L`importance des hôpitaux pour l`économie des régions touristiques

Kanton Bern
Canton de Berne
Parlamentarische Vorstösse
Interventions parlementaires
Affaire 2012.1643 Page 1/3
Numéro de l’intervention:
008-2013
Type d’intervention:
Motion
Déposée le:
20.12.2012
Déposée par:
Schmid (Achseten, UDC)
(porte-parole)
Berger (Aeschi , UDC)
Rösti (Kandersteg, UDC)
Martinelli (Matten b.I., PBD)
Cosignataires:
0
Urgente:
Date de la réponse:
26.06.2013
Numéro de l’ACE
888/2013
Direction:
ECO
L'importance des hôpitaux pour l'économie des régions touristiques
Le débat sur les soins hospitaliers soulève de nombreuses questions. Qui plus est, les
conséquences que pourrait avoir la fermeture des hôpitaux dans les régions touristiques
sont largement inconnues.
Le Conseil-exécutif est chargé d’analyser l’importance des hôpitaux pour l’économie des
régions touristiques, à l’exemple de l’Hôpital de Frutigen, et de présenter un rapport à ce
sujet.
Développement
Le système de santé n’échappe pas à la réforme des structures. Différents hôpitaux ont
été fermés ces dernières années, ce qui a eu des répercussions négatives pour
l’économie des régions concernées, et les conséquences, qui ne sont pas prévisibles, ris-
quent de se multiplier. Les autorités locales et le Conseil-exécutif devraient connaître les
percussions de la fermeture d’un hôpital dans les communes fortement touristiques au
moment de discuter le maintien des hôpitaux.
Nous devrions en particulier connaître les conséquences pour l’économie de la région tel-
les que la perte d’emplois et de recettes fiscales dans les communes et le canton de Ber-
ne, la charge que cela représenterait pour les services sociaux et l’assurance chômage.
Même le commerce de détail de la région en subirait l’impact, du fait de la perte d’un client
aussi important que l’hôpital : les détaillants accuseraient le coup d’une contraction du
chiffre d’affaires lié à la vente de denrées alimentaires pour le personnel de l’hôpital et les
patients et patientes. Ce serait l’exode, la fermeture des écoles etc.
Les statistiques des communes touristiques montrent clairement que la proximité des ser-
vices médicaux occupe une place importante parmi les critères des touristes. C’est pour
cette raison qu’il est important de connaître l’impact économique de la fermeture de
l’hôpital, notamment les effets suivants : quand les touristes ne viennent plus, le nombre
de nuitées diminue, dans l’hôtellerie et dans la parahôtellerie, les restaurants sont trop peu
fréquentés, ce qui compromet leurs investissements pour se maintenir et évoluer avec leur
temps, et ils risquent donc de devoir fermer. Les prix de l’immobilier dans les régions
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concernées, les chemins de fer de montagne, les magasins d’articles de sport, le commer-
ce de détail de manière générale, l’augmentation des coûts pour les déplacements de la
Rega lors d’accidents, etc.
Réponse du Conseil-exécutif
Dans sa réponse à une intervention similaire1, le Conseil-exécutif s’est exprimé comme
suit sur le sujet, se basant sur l’exemple de l’hôpital de Gessenay :
« Les hôpitaux sont de toute évidence des employeurs importants. Ils proposent des pos-
tes comparativement bien rémunérés et souvent des temps partiels. Le recensement des
entreprises 2008 et les données 2011 de la société BAK Basel concernant la population
active montrent qu’en 2011, quelque 860 personnes soit 7,7 pour cent de la population
active de l’arrondissement administratif du Haut-SimmentalGessenay travaillaient dans
le secteur de la santé et du social (14% dans l’ensemble du canton). Ce secteur contri-
buait pour 5,6 pour cent à la création de valeur dans la région (7,4% dans le canton). Le
nombre d’employés et d’employées des hôpitaux est estimé à 2,5 pour cent (4,7% dans le
canton). L’importance économique dudit secteur est donc inférieure à la moyenne canto-
nale dans la région considérée. Il ne faut pas oublier que l’exploitation d’un hôpital de
soins aigus coûte extrêmement cher. Un financement supplémentaire ne peut donc entrer
en considération qu’en cas de nécessité absolue pour la couverture en soins. Le maintien
d’un site hospitalier pour des raisons purement économiques ou des considérations de
politique régionale, dans le but de maintenir des emplois, est exclu. Aussi le Conseil-
exécutif n’estime-t-il pas judicieux de commander une étude portant sur les aspects éco-
nomiques. Une telle étude demanderait en outre un investissement considérable.»
Les documents accessibles au public fournissent les indications suivantes :
L’hôpital de Frutigen appartient au groupe hospitalier fmi AG. Ce dernier publie un rap-
port de gestion pour l’ensemble du groupe mais ne fournit pas d’indicateurs propres à
chacun des sites de Frutigen, Meiringen et Interlaken. De plus, les collaborateurs et col-
laboratrices spécialisés travaillent souvent sur plusieurs sites. Les données disponibles
permettent uniquement de tirer des conclusions relatives au nombre de collaborateurs
et collaboratrices travaillant sur le site de Frutigen (grâce au plan des postes) et au lieu
de résidence des employés du groupe fmi AG. L’hôpital de Frutigen compte 120 emplois
à plein temps répartis entre 180 personnes, dont 145 résident dans l’arrondissement
administratif de Frutigen-Bas-Simmental. Ces 120 postes à plein temps représentent 0,7
pour cent des actifs occupés de l’arrondissement administratif.
Les données mises à disposition par la société BAK Basel montrent qu’en 2012, environ
2100 personnes, soit 11,7 pour cent des actifs de l’arrondissement administratif de Fru-
tigen-Bas-Simmental, travaillaient dans le secteur de la santé et du social (canton de
Berne : 14,2 %). Ce secteur contribuait pour 8,9 pour cent à la création de valeur dans
la région (canton de Berne : 8,4 %).
Le groupe fmi AG publie le nombre de cas traités en fonction des sites et de l’origine
des patients. Près de 86 pour cent des patients de l’hôpital de Frutigen résident dans
l’Oberland bernois. Les autres (14%) viennent du reste du canton ou d’autres cantons. Il
est possible qu’une grande partie d’entre eux soient des excursionnistes ou des hôtes
hébergés.
Si la proximité des services médicaux peut jouer un rôle dans le choix d’une destination
de vacances, elle ne constitue certainement pas un critère déterminant. Dans les Alpes,
il n’est pas rare que ces services soient situés dans un rayon allant jusqu’à 50 km
(Adelboden-Thoune : 43 km, Zermatt-Viège : 35 km ; Mürren et Wengen ne sont pas
1 Motion urgente (M 102/2012) Schmid, Achseten (UDC) du 16 mai 2012 : « La santé dans les régions rurales
rôle économique des hôpitaux »
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accessibles en voiture). La fermeture d’un site hospitalier ne devrait donc pas entraîner
à elle seule une chute majeure de la fréquentation touristique.
Les fermetures d’hôpital se traduisent par un recours accru à l’assurance-chômage et,
le cas échéant, à l’aide sociale, uniquement lorsque les collaborateurs ne trouvent pas
de nouvel emploi. Toutefois, au vu du manque de main-d’œuvre spécialisée dans le
secteur de la santé, les employés concernés devraient à l’exception de cas isolés
retrouver du travail au sein du même groupe ou dans d’autres secteurs de la santé.
En l’absence d’étude plus approfondie, il n’est pas possible de tirer d’autres conclusions.
Le rôle économique d’un secteur, d’une organisation ou d’un événement peut être quanti-
fié au moyen d’une étude sur la création de valeur. Ce travail requiert du temps ainsi que
des connaissances techniques dont ne dispose pas l’administration. Les études sur la
création de valeur sont donc réalisées par des entreprises de conseil et des instituts uni-
versitaires spécialisés. Elles analysent les effets directs sur la valeur ajoutée brute,
l’emploi, les recettes fiscales et les investissements, ainsi que les effets indirects, tels que
ceux touchant les fournisseurs par exemple. Les études sur la création de valeur ne four-
nissent que des estimations de la valeur effective et ce avec une certaine marge
d’incertitude. Elles ne peuvent donc pas être réalisées à trop petite échelle ou pour un
secteur trop restreint. Les prévisions quant à l’évolution future sont encore plus incertai-
nes.
La réalisation d’une étude sur la création de valeur est très coûteuse. L’étude souhaitée
par le motionnaire représenterait un montant à six chiffres.
Sur la base de ces considérations, le Conseil-exécutif conclut que l’étude demandée
n’apporterait aucune nouvelle information dont l’importance justifierait un tel investisse-
ment.
Proposition : rejet
Au Grand Conseil
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