Jean-Bapste Lallemand (1710-1803). «La Prise de la Baslle, le 14 juillet 1789». Huile sur toile. Paris, musée Carnavalet. © Musée Carnavalet / Roger-Viollet
DOSSIER PÉDAGOGIQUE
LA RÉVOLUTION FRANÇAISE À PARIS
MUSÉE CARNAVALET - HISTOIRE DE PARIS
Le musée Carnavalet, musée d’histoire de la ville de Paris, abrite le fonds le plus riche au monde sur l’histoire de
la Révoluon française. Il a une mission de mise en valeur et de transmission de ce patrimoine parculièrement
importante auprès des scolaires.
Ce dossier doit servir aux enseignants à préparer leurs visites au musée avec les élèves en approfondissant la
présentaon des œuvres. Il s’adresse également à toute personne souhaitant préparer sa visite au musée ou
approfondir ses connaissances d’une manière générale, par le biais des œuvres présentées.
SOMMAIRE
Salle 100 : Introducon 2
Salle 101 : Les états généraux 3
Les trois ordres 3
Louverture des états généraux 4
Le serment du jeu de paume 5
Salle 102 : La prise de la Baslle 8
La prise de la Baslle 8
Modèle de la Baslle dans une pierre de la démolion 9
La Déclaraon des droits de l’homme et du citoyen 10
Les journées d’octobre 11
Salle 103 : La fête de la Fédéraon 13
Salle 104 : De la monarchie constuonnelle à la proclamaon de la République 15
Les sans-culoes 16
La fuite de la famille royale 17
Salle 105 : La chute de la monarchie et le desn de la famille royale
et Salle 106 : la chambre du Temple 18
Les adieux de Louis XVI à sa famille 18
Usages poliques du souvenir 18
La tour du temple 19
Salle 107 : Montres et horloges décimales 20
Salle 108 : La Convenon 22
Grandes gures de la Révoluon 23
Les martyrs de la Révoluon 23
Tables de la Constuon et DDHC 1793 24
Salle 109 : Le Directoire 26
Le 9 Thermidor an II 26
Bonaparte 28
Incroyables et Merveilleuses 29
Salle 110 : La Révoluon et la guerre 30
Lenseigne de recrutement 30
Salle 111 : Destrucons et naissance du patrimoine 32
Salle 112 : LAnglaise et le duc 33
Annexe - Piste d’acvité : Galerie de portraits 34
Bibliographie 37
Sitographie 38
Salle 100 : Introduction
Ce plan de Paris en 1791 est le résultat d’un travail collecf qui a mobilisé pendant 10 ans une cinquantaine de
personnes, ingénieurs et dessinateurs, sous la direcon du commissaire de la Voirie de Paris, Edme Verniquet
(1727-1804). Cétait une commande royale ayant pour but de dresser un plan de Paris able pour servir à
l’administraon de la ville et à la scalité.
Ce plan montre l’étendue de la ville à la n du XVIIIe siècle et permet de repérer les lieux se sont déroulés les
principaux épisodes de la Révoluon. Les élèves peuvent idener quelques quarers notables et remarquer
que le Paris révoluonnaire correspond au centre du Paris d’aujourd’hui.
En face, une vidéo (également disponible en ligne) permet d’écouter le conservateur Jean-Marie Bruson
présenter l’histoire de la collecon voluonnaire du musée, née de la donaon exceponnelle du comte
Alfred de Liesville, et expliquer l’évoluon des choix de présentaon des œuvres.
Visionner la vidéo : La Donaon Liesville - Histoire des collecons voluonnaires du musée Carnavalet par
Jean-Marie Bruson (durée 4’12)
Piste pédagogique : une promenade dans le Paris de la Révoluon.
Évoquer la Révoluon à travers la vie de certains de ses acteurs et lieux marquants peut se faire en
parcourant le quarer de l’Odéon.
Métro Odéon (statue de Danton) - rue de l’École de médecine (couvent des Cordeliers) - rue du Commerce
Saint-André (arrière du café Procope, imprimerie de Marat et atelier de fabricaon de guillones de Tobias
Schmi) - rue de l’Odéon et jardin du Luxembourg (Camille et Lucile Desmoulins) - théâtre de l’Odéon - Palais
du Luxembourg (prison sous la Révoluon) – rue de Vaugirard (le mètre-étalon exposé sous les arcades) –
rue Servandoni (Olympe de Gouges) – place Saint-Sulpice (mariage de Camille et Lucile Desmoulins, avec
Robespierre pour témoin).
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Service d’acon culturelle / Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Dujardin et Jaillot. Plan de la Ville de Paris avec sa nouvelle enceinte levé géométriquement sur la méridienne de l’Observatoire
(fac-similé du plan de Verniquet). Héliographie. Paris, musée Carnavalet. © Musée Carnavalet / Roger-Viollet
Salle 101 : Les états généraux
Cee salle présente un ensemble d’œuvres diverses évoquant les débuts de la Révoluon Française, le
contexte social, et les personnalités marquantes de la période : Necker, Sieyes, Bailly, etc. On y voit aussi un
portrait de Louis XVI et une sélecon de faïences décorées de mofs révoluonnaires qui évoluent au l des
mois et des années, le bonnet phrygien succédant par exemple à la eur de lys. Exposés dans les dressoirs
et vaisseliers de la n du XVIIIe siècle, ces objets montrent que l’évoluon des événements poliques a pu
inuencer le décor quodien des Français.
Dans cee salle, une vidéo permet d’écouter l’historien Jean-Clément Marn expliquer les débuts de la
voluon.
Visionner la vidéo : Les débuts de la Révoluon française par Jean-Clément Marn (durée 4’31)
Piste pédagogique : interpréter les diérents symboles et remere dans l’ordre une sélecon de faïences.
Les trois ordres
Leau-forte est un procédé de gravure qui consiste
à enduire une plaque de tal d’un vernis, puis
à graver le dessin dans le vernis à l’aide d’une
pointe. La plaque est ensuite trempée dans un
bain d’acide qui mord le métal la pointe
l’a exposé alors que les pares protégées par
le vernis restent intactes. La plaque est ensuite
encrée et essuyée: l’encre reste dans les rainures
du métal. On met alors la plaque sous presse
pour l’impression. On peut ré-encrer la plaque de
nombreuses fois, ce qui explique les variaons de
couleurs observées d’une reproducon à l’autre.
Plus de 1500 gravures sariques sont publiées
entre 1789 et 1792, témoignant du succès de ce
mode d’expression. On esme que la moié de la
populaon du pays possède des gravures, dont
les caricatures forment une part non négligeable.
Cest une voie importante par laquelle se
répandent les idées nouvelles : la caricature est
un message polique facile à comprendre et à
diuser.
Les trois personnages représentent le clergé et
la noblesse écrasant le paysan sous leur poids.
Le caricaturiste dénonce ainsi la charge que
représentent les deux premiers ordres pour le
peuple qui supporte presque enèrement le
poids de l’impôt.
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Service d’acon culturelle / Musée Carnavalet - Histoire de Paris
«A faut espérer qeu se jeu la nira bentot». Paris, musée Carnavalet. © Musée Carnavalet / Roger-Viollet
Dans cee image souvent reproduite (il en existe aussi une version féminine) de nombreux indices visuels
permeent d’idener les personnages et de saisir la signicaon de la scène. On reconnaît les personnages
à leurs signes caractérisques :
Le paysan est chaussé de sabots, pauvrement vêtu (on voit son bas déchiré). Il est appuyé sur sa
houe. Il représente le ers état.
Le religieux porte un habit qui peut apparaître noir, rouge ou violet selon la reproducon, mais qui
est une tenue ecclésiasque, comme le montrent son col et la croix qu’il porte autour du cou. Il représente
le clergé.
Le noble est richement tu, de couleurs vives. Il porte un chapeau à plumes et une épée. Il représente
la noblesse.
Des éléments complètent les indices visuels : telles les bulles d’une bande dessinée, des textes
s’échappent des poches des personnages ou recouvrent les objets. Dicilement lisibles, ils apportent des
précisions sur les personnages : « rouge de sang » sur l’épée, « évêque, abbé, duc et pair » dans la poche du
religieux, droits seigneuriaux et corvées dans celle du noble. Pour compléter la misère du paysan, oiseaux et
lapins dévorent le fruit de son travail.
Il s’agit bien sûr d’une caricature qui ne doit pas occulter les inégalités à l’intérieur de chaque ordre :
un curé de campagne est bien plus proche par le mode de vie des paysans de sa paroisse que d’un évêque,
de même qu’un riche bourgeois, membre du ers-état, se comporte comme la noblesse à laquelle il rêve
souvent d’appartenir.
L’ouverture des états généraux
La gravure ne sert pas qu’aux caricatures. Elle répand aussi les copies d’œuvres d’art ou bien ce qu’on pourrait
appeler du dessin d’actualité. On voit ici la séance d’ouverture des états généraux le 5 mai 1789 à Versailles,
salle des Menus Plaisirs. Le roi est installé au fond de la salle, sous un dais richement orné. Les deux ordres
privilégiés sont placés de part et d’autre. Le ers état est en face, ses membres tus de noir. On est donc
placé du point de vue du public ou du ers.
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Service d’acon culturelle / Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Helman et Charles Monnet (1732-1808). «Ouverture des Etats Généraux à Versailles le 5 mai 1789». Paris, musée Carnavalet. © Musée
Carnavalet / Roger-Viollet
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