
N°146 – 4e trimestre 2014 3
Le rebond de la production industrielle au mois de juillet (+1%
m/m) laisse un acquis de croissance positif au troisième
trimestre (+0,4%), mais l’activité est encore fortement perturbée
par les ajustements de la composante énergie. Le cycle de
biens d’investissement semble avoir redémarré, mais
l’hétérogénéité des performances entre pays reste importante.
Bien que les indicateurs avancés d’activité se soient bien
repliés au cours de l’été, ils continuent de signaler une
expansion de l’activité dans l’industrie, plus solide dans les
services. Le cycle américain et chinois, avancé par rapport à
celui de la zone euro, est resté soutenu depuis le deuxième
trimestre. La fin des facteurs exceptionnels venus perturber la
reprise, mais aussi la nécessaire reconstitution des stocks
devraient soutenir l’activité en fin d’année. La reprise d’un cycle
de biens de consommation durables, et dans une moindre
mesure d’investissement productif, justifiée par l’obsolescence
du parc existant, devrait renforcer la croissance en 2015
(+1,3%, après +0,8% en 2014).
Nous attendons donc une reprise « technique » se
caractérisant par une croissance inférieure au potentiel, car
les moteurs traditionnels de la consommation privée et de
l’investissement productif resteraient bridés. Quant à
l’investissement en construction, il continuerait de contribuer
négativement à la croissance.
La dépréciation graduelle de la devise européenne et une
réduction progressive de la fragmentation des marchés du
crédit qui permettrait une meilleure transmission de la
politique monétaire sont des facteurs essentiels, afin que
cette modeste reprise puisse s’enclencher. L’hypothèse
fondamentale sous-jacente à notre scénario est celle de
l’utilisation de toutes les marges de manœuvre budgétaires permises par les traités
européens, qui impliquerait une impulsion presque neutre (-0,4%) de la politique
budgétaire, et une absence de progrès dans la réduction de la dette publique. Cette
politique budgétaire se justifierait largement dans un contexte de maintien d’un important
output gap négatif à l’horizon de notre prévision.
États-Unis : la croissance, supérieure à son potentiel, continue d’absorber
les ressources inemployées
Après un rythme de croissance élevé (plus de 4% en rythme annuel) au deuxième
trimestre, nous tablons sur une croissance proche de 3% pour le reste de l’année
2014 et pour 2015. Nous estimons la croissance potentielle à environ 1,75%-2,00% à
court terme : nos prévisions de croissance suggèrent donc
une réduction des ressources inemployées sur le marché du
travail et une remontée graduelle de l’inflation vers l’objectif
de 2% du FOMC.
Les ménages semblent en position de dépenser un peu
plus librement, comme le montre la progression
soutenue des indices de confiance ; progression qui,
selon nous, résulte de l’amélioration et des perspectives
positives du marché du travail. Les contraintes, liées au
désendettement, qui pesaient sur les dépenses des ménages
ont diminué et les consommateurs sont plus enclins à recourir
au crédit pour des achats importants, tels que des achats
d’automobiles. Les ventes de voitures, soutenues par des
conditions de financement attractives et par la demande de
remplacement liée au vieillissement du parc automobile, ont
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
UEM Allemagne France Italie Espagne
% PIB
UEM : effort d'ajustement structurel
- écart par rapport aux engagements
2014 (PSC) 2014 (Crédit Agricole SA)
2015 (PSC) 2015 (Crédit Agricole SA)
Source : Programmes de stabilité, Crédit Agricole S.A.
0
2
4
6
8
0
3
6
9
12
15
18
07 08 09 10 11 12 13 14
%
M, cvs,
rythme
annuel
États-Unis : ventes de voitures
Ventes voitures (imports et ventes domestiques)
Tx crédits auto s/ 4a (achats voitures neuves, éch. dr.)
Source : Autodata, Wall Street Journal, Haver Analytics
0,7
0,8
0,9
1,0
1,1
1,2
févr.-12 nov.-12 août-13 mai-14
UEM : PMI Industrie, nouvelles
commandes/stocks de produits finis
Zone euro Allemagne France
Italie Espagne
Source : Eurostat, Crédit Agricole S.A.