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Examen : 1ère L
Epreuve : Français
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TROISIEME PARTIE : LE METTEUR EN SCENE DANS LES INTERSTICES DU TEXTE
- C’est le metteur en scène qui peut décider du jeu de l’acteur. Exemple : dans La Répétition d’Anouilh,
on assiste au travail d’une troupe d’acteurs. Cette mise en abîme permet de montrer le rôle du metteur
en scène qui orchestre la répétition.
- Importance de la mise en place du décor, des conditions concrètes de réalisation de la pièce.
Par exemple, dans Rhinocéros d’Ionesco, l’effet sur le spectateur de l’« apparition effrayante » de
Jean n’est possible que si le metteur en scène a prévu un cloisonnement de l’espace scénique
puisque Jean doit surgir de la salle de bain. Les didascalies, accessibles au seul lecteur, ne prennent
corps pour le spectateur que par le biais du metteur en scène qui les rend visibles ou audibles. : Par
exemple dans Rhinocéros de Ionesco, à partir de l’indication scénique « la corne s’allonge à vue
d’œil », le metteur en scène devra avoir recours à des trucages ou à des accessoires…
Ceci rappelle qu’une pièce est un spectacle, mot étymologiquement lié à la vue : grâce au metteur en
scène, les signes se superposent : textes et gestes deviennent simultanés (alors que pour le lecteur,
ils restent séparés). Par exemple, dans Rhinocéros de Ionesco : « (Il regarde de tous côtés) Par où
sortir, par où sortir ? ».
- C’est le metteur en scène qui donne sens à la pièce : toute lecture est une interprétation. La mise en
scène est parfois décisive, par le seul choix de l’acteur. Imaginons une Phèdre jouée par une actrice
d’un certain âge : le caractère incestueux de son amour pour Hippolyte n’en ressortira que davantage,
alors que son interprétation par une actrice du même âge qu’Hippolyte pourrait rendre plus cruelle
l’impossibilité de cet amour. Ce dernier point souligne l’importance des choix du metteur en scène
qui contribuent aussi à la création, chaque fois renouvelée, des personnages. Choisir, par exemple,
Sarah Bernhardt pour incarner Lorenzaccio était pour le metteur en scène une façon de créer un
Lorenzaccio présenté dans sa fragilité. L’importance du metteur en scène est d’ailleurs parfois révélée
par le dramaturge même, comme c’est le cas dans L’impromptu de Versailles et La répétition ou
l’Amour puni où l’on voit Molière et le Comte dispenser leurs directives aux acteurs : « C’était parfait.
C’est ce que je voulais. Continuez ».