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Hainaut Prévention
Hainaut Prévention
La lettre d’information aux médecins sur les activités de prévention de l'OSH, octobre 2005 n° 3
Le cancer du sein est une priorité en santé
publique, nul n'en doute. De là à faire en
sorte que chaque femme concernée
puisse bénéficier d'un dépistage de qualité, il y
a un pas. Heureusement que les médecins
traitants sont là pour franchir ce pas…
Comment ? En prescrivant le mammotest bien
sûr, mais aussi et surtout en soutenant chaque
patiente dans sa démarche. De la prise de
décision au suivi des cas suspects,
chaque étape peut en effet nécessiter
un accompagnement. Pour commencer, il y a
des résistances à lever. Qui n'a pas entendu
des réflexions comme : "Je n'ai pas le temps",
"Le plus important, c'est la santé de mon mari,
de mes enfants", "Je préfère ne pas savoir",
"J'ai peur de l'examen", etc. ?
A l'heure où le cancer du sein touche
une femme sur 11 et qu'un dépistage de qualité
a démontré son efficacité chez les femmes
âgées de 50 à 69 ans, on doit pouvoir trouver
les mots pour convaincre. Ensuite, il faut
songer à l'annonce du résultat et à ce qu'il
implique (même pour les dépistages négatifs
où la vigilance doit rester de mise pour détecter
les éventuels cancers d'intervalle). Enfin, reste
le suivi des cas suspects où l'accompagnement
d'un médecin de confiance est plus que
nécessaire.
Certes, le programme de dépistage du cancer
du sein semble bien ficelé maintenant, mais il
ne peut être optimal sans le soutien et
la conviction de chaque praticien.
A vous de jouer donc !
Dr Pascale JONCKHEER
Comité Médecins Traitants
pour le dépistage du cancer du sein
Société Scientifique de Médecine Générale
rue de Suisse 8 - 1060 Bruxelles
Tel. +32 (0)2 533.09.80 Fax. +32 (0)2 533.09.90
E-mail : [email protected]
Edito
Editeur responsable : Luc Berghmans rue Saint Antoine 1 - 7021 Havré Tirage : 2300 exemplaires Parution : Octobre 2005
Observatoire de la Santé du Hainaut
rue Saint-Antoine 1 - 7021 Havré (Belgique)
Tél. : 065 87 96 00 Fax : 065 87 96 79 E-mail : [email protected] Web : http://observatoiresante.hainaut.be
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une assurance de qualité !
Cela représente pour la population du Hainaut :
37 unités de mammographie agréées ;
65 médecins radiologues “premiers lecteurs” ;
5médecins radiologues “seconds lecteurs”.
L'agrément, quid ?
L'agrément accordé par la Communauté française répond à
des critères de qualité très stricts conformément
aux recommandations européennes. La garantie de qualité
concerne tant les appareillages, la chaîne radiologique,
les clichés que les compétences des techniciens et
des radiologues.
Suite page 2
Ce document est disponible gratuitement sur demande écrite à l’OSH, rue Saint-Antoine 1 - 7021 Havré,
par tél. : 065 87 96 00, par Fax : 065 87 79 00, par E-mail : [email protected]
ou téléchargeable via web : http://observatoiresante.hainaut.be
Info
Une assurance de qualité, oui ... mais encore...
Dr Roland BARBIER, médecin généraliste ;
Dr Michel DE JONGHE, médecin généraliste ;
Dr Pierre DELVOYE, gynécologue ;
Dr Michèle VILAIN, médecin généraliste.
Comité de lecture
En bref...
Mammotest :
les unités agréées
Répartition des unités agréées par entité communale et
taux de participation au mammotest en province de
Hainaut.
L’ Observatoire de la Santé du Hainaut met à
votre disposition gratuitement ces brochures et affiches
pour mieux vous informer :
sur demande écrite à l’OSH, rue Saint-Antoine 1
7021 Havré, par téléphone au 065 87 96 00 ou téléchargeable sur
internet : http://observatoiresante.hainaut.be
L'assurance de qualité d'un programme de dépistage de
cancer du sein se traduit par la diminution des décès suite
à cette pathologie dans la population ciblée.
Celle-ci ne sera cependant obtenue que si un minimum de
70% de cette population bénéficie d'une mammographie
tous les deux ans.
Actuellement, les centres de sénologie sont débordés par
la demande de mises au point par bilan sénologique
entraînant des délais de rendez-vous de plusieurs mois.
Et malgré cette saturation, seulement 54% des femmes
éligibles bénéficient d'un examen de dépistage.
Cet examen sous forme de bilan prend beaucoup
de temps, outre la mammographie, il y a un entretien avec
le radiologue, un examen clinique et pratiquement
systématiquement une échographie.
Continuer le dépistage de cette manière, c'est accepter
d'en priver une partie trop importante de la population ne
nous permettant pas d'avoir un impact réel sur la mortalité
par cancer du sein. Le mammotest est un bon examen de
débroussaillement, souvent suffisant à lui seul dans
un but de dépistage.
Le nombre de cancers d'intervalle très bas constaté par
les programmes en cours le prouve et sera surveillé au fil
du déroulement du programme. Aucune étude n'a prouvé
la supériorité d'un autre examen dont l'échographie en
terme de sensibilité et encore moins en spécificité.
Le mammotest a d'autre part l'avantage de prendre moins
de temps au sénologue. Ce qui lui permettrait de
concentrer son énergie sur les mises au point détaillées de
toute personne symptomatique ou dont le mammotest est
positif et ce dans un délai bien moins anxiogène que
les délais actuels. Les patientes à risque en raison
d'un antécédent personnel ou familial de cancer du sein
sont généralement conscientes de leur risque et
surveillées par leur médecin traitant ou l'oncologue à
une plus grande fréquence que le mammotest, ce qui est
tout à fait justifié. Si on canalise les autres vers
le mammotest, le bénéfice s'en fera ressentir pour toutes,
tant les patientes pour mammotest qui voient raccourcir
le temps de l'examen que celles bénéficiant d'un bilan dans
un service moins stressé par la surcharge et dans un délai
plus acceptable.
Docteur Marie Anne BLAUDE
Radiologue - Second lecteur
Les constats soulevés par l'enquête :
1) le mammotest n'obtient pas l'adhésion du corps
médical et son attitude par rapport au dépistage a
une répercussion négative sur sa participation
au mammotest ;
2) il est prématuré de chercher des solutions concrètes et
intégrées sans l'obtention préalable de la conviction
du médecin de "bien" faire ;
3) le médecin a besoin de temps et de lieux de formation
pour développer un regard critique et faire
un choix éclairé.
A l'Observatoire de la Santé, nous tenons à promouvoir
un programme de qualité dans un souci de redistribution
équitable des ressources en matière de prévention et de
cohérence avec les recommandations européennes.
Les pistes de solutions émises :
faire connaître les atouts du programme ;
favoriser une participation active des médecins ;
développer avec les médecins concernés
une formation "evidence-based", "experience-based" et
"patient-centered".
Nous souhaitons lancer un défi : mettre en résonnance
différentes logiques où la médecine générale "experience
based" devient le terreau d'un projet de santé publique.
Celui-ci doit être intégré à la pratique médicale quotidienne
et répondre aux exigences de promotion de la santé qui
font du médecin généraliste un acteur de proximité de
première ligne.
Dr Anne-Marie BERGHEZAN
Observatoire de la Santé du Hainaut
Une brochure (42 pages) sur l'arrêt du tabagisme, "Tabac, et si
j'arrêtais ?" est associée au nouveau volet de la campagne
médiatique et de mobilisation des relais sur la promotion de
la santé cardiovasculaire.
Sur la carte ci-dessus, le taux de réponse est défini comme
le rapport entre le nombre de femmes dépistées par
le programme en 2004 et le nombre d’invitations et de
réinvitations en 2004.
Les communes qui avaient connu un fort taux de réponse en
2003 continuent à participer de manière importante en 2004.
Le taux de participation dans une entité communale n’est pas
lié au nombre d’unités de mammographie agréées.
La participation du médecin généraliste : résultats de l’enquête...
Suite de la page 3
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Evolution du programme du dépistage du cancer du sein
Le mammotest, une assurance de qualité ! Suite de la page 1
Les installations doivent correspondre à
des normes techniques. Les contrôles de qualité sont
quasi quotidiens par l'envoi systématique d'un cliché test
des unités aux firmes de contrôle agréées à cet effet.
Pour chaque dossier, un radiologue second lecteur vérifie
la qualité des clichés et effectue une deuxième lecture en
totale indépendance. Enfin, des tests de qualité sont
organisés par la Communauté française. Toutes les unités
ont été soumises à un test de 30 clichés pour vérifier
la conformité de la qualité aux critères européens.
Le C.A.R.C., comité d'experts en la matière, s'est chargé de
cette mission. Pour permettre aux unités de faire évoluer
leur qualité, une seconde séance a été organisée pour
les unités en échec par un test de 10 clichés, et
actuellement une troisième séance est en cours pour
les rattrapages.
Cela représente pour les radiologues :
des efforts et des investissements considérables ;
un équipement performant ;
la formation de leurs techniciens ;
une rigueur continue dans leur travail.
Et surtout actuellement un label de qualité !
Pour connaître la liste des unités agréées du Hainaut,
vous pouvez consulter le site :
http://observatoiresante.hainaut.be
Le programme de dépistage du cancer du sein a démarré
en juin 2002. L'année 2004 marque la fin du premier cycle
d'invitation. C'est donc l'occasion de tirer un premier bilan.
Nombre de cancers dépistés
Année Femmes Cancers Taux de
dépistées détectés de détection
2002 . . . . . . . .2 288 . . . . . . . . .18 . . . . . . . . . .0,79%
2003 . . . . . . . .8 114 . . . . . . . . .70 . . . . . . . . . .0,86%
2004 . . . . . . . .6 886 . . . . . . . . .45 . . . . . . . . . .0,65%
Au total, 133 cancers ont été détectés entre le début du
programme et le 31 décembre 2004. Le taux de détection
des cancers est supérieur à la norme européenne de 0,60%.
Ceci indique la capacité du programme à détecter
un nombre de cancers au moins équivalent à celui figurant
dans les recommandations européennes.
L'analyse des résultats des examens complémentaires est
en cours et permettra de mieux caractériser les cancers
détectés.
D'autre part, la mise en place d'un nouveau registre du
cancer plus performant va permettre de suivre l'évolution du
cancer du sein en Belgique et de mieux évaluer
le programme.
Participation au programme
Evolution du nombre d’invitations, rappels, réinvitations et du
nombre de femmes dépistées par le programme de 2002
à 2004
Année Invitations Rappels Réinvitation Femme
2ème cycle dépistées
2002 . . . .32 956 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2 288
2003 . . . .73 865 . . . . . .30 217 . . . . . . . . . . . . . . . . . .8 113
2004 . . . .42 116 . . . . . . . . . . . . . . . . .1 316 . . . . . . .6 887
En 2004, 6887 femmes ont bénéficié d'un mammotest.
Ce nombre est inférieur à celui de 2004, mais reste
relativement bon si on tient compte de la baisse du nombre
d'invitations. D'une part, les rappels envoyés fin 2003 ont
continué à influencer la participation début 2004, et d'autre
part le taux de réponse des réinvitations est nettement plus
élevé que celui des invitations.
Les femmes peuvent obtenir un mammotest soit avec
une invitation soit avec une prescription de leur médecin.
La figure ci-dessous montre la répartition des femmes ayant
bénéficié d'un mammotest en fonction de leur mode
d'entrée dans le programme. Les chiffres se basent sur
la déclaration des femmes.
Nombre de femmes dépistées en fonction de leur mode
d'entrée dans le programme (invitation ou prescription)
(Invitation reprend aussi bien invitation, rappel que
réinvitation)
En 2004, environ 9% des femmes dépistées sont venues
suite à une prescription de leur médecin. Les prescriptions
ont été moins nombreuses tant en valeur absolue qu'en part
relative en 2004 qu'en 2003.
Participation au 2ème cycle des femmes éligibles ayant passé
un mammotest en 2002
Participation au 2ème cycle N %
2ème mammotest . . . . . . . . . . . .728 . . . . . . . . . .41,1
Pas de 2ème mammotest . . . . . .1 045 . . . . . . . . .58,9
Total des éligibles . . . . . . . . . . . .1 773 . . . . . . . . .100,0
Parmi les femmes ayant fait un mammotest en 2002 et
éligibles pour le 2ème cycle, 728 (41%) avaient passé
un mammotest avant le 30 juin 2005. Il faut noter qu'environ
300 de ces femmes ont passé leur 2ème mammotest en 2005
soit avec un retard par rapport au délai de 2 ans recommandé
entre 2 examens. La suite du programme permettra de voir si
ces femmes continuent à se présenter
au 2ème semestre 2005.
Un effort doit encore être fourni pour fidéliser les femmes au
programme et les sensibiliser au respect des délais.
Dr Christian MASSOT
Observatoire de la Santé du Hainaut
Ce document est disponible gratuitement sur demande écrite à l’OSH, rue Saint-Antoine 1 - 7021 Havré,
par tél. : 065 87 96 00, par Fax : 065 87 96 79, par E-mail : [email protected]
ou téléchargeable via web : http://observatoiresante.hainaut.be
Une enquête par questionnaire a été menée par
l'Observatoire de la Santé du Hainaut auprès
des médecins généralistes de la Province. Un échantillon de
182 d'entre eux a été constitué pour connaître leurs opinions
et leurs attitudes par rapport au dépistage du cancer du sein
et au programme organisé par mammotest.
L'enquête s'est voulue représentative de la fonction, de
l'opinion et du ressenti des médecins généralistes.
Il y a une forte adhésion des médecins généralistes
au dépistage du cancer du sein, mais pas au programme.
93% des médecins pensent que c'est leur rôle de prescrire
le test de dépistage, 99% sont convaincus de
son importance, 87% disent y penser systématiquement
devant leurs patientes de plus de 50 ans. 99 % d'entre eux
pensent pouvoir influencer les femmes à se faire dépister.
Ils sont plus de 90% à prescrire la mammographie plus
l'échographie dans le cadre du dépistage.
Le mammotest est considéré comme un test insuffisant,
de qualité et d'efficacité douteuses pour un grand nombre.
75% des médecins souhaitent y adjoindre systématiquement
l'échographie pour un dépistage optimal.
Les médecins manifestent peu d'intérêt pour une formation
en matière de dépistage : seuls 18,8% souhaitent s'y former
davantage et 34,5% reconnaissent être insuffisamment
formés au programme.
La motivation et la conviction des médecins quant à
leur rôle professionnel en matière de dépistage du cancer du
sein sont claires. La mise en pratique de recommandations
bien connues relève d'un autre débat.
L'étude nous apprend que le mammotest est très méconnu
des médecins généralistes et que ses atouts majeurs
ne sont pas reconnus.
Le programme n'est pas perçu comme concurrent à
leur pratique. Au contraire, ses avantages matériels sont
évoqués et les médecins généralistes souhaitent même y
jouer leur rôle.
Les obstacles majeurs à la participation du médecin au
programme :
1. le poids des habitudes en matière de prescription ;
2. l'avis du médecin gynécologue défavorable au
programme ;
3. la méconnaissance des atouts majeurs du programme ;
4. le manque d'intérêt par rapport au programme.
Nous estimons que la re-connaissance la plus précise et
objective possible des obstacles est une étape préalable
indispensable à l'ouverture d'un débat constructif autour
du sujet avec les acteurs concernés.
Suite page 4
La participation du médecin généraliste : résultats de l’enquête
Vous avez été nombreux à participer à notre enquête sur les opinions et attitudes des médecins généralistes par
rapport au dépistage du cancer du sein et au programme en particulier.
L’équipe des enquêtrices que vous avez eues au téléphone :
Madame Bernadette DUBOISSE ;
Madame Anne-Marie GUIOT ;
Madame Martine HAUTAIN.
Vos patientes peuvent aussi passer le mammotest dans une autre province. Vous trouverez la liste des unités agréées
de Wallonie sur le site de la Communauté française ( http://www.sante.cfwb.be/pg001.htm ) et celles de Bruxelles sur
le site de Brumammo (http://www.brumammo.be/premiere_fr.htm ).
[
[
Participation au 2ème cycle des femmes dépistées en 2002
En 2002, 2288 femmes ont bénéficié d'un mammotest. Parmi celles-ci, 495 (22%) étaient trop âgées pour participer
au 2ème cycle et 20 (1%) habitaient hors province et ne pouvaient être réinvitées par notre centre. Au total, 1773 femmes étaient
éligibles pour une invitation au 2ème cycle.
Evolution du programme du dépistage du cancer du sein
Suite de la page 2
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