147 PARTIE 4 RÉGIMES VARIABLES GB 148 Expression de e en fonction de ΦB et : positions initiale et finale de C soumis à l’influence de B Variation du flux de B à travers la surface balayée Σ : dΦ = Circuit déplacé de dl' à la vitesse v pendant dt : dl' = v dt ( ∫∫ B dS • Σ ) dS ⇒ dS = dl'∧dl = v ∧ dl dt ⇒ dΦ = ∫∫ ( ) [règle du produit mixte :V1 • ∫ ⇒ dΦ = − E L • dl dt ⇒ − C dl ∫( ) (V ∧ V ) = (V ∧ V ) V ] B • v ∧ dl dt = − v ∧ B • dl dt Σ Σ dl' C C 2 3 dΦ d =− dt dt 1 2 • 3 ∫∫ B• dS= e B Σ Signe ‘-’ : tendance du courant induit à s’opposer à la variation du flux de B Remarque 1 : Unité de ΦB : le Weber (Wb) 1V = 1Wb/1s Remarque 2 : se généralise au circuit filiforme fermé que l’on déplace ou que l’on déforme dans une induction qui peut être non uniforme •/• GB 149 (ii) Circuit ‘fermé’ et : positions initiale et finale du circuit fermé C soumis à l’influence du champ B Flux de B à travers le volume délimité ≡ 0 car B est un vecteur à flux conservatif ( divB = 0) ∫∫ B Σ1 • dS'1 + ∫∫ B • dS2 + ∫∫ B • dSL = 0 Σ2 ΣL ( ) ( ) ( ) Or dS'1 = − dS1 et B • dSL = B • dl ∧ dl ' = B • dl ∧ v dt = v ∧ B • dl dt ( ) ( ) [règle du produit mixte :V1 • V 2 ∧ V3 = V1 ∧ V 2 • V3 ] ( ) ⇒ ∫∫ B • dS2 − ∫∫ B • dS1 = − ∫∫ v ∧ B • dl dt Σ2 Σ1 ΣL C dS'1 Σ1 ΣL Σ2 dS 2 dS1 dl' Φ1 = ∫∫ B • dS1 : Flux de B à travers C dans sa position initiale dl Σ1 dS L Φ 2 = ∫∫ B • dS2 : Flux de B à travers C dans sa position finale B Σ2 Intégrale sur ΣL circulation du champ de Lorentz E L = v ∧ B le long de C ⇒ Φ 2 − Φ1 = dΦ = − ∫ E L • dl dt = −e dt C ⇒e=− dΦ d =− dt dt ∫∫ B dS • Σ Circulation du champ induit le long d’un contour fermé ≠ 0 (à la différence du champ E e ) •/• GB 150 b – Cas de l’action d’une induction magnétique variable dans un conducteur immobile Faraday a montré expérimentalement cet effet, mais c’est Lenz qui l’a formulé Circuit C fermé fixe ⇒ seule la variation de B contribue à la variation de flux ⇒ Apparaît une ddp d’induction e = − dΦ (Φ : flux d’induction traversant toute d t surface s’appuyant sur C) Porteurs libres entraînés autour de C ⇒ courant induit ⇒ une force leur est appliquée produite par un champ induit E em appelé champ magnéto-induit ou champ électromoteur La ddp induite est la circulation de E em le long de C : e = ∫ E em • dl = − ∫∫ Σ C ∂B • dS ∂t E em est à distinguer du champ de Lorentz E L : e ne résulte plus de l’action de la force magnétique sur les porteurs car ici la vitesse du circuit est nulle • Il y a quand même similitude entre e = ∫E C em • dl et e = ∫E L • dl C •/• GB 151 c – Généralisation Champ E ind créé par les phénomènes d’induction ( E em ou E L ) défini de manière générale par e = ∫ E ind • dl = − Σ C Théorème du rotationnel ⇒ ∫∫ ∫∫ ∂B • dS ∂t rot E ind • dS = − Σ ∫∫ Σ ∂B • dS ∂t ⇒ rot E ind = − ∂B ∂t Remarque importante : Le conducteur se comporte ici uniquement comme un réservoir de charges mobiles servant à révéler l’existence des champs induits : on peut définir le champ électromoteur dans l’espace d – Expression de Eind en fonction du potentiel-vecteur A On a toujours divB( t ) = 0 ⇒ B( t ) = rot A( t ) rot Eind = − et ( ( ) ∂B ∂ ∂A ⇒ rot Eind = − rot A = −rot ∂t ∂t ∂t ) ∂ divA = divE ind = 0 ∂t ⇒ E ind = − ∂A ∂t (Jauge de Coulomb) •/• GB 152 e – Effet d’induction dans un conducteur Conducteur dans un champ magnétique uniforme ∂B En régime variable ⇒ champ électrique induit E ind tel que : rot E ind = − ∂t ⇒ Existence de courants induits ou courants de Foucault : j ind = γ E ind (γ : conductivité du milieu conducteur) Cas simple du conducteur cylindrique très long (rayon a, portion h) plongé dans B uniforme suivant son axe : B = B(t ) u z Invariance par rotation θ et par translation z ⇒ j ind = γ E ind (ρ, t ) z Tout plan (u ρ , u z ) contient B ⇒ plan d’antisymétrie : j ind = γE ind (ρ, t ) u θ uz uθ ⇒ Lignes de courant : cercles concentriques dans des plans z = cste uρ ⇒ fem d’induction : e = ρ y O C θ x ∫ E ind • dl = − donc : 2πρE ind = − Puissance dissipée par effet Joule : dB 2 πρ dt dP = j ind • E ind dτ d dt ∫∫ B dS • Σ γ dB ⇒ j ind = − ρ uθ 2 dt 2 j ind π 4 dB 2 = ⇒P = a h γ γ 8 dt Application : plaque à induction •/• GB 153 f – Aspect qualitatif du phénomène : Loi de Lenz (1834) Règle simple qui donne le sens du courant magnéto-induit : ‘Le sens du courant magnéto-induit est tel qu’il s’oppose à la cause qui l’a produit’ Loi de modération : Φ B ( t ) → i induit → Binduit → Φ induit qui s’oppose à la variation de Φ ( t ) B Exemple : Boucle formée d’une tige qui glisse sur deux rails conducteurs reliés Placée dans un champ d’induction externe uniforme B La tige passe de à ⇒ Surface délimitée par la boucle passe de S à S+∆S Φ B augmente iind ⊙ ∆S ⊙ ⊙ ⊗S ⊗ ⊗B ⊗ ⊙ ⊙ ⊙ ⊙ Bind⊗ Un courant induit circule dans la boucle dans un sens tel que l’induction induite B induit s’oppose à l’augmentation de Φ B donc à B •/• GB 154 3/ Le couplage électromagnétique : champ magnétique électro-induit Inversement un champ électrique variable induit des effets magnétiques En effet : ∀ les circonstances le théorème de Gauss s’applique div E = ∂E 1 ∂ρ − ⇒ en régime variable div =0 ∂ t εo ∂ t ∂ρ + principe de conservation de la charge div j + =0 ∂t À j créé par les sources s’ajoute j D = εo ρ εo ∂E ⇒ div ε o +j=0 ∂t (En régime stationnaire div j = 0) ∂E densité de courant de déplacement de Maxwell ∂t ⇒ densité totale de courant : j T = j + j D avec div jT = 0 Une induction électrique variable joue le même rôle qu’un déplacement de charges •/• GB 155 - Régime stationnaire : les sources j créent B tel que rot B = µ o j (théorème d’Ampère) - Régime variable et en l’absence de sources ( j = 0 ) ⇒ div jD = 0 ∃ une induction magnétique électro-induite Bind définie par rot Bind = µ o jD = ε oµ o (créée par tout champ électrique variable E(t ) ) ∂E ∂t •/• GB 156 4/ Lois de l’induction Les champs qui existent sont donc issus : - des sources (ρ, j ) - des phénomènes d’induction Les seules observables sont les champs totaux a – Champ électrique total Champ électrique total E = champ électrostatique E e créé par les sources + champ E ind créé par les phénomènes d’induction (champ magnéto-induit) rot E e = 0 (i) Propriétés de E e (ii) Propriétés de E ind : rot E ind = − ⇒ Champ total : rot E = − : ∂B ∂t Forme locale de la relation de Maxwell - Faraday ∂B rot E • dS = − ∫∫ ∫∫ ∂ t • dS Σ Σ ρ εo =0 et div E e = ∂B et div E ind ∂t ρ εo Forme locale de la relation de Maxwell - Gauss De plus div E = Théorème du rotationnel ⇒ ∫ C E • dl = − ∫∫ Σ ∂B • dS ∂t Forme intégrale de la relation de Maxwell-Faraday •/• GB 157 b – Induction magnétique totale Induction magnétique totale B = induction magnétostatique Bm créée par les sources + induction Bind créée par les phénomènes d’induction (champ électro-induit) : rot B m = µ o j (i) Propriétés de Bm (ii) Propriétés de Bind : rot Bind = ε oµ o ⇒ Induction totale : rot B = µ o j + εoµ o ∂E ∂t et div B m = 0 ∂E ∂t et div Bind = 0 Relation locale de Maxwell-Ampère Théorème de Stokes : ∫ C B • dl = µ o ∫∫ Σ () j + ε o ∂ E • dS = µ o I + ε oµ o ∂ Φ Σ E ∂ t ∂t Relation intégrale de Maxwell-Ampère De plus div B = 0 Conservation du flux d’induction magnétique •/• GB 158 c - Expression du champ électrique en fonction des potentiels E ind = − ∂A ∂t avec toujours E e = −grad V ⇒ Pour le champ total : E = −grad V − ∂A ∂t Le champ électrique total ne dérive pas d’un potentiel 5/ Équations de Maxwell Maxwell-Gauss Maxwell-Faraday ρ εo ∂B rot E = − ∂t ou div D = ρ div E = Maxwell-Ampère rot B = µ o j + εoµ o Conservation du flux magnétique div B = 0 ∂E ∂t ou rot H = j + ∂D ∂t •/• GB 159 6/ Exemples Σ a – Charge lente du condensateur Charge I variable E( t ) localisé les armatures C Σ et Σ’ s’appuient sur le contour C qui entoure le conducteur Flux du vecteur densité de courant j à travers Σ’ Σ’ j I(t) + − + − + j D− + − + − + − +E t − + − () j + ε o ∂ E • dS' = µ o I ∂ t C Σ' Flux de j à travers Σ est nul entre les armatures (pas de courant dans le condensateur) Théorème de Maxwell-Ampère ⇒ ∫ B • dl = µ o ∫∫ j + ε o ∂ E • dS = ε µ ∂ E • dS o o ∂t ∂t Σ C Σ q ( t ) Or, théorème de Gauss ⇒ E • dS = ( q(t) : charge du condensateur) ∫∫ εo Σ Théorème de Maxwell-Ampère ⇒ ∫ B • dl = µ o C ∂q ∂t ∫ Puisque I = B • dl = µ o ∂q ⇒ ∂t ∫∫ ∫B • ∫∫ dl = µ o I C ⇒ densité de courant de conduction j dans le conducteur et densité de courant de déplacement j D entre les armatures Confirme le caractère général de la relation de Maxwell-Ampère rot B = µo( j + jD ) •/• GB 160 b – Sphère radioactive Boule chargée avec une densité volumique ρ(t) lentement décroissante Théorème de Gauss pour une sphère de rayon r (surface Σ, volume V) : 1 ∂ ρ(t ) E • dS = 4πr 2 E = ρ(t ) dτ ⇒ ∂ E = u r dτ εo 2 ∂t 4πε r ∂t Σ o V V ∂ρ ∂E ur div j + =0 ⇒ =− div j dτ 2 ∂t ∂t 4πε o r V j j ∂E ur ⇒ =− j • dS = − u r = − εo εo ∂t 4π ε o r 2 Σ (Charges éjectées de manière isotrope ⇒ j ⊥ dS) ∫∫ ∫∫∫ ∫∫∫ E ∫∫∫ ∫∫ ∂ E ∂E =0 + j = 0 ⇒ rot B = µ o j + ε o ⇒ εo ∂ t ∂t j Σ r ρ(t) Règles de symétries Tout plan passant par le centre de la boule est plan de symétrie B ⊥ à chacun de ces plans B = 0 ⇒ Accord •/• GB 161 c – Courant de déplacement dans un conducteur Conducteur homogène (conductivité γ, permittivité εo) Hypothèse : champ sinusoidal E = E o sin ω t (ω pulsation) Densité de courant de conduction – amplitude joc = γE o Densité de courant de déplacement – amplitude joD = ε o ωE o τD = ⇒ joD = ωτ D joc εo : temps de relaxation diélectrique γ ( ε o ≈ 8,85 10 −12 F/m, 1 ≈ 10 −8 SI pour Cu ⇒ τD ≈ 10-19 s) γ Approximation régime quasi stationnaire (ARQS) : T (période) grande ⇒ ω = ⇒ jD ≈0 jc ⇒ Courant de déplacement jD négligeable dans le conducteur 2π << 1 rd / s T