Contact presse : Clémence Sauzay - Tél. 04 72 41 88 50
site internet : www.audition-infos.org
Ce dossier contient un argumentaire scientifique, social,
et médical sur l'audition et la malentendance.
Journée Nationale
de l’Audition
Jeudi 9 mars 2006 9eEDITION
DOSSIER DE PRESSE
Sous le Parrainage du Ministère de la Santé et des Solidarités
ainsi que du Ministère délégué à la Sécurité Sociale, aux Personnes Âgées,
aux Personnes Handicapées et à la Famille
Sous le Haut Patronage du Ministère de l’Écologie
et du Développement Durable
SOMMAIRE
L'audition
• Le système auditif
• Le son
• La déficience auditive
• Les acouphènes
• L’hyperacousie
Le bruit
La gêne due au bruit
Le bruit, un danger fatal pour loreille
Laudition et la vie professionnelle
Le bruit et la musique amplifiée
La recherche
Les surdités d'origine génétique et les perspectives thérapeutiques
Perte daudition, acouphènes : vers une nouvelle pharmacologie
Le dépistage
Le dépistage chez le nouveau-né
Le dépistage chez lenfant
Le dépistage chez ladulte
La Presbyacousie
Testez votre audition
Faire face aux problèmes auditifs
Les aides auditives ou prothèses auditives
La prise en charge des aides auditives
La chirurgie et les implants
Le confort auditif
Les professionnels de l'audition
Le médecin ORL : un spécialiste
L'audioprothésiste : un professionnel de la correction auditive
L'orthophoniste : un spécialiste de la communication orale
Les associations
10 questions sur laudition
Comité Scientifique
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L'audition
L'audition exerce deux fonctions primordiales :
- Une fonction de vigilance et d’alerte basée sur l’écoute permanente de l’environnement
proche, écoute que n’interrompt ni l’obscurité, ni les obstacles.
- Une fonction de communication par la parole.
Le système auditif, organe de l’audition, intervient à deux niveaux fonctionnels :
- un organe périphérique, l’oreille, capte les sons, les analyse, et les transforme en influx nerveux
- un système central constitué par les voies nerveuses qui transmettent l’influx nerveux et des
aires auditives cérébrales qui interprètent le message transmis.
L’audition s’exerce par le son, vibration se propageant dans l’air sous forme de rapides
variations de pression (onde) ; en fonction de l’amplitude de ces variations, le son sera
perçu faible ou fort, et en fonction de leur fréquence il sera grave ou aigu.
Le système auditif
>L’oreille
Elle comprend trois parties :
- l’oreille externe, constituée du pavillon et du conduit
auditif, guide le son jusqu’au tympan, membrane
chargée de capter les variations de pression sonore,
- l’oreille moyenne, constituée par une chaîne de
3 osselets, le marteau, l’enclume et l’étrier, transmet les
mouvements du tympan à l’oreille interne,
- l’oreille interne est au cœur du système auditif ;
c’est un milieu liquide renfermant deux ensembles
fonctionnels distincts : le vestibule, organe de l’équilibre,
et la cochlée ou limaçon, dédiée à l’audition.
La cochlée qui abrite environ 15000 cellules sensorielles a
une triple action :
elle amplifie les vibrations qui lui parviennent,
• elle transforme l’énergie vibratoire en influx nerveux,
• elle analyse les sons et les aiguille selon leur fréquence vers les différentes fibres nerveuses spécialisées
qui lui sont connectées.
La plupart des surdités sont consécutives à une atteinte des cellules sensorielles ou cellules ciliées ; il en
résulte une double carence : le malentendant n’entend pas certains sons par manque d’amplification,
et a des difficultés à comprendre la parole, faute d’analyse.
>Les fibres nerveuses
et les aires auditives
L’influx nerveux généré par la cochlée est
conduit jusqu’aux aires auditives du cerveau
par un faisceau de fibres nerveuses dont chacune
porte une partie des informations résultant
de l’analyse effectuée par la cochlée.
Le cortex cérébral interprète le message sonore
et génère la sensation auditive, image perceptive
du message sonore capté par l’oreille.
Saviez-vous que ?
>L’audition est un sens particulièrement vulnérable, car les cellules ciliées sont
peu nombreuses, environ 15 000, leur nombre ne s’accroît pas, et elles ne se
renouvellent pas.
>En comparaison, la vision utilise plusieurs millions de cellules rétiniennes, et
l’odorat dispose de millions de cellules sensorielles qui, de plus, peuvent
se renouveler.
Chiffre clé :
15 000
c’est le nombre de cellules contenues dans la cochlée.
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Le son
Un son stimule spécifiquement le système auditif, et induit une sensation auditive représentative du son
qui l’a fait naître. Chaque son est fait d’un ensemble particulier de fréquences (spectre) lui conférant une
originalité qui permet de l’identifier et qui constitue la source des informations que nous avons sur
l’environnement proche.
L’intensité des sons est exprimée en décibels (dB) dans une échelle allant :
• de 0 dB, seuil de l’audition humaine au-dessous duquel aucun son n’est perceptible
à 120 dB, niveau très élevé, nocif pour l’oreille, limite supérieure des sons naturels de notre environnement.
Mais des sons plus faibles, inaudibles par l’homme, et plus forts, extrêment dangereux peuvent exister.
Les fréquences perçues par l’homme sont comprises entre 20 et 20000 hertz ; certaines espèces animales
entendent jusqu’à 100000 hertz, d’autres à partir de quelques hertz.
La déficience auditive
La déficience auditive, ou malentendance, ou encore surdité,
est caractérisée par la perte auditive, différence entre le
niveau sonore minimum perçu par un sujet normal (seuil
normal d’audition) et le niveau minimum perçu par le sujet
considéré.
>Les classifications
On classe les déficiences auditives (D.A.) selon différents
critères dont les plus pertinents sont l’importance de la perte
et la localisation de l’altération auditive.
• Le classement en fonction de la perte est calqué sur
l’échelle des décibels et distingue :
- l’audition normale lorsque la perte moyenne est comprise entre 0 et 20 dB
- les DA légères, dont la perte moyenne est comprise entre 20 et 40 dB
- les DA moyennes lorsque la perte moyenne est comprise entre 40 et 70 dB
- les DA sévères avec une perte moyenne est comprise entre 70 et 90 dB
- les DA profondes, lorsque la perte est supérieure à 90 dB
Ces valeurs représentent la moyenne des pertes sur les fréquences 500, 1000 et 2000 Hz, quelquefois 250
et 4000 Hz.
• Le classement en fonction de la localisation de l’altération considère les :
- DA de transmission lorsque l’oreille externe ou le plus souvent l’oreille moyenne est atteinte ; la perte
moyenne est rarement supérieure à 40 dB ; la
surdité est souvent opérable et facilement
appareillable
- DA de perception, fréquentes, la cochlée
est altérée, non opérable, appareillable
- DA mixtes, fréquentes, combinaison
des DA précédentes, appareillable
- DA nerveuse, rares, dues à une atteinte
nerveuse, parfois appareillable ou opérable
Saviez-vous que ?
>L’oreille humaine peut discerner une différence de niveau de 1 dB.
Chaque fois que le niveau croît de 10 dB, le son est perçu 2 fois
plus fort.
L’échelle logarithmique fait que lorsque deux sons diffèrent de plus
de 10 dB, l’effet du plus faible sur le niveau total est négligeable,
grosso modo, on peut écrire 90 dB + 70 dB = 90 dB.
Chiffre clé :
50 à 70 dB
intervalle de confort dans lequel l’oreille possède la meilleure
discrimination en niveau et en fréquence
90 dB
de perte est le seuil des surdités profondes
Valeurs en décibels de quelques ambiances sonores
0 dB au-dessous de 0 dB, aucun son n’est perçu par l’homme
0 à 10 dB seuil normal daudition
20 dB local dessais acoustiques, sons inaudibles dans un
environnement normal
20 à 25 dB studio denregistrement, campagne sans vent,
oiseaux ou insectes
25 à 35 dB conversation à voix chuchotée, lieux de culte
35 à 55 dB lieux de repos, bureaux, salles de classe
55 à 75 dB conversation, lieux de vie, rue piétonne, grand magasin
75 à 90 dB voix criée, rues animées et à fort trafic
90 à 110 dB sports mécaniques, discothèque
+ de 110 dB concert, rave party, tuning.
Risque de traumatisme sonore aigu.
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>Les causes
Elles sont nombreuses et on ne peut en citer que certaines.
• Pour les déficiences auditives de transmission, on citera l’otospongiose, maladie métabolique qui
a pour effet de limiter le déplacement de la chaîne des osselets. Ces DA sont classiquement opérées avec
succès lorsque l’oreille interne n’a pas subi de dommages. Les otites non douloureuses de l’enfant sont
susceptibles d’induire une DA de transmission qui relève de traitements thérapeutiques ou de la chirurgie
dans les cas plus avancés.
• Les déficiences auditives de perception sont congénitales, soit génétiques, soit accidentelles ; mais la
plupart sont acquises et ont pour cause de nombreux facteurs agressifs qui altèrent les cellules ciliées de
l’oreille interne : bruit, vieillissement, médicaments ototoxiques, pathologies diverses..
>Les conséquences
La DA a pour conséquence un handicap social bien plus important qu’on ne l’imagine habituellement.
Ce handicap provient de la perte ou de la dégradation des fonctions primordiales de l’audition : l’alerte et
la communication audio-verbale. Il en résulte un isolement qui est la conséquence de ces deux sortes de
privations sensorielles.
• Privé d’ambiance sonore, le malentendant ne participe que par intermittence, souvent lorsque
la vision ou le toucher exerce une suppléance, à la cascade d’événements qui se produisent à faible niveau
sonore, dans son environnement proche. Ce processus constitue un facteur supplémentaire de risque par
annulation de la fonction d’alerte. De plus, la privation sensorielle tend à couper le malentendant du
monde extérieur, lui donnant ainsi une attitude et un comportement atypique pouvant susciter la curiosité
ou le rejet de l’autre.
• Partiellement privé de communication audio-verbale, le sourd a tendance à se retirer de toute
participation à la vie sociale.
Cette attitude est certes liée à la diminution des capacités de communication, mais aussi à des freins d’ordre
psychologique : refus de l’état de malentendance, minimalisation du handicap, crainte d’une moquerie.
Chez les sujets atteints de presbyacousie évolutive, le cheminement est progressif et, sans une aide extérieure,
le refus s’aggrave avec le temps.
Saviez-vous que ?
>En France, 1 enfant sur 1 000 naît avec une surdité sévère ou
profonde ; 2 sur 1 000 deviennent sourds avant l’âge de 14 ans.
>Chez l’enfant, les otites séreuses qui sont indolores et altèrent
l’oreille moyenne se traduisent souvent par un retard du langage
à une mauvaise audition.
>D’après l’enquête IPSOS/JNA 2001, pour 43 % des personnes
interrogées, les problèmes psychologiques sont un frein à l’appareillage.
Chiffre clé :
30 dB
la déficience auditive commence lorsque la perte moyenne
atteint 30 décibels, valeur à partir de laquelle l’appareillage
est succeptible d’améliorer le confort
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