Partenaire de votre santé, votre pharmacien vous conseille et vous délivre des produits adaptés à votre cas. Les éléments d’information supplémentaires apportés par cette fiche ne peuvent se substituer à l’avis d’un professionnel de santé connaissant votre situation particulière. ----- Votre pharmacien ------ Après une exposition sonore prolongée à un niveau sonore élevé ou à un bruit bref mais violent, il est courant d'avoir une sensation «d'oreilles bouchées» et d'entendre de petits sifflements. Ceci est du à une souffrance de l'oreille interne. On estime que le traumatisme sonore est constitué pour tous les bruits de plus de 85 décibels (dB) comme c'est le cas au bord d'une route nationale. Les conséquences de ce traumatisme sont aggravées par : l'intensité croissante du bruit, la durée de l'exposition à ce bruit, la répétition des traumatismes sonores, l'absence ou le retard du traitement médical dans les suites immédiates du traumatisme. Qu'est-ce que le bruit ? C'est une onde vibratoire dont l'intensité (la force) est mesurée en décibels (dB). L'échelle des décibels est une échelle logarithmique, ce qui veut dire que tous les 10 dB le volume sonore est en fait multiplié par 10 ! Ainsi le niveau sonore d'une discothèque (105 dB) est 10 fois plus violent que le niveau sonore d'une rue au trafic intense (95 dB) De la souffrance à la perte auditive Lors d'un traumatisme sonore inférieur à 140 dB (à proximité d'un marteau piqueur, avion au décollage), c'est l'oreille interne qui souffre. Celle-ci contient du liquide dans lequel baignent les cellules ciliées (appelées ainsi car elles sont pourvues de cils qui captent les vibrations sonores). Ces cellules traduisent ces vibrations en influx nerveux. Quand les vibrations sont trop intenses ou durent un temps trop long, les cellules ciliées s'épuisent : elles manquent d'oxygène et elles sont fatiguées. Elles peuvent mourir des suites de cette souffrance, or il faut savoir que les cellules ciliées ne se renouvellent pas au cours de la vie. C'est la mort d'un nombre croissant de ces cellules qui entraîne une perte auditive progressive et irréversible. La perte auditive peut être immédiate à la suite d'un traumatisme très violent ou bien progressive. Ainsi nombreux sont les chasseurs qui souffrent de surdité du côté où ils tirent au bout de plusieurs années de pratique. De même 1 adolescent sur 10 a déjà acquis une perte d'audition d'au moins 20 dB à cause d'habitudes sonores excessives. Une proportion plus grande encore d'individus qui s'exposent régulièrement à de la musique forte auront une audition d'une personne de 60 ans alors qu'il n'auront encore que 30 ou 40 ans. Informations de publication Médecin rédacteur Dr Jérôme CACARIÉ McCann Santé Multimédia Partenaire de votre santé, votre pharmacien vous conseille et vous délivre des produits adaptés à votre cas. Les éléments d’information supplémentaires apportés par cette fiche ne peuvent se substituer à l’avis d’un professionnel de santé connaissant votre situation particulière. ----- Votre pharmacien ------ (Suite) Traiter Consultez un médecin ORL si, après un concert ou une soirée en discothèque, vous ressentez pendant quelques heures des bourdonnements ou sifflements dans les oreilles, ou si vous avez le sentiment d'une audition atténuée comme si vous aviez des bouchons de coton dans les oreilles : il pourra vous prescrire immédiatement des médicaments pour réoxygéner les cellules ciliées qui sont encore en souffrance. Attention, l'amélioration des bourdonnements et des sifflements après une nuit de sommeil sans traitement ne signifie pas pour autant que les cellules ciliées ne soient pas encore en souffrance et risquent donc encore de mourir. Les bouchons d'oreille : Les bouchons jetables en mousse ou en cire sont des bonnes protections en abaissant la perception sonore de 10 à 25 dB. Ils réduisent notamment les sons aigus. Les musiciens professionnels qui se sentent gênés par ces bouchons peuvent acquérir des bouchons en silicone qui ne modifient pas la clarté du son. Ils sont fabriqués sur mesure par les audioprothésistes. En cas de grave traumatisme, une hospitalisation pendant une petite semaine peut vous permettre de sauver une bonne partie de vos facultés auditives : un traitement favorisant la circulation sanguine, élargissant le diamètre des vaisseaux sanguins et luttant contre l'inflammation vous donnera les meilleures chances de récupération. Sans traitement dans les trois jours suivant un traumatisme moyen ou violent, les chances d'amélioration de préserver votre audition méritent encore de débuter un traitement médical. Prévenir Privilégiez le repos : dans les lieux très bruyants, il faut respecter des temps de pause en s'isolant du bruit : 10 minutes toutes les 45 minutes sont nécessaires pour que les cellules de l'oreille interne se reposent. En cas de fatigue ou de manque de sommeil, les oreilles sont d'autant plus fragilisées, vous devrez donc davantage éviter l'excès de bruit. Que dit la Loi ? Logement : 60 dB est le seuil maximal de confort sonore admis pendant la journée par la loi antibruit du 31 décembre 1992. Mais cette limitation n'est pas respectée pour 10 millions de français qui doivent vivre dans un environnement trop bruyant. Baladeurs : ils sont limités à 100 dB (par l'arrêté du 24 juillet 1998), mais certains peuvent être «déverrouillés» par l'utilisateur. A une telle intensité, il ne faudrait pas écouter son walkman plus d'un quart d'heure. Pour l'écouter plusieurs heures sans prendre de risque, il suffit de baisser le son. Salles de concert et discothèques : le décret du 15 décembre 1998 limite l'intensité du son à 105 dB en moyenne avec des pics autorisés à 120 dB. Dans ces conditions, il ne faudrait pas y rester plus de 5 minutes pour respecter la durée maximale d'exposition tolérable. Au travail : une directive européenne de 1985 oblige les employeurs à informer et à protéger les travailleurs soumis à des bruits supérieurs à 85 dB. Informations de publication Médecin rédacteur Dr Jérôme CACARIÉ McCann Santé Multimédia