Prise en charge précoce et pluridisciplinaire des rhumatismes

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LES DOSSIERS SCIENTIFIQUES
DU THERMALISME
Prise en charge
précoce et pluridisciplinaire
des rhumatismes
inflammatoires
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1 à 2 % de la population française sont touchés par des rhumatismes inflammatoires. Plus la maladie est diagnostiquée précocement, plus les chances d’arrêter le processus sont importantes. Le médecin généraliste est le premier acteur
de ce dépistage et le coordonnateur de la prise en charge.
Ce sont surtout des femmes entre
30 et 50 ans qui sont frappées par
la polyarthrite rhumatoïde, alors
que la spondylarthrite ankylosante
touche majoritairement des hommes, jeunes. Le diagnostic précoce,
fait dans les deux ans qui suivent
l’apparition des symptômes, permet la prescription de thérapeutiques adaptées comme le méthotrexate et l’arrêt de l’évolution
structurale de la maladie dans
de nombreux cas. Si le patient ne
répond pas ou présente un profil
grave, ce sont alors les biothérapies qui prennent le relais.
C’est l’écoute de la plainte des
patients, leurs raideurs matinales, le gonflement des articulations, l’existence de douleurs articulaires dans les membres chez
les patients souffrant de polyarthrite ou touchant plus particulièrement le talon, le bassin et
le dos en cas de spondylarthrite,
qui doivent interpeller le médecin
traitant. L’examen clinique recherche des symptômes d’autres maladies inflammatoires comme le psoriasis. L’interrogatoire s’oriente
aussi vers des antécédents familiaux. Les examens radiologiques
et sanguins (VS) confirment l’état
inflammatoire de l’affection. Le
relais doit être rapidement passé
au spécialiste pour confirmation
du diagnostic et mise en route du
traitement.
LA HAS RECOMMANDE
UNE PRISE EN
CHARGE GLOBALE
les permettent le maintien d’une
insertion sociale. Le thermalisme,
la balnéothérapie, l’ergothérapie,
la pédicurie, les orthèses ont une
visée fonctionnelle, voire antalgique si on y ajoute les massages.
Ces derniers associés à des programmes d’exercices physiques
permettent un gain d’amplitude.
La fonctionnalité peut être préservée grâce aux effets des eaux
thermales et aux activités d’aquagym. Enfin l’information et les messages thérapeutiques agissent à
des fins éducatives.
Le rôle des associations de
patients est aussi souligné. Ainsi,
l’AFP* a établi un partenariat avec
la station thermale de Barbotan.
Un accueil spécifique est réservé
à ces adhérents avec un encadrement paramédical particulier, un
aménagement des horaires, deux
ateliers encadrés par un kinésithérapeute sur l’économie articulaire
et les bénéfices de l’activité physique et de la relaxation.
« L’accès à une prise en charge
pluridisciplinaire est recommandé
lorsque l’état clinique du patient
nécessite l’intervention de nombreux professionnels », précisent
les recommandations de la HAS.
Elle débute par le travail conjoint
du rhumatologue et du médecin
traitant, qui peut s’associer à celui
de la médecine physique et de réadaptation. Le spécialiste prescrit et
évalue l’évolution. Le MG assure le
suivi, voire la coordination entre
les différentes interventions thérapeutiques non médicamenteuses préconisées par les autorités de santé. Des interventions * Association Française de polyarthpsychosociales et professionnel- rite. www.polyarthrite.org
Trois questions au Dr Bernard Maligne,
rhumatologue à Dax
Comment l’éducation en santé
se concrétise t-elle en cure thermale ?
Il s’agit d’abord de prévenir les complications liées aux rhumatismes
inflammatoires. La cure thermale
s’inscrit comme un complément
évalué au grade C des recommandations de la HAS. Le médecin thermal, au cours des trois consultations
du séjour, conseille des orthèses,
informe sur la maladie et personnalise les conseils de suivi thérapeutique. C’est aussi lui qui prescrit les
soins de crénothérapie adaptés.
A quels moments de l’évolution
de la maladie, les bénéfices de
>Prochain numéro : Psoriasis
la cure sont-ils les plus profitables ?
Une cure ne doit être prescrite
qu’ en dehors des poussées, lorsque l’inflammation est contrôlée par le traitement de fond. Les
effets se font ressentir pendant 6
à 7 mois et s’évaluent en termes
de baisse de consommation d’antiinflammatoires. Le patient gagne
aussi en amplitude articulaire et
vertébrale.
Quels sont les avantages et les
limites du traitement de crénothérapie ?
Le curiste acquiert de meilleures
connaissances sur sa maladie. Il
profite des infrastructures médicales et des soins adaptés à base
d’eau, de boues ou de gaz thermaux. Le séjour est bénéfique
parce qu’il provoque aussi une
rupture avec le quotidien de vie
et une meilleure acceptabilité de
la maladie.
Si les soins thermaux et le forfait
médical sont pris en charge par
l’assurance maladie et les complémentaires, les malades doivent
parfois prendre leur séjour thermal sur leur temps de vacances :
bien qu’ils soient en général jeunes et actifs ils ne bénéficient que
rarement de congés maladie dans
cet objectif. D’où l’importance d’une
information sur les intérêts de la
crénothérapie, en amont de la prescription.
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