Chapitre 1 Production d’énergie mécanique et récupération d’énergie 3
Introduction
Ce chapitre introductif rétablit le contexte thermodynamique qui régit le fonctionnement des moteurs et
machines thermiques. Le point de vue macroscopique usuellement exprimé sous la forme de bilans
caractérise l’efficacité globale de la machine thermique hors dépollution. Le point de vue
microscopique permet d’appréhender le mécanisme intime de la conversion d’énergie chimique en
énergie mécanique et en énergie thermique.
Une brève introduction à la thermodynamique cinétique dérivée des concepts de physique atomique
et quantique montre que cette approche locale est nécessaire pour maîtriser les phénomènes
microscopiques qui gouvernent le mécanisme local de formation du mélange et de combustion à
l’origine de la production d’énergie mécanique et d’émissions de polluants.
Le concept global de production d’énergie mécanique d’un moteur est caractérisé par de nombreuses
sources d’irréversibilités qui pénalisent l’efficacité de la transformation. Le concept de récupération
d’énergie d’un moteur suralimenté revêt alors deux formes distinctes et complémentaires. L’une
concerne le point de vue exergétique destiné à maximiser l’énergie mécanique produite en terme de
couple et de puissance dans des conditions de réduction maximale des consommations et des
nuisances. Le second point de vue prend le relais en effectuant une récupération partielle des rejets
thermiques sur les circuits de réfrigération et d’échappement du moteur. Ces rejets peuvent être
destinés à une production complémentaire d’énergie mécanique ou encore à une production de
chaleur, de froid ou d’électricité. Ces deux axes constituent la trame des travaux de recherche qui
sont présentés dans les différents chapitres de ce mémoire.
1 Concept d’irréversibilité
Le mouvement d'un système matériel engendre une décoordination irréversible de l’énergie cinétique
moléculaire en énergie interne au sein même du système. Cette dissipation inéluctable d'énergie
utilisable en chaleur est générée par les contraintes résistantes qui s'exercent entre les corps en
contact et les déformations qui en résultent. La vitesse relative des corps en contact est ainsi réduite
par l'effet résistant qui s’oppose au mouvement et ceci se traduit par un déficit d’énergie utilisable. Le
cas des solides est traité par la théorie de l’élasticité où les contraintes sont liées aux déformations
par des relations linéaires. Dans le cas des fluides, les contraintes tangentielles dépendent également
de la vitesse à laquelle la déformation s’effectue et elles sont nulles dans un fluide au repos.
• Approche macroscopique
La formulation macroscopique du tenseur des contraintes Cest identique pour les solides et les
fluides et elle peut être décomposée en un point selon la relation [1] exprimée dans un repère (O, x, y,
z) orthonormé direct. La grandeur scalaire P identifie la pression qui règne en un point, τij les
contraintes tangentielles, σx, σy, σz les contraintes radiales. La somme vectorielle [2] des équations du
mouvement traduit l’équilibre entre les efforts en présence et il est commode de l’exprimer en
coordonnées cylindriques (r, θ, z) selon les relations [3] à [5].
[1]
+
+
+
+
−
−
−
=
=
P
P
P
P
P
P
C
zyzxz
yzyxy
xzxyx
zyzxz
yzyxy
xzxyx
σττ
τστ
ττσ
σττ
τστ
ττσ
τσ
00
00
00
),(
Tenseur des Tenseur Tenseur
Contraintes isotrope de viscosité
r
[2] C
dt
Vd .∇= r
ρ
[3] zzurOM
+= )(
[4] z
dt
dz
u
dt
dr
u
dt
d
rV r
rr
+++= )()
2
(
θ
θ
[5] z
V
u
V
u
V
Vzru
r
rr
+++= )()
2
(
θ
θ