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AUDITION SURDITÉ
1) Anatomie de l’oreille :
2) Fonctionnement de l’audition :
Chez les personnes à audition normale, les ondes sonores passent le long du
conduit auditif et percutent le tympan, ce qui provoque la vibration du tympan et
des trois osselets de l’oreille moyenne.
A leur tour, ces osselets entraînent le mouvement du liquide contenu dans la
cochlée, déclenchant une réaction électrique dans les milliers de cellules ciliées qui
s’y trouvent.
C’est cette réponse électrique, transmise au cerveau par le nerf auditif, qui
est perçue par le cerveau comme un son.
Oreille
Externe
Oreille
moyenne
Oreille
interne
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Ainsi, les cellules ciliées constituent un maillon essentiel de la chaîne de
l’audition. Chez les personnes atteintes d’une perte d’audition sévère ou profonde,
ces récepteurs sont souvent détériorés ou absents.
3) Pathologies de l’oreille :
On appelle surdité toute élévation du seuil de perception des sons, quelle qu’en
soit l’importance, quelle que soit la localisation des lésions dans l’oreille.
Les surdités de transmission :
Elles sont dues à des altérations du tympan ou des osselets. Ce sont surtout
les sons graves qui sont atteints, et dans la conversation les voix d’hommes au
timbre grave sont moins bien perçues que les voix d’enfants ou de femmes.
Le plus souvent, la baisse d’audition est limitée, elles n’occasionnent pas de
distorsions et peuvent être traitées. Le sujet, gêné par la résonance de sa propre
voix, a tendance à parler doucement. Cette perception lui permet cependant d’avoir
une voix modulée et timbrée comme celle d’un entendant.
Les surdités de perception :
Elles sont dues à une altération de l’oreille interne ; ce sont les sons aigus qui
sont ici les plus mal perçus. Les bruits ambiants, les bruits de fond rendent la
réception et la compréhension plus difficiles que dans le silence.
Ces surdités entraînent des déformations du message sonore. Les consonnes
ne sont pas perçues ; le sujet entend bien qu'on lui parle, mais il ne perçoit qu’une
série de voyelles et ne réalise pas le sens de la conversation. Il s'entend mal
parler, sa voix devient monotone, monocorde, peu timbrée et peu modulée. Il a
tendance à parler fort.
Les surdités mixtes :
On peut également rencontrer des surdités mixtes qui associent difficultés
de transmission et de réception. Elles sont, le plus souvent, la conséquence d’une
infection de l’oreille moyenne qui s’aggrave et atteint la cochlée.
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4) Etiologie de la surdité : quelques causes :
Génétique - congénitale
- dégénérative (surdité familiale progressive…)
Prénatale - embryopathie (infections maternelles, en particulier rubéole)
- fœtopathie (incompatibilité sanguine, hémorragies)
Néonatale - prématurité
- anoxie
- traumatisme à la naissance
Infantile - infectieuse (méningite, affections virales, otites…)
- toxique exogène (certains antibiotiques…)
- traumatisme (sonore, crânien…)
- métabolique (endocrinienne, protéique, endogène…)
Adulte En plus des précédentes :
- vasculaire
- allergique
- de sénescence
5) Degrés de surdité :
Rappel : Un son est caractérisé par : - son intensité (en décibels : dB)
- sa fréquence (en hertz : Hz).
A titre d’exemple, pour une audition normale :
- 140 dB : douleur
- 110 dB : inconfort
- 70 à 80 dB : voix forte
- 30 à 35 dB : voix chuchotée.
La classification des surdités qui suit est proposée par le B.I.A.P. (Bureau
International d’Audiophonologie) ; elle permet de définir de façon simple et clinique
une perte auditive. Elle se base sur la moyenne des seuils d’audition à différentes
fréquences.
Seuil inférieur à 20 dB de perte : Audition normale ou sub-normale
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Seuil compris entre 20 et 40 dB de perte : Déficience auditive légère
La parole est perçue, mais mal. Certaines composantes des sons échappent, en
particulier les sons voisins (consonnes sourdes/sonores). Les nuances de la pensée
exprimées par l'intonation sont mal appréhendées.
Le déficient auditif léger ne comprend que confusément ce qui est dit,
d'autant plus que la personne qui parle articule mal ou s'exprime à voix basse. La
fatigue ou la peur de ne pas comprendre accentuent ces difficultés. Pour un enfant,
si le handicap n'a pas été dépisté, on parle d'inattention, de retard, d'impossibilité
à suivre.
L’appareillage facilite la compréhension des messages sonores en permettant
d’intégrer de nombreuses informations qui ne sont pas captées de façon naturelle.
Seuil compris entre 40 et 70 dB de perte : Déficience auditive moyenne
Elle entraîne le même type de difficultés que la surdité légère, mais en plus
fréquent et en plus grave. La voix forte et articulée est comprise. Il y a des
risques d'altération de la voix, et des défauts d'articulation.
Pour ce type de surdité l’appareillage permet généralement de restituer la
quasi totalité du message sonore, à condition que ce soit dans un milieu sonore
favorable.
Il est important que cet appareillage soit mis en place le plus tôt possible, de
même qu’une rééducation et une prise en charge spécifique qui devraient permettre
une bonne intégration.
Seuil compris entre 70 et 90 dB de perte : Déficience auditive sévère
Les difficultés changent non seulement de degré mais aussi de nature. La
lecture sur les lèvres devient nécessaire. L’enfant déficient auditif sévère entend
des sons, des bruits mais il ne peut pas toujours faire le tri. Avant son appareillage,
il n’a aucune connaissance de l’existence d’une forme auditive du langage.
S'il s'agit d'un enfant dont le langage n'est pas acquis ou constitué, il sera
nécessaire de lui apprendre à construire son langage, c'est à dire de le lui
enseigner.
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Si l’appareillage améliore la distinction du message sonore, elle n'est pas
suffisante pour le restituer dans son ensemble et l’enfant déficient auditif sévère
devra compenser avec la lecture labiale. La compréhension ne viendra qu’après une
longue période de rééducation, et restera de toutes façons difficile en milieu
bruyant.
Seuil supérieur ou égal à 90 dB de perte : Déficience auditive profonde
Un degré de plus dans la surdité qui devient presque totale : il n’existe aucune
perception ni des bruits, ni de la voix sans appareillage (reliquat auditif réduit aux
graves).
S'il s'agit d'un enfant il faut lui faire découvrir le rôle du langage oral et lui
apprendre à le construire ; la lecture labiale est indispensable. Il est
particulièrement important de procéder à un dépistage puis à une prise en charge
les plus précoces possibles.
L’appareillage classique permet de restituer le sens d’alerte et de percevoir la
durée, le rythme, la lodie du message sonore ; il permet également, pour l’enfant
déficient auditif profond, de mieux articuler et de doser le ton de sa voix.
Cependant, des distorsions très importantes persistent.
6) Fonctions de l’audition :
Fonction de vigilance
- Réception d’informations sur notre environnement ;
- Possibilité d’anticiper sur ce qui va arriver près de nous
ou sur nous, de n’être pas ainsi mis devant le fait accompli ;
- Possibilité d’éviter les sursauts, le sentiment d’agression,
les situations dangereuses ;
- Fonction rassurante et sécurisante.
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