Sommaire - URPS Pays de la Loire

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n° ISSN : 1959-2167
Numéro 6
Service de Pharmacologie Clinique
Centre Régional de Pharmacovigilance et d Information sur les Médicaments
Institut de biologie Hôtel Dieu
9, quai Moncousu 44093 Nantes cedex 1
Tél. : 02.40.08.40.96
Fax : 02.40.08.40.97
E-mail : [email protected]
Sommaire
Pharmacologie du jour : Recommandations sur l utilisation des antiviraux et du vaccin
pandémique A (H1N1) et surveillance des Effets Indésirables
p. 2
Pharmacologie : Interaction IPP et clopidrogel
p. 4
Effets indésirables des collyres mydriatiques atropiniques sur les sujets à risque : enfant
et sujet âgé
p. 5
Thrombocytoses sous HBPM : un effet méconnu
p. 5
Médicaments et grossesse : Acide valproïque et développement psychomoteur dans l enfance
p. 6
ASMR de nouveaux médicaments
p. 7
Brèves : Risque d erreur COVERSYL®
p. 8
VigiNantes n°6
Novembre 2009
Responsable : Pr Pascale JOLLIET
Gwenaëlle VEYRAC
Et toute l équipe du CRPV
1
PHARMACOLOGIE DU JOUR : Recommandations sur l utilisation
des antiviraux et du vaccin pandémique A (H1N1)
ANTIVIRAUX
Mode d administration et posologies usuelles chez l adulte et
l enfant (1)
Les antiviraux disponibles sont le TAMIFLU® (oseltamivir) et le
RELENZA® (zanamivir). Leur mode d administration chez
l adulte et l enfant (à partir de 5 ans pour le RELENZA® et à
partir de 1 an pour le TAMIFLU®) est indiqué dans le Vidal
2009.
Pour le TAMIFLU® en traitement curatif chez les nourrissons
de 0 à 5 mois, la dose recommandée est de 2 à 3 mg/kg deux
fois par jour pendant 5 jours.*
Chez les nourrissons de 6 à 11 mois en curatif, la dose de
TAMIFLU® recommandée est de 3 mg/kg deux fois par jour
pendant 5 jours.**
* En cours de validation dans l AMM par l Agence Européenne
du Médicament
** Recommandations du 08/05/09 de l Agence Européenne du
Médicament
Recommandations pour la préparation extemporanée d une
solution buvable de TAMIFLU® (2)
Il est possible de reconstituer la solution buvable de TAMIFLU®
à partir d une gélule de 75 mg pour les enfants de moins de 1 an.
Le mode opératoire est disponible sur le site de l AFSSAPS.
www.afssaps.fr/var/afssaps_site/storage/original/application/c
abd87eb1028abd2fc4773007f115ec2.pdf
Grossesse et allaitement (2)
En raison du risque de complications sévères, un traitement
antiviral est recommandé, quel que soit le terme de la
grossesse, pour prévenir ou traiter une grippe A chez une femme
enceinte.
Pendant l allaitement, l utilisation à titre préventif ou curatif de
l oseltamivir ou du zanamivir est possible.
VACCINS
Schéma vaccinal (3)
Actuellement le schéma vaccinal de base comporte
l administration de deux doses espacées de 21 jours.
Plusieurs types de vaccins vont être disponibles. A ce jour, un
sujet vacciné doit recevoir deux doses du même vaccin. La
vaccination se fera dans des centres dédiés.
Grossesse
Le HCSP recommande de vacciner les femmes enceintes à partir
du 2ème trimestre et d utiliser des vaccins sans adjuvant. (3)
Au premier trimestre, la vaccination est envisageable si le
bénéfice attendu le justifie.
Les vaccins contre la grippe A sont constitués de virions inactivés
et sont donc dépourvus de pouvoir infectant. Il n y a pas lieu de
craindre une infection embryo-f tale par le virus de la grippe A
lors d une vaccination en cours de grossesse. (4)
Vaccin pandémique A(H1N1)v et vaccin grippal saisonnier (3)
La vaccination dirigée contre la grippe saisonnière doit être
effectuée selon le programme prévu et appliquée aux personnes à
risques ciblées par les recommandations antérieures.
Le HCSP ne recommande pas de coadministration (au cours de
la même séance et en deux points différents du corps) d un
vaccin grippal saisonnier et d un vaccin pandémique A(H1N1).
Il est recommandé d administrer en premier et le plus tôt
possible le vaccin grippal saisonnier aux sujets chez qui cette
vaccination est recommandée.
VigiNantes n°6
Novembre 2009
Un intervalle minimum de 21 jours doit être prévu entre
l administration du vaccin grippal saisonnier et la première dose de
vaccin pandémique A (H1N1)v. Si cet intervalle ne peut pas être
respecté, l administration du vaccin de la grippe A devient
prioritaire.
Vaccin pandémique A(H1N1)v et calendrier vaccinal (3)
Les autres vaccinations du calendrier vaccinal doivent être
poursuivies.
Les coadministrations avec le vaccin pandémique A (H1N1)
doivent être évitées. Par contre, dès lors qu ils ne sont pas
administrés le même jour, il n y a pas lieu de respecter un délai
particulier entre l administration de ces deux vaccins.
PANDEMIE GRIPPALE
A ce jour, le Haut Conseil de santé publique estime que la balance
bénéfice-risque est en faveur du démarrage de la vaccination en
commençant par les professionnels de santé et les populations
identifiées en priorité 1.
Ordre de priorité pour la vaccination (3)
Il est recommandé de vacciner en premier, les personnels de
santé, médico-sociaux et de secours, puis par ordre de priorité les
groupes de population suivants :
1- femmes enceintes à partir du 2ème trimestre de grossesse,
1- entourage des nourrissons de moins de 6 mois (parents, fratrie,
personnel de la petite enfance en charge de ces nourrissons)*
1- nourrissons âgés de 6-23 mois avec facteurs de risque
2- sujets âgés de 2 à 64 ans avec facteurs de risque
3- nourrissons âgés de 6-23 mois sans facteurs de risque
3- sujets âgés de 65 ans et plus avec facteurs de risque
4- sujets âgés de 2-18 ans sans facteurs de risque**
5- sujets âgés de 19 ans et plus sans facteurs de risque
*Cette priorité pourra être revue si une absence de sur-risque de
décès chez les nourrissons de moins de 6 mois sans co-morbidité se
confirme
**En fonction des circonstances épidémiologiques et de la
disponibilité des vaccins pandémiques, ce groupe est susceptible
d être considéré avec un ordre de priorité plus élevé.
Le Haut Conseil de la santé publique précise ses recommandations
antérieures privilégiant l utilisation d un vaccin fragmenté sans
adjuvant pour :
les enfants âgés de 6 mois à 23 mois,
les femmes enceintes
les sujets porteurs de maladies de système ou d une
immunodépression associée à une affection sévère susceptible
d être réactivée par un vaccin contenant un adjuvant
(transplantations allogéniques d organes solides ou de cellules
souches hématopoïétiques, maladies auto-immunes sévères
touchant des organes centraux).
Petite info de dernière minute :
GSK a annoncé : « qu un essai de vaccination
concomitante de personnes âgées de plus de 60 ans,
contre la grippe saisonnière et contre la grippe H1N1,
avait montré une forte réponse immunitaire aux deux
produits », « la co-administration d une dose de chacun
des vaccins dans chacun des deux bras a entraîné une
forte réponse aux deux produits, qui dépasse les critères
internationaux en matière de réponse immunitaire ».
2
Surveillance des effets indésirables
des antiviraux et du vaccin pandémique A (H1N1) (suite)
PHARMACOVIGILANCE : surveillance des effets indésirables des antiviraux et des vaccins
Actuellement trois vaccins ont obtenu une AMM selon une
procédure centralisée : CELVAPAN® (Laboratoire Baxter),
FOCETRIA® (Laboratoire Novartis) et PANDEMRIX®
(Laboratoire GSK) avec adjuvants pour les deux derniers.
PANENZA® (Laboratoire Sanofi Pasteur) sans adjuvant associé
vient d obtenir un avis favorable de la Commission d AMM du
12 novembre 2009.
Par conséquent en complément du circuit habituel de déclaration
des effets indésirables par les professionnels de santé, deux
formulaires de déclaration spécifiques sont disponibles :
La vaccination contre la grippe A H1N1 a débuté le 20 Octobre
pour les personnels des établissements de santé. Le vaccin
PANDEMRIX® du laboratoire GSK est disponible.
Les professionnels de santé pourront donc déclarer au système de
pharmacovigilance selon les modalités habituelles ou en utilisant
ce formulaire spécifique accessible sur le site de l Afssaps.
Cette vaccination doit être précédée d une information précise
sur ses enjeux (cf avis du Haut Conseil de la santé publique du
7/09/2009
et
du
2/10/2009,
www.hcsp.fr
,
www.grippe.sante.gouv.fr).
Par ailleurs, toute exposition au cours de la grossesse à un vaccin
antigrippal A (H1N1) devra faire l objet d un signalement, pour
cela un troisième formulaire (téléchargeable) à compléter par le
médecin traitant et à renvoyer au réseau national des CRPV
permettra d assurer un suivi des grossesses.
Les RCP des vaccins sont disponibles sur le site de l Afssaps
(www.afssaps.sante.fr).
Dans le cadre de la campagne nationale de vaccinations contre la
grippe A (H1N1) et de l utilisation massive de traitements
antiviraux en cas de pandémie grippale, l encadrement de la
sécurité d emploi du vaccin et des antiviraux utilisés repose sur
un programme organisé et coordonné par l Afssaps, en
collaboration étroite avec les centres de Pharmacovigilance et
d autres partenaires du système de santé.
Il a pour objectif de détecter les éventuels effets indésirables
médicamenteux des vaccins grippaux A
(H1N1) et des
antiviraux (oseltamivir et zanamivir) sur le territoire français.
Dans ce contexte, l Afssaps souhaite faciliter la déclaration des
événements indésirables graves susceptibles d être dus aux
vaccins ou aux médicaments antiviraux.
- l un destiné aux professionnels de santé (télédéclarable ou
téléchargeable au choix)
- le second destiné aux patients (téléchargeable).
Les effets indésirables à signaler concernent tous les effets graves
et/ou nouveaux. Une liste d événements indésirables dits d intérêt
particulier fera l objet d une surveillance attentive et nécessitera
donc d être déclarés immédiatement. Il s agit : des affections du
système nerveux, notamment le syndrome de Guillain Barré, et
d autres complications telles que les névrites, les convulsions, les
paralysies faciales, les encéphalites ainsi que toute affection
inflammatoires démyelinisante du système nerveux central ; des
réactions
anaphylactiques
(allergies
graves,
choc
anaphylactique) ; des vascularites ; des échecs vaccinaux
confirmés ; des décès.
Les effets indésirables les plus fréquents (données des essais
cliniques des vaccins prototypes H5N1) sont des réactions au site
d injection ( dème, rougeur, induration, douleur), de la fièvre,
des arthralgies, myalgies et fatigue (6).
Le bulletin InfoVac du mois d octobre précise un point pour
notre information :
Bibliographie :
« L habitude de prescription systématique d antipyrétiques
lors d une vaccination date de l époque des vaccins
coquelucheux à germe entier. Ces vaccins réactogènes donnaient
souvent des fièvres élevées considérées comme potentiellement
responsables de convulsions fébriles. Bien que ces vaccins ne
soient plus disponibles en France depuis près de 10 ans, de
nombreux vaccinateurs ont gardé cette coutume. Une étude très
intéressante (Prymula Lancet 2009 ; 374 : 1339-50) devrait
définitivement tordre le cou à cette mauvaise habitude. En effet,
cette étude prospective, randomisée, comportant 459 nourrissons
montre que la prescription systématique de paracétamol dans les
premières 24 heures suivant la vaccination DCPCa-Hib-hépatite
B + anti-pneumoccique conjugué diminue de façon importante et
significative l immunogénicité de l immense majorité des
valences testées sans entraîner de diminution du pourcentage de
fièvres< 39.5°C ou de fièvres motivant une consultation
médicale. Ces résultats ont été confirmés par les analyses après le
rappel de la 2ème année, et dans une méta-analyse des données
d études cliniques disponibles. Explication : l immunogénicité
des vaccins qui sont très dépendants de la réponse lymphocytaire
T (vaccins conjugués, hépatite B) est affectée de façon
prépondérante. Or, ces réponses T dépendent de la migration de
cellules présentatrices d antigènes depuis le site d injection vers
les ganglions locaux
suggérant que le paracétamol
prophylactique interfère avec les processus de prise en charge des
antigènes au site d injection » (5).
1-Recommandations du Comité de Lutte contre la Grippe du 12 Août 2009
2-AFSSAPS
3-Haut Conseil de la Santé Publique, avis : Actualisations de l avis relatif aux
recommandations sur les priorités sanitaires d utilisation des vaccins pandémiques
dirigés contre le virus grippal A(H1N1) du 2 Octobre 2009,
4-Centre de Références des Agents Tératogènes www.lecrat.org
5-Bulletin Info Vac octobre n°10/2009
6- Bulletin n° 2 Suivi de Pharmacovigilance des vaccins grippaux A(H1N1)
www.afssaps.sante.fr
3
VigiNantes n°6
Novembre 2009
Interaction IPP et clopidogrel Plavix®
De récentes études concluent à une diminution de
l efficacité du clopidogrel Plavix® se traduisant par une
augmentation du risque d évènements thromboemboliques
lors d un traitement concomitant par un inhibiteur de la
pompe à protons (IPP).
La première (1), menée sur 8205 patients (63.9% avec IPP
et 36.1% sans IPP) montrait une augmentation du risque de
mort ou de réhospitalisation pour un syndrome coronarien
aigu chez les patient recevant clopidogrel plus IPP que
chez les patients recevant du clopidogrel seul (AOR :
1.25 ; IC95% 1.11-1.41).
La seconde (2) analysait le risque de récidive d un
infarctus à un an chez 13636 patients. Une augmentation
du risque de récidive était également retrouvé pour les
patients recevant l association clopidogrel plus IPP en
comparaison des patients recevant le clopidogrel seul
(OR : 1.27, IC95% 1.03-1.57). Cette étude mettait en avant
une différence entre les IPP, le pantoprazole n étant pas
associé à une augmentation du risque de survenu d un
nouvel infarctus (OR : 1.02, IC95% 0.70-1.47).
Le clopidogrel Plavix® est un anti-agrégant plaquettaire
indiqué chez l'adulte dans la prévention des événements
liés à l'athérothrombose, chez les patients souffrant d'un
infarctus du myocarde, d'un accident vasculaire cérébral
ou d'une artériopathie oblitérante des membres inférieurs
établie et chez les patients souffrant d'un syndrome
coronaire aigu.
Les IPP (rabéprazole, ésoméprazole, lansoprazole,
oméprazole, pantoprazole) ont 3 indications principales
(3) :
- le traitement des reflux gastro-oesophagien et de
l oesophagite à RGO
- la prévention (sauf le rabéprazole) ou le traitement (sauf le
pantoprazole et le rabéprazole) des ulcères gastroduodénaux
lors de traitements par anti-inflammatoire non stéroïdien
(AINS).
- le traitement de l ulcère gastrique ou duodénal avec
infection à Helicobacter pylori ou sans infection (sauf
l ésoméprazole).
Métabolisés par le CYP450 2C19, les IPP sont également
des inhibiteurs enzymatiques de ce CYP450.
Cette inhibition serait la clef de l interaction entre ces
molécules, diminuant la formation du métabolite actif du
clopidogrel et ainsi l efficacité du traitement.
La Pgp, protéine de transport permettant l absorption
intestinale du clopidogrel, est également inhibée par les IPP.
Une diminution de la quantité de clopidogrel absorbée est
donc possible.
L activité du CYP2C19 peut également être diminuée lors
de l association avec tous les inhibiteurs de ce cytochrome,
dont les principaux sont : fluvoxamine, fluoxétine,
moclobemide, voriconazole, fluconazole, ticlopidine,
ciprofloxacine,
cimétidine,
carbamazepine,
oxcarbamazepine.
De plus, l existence d une variabilité interindividuelle du
Il s agit d une pro drogue dont le métabolite actif est CYP2C19 entraîne une réponse variable selon les sujets
obtenu après plusieurs étapes de transformation dans l efficacité du clopidogrel (4).
impliquant, à des degrés variables, différents cytochromes.
L isoforme CYP450 2C19 est une enzyme clef du
métabolisme du clopidogrel (6).
L Agence Européenne du Médicament (EMEA) a recommandé que la coadministration clopidogrel et IPP ne soit
maintenue que si elle est absolument nécessaire(5). L association clopidrogrel et IPP est classée « à prendre en compte »
dans la dernière mise à jour du thésaurus des interactions médicamenteuses de l AFSSAPS.
Bibliographie
1 Juurlink DN, A population-based study of the drug interaction between proton pump inhibitors and clopidogrel, CMAJ. 2009 Mar 31;180(7):713-8.
2 Ho PM, Risk of adverse outcomes associated with concomitant use of clopidogrel and proton pump inhibitors following acute coronary syndrome, JAMA.
2009 Mar 4;301(9):937-44.
3 HAS, Les inhibiteurs de la pompe à protons chez l adulte, juin 2009.
4Afssaps. Lettre aux prescripteurs 2/11/2009
5 www.emea.eu, « On possible interaction between clopidogrel and proton pump inhibitors , 29 mai 2009
6 Simon T, Verstuyft C, Mary-Krause M et al. Genetic determinants of response to clopidogrel and cardiovascular events. N Engl J Med 2009 ; 360 (4) :
363-75.
VigiNantes n°6
Novembre 2009
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Effets indésirables des collyres mydriatiques atropiniques
sur les sujets à risque : enfant et sujet âgé
Il existe différents collyres mydriatiques atropiniques :
-Les collyres d atropine à 0,3 ; 0,5 et 1% (Atropine Alcon®), à
0,3% (Sulfate d atropine Europhta®) et à 1% (Atropine Faure®).
-Le collyre de cyclopentolate à 0,5% (Skiacol®),
-Le collyre de tropicamide à 0,5% (Mydriaticum®).
Les collyres mydriatiques bloquent les réponses aux stimulations
cholinergiques du sphincter irien et du muscle ciliaire responsable
de l'accommodation.
Ils produisent ainsi une dilatation de la pupille (mydriase) et une
paralysie de l'accommodation (cycloplégie).
Ils possèdent une autorisation de mise sur le marché depuis les
années 1980 et sont utilisés à visée diagnostique (mydriase avant
les mesures de réfraction) ou thérapeutique (cycloplégie).
Les effets indésirables classiques sont à type de sécheresse de la
peau et de la bouche, fièvre, tachycardie notamment. Ils sont dus
aux propriétés anticholinergiques de la molécule.
En cas de surdosage, observé chez les patients à risque (sujets âgés
et enfants de moins de 4 ans), des effets systémiques
neuropsychiatriques tels qu agitation, délire, convulsions sont
constatés.
Une étude a été réalisée à partir des données
de la base nationale de pharmacovigilance
concernant les collyres d atropine, cyclopentolate et
tropicamide et des observations envoyées par les laboratoires de
la commercialisation au premier trimestre 2006. Les effets
systémiques dans les âges extrêmes de la vie ont été analysés.
Sur 150 dossiers, 133 concernait des enfants et des personnes
âgées de plus de 75 ans. Au total, 277 effets indésirables
systémiques ont été observés. Globalement, les effets
indésirables les plus fréquemment rencontrés et les plus sévères
étaient neuropsychiatriques. Chez les nouveaux-nés ou
nourrissons anciens prématurés, les effets digestifs
prédominaient.
Une harmonisation des RCP des collyres mydriatiques est en
cours.
Pour cela, un groupe de travail ophtalmologie/pédiatrie s est
créé afin que le problème chez le tout petit (nouveau né, grand
prématuré) soit évoqué et des recommandations puissent être
émises.
Affaire à suivre
Références :
- Rapports de la Commission Nationale de Pharmacovigilance du 25 Mars 2008
Thrombocytoses sous HBPM : un effet méconnu !
La numération plaquettaire est considérée comme « normale »
lorsqu elle se situe entre 150 et 350 x 10^3 /mm3. En l absence de
consensus, on définit une « augmentation du nombre de plaquettes »
lorsque le nombre de plaquettes est supérieur à 400 x 10^3/mm3 et
on parle de thrombocytose lorsque celui-ci dépasse 500x 10^3/mm3.
On distingue 2 types de thrombocytoses :
- primaire due à des pathologies myéloprolifératives
- secondaire ou réactionnelle engendrée par splénectomie,
hémorragie aiguë, inflammation chronique ou par les médicaments.
Elle représente 90% de l ensemble des thrombocytoses. [1]
Contrairement à la thrombopénie secondaire aux traitements
hépariniques, la thrombocytose sous HBPM est un effet indésirable
méconnu.
et en neutralisant les effets inhibiteurs des principaux facteurs de
régulation négative de la mégacaryocytopoïèse.
Au cours des thrombocytoses réactionnelles, principalement
celles d origine inflammatoire, liées aux cancers ou après
chirurgie ou traumatisme, c est l IL6 qui est mise en avant. C est
l un des médiateurs relargués (essentiellement par les monocytes
et macrophages) au cours des états inflammatoires, et qui induit
la synthèse hépatocytaire de protéines de l inflammation, parmi
lesquelles la protéine C réactive. Il semble cependant que l IL6
n ait isolément qu un effet limité, ne permettant d augmenter la
numération plaquettaire que de 150 à 200% maximum. [3] La
synergie thrombopoïétine et IL6 pourrait rendre compte des plus
fortes thrombocytoses relevées sous HBPM.
Cet effet indésirable survient essentiellement dans un contexte de
chirurgie orthopédique. Sa découverte se fait en moyenne dans un
Quelle est la conduite à tenir ?
délai de 12 jours, souvent de manière fortuite. En effet, ces
thrombocytoses sont en général isolées et asymptomatiques, et L apparition d une thrombocytose au cours d un traitement par
n entraînent pas de complications. Elles sont réversibles à l arrêt du héparine est un évènement rare. La conduite à tenir dans cette
traitement.
situation, si l étiologie médicamenteuse est retenue, devra tenir
Selon une enquête de pharmacovigilance et des données compte principalement de l importance de la thrombocytose
bibliographiques, aucun cas de thrombose engendrée par une (plaquettes < ou > 1000G/L), de l existence éventuelle de
d autres facteurs de risque de thrombose du patient (âge,
thrombocytose au-delà de 1 000 000/mm3 n a été identifié.
Les données de la banque de pharmacovigilance montrent la antécédents de thrombose), et de l indication initiale du
possibilité de survenue de thrombocytose avec toutes les HBPM, traitement par héparine.
avec un nombre variable de notifications compte tenu de Ainsi, l arrêt du traitement par héparine et l utilisation d un autre
l ancienneté de certaines HBPM comme l énoxaparine et la anticoagulant peuvent être envisagés.
nadroparine.
La numération plaquettaire lors d un traitement sous HBPM est
Cependant, il a été démontré qu une thrombocytose pouvait modifier instaurée à la recherche d une thrombopénie mais retrouve
la réponse au traitement par héparine, voire induire une héparino- parfois une thrombocytose. Le risque de thrombocytose renforce
l importance d un suivi régulier, et incite à un relais, si
résistance. [2]
Suite à une enquête de pharmacovigilance de 2006, les RCP de nécessaire, par anticoagulants oraux.
toutes les HBPM mentionnent, a l heure actuelle, une « possibilité
d élévation asymptomatique des plaquettes ».
Les héparines favorisent la mégacaryocytopoïèse, notamment en
potentialisant l activité de l interleukine 6 et de la thrombopoïétine
VigiNantes n°6
Novembre 2009
Bibliographie
1 Santhosh-Kumar CR,Yohannan MD, Higgy KE, et al. Thombocytosis in adults: analysis of 777
patients. J intern Med 1991; 229:493-5
2 Gayoso JM. 5-year incidence of thrombocytoses and the effect on heparin dose response and
heparin requirements. J Exta Corpor technol 1999; 31(4) : 184-90
3 Cestac P, Bagheri H, Lapeyre-Mestre M, et al Utilisation and safety of Low Molecular Weight
Heparins. Prospective observational study in medical inpatients. Drug Safety, 2003; 3: 197-207
5
Médicaments et grossesse : Acide valproïque et développement
psychomoteur dans l enfance
L exposition in utero à l acide valproïque entraînerait des
conséquences sur le développement psychomoteur dans
l enfance.
Au risque tératogène bien connu de l acide valproïque
s ajouterait une diminution du quotient intellectuel chez
les enfants exposés in utero (1). C est la conclusion tirée
d une étude prospective conduite sur des femmes
enceintes épileptiques traitées par monothérapie dans 25
centres spécialisés aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.
L analyse a porté sur les fonctions cognitives d enfants
âgés de 3 ans : après ajustement au quotient intellectuel et
à l âge de la mère, à l âge gestationnel à la naissance, à la
dose de l antiépileptique, et à la prise de folates en période
préconceptionnelle, il apparaît que le quotient intellectuel
moyen des enfants exposés in utero à l acide valproïque a
été de 92, soit 9 points de moins qu avec la lamotrigine (IC
95% : 3,1-14,9), 7 points de moins qu avec la phénytoïne
(IC 95% : 0,2-14,0), 6 de moins qu avec la carbamazépine
(IC 95% 0,6-12,0). L association « exposition à l acide
valproïque-diminution du quotient intellectuel » est
apparue dose-dépendante. Le quotient intellectuel moyen
des enfants exposés in utero à des posologies maternelles
de plus de 1000 mg par jour d acide valproïque a été de 87
(2).
Une étude britannique a été réalisée sur une cohorte
rétrospective de 249 enfants âgés de 6 ans à 16 ans, nés de
mères épileptiques. 80 n avaient pas été exposés à un
médicament antiépileptique in utero, 120 avaient été
exposés in utero à un seul médicament antiépileptique (41
enfants à l acide valproïque, 52 à la carbamazépine, 21 à
la phénytoïne) et 49 avaient été exposés in utero à
plusieurs médicaments antiépileptiques. Le quotient
intellectuel verbal et le quotient intellectuel global des
mères étaient similaires, quel que soit le médicament reçu.
Le quotient intellectuel verbal moyen des enfants exposés
à l acide valproïque a été inférieur d environ 10 points à
celui des enfants exposés à la carbamazépine, et d environ
15 points à celui des enfants exposés à la phénytoïne. Il a
été inférieur d environ 7 points à celui des enfants non
exposés. 9 de ces 41 enfants ont présenté un quotient
intellectuel verbal inférieur à 69, signes de réelles
difficultés d apprentissage et de mémorisation. Le risque
d avoir un quotient intellectuel verbal inférieur à 69, chez
les enfants exposés in utero à l acide valproïque, a été
estimé à environ 3,5 fois supérieur à celui observé chez les
enfants exposés aux autres médicaments antiépileptiques
(IC 95% : 1,1-10,6) (3).
Les enfants exposés à des posologies d acide valproïque
inférieures ou égales à 800 mg par jour avaient le même
quotient intellectuel verbal que les enfants non exposés.
Mais une diminution du quotient intellectuel verbal moyen
de 9,9 points était constatée pour des doses comprises
entre 801 mg par jour et 1500 mg par jour et une
diminution de 15 points étaient retrouvée pour des
posologies d acide valproïque supérieures à 1500 mg par
jour (4). La diminution du quotient intellectuel verbal
nécessite davantage de recours au soutien scolaire et à
l orthophonie chez les enfants exposés (1).
Déjà les enfants exposés in utero à l acide valproïque ont
un risque élevé d avoir une malformation congénitale mais
les données sus-rapportées montrent que l exposition in
utero à l acide valproïque pourrait également altérer le
développement cognitif. Par conséquent, conformément
aux recommandations du résumé des caractéristiques du
produit des spécialités à base d acide valproïque, son
utilisation est déconseillée tout au long de la grossesse et
chez les femmes en âge de procréer sans contraception
efficace (5). L acide valproïque ne doit être utilisé pendant
la grossesse que s il n existe aucune autre alternative et à
la posologie minimale efficace (1).
Bibliographie
1 "Valproic acid". In : "Reprotox" Micromedex Healthcare Series. Site
www.thomson.com consulté le 1er octobre 2009 : 28 pages.
2 Meador KJ et coll. "Cognitive function at 3 years of age after fetal exposure to
antiepileptic drugs" N Engl J Med 2009; 360 (16): 1597-1605.
3 Vinten J et coll. "Neuropsychological effects of exposure to anticonvulsant
medication in utero" Neurology 2005; 64 (6) : 949-954.
4 "Antiepileptic drugs". In : "Meyler s side effects of drugs" 15th edition, Elsevier
2006 : 274-301.
5 "Depakine" . Vidal 2009 : 592.
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VigiNantes n°6
Novembre 2009
ASMR DE NOUVEAUX MEDICAMENTS
La Commission de la Transparence de la Haute Autorité de Santé (HAS) évalue les médicaments ayant obtenu une
Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) lorsque les laboratoires souhaitent obtenir leur inscription sur la liste des
médicaments remboursables et donne au Ministre de la santé des avis sur la prise en charge des produits pharmaceutiques
par la sécurité sociale et/ou pour leur utilisation à l hôpital. Cette commission ne délivre pas les AMM, rôle de la
Commission d AMM. Elle se prononce au vu du Service Médical Rendu (SMR) et sur son éventuelle amélioration
(ASMR) et contribue au bon usage du médicament en publiant les résultats de son évaluation.
Distinction entre ASMR (Amélioration du service médical rendu) et SMR (Service Médical Rendu )
SMR : évaluation du médicament sur les critères suivants : efficacité, sécurité, caractère préventif, symptomatique
ou curatif, gravité de l affection et intérêt en terme de santé publique. Le SMR ne compare pas le médicament par
rapport aux autres produits mais permet de définir un taux de remboursement. Il s exprime en différents niveaux :
majeur, important (taux de remboursement à 65%), modéré ou faible (35%) ou absence de SMR.
ASMR : appréciation de l amélioration apporté par un médicament par rapport aux autres médicaments déjà
commercialisés dans la même classe médicamenteuse ou de la prise en charge de la maladie. Elle est chiffrée en 5
niveaux en terme d'amélioration de l'efficacité, de la tolérance et/ou de la commodité d'emploi.
L ASMR est très utile pour le prescripteur.
NB : Le niveau d'ASMR figure sur les avis de la Commission de la transparence qui doivent notamment être remis par
les visiteurs médicaux lors de toute présentation verbale d'un médicament. (Décret du 16 juin 1996 - article R.5047-3
du Code de la Santé publique)
SMR : Service médical rendu
ASMR : Amélioration du service médical rendu
SMR majeur
ASMR 1 Amélioration majeure
SMR important
ASMR 2 Amélioration importante
SMR modéré
ASMR 3 Amélioration modeste
SMR faible
ASMR 4 Amélioration mineure
SMR insuffisant
ASMR 5 Aucune amélioration
SMR non précisé
ASMR 6 Avis défavorable inscription Collectivité ou Sécurité Sociale
Les avis de la Commission de Transparence sont sur le site Internet de l HAS (http://www.has-sante.fr)
Voici une sélection d ASMR récentes :
ASMR de niveau 1
Clottafact® fibrinogène humain apporte une amélioration du service médical rendu majeure (de niveau I) dans les hypo-, dys- ou
afibrinogénémies constitutionnelles, en l absence d alternative thérapeutique validée par une AMM.
Par contre, l ASMR dans les hypofibrinogénémies acquises au cours des hémorragies est mineur (niveau IV).
ASMR de niveau 2
Nplate® romiplostim est le premier facteur de croissance plaquettaire. Il apporte une ASMR importante dans le
cadre d un traitement de recours du Purpura Thrombopénique Idiopathique Chronique de l adulte en échec aux
traitements habituels chez les patients splénectomisés réfractaires et chez les patients non splénectomisés lorsque la
chirurgie est contre-indiquée.
ASMR de niveau 3
Berinert® inhibiteur de C1 estérase humaine indiqué dans l angioedème héréditaire de type I et II pour le traitement des poussées
aiguës chez les patients. ASMR modérée en termes d efficacité dans la prise en charge des crises d angio-oedème héréditaire chez
l adulte et l enfant.
ASMR de niveau 4
Adenuric® fébuxostat, inhibiteur non purinique de la xanthine oxydase, a démontré sa supériorité par rapport à
l allopurinol en termes de normalisation de l uricémie en dessous du seuil de 60 mg/l. Cette efficacité a aussi été
démontrée chez les patients ayant une insuffisance rénale légère. ASMR mineure dans la prise en charge de
l hyperuricémie chronique symptomatique par rapport à la stratégie thérapeutique actuelle.
Stelara® ustékinumab indiqué dans le traitement du psoriasis en plaques modéré à sévère chez l adulte qui n a pas
répondu, ou qui présente une contre-indication, ou qui est intolérant aux autres traitements systémiques dont la
ciclosporine, le méthotrexate ou la puvathérapie apporte une ASMR mineure en termes d efficacité par rapport à
Enbrel®.
Vesicare® solifénacine indiqué chez les patients ayant une hyperactivité vésicale apporte une ASMR mineure car
d après les données de la littérature et l exprérience clinique, la solifénacine semble être associée à une meilleur
tolérance par rapport à l oxybutynine (Ditropan®).
ASMR de niveau 5
Effentora® ou « fentanyl Oravescent » est une nouvelle forme galénique permettant une administration de fentanyl par voie gingivale.
Roactemra® tocilizumab indiqué pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde.
Betafact® facteur IX de coagulation humain n apporte pas d ASMR par rapport aux autres spécialités contenant le facteur IX de
coagulation humain.
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Novembre 2009
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BREVES
Risque d erreur !!
ROLE DU CRPV ?
Du recueil de l observation à la
prévention du risque.
Attention : Risque d erreur avec les
spécialités « COVERSYL® 2,5 mg, 5 mg et
10 mg, comprimé pelliculé » nouvelle
formulation (perindopril arginine) et le
perindopril tert butylamine
L Afssaps a été destinataire de plusieurs signalements d erreur ou
de risque d erreur médicamenteuse avec la nouvelle formulation de
la spécialité COVERSYL®.
La nouvelle formulation de COVERSYL® 2,5 mg, 5 mg et 10 mg,
mise à disposition en avril 2009, est composée de périndopril
arginine, à la différence des médicaments génériques
commercialisés à ce jour qui sont composés de périndopril tert
butylamine et dosés à 2 mg, 4 mg et 8 mg.
Il existe une équivalence de posologie
entre les 2 sels de perindopril :
Périndopril
tert butylamine
(médicaments
génériques)
Périndopril
arginine
(COVERSYL®
nouvelle formulation)
Equivalent
en périndopril
(fraction
thérapeutique active)
2 mg
2,5 mg
1,67 mg
4 mg
5 mg
3,35 mg
8 mg
10 mg
6,73 mg
L Afssaps rappelle que la prescription de ces médicaments, inscrits
dans un groupe générique, doit mentionner la dénomination
commune internationel (DCI), c est-à-dire, soit « périndopril
(arginine) », soit « périndopril (tert butylamine) », suivie du dosage
correspondant selon le tableau d équivalence ci-dessus (Cf. article
L.5125-23 du code de la santé publique).
La spécialité COVERSYL® peut être substituée par les
médicaments génériques composés de périndopril tert butylamine,
du fait de l égalité des fractions thérapeutiques actives en
périndopril.
Le Centre Régional de Pharmacovigilance a
pour mission de répondre à vos questions sur
les médicaments (bon usage, effets
indésirables, modifications de posologies ou
d indications, interactions, risques pendant la
grossesse, l allaitement ou selon d autres
terrains particuliers) et de recueillir et
d analyser
vos
notifications
d effets
indésirables médicamenteux.
Nous vous rappelons l obligation de
déclaration :
« Tout professionnel de santé ayant constaté
un effet indésirable grave (soit entraînant ou
prolongeant une hospitalisation, soit entraînant
une incapacité ou des séquelles, soit mettant
en jeu la vie du patient ou entraînant le décès)
et/ou « inattendu » (non répertorié dans les
mentions légales) doit en faire la déclaration
au Centre Régional de Pharmacovigilance ».
(décret du 13 mars 1995).
Notre objectif est d améliorer la
connaissance du risque lié au médicament
et ainsi de favoriser une meilleure
utilisation en optimisant la balance
bénéfice/risque.
Vos déclarations peuvent être faites par
téléphone, par courrier ou par fiche de
déclaration disponible sur le site officiel de
l Afssaps
IMPORTANT
Ce bulletin sera diffusé gratuitement par
courriel. Merci de signaler dès
maintenant vos adresses électroniques à
l adresse suivante :
[email protected]
Sites utiles :
AFSSAPS :
HAS :
EMEA :
FDA :
http://www.afssaps.fr
http://www.has-sante.fr
http://www.emea.europa.eu/htms/human/epar/a.htm
http://www.fda.gov
Le bulletin VigiNantes est rédigé et diffusé par le CRPV sans aide de l industrie pharmaceutique
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