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Les objectifs scientifiques
Les OBS sont principalement utilisés pour l’imagerie de la lithosphère et du manteau et l’étude des zones actives. Les
zones de subduction, génératrice des séismes les plus destructeurs, sont l’une des cibles principales d’étude de la com-
munauté afin d’approcher la compréhension du cycle sismique, des séismes « lents » (ou silencieux) et des relations entre
sismicité et structure (chantiers Antilles, Méditerranée orientale, marge andine, subduction indonésienne).
La collision à l’échelle du bassin méditerranéen provoque la reprise en compression des marges du bassin (par exemple
la marge algérienne mais aussi la marge Ligure) avec localement des mouvements transpressifs (faille nord-anatolienne,
mer de Marmara) et extensif (Golfe de Corinthe, mer Égée). Quelques projets scientifiques représentatifs sont décrits
dans les paragraphes ci-dessous.
Les principaux programmes des sciences de la terre qui ont été concernés dans le passé sont DyETI, le GDR Marges,
l’ACI « Aléas naturels » et maintenant bien sûr l’appel d’offre « Catastrophes telluriques et tsunamis » de l’ANR.
Projet Rosmarin d’observation de la sismicité en mer Ligure
Les Alpes du Sud, à cheval sur le sud-est de
la France et la Ligurie italienne, sont affectées
d’une sismicité assez diffuse à terre et en mer.
Les principaux séismes historiques qui ont
affecté la marge Ligure, en 1887 (magnitude
évaluée à 6,4), au large d’Imperia, et en 1963
(Ml = 6,0), sont assez mal connus. Plus ré-
cemment les répliques d’un séisme de magni-
tude 4,5 ont été enregistrées en 2001 au large
de Nice par un réseau de stations terrestres et
marines de Géosciences Azur. Il correspond à
un accident compressif localisé au pied de la
marge, à environ 20 km de la côte, à une pro-
fondeur de 15 km.
Par ailleurs la pente continentale est entaillée
de nombreuses vallées et chenaux qui tradui-
sent l’existence de transfert sédimentaire vers
le bassin océanique. Nombre de ces évène-
ments sont des glissements de terrains dont
certains, comme celui de 1979 qui a entraîné
l’effondrement d’une partie de l’aéroport Nice
en construction, ont pu être catastrophiques.
À terre, il existe plusieurs réseaux permanents de surveillance sismologique à terre. En mer, Géosciences Azur a, de-
puis quelques années, développé une observation grâce au déploiement répété de sismomètres de fond de mer (OBS) qui
permet l’observation du mouvement du sol avec des capteurs 3 composantes sur des durées de plusieurs mois par an.
Le programme Rosmarin s’inscrit dans la phase préliminaire de la constitution d’un site de démonstration pour le pre-
mier observatoire environnemental fond de mer câblé, temps réel qui a débuté en avril 2005 par l’installation d’un sis-
momètre sous-marin très large bande (CMG-3T, 360 secondes) relié par câble au détecteur de neutrinos ANTARES,
installé à 7 km au large de Toulon par 2500 m de fond. Ce projet permettra à la communauté française (IN2P3 et SDU)
d’acquérir le savoir-faire et l'expérience dans la gestion d’un observatoire sous-marin et fera l’objet d’un dossier euro-
péen dans le cadre de l’appel d’offre du 7e PCRD.
La zone de subduction des Antilles
Les séismes majeurs attendus dans l’arc des Antilles sont ceux prenant naissance dans la zone de contact interplaque de
la subduction. Ce type de séismes est responsable de 90% de la libération d'énergie sismique sur Terre.
Un effort d'étude de séismes majeurs à l'interplaque de subduction avant leur occurrence est rendu opportun et promet-
teur à l'occasion de deux avancées scientifiques en cours sur ce sujet.
D'une part, le modèle de source sismique y est relativement simple et fait l'objet d'un développement conceptuel en
cours: la rupture le long d'une faille majeure qui est la frontière de plaque apparaît principalement contrôlée en taille et en
localisation par des anomalies de paramètres physiques in situ. Ainsi les limites de rupture amont (updip) et aval (down-
Enregistrement du séisme Ligure de 2001 sur un OBS équipé de
capteur 4,5 Hz. On remarque une phase convertie sous l’instrument
entre les phases P et S.