une rainure d’alimentation, champ de pression 3D, alimentation à 0.5 MPa................................................................................................................................ 142 Figure IV.17 : Injection dans une rainure d’alimentation, influence de la pression d’alimentation sur le champ de pression circonférentielle en Z = L/2 (dans la rainure d’alimentation) ....................................................................................................................... 142 231 Figure IV.18 : Injection dans une rainure d’alimentation, influence de la largeur axiale de maille Dz à l’orifice sur le champ de pression circonférentielle en Z = L/2 (dans la rainure d’alimentation) ....................................................................................................................... 143 Figure IV.19 : Injection dans une rainure d’alimentation, influence de la largeur axiale de maille Dz à l’orifice sur le débit massique instantané de l’orifice situé à 90°........................ 144 Figure IV.20 : Injection dans une rainure d’alimentation, influence de la largeur radiale de maille δy à l’orifice sur le champ de pression circonférentielle en Z = L/2 (dans la rainure d’alimentation) ....................................................................................................................... 145 Figure IV.21 : Injection dans une rainure d’alimentation, influence de la largeur radiale de maille δy à l’orifice sur le débit massique instantané de l’orifice situé à 90°........................ 145 Figure IV.22 : Segment d’étanchéité à encoches, influence de la taille des encoches sur le débit volumique de fuite instantané ....................................................................................... 147 Figure IV.23 : Segment d’étanchéité à encoches, influence de la taille des encoches sur le débit volumique de fuite global.............................................................................................. 147 Figure IV.24 : Segment à d’étanchéité encoches, influence de la taille des encoches sur la température moyenne dans le film ......................................................................................... 148 Figure V.1 : Système d’alimentation testée, a-Rainure centrée, b-Rainure excentrée........... 153 Figure V.2 : Encoche de segment à coupe droite................................................................... 154 Figure V.3 : Encoches de segment à coupe baïonnette .......................................................... 154 Figure V.4 : Champ de pression 3D obtenue avec la configuration C10P05T120 et un rayon relatif de 0.5............................................................................................................................ 157 Figure V.5 : Influence de la viscosité de dilatation sur la force radiale ................................. 157 Figure V.6 : Influence de la viscosité de dilatation sur la force tangentielle ......................... 158 Figure V.7 : Influence de la viscosité de dilatation sur le débit volumique de fuite.............. 159 Figure V.8 : Influence de la viscosité de dilatation sur la température .................................. 159 232 Figure V.9 : Force radiale en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C10 ................................................................................................................................................ 161 Figure V.10 : Force tangentielle en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C10 ......................................................................................................................................... 161 Figure V.11 : Débit volumique de fuite en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C10................................................................................................................... 162 Figure V.12 : Température en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C10 ................................................................................................................................................ 163 Figure V.13 : Force radiale en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C20 ................................................................................................................................................ 163 Figure V.14 : Force tangentielle en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C20 ......................................................................................................................................... 165 Figure V.15 : Débit volumique de fuite en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C20................................................................................................................... 165 Figure V.16 : Température en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C20 ................................................................................................................................................ 166 Figure V.17 : Force radiale en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C08 ................................................................................................................................................ 168 Figure V.18 : Force tangentielle en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C08 ......................................................................................................................................... 168 Figure V.19 : Débit volumique de fuite en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C08................................................................................................................... 169 Figure V.20 : Température en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C08 ................................................................................................................................................ 169 233 Figure V.21 : Force radiale en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C12 ................................................................................................................................................ 170 Figure V.22 : Force tangentielle en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C12 ......................................................................................................................................... 170 Figure V.23 : Débit volumique de fuite en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C12................................................................................................................... 171 Figure V.24 : Température en fonction du rayon de l’orbite relatif pour la configuration C12 ................................................................................................................................................ 171 Figure V.25 : Influence de pression d’alimentation sur la force radiale pour la configuration C10 ......................................................................................................................................... 173 Figure V.26 : Influence de pression d’alimentation sur la force radiale pour la configuration C08 ......................................................................................................................................... 173 Figure V.27 : Influence de pression d’alimentation sur la force radiale pour la configuration C12 ......................................................................................................................................... 174 Figure V.28 : Influence de pression d’alimentation sur la force tangentielle pour la configuration C10................................................................................................................... 174 Figure V.29 : Influence de pression d’alimentation sur la force tangentielle pour la configuration C08................................................................................................................... 175 Figure V.30 : Influence de pression d’alimentation sur la force tangentielle pour la configuration C12................................................................................................................... 175 Figure V.31 : Influence de pression d’alimentation sur le débit de fuite pour la configuration C10 ......................................................................................................................................... 176 Figure V.32 : Influence de pression d’alimentation sur le débit de fuite pour la configuration C08 ......................................................................................................................................... 176 234 Figure V.33 : Influence de pression d’alimentation sur le débit de fuite pour la configuration C12 ......................................................................................................................................... 177 ANNEXE : Figure B.1 : Cellule de discrétisation en présence de discontinuité...................................... 191 Figure E.1 : Surface de réponse de la force radiale déterminée par triangulation avec interpolation linéaire .............................................................................................................. 206 Figure E.2 : Surface de réponse de la force radiale déterminée approximation polynômiale ................................................................................................................................................ 207 Figure E.3 : Force radiale en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 314 rad/s ........... 208 Figure E.4 : Force tangentielle en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 314 rad/s.... 209 Figure E.5 : Force radiale en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 622 rad/s ........... 210 Figure E.6 : Force tangentielle en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 622 rad/s ... 210 Figure E.7 : Force radiale en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 940 rad/s ........... 211 Figure E.8 : Force tangentielle en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 940 rad/s.... 211 Figure E.9 : Force radiale en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 160 rad/s............ 212 Figure E.10 : Force tangentielle en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 160 rad/s.. 212 Figure E.11 : Force radiale en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 470 rad/s ......... 213 Figure E.12 : Force tangentielle en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 470 rad/s . 213 Figure E.13 : Force radiale en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 780 rad/s ......... 214 Figure E.14 : Force tangentielle en fonction du rayon d’orbite relatif pour ω = 780 rad/s . 214 Figure E.15 : Force radiale en fonction de la vitesse de précession pour ε = 0.3 ................ 215 Figure E.16 : Force tangentielle en fonction de la vitesse de précession pour ε = 0.3 ........ 216 Figure E.17 : Force radiale en fonction de la vitesse de précession pour ε = 0.5 ................ 216 Figure E.18 : Force tangentielle en fonction de la vitesse de précession pour ε = 0.5 ........ 217 Figure E.19 : Force radiale en fonction de la vitesse de précession pour ε = 0.7 ................ 217 235 Figure E.20 : Force tangentielle en fonction de la vitesse de précession pour ε = 0.7 ........ 218 Figure E.21 : Force radiale en fonction de la vitesse de précession pour ε = 0.9 ................ 218 Figure E.22 : Force tangentielle en fonction de la vitesse de précession pour ε = 0.9 ........ 219 236 Table des tableaux Tableau 1 : Formulation générale des équations ...................................................................... 94 Tableau 2 : Effet de perte de charge aux encoches ................................................................ 129 Tableau 3 : Configurations de SFD testés expérimentalement .............................................. 152 237