Tamale - 2013

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PERRIN Sophie
P3
Faculté de médecine de Besançon
Rapport de stage
Ghana, du 8 juillet 2013 au 4 août 2013
Tamale Teaching Hospital
Introduction
Etant actuellement en P3 à la faculté de médecine de Besançon j’ai eu
l’opportunité de faire un stage en tant qu’externe au Ghana, à Tamale, dans le nord du pays, à
l’hôpital universitaire.
Les raisons de faire mon stage là-bas furent variées : j’ai pu ainsi travailler dans un autre
contexte, on est sur le continent africain, la culture est différente, le dépaysement total, les
méthodes d’apprentissage sont variées, le système de santé ghanéen est différent de la France,
et cela m’a permis de découvrir le pays avec la richesse de leurs paysages et leur accueil si
chaleureux.
Organisation du stage
J’ai effectué la plus grande partie de mon stage dans le service de médecine interne,
mais j’ai aussi eu l’opportunité d’aller passer plusieurs jours dans d’autres services, ce qui
m’a permis d’avoir une vision plus globale du fonctionnement de cet hôpital.
Mon stage se déroulait du lundi au vendredi, et j’ai pu profiter de mes week-ends pour
découvrir la culture du pays avec les autres étudiants étrangers, et les étudiants ghanéens qui
nous accueillaient.
Lors de mon stage, j’ai été le plus souvent avec les étudiants ghanéens de dernières
années, en stage dans ce service en même temps que moi, mais j’ai aussi eu l’occasion
pendant une semaine de participer, avec des volontaires venus du monde entier, à une
opération humanitaire « operation smile », qui s’est déroulée à l’hôpital de Tamale.
Apprentissage lors du stage

Service de médecine interne
Le service est séparé en deux : hommes et femmes. J’ai fais mon stage du côté des femmes.
Ce service se trouve dans les anciens bâtiments et est donc assez vétuste, il y a 4 chambres de
chaque côté, comptant 7 à 8 patients.
La journée débute par une présentation des nouveaux cas. On retrouve de très
nombreux cas de paludisme. En effet, le nord est la région la plus pauvre du Ghana et les gens
n’ont pas les moyens de se protéger contre cette maladie. De plus, le système de soin étant
très couteux, les gens attentent le dernier moment avant de se présenter à l’hôpital, ce qui
occasionne de nombreux décès. On retrouve aussi quelques cas d’AVC, de maladies autoimmunes, … mais de façon beaucoup moins fréquentes.
Ensuite, la journée continue avec des présentations orales faites par des étudiants, ou
des travaux dirigés menés par des médecins.
J’ai aussi pu assister à la visite du service, avec les médecins et les étudiants. Sur le
principe, c’est similaire à ce que j’au pu connaitre en France : l’étudiant en charge du malade
s’occupe de présenter le cas aux autres, le médecin pose quelques questions pour approfondir
la réflexion et si besoin pratique un examen physique. Dans la pratique par contre, j’ai été très
surprise du déroulement et de la place donné au patient lors de cette visite. Tout d’abord, tous
les étudiants participent à cette visite, nous étions donc 25 autour du lit du malade ! Mais en
plus, personne ne s’adresse au patient pour lui expliquer ce qui se passe, la plupart du temps
personne ne lui adresse la parole, pas même pour le prévenir du début de l’examen physique,
de la suite des soins, … Ceci s’explique en partie par la difficulté de la langue. En effet, bien
que l’anglais soit la langue officielle du Ghana, il existe 46 dialectes parlés à travers ce pays,
et nombreux sont les gens qui, n’ayant pas eu accès à l’école, ne parle pas anglais.
En consultation, j’ai retrouvé cette même ambiance, avec un seul bureau partagé par
deux médecins, les patients étant dos à dos et entourés de 15 étudiants. La encore, la notion de
secret médical est bien différentes qu’en France, d’autant plus que le secrétariat se trouvait
dans la même pièce, occasionnant des allers et venues incessantes. Lors des consultations, les
pathologies étaient plus variées : dyspnées, douleurs thoraciques, problème d’érections,
claudication intermittente, douleurs abdominales aigues, …

« Operation smile »
Cette opération regroupent des volontaires du monde entier, ayant des compétences
médicales (pédiatres, chirurgiens, anesthésistes, infirmiers, …) mais aussi logistiques
(informaticiens, secrétaires, …), qui sont envoyés dans des pays en voie de développement
pour opérer les personnes présentant des becs-de-lièvre, des fentes palatines, ou autres
malformations, dans la mesure du possible.
Après avoir fait de la publicité dans tous le Ghana, les futurs patients ont été invités à
se rendre à l’hôpital de Tamale. C’est là que je les ai rencontré et ai pu prendre part à leur
prise en charge.
A leur arrivé, chaque patient remplit un dossier avec ses données civiles (nom,
prénom, âge, …) puis on prend des photos du patients. L’étape suivante est la prise des
constantes (poids, pouls, tension, température, …), avant de passer en consultation auprès
d’un anesthésiste puis d’un chirurgien. Environ 120 patients ont ainsi été reçus et 55 ont pu
recevoir l’opération.
Les volontaires m’ont très bien accueillie et j’ai tout de suite été intégré à l’équipe. J’ai
ainsi pu participer à l’accueil des patients (prise des constantes), assister à plusieurs
opérations (bec-de-lièvre et fente palatines) et assurer la prise en charge des patients avant
l’entrée puis à la sortie du bloc.
Durant cette opération, nous avons du faire face à plusieurs difficultés, comme la
barrière de la langue ou encore les pannes d’électricité à répétions (sauf aux blocs où ils
avaient bien sûr prévus des groupes électrogènes). Heureusement, nous avons reçu le soutien
du personnel hospitalier ghanéen qui s’est occupé de faire les traductions.
Conclusion
Je conseille à tout le monde de faire un stage à l’étranger, en particulier au Ghana. C’est
une expérience unique professionnellement ainsi que personnellement. Mon stage s’est très
bien passé, j’ai beaucoup appris au sein de cet hôpital.
L’accueil des Ghanéens est très chaleureux, j’ai passé d’excellents moments. La culture est
tellement différente de la France.
Je tiens à remercier l’association ACUEIL qui m’a permit de faire ce stage, les étudiants
ghanéens qui m’ont très bien accueillis et m’ont fais découvrir leur culture, les médecins et
autres membres du personnels hospitalier pour leur pédagogie et leur accueil et les patients
qui ont acceptés ma présence.
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