Chapter 1
PHY3214 M´
ecanique Statistique
1.1 Formule de Boltzmann
Il est possible de calculer la population moyenne relative de deux ´
etats d’´
energie dans un ensemble
statistique de temp´
erature T`
a l’aide de la formule de Boltzmann:
¯ns
¯nr
=gs
gr
eβ(sr),avec
β=1
kT
o`
ugrest le degr´
e de d´
eg´
en´
erescence des niveaux quantiques poss´
edant une ´
energie ret kest la con-
stante de Boltzmann.
1.2 Fonctions de partition
1.2.1 Fonction de partition canonique
Pour un ensemble statistique de temp´
erature Tconstante dit canonique, donc pouvant ´
echanger libre-
ment de la chaleur avec son environnement, on d´
efinit la fonction de partition canonique :
Z=
X
r=1
greβr
En fait, la fonction de partition repr´
esente le lien direct entre la description microscopique d’un syst`
eme
et ses propri´
et´
es macroscopiques: C’est l`
a la raison de sa grande importance. On peut aussi en tirer
directement le nombre d’occupation d’un ´
etat d’´
energie sdonn´
e, repr´
esentant le nombre moyen de
particules se trouvant dans l’´
etat s:
¯ns=1
β
ln Z
s
Lorsque l’on connaˆ
ıt ζ, la fonction de partition d’une seule particule, on peut en d´
eduire la fonction
de partition d’un syst`
eme compos´
e de Ntelles particules indiscernables et n’interagissant pas, avec la
relation:
Z=ζN
N!
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J.Gagn´
e XIII M´
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Dans la limite classique o`
u les fonctions d’ondes des particules n’interagissent pas de fac¸on statistique,
et dans l’approximation o`
uNest un nombre tr`
es ´
elev´
e, on peut ´
ecrire:
ln Z=N1 + ln ζ
N(1.1)
1.2.2 Grande fonction de partition
Pour un ensemble statistique de temp´
erature Tet de potentiel chimique µconstants dit grand canonique,
donc pouvant ´
echanger librement de la chaleur et des particules avec son environnement, on d´
efinit la
grande fonction de partition :
Z=
X
N=0
X
{nr}
Y
r=0
greβnr(rµ)(1.2)
Ici, la deuxi`
eme somme se fait sur tous les ensembles d’occupation nrpossibles, o`
u l’´
etoile signifie que
ces ensembles sont contraints par la condition:
X
r=1
nr=N
Pour des fermions dont la fonction d’onde est antisym´
etrique, les ensembles nidoivent respecter une
contrainte suppl´
ementaire: Il ne peut y avoir plus de deux particules dans le mˆ
eme ´
etat quantique, ainsi
les niseront soit de valeur nulle ou unit´
e. Pour des bosons cependant, seule la contrainte ci-haut sur
le nombre total de particules doit ˆ
etre respect´
ee. Avec quelques manipulations math´
ematiques, on peut
r´
e´
ecrire l’´
equation (1.2) comme suit:
Z=
Y
r=1
nmax
r
X
nr=0
greβ(rµ)nr(1.3)
o`
unmax
rrepr´
esente le nombre maximal de particules par ´
etat quantique d’´
energie r.
1.2.3 Fonction de partition astrophysique
On d´
efinit souvent une quantit´
e appel´
ee la fonction de partition astrophysique, qu’on utilise g´
en´
eralement
dans le cadre des ´
etats d’´
energie de translation d’un gaz classique :
z=
X
r=2
greβ(r1)
Souvent, on peut faire l’approximation (r1)kT , menant `
a:
zg1
2
J.Gagn´
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1.2.4 Lien avec la m´
ecanique classique
Dans un probl`
eme classique o`
u on fait l’approximation du continu, on peut relier la fonction de partition
au hamiltonien classique Hvia l’int´
egrale de configuration:
Z=Z···ZeβH(q1,...,qN,p1,...,pN) N
Y
i=1
g(qi, pi)!d3q1. . . d3qNd3p1. . . d3pN
o`
u les qiet les pisont les coordonn´
ees canoniques du syst`
eme. La fonction g(qi, pi)repr´
esente la densit´
e
d’´
etats accessibles pour la particule idans l’invervalle entre les points (qi, pi)et (qi+ dqi, pi+ dpi)dans
l’espace de phase du syst`
eme. L’int´
egrale de configuration revient `
a faire une somme sur tous les ´
etats
du syst`
eme, mais cette fois de fac¸on continue, puisque dans notre approximation les ´
etats quantiques
accessibles au syst`
eme sont extrˆ
emement denses.
1.2.5 Lien avec la m´
ecanique quantique
Dans un probl`
eme de m´
ecanique quantique, on relie cette fois la fonction de partition du syst`
eme au
hamiltonien quantique ˆ
H, qui est cette fois un op´
erateur appartenant `
a l’espace d’Hilbert. Dans la
formulation matricielle d’Heisenberg, la fonction de partition sera reli´
ee `
a la trace du hamiltonien via:
Z= Tr(eβˆ
H)
Or, pour relier le hamiltonien `
a la fonction de partition dans la formulation ondulatoire de Schr¨
odinger,
on doit g´
en´
eraliser le concept de la trace `
a un op´
erateur dans l’espace d’Hilbert, ce qui donne lieu `
a
l’expression:
Z=Z
−∞ Z
−∞
Tr eβˆ
H|x, pihx, p|g(x, p)dxdp
h=Z
−∞ Z
−∞ hx, p|eβˆ
H|x, pig(x, p)dxdp
h
Ici, |x, pirepr´
esente une fonction propre du hamiltonien et hx, p|son conjugu´
e hermitien. On comprend
donc l’importance de la d´
etermination du hamiltonien d’un syst`
eme quantique ainsi que la r´
esolution de
l’´
equation de Schr¨
odinger nous permettant d’obtenir ses fonctions propres: Cela nous permet d’obtenir
sa fonction de partition et, `
a l’aide de celle-ci, toutes les propri´
et´
es thermodynamiques du syst`
eme.
1.3 Propri´
et´
es thermodynamiques
La fonction de partition d’un syst`
eme repr´
esente un outil tr`
es puissant, nous permettant de calculer
directement plusieurs de ses propri´
et´
es:
F=kT ln Z P =F
V N,T
S=F
T N,V
U=F+T S H =U+P V G =F+P V
µ=F
N V,T
CV=U
T N,V
CP=H
T N,P
α=1
kT
F
N V,T
γ=1
V
V
P N,T
δ=1
V
V
T N,P
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o`
uFest l’´
energie libre de Helmholtz, kla constante de Boltzmann, Tla temp´
erature du syst`
eme, P
la sa pression, Nle nombre de particules dont il est compos´
e, Sson entropie, Uson ´
energie interne,
Hson enthalpie, Gson enthalpie libre ou ´
energie libre de Gibbs, µson potentiel chimique, Cvsa
capacit´
e massique `
a volume constant, Cpsa capacit´
e massique `
a pression constante, αson param`
etre de
d´
eg´
en´
erescence, γsa compressibilit´
e isotherme et δson coefficient d’expansion thermique.
1.4 Gaz parfait non d´
eg´
en´
er´
e et non relativiste
On d´
efinit la longueur d’onde de de Broglie, ou longueur d’onde thermique, associ´
ee `
a une particule de
masse mfaisant partie d’un ensemble statistique `
a une temp´
erature T:
λ=h
2πmkT (1.4)
o`
uhest la constante de Planck. On peut voir cette quantit´
e comme la largeur caract´
eristique associ´
e
au profil de sa fonction d’onde quantique. Ainsi, l’approximation classique, ou l’approximation du gaz
non d´
eg´
en´
er´
e, revient `
a:
¯
dλ
o`
u¯
drepr´
esente la distance moyenne inter-particules. Attention: Ici, on utilise le terme gaz non d´
eg´
en´
er´
e
dans un nouveau sens, n’ayant rien `
a voir avec la d´
eg´
en´
erescence quantique de deux ´
etats poss´
edant la
mˆ
eme ´
energie. Un gaz respectant la condition ci-haut peut tr`
es bien voir plusieurs de ses ´
etats d´
eg´
en´
er´
es
sur la mˆ
eme valeur d’´
energie.
On d´
efinit l’approximation du continu comme:
Lλ
o`
uLrepr´
esente la plus petite dimension caract´
eristique de l’ensemble statistique. Lorsque cette approx-
imation est justifi´
ee, on peut alors traiter une somme sur tous les ´
etats du syst`
eme de fac¸on continue
avec l’aide d’une int´
egrale. Tout au long de cet ouvrage, on restera dans cette approximation.
On d´
efinit l’approximation du gaz parfait comme:
Eth Epot
o`
uEth est l’´
energie thermique des particules et Epot leur ´
energie potentielle d’interaction.
On d´
efinit aussi l’approximation du gaz non relativiste comme:
Erepos Eth +Epot,o`
u
Erepos =mc2
o`
ucest la vitesse de la lumi`
ere dans le vide.
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1.4.1 Gaz monoatomique `
a une seule composante
En g´
en´
eral, on peut d´
ecrire l’´
etat un atome faisant partie d’un gaz parfait classique et monoatomique
en cinq volets: Son degr´
e d’excitation ´
electronique, ses ´
etat de translation, rotation et vibration, puis
enfin le degr´
e d’excitation de son noyau. On peut alors associer `
a chacun de ces ph´
enom`
enes un hamil-
tonien le d´
ecrivant, puis relier celui-ci `
a des fonctions de partition respectives. Dans l’approximation
o`
u cest ph´
enom`
enes n’interagissent aucunement entre eux, les hamiltoniens sont additifs et on en tire
imm´
ediatement ζ, la fonction de partition totale pour une seule particule du syst`
eme:
ζ=ζeζtζrζvζn
o`
u les ζid´
ecrivent respectivement les ph´
enom`
enes ´
enum´
er´
es plus haut.
On peut ´
evaluer ζten approximant le cas pr´
esent avec le probl`
eme de m´
ecanique quantique d’une
particule dans un puits tridimensionnel de volume V, celui de notre syst`
eme. On trouvera:
ζt=V
λ3
Pour ce faire, on aura dˆ
u d´
eterminer la densit´
e d’´
etats par unit´
e de volume dans un intervalle d’impulsion
entre pet p+ dp:
g(p)dp=V
h34πp2dp, d’o`
u
g()d=8πV
2h3m3/2d(1.5)
o`
urepr´
esente l’´
energie de la particule. Cette quantit´
e ne d´
epend pas de sa position x,´
etant donn´
e qu’on
se trouve dans l’approximation du gaz parfait. Elle est reli´
ee `
a l’aire d’une coquille tri-dimensionelle
dans les trois directions possibles pour l’impulsion, dans l’espace de phase de la particule.
La fonction de partition ´
electronique ζepourra ˆ
etre ´
evalu´
ee avec le probl`
eme quantique d’un potentiel
central (comme l’atome d’hydrog`
ene dans l’´
etat le plus simple). Ici, on utilisera simplement la d´
efinition
de la fonction de partition astrophysique pour ´
ecrire:
ζe=zeβ1
Si on fait l’approximation que notre gaz ne fait pas intervenir des ph´
enom`
enes extrˆ
emement ´
energ´
etiques,
on peut consid´
erer le noyau atomique comme ´
etant dans son ´
etat fondamental, puis ´
ecrire simplement:
ζn= 2Sn+ 1
o`
uSnrepr´
esente le spin nucl´
eaire de la particule.
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