
338
PRISE EN CHARGE DES PERSONNES INFECTÉES PAR LES VIRUS DE L’HÉPATITE B OU DE L’HÉPATITE C
jO¶HQWRXUDJHWUDLWHPHQWVOHFDVpFKpDQWFRPSRUWHPHQWVG¶REVHUYDQFHEDUULqUHVpYHQ-
WXHOOHVjO¶REVHUYDQFHHIIHWVLQGpVLUDEOHVSHUoXV>@V\PSWRPDWRORJLHQRWDPPHQWID-
tigue [3], symptômes dépressifs [4], problèmes cognitifs. Elle doit s’accompagner d’une
évaluation des trajectoires de vie (incluant les événements de vie, les comportements
sexuels, les consommations de drogues et d’alcool) et des antécédents médicaux et théra-
peutiques (comorbidités, notamment co-infection par le VIH, infections multiples par le
virus de l’hépatite C [VHC], expositions antérieures aux traitements), qui conditionnent
en partie leurs perceptions et leur vécu de la maladie. Cette mesure peut reposer sur des
outils validés de type quantitatif, mais également sur des méthodes plus qualitatives. La
perception des patients, mesurée dans les études, peut concerner des concepts simples
FRPPHOHVV\PSW{PHVOLpVjOHXUPDODGLHRXGHVFRQFHSWVSOXVFRPSOH[HVFRPPHOD
TXDOLWpGHYLHOLpHjODVDQWp>@
Qualité de vie
/DTXDOLWpGHYLHDpWpGp¿QLHSDUO¶2UJDQLVDWLRQPRQGLDOHGHODVDQWp206HQ
comme « la perception qu’a un individu de sa place dans l’existence, dans le contexte de
la culture et du système de valeurs dans lesquels il vit, en relation avec ses objectifs, ses
attentes, ses normes et ses inquiétudes ». Il s’agit d’un large champ conceptuel, englo-
bant de manière complexe la santé physique de la personne, son état psychologique, son
niveau d’indépendance, ses relations sociales, ses croyances personnelles et sa relation
DYHFOHVVSpFL¿FLWpVGHVRQHQYLURQQHPHQW/DTXDOLWpGHYLHDSSRUWHXQHLQIRUPDWLRQ
TXHVHXOOHSDWLHQWHVWUpHOOHPHQWjPrPHGHFRQQDvWUHG¶RXQHPHVXUHLGpDOHSDUOHV
auto-questionnaires) et qui ne peut pas être correctement remplacée par les données bio-
logiques ou même par la perception des médecins. Les études internationales mettent
en évidence que la qualité de vie des personnes vivant avec une hépatite virale est plus
DOWpUpHSDUUDSSRUWjODSRSXODWLRQJpQpUDOH>@6DPHVXUHGRLWXWLOLVHUGHVLQGLFDWHXUV
multidimensionnels, permettant la prise en compte des retentissements de la maladie sur
OHVGLPHQVLRQVSK\VLTXHHWPHQWDOHGHODTXDOLWpGHYLH$XGHOjGHFHVGLPHQVLRQVSULQ-
cipales, les mesures de la qualité de vie doivent permettre d’évaluer les conséquences de
la maladie et de ses traitements sur les relations sociales des patients et sur leur place dans
la société (emploi, vie sociale et intime). Bien que plusieurs instruments de mesure de la
TXDOLWpGHYLHYDOLGpVVRLHQWXWLOLVpVDXFXQQ¶pYDOXHVSpFL¿TXHPHQWWRXWHVOHVGLPHQVLRQV
importantes pour les personnes vivant avec une hépatite C [7]. L’inadaptation entre ces
PHVXUHVDFWXHOOHVHWOHVGLPHQVLRQVGHODTXDOLWpGHYLHLGHQWL¿pHVFRPPHSHUWLQHQWHV
SDUOHVSDWLHQWVDWWHLQWVG¶KpSDWLWH&DSSDUDvWORUVGHVUHFKHUFKHVUpFHQWHVTXDQWLWDWLYHV
et qualitatives. Les aspects clés nécessitant une attention particulière dans le domaine de
la qualité de vie sont la gravité de la maladie, les complications psychiatriques, le fonc-
tionnement cognitif, la dysfonction sexuelle, la discrimination, l’impact du traitement, sa
gestion et l’observance, la toxicomanie et sa prise en charge, la co-infection VIH/VHC, la
résilience et l’instabilité émotionnelle. Le développement international d’un nouvel ins-
WUXPHQWVSpFL¿TXHSRXUO¶pYDOXDWLRQGHODTXDOLWpGHYLHUHODWLYHSRXUOHVSDWLHQWVDWWHLQWV
d’hépatite C est en cours et soutenu par l’Agence nationale de recherches sur le sida et les
hépatites virales (ANRS) [8].
L’utilisation conjointe d’échelles de qualité de vie génériques (MOS SF-12) [9] et
G¶pFKHOOHVVSpFL¿TXHV35242/+&9HQFRXUVGHYDOLGDWLRQSHXWrWUHHQYLVDJpHGH
IDoRQjIDFLOLWHUG¶pYHQWXHOOHVFRPSDUDLVRQVDYHFG¶DXWUHVSDWKRORJLHVRXDYHFODSRSXOD-
WLRQJpQpUDOHWRXWHQD\DQWjGLVSRVLWLRQXQHPHVXUHSOXV¿QHGHODTXDOLWpGHYLHWHQDQW
FRPSWHGHVVSpFL¿FLWpVSURSUHVDX[KpSDWLWHVHWQRWDPPHQWDXYpFXGHVWUDLWHPHQWV/HUH-
FRXUVjO¶pYDOXDWLRQGHODTXDOLWpGHYLHGRLWrWUHHQYLVDJpGDQVXQHRSWLTXHG¶RSWLPLVDWLRQ