Enfin, des études préliminaires laissent entrevoir que
la détermination du taux de PSA lié à l’α1 - a n t i c h y-
motrypsine pourrait faciliter le diagnostic diff é r e n t i e l
entre cancer et hypertrophie prostatique [5].
Prédiction des stades cliniques et pathologiques
Statistiquement, la détermination pré-opératoire du
taux de PSA peut être prédictive du stade patholo-
gique du cancer de la prostate. Cependant, en pra-
tique seules des valeurs extrêmes permettent d’uti-
liser le PSA comme élément pronostique du stade
de la maladie. Ainsi les patients ayant un PSA < 10
ng/ml (dosage polyclonal Pros-Check) ont moins
de 1% de tumeurs dépassant 12 cc (volume consi-
déré comme limite supérieure de curabilité par la
prostatectomie radicale, dans l’étude citée en réfé-
rence), n’ont pas de métastase ganglionnaire, n’ont
que 5% d’envahissement des vésicules séminales,
et 27% de score pathologique de Gleason 7 à 10,
alors que les patients ayant un PSA > 50 ng/ml ont
64% de tumeurs dépassant 12 cc, 45% de méta-
stases ganglionnaires, 73% d’envahissement des
vésicules séminales, et 91% de score de Gleason 7
à 10 [46]. D’autre part, plusieurs études ont bien
mis en évidence la relation entre le PSA et le stade
clinique du cancer prostatique [43, 47]. Ainsi, seu-
lement 2% des cancers métastatiques ont un PSA
dans les limites de la normale [46]. Dans le même
ordre d’idées, un taux de PSA < 20 ng/ml (dosage
monoclonal Hybritech) rend pratiquement nulle la
probabilité de trouver des métastases osseuses et
permet, pour certains auteurs, de ne pas réaliser de
scintigraphie osseuse dans le bilan [32].
Tout récemment, un rapport de la Mayo Clinic fai-
sait état de 2064 patients dont 561 ont un PSA < 10
ng/ml, parmi lesquels seulement 3 patients ont une
scintigraphie osseuse positive [36]. Notre expé-
rience confirme cette valeur seuil de 10 ng/ml [40].
La place du PSA dans le suivi après traitement
du cancer de la prostate
Actuellement, les modalités thérapeutiques du can-
cer prostatique sont multiples. Dans les stades
localisés à la glande, pour autant que l’espérance
de vie du patient soit supérieure à 10 ans, le traite-
ment de choix est radical (chirurgie ou radiothéra-
pie). Dans les stades envahissant la capsule prosta-
tique ou métastasés à distance, le traitement propo-
sé est la privation androgénique par castration chi-
r u rgicale ou médicamenteuse (analogues de la
LHRH, anti-androgènes stéroïdiens ou non stéroï-
diens).
Certains auteurs préfèrent l’abstention thérapeu-
tique, étant donné les faibles taux de progression
de la maladie et le manque d’études démontrant
l’avantage du traitement radical des stades pré-
coces ou du traitement hormonal des stades avan-
cés non symptomatiques.
Quelle que soit l’option thérapeutique choisie, le
PSA permet de surveiller l’évolution de la patholo-
gie.
PSA et récidive après prostatectomie radicale
Après prostatectomie radicale, le taux de PSA
post-opératoire doit devenir indétectable.
Etant donnée la longue demi-vie du marqueur (2,2
à 3,2 jours), il est recommandé d’effectuer un pre-
mier contrôle minimum 3 à 4 semaines après
l’intervention [32]. En pratique, on peut program-
mer le premier dosage de contrôle au troisième
mois post-opératoire, puis tous les 6 mois durant
un à deux ans, puis tous les ans. Un suivi régulier
du taux de PSA permet de mieux prévoir la récidi-
ve locale ou le développement de métastases à dis-
tance, et d’envisager un éventuel traitement adju-
vant (la radiothérapie pour les récidives locales, la
privation hormonale pour les métastases à distance,
et peut-être dans l’avenir la chimiothérapie) qui
pourrait être d’autant plus efficace que le volume
du cancer résiduel est encore petit.
Il est possible que l’importance de l’élévation du
taux de PSA permette de faire la distinction entre
une récidive locale ou des métastases à distance.
En effet, dans étude portant sur 957 patients opérés
de prostatectomie radicale pour tumeur localisée
de la prostate, 4% récidivent sous forme de méta-
stases à distance ou de récidive locale à 8 ans. Le
taux moyen du PSA au moment de la récidive est
de 5,7 ng/ml pour les récidives locales et de 17
ng/ml pour les métastases à distance; l’élévation du
PSA entre deux contrôles précédant le diagnostic
de récidive est de 0,43 ng/ml pour les récidives
locales et de 1,8 ng/ml pour les récidives à distance
[37].
Les valeurs de PSA considérées comme détec-
tables et donc significatives d’une éventuelle réci-
dive varient selon le type de dosage effectué. Ainsi
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