février 2017
Une politique académique sans aucune orientation mais
avec une logique purement financière et comptable !
Le SPEG a toujours défendu l’idée que l’Académie de Guadeloupe ne peut être traitée comme les
autres académies eu égard à son profil particulier que les « canons » de l’Etat ne peuvent pas re-
connaitre. Mais, au vu de nos dotations régulières, toutes ces dernières années, il faut croire que
notre ministère de tutelle a décidé qu’il fallait nous démolir pour effectivement nous empêcher d’a-
voir une réussite qui puisse concurrencer les autres académies ! On nous dira que nous sommes
une fois de plus excessifs ! Malheureusement ou heureusement, nous avons des preuves.
Avec une mauvaise foi évidente le Ministère de l’Education Nationale laisse entendre que la non
création et la non suppression des poste dans l’Académie de Guadeloupe, constituent, la marque
de la grande considération qu’elle nous porte. Elle espère encore nous le faire croire par l’intermé-
diaire de ses émissaires. Ces derniers distillent l’idée que nous avons échappé à 35 suppressions
de postes pour la rentrée 2017. Mais, les chiffres sont têtus.
Les chiffres, parlons-en !
Quelle est la réalité de cette fameuse baisse démographique claironnée l’an dernier sur toutes les
ondes pour nous faire avaler la pilule des 35 suppressions de postes au second degré pour la ren-
trée 2016 ? Lorsqu’en janvier de cette même année, pendant la grève des 25 et 26 janvier, nous
dénoncions une prévision des effectifs totalement farfelue, nous passions, aux yeux de l’administra-
tion, pour des contestataires ignorants. Nous disions que la baisse démographique ne serait pas
aussi prononcée qu’on voulait bien nous le faire croire. Et nous avions raison ! Lors du Comité
Technique du 17 octobre 2016, les services du Recteur nous ont fourni des documents qui démon-
trent que contrairement à leurs propres prévisions pour la rentrée 2016; au 1er degré, nous n’avons
pas perdu 1920 élèves mais 1707; au second degré, nous n’avons pas perdu 416 élèves mais bien
184. Quand on se souvient que c’est sur la base de cette prévision d’une baisse de 416 élèves que
la suppression des 35 postes pour le second degré a été justifiée, on ne peut qu’être révolté.
Restons dans les chiffres, mais cette fois, observons ce qui se passe pour quelques académies en
France et seulement dans le second degré.
l’académie de Reims, avec une baisse de 127 élèves obtient la création de 27 postes ; et en-
fin, l’académie de Dijon, avec une baisse de 450 élèves, obtient la création de 25 postes. Nous
imaginons que comme nous, vous cherchez l’erreur ! Non, ne cherchez plus !!! Ce modèle est
bien fait pour nous démolir ! Allons-nous accepter cela ?
Nous avons tous remarqué que cette année, il n’y a pas eu de tentatives de justifications de
cette « non attribution » de moyens par la baisse des effectifs, du moins, du bout des lèvres. Il
est vrai que cet argument résiste de moins en moins à la vérité des chiffres, il est évident que
nous sommes le cadet des soucis de ce ministère, toutes politiques de l’éducation confondues.
Pour autant, une académie digne de ce nom ne peut rester sans ambition même sans aucun
moyen supplémentaire.
Comme nous pouvons nous en méfier, les lycées, au même titre que les collèges, cra-
cheront au bassinet. On assiste encore à la mise en place de la politique « dézabiyé
Pyè pou abiyé Pòl », comme seul mode de gestion en période de carence.
La DGH allouée aux lycées professionnels met en évidence, une fois de plus, la contradiction
entre le discours et les actes de l’administration rectorale.
D’un coté on parle de revalorisation de la voie professionnelle, de la prise en compte de la diffi-
culté des élèves et de l’autre on crée les conditions d’une aggravation de la situation en fei-
gnant d’ignorer le caractère particulier des lycées professionnels de notre académie.
Une telle politique est perçue comme une supercherie par les parents et les élèves à qui
on a faire croire qu’ils allaient être aidés et accompagnés dans leur apprentissage et qu’ils sor-
tiront de l’école avec les outils nécessaires pour s’insérer dans la vie sociale et professionnel-
le. On peut comprendre qu’ils se sentent trompés car le rectorat n’ignore pas que le lycée pro-
fessionnel accueille, aussi, de nombreux jeunes en situation de décrochage et que certains
cumulent des retards scolaires importants avec des difficultés d’apprentissage et des problè-
mes de comportement.
Au lieu de donner aux établissements les moyens de prendre en charge ces jeunes souvent
démotivés qui ne croient plus en rien, l’administration rectorale n’a pas troumieux à faire
que de diminuer la DGH même dans des établissements les effectifs sont en hausse. Cer-
taines DGH atteignent leur niveau le plus bas depuis 5 ans, des heures postes sont suppri-
mées et remplacées par des HSA et mieux encore on met dans certains lycées professionnels
des classes de 3ème prépa pro sans moyen supplémentaire et sans avoir pris connaissance de
la capacité d’accueil des ateliers où se fera l’immersion de ces jeunes.
La conséquence c’est que les chefs d’établissement se voient contraints de faire, aux Conseils
d’Administration, des propositions de répartition des moyens avec, une diminution importante
des heures d’accompagnement personnalisé, la suppression des matières optionnelles, com-
me le créole par exemple, des regroupements de classes d’élèves déjà en grande difficulté
alors qu’eux-mêmes n’ignorent pas les problèmes que génère une telle approche. Comme
l’expérience l’a montré, en effet, les décrocheurs lâchent définitivement prise, d’autres, voyant
que leur difficulté n’est pas prise en compte, se découragent ou voire même se rebellent
contre l’institution.
Et voilà comment on augmente les risques de violence dans les établissements. Voilà
comment le Rectorat procède à la revalorisation de la voie professionnelle.
Sous l’égide de l’autonomie de l’EPLE les chefs d’établissement sont, dans certains cas,
obligés de jouer à l’apprenti sorcier pour répartir « la misère » obtenue à travers la DGH al-
louée.
En fonction de la structure du lycée, des choix pédagogiques ont été obligatoirement effec-
tués par les chefs établissements. Avec une dotation en diminution pour la plupart, stable
pour certains et rarement en augmentation pour d’autres, l’influence sur les postes à travers
la ventilation des moyens a ésans appel : suppression de postes, augmentation des HSA,
multiplication des postes à complément de services et du nombre de BMP par discipline.
C’est inacceptable !
Tous les représentants élus du SPEG aux Conseils d’Administration des EPLE ont voté
CONTRE la DGH. Il est vrai que le mot d’ordre de l’administration était de dire qu’on ne
vote pas la DGH mais la répartition. NOU PA POU KONÈT. Dès qu’il apparaissait des
suppressions de postes pour la rentrée 2017, NOUS AVONS VOTÉ CONTRE LA DGH.
Il n’y a pas eu de suppressions de postes dans l’académie pour la rentrée, mais comme pour
les collèges, il fallait financer les ouvertures de divisions. « dézabiyé Piè pou abiyé Pòl ».
De plus, le rectorat sait pertinemment que tous les établissements du second degré, singuliè-
rement les lycées, deviennent attractifs à travers le jeu des options offertes aux élèves. Il s’a-
vère que l’administration a décidé de financer, pour la rentrée 2017, qu’une seule option par
établissement. Toutes les autres options présentes doivent être financées sur sa dotation
propre. Une façon de demander aux établissements d’être solidaire dans la gestion de la pé-
nurie. C’est inadmissible !
La politique académique s’inscrit dans une logique purement financière et comptable,
pédagogiquement catastrophique.
Ces ambitions affichées consistent, entre autres, à rajouter un poste en EPS pour que le
mouvement intra-académique des professeurs de cette discipline ne soit pas bloqué comme
ce fût le cas l’an dernier ; à ouvrir des formations post bac ; à réduire le nombre de postes à
complément de service… Saupoudrage !
Trop souvent, les suppressions de postes sont réalisées dans les lycées au motif principal de
la baisse démographique des effectifs alors que nous savons tous que ces suppressions sont
basées sur le principe de l’économie budgétaire au détriment d’un enseignement de quali-
té au service des élèves de Guadeloupe.
LA MOBILISATION DE TOUTES LES COMMUNAUTÉS SCOLAIRES POUR
RÉCLAMER LES MOYENS INDISPENSABLES A LEUR BON FONCTIONNE-
MENT EST PLUS QUE LEGITIME !
LE SPEG EXIGE UN TRAITEMENT ÉQUITABLE DE L’ACADÉMIE DE GUA-
DELOUPE À LA HAUTEUR DE SES AMBITIONS ET POUR LA RÉUSSITE DE
TOUS SES ÉLÈVES.
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