p. 90 / Survie des personnes atteintes de cancer en Francetropolitaine, 1989-2013. Partie 1 Tumeurs solides
Intestin grêle
Auteurs : M. Robaszkiewicz, A.-M. Bouvier, V. Bouvier
Intestin grêle
Références
[1] Francim, Hospices civils de Lyon, Institut de veille sanitaire, Institut national du cancer. Incidence observée dans les départements couverts par les registres
Francim entre 1978-1982 et 2008-2011 [Internet]. Saint-Maurice : Institut de veille sanitaire [consulté le 07/08/15]. Disponible à partir de l’URL : http://
www.invs.sante.fr/applications/cancers/francim2015/default.htm.
Intestin
grêle
CIM-O-3Correspondance
en CIM-O-2Correspondance
en CIM-O-1Correspondance
en CIM-10
Topographie C17.0 à C17.9 C17.0 à C17.9 152.0 à 152.9 C17.0 à C17.9
Morphologie Toutes, sauf tumeursmatologiques ; comportement tumoral /3
Les cancers de l’intestin grêle se caractérisent habituellement par une grande diversité des types histologiques. Il s’agit le
plus souvent d’adénocarcinomes, de tumeurs endocrines ou de sarcomes.
Incidence
Le cancer de l’intestin grêle est un cancer rare. C’est le moins fréquent des cancers digestifs. Cette rareté explique que
l’épidémiologie des cancers de l’intestin grêle soit mal connue. La France apparaît comme une zone à risque moyen de cancer
de l’intestin grêle : les taux d’incidence standardisés sur la population mondiale, observés dans les départements français
couverts par un registre des cancers pour la période 2008-2011, variaient entre 0,7 et 2,0 pour 100 000 chez l’homme
et entre 0,3 et 1,2 pour 100 000 chez la femme [1].
Population d’étude
Cette étude a porté sur 1 370 cas pour l’analyse sur la période 2005-2010 et sur 1 961 cas pour l’analyse des tendances
1989-2010.
Remarque
En raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains indicateurs n’ont pu
être produits (survie nette selon l’âge par exemple) et certains tableaux/figures sont incomplets ou absents.
Description de la localisation étudiée
Survie sur la riode la plus récente
(2005-2010)
Survie observée et survie nette
La survie observée et la survie nette 5 ans après le diagnostic
étaient respectivement de 47 % et 52 % (tableau 1).
Variation selon le sexe et l’âge
La survie nette à 5 ans était de 53 % chez les hommes et de
51 % chez les femmes (tableau 1). Après standardisation, la
survie nette à 5 ans était de 53 % chez les hommes et 56 % chez
les femmes (tableau 2). En observant les résultats par tranches
d’âge, la survie était meilleure chez les femmes par rapport aux
hommes pour les moins de 65 ans (tableau 4),
La survie nette diminuait avec l’âge passant de 70 % à 5 ans
chez les sujets de moins de 55 ans à 33 % pour les sujets de
75 ans et plus (tableau 3, figure 1). Cette diminution était plus
importante chez les femmes que chez les hommes (tableau 4).
Globalement, l’excès de mortalité était maximal immédiatement
après le diagnostic puis diminuait rapidement pendant la
première année. Au-delà, il continuait à décroître faiblement
pour approcher 0,05 à 5 ans. Cet excès de mortalité initial était
important chez les sujets âgés, et faible voire absent chez les
sujets jeunes (figure 2).
Survie des personnes atteintes de cancer en France tropolitaine, 1989-2013. Partie 1 – Tumeurs solides / p. 91
Intestin grêle
Tendances de la survie nette
sur lensemble de la riode
(1989-2010)
Sur l’ensemble de la période, la survie observée et la survie
nette à 10 ans étaient respectivement de 29 % et 36 %
(tableau 5). Après standardisation, la survie nette à 10 ans
était de 37 % (tableau 6).
Tendances globales
La survie nette à 1 an s’améliorait au cours du temps passant
de 70 % pour les cas diagnostiqués en 1989-1993 à 76 %
pour les cas diagnostiqués en 2005-2010 (tableau 5). Après
standardisation, les chiffres correspondants étaient de 70 %
et 78 % (tableau 6).
La survie nette à 5 ans s’améliorait elle aussi passant de
44 % pour les cas diagnostiqués en 1989-1993 à 53 %
pour les cas diagnostiqués en 2005-2010 (tableau 5). Après
standardisation, les chiffres correspondants étaient de 44 %
et 55 % (tableau 6).
La survie nette à 10 ans restait stable : elle était de 34 %
pour les cas diagnostiqués en 1989-1993 et de 33 % pour
les cas diagnostiqués en 1999-2004 (tableau 5). Après
standardisation, les chiffres correspondants étaient de 34 %
et 35 % (tableau 6).
Tendances selon l’âge
On n’observait pas de tendances significativement différentes
selon les classes d’âge (tableau 7).
Survie à 15 ans chez les personnes
âes de moins de 75 ans
La survie nette à 15 ans, pour les cas diagnostiqués en 1989-
1998, variait entre 45 % et 33 % selon l’âge (tableau 8).
Commentaires
Les cancers de l’intestin grêle représentent un groupe
hétérogène de tumeurs. Ils sont souvent découverts à un stade
avancé car ils sont révélés par des signes peu spécifiques
entraînant ainsi un retard diagnostique. Leur pronostic varie
de manière importante avec le type histologique.
L’incidence des tumeurs d’origine épithéliale, dont
l’adénocarcinome est le type principal, est croissante. Selon
l’étude RARECARE menée entre 1995 et 2002, le nombre
de nouveaux cas diagnostiqués chaque année en Europe
était estimé à 3 595. La survie relative à 5 ans des cancers
d’origine épithéliale varie entre 33 % en Europe continentale
et en Europe du sud, et 20 % en Europe de l’est [2]. Après
résection chirurgicale, le facteur pronostique principal est
l’envahissement ganglionnaire. La chimiothérapie adjuvante
semble apporter un bénéfice en termes de survie bien que
cela ne soit pas formellement démontré par des études
randomisées.
L’incidence des tumeurs neuroendocrines digestives a
régulièrement augmenté au cours des quatre dernières
décennies à la fois en Europe et aux États-Unis. L’augmentation
d’incidence est toutefois plus faible pour les tumeurs
neuroendocrines de l’intestin grêle que pour celles de l’estomac
ou du rectum. Dans l’étude EUROCARE menée sur les cas
diagnostiqués en 1985-1995, la survie relative à 5 ans variait
entre 55 % (Europe de l’Est) et 65 % (Europe continentale) [3].
Les autres types histologiques sont plus rares et correspondent
aux lymphomes et aux sarcomes, bien que dans cette catégorie,
l’incidence des tumeurs stromales d’individualisation plus
récente ait été sous estimée.
Il est difficile d’interpréter les variations temporelles du
pronostic des cancers de l’intestin grêle du fait de leur
hétérogénéité. Il est possible que les variations de survie
puissent s’expliquer par des différences de proportion de stades
avancés au moment du diagnostic ou par des différences de
proportions de chacun des types histologiques.
[2] Faivre J, Trama A, De Angelis R, Elferink M, Siesling S, Audisio R,
et al
. Incidence, prevalence and survival of patients with rare epithelial digestive cancers
diagnosed in Europe in 1995-2002. Eur J Cancer 2012;48:1417-24.
[3] Lepage C, Ciccolallo L, De Angelis R, Bouvier AM, Faivre J, Gatta G. European disparities in malignant digestive endocrine tumours survival. Int J Cancer
2010;126:2928-34.
p. 92 / Survie des personnes atteintes de cancer en France tropolitaine, 1989-2013. Partie 1 – Tumeurs solides
SURVIE À 1, 3 ET 5 ANS DES PERSONNES DIAGNOSTIQUÉES ENTRE 2005 ET 2010 (TOUS REGISTRES)
I Tableau 1 I Survie observée et nette (%) à 1, 3 et 5 ans selon le sexe [IC à 95 %]
1 an 3 ans 5 ans
observée nette observée nette observée nette
Homme 73 [70-76] 75 [72-79] 55 [51-59] 59 [56-64] 46 [43-50] 53 [48-57]
Femme 73 [70-77] 75 [71-78] 56 [52-60] 60 [56-64] 47 [43-51] 51 [46-56]
Tous 73 [71-75] 75 [73-77] 55 [53-58] 60 [57-63] 47 [44-50] 52 [49-55]
I Tableau 2 I Survie nette standardisée (%) à 1, 3 et 5 ans selon le sexe [IC à 95 %]
1 an 3 ans 5 ans
Homme 76 [73-79] 60 [57-64] 53 [49-58]
Femme 78 [75-81] 64 [60-68] 56 [52-61]
Tous 77 [75-79] 62 [59-65] 54 [51-58]
I Tableau 3 I Survie observée et nette (%) à 1, 3 et 5 ans selon l’âge [IC à 95 %]
1 an 3 ans 5 ans
observée nette observée nette observée nette
[15;55[ 92 [88-95] 92 [88-96] 76 [70-82] 77 [71-83] 69 [63-76] 70 [64-77]
[55;65[ 84 [80-88] 85 [81-89] 69 [64-74] 71 [66-77] 61 [55-67] 64 [58-71]
[65;75[ 75 [71-80] 76 [72-81] 61 [55-66] 64 [58-69] 52 [47-58] 57 [51-64]
[75;++[ 58 [53-62] 61 [57-66] 35 [32-40] 43 [38-48] 25 [21-29] 33 [28-40]
Tous 73 [71-75] 75 [73-77] 55 [53-58] 60 [57-63] 47 [44-50] 52 [49-55]
I Tableau 4 I Survie nette (%) à 1, 3 et 5 ans selon l’âge, chez l’homme et chez la femme [IC à 95 %]
1 an 3 ans 5 ans
Homme Femme Homme Femme Homme Femme
[15;55[ 91 [86-96] 93 [88-99] 71[63-80] 84 [77-92] 64 [56-74] 79 [70-89]
[55;65[ 83 [78-89] 87 [81-93] 69 [62-77] 74 [67-82] 62 [54-71] 68 [59-77]
[65;75[ 75 [69-81] 78 [72-86] 62 [55-69] 66 [58-75] 56 [48-65] 58 [50-68]
[75;++[ 62 [55-69] 60 [54-67] 45 [38-53] 41 [35-49] 37 [29-47] 30 [23-39]
Tous 75 [72-79] 75 [71-78] 59 [56-64] 60 [56-64] 53 [48-57] 51 [46-56]
Intestin grêle
Survie des personnes atteintes de cancer en France tropolitaine, 1989-2013. Partie 1 – Tumeurs solides / p. 93
I Figure 1 I Survie nette selon l’âge en fonction du temps depuis le diagnostic
I Figure 2 I Taux de mortalité en excès en fonction du temps depuis le diagnostic, tous âges
et par classe d’âge
Le taux est exprimé en nombre de décès pour une personne-année.
Intestin grêle
Pour une interprétation correcte de ces figures, il est impératif de se référer au paragraphe « Point particulier : les figures des taux de mortalité
en excès » du chapitre « Présentation des résultats et guide de lecture » (p. 28-29).
p. 94 / Survie des personnes atteintes de cancer en France tropolitaine, 1989-2013. Partie 1 – Tumeurs solides
TENDANCES DE LA SURVIE À 1, 5 ET 10 ANS POUR LES PERSONNES DIAGNOSTIQUÉES ENTRE 1989
ET 2010 (RESTRICTION AUX REGISTRES COUVRANT LENSEMBLE DE LA PÉRIODE 1989-2010)
I Tableau 5 I Survie observée et nette (%) à 1, 5 et 10 ans par période de diagnostic [IC à 95 %]
1 an 5 ans 10 ans
observée nette observée nette observée nette
1989-1993 68 [63-74] 70 [65-76] 38 [33-44] 44 [38-52] 27 [22-33] 34 [27-43]
1994-1998 61 [57-66] 64 [59-69] 36 [31-41] 40 [35-46] 26 [22-31] 32 [27-38]
1999-2004 70 [66-74] 72 [68-76] 41 [38-46] 47 [43-52] 26 [23-30] 33 [28-40]
2005-2010 75 [71-78] 76 [73-80] 48 [44-52] 53 [48-58] ND ND
Toutes périodes 70 [68-72] 72 [70-74] 42 [40-44] 47 [45-50] 29 [26-31] 36 [32-39]
ND : Non disponible.
I Tableau 7 I Survie nette (%) à 1, 5 et 10 ans selon l’âge par période de diagnostic [IC à 95 %]
1 an 5 ans 10 ans
Âge [15;55[
1989-1993 83 [74-94] 63 [51-78] 50 [38-66]
1994-1998 76 [67-86] 58 [48-71] 54 [43-67]
1999-2004 82 [74-90] 52 [43-63] 46 [36-57]
2005-2010 91 [86-97] 70 [61-80] ND
Toutes périodes 84 [80-88] 61 [56-66] 53 [47-60]
Âge [55;65[
1989-1993 73 [63-84] 53 [42-66] 48 [37-63]
1994-1998 70 [61-81] 42 [33-55] 39 [29-52]
1999-2004 84 [76-92] 58 [48-69] 43 [33-56]
2005-2010 87 [82-93] 70 [62-78] ND
Toutes périodes 80 [76-84] 59 [54-64] 50 [44-56]
I Tableau 6 I Survie nette standardisée (%) à 1, 5 et 10 ans selon le sexe par période
de diagnostic [IC à 95 %]
Tous sexes
1 an 5 ans 10 ans
1989-1993 70 [65-76] 44 [38-51] 34 [27-41]
1994-1998 64 [59-69] 40 [36-46] 33 [28-39]
1999-2004 74 [70-77] 48 [44-53] 35 [30-41]
2005-2010 78 [75-81] 55 [51-59] ND
Toutes périodes 73 [71-75] 48 [46-51] 37 [34-40]
ND : Non disponible.
Non présenté par sexe du fait d’effectifs trop faibles pour la standardisation.
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