Des prix à la production aux prix à la consommation

La note de conjoncture générale
AGRESTE - CONJONCTURE - MAI 2005
Fruits et légumes :
de fortes variations de prix
Les prix des fruits et légumes à la pro-
duction sont sujets à de fortes varia-
tions surtout dues aux aléas cli-
matiques, mais ces dernières ne sont
pas toujours répercutées de la même
façon sur les prix à la consommation.
Après plusieurs années de prix dura-
blement élevés, notamment à la
consommation, en raison de l’enchaî-
nement d’intempéries et de gelées, il
est bon de faire le point. Rappelons
tout d’abord que le marché des fruits
et légumes est un marché peu régulé
et qu’au niveau européen, on constate
souvent une opposition entre l’évo-
lution des prix et celle de la produc-
tion. Cela s’observe également au
niveau français pour les produits dont
le commerce extérieur demeure mar-
ginal, comme la pêche. Lorsque la
production s’étoffe, les prix à la pro-
duction se contractent, et les prix à la
consommation suivent ce mouvement.
Ce parallélisme n’exclut pas des déca-
lages parfois importants entre les prix
pratiqués sur les marchés de gros et de
détail comme pour les fruits durant
l’été 2002 et l’automne 2003. Les
indices des prix à la production et à la
consommation ne correspondent pas
au même champ de transaction : au
niveau de la production, on observe le
prix des fruits et des légumes cultivés
en France à destination du marché
national ou de l’exportation, au niveau
de la consommation, on retrouve des
produits nationaux et les importations.
Les décalages peuvent également pro-
venir de l’évolution des marges en
aval de la production.
Si l’on veut mieux suivre ces évolu-
tions, il est bon de se concentrer sur
certains produits particuliers pour les-
quels le commerce extérieur demeure
marginal. En outre, les niveaux de
prix sont alors plus intéressants que
les indices. On peut alors se doter de
deux indicateurs afin d’analyser
davantage les liens qui unissent les
deux prix : d’une part leur différence
et d’autre part le coefficient multi-
plicateur.
Pour les fruits à noyaux
un coefficient multiplicateur permet
de passer du prix à la production
au prix à la consommation
Pour la cerise et l’ensemble pêches/bru-
gnons/nectarines, les fluctuations des
prix à la production d’une année sur
l’autre sont répercutées presque inté-
gralement sur les prix à la consomma-
tion. Tout se passe comme s’il y avait
un coefficient multiplicateur stable et
une différence entre les deux prix qui
augmente lorsque le prix à la produc-
tion baisse et inversement. Cela tend à
stabiliser la marge globale de la distri-
bution : les années de faible production
la marge unitaire est élevée, celles de
forte production elle est plus réduite.
Le coefficient multiplicateur a par
ailleurs connu une progression en 2002.
Des prix à la production aux prix à la consommation
50
70
90
110
130
150
170
Production base100 en 1995
Prix production base100
en 1995
0403020100999897961995
Base 100 en 1995
Une opposition de phase
marquée entre production et
prix de la pêche
Source : Agreste-Ippap, SAA
70
90
110
130
150
170
190
210
Ippap légumes Ipc légumes
050403020100999897961995
Base 100 en 1995
Parallélisme des prix
à la consommation et
à la production des légumes
Source : Agreste, Insee - Ippap, Ipc
80
90
100
110
120
130
140
150
160
170
180
Ippap fruits Ipc fruits
050403020100999897961995
Base 100 en 1995
Décalage entre prix à la production
et à la consommation des fruits
au cours de l'été 2002 et
de l'automne 2003
Source : Agreste - Insee
La note de conjoncture générale
AGRESTE - CONJONCTURE - MAI 2005
pour les fruits et légumes : des situations contrastées
La différence entre prix
à la production et à la consommation
augmente pour les fruits
à pépins étudiés
La pomme et la poire ne s’inscrivent
pas dans le schéma précédent car le
coefficient multiplicateur varie beau-
coup plus. Il est constamment en oppo-
sition de phase avec le prix à la
production, lissant de ce fait les évolu-
tions du prix à la consommation.
La différence de prix est en augmen-
tation tendancielle pour la pomme,
cette progression est moins nette pour
la poire. De fait le prix à la consom-
mation de la pomme est proche du prix
àla production augmenté d’une marge
unitaire variant peu. Cette marge uni-
taire a augmenté au fil des ans.
La carotte s’inscrit
dans le même schéma que la pomme
La carotte présente elle aussi une très
nette opposition de phase entre coef-
ficient multiplicateur et prix à la pro-
duction. La différence est aussi en
légère augmentation tendancielle et
grimpe d’année en année.
Les fruits et légumes étudiés se répar-
tissent en deux blocs distincts. D’une
part ceux pour lesquels la différence
entre prix à la production et prix au
détail varie peu en fonction des prix à
la production et des quantités écou-
lées, présentant simplement une évo-
lution tendancielle. D’autre part ceux
pour lesquels la différence entre les
prix évolue en fonction des quantités
écoulées. Il est toutefois difficile d’en
déduire les fonctionnements écono-
miques sous-jacents. On retiendra tou-
tefois dans les deux cas l’augmentation
des écarts entre prix à la production et
au détail en 2002, et leur réduction en
2004, du moins pour les poires et les
pêches.
0
2,0
3,5
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8
y = x + 1,2
3,0
2,5
1,5
1,0
0,5
Une différence de prix relativement
constante pour les poires
Prixà la production en /kg
Prixà la consommation en €/kg
Source : Agreste
Pour la poire,
le coefficient multiplicateur
en opposition de phase
avec les prix à la production
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
Coefficient multiplicateur
Différence en €/kg
Prix à la consommation en €/kg
Prix à la production en €/kg
juil04
jan04
juil03
jan03
juil02
jan02
juil01
jan01
juil00
jan00
juil99
jan99
juil98
jan98
Source : Agreste
0
1
2
3
4
5
Coefficient multiplicateur
Différence en €/kg
Prix à la production en €/kg
Prix à la consommation en €/kg
juil04
jan04
juil03
jan03
juil02
jan02
juil01
jan01
juil00
jan00
juil99
jan99
juil98
Hausse du coefficient
multiplicateur de la pêche
en 2002
Source : Agreste
0 0,5 11,5 22,5 33,5 44,5
Prix à la productionen €/kg
y = 2x + 0,6
Prix à la consommation en €/kg
Un régime multiplicateur
pour les fruits
à noyau tels que la cerise
12
10
8
6
4
2
0
Source : Agreste
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
4,5
5,0
Coefficient multiplicateur
Différenceen €/kg
Prix à la consommation en €/kg
Prix à la production en €/kg
juil-04
jan-04
juil-03
jan-03
juil-02
jan-02
juil-01
jan-01
juil-00
jan-00
juil-99
jan-99
juil-98
jan-98
Une augmentation tendancielle
de la différence
pour les pommes
Source : Agreste
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