Alain Trouvé Université de Rouen
EPE 17/11/2015
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Conférence-débat EPE 17/11/2015
L’éthique de la sollicitude en éducation et en formation : le soin et le souci
d’autrui
« L’humanité devient humaine lorsqu’elle invente la faiblesse. » : Michel Serres, Le Tiers-
instruit.
Deux anecdotes :
1) Dans Tintin au Tibet de Hergé (1960 ; 2011), on voit, par un retournement inattendu de nos
habitudes de penser, le yéti le fameux « Abominable-Hommes-des-Neiges » sauver la vie
de Tchang en prenant soin de lui (pp. 58 et 59). Le jeune Chinois, lié à Tintin par une
profonde amitié, lui dit notamment (p. 60) : « Il a pris soin de moi. Sans lui je serais mort de
froid et de faim. »
2) Dans l’ouvrage réunissant les Cours et séminaires au Collège de France (1976-1977) de
Roland Barthes sous le titre Comment vivre ensemble (Seuil, 2002), nous trouvons ce
témoignage rapporté par l’auteur : « De ma fenêtre (1er décembre 1976), je vois une mère
tenant son gosse par la main et poussant la poussette vide devant elle. Elle allait
imperturbablement à son pas, le gosse était tiré, cahoté, contraint à courir tout le temps […].
Elle va à son rythme, sans savoir que le rythme du gosse est autre. Et pourtant c’est sa
mère ! »
Nous pensons reconnaître dans la première anecdote l’expression de ce qu’on appelle
« sollicitude », et, dans la seconde, une absence totale de sollicitude. En effet, la sollicitude
est définie par le dictionnaire usuel comme « attention soutenue, à la fois soucieuse et
affectueuse » (Le Petit Robert), mais on pourrait préciser davantage en rappelant, avec Alain
Renaut, qu’elle désigne encore le « sentiment de responsabilité que nous éprouvons à l’égard
d’autrui, notamment dans les situations où il est particulièrement vulnérable » (2002, p. 367).
Impliquant le soin soucieux et affectueux (cf. Littré), on peut considérer que la sollicitude fait
partie des plus hautes qualités morales. Elle se situe au niveau des relations interpersonnelles,
et que, de ce fait, elle s’inscrit dans la problématique philosophique de l’intersubjectivité. En
ce sens, elle apparaît comme étant tout à fait précieuse, notamment dans le monde de
l’éducation. Or, sauf à de rares exceptions près
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, la thématique de la sollicitude en éducation
reste encore assez confidentielle les thèmes de l’autorité, du respect, de la responsabilité,
voire de l’empathie et de la confiance, ont davantage de succès aussi bien dans les textes
officiels que dans le cadre de la formation professionnelle des enseignants. Pourtant,
l’éducateur exerce l’immense responsabilité de devoir émanciper et de libérer l’individu, tout
en favorisant son développement et son épanouissement, et c’est à ce titre qu’il est à même de
mobiliser son attention soucieuse et affectueuse.
Toutefois, la préciosité de cette vertu éthique ne la rend pas moins problématique, et cela au
moins à trois niveaux :
1) Tout d’abord, la question est relative aux limites mêmes de la sollicitude : une sollicitude
trop affirmée ne risque-t-elle pas de détourner de la fin poursuivie par l’éducation, en
l’occurrence l’émancipation et l’épanouissement de l’individu ? À la fois présence et distance
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Se reporter notamment à Philippe Meirieu, La pédagogie entre le dire et le faire, ESF, 1995.
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(par le respect d’autrui qu’elle implique), n’est-elle pas tributaire de ses propres
contradictions ?
2) Ensuite, il s’agit de savoir si elle peut faire l’objet d’une formation professionnelle dans la
mesure elle suppose souci et affection : peut-elle figurer simplement comme
« compétence » au même titre que les autres dans le fameux Livret professionnel de
l’enseignant et de l’éducateur dans le sens la compétence professionnelle s’acquiert à
l’issue d’une formation (initiale et continue) ?
3) Enfin, plus profondément, qu’en est-il de l’« éthique de la sollicitude » si nous supposons
que nos obligations morales ne peuvent être déterminées uniquement par les sentiments, aussi
généreux soient-ils, mais qu’elles doivent être également motivées par une exigence de
rationalité ?
Avant d’aborder ces questions une analyse de la notion de sollicitude paraît nécessaire,
cependant nous voudrions tout d’abord fournir quelques indications quant aux origines de
l’éthique de la sollicitude.
La double origine de la philosophie de la sollicitude
L’éthique de Paul Ricoeur :
Selon Ricoeur, l’éthique se définit comme « visée de la vie bonne avec et pour les autres dans
des institutions justes » (1990, p. 202). La thématique de la sollicitude s’inscrit dans cette
définition. Comme souci d’autrui et se traduisant par des actes de bienveillance et d’attention
à son égard, elle est en continuité avec celle de l’estime de soi
2
. Mais dire soi n'est pas dire
moi. Soi implique l'autre que soi, afin que l'on puisse dire de quelqu'un qu'il s’estime soi-
même comme un autre. C’est pourquoi, affirme encore P. Ricoeur, « la sollicitude ne s’ajoute
pas à l’estime de soi, mais elle en déploie la dimension dialogale » (p. 212). Autrement dit, la
sollicitude prolonge la réflexivipropre à l’estime de soi, de telle sorte que « l’estime de soi
et la sollicitude ne puissent se vivre et se penser l’une sans l’autre » (ibid.).
Ainsi, l’éthique de la sollicitude, comme respect d’autrui, se situe-t-elle à l’articulation de
l’estime de soi garantissant l’autonomie du sujet et du tiers institutionnel lié au contrat social.
La sollicitude s’inscrit ainsi dans la logique triadique de l’éthique le premier moment
concerne le « soi », le second « autrui », et le troisième le « tiers ».
Les éthiques du care :
Les études sur le care ont commencé aux États-Unis avec la parution en 1982 du livre de
Carol Gilligan, Une voix différente. Le care est à la fois une attitude (l’attention aux autres) et
un travail (prendre soin des autres). La réflexion sur le care porte l’attention sur la
vulnérabilité et la dépendance ainsi que sur les gestes invisibles mais fondamentaux (qui sont
le fait, la plupart du temps, des professions dites « féminines ») qui soutiennent les individus
dans les aides qui leur sont apportées. À l’ « éthique de la justice » se fondant sur des
catégories abstraites, comme celles d’équité, de droit, de devoir, C. Gilligan substitue
l’ « éthique de la sollicitude » (ethics of care) qui, d’après elle, offre l’avantage de tenir
compte des situations particulières dans la relation d’aide et de soin.
Ainsi, les travaux sur le care se situent au croisement de la psychologie morale et de la
philosophie morale et politique, des études sur le genre et des analyses du travail. En France,
ces travaux ont déjà apporté des éclairages nouveaux sur les pratiques du travail social et sur
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P. Ricoeur conçoit l’estime de soi comme « moment réflexif originaire de la visée de la vie bonne » (1990, p.
220).
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les pratiques soignantes. La recherche en éducation, quant à elle, commence à s’interroger sur
les rapports entre le care et l’éducation. Mais la question est de savoir si l’éthique de la
sollicitude peut apporter un regard différent sur les pratiques enseignantes. En effet, le métier
d’enseignant est-il un métier de care ? Quels liens, mais aussi quelles différences, y a-t-il
entre les pratiques enseignantes et les pratiques de care ?
Analyse de la notion de sollicitude : soin et souci
La notion de sollicitude est ambiguë. En effet, elle cumule la double signification de soin et
de souci, deux concepts très proches l’un de l’autre, qui se développent en parallèle mais sans
jamais se superposer. Le soin s’applique aux choses comme aux personnes. Il correspond à
l’epimeleia des Grecs ou à la cura des latins, que la langue française rend par cure
(Besorgung en allemand, care en anglais). L’expression « prendre soin » renvoie d’abord à
l’activité d’un sujet, en particulier celle celui-ci est engagé dans une tâche, soit pour
maintenir les choses en bon état soit pour s’occuper du bien-être des animaux et des
personnes
3
. Notons que cet engagement du sujet le rend responsable de ce dont il prend soin,
cela à des degrés divers et de différentes manières.
Ceci étant posé, au-delà de cette signification générale, nous pouvons distinguer deux
concepts du soin : d’une part, le soin de quelque chose et, de l’autre, le soin de quelqu’un.
Prendre soin de quelque chose, c’est appliquer un ensemble de procédures et de mesures
destinées au maintien et à l’entretien de cette chose, veiller à son fonctionnement ou à sa
pérennité. Le soin apporté à l’égard d’une chose déterminée traduit toute l’attention et toute
l’application dont on est capable dans notre rapport (utilitaire) au monde environnant, par
exemple, à l’occasion d’un travail que l’on dira « soigné ».
Prendre soin de quelqu’un en revanche, c’est intégrer le soin dans une dimension non
seulement intentionnelle mais encore relationnelle, dans la mesure où deux volontés s’y
rencontrent, celle du « soignant » et celle du « soigné ». Dans le soin porté à l’égard de
quelqu’un, se traduit cette fois-ci toute l’attention bienveillante qu’on est susceptible de lui
manifester. Ainsi, alors que le premier concept du soin relève essentiellement du pouvoir (le
pouvoir de faire) donc de la technicité, le second, quant à lui, relève plutôt du vouloir (la
volonté de faire le bien et pas seulement de bien faire), donc de l’éthicité.
Par conséquent, bien qu’il y ait unité de signification dans la notion de soin, il y a également
une différence à marquer, grosso modo celle qui sépare le monde des choses de celui des
personnes
4
. Cette distinction est bien sûr capitale car c’est à ce second niveau que nous
trouvons la sollicitude dans sa pleine signification : l’attention manifestée à l’égard d’autrui,
laquelle se traduit concrètement par le soin qu’on lui prodigue.
Mais la sollicitude suppose également le souci. À la différence du soin, le souci désigne plutôt
l’état (mental) d’un sujet qui a ou se fait « du souci » pour quelque chose ou pour quelqu’un,
souci manifestant une inquiétude, une préoccupation, un tracas particulier. C’est donc en ce
sens que « sémantiquement, la sollicitude est indissociable de la notion de charge » (Tronto,
3
Notons au passage que le mot latin educare, à la source du mot éducation, signifie à l’origine nourrir, soigner,
prendre soin.
4
Kant formule nettement la distinction entre choses et personnes en expliquant que les premières sont des
moyens en vue de fins qui leurs sont extérieures, alors que les secondes sont des fins en soi, c’est-dire n’ont
d’autre justification qu’elles-mêmes. C’est pourquoi les premières n’ont de valeur que celle qu’on leur attribue
et, à ce titre, elles ont un prix (relatif), alors que les secondes ont une valeur absolue et, qu’à ce titre, elles ont
une dignité et obligent au respect.
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2009, p. 143). Cette préoccupation fondamentale est donc à distinguer de la simple
occupation afférentes aux gestes techniques du soin et, comme pré-occupation, elle en donne
tout le sens.
Le terme de souci correspond à ce que les Grecs entendaient par merimna et les Latins par
sollicituda (Sorge en allemand, solicitude ou worry en anglais). Nous pouvons constater que,
dans la lignée du latin, la terminologie française a retenu dans la notion de sollicitude la
dimension du souci plus que celle de soin. Sans doute avec raison, car, comme l’avait
souligné Heidegger, le souci définit et désigne fondamentalement le Dasein (l’« être-au-
monde »). En effet, le souci dont parle le philosophe allemand ne se ramène pas
essentiellement aux « soucis » propres à la quotidienneté, mais il possède une portée
ontologique qui définit l’homme comme « existant », car, avant de pouvoir s’occuper et se
préoccuper de quoi que ce soit, l’ « existant » (Dasein) est d’abord souci
5
. De ce point de vue,
c’est donc le souci qui constitue le soi, c’est pourquoi la notion de souci de soi est à
proprement parler une tautologie. En effet, le propre du Dasein est de ne jamais coïncider
avec lui-même, mais d’être toujours en avant, ouvert sur autre chose, sur le futur, en pro-jet,
c’est-à-dire d’être en « souci »
6
.
Mais, pour autant que le Dasein est aussi l’ « être en compagnie de la coexistence des
autres », le souci, observe encore Heidegger, est toujours en même temps « souci mutuel »
(Fürsorge). En tant qu’être « jeté » dans l’existence, l’homme est donc plongé d’emblée dans
un monde de préoccupations vis-à-vis de lui-même comme à l’égard des autres. Comme le
note A. Van Sevenant explicitant l’analyse de Heidegger, « tous les comportements de
l’homme sont marqués par le souci et orientés par un "dévouement" envers quelque chose. »
(2001, p. 44). C’est donc cette dimension du souci comme « souci de soi » et « souci des
autres » qui va conférer à la sollicitude toute sa signification et toute son importance dans le
registre de la relation.
La sollicitude est donc à la fois soin et souci. On « s’occupe de » en même temps que l’on est
« préoccupé par ». Dans la sollicitude, l’ordre objectif du soin (son effectuation même) se
conjugue donc avec l’ordre subjectif du souci (l’attention portée envers autrui). Plus
exactement, le soin que l’on prend des personnes n’est rendu possible que si l’on est d’abord
en état de souci (« soucieux »), c’est-à-dire investi d’une inquiétude et d’une préoccupation
fondamentales. Le souci apparaît donc comme étant la condition de l’action qu’est le soin.
Mais le souci (comme tension) éprouvé envers autrui (le souci des autres) peut être lui-même
motivé et entretenu par l’engagement dans l’activité de soin (comme attention), lequel en est
la motivation subjective. L’attention (attentio, attendere, dérivés de tendere : « tendre »)
mobilisée par le soin est en effet à la mesure de la tension (tensio) supportée par le sujet lui-
même (qu’il soit soignant ou soigné), qui reste tendu dans son « souci ». Sans qu’ils
coïncident véritablement, souci et soin obéissent donc à une relation circulaire : celui qui
« s’occupe de » est déjà « préoccupé par » (ce qu’avaient bien perçu les Latins qui
entendaient par cura à la fois le soin et le souci). Cependant, un certain effort est requis pour
que la sollicitude se manifeste : « faire attention » suppose la présence d’une certaine tension
inhérente à l’acte de sollicitude, comme le montrent les expressions de « tendre l’oreille »,
« tendre son esprit vers », « s’efforcer de », « prêter attention à », « se pencher sur ».
5
« Le souci […] a a priori sa place existentiale "antérieurement" à toute "conduite" factive et à tout "état" dont
fait preuve le Dasein » (Être et temps, [1927], § 41, 1986, p. 243). Le souci possède donc un statut ontologique,
et pas simplement factuel qui serait d’ordre moral et psychologique.
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C’est pourquoi il est vain d’espérer qu’un jour nous ne connaîtrions plus aucun souci, comme le suggère
pourtant le nom du château de Frédéric II de Prusse à Postdam, le Sanssouci.
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En somme, la sollicitude cumule deux espèces de mouvements de la cura (curare :
« soigner », « se soucier de ») : la tension inquiète et l’attention bienveillante correspondant à
ce qui a été repéré respectivement comme souci et comme soin. Il ne suffit donc pas de définir
la sollicitude comme « sentiment de responsabili que nous éprouvons à l’égard d’autrui »
(Renaut, 2002, p. 367), car nous ny retrouvons pas cette ambiguïté où la sollicitude désigne à
la fois l’action (comme soin) et la condition de l’action (comme souci) (Van Sevenant, op.
cit., p. 16). Même si la sollicitude se donne en en seul acte, il y a en effet deux niveaux de
sollicitude à distinguer : une sollicitude inquiète ou soucieuse et une sollicitude attentive ou
bienveillante, même si, dans la pratique, vouloir déterminer avec exactitude à quel niveau se
situe l’acte de sollicitude demeure une gageure (ibid.), car nous devinons que, dans l’action,
les deux niveaux se confondent.
Limites de la sollicitude
On aura donc saisi toute l’importance et le bien fondé d’une éthique qui prend en
considération la sollicitude vis-à-vis d’autrui (dans la sympathie et la bienveillance, dans toute
l’attention envers autrui dont on est capable), en particulier des plus vulnérables et des plus
dépendants (enfants, vieillards, handicapés, etc.).
C’est ainsi que, en ce qui concerne l’éducation, la philosophe anglaise Onora O’Neill attire
l’attention sur le fait que, aujourd’hui, les problèmes relatifs à l’enfance étant de plus en plus
exprimé en termes juridiques, leur traitement fait passer au second plan la vulnérabilité de
l’enfant, laissant ainsi échapper un ensemble d’obligations spécifiques de nature éthique.
Selon O’Neill, notre rapport à l’enfance ne devrait donc pas être uniquement juridique mais
également éthique, pour autant que l’enfant est cet être (provisoirement) vulnérable dont nous
sommes d’emblée responsables. Elle évoque à cet égard une « éthique de la sollicitude »,
laquelle devrait passer par l’élaboration d’une théorie des obligations et des devoirs (et pas
seulement des droits) à l’égard des enfants. La question mérite en effet d’être posée dans la
mesure « dans la pratique du soutien moral, ou de la sollicitude, j’entre avec l’autre dans
une relation qui m’engage bien au-delà du simple respect de ses droits individuels » (Renaut,
2002, pp. 382-383). L’enfant est donc particulièrement concerné par notre sollicitude, non en
tant qu’être abstrait à protéger par un ensemble de droits spécifiques, mais encore en tant que,
très concrètement, il est l’objet d’un certain nombre d’obligations que nous avons en tant
qu’éducateurs à son égard (comme la disponibilité, l’empathie, la gentillesse, le soutien moral
et même la joie, soutient O’Neill). Cette éthique de la sollicitude devrait donc conditionner
l’ensemble de la relation éducative dans l’optique du caring.
Mais la question se pose de savoir comment faire d’une vertu morale se définissant comme
sentiment affectueux une obligation ? En effet, l’affection ne se commande pas : elle n’est pas
affaire de volonté pas plus que de raison. Elle se découvre en nous plutôt qu’elle se construit
par un savant calcul. Du moins, ne se donne-t-elle pas nécessairement immédiatement.
Tributaire du conflit entre raison et sensibilité, la question se pose donc de la possibilité d’un
apprentissage de la sollicitude.
Or seconde limite il s’avère que la sollicitude elle-même peut faire obstacle aux fins
qu’elle se propose, c’est-à-dire qu’elle tombe en contradiction avec elle-même. C’est le cas
notamment lorsqu’elle vire au sentimentalisme qui brouille le sens moral et fait obstacle à la
lucidité du raisonnement. En effet, le sentimentalisme est une exagération du sentiment. En ce
sens il en est l’exact opposé dans la mesure il en est simplement l’expression sans en être
véritablement l’épreuve, comme le remarque P. Forest dans L’enfant éternel (p. 314) : « Le
sentimentalisme, c’est l’impunité des larmes, le confort du pathos, la compassion distante.
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