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LES TECHNOLOGIES DE LABORATOIRE
INTRODUCTION
Le bilan hormonal thyroïdien occupe une place
importante dans l’exploration fonctionnelle du
corps thyroïde. Le nombre et la qualité des
moyens d’investigations permettent aujourd’hui
de réduire notablement la marge d’incertitude
diagnostique grâce notamment aux méthodes
immuno-enzymatiques de 3
ème
génération. Mais
cette richesse ne doit pas faire sous-estimer
l’importance de la démarche clinique qui reste
indispensable à l’indication bien posée des
examens.
Nous proposons une série de recommandations au
clinicien et au biologiste afin de réduire les
causes d’erreurs et de garantir une interprétation
correcte des résultats.
I- RAPPEL PHYSIOLOGIQUE
La glande thyroïde sécrète deux hormones : la
thyroxine (T4) et la triiodothyronine (T3). La T3
circulante provient essentiellement d’une
conversion dans les tissus extrathyroïdiens de la
T4 en T3 sous l’effet d’une désiodase spécifique.
La majeure partie de ces hormones est inactive
car liées à des protéines de transport (T4=99,97
%, T3=99,7 %). Seule les fractions libres sont
biologiquement actives (T4= 0,03%, T3=0,3 %).
[1-4]. La sécrétion hormonale est contrôlée par la
thyréostimuline (TSH) d’origine hypophysaire.
La TSH (thyroid stimulating hormone) contrôle la
croissance et la fonction thyroïdienne. La
thyrolibérine (TRH) hypothalamique stimule la
production hypophysaire de TSH. La T4 libre et
la T3 libre exercent un rétrocontrôle négatif étroit
sur la sécrétion de TSH dont le taux est
inversement corrélé aux concentrations de T4
libre et de T3 libre, avec une meilleure corrélation
pour la T4L. [1-4]
II- EXPLORATION BIOLOGIQUE
INITIALE D’UNE PATHOLOGIE
THYROIDIENNE
1- Prélèvements
Les examens biochimiques destinés à explorer la
fonction thyroïdienne sont effectués sur le sérum.
Le prélèvement est réalisé sur tube sec, de
préférence le matin à jeun, toujours à la même
heure pour la surveillance thyroïdienne, et
précèdera la prise des traitements par les
hormones thyroïdiennes. Eviter tout facteur de
stress au moment de l’analyse.
Les hormones sériques se conservent réfrigérées
au moins 7 jours et congelées (à – 20°) au moins
30 jours. [5-7]
Il faudra tenir compte pour l’analyse :
• Des traitements qui interfèrent avec le
fonctionnement thyroïdien (antithyroïdien,
bêtabloquants, lithium, iode).
• Les glucocorticoïdes, la dopamine et la
somatostatine (diminuent la sécrétion de
TSH). [8-10]
• La prise d’œstrogènes et d’androgènes (qui
augmentent la T4 totale par augmentation des
protéines de transport). [11]
• Des médicaments qui modifient la clairance
tissulaire des hormones thyroïdiennes ou
inhibent la conversion périphérique de T4 en
T3 (amiodarone, propranolol et
dexaméthasone à forte dose). [12]
• Patient ayant reçu des produits de contraste
iodés ont une T4 libre augmentée par
inhibition de la 5’-désiodase, de même pour
ceux traités par héparine qui déplace la T4 de
ses protéines porteuses. [5-8]
• En cas de prise antérieure de thyroxine
exogène, il faudra attendre environ un mois
avant de pouvoir mesurer la thyroxine
endogène.
• La prise de triiodothyronine T3 exogène
n’interfère pas dans le dosage mais abaisse la
T4 endogène par rétrocontrôle hypophysaire.
2- Méthode de dosage
Les tests biochimiques utilisés actuellement
pour explorer la fonction thyroïdienne sont basés
sur une réaction antigène-anticorps utilisant des
antigène-anticorps utilisant des anticorps
monoclonaux hautement spécifiques et de haute
affinité. Pour la TSHus : les méthodes
immunologiques actuellement disponibles sont
très sensibles et précises et présentent une limite
de détection fonctionnelle inférieure ou égale à
0,01mUI/l. La TSH est prise en sandwich entre
deux anticorps dont l’un est marqué. Les
méthodes automatisées utilisent le plus souvent la
chimiluminescence.