Participe passé absolu corrigé

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Des réactions provoquées par ce que j’ai écrit au sujet du participe passé absolu m’ont amenée à faire quelques recherches et à préciser certaines choses (bien que je ne sois pas grammairienne et puisse me tromper). Pour la grammaire italienne, un participio assoluto a un sujet différent de la principale. LUCA SERIANNI, ITALIANO, 1997 : XI 415 : « Caratteristici i participi passati assoluti, ossia con un soggetto diverso da quello della reggente (nel caso di un verbo transitivo, si intenda il participio nel valore passivo) » (suit un exemple tiré des Promessi sposi). Voir aussi 416-­‐417. XIV 208 « IV. Participio passato. Può presentare lo stesso soggetto della reggente (« preceduti dalla Vittorina, ci dirigemmo verso la stalla » Bassani, cit. in MORETTI-­‐ORVIETO 1979 : II 138), oppure soggetto diverso (participio assoluto : « adesso, taciutasi la voce, tutto rientrava nell’ordine, nel disordine consueto » Tomasi di Lampedusa, Il Gattopardo, 17). » MAURIZIO DARDANO E PIETRO TRIFONE, LA NUOVA GRAMMATICA DELLA LINGUA ITALIANA, 1997 : 12.12 Proposizioni temporali. Posteriorità « È molto frequente la temporale implicita con il participio passato, anche preceduto da una volta : (una volta) superato questo problema, tutto si aggiusterà. In questo esempio il participio passato ha un suo soggetto (questo problema), diverso dal soggetto della principale (tutto), rispetto alla quale è sintatticamente autonomo ; si chiama perciò participio assoluto (dal latino ABSOLUTUS ‘sciolto’). Ovviamente non si tratta di participio assoluto quando il soggetto è lo stesso : vinti dalla stanchezza, si misero a dormire. Pour la grammaire française, un participe passé employé en construction absolue qui sert à former une proposition participe absolue, ou strictement une proposition participiale, n’a pas non plus le même sujet que la principale. MAURICE GREVISSE, LE BON USAGE, 1961 : 803 : « Le participe (présent ou passé) peut s’employer en construction absolue avec un sujet propre : il sert alors à former une proposition participe absolue, qui équivaut à une proposition circonstancielle et qui reste grammaticalement indépendante de la proposition principale : Dieu AIDANT, nous vaincrons. Le cas ECHEANT, que faut-­‐il faire ? […] Le père mort, les fils retournent le champ (la Fontaine, Fables, V, 9). – La pierre ôtée, on vit le dedans de la tombe (Hugo, Légende des siècles, t. I, p. 76). Remarques. – […] 3. Le sujet de la proposition principale ne peut être le même que celui du participe absolu. » TRESOR DE LA LANGUE FRANÇAISE INFORMATISE (TLFI). Entrée : absolu, ue. « GRAMM. FR. Peu usité, p. anal. avec la gramm. lat. Désigne le groupe part. en constr. abs. (cf. inf. construction absolue) : 54. A l'égard du françois, nous n'avons point d'ablatif absolu, puisque nous n'avons point de cas : mais nous avons des façons de parler absolues, c'est-­‐à-­‐dire, des phrases où les mots, sans avoir aucun rapport grammatical avec les autres mots de la proposition dans laquelle ils se trouvent, y forment un sens détaché qui est un [sic] incise équivalent à une proposition incidente ou liée à une autre, et ces mots énoncent quelque circonstance ou de temps ou de manière, etc. la valeur des termes et leur position nous font entendre ce sens détaché. C.-­‐C. DU MARSAIS, Gramm. 1789, s.v. ablatif. 55. L'« ablativus absolutus », c'est-­‐à-­‐dire la « construction absolue », du type : Réflexions faites, je ne le ferai pas où le mot faites est le prédicat de réflexions, avec verbe copule implicite (...). [Dans cette phrase] la construction absolue est un complément adverbial circonstanciel, mais « sujet de phrase ». DE BOER 1954, §§ 36-­‐37. Construction absolue. Se dit d'un participe* (ou de l'ensemble d'un groupe part.) ayant un suj. propre n'entrant dans aucun des syntagmes de la phrase dont il fait partie : eux repus, tout s'endort. Participe* absolu. Forme part. du verbe entrant dans le syntagme en constr. abs. : 56. Le participe absolu est le verbe d'une proposition distincte, dite proposition participe, et a un sujet qui lui est propre (...) : sa leçon récitée, l'élève s'assit. G. CAYROU, P. LAURENT, M.-­‐J. LODS, Le Français d'aujourd'hui, grammaire du bon usage, Paris, Colin, 1949, p. 447. 57. Le sujet de la proposition principale ne peut être le même que celui du participe absolu. On ne dirait pas : la ville prise, elle fut incendiée par les soldats; on dirait, avec une proposition participe ordinaire : Une fois prise, la ville fut incendiée par les soldats. GREV. 1964, § 803. […] Proposition participe absolue : cf. sup. ablatif absolu, construction absolue : 60. Le participe (présent ou passé) peut s'employer en construction absolue avec un sujet propre : il sert alors à former une proposition participe absolue, qui équivaut à une proposition circonstancielle et qui reste grammaticalement indépendante de la proposition principale... grev. 1964, § 803. » Entrée : participial, e. « […] GRAMM. FR. Proposition participiale et p.ell., empl. subst. fém. une participiale. Proposition syntaxiquement indépendante à valeur circonstancielle dont le verbe au participe présent ou passé possède un sujet propre. (Dict. XIXe et XXes.). Synon. proposition participe*. » J’ajouterai à cette dernière définition du TILF que JEAN NICOLAS, dans son COURS DE PHILOLOGIE ITALIENNE, 19894, intitulait son §182 consacré au participe passé absolu (sans que cette expression n’apparaisse) « la proposition participiale ». Dans les deux langues, l’expression « participe passé absolu » implique donc que le sujet du participe et celui du verbe de la principale soient distincts. Pour moi, c’est ce que nous devons enseigner. Le problème est que, malheureusement, les grammaires et les mémos publiés en français, susceptibles de constituer un matériel de travail pour les élèves, étudiants et (futurs) enseignants du secondaire, et base sur laquelle se fonde le jury du CAPES d’italien, confondent simples participes passés et participes passés absolus. Sans remonter jusqu’à la grammaire d’André Pézard, qui n’était pas déjà très claire en la matière (§432-­‐433), les exemples suivants sont significatifs (j’ai souligné les exemples et expressions posant problème selon moi) : P. BERTHIER, GRAMMAIRE DE L'ITALIEN (OPHRYS), P. 95: Les participes passés absolus "(...) on rencontre le participe passé employé sous une forme absolue, reconnaissable car généralement placé en tête de la proposition" Arrivato in stazione, si precipitò al telefono. Comprati i giornali, salì sul treno. Fatti gli acquisti, dovette passare alla cassa. Vestitosi in fretta, uscì di corsa. ODETTE ET GEORGES ULYSSE, PRECIS DE GRAMMAIRE ITALIENNE : Les trois exemples illustrant §124 « Participe passé absolu » sont : « Finita la guerra, tornarono a casa. Terminato il lavoro, poterono mangiare. Passata la paura, reagì intelligentemente. » Mais au §61 « Place des pronoms personnels faibles par rapport aux verbes » : « 2. Enclise du pronom personnel […] Au participe passé absolu […]: Vestitosi in fretta, chiamò un taxi e uscì di corsa. » MEMO ITALIEN TERMINALE (HATIER), p. 51: « L'impératif […], le gérondif, l'infinitif et le participe passé absolu (mais pas les autres participes passés) ont en commun l’enclise. […] Salutatomi, se ne andò. » Certains manuels universitaires présentent les mêmes problèmes. Il va apparemment falloir dire aux étudiants que la pratique pédagogique ne suit pas les préceptes des grammairiens. A. ROBIN 
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