La Chine et l’Inde en Afrique : Coopération Sud-Sud ou
néocolonialisme?
INTRODUCTION
Au cours de la dernière décennie, on a vu apparaître au sein du système international une
nouvelle catégorie de pays, les pays émergents, qui attirent fortement l’attention de tous.
Ces pays exercent de plus en plus de poids sur la scène mondiale pour diverses raisons.
Ils ont des économies en forte croissance, ils ont de grandes populations, et ils ont le désir
et le potentiel de devenir des puissances mondiales. La Chine, l’Inde et le Brésil sont les
principales puissances émergentes et ils font tous partie de ceux que l’on nomme « pays
du Sud ». Ils étaient autrefois et sont encore parfois considérés comme des pays en voie
de développement (PVD). Ainsi, le Sud de la planète commence à occuper une place
grandissante au sein du monde. Le commerce Sud-Sud comptait pour 10% du commerce
mondial total il y a trente ans alors qu’il représente aujourd’hui 20% des échanges
internationaux. De plus, le récent rapport de la Conférence des Nations Unies sur le
Commerce et le développement (CNUCED) sur les investissements directs à l’étrangers
(IDE) montre que plus de la moitié de ceux-ci se sont dirigés dans les PVD en 2012, pour
la première fois. Si le Sud entrevoit ainsi de l’espoir, ce n’est pas le cas au Nord, qui a
récemment subi de nombreux problèmes dû à la crise financière internationale et qui se
relève très durement de ses conséquences.
L’apparition des pays émergents peut se faire sentir comme une menace ou encore
comme une opportunité selon les acteurs et les domaines. Le Nord incluant l’Europe et
l’Amérique du Nord est en train de redouter la montée de la Chine, craignant que celle-ci
remplace l’hégémonie américaine mondiale et qu’elle chambarde les normes
internationales occidentales adoptées un peu partout. Cependant, quand il s’agit d’IDE ou
de commerce, les entreprises et dirigeants du Nord ne peuvent simplement pas se passer
de la Chine, qui est très profitable pour l’économie. Les opportunités à saisir pour eux
l’emportent probablement sur les peurs, qui ne sont peut-être pas entièrement fondées.