Biodiversité économique - L`Union des producteurs agricoles

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Biodiversité
économique
Code d’accès
Rapport annuel 2014-2015
La biodiversité économique
est un concept soutenu par les
réseaux de l’économie sociale
et solidaire. Elle prend en
considération une diversité
d’acteurs et de logiques
économiques. Ce concept
cherche l’équilibre entre
les diverses tendances de
l’économie de marché jusqu’à
l’économie sociale et solidaire.
Plan de développement
d’UPA DI 2014-2019
et des
UPA Développement international (UPA DI),
ésultats
r
dans sa poursuite de préoccupations agroenviron­
nementales enracinées, vous présente son rapport
s visibles
u
l
p
annuel uniquement sous une forme électronique.
Résolu… ment moins de papier
Et dans sa poursuite de préoccupations dévelop­
pementales incarnées, un accent est mis sur les
résultats. Les rendre plus compréhensibles, plus
visibles et pourquoi pas plus démonstratifs, tel est
notre objectif.
Confortablement emballés par nos rapports ancestraux
avec le papier, nous avions quelques inquiétudes à faire
les choses autrement. Conserverons-nous le ton et le
style, et nous lira-t-on sous cette autre forme?
Finalement, nous avons trouvé la réponse, la clé, sur
une carte…, comme un code d’accès! Vous accédez
effectivement au rapport annuel, toujours en matière
de rétrospective et de perspective, ainsi qu’à une courte
vidéo de 11 minutes intitulée « Beau temps, MAUVAIS
TEMPS ». Elle traite de la résilience aux changements
climatiques dans la Boucle du Mouhoun au Burkina
Faso, un geste quotidien.
Bon et beau regard sur ces deux formes de témoignage
que nous vous offrons fièrement et tout aussi
humblement.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
2
Table des matières
•• Introduction - Biocode............................................................................................ 4
•• Mot du président – Miser sur l’agriculture pour réduire la pauvreté................... 5
•• Mot du secrétaire général – Un plan de et pour le développement..................... 6
•• Mot du partenaire – Lettre de la Central Cooperativa Agropecuaria.................. 7
•• I – Contexte : La biodiversité économique malmenée.......................................... 8
•• II – Quelques résultats d’une coopération soutenue.......................................... 14
•• III – D’autres résultats spécifiques........................................................................ 19
•• IV – Contribution d’UPA DI................................................................................. 26
•• Tableau des partenaires de diverses cités............................................................. 34
•• Artisanes et artisans, pro-moteurs de la « biodiversité économique »................. 35
•• À la biodiversité conceptuelle, littéraire et visuelle............................................. 37
•• Post-scriptum – Code d’accès pour qui et pour quoi......................................... 37
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
3
En bref
Encore
Code
d’accès
Introduction
Biodiversité économique – Code d’accès
Introduisons
Biocode
•• Agriculture familiale, la grande
corvée des peuples [2013-2014].
•• Biodiversité économique et code
d’accès à l’agriculture familiale.
•• Mission d’UPA DI : le soutien à
l’agriculture familiale.
•• Résultats développementaux qui
s’inscrivent dans la durée.
•• Contribution d’UPA DI à ces
changements.
Deux mille quatorze avait été déclarée « Année inter­
nationale de l’agriculture familiale » par les Nations
Unies. Dans cette foulée, notre rapport annuel de l’an
dernier s’intitulait « L’agriculture familiale, la grande
corvée des peuples ». C’était l’occasion de faire le point
et de réaffirmer notre conviction profonde dans cette
façon de voir notre rapport à la nature, la production et
l’alimentation. Cela ne nous a pas empêchés de nous
questionner sur l’avenir. « Nos agricultures familiales
sont malmenées par les tenants du néolibéralisme qui
pensent seulement en termes d’unité de production où
les personnes, les familles deviennent une considération
marginale » pouvait-on lire dans ce rapport.
Biodiversité signifie, selon Larousse, « La diversité des
espèces vivantes et de leurs caractères génétiques ».
C’est exactement ce que nous affirmons à notre tour,
mais, ici, en l’appliquant à nos économies. L’agriculture
familiale est une des espèces vivantes dans les différents
types d’agriculture pratiqués sur la planète et elle a,
évidemment, son propre caractère génétique.
Mot de passe… Nom d’utilisateur... NIP... Code d’accès...
à l’agriculture familiale. Code défini, identifié, concep­
tualisé à partir de l’expérience des familles agricoles
d’ici et d’ailleurs. Attention, il ne faut pas croire que le
code donne toutes les réponses. Il nous conduit plutôt
aux bonnes questions...…
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
UPA DI, dans le cadre de son plan de développement
2014-2019, a réaffirmé sa mission. « Soutenir la ferme
familiale comme modèle d’agriculture durable en ap­
puyant les organisations paysannes démocratiques, les
systèmes collectifs de commercialisation des produits
agricoles et toutes autres initiatives structurant l’avenir
de l’agriculture dans les pays en voie de développement ».
Mu par cette mission, le présent rapport annuel met
l’accent sur les résultats qui durent, qui traversent le
temps tout en continuant à se multiplier et à s’inscrire
dans la biodiversité économique de l’agriculture. Nous
vous les présenterons à la fois de façon globale pour
mesurer l’ampleur de notre contribution dévelop­
pementale et de façon spécifique pour illustrer la
profondeur des changements apportés.
Moussa et Awa vont continuer de nous accompagner
cette année, mais où est Moussa? Nous vous laissons le
découvrir. Bonne lecture, bonne réflexion, dans ce
mode sans papier, mais avec autant de détermination,
de convictions et… disons, de biodiversité dans le ton…
4
En bref
Mot du président
M. Marcel Groleau
Encore
Miser sur l’agriculture
pour réduire la pauvreté
L’action d’UPA DI repose sur deux principes : l’égalité
des chances pour tous les agriculteurs, où qu’ils soient
sur la planète, et la diversité des modes de production
agricole.
Selon la Banque mondiale, la croissance économique
dans le secteur agricole est au moins deux fois plus
efficace pour réduire la pauvreté que les autres formes
de croissance économique4.
Lors de ma visite dans la Vallée du fleuve, au Sénégal,
j’ai vu des productrices et producteurs de riz réunis au
sein d’une organisation forte, la Fédération des
périmètres autogérés (FPA). Ensemble, ils sont capables
de répondre à l’appel de leur gouvernement en
participant efficacement à la sécurité alimentaire de
leur pays. Devant les résultats, j’ai été impressionné par
le travail accompli, heureux d’y être associé à travers
notre coopération. Mais surtout, j’étais fier, très fier de
l’engagement des membres de l’Union des producteurs
agricoles. Par leur contribution financière et leur expertise,
ils rendent possible un monde où l’égalité des chances
fera école. Un monde où la diversité sera vue comme
une richesse et non pas un obstacle à la croissance.
Dans un monde dont l’économie dominante ne
s’embarrasse pas de concept tel que la diversité des
modes de production, à elles seules ces informations
témoignent de façon éloquente que l’égalité des
chances reste à faire. Pourtant, il y a de plus en plus
d’exemples témoignant du potentiel d’un mode de
production respectueux du vivant, près des êtres humains
et de la terre, l’agriculture familiale.
Nos observations d’ici et d’ailleurs nous enseignent
quotidiennement l’à-propos de ces principes.
Dans un récent rapport de l’Organisation des Nations
Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), il est
démontré que les agriculteurs et les éleveurs absorbaient
22 % des pertes lors de catastrophes naturelles, alors
qu’ils reçoivent moins de 5 % de l’aide fournie par la
suite1. D’autres études démontrent que, dans les pays
non industrialisés, l’agriculture familiale doit composer
avec une situation foncière précaire, des sols dégradés,
un climat imprévisible et des infrastructures défail­lantes.
Malgré cela, dans la plupart de ces pays, elle nourrit
près de 80 % de la population en cultivant moins de
25 % des terres arables2, 3.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
Il est important de soutenir des organisations comme
UPA DI qui, par des actions terrain concrètes, con­
courent à l’amélioration du sort des agriculteurs et du
coup, de la sécurité alimentaire à l’échelle planétaire.
L’action collective, pour l’UPA, c’est aussi de s’investir à
l’international et de partager, avec les agriculteurs du
monde entier, l’expertise et les savoirs qui nous per­
mettent, ensemble, de mieux vivre de notre profession.
On ne peut que se féliciter du travail d’UPA DI.
1
F AO. 2015. The impact of natural hazards and disasters on agriculture
and food and nutrition security. A call for action to build resilient
livelihoods. www.fao.org/3/a-i4434e.pdf
2 G RAIN, 2015. Hungry for Land. www.grain.org
3
Hoering, Uwe. 2008. Who Feeds the World? Church Develop­
ment
Service. An Association of the Protestant Churches in Germany (EED)
– Evangelischer Entwick­lungsdienst
4 Ibid.
5
En bref
Mot du secrétaire général
Encore
UPA DI accompagnatrice de l’émancipation
À la suite de cette première année de mise en œuvre de
notre plan de développement, nous sommes habités
par : la fébrilité devant les résultats atteints, l’effer­
vescence devant les nouveaux défis à relever et des
aspirations toujours grandissantes.
Un pareil plan, basé sur la volonté de participer à
l’émancipation de l’agriculture familiale, n’est pas une
mince affaire dans le contexte actuel. Il faut à la fois y
croire, en étant presque idéaliste, et s’y mettre réso­
lument pour être des plus pragmatiques.
M. André D. Beaudoin
Un plan de et pour
le développement
•• Émancipation de l’agriculture
familiale : affranchissement de…
•• Des gestes : appels de
propositions, fonds dédié,
Caisse d’économie solidaire…
•• De plus en plus de productrices
et producteurs agricoles du
Québec pourront s’impliquer…
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
« L’émancipation » fait référence à un développement
de l’agriculture familiale dans un contexte facilitant et
positif. Les mots de Larousse pour l’exprimer sont
« action de s’affranchir d’un lien, d’une entrave, d’un
état de dépendance, d’une domination, d’un préjugé. »
L’émancipation de l’agriculture familiale se traduit,
notamment, par l’affranchissement aux règles commer­
ciales injustes et inéquitables, l’accès à la connaissance
pour éviter la dépendance, des politiques agricoles
pertinentes et adaptées où les organisations paysannes
sont consultées, etc.
Au cours de la dernière année, balisés par notre plan de
développement, nous avons répondu à plusieurs appels
de propositions lancés par le ministère des Affaires
étrangères, du Commerce et du Développement
(MAECD) avec, ma foi, des perspectives plutôt pro­
metteuses devant nous. Nous avons aussi participé
activement, au sein de l’Association québécoise des
organismes de coopération internationale (AQOCI), à
l’élaboration d’un fonds dédié à l’économie dans les
pays en développement. L’idée étant de s’imprégner du
modèle québécois de soutien au développement
économique. Celui-là même qui a démontré, au fil du
temps, et particulièrement en tant de crises qu’il
pouvait donner du sens à la notion de résilience.
Dans le même esprit, UPA DI a pris l’importante
décision de transférer ses actifs et ses opérations cou­
rantes à la Caisse d’économie solidaire Desjardins. Une
caisse qui a su démontrer son attachement aux valeurs
promues par son fondateur. Des valeurs plus déter­
minantes que jamais, tout aussi universelles que la
Déclaration des droits humains et situant la Personne
au cœur du développement.
C’est sur cette lancée que nous avons accueilli avec
beaucoup d’enthousiasme, la décision du MAECD
d’appuyer notre programme « Réseau Agro-Innov ».
L’appui du ministère est pour cinq ans. L’éclat de cette
nouvelle réside dans la nature même de ce projet, soit
la mise à contribution de l’expertise des agricultrices et
agri­culteurs du Québec de même que celle des per­
sonnes gravitant autour du monde rural. Ce programme
met aussi en perspective une dynamique de coopération
rejoignant les aspirations des entrepreneurs que sont
les paysannes et paysans que nous appuyons.
En ce sens, l’émancipation de l’agriculture familiale
repose sur notre capacité collective de mettre à profit, à
travers des partenariats durables, nos connaissances au
bénéfice de résultats concrets.
6
En bref
Mot du partenaire
Encore
Lettre de la Central Cooperativa
Agropecuaria du El Salvador
Famille UPA DI,
Depuis El Salvador en Amérique centrale; en tant que
Central Cooperativa Agropecuaria (CCA) nous saluons
très fraternellement tous nos frères et sœurs qui
forment la grande famille d’UPA DI.
M. José Luís Cubías Meléndez
Historiquement, la CCA s’est constituée en 1994 et est
actuellement formée de onze coopératives. Neuf d’entre
elles proviennent de la réforme agraire de 1980. Leurs
principales productions sont la canne à sucre et les
vaches laitières. Les efforts communs d’UPA DI et de la
CCA se sont concentrés dans cette dernière production.
L’accompagnement technique d’UPA DI, l’appui-conseil
de techniciens nationaux, les tournées et échanges
d’expériences avec des producteurs canadiens et des
organisations nationales ont contribué à l’atteinte des
résultats suivants :
a) la commercialisation collective du lait de six coopé­
ratives, permettant d’obtenir deux avantages : réduction
des coûts de gestion des ventes et un meilleur prix de
vente négocié grâce aux volumes de lait;
b) la création d’un fonds de développement laitier pour
financer les activités reliées à l’élevage laitier;
c) l ’implantation et l’établissement d’une alimentation
stratégique avec une production fourragère adaptée
à la zone et de meilleure qualité nutritionnelle;
d) l ’acquisition d’équipements agricoles. Un système
d’analyse économique a été établi, permettant de
mesurer la bonne marche du travail et de toutes les
activités mises en action, analyses qui sont reprises
dans les réunions tenues par le comité élevage.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
D’autres axes de travail sont en cours, à des niveaux
d’avancement différents, comme : renforcement orga­ni­
sationnel des coopératives dans le processus de prise
de décision; définition de registre technique pour
l’élevage pour une analyse objective et précise; systé­
matisation du contrôle et de l’analyse de l’inci­dence de
la mammite; organisation d’éleveurs individuels, débutée
dans cinq communautés.
Les leaders de la CCA sont actuellement en train
d’évaluer la possibilité d’établir un processus de commer­
cialisation collective dans la canne à sucre, basé sur le
succès obtenu dans le lait.
Nous, organisations sœurs, manifestons par cette
communication nos sincères remerciements à UPA DI
pour cet appui solidaire sans lequel, nous en sommes
convaincus, beaucoup de chemin resterait à parcourir
pour des résultats incertains. Notre activité productive
est durable et dynamique, mais elle se réalise dans un
contexte mondial très changeant qui génère cons­tam­
ment de nouveaux défis. C’est en travaillant main dans
la main que nous aurons la capacité de relever ces défis.
À toutes les organisations sœurs, à distance, recevez la
poignée de main et la chaleur d’une accolade fraternelle,
et n’oubliez jamais : la lutte continue!
José Luís Cubías Meléndez
Président et représentant légal de la CCA
7
I - Contexte : La biodiversité économique malmenée
8
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
En bref
Encore
Nécessité de se surpasser
Loin d’être dépassée,
l’agriculture familiale doit se
surpasser…
•• Dans une économie mondialisée,
un modèle économique
néolibéral dominant et
une agriculture dominée.
•• Confrontée à des changements
climatiques souvent
catastrophiques, et surtout,
de plus en plus inquiétants.
•• Poussée par une croissance
démographique effrénée de
la population mondiale.
•• Devant un contexte d’insécurité
physique et de perturbations
sociales aux confins d’une
mondialisation déshumanisée
et en croissance.
« Courir après sa queue »
On insiste souvent sur la capacité d’adaptation des
individus et des populations pour mettre en lumière
les conséquences des bouleversements engendrés par,
disons-le, les grandes orientations de notre monde.
Cependant, comme le disait si bien le grand-père de
Boucar Diouf, « Quand on court tout le temps, il faut se
rendre compte que ça ne marche pas ».
L’agriculture familiale a une grande capacité de rési­
lience nécessaire et même salutaire pour l’avenir de
l’humanité. De tout temps, elle a su répondre à une
demande croissante de produits agricoles en conjuguant
avec l’instabilité, qu’elle soit climatique ou d’ordre social.
Toutefois, comme il n’y a pas d’observatoire mondial
pour témoigner de cette réalité, on continue d’opter
pour la concentration de la production en misant sur la
course au rendement pour garantir la sécurité alimen­
taire planétaire. Comme une fatalité avec laquelle nous
devions composer, on se convainc qu’il n’y a pas
d’autres choix. Tout converge vers cette tendance
lourde de conséquences. Comme un sage le disait
« Lorsqu’on naît clou, tout devient marteau ».
Le résultat net de l’aventure est désormais locataire de
plusieurs grandes surfaces arides dans le monde, avec
des rendements qui passent dans les craques d’un
système qu’il a lui-même provoquées. Il a même droit
de cité. La Californie.
Moussa : « Je ne sais pas pourquoi, quand
on lutte contre la faim ça nous
laisse toujours sur notre appétit. »
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
9
Note aux lecteurs
Pour les personnes qui ne connaissent pas Moussa,
rappelons qu’il est un pêcheur et un paysan africain
d’un certain âge dont le village est Bunchibourara. Il a
plusieurs enfants et sa fille aînée, Awa, demeure au
Québec depuis plusieurs années. Elle travaille pour
une organisation québécoise de coopération inter­na­
tionale, Enfaire.
Depuis plus de 15 ans, UPA DI recueille les réactions
de Moussa et d’Awa sur les différents thèmes abordés
dans ses rapports annuels. Parfois, d’autres membres
de la famille et d’autres paysans du village ou d’ailleurs
sont mis à contribution.
Ici, Moussa réagit à la présentation qu’Awa lui a faite du
rapport 2014-2015 d’UPA DI lors de sa dernière visite
au village.
En bref
Encore
La biodiversité économique, un néologisme à créer
pour contrer le modèle économique dominant
Pour cesser…
•• De se concentrer sur
l’accélération de la production
et sa concentration continue,
voire oppressante.
•• Des pratiques de contractualisation
inéquitables et appauvrissantes
aux dépens des petits producteurs.
•• L’accaparement du bien commun,
des richesses naturelles.
Ouvrier sur ses terres
Le système néolibéral, dominant la production agricole
mondiale, s’impose comme une dictature économique.
Il est contrôlé par le haut à partir d’une pyramide très
étroite dont le socle est la masse monétaire mise à sa
disposition. Sa légitimité provient des grandes insti­
tutions internationales qui impriment leur marque de
confiance sur des billets trop souvent biaisés.
C’est ainsi que l’on concentre et s’accapare les bénéfices
de la mondialisation au même rythme qu’on s’accapare
des terres. On propose même aux petits producteurs
d’y contribuer sous forme de métayage modernisé,
mais… tout aussi avilissant.
La concentration de la richesse a favorisé la déres­pon­
sabilisation de la population. Pourquoi agir sur une
terre qui ne nous appartient pas, pourquoi vouloir faire
plus lorsque le mieux-être appartient princi­pa­lement à
celles et ceux qui contrôlent le système?
En revanche, la biodiversité économique repose sur la
démocratisation de l’économie. Elle mise sur le sens de
la responsabilité citoyenne et s’inscrit dans une dyna­
mique d’économie circulaire. C’est-à-dire une économie
dont chaque geste favorise la régénérescence du patri­
moine, quel qu’il soit.
Moussa : Il n’y a rien de modernisé dans
votre système. Dans le temps
passé, et encore trop présent, on
cultivait l’arachide du colon sur
nos terres et la récolte partait
ailleurs nous laissant que notre
fatigue et celle de nos terres pour
se nourrir.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
10
En bref
Résilience
climatique
Encore
Changements climatiques qui inquiètent, réchauffent
les esprits et tarissent les chances de l’humanité
Prévisions météorologiques,
weather forecast, pronósticos
meteorologicos
•• Catastrophes naturelles
à répétition.
Élevage en enclos de porcs,
de chèvres et de brebis
Plus de nourriture
et de revenus
Fourrage
Plantation de
Faidherbia albida
Fumier
tuyau de gaz
couvercle de trou d’homme
amovible scellé avec de l’argile
arrivée
•• Fluctuation excessive
des rendements.
•• Impact désastreux sur
la sécurité alimentaire et
les revenus des productrices
et producteurs agricoles.
gaz
Puits (eau)
Résilience de l’agriculture familiale
À titre d’exemple, l’utilisation de biogaz tel que le
méthane provenant de la fermentation de fumures
d’animaux gardés en enclos offre une solution de
remplacement au bois de chauffe. i) Le fait d’économiser
ce bois qui capte les gaz à effet de serre; ii) le fait que
les femmes économisent leur propre énergie améliorant
ainsi leur qualité de vie; iii) le fait que la fumure, une
fois compostée, permet de redonner à la terre une
partie de ce que les récoltes lui ont soutirée; iv) le fait
que les récoltes de plantes oléagineuses produisent de
l’huile destinée à l’alimentation humaine et des
tourteaux destinés à l’alimentation animale; v) de fait,
cela démontre que l’économie circulaire n‘est pas une
théorie qui tourne en rond. La biodiversité économique
n’est pas davantage un concept qu’on peut tourner au
ridicule, il repose sur du concret.
couvercle mobile
Compost
1000mm
maximum
boues
Biodigesteurs
En cette matière, l’agriculture familiale peut s’appa­
renter au concept d’humanitude, c’est-à-dire la capacité
de prendre soin d’une personne en perte d’autonomie.
Bien que ce ne soit pas la terre qui est en perte de
contrôle, mais bien ses habitants, la terre a besoin de
bientraitance pour continuer de supporter le poids des
hommes. Il revient donc aux êtres humains d’adopter
un comportement permettant à la terre de mieux
imprégner la notion de Terre des hommes.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
Culture de niébé amélioré
Amélioration de la fertilité des sols
et des rendements
cuve de détente
conduite
de sortie
BiogaZ
pour l’éclairage
et la
cuisson des aliments
À noter que cet exemple est tiré de la pratique d’UPA DI
et de ses partenaires. Nous ne sommes pas dans l’agroécologico-fiction, mais plutôt dans l’agro-écologicoréalité. Il demeure que la pérennité de cette démarche
doit s’appuyer sur des outils tels que des mécanismes
de sécurisation des récoltes et des revenus.
Moussa : M
oi qui croyais que le progrès et la
modernité allaient répondre à tous
nos besoins! Si je comprends bien,
là-bas, ils réchauffent la planète et
c’est le paysan d’ici qui s’y brûle.
Heureusement, en Afrique, on est
allé de l’avant avec l’économie qui
circule.
Awa :
apa, de la façon dont vous le
P
dites, c’est comme si en Afrique on
tournait en rond…
Moussa : M
a fille, c’est pour dire qu’on cir­
cule en cercle à la manière d’une
spirale qui avance, progresse, prend
de l’ampleur.
11
En bref
Encore
Une population mondiale
qui ajoute du poids à la terre
On assiste à…
•• L’intensification de la production.
•• La concentration de la population.
•• Une pression sur l’environnement.
D’où vient le citron que l’on presse?
D’une part, on intensifie la production sur des espaces
limités à la manière des grands parcs industriels.
D’autre part, on concentre les populations dans les
mégapoles. Entre les deux, on développe des grands
axes routiers et des routes commerciales. Ici et là, on
croise des villages de plus en plus dévitalisés, quelques
grands camps de réfugiés et des voies de plus en plus
étroites pour permettre à quelques-uns de rejoindre le
monde dit développé. Un accès limité que l’on donne
de façon parcimonieuse.
Dans ce contexte, la pression n’est pas juste sociale, elle
n’est pas uniquement humaine, elle est aussi envi­
ronnementale. On ne peut pas mettre des fils barbelés
restreignant les revendications de l’eau, de l’air et de la
terre. Si, à bien y penser, on le fait surtout pour empêcher
les hommes d’approcher des sites contaminés. La terre
a besoin d’équilibre et qui dit équilibre, conçoit que la
répartition géographique du vivant est essentielle.
La concentration crée des anomalies, des excroissances,
multipliant les risques de toutes sortes : manque d’eau,
manque d’air, trop de microbes, trop de béton, etc.
L’agriculture familiale a une vertu souvent ignorée par
le modèle économique néolibéral, celle d’occuper et de
protéger le territoire. Dit autrement, elle offre aux êtres
humains de se répartir géographiquement, non pas
uniquement pour occuper l’espace, non pas juste pour
occuper leur temps. Elle offre une activité noble, celle
de nourrir la vie et de procurer de l’espace au vivant.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
Moussa : Je ne suis pas sûr de bien com­
prendre… Jadis, on venait chercher
notre production agricole pour
nourrir un ailleurs. Aujourd’hui,
on nous dit que nous ne pouvons
pas produire notre besoin et qu’ils
vont nous nourrir avec les produits
d’ailleurs. Et pourtant, je les vois
venir avec leurs grosses machines
produire sur nos terres. Ailleurs
aurait-il déménagé ici?
12
En bref
Encore
Insécurité physique et perturbations
sociales : la question qui tue…
Être physique et social
•• Deux épidémies : crise de l’Ebola
et conflits armés en tout genre.
•• Croissance et inégalité.
De croissance en crises et
les crises en croissance
Difficile de cultiver lorsque ta terre est un champ de
mines. Difficile de performer lorsque tu as la mine
basse tellement le monde autour de toi a la fièvre,
surtout celle de l’Ebola. Lorsque ton environnement
est un champ de ruines, ton intégrité physique est bel
et bien, c’est le moins que l’on puisse dire, menacée.
Depuis toujours, la façon la plus efficace d’affaiblir une
population c’est de limiter son accès à l’alimentation. Il
faut prendre acte que dans l’état actuel des choses,
l’ensemble des facteurs agissant, même séparément,
concourt à fragiliser la sécurité alimentaire mondiale.
Comme si la croissance, au lieu de nous aider à répondre
aux besoins, en créait de nouveaux dans l’équation des
inégalités. Pendant que certains croissent, d’autres croas­
sent famine. L’agriculture familiale est particulièrement
confrontée à l’ensemble de cette problématique.
C’est dans cet espace qu’UPA DI participe dans chacune
de ses interventions à inverser la tendance. Nous
pouvons faire mieux, nous devons faire mieux, nous
devons le faire sans ménagement.
Moussa : Si on est tant dans la misère,
pourquoi l’ailleurs se retrouve-t-il
ici? On se trouve à ne plus avoir
d’ici et on ne veut pas qu’on aille
ailleurs! Ça l’air compliqué et fra­
gile votre développement!
Awa :
apa, il faut comprendre que l’Ebola
P
fait peur à plusieurs en Europe, en
Amérique et même au Québec.
Moussa : Ici elle fait mourir… De l’autre
côté du grand marigot Atlantique,
l’Ebola fait la manchette, parce
qu’elle peut traverser plus que
la Manche et vous rejoindre dans
vos salons.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
13
II - Quelques résultats d’une coopération soutenue
14
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
En bref
Encore
Nombre de productrices et de producteurs au
sein des organisations partenaires appuyées
Dans le cadre de la
programmation d’UPA DI…
•• 141 157 productrices et
producteurs agricoles ont
participé directement à des
activités et 47 % sont des femmes.
•• 3 638 388 membres des
organisations partenaires
ont été rejoints dont 57,5 %
sont des femmes.
Ensemble on va loin
Si un bâtonnet isolé peut se briser facilement, liés entre
eux, des milliers de bâtonnets font preuve de résilience
et résistent au tsunami du modèle économique do­
minant. De ce fait, ils participent et contribuent à la
biodiversité économique. Les productrices et pro­
ducteurs, appuyés par UPA DI, ont compris depuis
longtemps qu’ils devaient se regrouper, au sein d’orga­
nisations fortes, pour mieux exercer leur profession. Ce
n’est qu’au sein de telles organisations qu’ils pourront
se doter de moyens qui, non seulement leur permettront
de nourrir leur monde, mais également d’assurer des
conditions de vie décentes à leur famille, dans un
environnement sain.
Les chiffres qui précèdent témoignent du nombre de
paysannes et de paysans qui ont « directement », à
travers leur organisation respective, participé à des
programmes appuyés par UPA DI au cours de la
dernière année.
Les productrices et producteurs « rejoints », représentent
l’ensemble des membres des organisations paysannes
avec lesquelles UPA DI collabore. Le renforcement de
ces organisations, à travers les programmes d’UPA DI,
a évidemment un impact sur l’ensemble de leurs
membres.
Nous attirons votre attention sur l’im­
portance de la participation des femmes
au sein de ces organisations, contribuant
activement à l’éman­ci­pation de l’agri­
culture familiale et à la bio­d iversité
économique.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
Moussa : Je savais que la famille africaine
était grande de même que celle
des Amériques espagnoles. C’est
tout de même bon de se dire que
la majorité de cette famille pra­
tique le même métier, celui de
nourrir. Ma fille, il faudra, dans
ces Amériques, que tu leur fasses
goûter notre poisson, ça va leur
rappeler la saveur de leurs ancêtres.
Awa :
L
es productrices et producteurs des
Amériques parlent peut-être la
même langue qu’en Espagne, mais
ils ne sont pas espagnols pas plus
qu’africains d’ailleurs. Mais vous
avez raison, ils font partie de la
grande famille de l’agriculture et
défendent les mêmes droits et
intérêts que votre groupement.
15
En bref
Encore
Valeur des fonds disponibles
pour les membres
Types de fonds et fonds pour
les types
•• 500 497 $ CAN de fonds rotatifs.
•• 14 750 864 $ CAN en ligne de
crédit.
•• 522 758 $ CAN autres fonds.
Quelques mots pour expliquer quelques
chiffres très significatifs
Ces crédits mis à la disposition des productrices et des
producteurs par leur organisation pour soutenir la
production, la mise en marché collective et d’autres
services à caractère économique, sont de trois ordres.
1- L e fonds rotatif est mis à la disposition des exploi­
tations, des groupements et des organisations
paysannes, sous forme de subventions, pour soutenir
des activités économiques à chacun de ces trois
niveaux. À partir des bénéfices de ces activités, le
fonds initial est reconstitué et même augmenté pour
soutenir de nouvelles activités dans de nouvelles
exploitations ou pour développer les activités mises
en place par les organisations. C’est le cas du pro­
gramme Les Savoirs des gens de la terre (LSGT).
2- L a ligne de crédit est un fonds rendu disponible aux
productrices et producteurs par leur organisation à
partir d’une entente avec une institution financière.
Cette entente est possible grâce à la constitution
d’un fonds de garantie au sein des organisations
paysannes.
3- L es autres fonds sont constitués par des organisations
pour soutenir les actions de leurs membres, dont des
fonds de sécurité pour faire face aux aléas de toutes
sortes.
La mise en place de fonds de garantie appartenant aux
organisations paysannes est beaucoup plus qu’une
valeur monétaire dans un compte de banque. Ces
fonds ont une forte valeur symbolique renforçant le
sentiment d’autonomie, de confiance et d’appartenance
des membres à leur organisation.
Les fonds permettent aux organisations qui les détien­
nent de négocier davantage d’égal à égal avec les
institutions financières et d’offrir des services à
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
caractère économique à leurs membres. Ils permettent
également aux organisations de faire preuve de saine
gestion du fait de l’attachement de leurs membres à ce
patrimoine acquis. Ils mènent donc, le plus souvent, à
de bonnes pratiques démocratiques. Finalement, ils
font office d’école autant dans le domaine de l’admi­
nistration, de la réglementation que de l’économie.
Au fil du temps, ils permettent de développer de nou­
veaux mécanismes de sécurité financière bénéfiques
au maintien d’une agriculture familiale dynamique.
Moussa : A
wa, ma fille, tu m’avais déjà dit
que faire l’agriculture coûtait cher
au pays des Tremblay, mais que des
banques aidaient les producteurs.
Je n’ai jamais vu ça ici! Si ça existait,
c’est sûr que je pourrais changer
ma pirogue et recom­mencer à faire
la pêche.
Awa :
Il faut aussi reconnaître que vous
vieillissez un peu pour continuer
à pêcher Papa.
Moussa : M
a fille, ce n’est pas parce qu’on
vieillit qu’on arrête de rêver. C’est
parce qu’on arrête de rêver qu’on
vieillit.
16
En bref
Encore
Volume mis en marché ou produit
par l’ensemble des membres
Produire pour nourrir
Nourrir notre monde
L’action de coopération d’UPA DI,
avec les organisations paysannes par­
tenaires, a contribué à la production de :
Aux fins de la présentation, nous avons regroupé les
produits en quatre catégories :
20 136 tonnes
3
de céréales et de riz.
1- Céréales : incluant riz, maïs, céréales sèches.
2- Maraîchage : incluant légume, arachide, niébé,
bissap’s, etc.
3- Viande : toute production animale confondue.
4- L ait.
77 463 tonnes
1
de produits maraîchers.
5 562 tonnes
5
de viande.
1 852 807 litres
2
de lait.
Toutes ces denrées
ont contribué
directement à
approvisionner
7 768 954
personnes soit
l’équivalent de
95 % de la
population
québécoise.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
Le portrait est certes modeste à l’échelle planétaire. Il
témoigne cependant de l’importance et du potentiel de
l’agriculture familiale dans la réponse aux besoins
alimentaires des populations locales et nationales. De
fait, il s’agit de sa contribution à la biodiversité éco­
nomique. Si les quelques partenaires d’UPA DI peuvent
contribuer de la sorte à la sécurité alimentaire de leur
population, on peut facilement imaginer l’impact de
l’agriculture familiale à l’échelle mondiale. Ce qui est
encore plus rassurant pour l’avenir de l’humanité, c’est
que ce modèle d’agriculture a traversé les frontières
et les époques, affrontant les aléas climatiques, éco­
nomiques et sociaux. En poursuivant son émancipation,
l’agriculture familiale demeure un des principaux
acteurs de la biodiversité économique.
Moussa : R
ien de nouveau sous le soleil!
Nos ancêtres nourrissaient déjà
leur monde jusqu’à ce qu’on
vienne les solliciter à produire du
coton et des arachides pour nos
voisins du Nord. Quand on a accès
à nos terres, à la technologie et au
crédit, on peut encore le faire. Il
faut poursuivre notre engagement
paysan parce que « Tant et aussi
longtemps qu’on marche vers le
soleil, l’ombre est dernière nous. »
(Proverbe africain)
17
En bref
Encore
L’effort de formation en jours
Renforcement des capacités
Devenir meilleur
En 2014-2015, UPA DI et
ses parte­naires ont réalisé
au total 16 224 jours-personnes
de formation, soit l’équi­valent
d’une personne, à raison de 5 jours
par semaine, pendant 62,4 années.
La formation est un axe d’intervention privilégié par
UPA DI depuis ses origines, inspirée en cela par
l’évolution de l’agriculture au Québec à travers l’Union
des producteurs agricoles (UPA). Le développement de
l’agriculture dépend du développement des capacités
des personnes qui la pratiquent, mais aussi de celui des
organisations professionnelles qui contribuent à la
structurer. Pour bien jouer leur rôle, les productrices et
producteurs, aussi bien que les organisations qui les ras­
semblent, ont besoin de connaissances et d’habiletés.
Ainsi le renforcement du savoir, du savoir-faire et du
savoir-être, de la base au sommet des organisations, est
nécessaire.
ATTESTATION
DE FORMATION
Cette attestation est décernée à
Madame Larousse
Pour une formation
d’une durée de 62,4 ans
2014-2015
UPA Développement international
Pour prétendre au renforcement des capacités, les
formations doivent se concrétiser dans l’action. La
stratégie de renforcement des capacités d’UPA DI
s’appuie sur le quotidien des personnes en formation
et se poursuit dans l’accompagnement de la mise en
œuvre des acquisitions. La diversité des activités de
formation ref lète bien cette stratégie à partir de
formation formelle, jusqu’à l’échange d’expertise entre
les producteurs d’ici et nos partenaires, en passant par
l’appui à la mise en œuvre des actions concrètes.
Moussa : J e me souviens, il y a un peu long­
temps, on m’avait parlé « d’Université
au Village ». J’imaginais que les gens
de la ville viendraient s’abreuver
de nos savoirs. Mais j’ai constaté,
dans mes échanges avec Tremblay
de l’UPA, que l’on parlait plus des
savoirs qui poussent dans nos
champs ici et ailleurs. Ce sont ces
savoirs que nous devons partager.
« Si tu me donnes un œuf et que je
te donne un œuf, nous aurons
chacun un œuf. Si tu me donnes
une idée et je te donne une idée,
nous aurons chacun deux idées. »
(Proverbe africain)
Awa :
ous avez raison Papa. C’est le
V
programme Les Savoirs des gens de
la terre (LSGT) dont nous avons
souvent parlé. Le monde change
et les savoirs des ancêtres doivent
s’adapter et attacher un nouveau
bout de corde à l’ancienne pour
aller puiser l’eau du puits.
Moussa : O
ui, mais faut pas oublier l’es­
sentiel, ce sont des hommes et des
femmes comme nous qui nour­
rissent le monde.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
18
III - D’autres résultats spécifiques
19
À noter que la présente
section veut partager des
exemples de résultats
atteints par quelques-uns
de nos partenaires. En effet,
nous ne présentons pas
une revue de toute notre
programmation. Un peu plus
loin, vous pouvez retrouver
sous le titre « Tableau des
partenaires de diverses
cités » une liste des groupes
avec lesquels nous avons
travaillé au cours de la
dernière année.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
En bref
Encore
Sénégal avec la Fédération des
périmètres autogérés
Au cours de la dernière année…
•• Semences de riz certifiées
produites : 1 150 tonnes, soit
38 % de la production nationale.
•• 8 350 membres et 10 141 hectares
de production couverts.
•• Production de 70 198 tonnes de
riz, correspondant à 16 % de la
production nationale et
répondant au besoin en riz
de 800 000 personnes.
Mieux produire et meilleur riz
Il est intéressant de mettre en perspective le fait qu’en
cinq ans, la Fédération des périmètres autogérés (FPA)
a triplé ses volumes de riz mis en marché. Cela
représente 16 % de la production nationale. Elle a aussi
doublé le nombre d’unions membres faisant passer le
nombre de producteurs commercialisant le riz par son
entremise de 3 000 à 8 350.
La production semencière se révèle un apport encore
plus significatif. L’accès aux intrants est un élément
déterminant pour maintenir l’agriculture familiale. Non
seulement la FPA a su identifier cette problématique,
elle ne s’est pas contentée de porter le discours, mais
elle a pris les moyens pour que la réponse vienne de ses
membres. Le développement de la production semencière
démontre que les producteurs ont les savoirs et savoirfaire pour améliorer les conditions menant à la sécu­
risation de la production et par le fait même, favo­risant
la sécurité alimentaire du pays. Ceci se réalise en
contribuant à l’augmentation des revenus des membres.
L’ensemble des actions mené par la FPA fait de cette
organisation, un acteur incontournable, non seulement
dans la Vallée du fleuve, mais dans tout le pays. Sa
capacité d’entreprendre n’a d’égale que sa volonté d’agir
pour ses membres et pour la sécurité alimentaire des
Sénégalaises et des Sénégalais.
Moussa : Ils sont forts ces Sénégalais! Ils
pourront bientôt se passer du riz
d’Asie. Leur thiéboudiène (riz au
poisson) n’en sera que meilleur!
Mais encore faudra-t-il que leur
gouvernement cultive des lois qui
leur seront favorables.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
20
En bref
Encore
Sénégal avec l’Union des
groupements paysans de Méckhé
Ici aussi au cours de la
dernière année…
•• Semences d’arachides produites :
2 500 kg.
•• 4 761 hectares d’arachides
emblavés par l’ensemble
des membres.
Quand l’agriculture familiale
se professionnalise…
En 2004, l’Union des groupements paysans de Méckhé
(UGPM) ne produisait pas de semences d’arachides.
Pourtant, la majeure partie de ses membres les cultivait.
Année après année, on utilisait une partie de la récolte
de l’année précédente en guise de semences avec des
résultats mitigés à la fin de la campagne. Avec un
premier projet collectif mis en œuvre en 2006, dans le
cadre du programme LSGT, l’UGPM forme des pro­
ducteurs semenciers pour alimenter ses membres en
semences améliorées.
Les premières années furent difficiles. Les résultats
étaient minces. Mais « C’est la nécessité qui fait grimper
le singe dans un arbre épineux » (Proverbe africain).
Les leaders de l’UGPM persévèrent. Ils négocient avec
certains membres de la FPA, qui ont des conditions
favorables pour leur fournir la première génération
de semences. Et moins de dix ans plus tard, avec
l’acquisition d’expertise, l’UGPM peut mettre à la
disposition de ses membres, 2,5 tonnes de semences
certifiées qui amélioreront les rendements et aug­men­
teront les revenus des familles productrices.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
Moussa : Ils sont encore plus futés que je
pensais ces Sénégalais! Quand on
fait face à un mur, on va chercher
l’échelle auprès de nos amis pour
le surmonter. Et de l’autre côté du
mur, c’est le soleil qui fait pousser
l’arachide et nourrit bien la famille
de l’UGPM. Mais ma fille, j’ai en­
tendu dire que de la même façon
des pêcheurs béninois semaient des
poissons. Peut-être que nous,
pêcheurs de Bunchibourara, on
devrait demander à nos amis
béninois de nous apprendre à semer
pour réapprendre à pêcher et nous
passer de l’aide ou de la pirogue!
21
En bref
Encore
Mali avec Faso Jigi
Toujours au cours
de la dernière année…
•• Construction par Faso Jigi
de quatre entrepôts de stockage
d’une capacité totale de
5 400 tonnes de riz et céréales
sèches, et d’un entrepôt de
20 tonnes pour les échalotes.
•• Volume de production :
- riz....................... 3 219 tonnes
- céréales sèches.......261 tonnes
- échalotes................162 tonnes
•• Chiffre d’affaires de l’année :
2 270 968 $ CAN.
20 ans plus tard
Faso Jigi est une organisation qui a vu le jour en 1995.
Sa fonction première est de mettre en marché le riz
principalement, mais également les céréales telles que
le petit mil et le sorgho et enfin les échalotes.
Elle est une référence dans son domaine. En 2012, elle
a été reconnue par la Fondation AGRA comme étant la
meilleure organisation paysanne de toute l’Afrique. Elle
a également inspiré le ministère canadien des Affaires
étrangères, du Commerce et du Développement (MAECD)
pour un projet d’appui aux organisations œuvrant
dans la mise en marché du riz au Mali. Il s’agit du projet
Feere Diyara mis en œuvre depuis un an par l’Alliance
agricole internationale (AAI) et s’inscrivant dans la
volonté de professionnaliser les OP en leur permettant
de jouer un rôle majeur sur les marchés.
Moussa : A
wa, ma fille, peux-tu dire à
monsieur AGRA et à sa fondation
que nous aussi on veut participer
au concours. J’espère que monsieur
AGRA n’est pas un Malien qui aime
seulement les haricots. Nous vou­
lons lui proposer notre poisson…
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
22
En bref
Encore
Burkina Faso avec l’Union des groupements
pour la commercialisation des produits
agricoles de la Boucle du Mouhoun
D’une année à l’autre…
•• Diversité des activités
économiques :
- S ervice de commercialisation
collective.
- S ervice d’achat d’intrants
groupés : engrais et semences.
- S ervice d’achat de petits
équipements : charrettes,
charrues, brouettes, pelles, etc.
- S ervice-conseil agricole aux
plans de la gestion et de
l’agroenvironnement.
- Pépinière.
•• Volumes de production de la
dernière année :
-4
500 tonnes de céréales sèches.
- 29 tonnes de bissap’s.
- 58 tonnes de niébé.
•• Chiffre d’affaires de l’année pour
l’ensemble des activités
économiques : 2 010 644 $ CAN.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
Diversification des services
Aujourd’hui, l’Union des groupements pour la commer­
cialisation des produits agricoles de la Boucle du
Mouhoun (UGCPA/BM) est une organisation qui a
une portée beaucoup plus importante que son nom
l’indique, puisqu’elle déborde largement de ses fonctions
d’origine.
L’UGCPA/BM offre des conseils en gestion à ses
membres. Elle agit à titre de fournisseur d’intrants et
elle produit des semences certifiées. Elle traite les
céréales permettant de répondre aux normes interna­
tionales en matière de qualité.
Moussa : N
os amis burkinabès ont eu une
bonne idée de diversifier leurs
activités. Nos femmes au village
pourraient se mettre ensemble et
fumer notre poisson pour le ven­
dre en ville sur le marché. Crois-tu
Awa que les banques pourraient
nous aider? Parce que sans finan­
cement, le poisson reste dans l’eau
et ce sont nos jeunes qui fument…
Avec l’appui du programme de résilience climatique,
elle a étendu son action à des activités agroenviron­
nementales, forestières et d’élevage.
L’UGCPA/BM est un point de mire dans son pays. Elle
a même été reconnue en Afrique comme l’organi­
sation donnant le meilleur accès au marché pour ses
membres, en 2013. Elle a d’ailleurs été primée, à
l’instar de Faso Jigi, par la fondation AGRA à cet effet.
23
En bref
Encore
El Salvador avec la Central
cooperativa agropecuaria
En ce qui a trait à la dernière
année…
•• Volume de lait produit par la
Central cooperativa agropecuaria
(CCA) : 1 566 313 litres.
•• 16 % d’approvisionnement
du transformateur.
•• Transposition du modèle
de production laitière sur la
production de la canne à sucre.
Collectif ou privé oui collectif
La CCA est une des dernières entreprises collectives
agricoles de travail au pays. Elle est née de la réforme
agraire de 1985 et, cette dernière, a fait partie des actes
ayant mené à la fin de la guerre civile au El Salvador.
Elle doit toujours convaincre ses membres du bienfondé de l’entrepreneuriat collectif dans une formule
coopérative. Ceci dans un contexte où les gens croient
davantage au bienfait de l’entreprise privée.
Même si la partie n’est pas gagnée, la CCA poursuit sur
sa lancée. Jusqu’à maintenant, sa force repose sur sa
capacité d’offrir des services à ses coopératives mem­
bres permettant d’améliorer sensiblement le sort des
coopérateurs. Sa volonté est d’étendre le système de
gestion d’approvisionnement et de paiement, développé
et négocié collectivement pour le secteur laitier, à la
filière de la canne à sucre.
Son plus grand défi repose sur sa capacité de convaincre
les coopérateurs qu’ils ont plus à gagner à parfaire
ce modèle de développement que de se laisser
entraîner sur une voie qui servirait davantage les
intérêts de quelques-uns au détriment du plus
grand nombre.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
Moussa : Ç
a ne doit pas être facile, ma fille,
de négocier en espagnol! Avec tous
ces exemples d’actions collectives
qui semblent bien fonctionner, il
serait peut-être temps, si tu veux
gagner ton ciel, que tu convain­
ques l’Enfaire, ton organisation qui
déve­loppe, de venir nous appuyer
puisque « nous sommes déjà col­
lectivés ». D’autant plus que j’ai
entendu dire que ton gouver­
ne­
ment avait desserré les cordons de
sa bourse.
24
En bref
Encore
Haïti avec la Fondation pour le
développement économique et social
Conjuguer aide alimentaire
aux enfants et développement
de l’agriculture locale
•• Action concertée de plusieurs
partenaires d’intervention :
Fondation pour le développement
économique et social (FODES-5
en Haïti), Collaboration QuébecHaïti, Association québécoise
pour l’avancement des Nations
Unies (AQANU), Agro-Paix au
Québec, Cuisines collectives
St-Roch à Montréal, Groupe
d’économie solidaire du Québec
(GESQ), L’ŒUVRE LÉGER au
Québec et Fonds de Solidarité Sud.
•• Deux cuisines collectives et repas
aux plus jeunes dans deux écoles
à partir des produits cultivés
localement.
•• 200 enfants à chaque jour d’école
qui mangent un repas complet,
40 000 repas servis au cours de
la dernière année scolaire.
•• 50 femmes améliorent
l’alimentation de leur famille
à moindre coût.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
Du champ à la cuisine
FODES-5 est une organisation non gouvernementale
(ONG) se définissant, d’abord et avant tout, comme
une organisation communautaire. D’ailleurs, sa devise
est « La communauté d’abord ». Elle œuvre à Labrousse
un territoire de 40 kilomètres carrés. Les dirigeants ont
choisi de changer durablement leur zone en intervenant
dans plusieurs secteurs différents tout en s’assurant
d’une interaction et d’une complémentarité entre les
secteurs. Que ce soit dans le domaine de la santé, l’édu­
cation, l’alimentation, le développement économique,
social et culturel ou encore dans les infrastructures,
chaque geste est posé en fonction de construire d’abord
les êtres formant la communauté. La notion d’éman­
cipation prend tout son sens dans cette approche.
Dans ce petit coin de pays, il y a probablement la plus
grande concentration d’ONG québécoises œuvrant
dans un concert d’harmonies beau à entendre et à voir.
Chacune apporte son expertise spécifique en concer­
tation et complémentarité avec les autres. UPA DI croit
qu’il y a dans ce modèle de quoi inspirer la coopération
pour le développement ailleurs dans le pays et même
dans le monde.
Moussa : J’espère que mon ami haïtien
Saint-Jules gros orteil se porte
bien et qu’il participe à LTSG, la
terre sage et généreuse comme
vous appelez ça? Je me souviens
encore quand Tremblay m’avait
invité à parler de mes savoirs au
séminaire de Patentikourou. Nous
avions, Saint-Jules et moi, échangé
sur nos savoirs. Je suis heureux
d’apprendre que notre savoir inté­
resse encore beaucoup du monde.
25
IV - Contribution d’UPA DI
26
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
En bref
Encore
À travers…
Un appui et une présence
•• L e soutien à des organisations
démocratiques.
•• L’appui au développement de
services à caractère économique.
•• L a formation et le renforcement
des capacités des productrices et
producteurs dans leur profession
et des élus dans leur fonction.
•• L’appui au développement
de politiques favorables
à l’agriculture.
•• L e partage d’expertises
et de savoir-faire.
-L
e renforcement des réseaux
terrain, notamment : le Réseau
des organisations paysannes et
des producteurs d’Afrique de
l’Ouest (ROPPA).
-L
a Plateforme régionale
des organisations paysannes
d’Afrique centrale (PROPAC).
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
Tout est question de couverture…
UPA DI n’a pas pour mandat de fournir des couvertures
aux plus démunis de la planète, bien qu’il s’agisse aussi
d’une nécessité absolue. UPA DI n’a pas non plus le
mandat de fournir une couverture aux décideurs
publics qui cherchent à imposer leurs agendas. UPA DI
a le mandat de fournir une couverture végétale au
monde pour garantir la sécurité alimentaire planétaire.
Elle a reçu le mandat de tout mettre en œuvre pour que
l’agriculture familiale puisse contribuer de façon signi­
ficative à cet immense défi.
Moussa : A
vec le froid qui fait chez vous, je
comprends que Tremblay puis son
UPA gardent les couvertures pour
eux. Ça doit faire beaucoup de vil­
lages les 800 millions d’affamés?
Mais je ne comprends pas le lien
avec les « démons graphiques ». Ce
sont eux qui font des dessins qu’ils
ne devraient pas faire???
Faut-il rappeler qu’au moment d’écrire ces lignes, plus
de 800 millions d’êtres humains n’arrivent pas à se
nourrir convenablement? En mettant en relief le con­
texte dans lequel le monde évolue et la croissance
démographique qui pèse sur la planète, admettons que
le mandat est ambitieux.
L’organigramme qui suit veut illustrer comment nos
partenaires se structurent, tissent des liens et travaillent
en réseau. Toutes les organisations dont le nom est
mentionné sont des partenaires d’UPA DI.
Les paysannes et paysans, exploitant même une très
petite unité de production, sont d’abord et avant tout
des entrepreneurs capables collectivement d’inverser la
tendance. Le rôle d’UPA DI est de les soutenir dans cette
mission essentielle pour le mieux-être de l’humain et
de l’humanité.
27
RÉSEAUX D’ORGANISATIONS PAYSANNES
PARTAGE D’EXPERTISES ET DE SAVOIR-FAIRE
Réseau des organisations paysannes
et de producteurs d’Afrique de l’Ouest
(ROPPA)
Cadre national de concertation rurale
(CNCR) | Association pour la promotion
du développement à la base
(ASPRODEB)*
(Sénégal)
Fédération
des périmètres
autogérés (FPA)
Fédération
des ONG
du Sénégal
(FONGS)
26 autres
OP
membres
du CNCR
Plateforme sous-régionale des
organisations paysannes
d’Afrique centrale (PROPAC)
Confédération paysanne
du Faso (CPF)
(Burkina Faso)
Union des
groupements pour
la commercialisation
des produits agricoles
de la Boucle
du Mouhoun
(UGCPA-BM)
5 autres OP
membres
de la CPF
3 autres plateformes
régionales couvrant ainsi
l’ensemble de l’Afrique
Plateforme nationale des
organisations paysannes,
des syndicats autonomes et
des producteurs agricoles
(PNOPPA) (Bénin)
Coordination nationale
des organisations
paysannes du Mali
(CNOP-Mali)
Fédération
des unions de
producteurs
agricoles
du Bénin
(FUPRO)
11 OP
membres de
la CNOP
Groupement
des
exploitants
agricoles
(GEA)
8 autres OP
membres de
la PNOPPA
9 autres plateformes
nationales membres
du ROPPA
Faso Jigi**
Baabahuu Jici**
28
Union des groupements
paysans de Méckhé (UGPM)
* ASPRODEB est au CNCR ce qu’UPA DI est pour l’UPA.
** Ne sont pas membres de la Coordination nationale des organisations paysannes du Mali (CNOP-Mali)
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
En bref
Encore
Par…
Le partage et des échanges
•• L a participation des productrices
et producteurs, ainsi que des
conseillères et conseillers experts.
•• L e partage de l’expertise des
groupes affiliés à l’UPA.
•• L a disponibilité d’une équipe
professionnelle compétente et
engagée.
•• Un programme et une campagne
de levée de fonds pour soutenir
les initiatives de développement
de nos partenaires : « DigniTerre ».
•• L a recherche de financements
pour nos partenaires et la mise à
disposition de fonds de garantie
et de fonds dédiés.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
Langues différentes et même langage
La valorisation de la profession est un élément essentiel
dans la courbe d’apprentissage d’un métier. Le monde
agricole ne fait pas exception. Pour les organisations
paysannes partenaires, leur reconnaissance par une
autre organisation agricole, comme l’UPA, valorise déjà
leur engagement pour le développement de l’agri­culture.
L’envoi de producteurs experts, la mise à disposition de
l’expertise des groupes affiliés à l’UPA, la disponibilité
de l’équipe de professionnels d’UPA DI sont des éléments
permettant aux exploitants agricoles d’ailleurs de se
reconnaître à travers le langage et la forme que prennent
les appuis que nous proposons à nos partenaires
terrain.
Le type d’appui financier est aussi révélateur. UPA DI
cherche les moyens de répondre, de manière concrète
et directe, aux problèmes que rencontre tout entre­
preneur agricole. Le financement est au cœur de la
problématique. Il permet aux organisations d’offrir des
services à caractère économique à leurs membres. Il
permet également aux membres d’offrir leurs produits
sur le marché. La formation, la valorisation de la pro­
fession ne servent absolument à rien si la production
ne se rend pas sur le marché, faute de moyens, faute de
financement.
Moussa : C
’est vrai qu’un agricole de chez vous
parle le même langage qu’un agri­
cole d’ici, mais dans des langues
différentes. J’en avais rencontré plu­
sieurs au séminaire de Patentikourou.
C’est simple, la graine qu’on met en
terre ici ou chez vous, on voudrait
qu’elle produise beaucoup, qu’on
nous achète ses fruits à un bon prix
et qu’elle nourrisse plusieurs per­
sonnes. C’est ça le métier et c’est
facile à comprendre.
29
En bref
Encore
En créant des alliances avec…
Des partenaires préoccupés
par l’agriculture familiale et le
renforcement des OP
•• AgriCord.
•• L’Organisation des Nations Unies
pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO).
•• L’Alliance agricole internationale
(AAI).
•• L’ŒUVRE LÉGER.
•• La Collaboration Québec-Haïti.
Monsieur Marcel Groleau, président général de
l’UPA et d’UPA Développement international
et monsieur José Graziano da Silva,
directeur général de la FAO.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
Alliés pour une même cause
AgriCord : une structure internationale réunissant des
organismes de coopération appartenant à des orga­
nisations professionnelles agricoles telles que l’UPA.
Ces agriagences se concertent pour favoriser le dévelop­
pement de l’agriculture et le soutien aux orga­nisa­
tions de productrices et de producteurs dans les pays
d’intervention.
La FAO, Organisation des Nations Unies pour l’ali­men­
tation et l’agriculture, a signé un protocole d’accord
avec UPA DI en 2012, particulièrement pour le soutien
à l’agriculture familiale, partie prenante de la sécurité
alimentaire mondiale. Depuis, il y a eu des collabo­
rations au Niger et au Maghreb en Afrique du Nord.
L’Alliance agricole internationale (AAI) est constituée
du Centre d’étude et de coopération internationale
(CECI), de la Société coopérative pour le développement
international (SOCODEVI) et d’UPA DI. Elle est née de
la volonté d’offrir la meilleure expertise disponible en
ce qui a trait au développement de la vie associative des
partenaires terrain.
Le sens de notre association avec L’ŒUVRE LÉGER
prend sa source dans la réunion de deux valeurs
complémentaires et déterminantes pour l’avenir de
l’humanité, la dignité humaine et le respect de la terre.
Cette alliance a donné naissance à DigniTerre, une pro­
grammation et une levée de fonds.
Par sa solidarité, la Collaboration Québec-Haïti est en
quelque sorte le ciment qui permet à plusieurs acteurs
québécois de la coopération d’être réunis sur un même
territoire, chacun en complémentarité avec les autres.
30
En bref
Encore
En collaborant avec
des partenaires d’intervention
Particulièrement…
•• L’Association québécoise pour
l’avancement des Nations Unies
(AQANU).
•• L e Groupe d’économie sociale et
solidaire du Québec (GESQ).
•• Agro-Paix.
31
Chacun met la main à la pâte
L’AQANU est une organisation non gouvernementale
(ONG) québécoise composée uniquement de béné­
voles, répartis en comités régionaux, qui se consacrent
à la promotion de la solidarité internationale et du
développement durable en Haïti.
Le GESQ est un regroupement d’organisations prônant
l’économie sociale et solidaire comme modèle de
développement. Son originalité repose sur le fait qu’il
réunit, en son sein, des chercheurs et des gens de
terrain pour réfléchir à des solutions porteuses et
documenter des pratiques innovantes. Le GESQ
coordonne présentement un groupe de recherche-
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
action analysant les relations de partenariat Nord-Sud,
Sud-Nord, notamment dans la mise en œuvre des cui­
sines collectives et cantines scolaires dans les régions
de Labrousse et Rivière Froide en Haïti.
Agro-Paix est un groupe de solidarité né en 1986 et
formé essentiellement de bénévoles provenant surtout
du milieu rural. La mission du groupe est de tisser des
liens de solidarité avec des communautés paysannes.
Jusqu’en 2011, Agro-Paix a été actif avec des organi­
sations aux Philippines. Après de nombreux échanges
et projets fructueux dans ce pays, les Agro-Pacifistes
ont décidé d’ouvrir leurs horizons vers Haïti.
En bref
Encore
En établissant
des partenariats financiers avec
Des institutions et fondations
appuyant le développement
durable
•• Ministère des Affaires étrangères,
du Commerce et du
Développement du Canada
(MAECD).
•• Ministère des Relations
internationales du Québec
(MRI).
•• Fondation internationale
Roncalli.
•• Fondation Louise Grenier.
•• Banque mondiale.
•• Fonds international de
développement agricole (FIDA).
Avoir les moyens de nos ambitions
Le MAECD est un nouveau ministère qui en regroupe
trois anciens : les Affaires étrangères, le Commerce
international et celui de la Coopération internationale.
Il est le principal partenaire financier d’UPA DI.
Le MRI est au gouvernement du Québec celui qui soutient
le développement international en sensibilisant et
mobilisant la population québécoise autour des enjeux
de la solidarité internationale. Il est le principal par­
tenaire de l’Association québécoise des organismes de
coopération internationale (AQOCI) dont UPA DI est
membre.
La Fondation internationale Roncalli a été créée en
1974 par la Congrégation des Sœurs de la Providence,
une communauté religieuse catholique fondée à
Montréal en 1843. La mission de la Fondation est de
manifester la compassion et la Providence de Dieu
auprès des populations les plus défavorisées dans les
pays en voie de développement afin de soulager la
misère causée par les injustices et les cataclysmes.
La Fondation Louise Grenier a pour but d’encourager
et d’appuyer financièrement des organismes de bien­
faisance, reconnus au sens de la loi, qui viennent en
aide au développement durable des populations des
pays du Sud en soulageant la pauvreté et en améliorant
l’éducation.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
La Banque mondiale est une institution internationale
soutenue par 188 pays membres créée initialement en
1944 pour aider la reconstruction des pays dévastés
par la Deuxième Guerre mondiale. Aujourd’hui, elle
vise à soulager la pauvreté partout dans le monde en
soutenant les États des pays en développement.
L’Alliance agricole internationale (AAI) réalise certains
projets financés par la Banque mondiale.
Le Fonds international de développement agricole
(FIDA) est une banque d’aide au développement créée
en 1977 et associée aux Nations Unies. Il a pour
vo­cation d’appuyer financièrement, comme bailleur de
fonds et organisateur, le développement agricole et
rural dans les pays en développement et en transition.
UPA DI obtient du financement du FIDA pour la
réalisation de projets notamment en Afrique centrale et
dans d’autres régions de l’Afrique au travers AgriCord.
32
En bref
Encore
En maintenant des liens
avec des réseaux
Principalement avec…
•• L’Association québécoise des
organisations de coopération
internationale (AQOCI).
•• L a Coalition pour la souveraineté
alimentaire.
Se connaître et se reconnaître
Peut-on raisonnablement imaginer aujourd’hui inter­
venir en vase clos, sans compter sur des collaborations,
des alliances, des partenaires de confiance? Évidem­
ment pas! Avancer l’idée de l’émancipation de
l’agriculture familiale sans avoir en tête cette volonté
de partage serait un non-sens. Le développement de
la production agricole est un aspect, certes non
négligeable, mais insuffisant.
Pour faire court, sans la pleine reconnaissance des
fonctions de l’agriculture familiale et de celles et ceux
qui exercent la profession, on ne peut pas parler
réellement d’émancipation.
L’occupation du territoire, la prise en considération des
dimensions environnementales, du bien-être animal
et des conditions de vie des exploitants agricoles sont
tout aussi déterminants que les volumes de production
à mettre sur le marché.
Lorsque l’on dit conditions de vie, on recon­
naît que les conditions de travail ne sont
qu’une des facettes à tenir compte. L’accès aux
services, à l’éducation, aux soins de santé est
aussi essentiel pour permettre à un être
humain de s’émanciper.
L’agriculture familiale ne réfère pas uni­
quement à l’industrie de la production
d’aliments. Elle fait appel à la dimension
humaine dans l’ac­
ti­
v ité agricole. L’éman­
ci­
pation de l’agri­c ulture familiale repose donc
sur la capacité de permettre l’émancipation des
personnes qui gravite autour de l’exploitation.
En ce sens, nos relations sont une absolue
nécessité pour atteindre notre objectif.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
Moussa : H
eureusement que tu as ajouté « les
conditions de vie des exploi­t ants
agricoles », car je n’arrivais pas à te
suivre quand tu parlais de bien-être
animal et même environ­nement.
Ici en Afrique on com­mence par
se préoccuper du bien-être de celle
ou celui qui vient grossir notre
famille. Puis son environnement
est souvent assez restreint autour
de lui. Mais au fur et à mesure
qu’il se sent bien, et plus il se sent
bien, mieux il veut partager avec
les animaux et la terre sur laquelle
il cultive son avenir.
33
AXES D’INTERVENTIONS
Appui à l’agriculture
familiale et aux actions
agroenvironnementales
Conception et
développement d’outils
financiers
Renforcement des
réseaux
Plateforme régionale des organisations paysannes d’Afrique centrale
(PROPAC)
Appui à la Plateforme avec le Fonds international pour le développement de l’agriculture (FIDA)
X
X
X
X
Réseau des organisations paysannes et de producteurs d’Afrique de
l’Ouest (ROPPA)
Maintien des liens
X
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
– Le bureau sous-régional pour l’Afrique du Nord.
Plus spécifiquement avec : i) l’Union maghrébine des associations d’éleveurs
ovins et caprins; ii) l’Union maghrébine des associations apicoles;
iii) le Réseau maghrébin des associations de la pêche artisanale.
Renforcement des capacités des différents acteurs au travers des ateliers de formation ainsi que
de la formation de formateurs avec l’appui et la collaboration de la FAO
X
Bénin
Union des groupements des agriculteurs du Mowossokpo (UGAM)
Appui à la commercialisation collective du maïs et du manioc avec AgriCord et le Groupement des
exploitants agricoles du Bénin (GEA)
X
Bolivie
Asociación de productores lecheros de la zona Originarios (APLEZO)
Asociación de productores lecheros de la zona Catavi (APROLEZCA)
Appui au développement du secteur laitier et des services de la fédération FEPROLEA à deux de
ses membres, avec AgriCord
X
Union des groupements pour la commercialisation des produits agricoles
de la Boucle du Mouhoun (UGCPA/BM)
Appui au développement de la commercialisation des semences certifiées avec AgriCord
La Terre de chez nous
20 à 24 chroniques Terres à Terres par année et couverture médiatique de divers événements
ou dossiers
Fédération de l’UPA Chaudière-Appalaches
Accueil de la mission dans le cadre de l’année internationale de l’agriculture familiale
X
X
Les Éleveurs de volailles du Québec et Aliments Québec
Responsables du déjeuner DigniTerre des grands honneurs lors du Congrès annuel de l’UPA
X
X
Les Producteurs de pommes et Les Éleveurs de porcs du Québec
Organisation de l’événement La Digne tablée pour DigniTerre
X
X
L’Union des producteurs agricoles (UPA)
En plus des divers groupes affiliés précédemment nommés, l’UPA apporte différents types d’appui
selon la nature des interventions d’UPA DI
X
X
Central cooperativa agropecuaria (CCA)
Appui en production laitière avec Les Producteurs de lait du Québec et TRIAS membre d’AgriCord
X
X
La mission d’UPA DI est de soutenir la ferme familiale comme modèle d’agriculture durable en appuyant les
organisations paysannes démocratiques, les systèmes collectifs de commercialisation des produits agricoles et
toutes autres initiatives structurant l’avenir de l’agriculture dans les pays en voie de développement.
PAYS
Afrique
Burkina
Faso
Canada
El Salvador
Haïti
PARTENAIRES
La Fondation pour le développement économique et social (FODES-5)
PROJETS / ACTIVITÉS
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Économie sociale et solidaire : cuisines collectives et cantines scolaires avec le ministère des
Relations internationales du Québec (MRI) et le Fonds de solidarité Sud
X
X
X
X
Production maraîchère sur terrasses aménagées avec l’Œuvre Léger et le ministère des
Relations internationales du Québec (MRI)
X
X
X
X
Accroître la performance de l’activité de commercialisation du riz, céréales sèches et des
échalotes avec AgriCord
X
X
X
X
Diverses organisations agricoles
Programme compétitivité et diversification agricoles (PCDA) avec l’appui de la Banque mondiale
et réalisé avec l’Alliance agricole internationale (AAI)
X
X
X
X
16 organisations paysannes
Feere Diyara avec le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement
(MAECD) et l’Alliance agricole internationale (AAI). Appui aux OP dans le développement ou la
consolidation de leurs services collectifs de nature économique, par le renforcement des
capacités des membres et le financement d’équipements et infrastructures postrécoltes.
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Faso Jigi
Rapport annuel UPA Développement
Mali international 2014-2015
Fédération des périmètres autogérés (FPA)
Union des groupements paysans de Méckhé (UGPM)
Centre interprofessionnel pour la formation aux métiers de l’agriculture
(CIFA)
Sénégal
X
X
Rapprochement
des productrices et
des producteurs
Appui aux politiques
favorisant l’égalité
des chances
Tableau des partenaires de diverses cités
Les Savoirs des gens de la terre (LSGT) au travers le Programme intégré de développement de
l’agriculture et de renforcement des capacités (PIDARC) avec AgriCord
Société d’aménagement des équipements du Delta du Fleuve Sénégal
(SAED)
X
Fédération des périmètres autogérés (FPA)
Bey Dunde avec le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement
(MAECD) et l’Alliance agricole internationale (AAI)
X
Conseil de concertation et de coopération des ruraux (CNCR)
Maintien des liens
X
Au Canada, en plus des organisations mentionnées dans ce tableau, UPA DI collabore avec plusieurs autres partenaires : la Collaboration
Québec-Haïti, le Groupe d’économie solidaire du Québec (GESQ), la Fondation internationale Roncalli, l’Association québécoise des
organismes de coopération internationale (AQOCI) et autres. Elle collabore également avec des partenaires sur la scène internationale :
AgriCord, dont TRIAS dans l’intervention au El Salvador, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le
Fonds international pour le développement agricole (FIDA) et la Banque mondiale.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
X
X
X
X
X
X
Rappelons que l’Alliance agricole internationale (AAI) est formée, en plus d’UPA DI, du Centre d’étude et de coopération internationale
(CECI) et de la Société de coopération pour le développement international (SOCODEVI). L’ŒUVRE LÉGER et UPA DI forment la coalition
du même nom
34
34
Artisanes et artisans, pro-moteurs de la « biodiversité économique »
Conseil d’administration
• Marcel Groleau, président
• Norman MacIsaac, administrateur
• Richard Maheu, vice-président
•R
aymonde Plamondon, administratrice
• Hervé Dancause, administrateur
• Normand Roy, administrateur
• Gib Drury, administrateur
• Rémy Trudel, administrateur
• Bruno Letendre, administrateur
Équipe du personnel
Au Québec
• André D. Beaudoin, secrétaire général
• Isabelle Daoust, directrice administrative
et secrétaire-trésorière
•T
amari Langlais, agente d’information
et de formation
•Y
annick N’Guessan, comptable
• Paul Langelier, directeur de la programmation
•É
lizabeth Viens, agente de projets
• Hugo Beauregard-Langelier,
chargé de programmes
• J ulie Comeau, agente d’administration
• Martin Couture, chargé de programmes
et du développement d’affaires
• F rance Morin, technicienne administrative
• Jacob Hamel-Jolette, agent de projets
• Hélène Jolette, responsable du réseau
des partenaires
•L
inda Blouin, technicienne administrative
•M
yriam Payant, technicienne administrative
•C
arole Richard, secrétaire
À l’étranger
• Gaëtane Fournier, conseillère à la Plateforme sous-régionale des organisations paysannes
d’Afrique centrale (PROPAC) basée au Cameroun
• Normand Jacob, directeur projet Feere Diyara – Mali pour l’Alliance agricole internationale
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
35
Artisanes et artisans, pro-moteurs de la « biodiversité économique » (suite)
Consultants
UPA DI fait appel à des consultants pour la réalisation de mandats précis. Voici ceux qui ont contribué à la
coopération de paysans à paysans au cours de la dernière année.
• Claude Giles
• Pierre Jobin
• Jean-Luc Poirier
Producteurs et conseillers experts ainsi que fermes hôtes
Pour que la coopération de paysans à paysans prenne tout son sens, UPA DI fait appel à des agricultrices et
agriculteurs d’ici, membres de l’UPA, pour réaliser des appuis sur le terrain ou pour accueillir des stagiaires
étrangers au Québec. Des permanentes ou permanent de l’UPA s’impliquent également avec UPA DI.
Producteurs et conseillers experts
• Gloria Fernandez..............Haïti
• Émilie Fortin-Lefebvre.....Haïti
• Claude Giles......................Mali – Bénin
• Isabelle Hardy...................Sénégal
• Franklin Midy...................Haïti
Fédération régionale d’accueil de Chaudière-Appalaches – Fermes hôtes au Québec
• Guylaine Bergeron – Ferme Porc plaisant inc.
• Luce Bisson
• Hervé Dancause
• Normand Côté
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
36
À la biodiversité
conceptuelle,
littéraire et visuelle
À la composition
• André D. Beaudoin
• Claude Giles
• Paul Langelier
À la rectitude
• Carole Richard
• France Morin
À l’embellissement graphique
et visuel
• Ginette Morneau,
Versicolore desing inc.
Post-scriptum
Code
d’accès
Code d’accès pour qui et pour quoi
Au Canada comme dans la majorité des pays bien
nantis, la sécurité alimentaire fait occasionnellement
l’objet de quelques lignes de presse, surtout lorsqu’un
cas d’innocuité alimentaire est découvert. On souligne
aussi parfois le fait que le coût des aliments cause des
maux de ventre aux familles vivant sous le seuil de la
pauvreté. La sous-alimentation dans le monde? Parfois,
on nous sert quelques statistiques impersonnelles
rendant le visage de la faim anonyme.
D’un autre angle, mis à part les changements de
cultures dans les champs, la population ne voit pas
l’agriculture se transformer radicalement. Les visites à
la campagne sont rares et du bord de la route, l’illusion
d’optique trompe l’œil et l’analyse qui s’en suit. En fait,
l’agriculture d’aujourd’hui se perçoit davantage à tra­
vers le contenu de nos assiettes. Elle s’introduit dans
nos vies par les mets que l’on mange.
Puisque l’on fait porter à l’agriculture le poids de la
pauvreté du monde, on cherche à nourrir le plus grand
nombre de personnes avec des aliments bon marché.
Devant ce constat, il est difficile pour le commun des
mortels de débattre du type d’agriculture qui, à long
terme, garantirait le mieux la sécurité alimentaire et
planétaire. Pourtant, les plus grands experts s’entendent
pour dire que l’agriculture familiale est un mode de
production porteur. Cela est indéniable en autant
qu’on lui permette d’exister et pourvu que l’on arrête
de l’étouffer doucement en se faisant croire que l’on
fait pour le mieux.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
Dans le monde du vivant, chaque activité a un code
assurant sa fonctionnalité et lui permettant d’agir de
manière dynamique. Il s’agit d’un code d’accès. L’agri­
culture familiale ne fait pas exception. Comme pour
toutes activités, modifier son code change irrémé­
diablement sa façon d’être. Cela peut engendrer un
dysfonctionnement pouvant mener à sa disparition.
Le code de l’agriculture familiale repose sur les accès
suivants :
•• Accès aux ressources, dont la terre et l’eau.
•• Accès aux intrants tels que les semences
et les engrais.
•• Accès à la connaissance et la recherche.
•• Accès aux techniques et technologies adaptées.
•• Accès aux financements courts,
moyens et longs termes.
•• Accès aux services-conseils en agronomie,
en gestion technico-économique, en finance
et en environnement.
•• Accès aux marchés domestiques et d’exportation.
Chacun de ces accès est de plus en plus difficile à
ob­tenir. Globalement, ils ne sont absolument plus ga­
rantis par les pouvoirs publics et les chemins pour y
parvenir sont plus opaques que jamais. Ceci est le fruit
de l’aboutissement de la déréglementation donnant
lieu à une absence de politiques. Ce faisant, les plus
fort…tunés changent le code d’accès à une vitesse
insupportable pour la majorité des agricultrices et
agriculteurs du monde entier. Voilà pourquoi nous
revendiquons l’émancipation de l’agriculture familiale
partout dans le monde.
37
38
Photo d’équipe UPA DI
Rangée du haut de gauche à droite : Tamari Langlais, Hugo Beauregard-Langelier, Jacob Hamel-Jolette, Paul Langelier
et Yannick N’Guessan.
Rangée du bas de gauche à droite : Linda Blouin, Julie Comeau, Carole Richard, Myriam Payant, Hélène Jolette,
André D. Beaudoin, Isabelle Daoust, France Morin et Élizabeth Viens.
Absents de la photo : Martin Couture, Gaëtane Fournier et Normand Jacob.
Rapport annuel UPA Développement international 2014-2015
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