Revue SOAO n° 02- 2008, pp. 20-24 Revue SOAO - n° 02 - 2008, pp. 20-24 © EdUCI 2008 Les keratites stromales amibiennes : Epidemiologie actuelle et facteurs pronostiques de 8 patients. The stromales amoebic keratitis: Epidemiology and prognostic factors of 8 patients. F. Coulibaly, AK. Senan, K. Gbe, A. Ouattara, A. Fanny Service ophtalmologie du chu de Treichville Correspondance : F. Coulibaly. Service ophtalmologie, chu de Treichville 11 bp. 766 Abidjan 11 / email. [email protected] Resume Introduction : La précocité de la prise en charge des kératites amibiennes conditionne le pronostic visuel final. Le but de ce travail a été d’étudier les kératites stromales amibiennes prises en charge en urgence ophtalmologique, afin de préciser l’incidence et les facteurs conduisant encore à cette complication grave. Patients et Méthodes : Tous les cas de kératite stromale amibienne confirmés par un examen parasitologique et pris en charge dans le service des urgences entre Janvier et Décembre 2002 ont été recensés. Durant cette période, 8 patients ont été diagnostiqués. Leurs caractéristiques générales, biomicroscopiques, thérapeutiques et évolutives ont été relevées Résultats : Tous les patients consultaient pour un second ou troisième avis.Un seul n’était pas porteur de lentilles de contact souples. Six patients présentaient Summary Introduction : the precocity of the management of amoebic keratitis conditions the final visual prognosis. The aim of this work was to study amoebic stromal keratitis management in ophthalmology emergency in order to specify the incidence and factors still leading to this serious complication. Patients and methods : all the cases of amoebic stromal keratitis confirmed by a parasitological examination and managed in the emergency department between January and December 2002 were recorded. During this period 8 patients were diagnosed. Their general, biomicroscopic, therapeutic and evolutional features were recorded. Results : all the patients consulted for a second or third opinion. Only one patient was not carrier of soft contact lenses. 6 patients presented an associated un abcès bactérien associé. L’infiltrat annulaire amibien typique n’a été observé qu’une seule fois. Trois patients ont reçu un traitement anti-amibien efficace dans les 15 jours suivant les premiers symptômes et 5 seulement un mois après.Une kératoplastie à chaud a été nécessaire chez l’un des patients.L’acuité visuelle (AV) finale était inférieure à 5/10 dans tous les cas. Les patients traités dans les 15 premiers jours avaient la meilleure AV finale. Conclusion : Le pronostic final est fonction de la précocité du traitement anti-amibien. La gravité de cette affection justifie un traitement probabiliste antiamibien efficace en cas de doute diagnostic. mots - cles : keratite stromale amibes - epidemiologie pronostic visuel, bacterial abscess. The typical amoebic annular infiltrate was observed only once. 3 patients received an effective anti amoebic treatment in the 15 days following the first symptoms and only 5 one month after. Thermokeratoplasty was required in one of the patients. The final visual acuity was inferior to 5/10 in all the cases. Patients treated in the first fifteen days presented the best final visual acuity. Conclusion : The final visual prognosis depends on the precocity of the anti-amoebic treatment. The gravity of this disease justifies a presumptive effective antiamoebic treatment in case of diagnostic doubt. key words : stromal keratitis – amoeba – epidemiology- visual prognosis. F. Coulibaly et al. 20 - Revue SOAO - n° 02 - 2008, pp. 20-24 Introduction Les kératites amibiennes résultent de l’infestation cornéenne par des protozoaires libres du genre Acanthamoeba. Elles constituent une importante cause de kératite pouvant entraîner une grave perte visuelle dans plus de 15% des cas1,2. Les lésions stromales cornéennes surviennent à un stade évolué de l’infestation mais peuvent évoluer en elles-mêmes rapidement.Leur évolution ultime se fait vers la perforation cornéenne, l’infestation panophtalmique et peut initier une amibiase neuro-encéphalique1. En dehors des infiltrats radiaires pathognomoniques de la présence de l’Acanthamoeba,divers aspects cliniques peuvent s’observer : Infiltrat central disciforme,œdème stromal,abcès cornéen,ulcère isolé,infiltration stromale non spécifique et trompeuse.Le diagnostic clinique est délicat car la confusion peut se faire avec les autres atteintes infectieuses du stroma cornéen comme la kératite virale disciforme,mycosique ou bactérienne3,4,5 ce qui retarde le diagnostic,augmente la sévérité de l’infestation amibienne et assombrit le pronostic final6,7. Il existe un lien entre le délai du diagnostic et la réussite du traitement antiamibien8,9. Nous présentons dans cette étude, huit (08) cas consécutifs de kératite amibienne avec atteinte stromale profonde, pris en charge dans le service d’ophtalmologie de l’Hôtel Dieu de Paris afin de préciser l’incidence de cette complication infectieuse et les facteurs y conduisant. I. Patients et méthodes Nous avons analysé rétrospectivement les dossiers de 8 patients (8 yeux).Tous les patients présentaient une kératite stromale amibienne confirmée par un examen ophtalmologique et parasitologique. Aucun cas de kératite bilatérale n’a été relevé. Nous avons recueilli pour chaque patient les données épidémiologiques, l’œil atteint, les facteurs de risque retrouvés, le délai entre le début des symptômes et la suspicion du diagnostic, les lésions cornéennes et les lésions associées, les examens de laboratoire effectués, les traitements reçus, les acuité visuelles (AV) initiale et finale. Le diagnostic parasitologique pour être positif devait objectiver la présence d’amibes en quantité importante sur les prélèvements réalisés : Lentilles de contact, boîtiers de lentilles, grattages profonds cornéens, biopsies cornéennes. La recherche d’infection bactérienne avait été systématiquement réalisée sur les prélèvements à l’examen direct et à la culture sur gélose au sang et gélose chocolat. L’association à une infection bactérienne a été retrouvée dans 3 cas. Les bactéries isolées étaient Corynebactérium accolens, Pseudomonas aéroginosa et Escherichia coli. Notre échantillon était composé de 6 femmes et 2 hommes. II. Resultats patients étaient porteurs de lentilles de contact souples hydrophiles. Un mauvais entretien des lentilles était retrouvé chez 5 d’entre eux. Trois de ces patiens se baignaient en piscine ou en mer avec leur lentilles jetables, deux les gardaient au-delà de la période recommandée. Un patient n’était pas porteur de lentille et ne présentait pas de traumatisme cornéen. Le délai entre les premiers symptômes et le diagnostic était en moyenne de 64 jours, allant de 8 jours à 8 mois. Parmi les 72246 patients qui ont consultés aux urgences ophtalmologiques pendant la période d’étude, 23 ont été traités pour kératite d’origine amibienne et les prélèvements parasitologiques de seulement 8 kératites stromales ont été positifs. L’incidence de la kéératite stromale amibienne prouvée pourrait donc être évaluée à 1 cas pour 100.000 consultants. L’âge des patients était de 26 à 77 avec une moyenne de 44,77 ans. Concernant les facteurs de risque, sept Les kératites stromales amibiennes : Epidémiologie actuelle et facteurs pronostiques ... 21 Revue SOAO - n° 02 - 2008, pp. 20-24 Dans trois cas, le diagnostic a été suspecté dans le premier mois et après huit mois de traitement itératif d’une kératite mycosique. Pour aucun patient l’origine amibienne de la kératite stromale n’a été suspectée d’emblée. Une kératite d’origine virale, bactérienne ou mycosique était évoquée en première intention sans autre investigation. Une prise en charge d’une kératite herpétique a été initialement instaurée chez tous les patients sur une période allant de 8 à 60 jours (moyenne 25 jours). Au point de vue de la symptomatologie, tous les patients présentaient une photophobie, un larmoiement et une douleur oculaire d’intensité variable toujours associés à une baisse de l’acuité visuelle. Au plan clinique, tous les patients présentaient un important infiltrat stromal. Six avaient un abcès microbien associé. Un seul patient avait une infiltration annulaire évocatrice de kératite amibienne. Il existait une forte réaction inflammatoire de chambre antérieure chez 6 patients avec la présence d’un hypopion chez deux d’entre eux. Le diagnostic a été confirmé dans tous les cas par l’isolement d’Acanthamoeba spécies à l’examen parasitologique des prélèvements. Les lentilles étaient infestées dans 3 cas sur 4 analysées². La biopsie cornéenne a été réalisée dans 7 cas, isolant l’amibe directement au niveau cornéen dans 6 cas. Un traitement local antiamibien a été introduit immédiatement dès la suspicion du diagnostic. Une association de 2 collyres antiamibiens était alors prescrite. Les collyres étaient administrés à des doses horaires jour et nuit en traitement initial intensif pendant 2 à 3 jours. La fréquence d’administration était ensuite réduite en fonction de la réponse clinique afin de limiter la toxicité intrinsèque des collyres. Les principaux antiamibiens utilisés étaient la Propamidine, la Polyhexaméthylbiguanide (PHMB), l’hexamidine et la néomycine. Une antibiothérapie locale adaptée à l’antibiogramme était associée en cas de co-infection, de même qu’un traitement antalgique oral et une cycloplégie. Chaque patient a reçu un traitement local antiamibien sur une période moyenne de 7 mois (minimum 4 mois, maximum 14 mois). 4 patients ont reçu une bithérapie et 4 autres une trithérapie. Il n’a pas été associé de traitement antiamibien par voie générale. Une kératoplastie transfixiante à chaud a été réalisée en raison du risque imminent de perforation cornéenne chez un patient qui présentait un abcès cornéen central avec un important amincissement stromal et un descemétocèle. Chez 4 patients, la survenue d’un ulcère cornéen trophique non surinfecté a nécessité une tarsorraphie pour permettre la cicatrisation. Dans 2 cas, l’évolution a été marquée par la survenue d’une néovascularisation périhérique avec fond de conjonctivalisation sur 360° et bouchon nécrotique central de la cornée. Tous les patients ont été hospitalisés pour une durée moyenne de 7 jours (6 à 12 jours). Après un suivi compris entre 4 et 14 mois sous traitement, l’acuité visuelle s’est améliorée dans 5 cas. L’acuité visuelle finale était inférieure ou égale à 5/10. Les patients traités précocémént (dans les 15 premiers jours) avaient les meilleurs acuités visuelles finales. L’acuité visuelle de l’œil greffé était à 12 mois de 2/10. Discussion La kératite amibienne constitue une rare cause d’infection cornéenne avec 1 cas pour 30000 porteurs de lentilles de contact10. Ce chiffre est en expansion compte tenu du nombre croissant de porteurs de lentilles cornéennes souples hydrophiles1,11. Dans notre étude nous avons recensé 8 partients présentant une kératite stromale amibienne, soit 2 à 3 cas par an. Le nombre restreint de nos patients sous estime probablement l’incidence de l’affection.De plus, certaines techniques diagnostiques d’amplification génomique en PCR (polymérase chain réaction) ou la microscopie confocale in vivo qui nous auraient permis de confirmer un plus grand nombre de kératites amibiennnes n’ont pas été réalisées. Le port de lentilles souples hydrophiles était le principal facteur de risque pour nos patients (7 patients sur 8). F. Coulibaly et al. 22 Revue SOAO - n° 02 - 2008, pp. 20-24 Les lentilles cornéennes sont encore responsables de la majorité des kératites amibiennes malgré la connaissance maintenant bien établie de ce facteur de risque majeur et de ses moyens de prévention12,13,14. La qualité de l’information que le praticien contactologue délivre au patient reste un point clef. Le contrôle régulier des patients porteurs de lentilles de contact souples ainsi que la vérifiation de l’hygiène pratiquée restent indispensables. L’adaptation en lentilles de contact souples hydrophiles jetables quotidiennement pourrait théoriquement limiter les infestations amibiennes. L’atteinte stromale dans ces 8 cas témoigne de la sévérité d’évolution de l’infestation amibienne lorsqu’elle est improprement traitée et méconnue à son début. La kératonévrite radiaire signe spécifique de la présence d’Acanthamoeba souvent décrite5,15,16 n’a été observée que chez un seul patient dont le délai diagnostique était important au cours de la période étudiée. Son absence ne doit aucunement remettre en cause l’étiologie amibienne. La mauvaise spécificité des signes cliniques aux différents stades d’évolution rend le diagnostic clinique difficile. Les causes fréquentes d’erreurs diagnostiques restent la kératite herpétique dans les formes débutantes et la kératite mycosique dans les formes évoluées car elles prennent elles aussi de multiples aspects sémiologiques trompeurs17,18. Un infiltrat stromal est habituellement observé dans les formes évoluées4,11,12,19. Sa présence permet d’envisager le diagnostic et d’entreprendre les investigations utiles à la recherche d’amibes. L’examen parasitologique des lentilles de contact associé à celui des prélèvements cornéens permettent un diagnostic précoce. Les amibes peuvent être retrouvées chez 7 à 8% des porteurs de lentilles de contact non infectés19,20. La biopsie cornéenne bien réalisée permet de détecter les amibes dans la majorité des cas, dans la mesure ou elle ôte une zone de cornée vouée dans le meilleur des cas à une cicatrisation opaque néovascularisée, ou le plus souvent déjà nécrotique. Cette biopsie fournit un diagnostic de certitude conduisant à un traitement lourd et elle reste encore utile, malgré l’avènement d’examens moins invasifs tels que l’amplification génomique en PCR21,22,23 ou la microscopie confocale10,11 qui sont cependant inconstamment indisponibles et coûteuses. Un traitement local d’au moins 2 antiamibiens a été institué dès la suspicion du diagnostic chez tous les patients. L’efficacité d’une association d’antiamibiens locaux a été démontrée dans plusieurs études14,24,25. La PHMB et la propamidine sont les molécules les plus utilisées. Elles peuvent être associées soit à l’Hexamidine, soit à la Chlorhexidine, soit à la Néomycine14,26,27. La kératoplastie a été réalisée chez un patient. Elle est souvent nécessaire dans les formes stromales évoluées à un stade préperforatif pour restaurer une acuité visuelle acceptable. Cependant, la greffe doit être réalisée sur un œil non inflammatoire afin de réduire le risque de réinfestation parasitaire du greffon et du rejet précoce1,3. L’analyse microbiologique et anatomopathologique de la cornée prélevée doit être systématique car elle met en évidence les kystes amibiens. Il est donc nécessaire de poursuivre pendant plusieurs mois le traitement antiamibien local pour éviter des récidives et le rejet précoce. Une bonne récupération visuelle est directement liée à la précocité du diagnostic et à l’efficacité du traitement. Malgré un traitement antiamibien approprié, l’acuité visuelle est restée très altérée dans les cas diagnostiqués après un mois du début des symptômes. Le retard diagnostic est responsable de la majoration de la charge amibienne tissulaire, de coinfection microbienne, de résistance amibienne aux traitements et de perforation avec ses complications propres ou associées à la kératoplastie à chaud qui la traite2,12. Conclusion Les formes stromales sévères des kératites amibiennnes sont rares. L’errance diagnostique reste actuellement la cause principale incriminée dans la survenue de ces graves complications cornéennes et ce diagnostic doit être évoqué en l’absence de signe Les kératites stromales amibiennes : Epidémiologie actuelle et facteurs pronostiques ... 23 Revue SOAO - n° 02 - 2008, pp. 20-24 orientant devant un abcès cornéen résistant aux traitements antibiotiques classiques, au même titre qu’une kératomycose. Le pronostic visuel final est fonction de la précocité d’un traitement amibien efficace. La gravité de cette affection justifie un traitement probabiliste anti-amibien efficace en cas de doute diagnostic. 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