12/09/2008
Madame, Monsieur
Dossier délivré pour
12/09/2008
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________________________________________________________________________________________________________ THERMODYNAMIQUE APPLIQUÉE
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© Techniques de l’Ingénieur BE 8 008 − 3
2.1 Exergie thermomécanique
d’un système fluide en écoulement
On considère (figure 2) un système fluide quelconque Σ tra-
versant une machine thermique MT qui, au cours d’une évolution
élémentaire réversible, échange, par unité de masse, de la chaleur
δq avec le milieu extérieur et une énergie mécanique δw
t avec les
éléments mobiles de la machine (travail techniquement et théori-
quement récupérable, voir article [BE 8 005] § 3.2). Supposons que
ce système serve de source chaude à un moteur de Carnot dont la
source froide soit constituée par le milieu ambiant. En recevant la
chaleur δq, le moteur de Carnot produit l’énergie :
avec Tla température du système Σ à l’endroit de l’échange
thermique,
Tala température du milieu ambiant.
Un tel ensemble produit, par unité de masse du système Σ, un
travail total :
(5)
Le premier principe de la thermodynamique, appliqué au sys-
tème fluide Σ (article [BE 8 005] § 4.1) s’écrit :
δwt + δq = dh + dec + dep(6)
avec hl’enthalpie massique,
ecl’énergie cinétique massique,
epl’énergie potentielle massique.
En notant que l’évolution de ce système est réversible :
les équations (5) et (6) donnent :
δ
wg = dh + dec + dep – Ta ds(7)
La quantité :
étant l’enthalpie totale ([BE 8 005] § 4.1), on a :
δwg = dht – Ta ds(8)
Les expressions précédentes étant relatives à une évolution élé-
mentaire du système Σ, il convient de les étendre à une évolution
finie. Choisissons comme évolution particulière celle qui fait passer
le système fluide Σ réversiblement d’un état quelconque (à l’entrée
1 de la machine) à un état d’équilibre avec le milieu ambiant (à la
sortie 2 de la machine). Dans une telle opération, le travail global
fourni par l’ensemble machine thermique-machine de Carnot est
donné par :
wg max = hta – ht – Ta (sa – s ) (9)
où l’indice a désigne l’état du système en équilibre avec le milieu
ambiant.
Dans la relation (9), le travail est défini (par l’affectation de
l’indice « max ») comme étant un travail maximum récupérable
techniquement à partir du système Σ. Cela est vrai pour trois
raisons :
— les évolutions de l’ensemble sont réversibles, ce qui pour la
transformation du système assure un travail w
t maximal ainsi
d’ailleurs que pour le moteur de Carnot, compte tenu du niveau de
température de ses sources ;
— la source froide du moteur de Carnot est industriellement la
plus froide possible puisqu’il s’agit du milieu ambiant (source
gratuite mise à disposition) ; or w
C est d’autant plus grand que la
température de la source froide est plus basse ;
— lorsque l’équilibre existe entre le système Σ et le milieu
ambiant, le système ne peut techniquement plus évoluer : il est à
son potentiel le plus bas.
Dans tout le raisonnement ci-dessus, les termes correspondent à
des travaux moteurs ; ils sont comptés négativement. Ainsi w
g max
ayant une valeur négative, on lui préfère sa valeur opposée :
– w
g max = ex
qui est appelée exergie du système Σ. On écrit encore :
ex = h
t – h
ta – Ta (s – sa ) = – wg max (10)
Or, les fonctions d’état sont définies à une constante près, cela
autorise de faire le choix de leur origine. Si on pose a priori que
l’enthalpie totale et l’entropie du système sont nulles lorsque
celui-ci est en état d’équilibre avec le milieu ambiant :
h
ta = 0 et sa = 0
on a :
ex = h
t – Ta s (11)
Dans l’expression (10), la quantité :
an = Ta (s – sa ) (12)
ou, avec l’hypothèse sa = 0 :
an = Ta s (13)
est appelée anergie du système Σ ce qui conduit à une écriture dif-
férente de l’équation (10) :
ex = h
t – an
ou encore :
h
t = ex + an (14)
Figure 2 – Mise en évidence du concept d’exergie
⬁
Σ
ΣΣ
(T)
Milieu ambiant (Ta)
Moteur de
Carnot
MT
δwt
δw
δqa
δq
δwC
= 1 – δq = Θ δq
Ta
T
12
δwCδq1Ta
T
--------–
=
δwgδwtδwC
+δwtδq+1Ta
T
--------–
= =
dsδq
T
---------
=
hc2
2
-------- gz++ ht
=
Notons ainsi les faits suivants.
1. L’exergie est une fonction d’état puisque son expression
ne fait intervenir que des fonctions d’état (h
t et s ) et une
constante Ta .
2. L’exergie du fluide correspond, au signe près, au travail
maximal que l’on peut techniquement et théoriquement retirer
de ce fluide qui évolue réversiblement entre un état quelconque
et son état d’équilibre avec le milieu ambiant.
La chute d’enthalpie totale d’un système fluide entre un état
quelconque et son état d’équilibre avec le milieu ambiant est
égale à la somme de son exergie et de son anergie.