Ce sont surtout des femmes entre
30 et 50 ans qui sont frappées par
la polyarthrite rhumatoïde, alors
que la spondylarthrite ankylosante
touche majoritairement des hom-
mes, jeunes. Le diagnostic précoce,
fait dans les deux ans qui suivent
l’apparition des symptômes, per-
met la prescription de thérapeuti-
ques adaptées comme le métho-
trexate et l’arrêt de l’évolution
structurale de la maladie dans
de nombreux cas. Si le patient ne
répond pas ou présente un profil
grave, ce sont alors les biothéra-
pies qui prennent le relais.
C’est l’écoute de la plainte des
patients, leurs raideurs matina-
les, le gonflement des articula-
tions, l’existence de douleurs arti-
culaires dans les membres chez
les patients souffrant de poly-
arthrite ou touchant plus parti-
culièrement le talon, le bassin et
le dos en cas de spondylarthrite,
qui doivent interpeller le médecin
traitant. L’examen clinique recher-
che des symptômes d’autres mala-
dies inflammatoires comme le pso-
riasis. L’interrogatoire s’oriente
aussi vers des antécédents fami-
liaux. Les examens radiologiques
et sanguins (VS) confirment l’état
inflammatoire de l’affection. Le
relais doit être rapidement passé
au spécialiste pour confirmation
du diagnostic et mise en route du
traitement.
LA HAS RECOMMANDE
UNE PRISE EN
CHARGE GLOBALE
« L’accès à une prise en charge
pluridisciplinaire est recommandé
lorsque l’état clinique du patient
nécessite l’intervention de nom-
breux professionnels », précisent
les recommandations de la HAS.
Elle débute par le travail conjoint
du rhumatologue et du médecin
traitant, qui peut s’associer à celui
de la médecine physique et de réa-
daptation. Le spécialiste prescrit et
évalue l’évolution. Le MG assure le
suivi, voire la coordination entre
les différentes interventions thé-
rapeutiques non médicamenteu-
ses préconisées par les autori-
tés de santé. Des interventions
psychosociales et professionnel-
les permettent le maintien d’une
insertion sociale. Le thermalisme,
la balnéothérapie, l’ergothérapie,
la pédicurie, les orthèses ont une
visée fonctionnelle, voire antalgi-
que si on y ajoute les massages.
Ces derniers associés à des pro-
grammes d’exercices physiques
permettent un gain d’amplitude.
La fonctionnalité peut être pré-
servée grâce aux effets des eaux
thermales et aux activités d’aqua-
gym. Enfin l’information et les mes-
sages thérapeutiques agissent à
des fins éducatives.
Le rôle des associations de
patients est aussi souligné. Ainsi,
l’AFP* a établi un partenariat avec
la station thermale de Barbotan.
Un accueil spécifique est réservé
à ces adhérents avec un encadre-
ment paramédical particulier, un
aménagement des horaires, deux
ateliers encadrés par un kinésithé-
rapeute sur l’économie articulaire
et les bénéfices de l’activité phy-
sique et de la relaxation.
* Association Française de polyarth-
rite. www.polyarthrite.org
1 à 2 % de la population française sont touchés par des rhumatismes inflamma-
toires. Plus la maladie est diagnostiquée précocement, plus les chances d’arrê-
ter le processus sont importantes. Le médecin généraliste est le premier acteur
de ce dépistage et le coordonnateur de la prise en charge.
Prise en charge
précoce et pluridisciplinaire
des rhumatismes
inflammatoires
LES DOSSIERS SCIENTIFIQUES
DU THERMALISME
> Prochain numéro : Psoriasis
12
Trois questions au Dr Bernard Maligne,
rhumatologue à Dax
Comment l’éducation en santé
se concrétise t-elle en cure ther-
male ?
Il s’agit d’abord de prévenir les com-
plications liées aux rhumatismes
inflammatoires. La cure thermale
s’inscrit comme un complément
évalué au grade C des recomman-
dations de la HAS. Le médecin ther-
mal, au cours des trois consultations
du séjour, conseille des orthèses,
informe sur la maladie et personna-
lise les conseils de suivi thérapeu-
tique. C’est aussi lui qui prescrit les
soins de crénothérapie adaptés.
A quels moments de l’évolution
de la maladie, les bénéfices de
la cure sont-ils les plus profita-
bles ?
Une cure ne doit être prescrite
qu’ en dehors des poussées, lors-
que l’inflammation est contrô-
lée par le traitement de fond. Les
effets se font ressentir pendant 6
à 7 mois et s’évaluent en termes
de baisse de consommation d’anti-
inflammatoires. Le patient gagne
aussi en amplitude articulaire et
vertébrale.
Quels sont les avantages et les
limites du traitement de créno-
thérapie ?
Le curiste acquiert de meilleures
connaissances sur sa maladie. Il
profite des infrastructures médi-
cales et des soins adaptés à base
d’eau, de boues ou de gaz ther-
maux. Le séjour est bénéfique
parce qu’il provoque aussi une
rupture avec le quotidien de vie
et une meilleure acceptabilité de
la maladie.
Si les soins thermaux et le forfait
médical sont pris en charge par
l’assurance maladie et les complé-
mentaires, les malades doivent
parfois prendre leur séjour ther-
mal sur leur temps de vacances :
bien qu’ils soient en général jeu-
nes et actifs ils ne bénéficient que
rarement de congés maladie dans
cet objectif. D’où l’importance d’une
information sur les intérêts de la
crénothérapie, en amont de la pres-
cription.