1.2 Localisations en des mono¨ıdes comaximaux 5
Th´eor`eme 1.2 (principe local-global pour la r´esolution des syst`emes lin´eaires) Soit
S1, . . . , Sndes mono¨ıdes comaximaux de A, soit Bune matrice ∈Am×pet Cun
vecteur colonne ∈Am×1. Alors les trois points suivants sont ´equivalents :
1. Le syst`eme lin´eaire BX =Cadmet une solution dans Ap;
2. ∀i∈ {1, . . . , n}le syst`eme lin´eaire BX =Cadmet une solution dans Ap
Si;
3. Pour tout id´eal maximal m⊂A, l’´equation BX =Cadmet une solution
dans Ap
m.
Preuve : Il est clair que 1. implique 2. et 3.
Montrons que 2. implique 1. Pour chaque ion a Yi∈Ap
Siet si∈Sitels que
BYi/si=Cdans Am
Si, c’est-`a-dire on a ti∈Sitel que tiBYi=sitiCdans Am. Si
Piaisiti= 1 on a donc la solution X=PiaitiYi.
Montrons que 3. implique 1. (en math´ematiques classiques). Pour chaque id´eal ma-
ximal mon a, en notant Smle compl´ementaire de mdans A,Ym∈Ap
m,sm, tm∈Sm
tels que tmBYm=smtmCdans A. L’id´eal engendr´e par les smtmne coupe aucun
id´eal maximal et donc il contient 1. Cela donne (de mani`ere pas du tout explicite)
une somme finie Piamismitmi= 1 et on termine comme pr´ec´edemment. 2
La preuve du lemme suivant est facile.
Lemme 1.3 Soient a1, . . . , ak, u1, . . . , u`∈A. On note S(a1, . . . , ak;u1, . . . , u`)le
mono¨ıde form´e des ´el´ements de la forme un1
1· · · un`
`+Pixiai. Alors les mono¨ıdes
S1=S(0; a1),S2=S(a1;a2),S3=S(a1, a2;a3),. . . ,Sk=S(a1, . . . , ak−1;ak)et
Sk+1 =S(a1, . . . , ak; 1) sont comaximaux.
On peut montrer en math´ematiques classiques que le satur´e du mono¨ıde
S(a1, . . . , ak;u) est l’intersection de tous les A\ppour les id´eaux premiers pqui
contiennent a1, . . . , akmais ne contiennent pas u.
Notez que a1, . . . , ak∈Rad(S−1A) si S=S(a1, . . . , ak;u1, . . . , u`)). Le lemme
pr´ec´edent est utile lorsqu’on veut d´ecrypter une preuve en math´ematiques classiques
qui utilise un principe local global lorsque la preuve classique se fait selon les lignes
suivantes : on a a1, . . . , ak∈Aet on localise en un id´eal maximal m, si a1/∈mun
certain calcul marche, si a1∈met a2/∈mun autre calcul fonctionne, si a1, a2∈m
et a3/∈mun autre calcul fonctionne encore, etc . . . En g´en´eral, le premier calcul
fonctionne alors dans S−1
1A, le second dans S−1
2A, le troisi`eme dans dans S−1
3A,
etc . . . D’autres syst`emes de mono¨ıdes comaximaux peuvent s’av´erer utiles pour
d´ecrypter des preuves classiques qui utilisent des arbres de calcul plus compliqu´es.
Pour plus de d´etails sur ce sujet on consultera [19,22].
Les applications du principe local-global de base sont nombreuses. Par exemple :
Corollaire 1.4 Soient iet jdeux id´eaux d’un anneau commutatif Aet S1, . . . , Sn
des mono¨ıdes comaximaux.
1. On a i⊆jdans Asi et seulement si iSi⊆jSidans chaque ASi.
2. Si jest de type fini, alors il y a ´equivalence entre les trois propri´et´es suivantes :
– il existe un id´eal de type fini lde Atel que l i =j;
–(j:i)i=j;