Service de Pharmacologie Clinique
Centre Régional de Pharmacovigilance et d Information sur les Mé
dicaments
Institut de biologie
Hôtel Dieu
9, quai
Moncousu
44093 Nantes cedex 1
Tél. : 02.40.08.40.96
Fax : 02.40.08.40.97
E-
mail : pharmacovigilance@chu
-
nantes.
fr
Sommaire
VigiNantes n°6
Novembre 2009
Numéro 6
1
n° ISSN : 1959
-
2167
Responsable :
Pr
Pascale JOLLIET
Gwenaëlle VEYRAC
Et toute l équipe du CRPV
Pharmacologie du jour : Recommandations sur l utilisation des a
ntiviraux et du vaccin
pandémique A (H1N1) et surveillance des Effets Indésirables p. 2
Pharmacologie : Interaction IPP et
clopidrogel p. 4
Effets ind
é
sirables des collyres mydriatiques
atropiniques sur les sujets à
risque : enfant
et sujet âgé p. 5
Thrombocytoses
sous HBPM : un effet m
é
connu p. 5
dicaments et grossesse : Acide
valpro
ï
que
et d
é
veloppement psychomoteur dans l
enfance p. 6
ASMR de nouveaux m
é
dicaments p. 7
Br
è
ves : Risque d
erreur COVERSYL
® p. 8
VigiNantes n°6
Novembre 2009
PHARMACOLOGIE DU JOUR : Recommandations sur l
utilisation
des antiviraux et du vaccin pand
é
mique A (H1N1)
2
ANTIVIRAUX
Mode d administration et posologies usuelles chez l adulte et
l
enfant (1)
Les antiviraux disponibles sont le TAMIFLU
® (
oseltamivir
) et le
RELENZA
® (
zanamivir
). Leur mode d administration chez
l adulte et l enfant (à partir de 5 ans pour le RELENZ
et
à
partir de 1 an pour le TAMIFLU®) est indiqué dans le Vidal
2009.
Pour le
TAMIFLU
®en traitement
curatif
chez les
nourrissons
de 0 à 5 mois, la dose recommandée est de
2
à 3 mg/kg deux
fois par jour pendant 5 jours
.*
Chez les nourrissons de 6 à 11 mois
en
curatif
, la dose de
TAMIFLU®
recommand
ée est de 3 mg/kg deux fois par jour
pendant 5 jours.**
* En cours de validation dans l AMM par l Agence Europé
enne
du M
é
dicament
** Recommandations du 08/05/09 de l Agence Européenne du
dicament
Recommandations pour la préparation extemporanée d
une
solution buvable de TAMIFLU
®
(2)
Il est possible de reconstituer la solution buvable de TAMIFLU®
à
partir d
une g
é
lule de 75 mg pour les enfants de moins de 1 an.
Le mode op
é
ratoire est disponible sur le site de
l
AFSSAPS
.
www
.
afssaps
.
fr/var/
afssaps
_site/
storage
/original/application/c
abd87eb1028abd2fc4773007f115ec2.
pdf
Grossesse et allaitement
(2)
En raison du risque de complications sévères, un
traitement
antiviral est recommandé, quel que soit le terme de la
grossesse
, pour prévenir ou traiter une grippe A chez une femme
enceinte.
Pendant l
allaitement, l
utilisation
à
titre pr
é
ventif ou curatif
de
l
oseltamivir
ou du
zanamivir
est
possible.
VACCINS
Sch
é
ma vaccinal
(3)
Actuellement le schéma vaccinal de base comporte
l administration de
deux doses espac
é
es de 21 jours.
Plusieurs types de vaccins vont être disponibles. A ce jour, un
sujet vacciné doit recevoir deux doses du même vaccin. La
vaccination se fera dans des centres d
é
di
é
s.
Grossesse
Le HCSP recommande de vacciner les femmes enceintes
à
partir
du 2
è
me
trimestre
et d
utiliser des
vaccins sans adjuvant
. (3)
Au premier trimestre, la vaccination est envisageable si le
béné
fice attendu le justifie.
Les vaccins contre la grippe A sont constitu
é
s de virions inactiv
é
s
et sont donc dépourvus de pouvoir infectant. Il n y a pas lieu de
craindre une infection
embryo
-f tale par le virus de la grippe A
lors d
une vaccination en cours de grossesse. (4)
Vaccin pand
é
mique A(H1N1)v et vaccin grippal saisonnier
(3)
La vaccination dirigée contre la grippe saisonnière doit ê
tre
effectu
ée selon le programme prévu et appliquée aux personnes à
risques cibl
é
es par les recommandations ant
é
rieures.
Le HCSP ne recommande pas de
coadministration
(au cours de
la même séance et en deux points différents du corps) d
un
vaccin grippal saisonnier et d
un vaccin pand
é
mique A(H1N1).
Il est recommandé d
administrer
en premier et le plus
t
possible le vaccin grippal saisonnier aux sujets chez qui cette
vaccination est recommand
é
e.
Un intervalle minimum de 21 jours
doit
être prévu entre
l
administration du vaccin grippal saisonnier et la premi
ère dose de
vaccin
pand
é
mique
A (H1N1)v. Si cet intervalle ne peut pas ê
tre
respect
é, l administration du vaccin de la grippe A devient
prioritaire.
Vaccin
pand
é
mique
A(H1N1)v et calendrier vaccinal
(3)
Les autres vaccinations du calendrier vaccinal doivent ê
tre
poursuivies
.
Les
coadministrations
avec le vaccin
pand
é
mique
A (H1N1)
doivent
ê
tre
é
vit
é
es
. Par contre, dès lors qu ils ne sont pas
administr
és le même jour, il n y a pas lieu de respecter un
lai
particulier entre l
administration de ces deux vaccins.
PANDEMIE GRIPPALE
A ce jour, le Haut Conseil de santé publique estime que la balance
béné
fice
-risque est en faveur du démarrage de la vaccination en
commen
çant par les professionnels de santé et les populations
identifi
é
es en priorit
é
1.
Ordre de priorit
é
pour la vaccination
(3)
Il est recommandé de vacciner en premier, les personnels de
sant
é, mé
dico
-sociaux et de secours, puis par ordre de priorité
les
groupes de population suivants
:
1-
femmes enceintes
à
partir du 2
è
me
trimestre de grossesse,
1- entourage des nourrissons de moins de 6 mois (parents, fratrie,
personnel de la petite enfance en charge de ces nourrissons)*
1-
nourrissons
âgé
s de 6
-
23 mois avec facteurs de risque
2-
sujets
âgé
s de 2
à
64 ans avec facteurs de risque
3-
nourrissons
âgé
s de 6
-
23 mois sans facteurs de risque
3-
sujets
âgé
s de 65 ans et plus avec facteurs de risque
4-
sujets
âgé
s de 2
-
18 ans sans facteurs de risque**
5-
sujets
âgé
s de 19 ans et plus sans facteurs de risque
*Cette priorité
pourra
être revue si une absence de sur-risque de
décè
s chez les nourrissons de moins de 6 mois sans co
-
morbidit
é
se
confirme
**En fonction des circonstances é
pid
émiologiques et de la
disponibilit
é des vaccins pandémiques, ce groupe est susceptible
d ê
tre consid
éré
avec un ordre de priorit
é
plus
é
lev
é.
Le Haut Conseil de la santé publique précise ses recommandations
ant
érieures privilégiant l utilisation d un vaccin fragmenté
sans
adjuvant pour
:
les enfants
âgé
s de 6 mois
à
23 mois,
les femmes enceintes
les sujets porteurs de maladies de système ou d
une
immunod
é
pression
associ
é
e
à une affection sévère susceptible
d être
activ
ée par un vaccin contenant un adjuvant
(transplantations allog
é
niques
d organes solides ou de cellules
souches
matopo
ïé
tiques, maladies auto-immunes sévè
res
touchant des organes centraux).
Petite info de dernière minute :
Petite info de dernière minute :
GSK a annoncé : « qu un essai de vaccination
concomitante de personnes âgées de plus de 60 ans,
contre la grippe saisonnière et contre la grippe H1N1,
avait montré une forte réponse immunitaire aux deux
produits
», « la co-administration d une dose de chacun
des vaccins dans chacun des deux bras a entraîné une
forte réponse aux deux produits, qui dépasse les critères
internationaux en matière de réponse immunitaire
».
Actuellement trois vaccins ont obtenu une AMM selon une
proc
édure centralisée
:
CELVAPAN
®
(Laboratoire
Baxter
),
FOCETRIA
®
(Laboratoire
Novartis
) et
PANDEMRIX
®
(Laboratoire GSK) avec adjuvants pour les deux derniers.
PANENZA
®
(Laboratoire
Sanofi
Pasteur) sans adjuvant associé
vient d obtenir un avis favorable de la Commission d AMM du
12 novembre 2009.
La vaccination contre la grippe A H1N1 a
but
é le 20 Octobre
pour les personnels des établissements de santé. Le vaccin
PANDEMRIX®
du laboratoire GSK est disponible.
Cette vaccination
doit
être précédée d une information pré
cise
sur ses enjeux (
cf
avis du Haut Conseil de la santé publique du
7/09/2009 et du 2/10/2009,
www.hcsp.
fr ,
www
.grippe.
sante.gouv.
fr
).
Les RCP des vaccins sont disponibles sur le site de l
Afssaps
(
www
.
afssaps
.
sante
.
fr
).
Dans le cadre de la campagne nationale de vaccinations contre la
grippe A (H1N1) et de l utilisation massive de traitements
antiviraux en cas de pandémie grippale, l encadrement de la
curit
é d emploi du vaccin et des antiviraux utilisés repose sur
un programme organisé et coordonné
par
l
Afssaps
, en
collaboration
étroite avec les centres de Pharmacovigilance et
d
autres partenaires du syst
è
me de sant
é.
Il a pour objectif de détecter les éventuels effets indé
sirables
médicamenteux des vaccins grippaux A (H1N1) et des
antiviraux (
oseltamivir
et
zanamivir
) sur le territoire fran
ç
ais.
Dans ce contexte, l
Afssaps
souhaite faciliter la déclaration des
événements indésirables graves susceptibles d être dus aux
vaccins ou aux m
é
dicaments antiviraux.
Surveillance des effets ind
é
sirables
des antiviraux et du vaccin pand
é
mique A (H1N1) (suite)
Le bulletin
InfoVac
du mois d octobre précise un point pour
notre information
:
« L habitude de prescription systématique d
antipyr
é
tiques
lors d une vaccination date de l époque des vaccins
coquelucheux
à germe entier. Ces vaccins
actog
ènes donnaient
souvent des fiè
vres
é
lev
ées considérées comme potentiellement
responsables de convulsions fébriles. Bien que ces vaccins ne
soient plus disponibles en France depuis près de 10 ans, de
nombreux vaccinateurs ont gardé cette coutume. Une étude trè
s
int
éressante (Prymula Lancet 2009 ; 374 : 1339-50) devrait
définitivement tordre le cou à cette mauvaise habitude. En effet,
cette
étude prospective, randomisée, comportant 459 nourrissons
montre que la prescription systématique de paracétamol dans les
premi
ères 24 heures suivant la vaccination
DCPCa
-Hib-hé
patite
B + anti-
pneumoccique
conjugué diminue de façon importante et
significative
l
immunog
é
nicit
é de l immense majorité
des
valences testées sans entraîner de diminution du pourcentage de
fi
èvres< 39.5°C ou de fièvres motivant une consultation
dicale. Ces r
é
sultats ont
été
confirm
é
s par les analyses apr
è
s le
rappel de la 2è
me
ann
ée, et dans une
ta
-analyse des donné
es
d études cliniques disponibles. Explication : l
immunog
é
nicit
é
des vaccins qui sont très dépendants de la réponse lymphocytaire
T (vaccins conjugués, hépatite B) est affectée de faç
on
pr
épondérante. Or, ces réponses T dépendent de la migration de
cellules présentatrices d antigènes depuis le site d injection vers
les ganglions locaux
sugg
érant que le paracé
tamol
prophylactique interf
è
re avec les processus de prise en charge des
antig
è
nes au site d injection
»
(5).
Bibliographie
:
1-
Recommandations du Comit
é
de Lutte contre la Grippe du 12 Ao
û
t 2009
2-
AFSSAPS
3-Haut Conseil de la Santé Publique, avis : Actualisations de l avis relatif aux
recommandations sur les priorités sanitaires d utilisation des vaccins
pand
é
miques
dirig
é
s contre le virus grippal A(H1N1) du 2 Octobre 2009,
4-
Centre de R
éfé
rences des Agents T
é
ratog
è
nes
www
.
lecrat
.
org
5-
Bulletin Info
Vac
octobre n
°
10/2009
6- Bulletin 2 Suivi de Pharmacovigilance des vaccins grippaux A(H1N1)
www
.
afssaps
.
sante
.
fr
VigiNantes n°6
Novembre 2009
3
Par conséquent en complément du circuit habituel de
claration
des effets indésirables par les professionnels de santé, deux
formulaires de d
é
claration sp
é
cifiques sont disponibles
:
- l un destiné aux professionnels de santé (télédé
clarable
ou
télé
chargeable au choix)
-
le second destin
é
aux patients (t
élé
chargeable).
Les professionnels de sant
é pourront donc déclarer au système de
pharmacovigilance selon les modalités habituelles ou en utilisant
ce formulaire sp
é
cifique accessible sur le site de
l
Afssaps
.
Par ailleurs, toute exposition au cours de la grossesse à un vaccin
antigrippal A (H1N1) devra faire l objet d un signalement, pour
cela un troisième formulaire (télé
chargeable)
à
compl
éter par le
médecin traitant et à renvoyer au réseau national des CRPV
permettra d
assurer un suivi des grossesses.
Les effets ind
é
sirables
à
signaler concernent tous les effets graves
et/ou nouveaux. Une liste d
évé
nements ind
ésirables dits d
int
érê
t
particulier fera l objet d une surveillance attentive et
cessitera
donc d être
clar
és immédiatement. Il s agit : des affections du
syst
ème nerveux, notamment le syndrome de Guillain Barré, et
d autres complications telles que les névrites, les convulsions, les
paralysies faciales, les encéphalites ainsi que toute affection
inflammatoires
myelinisante
du système nerveux central ; des
réactions anaphylactiques (allergies graves, choc
anaphylactique)
; des
vascularites
; des échecs vaccinaux
confirm
és ; des décè
s.
Les effets indésirables les plus fréquents (données des essais
cliniques des vaccins prototypes H5N1) sont des réactions au site
d injection ( dème, rougeur, induration, douleur), de la fiè
vre,
des arthralgies, myalgies et fatigue (6).
PHARMACOVIGILANCE
: surveillance des effets ind
é
sirables des antiviraux et des vaccins
VigiNantes n°6
Novembre 2009
Interaction IPP et
clopidogrel Plavix
®
4
De
centes
études concluent à une diminution de
l
efficacit
é
du
clopidogrel Plavix® se traduisant par une
augmentation du risque d évènements thromboemboliques
lors d un traitement concomitant par un inhibiteur de la
pompe
à
protons (IPP).
La première (1), menée sur 8205 patients (63.9% avec IPP
et 36.1% sans IPP) montrait une augmentation du risque de
mort ou de
hospitalisation
pour un syndrome coronarien
aigu chez les patient recevant
clopidogrel
plus IPP que
chez les patients recevant du
clopidogrel
seul (AOR
:
1.25
; IC95% 1.11
-
1.41).
La seconde (2) analysait le risque de cidive d un
infarctus
à un an chez 13636 patients. Une augmentation
du risque de
cidive
é
tait
également retrouvé pour les
patients recevant l association
clopidogrel
plus IPP en
comparaison des patients recevant le
clopidogrel
seul
(OR
: 1.27, IC95% 1.03
-
1.57). Cette
é
tude mettait en avant
une différence entre les IPP, le
pantoprazole
n étant pas
associ
é à une augmentation du risque de survenu d un
nouvel infarctus (OR
: 1.02, IC95% 0.70
-
1.47).
Le
clopidogrel Plavix® est un anti-
agr
é
gant
plaquettaire
indiqu
é chez l'adulte dans la prévention des évé
nements
li
é
s
à
l'ath
é
rothrombose
, chez les patients souffrant d'un
infarctus du myocarde, d'un accident vasculaire céré
bral
ou d'une artériopathie oblitérante des membres infé
rieurs
établie et chez les patients souffrant d'un syndrome
coronaire aigu.
Il s agit d une pro drogue dont le métabolite actif est
obtenu après plusieurs étapes de transformation
impliquant,
à des degrés variables, différents cytochromes.
L
isoforme
CYP450 2C19 est une enzyme clef du
tabolisme du
clopidogrel
(6).
Bibliographie
1
Juurlink
DN, A population
-
based study of the drug interaction between proton pump inhibito
rs and
clopidogrel
, CMAJ. 2009 Mar 31;180(7):713
-8.
2
Ho PM, Risk of adverse outcomes associated with concomitant use
of
clopidogrel
and proton pump inhibitors following acute coronary syndrome, J
AMA.
2009 Mar 4;301(9):937
-44.
3
HAS, Les inhibiteurs de la pompe
à
protons chez l adulte, juin 2009
.
4Afssaps.
Lettre
aux
prescripteurs
2/11/2009
5
www.
emea
.
eu,
«
On possible interaction between
clopidogrel
and proton pump inhibitors , 29
mai 2009
6 Simon T,
Verstuyft
C, Mary-Krause M et al. Genetic determinants of response to
clopidogrel
and cardiovascular events. N
Engl
J Med 2009 ; 360 (4) :
363-75
.
Les IPP (
rab
é
prazole
, é
som
é
prazole
,
lansoprazole
,
om
é
prazole
,
pantoprazole
) ont 3 indications principales
(3)
:
- le traitement des reflux
gastro
-oesophagien et de
l
oesophagite
à RGO
-
la pr
évention (sauf le
rab
é
prazole
) ou le traitement (sauf le
pantoprazole
et le
rab
é
prazole
) des ulcè
res
gastroduod
é
naux
lors de traitements par anti-inflammatoire non sté
ro
ï
dien
(AINS).
- le traitement de l
ulc
ère gastrique ou duodénal avec
infection
à Helicobacter pylori ou sans infection (sauf
l é
som
é
prazole
).
tabolis
és par le CYP450 2C19, les IPP sont é
galement
des inhibiteurs enzymatiques de ce CYP450.
Cette inhibition serait la clef de l interaction entre ces
mol
écules, diminuant la formation du métabolite actif du
clopidogrel
et ainsi l
efficacit
é du traitement.
La
Pgp
, protéine de transport permettant l
absorption
intestinale du
clopidogrel
, est
également inhibée par les IPP.
Une diminution de la quanti
de
clopidogrel
absorb
ée est
donc possible.
L
activit
é du CYP2C19 peut é
galement
être diminuée lors
de l association avec tous les inhibiteurs de ce cytochrome,
dont les principaux sont :
fluvoxamine,
fluoxétine
,
moclobemide,
voriconazole,
fluconazole,
ticlopidine
,
ciprofloxacine, cim
é
tidine,
carbamazepine,
oxcarbamazepine
.
De plus, l existence d une variabilité interindividuelle du
CYP2C19 entraîne une réponse variable selon les sujets
dans l
efficacit
é du
clopidogrel
(4).
L Agence Européenne du Médicament (EMEA) a recommandé que la coadministration clopidogrel et IPP ne soit
maintenue que si elle est absolument nécessaire(5). L association
clopidrogrel
et IPP est classé
e
« à prendre en compte »
dans la derni
è
re mise
à
jour du th
é
saurus des interactions m
é
dicamenteuses de
l
AFSSAPS
.
VigiNantes n°6
Novembre 2009
5
Effets ind
é
sirables des collyres mydriatiques
atropiniques
sur les sujets
à
risque
: enfant et sujet
âgé
Il existe diff
é
rents collyres mydriatiques
atropiniques
:
-Les collyres d
atropine
à
0,3
; 0,5 et 1% (Atropine
Alcon
®
),
à
0,3% (Sulfate d
atropine
Europhta
®
) et
à
1% (Atropine Faure
®
).
-
Le collyre de
cyclopentolate
à
0,5% (
Skiacol
®
),
-
Le collyre de
tropicamide
à
0,5% (
Mydriaticum
®
).
Les collyres mydriatiques bloquent les réponses aux stimulations
cholinergiques du sphincter irien et du muscle ciliaire responsa
ble
de l'accommodation.
Ils produisent ainsi une dilatation de la pupille (mydriase) et
une
paralysie de l'accommodation (
cyclopl
é
gie
).
Ils possèdent une autorisation de mise sur le marché depuis les
ann
ées 1980 et sont utilisé
s
à
vis
ée diagnostique (mydriase avant
les mesures de r
é
fraction) ou th
é
rapeutique (
cyclopl
é
gie
).
Les effets indésirables classiques sont à type de sécheresse de la
peau et de la bouche, fièvre, tachycardie notamment. Ils sont dus
aux propri
étés
anticholinergiques
de la mol
é
cule.
En cas de surdosage, observé chez les patients à risque (sujets âgé
s
et enfants de moins de 4 ans), des effets systé
miques
neuropsychiatriques tels qu agitation, délire, convulsions sont
constat
é
s.
Une
é
tude a
été ré
alis
é
e
à
partir des donn
é
es
de la base nationale de pharmacovigilance
concernant les collyres d
atropine,
cyclopentolate
et
tropicamide
et des observations envoy
é
es par les laboratoires de
la commercialisation au premier trimestre 2006. Les effets
syst
émiques dans les âges extrêmes de la vie ont été
analys
é
s.
Sur 150 dossiers, 133 concernait des enfants et des personnes
âgées de plus de 75 ans. Au total, 277 effets indé
sirables
syst
émiques ont été
observ
és. Globalement, les effets
ind
ésirables les plus fréquemment rencontrés et les plus sévè
res
étaient
neuropsychiatriques
. Chez les nouveaux-nés ou
nourrissons anciens pré
matur
és, les effets digestifs
pr
é
dominaient.
Une harmonisation des RCP des collyres mydriatiques est en
cours.
Pour cela, un groupe de travail ophtalmologie/pédiatrie s
est
créé
afin que le problème chez le tout petit (nouveau né, grand
pr
é
matur
é) soit évoqué et des recommandations puissent ê
tre
é
mises.
Affaire
à
suivre
Réfé
rences
:
-
Rapports de la Commission Nationale de Pharmacovigilance du 25
Mars 2008
Thrombocytoses
sous HBPM
: un effet m
é
connu !
La numération plaquettaire est considérée comme «
normale
»
lorsqu elle se situe entre 150 et 350 x 10^3 /mm3. En l absence de
consensus, on définit une « augmentation du nombre de plaquettes »
lorsque le nombre de plaquettes est supé
rieur
à 400 x 10^3/mm3 et
on parle de
thrombocytose
lorsque celui-ci dépasse 500x 10^3/mm3.
On distingue 2 types de
thrombocytoses
:
-
primaire due
à
des pathologies
my
é
loprolif
é
ratives
- secondaire ou réactionnelle engendrée par splé
nectomie,
hémorragie aiguë, inflammation chronique ou par les
dicaments.
Elle repr
é
sente 90% de l
ensemble des
thrombocytoses
. [1]
Contrairement
à la thrombopénie secondaire aux traitements
pariniques
, la
thrombocytose
sous HBPM est un effet indé
sirable
connu.
Cet effet indésirable survient essentiellement dans un contexte de
chirurgie orthopédique. Sa découverte se fait en moyenne dans un
délai de 12 jours, souvent de manière fortuite. En effet, ces
thrombocytoses sont en général isolées et asymptomatiques, et
n
entra
înent pas de complications. Elles sont
versibles
à l
arr
êt du
traitement.
Selon une enquête de pharmacovigilance et des donné
es
bibliographiques, aucun cas de thrombose engendrée par une
thrombocytose
au
-
del
à
de 1 000 000/mm3 n
a
été
identifi
é
.
Les données de la banque de pharmacovigilance montrent la
possibilit
é de survenue de
thrombocytose
avec toutes les HBPM,
avec un nombre variable de notifications compte tenu de
l
anciennet
é de certaines HBPM comme l é
noxaparine
et la
nadroparine
.
Cependant, il a
été dé
montr
é qu
une
thrombocytose
pouvait modifier
la réponse au traitement par héparine, voire induire une
parino
-
sistance. [2]
Suite
à une enquête de pharmacovigilance de 2006, les RCP de
toutes les HBPM mentionnent, a l heure actuelle, une «
possibilit
é
d élé
vation asymptomatique des plaquettes
».
Les héparines favorisent la
gacaryocytopo
ïè
se
, notamment en
potentialisant l
activit
é
de l
interleukine 6 et de la
thrombopo
ïétine
et en neutralisant les effets inhibiteurs des principaux facteurs de
gulation n
é
gative de la
gacaryocytopo
ïè
se
.
Au cours des
thrombocytoses
réactionnelles, principalement
celles d origine inflammatoire, liées aux cancers ou aprè
s
chirurgie ou traumatisme, c est l IL6 qui est mise en avant. C
est
l un des
diateurs
relargu
és (essentiellement par les monocytes
et macrophages) au cours des états inflammatoires, et qui induit
la synthè
se
patocytaire
de protéines de l inflammation, parmi
lesquelles la protéine C réactive. Il semble cependant que l
IL6
n ait isolément qu un effet limité, ne permettant d augmenter la
num
ération plaquettaire que de 150 à 200% maximum. [3] La
synergie
thrombopo
ïétine
et IL6 pourrait rendre compte des plus
fortes
thrombocytoses
relev
é
es sous HBPM.
Quelle est la conduite
à
tenir
?
L apparition d
une
thrombocytose
au cours d un traitement par
héparine est un évènement rare. La conduite à tenir dans cette
situation, si l étiologie médicamenteuse est retenue, devra tenir
compte principalement de l importance de la
thrombocytose
(plaquettes < ou > 1000G/L), de l
existence
éventuelle de
d autres facteurs de risque de thrombose du patient
ge,
ant
écédents de thrombose), et de l indication initiale du
traitement par h
é
parine.
Ainsi, l
arr
êt du traitement par héparine et l utilisation d un autre
anticoagulant peuvent
ê
tre envisag
é
s.
La numération plaquettaire lors d un traitement sous HBPM est
instauré
e
à la recherche d une thrombopénie mais retrouve
parfois une
thrombocytose
. Le risque de
thrombocytose
renforce
l importance d un suivi régulier, et incite à un relais, si
cessaire, par anticoagulants oraux.
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