S3 Maths 2014-2015 Statistique Couples et vecteurs aléatoires réels
1.3.Opérations sur une ou deux variables aléatoires
1.3.1.Changement d’origine et d’échelle
Il arrive souvent que l’on effectue une transformation affine XaX bsur une variable aléatoire X,a
étant le paramètre de changement d’échelle, et ble paramètre de changement d’origine. Il est important de
savoir comment se comportent les paramètres associés à cette nouvelle variable. On a les résultats suivants :
EaX baEXb;VaraX ba
2
VarX;aX b|a|X.
Une variable aléatoire d’espérance nulle est appelée variable aléatoire centrée ; une variable aléatoire
d’écart-type 1 est appelée variable aléatoire réduite.
Ainsi, à toute variable aléatoire Xd’écart-type non nul, on peut associer la variable aléatoire XEX
X
centrée réduite. Cette transformation est indispensable pour l’utilisation de la plupart des tables (comme celle
de la loi normale).
1.3.2.Somme et produit de deux variables aléatoires
Propriétés.
Soient Xet Ydeux variables aléatoires réelles admettant une espérance mathématique et une variance.
1) XYet XY sont des variables aléatoires. 2) On a toujours EXYEXEY.
3) Si Xet Ysont indépendantes, alors EXYEXEYet VarXYVarXVarY.
1.4.Covariance.Coefficient de corrélation
Lorsqu’on considère deux variables aléatoires simultanément, il faut définir un indicateur pour leur
liaison (on pourrait aussi dire leur dépendance), qui viendra compléter les paramètres qui les caractérisent
chacune séparément (espérance mathématique, variance, écart-type).
Définitions et propriétés.
Soient Xet Ydeux variables aléatoires réelles admettant une espérance mathématique et une variance.
On appelle covariance de Xet Yle réel CovX,YEXEXYEY EXYEXEY.
On appelle coefficient de corrélation linéaire de Xet Yle réel
X,Y
CovX,Y
VarXVarYCovX,Y
X
Y
.
De même que la variance de Xest homogène à X
2
et la variance de YàY
2
, la covariance de Xet Yest
homogène au produit XY. On en déduit immédiatement que le coefficient de corrélation de Xet Yest un
nombre sans dimension. Ces principales propriétés sont les suivantes :
- on a toujours 1
X,Y
1
- si Xet Ysont indépendantes, alors
X,Y
0CovX,Y; mais la réciproque est fausse : il peut se
trouver (par hasard !) que
X,Y
0CovX,Ysans que Xet Ysoient indépendantes.
- on a |
X,Y
|1 si et seulement si il existe une relation affine entre Yet X, c’est-à-dire YaX b; si
|
X,Y
|est proche de 1, Xet Yprennent des valeurs "peu" dispersées par rapport à une liaison affine.
Par ailleurs, de façon générale, on a VarXYVarXVarY2CovX,Y.
2.Vecteurs aléatoires.
Considérant nvariables aléatoires réelles X
1
,X
2
, ..., X
n
, on peut généraliser "assez facilement" les notions
de loi conjointe et d’indépendance (mutuelle), et les opérations de somme et produit. On a en particulier
E
i1
n
X
i
i1
n
EX
i
, et lorsque les X
i
sont indépendantes, Var
i1
n
X
i
i1
n
VarX
i
. De façon générale,
on a Var
i1
n
X
i
i1
n
VarX
i
2
1ijn
CovX
i
,X
j
. On peut de plus démontrer les résultats suivants.
1) a) Si Xet Ysont deux variables aléatoires indépendantes de lois Binomiales Bn
1
;pet Bn
2
;p, alors
XYsuit la loi Bn
1
n
2
;p.
b) Si X
1
,X
2
, ..., X
m
sont mvariables aléatoires indépendantes de lois Binomiales Bn
1
;p,Bn
2
;p, ...,
Bn
m
;p, alors
i1
m
X
i
suit la loi Binomiale Bn
1
n
2
n
m
;p.
c) Si X
1
,X
2
, ..., X
n
sont nvariables aléatoires indépendantes de même loi Binomiale B1;p
(c’est-à-dire Bernoulli Bp), alors
i1
n
X
i
suit la loi Binomiale Bn;p.
Stéphane Ducay
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