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Les opinions exprimées ou implicates dans ce document sont uniquement celles des auteurs et ne reflètent
pas nécessairement celles de l’Association canadienne d’éducation (ACE) et le Stanford Centre for Opportunity Policy in Education (SCOPE).
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Élément 2 changeant la donne :
L’intelligence / l’habileté est plus apprise / méritée que
conférée.
L’intelligence et l’habileté ne sont pas bien comprises. Un tour d’horizon de certaines des
images et des métaphores invoquées lors des discussions à ce sujet le démontre bien. L’habileté
est couramment perçue comme un don mystique (p. ex., « Elle est douée. Il a peu de talent. »),
un élément lumineux (p. ex., « Il est brillant. Elle n’est pas une 100 watts. »), un aspect de
rapidité (p. ex., « Elle saisit vite. Il a l’esprit lent. »), de l’acuité (p. ex., « Il a l’esprit aiguisé. Elle
a les facultés émoussées. ») et une capacité (p. ex., « Elle fait preuve de débrouillardise. Il
manque de potentiel. »). L’envergure et la diversité des images et des métaphores indiquent
bien que le phénomène échappe à une compréhension en profondeur.
En raison de cette compréhension insuffisante, certaines hypothèses infondées ont
prévalu et persisté. Par exemple, en langage courant, l’intelligence et l’habileté concernent des
limites préétablies et des cerveaux immuables – et aucune des images populaires de l’habileté
(mentionnées dans le paragraphe précédent) ne contredit cette hypothèse.
De nombreuses façons, cette croyance a été institutionnalisée dans les écoles modernes
– au moyen de tests d’intelligence, de groupements par aptitudes, de classes douées et ainsi de
suite. Face à ces structures, il peut être difficile d’accepter une troublante affirmation récente :
il n’existe aucun compte rendu validé de génie développé sans des années d’efforts concentrés
au préalable. Autrement dit, l’intelligence et l’habileté ne sont ni prédéterminées, ni conférées;
elles sont apprises. Il a été déterminé que plusieurs éléments sont essentiels à l’émergence du
« génie », notamment commencer tôt dans la vie, pratiquer intensivement (soit des heures
chaque jour), pratiquer longtemps (soit des années), suivre des cours même à son apogée et se
consacrer constamment à une étude laborieuse. (Voir Colvin, 2008, pour une liste détaillée et
une discussion.)
La notion d’étude laborieuse est particulièrement importante. Il s’agit du type de
pratique qui se produit aux limites de la compétence actuelle, là où il existe un risque réel
d’échec. Cependant, l’absence de succès n’est pas perçue, ici, comme étant dévalorisante ou