Deuxi`eme partie
A R´eduction d’un endomorphisme nilpotent
A.1. Si le polynˆome caract´eristique d’un endomorphisme vde Vest Xn, on a d’apr`es le
th´eor`eme de Cayley-Hamilton : vn= 0 et vest nilpotent. R´eciproquement, si vest nilpotent,
ses valeurs propres, qui sont racines du polynˆome minimal de v, sont nulles, de sorte que le
polynˆome caract´eristique de vest Xn.
A.2. Soient α1, . . . , αrdes scalaires non tous nuls tels que
α1e1+· · · +αrer= 0.
Soit jle plus petit entier strictement positif tel que αj6= 0 ; on a alors :
0 = ur−j(α1e1+· · · +αrer) = αjur−1(x),
d’o`u αj= 0. Cette contradiction entraˆıne que la famille (e1, . . . , er) est libre.
On a : u(ej) = ej+1 pour tout entier jcompris entre 1 et r−1, et u(er) = 0, donc West
stable par uet la matrice de uWest constitu´ee de 1 juste sous la diagonale et de 0 ailleurs : c’est
Jr=
0 (0)
1...
......
(0) 1 0
.
A.3. Soient α1, . . . , αrdes scalaires non tous nuls tels que
α1ε1+· · · +αrεr= 0.
Soit jle plus petit entier strictement positif tel que αj6= 0 ; on a alors :
0=(α1ε1+· · · +αrεr)(ur−j(x)) = αj`(er),
d’o`u αj= 0. Cette contradiction entraˆıne que la famille (ε1, . . . , εr) est libre et en particulier,
on a : dim W0=n−r.
D´eterminons W∩W0. Un vecteur quelconque non nul yde Ws’´ecrit y=α1e1+· · · +αrer
pour des scalaires α1, . . . , αrconvenables non tous nuls ; si jest le plus petit entier tel que
αj6= 0, on a : εr−j(y) = αj`(er)6= 0, donc yn’appartient pas `a W0; ainsi, l’intersection de W
et W0est r´eduite `a {0}. Comme Wa pour dimension r,Wet W0sont suppl´ementaires dans
V.`
A pr´esent, soit ydans W0; on a : εi(u(y)) = εi+1(y) = 0 pour tout entier icompris entre
1 et r−1, et εr(u(y)) = 0 car ur= 0 ; ainsi, W0est stable par u. Comme ur= 0, on a aussi
ur
W0= 0 et uW0est nilpotent. En particulier, son polynˆome minimal divise Xr; il divise aussi
Xn−rpuisque dim W0=n−r.
A.4. Comme indiqu´e, on effectue une r´ecurrence sur n. L’initialisation est triviale si n= 1. Par
les constructions pr´ec´edentes, la matrice de uWdans la base (e1, . . . , er) est Jr. Si r=n, on a le
r´esultat avec α= 1 et λ1=r. Si r < n, on applique l’hypoth`ese de r´ecurrence `a l’endomorphisme
nilpotent uW0de W0, d’o`u l’existence d’entiers α≥2 et λ2≥λ3≥ · · · ≥ λα>0 tels que dans
une base (er+1, . . . , en) de W0, la matrice de uW0soit diagonale par blocs, de blocs Jα2, . . . , Jαr.
On a : λ2≤rcar ur
W0= 0. Ainsi, les entiers α, λ1, . . . , λret la base (e1, . . . , en) r´epondent `a la
question.
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