Le programme du FMI avec le Ghana

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Le programme du FMI avec le Ghana
Résumé
En septembre 2014, le Ghana a officiellement sollicité l’appui du FMI. Des négociations ont eu lieu entre le
Gouvernement du Ghana et les services du FMI alternativement à Accra et à Washington. Elles ont
formellement débouché le 3 avril dernier sur l’octroi d’une facilité élargie de crédit de 918 M$ sur 3 ans. Ce
qui s’accompagne par le passage du Ghana dans la catégorie des pays à risque élevé (ratio dette publique/PIB
à 68%) fixe un objectif de réduction du déficit budgétaire à 3.5% du PIB d’ici 2018.
I/ Une facilité élargie de crédit de 918 M$ sur 3 ans
Le programme vise à réduire les déficits jumeaux, tout en préparant les conditions d’un rebond de croissance
prévu en 2017 :
- Restaurer la responsabilité fiscale : l’ajustement fiscal mené par le gouvernement du Ghana (GoG) ces 3
dernières années a été plus difficile que prévu (déficit budgétaire de -12.5% du PIB en 2012, -10.5% en 2013,
de 9,5% en 2014). Le pays est désormais dans la catégorie de pays à risque élevé (ratio d’endettement de
68% du PIB fin 2014). Sur la période du programme 2015/2018, ce déficit devrait être ramené de 9,5 à 3,5%
du PIB. Pour 2015, le GoG a tiré les conséquences de la chute des cours du pétrole qui devrait peser de 2%
de PIB pour son déficit budgétaire en revoyant sa prévision de déficit à la hausse (7.5% au lieu de 6.5%). Un
rebond de croissance de +9.2% est prévu par le FMI en sortie du programme (2017), coïncidant avec l’entrée
en production des champs pétroliers et gaziers de TEN et Sankofa.
- Desserrer la contrainte extérieure : le FMI prévoit un déficit du compte courant ramené à 5% en 2017,
contre 9% fin 2014 et 12% en 2012/2013. Pour l’année écoulée, cette amélioration s’explique par une
contraction des importations d’hydrocarbures, en particulier, suite au début de la fourniture de gaz du champ
de Jubilée pour les centrales thermiques mais également par une contraction de la demande intérieure suite
à la chute du Ceidi (-31% en 2014/au $).
II/ Ce programme met en place les conditions d’une « bonne
gouvernance économique »
Les mesures proposées répondent au besoin d’amélioration de la gouvernance économique du Ghana
(procédures budgétaires, gestion de la dette, volatilité de la monnaie, coût du crédit au secteur privé).
Cette FEC s’inscrit dans le cadre du programme de développement et de croissance partagée du
gouvernement ghanéen (GSDA II), le document du GoG qui sert de cadre référence aux bailleurs du Ghana.
Ce programme vise à favoriser l’ajustement fiscal, la soutenabilité de la dette (65% du PIB fin 2014, mais qui
devrait décroître en fin de programme (objectif de 57% en 2019) et à permettre d’initier une politique monétaire
plus stable. Le secteur de l’énergie électrique, pourtant en crise et qui coûte annuellement plusieurs points de
croissance et de déficit budgétaire, en est exclu.
Avril 2015 © DG Trésor
AMBASSADE DE FRANCE AU GHANA
SERVICE ECONOMIQUE D’ACCRA
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Les décaissements, bi annuels durant les 3 ans du programme, seront conditionnés au respect d’indicateurs
objectifs précis convenus entre le Ghana et le FMI. Les autres bailleurs (BM, UE et les gros bailleurs bilatéraux
US-AID et DFID), qui ont suspendu leur aide budgétaire dans l’attente d’un programme, seront un support
complémentaire essentiel (900 M$ attendus sur 2015/2017) car le programme ne sera pas suffisant par rapport
aux besoins de financements du Ghana.
Le budget 2015, engagé avant l’adoption de ce programme, prévoit plusieurs nouvelles recettes fiscales :
création d’une taxe sur les produits pétroliers de 17.5%, création d’une TVA sur les services financiers, et
renforcement de l’impôt sur les sociétés.
III/ Ce programme repose sur 3 priorités
1 -Un effort sur la dépense publique par une réduction de la masse salariale du secteur public.
Différentes mesures « structurelles » destinées à rendre l’instrument budgétaire plus prévisible et plus crédible
dans sa phase d’exécution sont prévues. La gestion des arriérés de paiement devra faire l’objet d’une
application transparente et être apurée sous 3 ans.
2 -Une amélioration du recouvrement de l’impôt.
3 -Une politique monétaire et de change plus neutre : une modification de la loi portant statut de la Banque
centrale est prévue afin de lui conférer plus d’indépendance, une meilleure gouvernance et une supervision
renforcée des établissements bancaires de la place. Est également prévu la suppression progressive, d’ici
2016, des possibilités de refinancement du déficit budgétaire+. Des mesures visant à limiter l’émission de
bons par la BoG devraient progressivement relâcher le coût du crédit au secteur privé.
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