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et industriel. On peut citer à titre d'exemples les huiles lauriques (huiles de coprah et de palmiste), les huiles riches
en acide palmitique (huile de palme, suif), les huiles riches en acide oléique (huiles d'arachide, de colza et d'olive), les
huiles riches en acides polyinsaturés (huiles de poisson, de soja, de lin, de noix, de carthame et de tournesol) etc.. Si
l'on souhaite utiliser des huiles de friture, trop acides, il y a lieu de réduire au préalable leur acidité par une glycérolyse
s à une température de 60 à 100°C, en présence d'un catalyseur acide et de glycérine.
[0015] La transestérification de l'étape (a) étant effectuée en catalyse basique, la teneur en eau de l'alcool éthylique
utilisé joue un grand rôle dans la conversion de l'huile. En effet, plus la teneur en eau est importante, plus il est difficile
d'obtenir un ester éthylique avec une bonne pureté à l'issue de l'étape (c). Il y a compétition entre la transestérification,
qui requiert un alcoolate alcalin comme catalyseur, et la saponification, qui transforme le catalyseur en savon. La
10 présence d'eau favorise la saponification de l'huile ou des esters éthyliques. Aussi, l'alcool éthylique utilisé présentera
en général un taux d'alcool pur de 92 à 99%, le plus souvent de 94 à 97%. On peut en effet dépasser la concentration
azéotropique de 96%. Grâce à la présence de glycérine dans l'étape (b) qui comprend une évaporation de l'excès
d'alcool éthylique, l'alcool éthylique qui passe en tête est plus sec que l'alcool de départ et on peut sans problème le
recycler vers l'étape (a). On peut encore envisager d'ajouter à l'alcool éthylique un autre alcool, l'alcool méthylique
15 étant à cet égard particulièrement intéressant, puisqu'il permet une meilleure conversion en milieu basique et qu'il est
en outre un constituant de dénaturant.
[0016] On utilise en général une proportion d'alcool éthylique de 30 à 100%, de préférence de 40 à 60%, en poids
par rapport à l'huile de départ. Dans ces conditions, pour obtenir une conversion totale de l'huile, il convient d'utiliser
une proportion de catalyseur alcalin, exprimé en poids de soude, de 1 à 2% en poids par rapport à l'huile de départ.
20 Le catalyseur peut être choisi par exemple parmi la soude, la potasse et les alcoolates de sodium ou de potassium,
tels par exemple que le méthylate ou l'éthylate de sodium. On utilise de préférence la soude en raison de son faible
coût. On peut aussi avoir intérêt à utiliser la potasse lorsque la neutralisation de la phase glycérineuse A, dans l'étape
(d), se fait au moyen d'acide phosphorique. Dans ce cas; la phase glycérineuse contiendra du phosphate de potassium,
que l'on pourra séparer de la glycérine et utiliser par exemple comme engrais. Cette séparation pourrait se faire après
25 l'étape de séchage, par exemple par filtration du sel.
[0017] La température mise en jeu pour réaliser la réaction de transestérification, en présence d'un catalyseur alcalin,
peut aller par exemple de 5 à 120°C. Toutefois, il est commode de travailler entre 20 et 50°C. Si l'on souhaite économiser
un réacteur, on peut réaliser la réaction dans une simple cuve de stockage, à condition de pouvoir agiter au moins
quelques minutes jusqu'à l'obtention d'une phase homogène. A des températures de 5 à 8°C, on peut, pour certaines
30 concentrations d'alcool éthylique, obtenir deux phases et aboutir, avec moins de 1% en poids de catalyseur, à une
conversion totale de l'huile en ester (moins ce qui est transformé en savons). Cependant, cela n'implique pas néces-
sairement un bilan en poids très intéressant, car une partie de l'ester éthylique reste dans la phase glycérineuse. Par
contre, à partir de 15-20°C, on obtient généralement une seule phase, surtout lorsqu'on utilise plus de 40% en poids
d'alcool éthylique par rapport à l'huile de départ. Les températures plus élevées favorisent plutôt la saponification que
35 la transestérification. Une perte d'esters éthyliques provient du fait que lorsqu'il se forme une phase glycérineuse -
quelles que soient les conditions, qui sont cependant toujours basiques-, les savons entraînent dans celle-ci une quan-
tité importante d'esters. Mais il s'agit d'une perte apparente, puisque ces esters seront récupérés ultérieurement et
recyclés dans le procédé.
[0018] Le temps de réaction dépend de la température. Il peut fluctuer par exemple entre 30 minutes et 24 heures.
40 La plupart du temps, on obtient 80% de conversion au bout de quelques minutes et parfois 97% après quelques heures.
En général, il n'est pas utile d'ajouter le catalyseur en plusieurs fois, en l'absence de décantation intermédiaire.
[0019] Dans l'étape (b) du procédé de l'invention, la phase glycérineuse que l'on ajoute est avantageusement une
fraction de la phase glycérineuse B produite dans la phase (d), après séchage, sauf bien entendu pour le traitement
du premier lot, pour lequel on utilise une glycérine du commerce, par exemple à 90% de pureté.
45 [0020] La quantité de glycérine ajoutée l'étape (b) dépend de la quantité d'alcool éthylique engagée dans l'étape
(a). Cependant, on ajoute en général de 20 à 40% en poids de glycérine par rapport à l'huile de départ, notamment
lorsqu'il s'agit d'une huile à prédominance oléique, ou d'une autre huile contenant de manière prépondérante des
acides gras à 18 atomes de carbone.
[0021] Avant l'addition de la phase glycérineuse, dans l'étape (b), on a intérêt à vérifier dans certains cas l'absence
50 de base forte dans le milieu réactionnel. En effet, la présence d'une base forte provoquerait la réaction inverse de
transestérification de l'ester éthylique par la glycérine pour re-former des glycérides. La détermination de cette basicité
peut se faire aisément au pH-mètre.
[0022] L'évaporation de l'alcool éthylique, après l'ajout de glycérine dans l'étape (b), peut se faire à pression atmos-
phérique au moyen d'une colonne à distiller, ayant un petit nombre de plateaux (par exemple de 1 à 5), ou sous pression
55 réduite. Dans la distillation, les premières gouttes sont de l'alcool éthylique anhydre. On arrête en général la distillation
lorsqu'on a recueilli de 70 à 90% de l'excès d'alcool éthylique engagé. Il convient de s'assurer, par une méthode
appropriée, que le degré alcoolique de l'alcool ainsi récupéré n'est pas inférieur à celui de l'alcool engagé au départ.
Dans ces conditions, l'alcool récupéré peut être recyclé à l'entrée de l'étape (a) de transestérification.
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