Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine, 1989-2013. Partie 1 – Tumeurs solides / p. 91
Intestin grêle
Tendances de la survie nette
sur l’ensemble de la période
(1989-2010)
Sur l’ensemble de la période, la survie observée et la survie
nette à 10 ans étaient respectivement de 29 % et 36 %
(tableau 5). Après standardisation, la survie nette à 10 ans
était de 37 % (tableau 6).
Tendances globales
La survie nette à 1 an s’améliorait au cours du temps passant
de 70 % pour les cas diagnostiqués en 1989-1993 à 76 %
pour les cas diagnostiqués en 2005-2010 (tableau 5). Après
standardisation, les chiffres correspondants étaient de 70 %
et 78 % (tableau 6).
La survie nette à 5 ans s’améliorait elle aussi passant de
44 % pour les cas diagnostiqués en 1989-1993 à 53 %
pour les cas diagnostiqués en 2005-2010 (tableau 5). Après
standardisation, les chiffres correspondants étaient de 44 %
et 55 % (tableau 6).
La survie nette à 10 ans restait stable : elle était de 34 %
pour les cas diagnostiqués en 1989-1993 et de 33 % pour
les cas diagnostiqués en 1999-2004 (tableau 5). Après
standardisation, les chiffres correspondants étaient de 34 %
et 35 % (tableau 6).
Tendances selon l’âge
On n’observait pas de tendances significativement différentes
selon les classes d’âge (tableau 7).
Survie à 15 ans chez les personnes
âgées de moins de 75 ans
La survie nette à 15 ans, pour les cas diagnostiqués en 1989-
1998, variait entre 45 % et 33 % selon l’âge (tableau 8).
Commentaires
Les cancers de l’intestin grêle représentent un groupe
hétérogène de tumeurs. Ils sont souvent découverts à un stade
avancé car ils sont révélés par des signes peu spécifiques
entraînant ainsi un retard diagnostique. Leur pronostic varie
de manière importante avec le type histologique.
L’incidence des tumeurs d’origine épithéliale, dont
l’adénocarcinome est le type principal, est croissante. Selon
l’étude RARECARE menée entre 1995 et 2002, le nombre
de nouveaux cas diagnostiqués chaque année en Europe
était estimé à 3 595. La survie relative à 5 ans des cancers
d’origine épithéliale varie entre 33 % en Europe continentale
et en Europe du sud, et 20 % en Europe de l’est [2]. Après
résection chirurgicale, le facteur pronostique principal est
l’envahissement ganglionnaire. La chimiothérapie adjuvante
semble apporter un bénéfice en termes de survie bien que
cela ne soit pas formellement démontré par des études
randomisées.
L’incidence des tumeurs neuroendocrines digestives a
régulièrement augmenté au cours des quatre dernières
décennies à la fois en Europe et aux États-Unis. L’augmentation
d’incidence est toutefois plus faible pour les tumeurs
neuroendocrines de l’intestin grêle que pour celles de l’estomac
ou du rectum. Dans l’étude EUROCARE menée sur les cas
diagnostiqués en 1985-1995, la survie relative à 5 ans variait
entre 55 % (Europe de l’Est) et 65 % (Europe continentale) [3].
Les autres types histologiques sont plus rares et correspondent
aux lymphomes et aux sarcomes, bien que dans cette catégorie,
l’incidence des tumeurs stromales d’individualisation plus
récente ait été sous estimée.
Il est difficile d’interpréter les variations temporelles du
pronostic des cancers de l’intestin grêle du fait de leur
hétérogénéité. Il est possible que les variations de survie
puissent s’expliquer par des différences de proportion de stades
avancés au moment du diagnostic ou par des différences de
proportions de chacun des types histologiques.
[2] Faivre J, Trama A, De Angelis R, Elferink M, Siesling S, Audisio R,
et al
. Incidence, prevalence and survival of patients with rare epithelial digestive cancers
diagnosed in Europe in 1995-2002. Eur J Cancer 2012;48:1417-24.
[3] Lepage C, Ciccolallo L, De Angelis R, Bouvier AM, Faivre J, Gatta G. European disparities in malignant digestive endocrine tumours survival. Int J Cancer
2010;126:2928-34.