l’académie de Reims, avec une baisse de 127 élèves obtient la création de 27 postes ; et en-
fin, l’académie de Dijon, avec une baisse de 450 élèves, obtient la création de 25 postes. Nous
imaginons que comme nous, vous cherchez l’erreur ! Non, ne cherchez plus !!! Ce modèle est
bien fait pour nous démolir ! Allons-nous accepter cela ?
Nous avons tous remarqué que cette année, il n’y a pas eu de tentatives de justifications de
cette « non attribution » de moyens par la baisse des effectifs, du moins, du bout des lèvres. Il
est vrai que cet argument résiste de moins en moins à la vérité des chiffres, il est évident que
nous sommes le cadet des soucis de ce ministère, toutes politiques de l’éducation confondues.
Pour autant, une académie digne de ce nom ne peut rester sans ambition même sans aucun
moyen supplémentaire.
Comme nous pouvons nous en méfier, les lycées, au même titre que les collèges, cra-
cheront au bassinet. On assiste là encore à la mise en place de la politique « dézabiyé
Pyè pou abiyé Pòl », comme seul mode de gestion en période de carence.
La DGH allouée aux lycées professionnels met en évidence, une fois de plus, la contradiction
entre le discours et les actes de l’administration rectorale.
D’un coté on parle de revalorisation de la voie professionnelle, de la prise en compte de la diffi-
culté des élèves et de l’autre on crée les conditions d’une aggravation de la situation en fei-
gnant d’ignorer le caractère particulier des lycées professionnels de notre académie.
Une telle politique est perçue comme une supercherie par les parents et les élèves à qui
on a faire croire qu’ils allaient être aidés et accompagnés dans leur apprentissage et qu’ils sor-
tiront de l’école avec les outils nécessaires pour s’insérer dans la vie sociale et professionnel-
le. On peut comprendre qu’ils se sentent trompés car le rectorat n’ignore pas que le lycée pro-
fessionnel accueille, aussi, de nombreux jeunes en situation de décrochage et que certains
cumulent des retards scolaires importants avec des difficultés d’apprentissage et des problè-
mes de comportement.
Au lieu de donner aux établissements les moyens de prendre en charge ces jeunes souvent
démotivés qui ne croient plus en rien, l’administration rectorale n’a pas trouvé mieux à faire
que de diminuer la DGH même dans des établissements où les effectifs sont en hausse. Cer-
taines DGH atteignent leur niveau le plus bas depuis 5 ans, des heures postes sont suppri-
mées et remplacées par des HSA et mieux encore on met dans certains lycées professionnels
des classes de 3ème prépa pro sans moyen supplémentaire et sans avoir pris connaissance de
la capacité d’accueil des ateliers où se fera l’immersion de ces jeunes.
La conséquence c’est que les chefs d’établissement se voient contraints de faire, aux Conseils
d’Administration, des propositions de répartition des moyens avec, une diminution importante
des heures d’accompagnement personnalisé, la suppression des matières optionnelles, com-
me le créole par exemple, des regroupements de classes d’élèves déjà en grande difficulté
alors qu’eux-mêmes n’ignorent pas les problèmes que génère une telle approche. Comme
l’expérience l’a montré, en effet, les décrocheurs lâchent définitivement prise, d’autres, voyant
que leur difficulté n’est pas prise en compte, se découragent ou voire même se rebellent
contre l’institution.
Et voilà comment on augmente les risques de violence dans les établissements. Voilà
comment le Rectorat procède à la revalorisation de la voie professionnelle.