Sujet élaboré par le Cercle d’études Lycée SVT – Académie de Montpellier - 2014
Exemple de corrigé rédigé
Introduction
Un caractère héréditaire est un caractère qui se transmet de génération en génération au sein d’une espèce. Certains
individus sont naturellement résistants au virus du SIDA (VIH), c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas être contaminés par
ce virus malgré leur mise en contact avec lui. A travers l’analyse des documents, nous devons montrer que cette
résistance au VIH est un caractère héréditaire.
Pour se faire, nous allons rechercher l’origine de la résistance au VIH pour montrer qu’elle est d’origine génétique et
donc héréditaire.
A) La mise en évidence d’une résistance au VIH
Dans le document 2, nous voyons que certains enfants, malgré leur mise en contact avec le VIH, ne développent pas
le SIDA : ils sont naturellement résistants au VIH.
Les scientifiques ont recherché dans leurs gènes ce qui pouvait causer cette résistance. Ils ont trouvé qu’ils
possédaient un allèle différent pour le gène codant pour une protéine appelée CCR5 : l’allèle appelé D32. Les enfants
les plus résistants au VIH sont homozygotes pour ce gène, c’est-à-dire qu’ils possèdent deux allèles identiques D32 ;
leur génotype s’écrit (D32//D32). Les enfants hétérozygotes possèdent deux allèles différents : un allèle commun
appelé WT et l’allèle D32 ; leur génotype s’écrit alors (WT//32).
En revanche, les enfants homozygotes (WT//WT) sont nombreux à voir la maladie du SIDA évoluer de façon plus ou
moins rapide dans leur organisme.
L’origine de la résistance au VIH serait donc due à la présence de l’allèle D32 du gène codant pour la protéine CCR5.
Mais quel est le rôle de cette protéine ? Pourquoi confère-t-elle une résistance au VIH ?
B) Le rôle de la protéine CCR5 dans l’infection du VIH
Le document 1 présente le mécanisme d’entrée du VIH dans sa cellule cible : le lymphocyte. Pour infecter la cellule
hôte, le VIH a besoin de s’ancrer à la membrane plasmique du lymphocyte. Pour cet ancrage, il se fixe à deux
protéines : CCR5 et CD4. Si une de ces deux protéines est absente ou on fonctionnelle, le VIH ne pourra pas
pénétrer dans la cellule pour l’infecter.
Quel est le lien entre l’allèle D32 codant pour cette protéine et la résistance au VIH ?
C) Le lien entre la mutation du gène de la protéine CCR5 et la résistance au VIH
Le document 3 présente une portion de la séquence nucléotidique des allèles WT et D32 de la protéine CCR5. La
différence entre les deux est l’absence de nucléotides de 18 à 49 sur l’allèle D32. L’allèle D32 a donc été formé suite
à une mutation de type délétion, c’est-à-dire la suppression de 31 nucléotides.
Quelle est la conséquence de cette mutation sur la protéine CCR5 ? Quel est le lien avec la résistance au VIH ?
Le document 4 fournit la réponse à cette question. La protéine CCR5 formée par l’allèle D32 est tronquée, c’est-à-dire
qu’elle est plus courte que la normale. Le fait qu’elle soit plus courte empêche sa fixation sur la membrane plasmique
du lymphocyte.
Pourquoi est-elle plus courte ?
Avec le document 3, nous avons vu que l’allèle D32 possède une séquence plus courte que l’allèle commun. Or la
séquence en acides aminés de la protéine dépend de la séquence en nucléotides de l’allèle qui la code. Donc
l’origine du raccourcissement de la séquence de la protéine est le raccourcissement du gène qui la code.
Conclusion
Certains individus ne sont pas atteints du SIDA malgré le fait qu’ils aient été en contact avec le VIH (doc 2) : ils sont
résistants.
Ces individus résistants possèdent un allèle muté appelé D32 du gène codant pour une protéine appelée CCR5 qui
se situe, normalement, sur la membrane plasmique du lymphocyte (doc 1). Or cette protéine est indispensable à la
fixation du VIH sur la membrane du lymphocyte avant sa pénétration dans celui-ci.
La mutation génétique, une délétion de 31 nucléotides (doc 3), entraîne la synthèse d’une protéine CCR5 tronquée
(doc 4). Cette dernière ne peut donc pas être ancrée dans la membrane plasmique du lymphocyte. Et comme cette
protéine CCR5 n’est pas présente sur la membrane du lymphocyte, le VIH ne peut pas s’y accrocher pour y pénétrer :
l’individu est donc résistant à cette infection.
La résistance au VIH a une origine génétique, chacune des cellules, somatives et germinales, de l’individu résistant
contient l’allèle muté. La mutation sera transmise à tous les descendants de l’individu : elle est donc héréditaire.