Evaluation des pratiques professionnelles des masseurs

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U.F.R. Psychologie, Sciences de l’Education
Département des Sciences de l’Education
Université de Provence Aix-Marseille I
Université de Montpellier III
En partenariat avec
I.F.C.E.E.S. Institut de Formation en Communication Evaluation Education et Santé
de Montpellier
Christophe LAGATHU
Master 2 Professionnel en Sciences Humaines et Sociales
Spécialité : Sciences de l’Education
Année 2009 – 2011
Mémoire de Master 2 Professionnel Education et Formation
Evaluation des pratiques professionnelles
des masseurs-kinésithérapeutes dans les domaines de la prévention et de
l’éducation à la santé :
Compétences, autonomie et démarche qualité adaptées à l’entreprise.
Directeur Universitaire : Franck GATTO, Maître de conférences, H.D.R. Université de
Montpellier III
&
Directeur de mémoire : Laurent FAUX, Cadre de santé , Master 2 en Sciences de l’Education
2
Remerciements
Je remercie Laurent Faux, mon Directeur de mémoire, Cadre de santé, Master 2 en Sciences
de l’Education pour la richesse de son accompagnement. La justesse, la pertinence et l'orientation
de ses régulations m’ont permis de produire un mémoire de qualité. J’espère que notre collaboration
continuera sur nos projets communs avec le même dynamisme.
Je remercie Franck Gatto, Coordinateur pédagogique de cette formation, d’avoir su transformer et
faire exister mes projets grâce à son haut niveau de compétences, la justesse de ses conseils, sa
disponibilité sans faille, et le partage de valeurs qui nous tiennent à coeur.
Je remercie Eric Pastor, Directeur de l’IFCEES de Montpellier, Président de l’Ordre des masseurskinésithérapeutes de l’Hérault, pour la qualité de son accueil, pour le partage de ses savoirs
institutionnels et professionnels, pour son enthousiasme communicatif, et enfin pour sa confiance et
son accompagnement dans les nouvelles missions qu’il m’a confiées.
Je remercie mon ami Yvan Paulhac, Masseur-Kinésithérapeute Diplômé d'Ostéopathie, qui, grâce à
un concept de formation innovante, est à l’origine de cette production scientifique. Je le remercie
pour la qualité de son entretien et de nos échanges fructueux.
Je remercie Josselin, Sylvain, Jean-Claude, tous mes camarades et amis de promotion de
Montpellier pour les nombreux échanges et l’aide qu’ils m’ont apporté durant ces deux années de
Master.
Je remercie Suzanne Amigues pour son aide technique au franchissement d’obstacles informatiques
et l’attention toute particulière dont elle a fait preuve au suivi de l’avancement du «chantier».
Je remercie tout particulièrement Annie Masclau, qui a endosser la fastidieuse responsabilité de la
retranscription de l’entretien. Son efficacité à la tâche m’a permis de gagner un temps précieux.
Je remercie mon père et ma mère pour l’héritage des valeurs qu’ils m’ont transmis avec tolérance et
humilité. Ma mère serait fière de voir le chemin parcouru.
Je remercie du fond du coeur mes trois filles Emma, Léane et Alice. Elles sont les soleils de ma vie.
Je remercie mon épouse Séverine qui me soutient depuis toujours dans mes projets avec
bienveillance, amour et patience. Elle a su m’encourager, m’écouter et concilier mes conditions de
travail à notre vie de famille. Je lui dédie ce mémoire.
A Christian et à sa force, auxquels j’ai pensé dans les moments de doute.
3
Sommaire
1. Contexte .................................................................................................................................7
1.1. Parcours universitaire et professionnel ................................................................................7
1.1.1. Fonctions actuelles ........................................................................................................7
1.1.2. Diplômes ........................................................................................................................7
1.1.3. Formations .....................................................................................................................7
1.1.4. Parcours et expérience professionnels ...........................................................................8
1.2. Projet professionnel .............................................................................................................9
1.3. Projet en formation Master 2 ...............................................................................................9
2. Thème ..................................................................................................................................11
3. Utilité sociale .......................................................................................................................11
4. Etat des lieux de la recherche et problèmatisation ..........................................................12
4.1. Genèse du mémoire ...........................................................................................................13
4.1.1 Un concept de formation innovant et unique................................................................13
4.1.2. Un concept de formation compatible avec des critères de formation validés .............13
4.1.3. Le cadre politique ........................................................................................................13
4.2. Présentation et définition de la santé .................................................................................14
4.2.1. Définitions ...................................................................................................................14
4.2.2. Evolution vers le modèle de santé global non positiviste ............................................15
4.2.3. Vers une notion de promotion de la santé ....................................................................16
4.2.4. Les déterminants de la santé ........................................................................................16
4.3. Etat de lieux épidémiologiques..........................................................................................17
4.3.1 Epidémiologie sur les risques professionnels ...............................................................17
4.3.1.1. Définitions des Troubles Musculo-Squelettiques .................................................17
4.3.1.2. Les couts directs et indirects .................................................................................18
4.3.1.3. Le stress au travail, les facteurs psychosociaux et la notion de « jobstrain » .......19
4.3.1.4. L’exposition des salariés, les conditions matérielles de travail ............................20
4.3.2. Un enjeu de santé publique ..........................................................................................21
4.4. Le cadre législatif et règlementaire des actions menées ...................................................22
4.4.1. Le Comité d’Hygiène de sécurité et des conditions de travail et le document unique 22
4.4.1.1. Missions du CHSCT d’après les articles L4612 du code du travail .....................22
4.4.1.2. Le document unique de sécurité ...........................................................................23
4.4.2. L’état des lieux par le Ministère du Travail et de la Solidarité ....................................24
4
4.4.3. Les obligations des employeurs et des salariés visées par le code du travail ..............26
4.4.3.1. Les obligations des employeurs visées par l’article L4121-1 et suivants.............26
4.4.3.2. Les obligations des travailleurs visées par l’article L42122-1 et suivants ...........27
4.4.4. Les aides à l’amélioration des conditions de travail ....................................................27
4.4.5. Le cadre règlementaire tel que le définie la Haute Autorité à la Santé........................28
4.4.5.1. Définition de l’éducation thérapeutique selon la HAS .........................................28
4.4.5.2. L’éducation thérapeutique comme élément essentiel de la prise en charge..........31
4.4.6. Les recommandations pour la prise en charge .............................................................32
4.4.6.1. Mesures et principes généraux..............................................................................32
4.4.6.2. Les grandes structures institutionnelles de l’évaluation des risques ....................34
4.4.7. Mise en œuvre des politiques de prévention et d’éducation à la santé .......................35
4.4.7.1.Missions et textes...................................................................................................35
4.4.7.2. Organisation ..........................................................................................................36
4.4.7.3. Un outil en éducation du patient à la disposition des formateurs .........................36
4.5. L’approche médico-kinésithérapique en entreprise ...........................................................37
4.5.1. La place du masseur-kinésithérapeute en entreprise : Ergonome, préventeur, coach..37
4.5.1.1. Ergonomie au poste de travail, une mission du MK .............................................38
4.5.1.2. Le rôle du préventeur en lien avec celui du MK ..................................................38
4.5.1.3. Le facteur humain dans la prévention des risques professionnels .......................39
4.5.1.4. Le MK en entreprise peut-il jouer un rôle d’Intervenant .....................................40
4.5.1.5. Les MK sont des intervenants concernés par l’éducation thérapeutique ..............41
4.5.1.6. Les MK par leur fonction de coach, sont les partenaires privilégiés des salariés 42
4.5.2. La notion des compétences ..........................................................................................42
4.5.3. Etat des lieux du management des entreprises et la santé des salariés ........................45
4.5.4. La place de la prévention dans le modèle de santé global ...........................................46
5. Modèles convoqués en Sciences de l’Education ...............................................................47
5.1. Modèles de la santé et la place de la prévention dans le modèle de santé global ..............47
5.2. Théories de l’apprentissage : La notion d’obstacle aux changements ...............................48
5.3. Modèles de l’évaluation : Evaluation d’une pratique en entreprise..................................49
6. Les Matrices théoriques .....................................................................................................51
6.1. Théories de l’apprentissage................................................................................................51
6.1.1. Le béhaviorisme...........................................................................................................51
6.1.2 Le constructivisme ........................................................................................................52
6.2. Théories de l’évaluation.....................................................................................................53
6.2.1. L’évaluation contrôle ...................................................................................................53
6.2.2. L’évaluation questionnement .......................................................................................54
6.3. Théories de la santé............................................................................................................55
6.3.1. Le biomédical curatif ...................................................................................................55
5
6.3.2. Le global non positiviste..............................................................................................56
7. Problèmatisation .................................................................................................................57
8. Question de recherche ........................................................................................................57
9. Résultats déjà publiés .........................................................................................................57
9.1. Utilisation d’indicateurs discursifs pour optimiser les effets de la rééducation ...............57
9.2. Relativité du savoir et relation thérapeutique ....................................................................58
9.3. Les modèles de l’apprentissage expérienciel.....................................................................59
9.4. L’évaluation des pratiques professionnelles des MK ........................................................59
10. Réponses autorisées à partir des résultats déjà publiés ................................................60
11. Dispositif de recherche .....................................................................................................61
11.1. Méthode de recherche utilisée..........................................................................................61
11.2. Population enquêtée : Description qualitative .................................................................61
11.3. Outil d’enquête théorisé ...................................................................................................61
11.4. Présentation du guide d’entretien ....................................................................................61
11.4.1. Question inaugurale ...................................................................................................61
11.4.2. Les diverses questions de relances prévisionnelles ...................................................61
11.5. Protocole de recueil des données .....................................................................................66
11.6. Traitement des données ....................................................................................................67
12. Résultats quantitatifs, analyses et résultats du contenu terminologique du discours 67
12.1. Analyse du tableau des formes et des occurrences du discours .......................................67
12.2. Analyse et résultats des occurrences significatives du dictionnaire du corpus ................67
13. Résultats qualitatifs : Analyses au regard des matrices théoriques convoquées ........70
13.1. Analyse des unités sémantiques du discours au regard des modèles de l’apprentissage .70
13.1.1 Lien du discours avec le modèle béhavioriste ............................................................70
13.1.2. Lien du discours avec le modèle (socio)constructivisme ..........................................71
13.2. Analyse des unités sémantiques du discours au regard des modèles de la santé .............77
13.2.1. Lien du discours avec le modèle biomédical curatif .................................................77
13.2.2. Lien du discours avec le modèle global non positiviste ............................................78
13.3. Analyse des unités sémantiques au regard des modèles de l’évaluation .........................80
13.3.1. Lien du discours avec le modèle de l’évaluation contrôle.........................................80
13.3.2. Lien du discours avec le modèle de l’évaluation questionnement ............................83
14. Résultats quantitatifs du qualitatif..................................................................................87
14.1. Répartition des unités sémantiques en lien avec les modèles convoqués........................87
6
14.2. Répartition des unités sémantiques en lien avec le modèle de la santé ...........................88
14.3. Répartition des unités sémantiques en lien avec le modèle de l’évaluation ....................89
14.4. Répartition des unités sémantiques en lien avec le modèle de l’apprentissage ...............90
14.5. Répartition des unités sémantiques contextualisées repérées dans le discours ...............91
15. Synthèse des résultats de l’enquête clinique, réponse à la question de recherche ......92
15.1. Synthèse des résultats ......................................................................................................92
15.2. Validation des questions de recherche de départ .............................................................93
16. Discussion des résultats et critique du dispositif de recherche .....................................93
16.1. Apport, intérêts et limites des résultats pour la pratique professionnelle ........................94
16.1.1. Vers une plus grande autonomie des MK ..................................................................94
16.1.2. Vers une plus grande professionnalisation .................................................................94
16.1.3. De la valorisation des pratiques à la réingénierie de la profession ............................95
16.1.4. Vers une démarche scientifique et la notion de preuve tant attendue ........................96
16.2. Perspective de recherche..................................................................................................97
17. Conclusion .........................................................................................................................98
18. Références bibliographiques ............................................................................................99
18.1. Références bibliographiques............................................................................................99
18.2. Documents électroniques ...............................................................................................103
19. Annexes ............................................................................................................................105
Résumé ...................................................................................................................................143
7
1.Contexte :
1.1.Parcours universitaire et professionnel :
Actuellement diplômé en masso-kinésithérapie et pratiquant une activité libérale, j'ai acquis une
solide expérience professionnelle et perfectionné mes connaissances dans le domaine de la thérapie
manuelle grâce à des formations complémentaires.
Désireux de poursuivre mon parcours professionnel et ainsi atteindre le niveau de connaissances,
savoir-être et savoir-faire requis pour exceller dans les métiers visés par une formation en Master II
en Sciences Humaines spécialisée en Sciences de l'Education, j’ai décidé d’intégrer l'Université
d’Aix-Marseille I, l’Université de Montpellier III et l’Institut de Formation en Communication,
Evaluation, Education et Santé de Montpellier ( I.F.C.E.E.S. ) . Mon dynamisme et mes qualités
relationnelles m’ont permis de m'intégrer en toute autonomie et dans les meilleures conditions au
coeur du dispositif de formation.
1.1.1.Fonctions actuelles :
Depuis janvier 2000 :
Masseur Kinésithérapeute en libéral dans un cabinet paramédical (2 associés), cogérant du cabinet
en ELFP (Exercice libre à frais partagés). avec création d’un emploi de collaborateur .
Depuis le début de la formation universitaire en Master 2 en Sciences de l’Education :
Nommé secrétaire adjoint d'une association de défense des intérêts professionnels au niveau
départemental,
Elu conseiller titulaire de l’Ordre Départemental des Masseurs-Kinésithérapeutes de l’Hérault.
1.1.2.Diplômes :
1997 : Diplôme d’Etat de masso - Kinésithérapie . Institut de formation de Montpellier – Hérault.
1992 : Baccalauréat Série D . Lycée Saint John Perse de Pau – Pyrénées-Atlantiques.
1.1.3.Formations :
2009 : Perfectionnement en drainage lymphatique manuel – Méthode en pressions digitales doigts
écartés. Formateur :- Schiltz J.P., Arles (Bouches-du-Rhône).
2007 : Perfectionnement en drainage lymphatique manuel – Méthode de résorption.
Formateur : –Evrard M.Y., Montpellier(Hérault).
2005 : Perfectionnement aux techniques de la kinésithérapie respiratoire pédiatrique.
8
Formateur : -Professeur Picaud J.C. et Docteur Maestraci M. Service de pédiatrie C.H. Arnaud de
Villeneuve, Montpellier (Hérault).
2003 à 2005 : Techniques en Thérapie manuelle – Méthode des Chaînes physiologiques globales
Formateur : – Busquet L., Pau (Pyrénées-atlantiques).
1999 à 2003 : Thérapies manuelles. Formateur :– Centre d'Etude Vauclusien- Fabre J., Avignon
(Vaucluse 1994 à 1997).
Obtention du diplôme d'état de masseur-kinésithérapeute en juin 1997.
Formation : -Institut de formation en masso-kinésithérapie de Montpellier (Hérault)
1993 à 1994 : Préparation au concours d'entrée aux instituts de formation en masso-kinésithérapie
Formation : -Ecole préparatoire aux concours paramédicaux de la Croix Rouge Française de
Toulouse (Haute-Garonne).
1992 à 1993 : Obtention 1ère année DEUG. Formation :Unité de Formation et de Recherche des
Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives de Montpellier I (Hérault ).
1.1.4.Parcours et expériences professionnels :
1998-Aujourd'hui :
Exercice conventionné en cabinet libéral de groupe à Gignac (Hérault),
Membre de Société Française de Phlébologie,
Nommé secrétaire adjoint d' une association ayant pour but la défense des intérêts professionnels,
Elu conseiller titulaire de l’Ordre départemental des Masseurs-Kinésithérapeutes de l'Hérault.
1999-2001 :
Membre de l'encadrement médical et sportif du Montpellier Rugby Club, suivi de l'équipe première
lors des saisons régulières du championnat de pro D2.
1997-1998 :
Poste de masseur-kinésithérapeute à l'Ecole des Troupes Aéroportées de Pau (Pyrénées-Atlantiques)
dans le cadre du service militaire national.
1997-1999 :
Remplacements dans diverses structures libérales du Languedoc-Roussillon.
Remplacement salarié de courte durée à la Clinique médicale « Le Mas de Rocher » de CastelneauLe-Lez ( Hérault ).
9
1995 -1996 : Activités universitaires :
Poste de secrétaire et co-responsable de la communication de l’association des étudiants de l’ IFMK
de Montpellier, et organisation de divers événements promotionnels estudiantins .
1.2.Projet professionnel :
•Approfondir ma réflexion sur les savoirs acquis en Sciences de l’Education afin d’optimiser mes
compétences dans les domaines du management, de la coordination et de l’évaluation.
•Renforcer les savoirs faire et savoir être dans l’organisation professionnelle associative.
Manifester une aptitude à l’observation, à l’écoute et à la communication.
•Laisser du temps pour le changement des activités éducatives transversales compétences
transversales de soins éduquer les patients et les conseiller sur les facteurs personnels
psychosociaux et environnementaux qui influencent leur manière de gérer leur état de santé.
•Après avoir eu l’opportunité d’achever ma formation en Master 2 en Sciences de l'Education ,
j’envisage une orientation et une insertion professionnelle dans les domaines de l’éducation et de la
formation.
•Mon projet professionnel est par conséquent de devenir formateur-accompagnateur en
développement personnel continu et référant dans un organisme de formation continue existant ou
à créer, en prévention et en éducation à la santé dans les troubles musculo-squelettiques en
entreprise.
•Une valorisation universitaire en Master 2 en Sciences de l’Education me permet de développer
mes compétences, d'ancrer mon savoir-faire, de me préparer aux fonctions des activités liées à
l'éducation, l'évaluation et la santé, en participant à des programmes nouveaux, et d'ouvrir mon
cursus professionnel vers des objectifs diversifiés. La traduction de ces objectifs sera de pouvoir
réorienter une partie de mon activité vers la formation dans le cadre de l’évaluation des pratiques
professionnelles et vers l'éducation à la santé en montrant qu’il est possible de développer, pour les
masseurs-kinésithérapeutes, un accès direct aux soins dans le monde du travail.
1.3.Projet de formation en Master 2 :
•Acquérir une méthodologie de recherche scientifique et finaliser le mémoire de Master 2 .
•Acquérir des compétences en Sciences de l’Education et le diplôme dans une perspective
d’évolution de carrière et/ou une réorientation d’activité.
10
•Valider mes acquis d’expérience grâce à la production d’un bilan de compétences
Ce bilan est l’occasion de réaliser le chemin parcouru et de renforcer l’estime de soi, en s’ouvrant à
de nouvelles perspectives de carrière.
•Les compétences globales développées ou renforcées par la formation en Master II pro SDE sont :
- La problématisation qui consiste à fouiller, à se poser des questions, à critiquer, à douter
sur un objet, un phénomène ou sur une situation à partir de différents référentiels scientifiques et
de son expérience personnelle et professionnelle.
- L’actualisation et l’appropriation de nouveaux savoirs et pratiques dans les domaines
du soin, de la recherche, de la rééducation, de la formation, de l’éducation, de l’encadrement, de
l’évaluation.
- L’acceptation du questionnement sans sur-valorisation de la résolution de problème, de la
rationalisation et de la normalisation de pratiques.
- L’autorisation à l’originalité et à la différence dès lors qu’elles conduisent à des développements
argumentés.
- Depuis Septembre 2009 :
•Donner un nouveau sens à l’expérience, questionner et modifier certaines pratiques
professionnelles, valoriser les pratiques professionnelles, modifier les projets professionnels,
approfondir les connaissances, les savoir - faire et savoir - être en éducation, en évaluation, en
formation, en management, en démarche scientifique, en communication.
•Le mémoire :
J’ai pour ambition d'orienter mon travail de recherche sur le rôle de régulateur-consultant en santé
dans le milieu de l'entreprise.
Ma problématique de départ s’intéressera à un investissement possible d’une démarche individuelle
de soins au profit de la santé tout en bénéficiant à la cohésion du groupe.
Elle posera la question d’un transfert des apprentissages en situation de travail au profit de la santé
en écartant le champ de l'ergonomie mais en se recentrant sur l'individu selon le modèle (néo)socioconstructiviste.
Il sera recherché comment faire évoluer, dans la limite des résultats, la motivation des
professionnels à profiter de la formation continue pour améliorer un parcours de
professionnalisation, pour se valoriser et valoriser leur diplôme initial.
Il est donc fort pertinent d’évaluer les connaissances, les savoir-faire et les savoir-être du MK dans
le dispositif de formation pour l’ aider à améliorer : La gestion de la santé, l’ autonomie
fonctionnelle, les indicateurs biomédicaux (médication, arrêt de travail, nombre et temps
d’hospitalisation, ...).
Le but de cette recherche est d’évaluer les savoirs conformes et non conformes requis par le
formateur professionnel de santé dans les domaines médico kiné ainsi qu’en éducation à la santé,
c’est-à-dire dans les domaines des modèles de santé, de l’évaluation et dans les théories de
l’apprentissage, ceci dans l’optique de lui apporter un savoir-faire et de ce fait un savoir-être.
11
Il me semble intéressant d'évaluer auprès du personnel le processus de motivation
d’accompagnement sans créer d'obstacle, pour partager les savoirs appris, contribuer ainsi au
développement de compétences individuelles et collectives au profit de la santé individuelle dans un
premier temps et au profit du produit fini dans un second temps.
L'intérêt du thème de recherche sera de mettre en avant, de repérer, et d'évaluer les résistances
potentielles aux changements et obstacles à l'apprentissage que créent un intervenant extérieur dans
la possibilité d'améliorer ou non une pratique professionnelle au sens de la santé par des gestes de
prévention.
Quelles sont les contributions des Sciences de l'Education dans ce domaine précis en lien avec le
paradigme de traitement de l’information ?
Pour clarifier :
Quelles sont les compétences nécessaires au MK pour former à la santé dans le milieu de
l'entreprise ?
Est- ce qu’une formation en Master 2 en Sciences de l'Education peut contribuer à améliorer une
telle démarche ?
2.Thème
•Evaluation des compétences du Masseur-Kinésithérapeute Diplômé en Ostéopathie Ergonome
(MKDOE) en entreprise, dans un objectif d’amélioration de la santé et de socialisation des usagers
en s’appuyant sur des savoirs scientifiques et la législation
•Evaluation de l’efficacité des actions de prévention en entreprise d’un MKDOE
•Quelles sont ses connaissances et ses pratiques préventives ?
•Quelles sont ses connaissances en SDE dans le cadre de ses formations en entreprise ?
3.Utilité sociale
•Favoriser le bien-être au travail au niveau des indicateurs biomédicaux, épidémiologiques,
éducatifs, émotionnels,
•Diminution de la prévalence des TMS et de leurs coûts pour l’entreprise,
•Amélioration des conditions de travail et de la qualité de vie au travail,
12
•Amélioration de l’efficacité des formations en prévention et en éducation à la santé grâce à l’apport
des SDE
•La prévention-éducation est non-dissociable de la dynamique socio-économique, et du concept de
développement durable
•Une utilité sociale multiple
•valorisation des pratiques professionnelles et compétences du MKDOE dans le secteur éducatif et
préventif
•Proposition d’une prise en charge individuelle de la santé, par l’apprentissage de techniques
préventives et thérapeutiques aux employés de l’entreprise
•Amélioration de la prise en charge de la santé au travail qui est sous la responsabilité des dirigeants
d’entreprises
4.Etat des lieux de la recherche et problèmatisation
L’évaluation des pratiques professionnelles, les données de santé publique, les politiques de santé,
la loi du 04 mars 2002 relative aux droits du malade et à la qualité du système de santé préconisent
vivement à chaque professionnel de santé de placer le patient en qualité de co-auteur, co-décideur,
co-concepteur de l’évaluation, des objectifs et des programmes thérapeutiques.
Pour respecter la loi, le professionnel doit également se placer en qualité de co-auteur. Pour cela il
doit connaître et utiliser des connaissances, des savoir-faire et des attitudes appartenant au champ de
l’Education. L’éducation a pour fonction essentielle d’aider à la socialisation des personnes, se
poursuit toute la vie et ses effets sont mesurables par un gain d’autonomie des individus dans un
contexte, dans une société. Il s’agit d’aider les malades et les non-malades à gagner en
autonomie, en pouvoir, en responsabilité par rapport à leur traitement et à leur santé. Le projet et
le programme thérapeutique et/ou d’encadrement et/ou de management et/ou d’enseignement ne
sont donc pas prévisibles à l’avance. Il ne s’agit pas d’appliquer des techniques
mécaniquement et systématiquement en fonction d’une pathologie et/ou d’un thème
d’enseignement et/ou d’une situation de management mais à partir de différentes connaissances
et savoir-faire d’inventer, de conceptualiser, et de créer dans l’action avec le patient et/ou les élèves
et/ou l’équipe les pratiques d’évaluation, d’éducation, de formation, d’enseignement et de
rééducation.
Pour mettre en œuvre des missions de soins, de rééducation, de recherche, de
formation, d’enseignement, d’évaluation, de management, d’éducation, de prévention, il est
nécessaire de posséder et d’utiliser des connaissances, des savoir-faire et des attitudes produits
13
et validés par la recherche scientifique et par l’université. L’auto-proclamation de possession
de savoirs et de compétences n’est pas de mise en Santé et en Science.
4.1.La genèse du mémoire :
4.1.1.Un concept de formation innovante et unique :
« Le concept, c’est ce qui empêche la pensée d'être une simple opinion, un avis, un bavardage»,
écrivait le philosophe Gilles Deleuze.
Nous étudions ici scientifiquement un concept de formation innovante en prévention et éducation à
la santé par un masseur-kinésithérapeute diplômé en ostéopathie. La curiosité a rapidement fait
place au questionnement, et les échanges fructueux avec le confrère ont finalement conduit à
démarrer un analyse des pratiques dans le cadre des modalités de validation du Master 2 en
Sciences de l’Education.
4.1.2.Un concept de formation compatible avec des critères de formation validés :
En 1992, le Haut Comité Education-Economie (HCEE) notait dans un de ses rapports qu’une
formation pouvait être qualifiée de «professionnelle» dans la mesure où elle se rendait «apte à
exercer une activité économique déterminée». ce rapport retenait trois critères pour caractériser la
professionnalisation d’une formation : la clarté( les domaines d’emploi sont caractérisés par tous),
le caractère consensuel d’une formation (les attentes des étudiants et de leurs futurs employeurs
potentiels sont convergentes), la confiance (les futurs employeurs sont assurés que les étudiants
sortant de la formation sont aptes à exercer leurs fonctions).
Pour Le Boterf (2007), une recherche de professionnalisme confirme une longue évolution ayant
marqué l’histoire de la formation continue en France. La remise en cause progressive de la
formation comme dépense sociale et son remplacement par une approche en termes
d’investissement n’a pas été sans conséquences. Les raisonnements en termes de production, de
maintenance et de développement des compétences tendent à prévaloir sur ceux en termes de
simple formation.
«Et de la compétence professionnelle au professionnalisme, il n’y a qu’un pas.»
La demande de professionnalisme n’est pas due au hasard ou à un simple phénomène de mode.
Le Boterf (2007) nous pose la question suivante : «Qu’est-ce qu’un professionnel compétent ?».
Pour cet auteur, le professionnel compétent prend en temps opportun les initiatives pertinentes dans
des situations complexes, incertaines ou inédites, il se distingue par son intelligence des situations,
il ne laisse échapper aucun détail important de la demande du client et de la situation problème à
traiter, il met en oeuvre des pratiques professionnelles pertinentes tout en combinant et mobilisant
des ressources personnelles appropriées dans des contextes particuliers, il coopère efficacement et
fait appel si nécessaire à des ressources qu’il ne possède pas lui-même pour comprendre et agir, il
tire régulièrement les leçons de l’expérience pour transposer et apprendre à apprendre, il agit en
conformité à une éthique de service par rapport à ses clients.
14
4.1.3.Le cadre politique :
L’histoire des professions montre avec évidence que la légitimité des masseurs-kinésithérapeutes
dans un champ déjà structuré, le champ médical, s’est toujours construite par un processus
d’émancipation porté par des démarches scientifiques.
Revendiquer une place reconnue au côté d’autres professions qui le sont déjà passe nécessairement
par un argumentaire scientifique qui vient conforter l’argumentaire politique, structurant ainsi
sérieusement les revendications et les luttes.
L’évaluation des pratiques professionnelles réalisée avait pour objectif principal de donner des
arguments scientifiquement construits pour défendre l’honneur de la profession de MasseurKinésithérapeute devant tous les interlocuteurs.
C’est en effet par une étude scientifique théorisée et informatisée sur un concept précis inventé par
un masseur-kinésithérapeute en entreprise, que l’analyse, par des méthodes statistiques, pourra
positionner la profession au plus haut niveau de preuve.
4.2.Présentation et définition de la santé :
4.2.1.Définitions :
D’après le dictionnaire : La santé est un « Bon état physiologique d’un être vivant, fonctionnement
régulier et harmonieux de l’organisme et équilibre psychique. ».
Pour Platon, la santé était une vertu somatique et René Leriche (1936) la définissait comme "la vie
dans le silence des organes". La santé peut donc être considérée comme l’absence de maladie.
Selon l’OMS en 1946, la santé, c’est : « le bien-être physique, mental et social et pas seulement
l’absence de maladie ou d’infirmité. ».
Pluralisme des représentations de la santé:
•Selon les médecins : absence de maladie, avec une logique de diagnostic et de traitement ;
•Selon la personne elle même : « bien-être à la fois physique, mental et social » (OMS, 1946) avec
une logique de perception et de suites à donner ;
•Selon les soignants : c’est la capacité à réaliser les actes élémentaires indispensables à la vie
quotidienne avec une logique : adaptation des soins aux incapacités observées.
•Les comportements et les modes de vie constituent les déterminants majeurs de la santé de la
population.
Le modèle biomédical curatif :
•« Le modèle biomédical infère que la maladie provient principalement d’un problème organique. Il
véhicule l’idée selon laquelle toute maladie a une cause biologique qui peut être guérie. Le modèle
15
médical est essentiellement centré sur une approche curative comportant des investigations
diagnostiques et des actions thérapeutiques. Le médecin est le seul référent dans cette
approche » (D’Ivernois et Gagnayre, 1995).
•En 1986, l’OMS définit la santé dans la charte d’Ottawa du 21 novembre 1986, comme une
ressource de la vie quotidienne, et non comme un but de la vie. La santé c’est ce qui permet à un
individu ou à un groupe d’une part de réaliser ses ambitions et de satisfaire ses besoins, et d’autre
part d’évoluer avec le milieu ou de s’adapter à celui-ci. La santé constitue un moyen parmi d’autres
de se réaliser.
4.2.2.Evolution vers le modèle de santé global non- positiviste:
Une évolution est demandée par le cadre réglementaire et législatif .
L’article L.1111-2 de la loi du 04 mars 2002 publié dans le Code de Santé Publique ordonne :
« Toute personne a le droit d’être informée sur son état de santé. Cette information porte sur les
différentes investigations, traitements ou actions de prévention qui sont proposés, leur utilité, leur
urgence éventuelle, leurs conséquences, les risques fréquents ou graves normalement prévisibles
qu’ils comportent ainsi que les autres solutions possibles et sur les conséquences en cas de refus.
(…) Cette information incombe à tout professionnel de santé dans le cadre de ses compétences. (…)
Cette information est délivrée au cours d’un entretien individuel. (…) ».
L’article L.1111-4 la Loi du 04 mars 2002 du Code de Santé Publique ordonne que : « Toute
personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des
préconisations qu’il lui fournit, les décisions concernant sa santé ».
La loi relative à la politique de santé publique a été promulguée le 9 août 2004 et publiée au
Journal Officiel du 11 août 2004.
La loi affirme pour la première fois la responsabilité de l’Etat en matière de santé publique. Le
texte, qui propose une centaine d’objectifs pour les cinq années à venir, vise à réduire la mortalité et
la morbidité évitables, et à diminuer les disparités régionales en matière de santé.
Pour atteindre ces objectifs, cinq plans nationaux sont prévus concernant : la lutte contre le cancer ;
La lutte contre la violence, les comportements à risques et les pratiques addictives ; La santé et
l’environnement ; La qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques ; La prise en
charge des maladies rares.
Elle est désormais inscrite dans le Code de la Santé Publique par la loi du 21 juillet 2009 « Hôpital,
patients, santé et territoires » (Art. L. 1161-1 à L. 1161-4).
L’éducation thérapeutique du patient vise à « rendre le patient plus autonome en facilitant son
adhésion aux traitements prescrits et en améliorant sa qualité de vie ».
Les textes d’application de la loi publiés ce jour ont pour objectif de promouvoir des programmes
d’éducation thérapeutique du patient qui soient de qualité et qui répondent ainsi au mieux aux
besoins des patients.
16
Une telle évolution doit amener aux populations les informations lui permettant d’éviter de devenir
malade et « Passer d’un système de soins où la maladie est au centre du dispositif de santé à une
génération de soins où la santé serait déterminée par l’équilibre dynamique et évolutif entre la
population et son environnement » (Gatto, 1999).
«Il s’agit d’aider les malades et les non-malades à gagner en autonomie et donc en responsabilité
par rapport à leur santé » (Gatto, 2005).
4.2.3.Vers une notion de Promotion de la santé :
L’évolution de la représentation de la maladie permet une valorisation de la santé auprès de la
population : «La promotion pour la santé a pour but de donner aux individus davantage de maîtrise
de leur propre santé et davantage de moyens de l’améliorer. Ils doivent pouvoir identifier et réaliser
leurs ambitions, satisfaire leurs besoins et évoluer avec leur milieu » (OMS, 1986).
3 type d’action de prévention à la santé sont menées:
Premièrement la prévention primaire pour laquelle il faut prévenir l’apparition des maladies
( Vaccination, actions sur l’environnement, actions sur les comportements, tabac, alcool,
préservatifs…) et participer à l’Education pour la santé. L’éducation a pour fonction essentielle
d’aider à la socialisation des personnes, se poursuit toute la vie et ses effets sont mesurables par un
gain d’autonomie des individus dans un contexte, dans une société.
Ex : manger des fruits et légumes, fumer tue…
Ensuite la prévention secondaire propose un prise en charge de la maladie le plus précocement
possible : Diagnostique précoce, dépistage, meilleurs chances de survie, à un moindre coût,...
Et enfin le prévention tertiaire cherche à prévenir la survenue de complication ou de récidive :
Éducation thérapeutique, chez les patients atteints de maladie chronique, aider le patient à s’adapter
à sa nouvelle vie, comprendre la maladie et le traitement (auto soins), coopérer avec les soignants,
vivre le plus sainement possible, maintenir ou améliorer la qualité de vie.
4.2.4.Les déterminants de la santé :
La santé c’est ce qui permet à un individu ou à un groupe d’une part de réaliser ses ambitions et de
satisfaire ses besoins, et d’autre part d’évoluer avec le milieu ou de s’adapter à celui-ci. La santé
constitue un moyen parmi d’autres de se réaliser.
La définition est orientée sur les déterminants de la santé et pas uniquement sur la maladie.
La santé est un concept positif mettant en valeur les ressources sociales et individuelles ainsi que les
capacités physiques.
Les soins curatifs, le niveau socio-professionnel, l’alimentation, l’hygiène de l’eau, les souffrances,
le stress, la confiance en soi, l’estime de soi, les revenus, le logement, la justice sociale, l’éducation,
les loisirs, le travail, les comportements et les modes de vie.
17
Les comportements et les modes de vie constituent les déterminants majeurs de la santé de la
population : Comportements vertébraux, comportements respiratoires, comportements au cours des
activités sportives et de loisirs, comportements de posture au travail, comportements de posture à
l’école, comportements ambulatoires, comportements cardio-respiratoires.
4.3.L’état des lieux épidémiologique:
4.3.1.Epidémiologie sur les risques professionnels :
4.3.1.1.Définitions des Troubles Musculo-Squelettiques ( TMS ) et l’enjeu de
santé publique :
Ce sont des pathologies qui affectent les tissus situés autour des articulations (muscles, tendons,
nerfs) et provoquent des raideurs, une perte de force ou des douleurs au niveau des membres
supérieurs (épaule, coude, poignet, doigt), inférieurs (genou, cheville, pied) et de la colonne
vertébrale.
L’origine des TMS est pluri-factorielle : ergonomes, médecins du travail et épidémiologistes ont
identifié un certain nombre de ces facteurs de risques, qu’on peut répartir en trois types (Roquelaure
et Alii, 2005) : physiques (contraintes posturales, travail sur écran ...), organisationnels (gestes
répétitifs ...) et psychosociaux (demande psychologique, soutien social et latitude décisionnelle).
Le consensus de Saltsa établit que lorsqu’au moins deux des expositions appartenant à une liste
concernent un salarié, celui-ci est en fort risque de TMS (Sluiter et Alii, 2001).
Ils peuvent être provoqués par plusieurs facteurs : le déséquilibre entre les capacités fonctionnelles
des personnes et les exigences des situations de travail : gestes répétitifs effectués à cadences
élevées, postures pénibles, efforts importants, manutention de poids, vibrations, l'organisation du
travail, le stress, des facteurs liés à l'âge, à l'état de santé et au sexe des personnes concernées.
En France, un enjeu de santé publique, les TMS constituent le premier problème de santé au travail
en France.
Ces pathologies représentent 85 % des maladies professionnelles reconnues et connaissent une
croissance de 16 % par an, en moyenne depuis 10 ans » (source CNAMTS).
Les demandes d'indemnisation pour TMS augmentent d'année en année ainsi en 2007, en France :
7,4 millions de journées de travail ont été perdues, 36 926 TMS ont été indemnisées sur 45 411
maladies professionnelles (Source CNAMTS, 2007).
L'étude des situations de travail peut permettre d'identifier et de réduire les sollicitations répétitives
responsables de l'apparition des TMS auxquels peuvent être exposés les salariés.
La plupart des pathologies sont reconnues comme maladie professionnelle selon cinq catégories :
1. Les affections péri-articulaires provoquées par certains gestes et postures de travail.
Ce sont les plus répandues avec près de 9 maladies sur 10. A l'origine d'environ 75 % des
incapacités permanentes, elles sont toujours en progression alors que les autres TMS régressent ou
stagnent (Source CNAMTS, 2007).
18
2. Les affections chroniques du rachis lombaire dues au port de charges. Si elles représentent moins
de 15 % du total des TMS, 70 % d'entre elles génèrent une incapacité de travail permanente.
3. Les lésions chroniques du ménisque.
4. Les affections chroniques du rachis lombaire dues aux vibrations.
5. Les affections provoquées par les vibrations d'outils manuels.
(Enquête SUMER 2003 - Surveillance Médicale des Expositions et des Risques / Ministère du
Travail)
En 2002, rapporte Les Échos, « on a ainsi recensé 40 837 cas de maladies professionnelles en
France. Leur fréquence augmente à un rythme annuel de 20 % depuis dix ans. Jusqu'en 1990. Le
nombre de cas stagnait autour de 5000 par an. Depuis, nous assistons à une explosion du
phénomène », relève Michel Aptel, chercheur à l'Institut national de recherche et de sécurité
(INRS). En 2003, les AT étaient à l’origine de plus 36,1 millions de journées perdues pour
incapacité temporaire. Aussi, l’indice de gravité avait-il augmenté cette année-là de 13,8 %.
Parmi les constantes nous pouvons donner un profil type de l’accidenté du travail : de sexe
masculin, plutôt ouvrier, intérimaire, peu qualifié, avec peu d’expérience professionnelle et jeune
(moins de 26 ans).
Le nombre de MP en France n’a pas cessé de croître. Ainsi les « affections péri-articulaires » a
presque doublé entre 2000 et 2003 (source CNAMTS), le nombre de TMS, passant de 13 104 cas à
23 672. Il en va de même concernant les maladies liées à l’amiante .
Le nombre des accidents du travail stagne à environ 700.000 par an, dont plus de 44.000 accidents
graves, et les victimes de maladies professionnelles sont passées de 15 à 20.000 par an à la fin du
20e siècle, à plus de 45.000 en 2008.
En 2008, plus d'une personne par jour est morte d'un accident du travail (569 décès), ou suite à une
maladies professionnelle (425 décès), et plus de 13% de la population active est exposée à au moins
un agent cancérogène.
L’ensemble des accidents du travail et des maladies professionnelles en France a représenté en
2003, une dépense de plus de deux milliards d’euros (2 131 532 000 €).
4.3.1.2.Les couts directs et indirects et le lien entre contexte économique et
conditions de travail :
Si la Direction pour l'Animation de la Recherche et des Statistiques (DARES) a pu montrer depuis
plusieurs années le lien qui existe entre contexte économique et recrudescence des accidents du
travail dans un autre secteur, la médecine du travail constate également que l’introduction des
nouvelles normes d’organisation du travail peut se traduire par une augmentation des accidents du
travail. En effet, le lien entre augmentation de l’activité économique et accroissement des accidents
a été pressenti depuis plusieurs années mais ce n’est que récemment qu’il a été formellement établi
par des analyses plus fines et multi-factorielles.
Dans ce contexte, les résultats de l’enquête Conditions de travail 1998 aboutissent à montrer qu’il
existe bien en matière d’accident un lien avec certaines formes d’organisation du travail. Ainsi la
19
DARES constate que les accidents du travail sont plus fréquents dans les entreprises où le rythme
de production est contraint par des machines et où il y a des délais à respecter. Par ailleurs,
caractéristique des nouvelles formes d’organisation du travail, la polyvalence et le fait de respecter
des normes de qualité chiffrée augmentent le risque de survenue des accidents du travail.
Selon la DARES les conditions de travail de ces salariés se caractérisent par : des horaires décalés,
un rythme de travail contraint par la demande, une augmentation du sentiment d’urgence, etc. mais
également par un effet paradoxal. Lorsque le contact avec le public est direct, la marge d’initiative
est plus importante et favorise l’aménagement des modes opératoires.
Les TMS représentent 89,2 % des maladies professionnelles avec arrêt, 75 % des maladies
professionnelles avec incapacité permanente, 95,1% du nombre de jours de travail perdus pour
maladie professionnelle, soit 801 085 journées.
Par exemple, 3 897 TMS parmi les 4 376 maladies professionnelles avec arrêt dans le BTP en 2007
(Source CNAMTS).
Les TMS fragilisent les entreprises car en plus du coût direct de la réparation et de l'impact sur le
taux de cotisation de l'entreprise, il faut tenir compte du coût indirect, beaucoup plus important.
On estime les coûts directement imputables aux TMS et à leur gestion allant de 100 à 500€ / an /
salarié (Source ANACT , Agence Nationale pour l'Amélioration des Conditions de Travail, sur une
base annuelle, par salarié touché ou non par un TMS.). Ils regroupent : Cotisations à l'assurance
maladie, indemnités versées pour les salariés malades (absence, soins), frais liés à la recherche et
l'aménagement des postes de travail pour les personnes victimes, temps passé pour gérer les
dossiers des salariés touchés .
Les coûts indirects sont pour leur part de 2 à 7 fois supérieurs aux coûts directs ( Estimation après
étude menée par l'ANACT , Agence Nationale pour l'Amélioration des Conditions de Travail). Ils
sont liés aux dysfonctionnements induits par les TMS : Absentéisme et départs, perte de
productivité (gestes ralentis, remplacement du salarié), perte de la capacité de production (délai,
capacité et qualité), les limites de capacité peuvent être sociales (risque de conflit ou d'épuisement),
productives (augmentation des temps liés aux restrictions), économiques (impact du sureffectif
induit par les TMS sur les prix et la compétitivité) ou encore éthique (dégradation de l'image de
l'entreprise pour ses clients ou pour son attractivité).
Chaque entreprise saura qualifier ces coûts stratégiques.
4.3.1.3.Le stress au travail, les facteurs psychosociaux et la notion de « jobstrain » :
Le stress est considéré comme l'une des grandes fonctions de l'organisme, au même titre que la
respiration, la digestion, la reproduction ou la fonction immunitaire. Et selon un consensus de plus
en plus grand, le stress au travail est ainsi défini : il concerne l’« interaction » entre l'employé et son
milieu de travail (exposition à des facteurs de risque).
Lorsque les demandes et les pressions dépassent certaines limites, elles engendrent un stress négatif.
Dans ce cadre, le stress est réputé subi lorsque les exigences du milieu de travail dépassent la
capacité des employés à faire face à celles-ci (ou à les maîtriser). Définir le stress de cette façon
attire l'attention sur les causes liées au travail et sur les mesures de contrôle à mettre en œuvre.
20
Selon des estimations de l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail de 1999, le
stress lié au travail aurait coûté au moins 20 milliards d'euros par an aux états membres de l'Union
européenne. Un phénomène qui est considéré préoccupant pour tous - les employeurs, les
travailleurs et la société - car il peut, tout à la fois, entraîner des troubles de la santé, accroître
l'absentéisme, réduire la productivité et la compétitivité des entreprises.
D’après les résultats de la troisième enquête européenne sur les conditions de travail 2000, réalisée
par un autre organisme, la Fondation européenne pour l'amélioration des conditions de vie et de
travail dite « Fondation de Dublin », le stress affecte une population importante évaluée à quarante
et un millions de salariés, soit 28 % des travailleurs européens.
L’Institut national de la recherche sur la santé (INRS) fait désormais valoir qu’avec le stress il s'agit
d'un risque professionnel à double titre : des liens ont été mis en évidence entre des situations de
travail stressantes et l'apparition de problèmes de santé.
Ajoutons à cela une absence de reconnaissance sociale dont se plaignent amplement les salariés, et
l'on achève de dessiner les contours d'un contexte psychosocial qui rassemble des facteurs
prépondérants dans l'apparition des TMS.
Le stress permanent a des effets destructeurs et pathogènes sur les individus qui y sont soumis, mais
les troubles comportementaux qui en résultent rejaillissent également sur toute la structure
entrepreneuriale (chute du rendement et de la qualité pour un ouvrier, perte de clientèle pour un
agent commercial, perte d'autorité pour un chef de service,
perte de créativité pour un chercheur …).
Dans un monde du travail ou les fonctions mentales sont de plus en plus sollicitées, la prévention du
stress et des atteintes à la santé mentale liées au travail relève de mesures techniques et
organisationnelles, principalement dans le domaine du management.
La confirmation de la réalité croissante des atteintes à la santé psychique et de ses effets somatiques
par le stress (maladies cardio-vasculaires, troubles musculo-squelettiques, troubles gastrointestinaux, états d’anxiété et dépressifs…) et du rôle des facteurs organisationnels dans les
entreprises constitue une alerte majeure de santé publique, puisque environ la moitié des arrêts
maladie en serait imputable, directement ou indirectement.
Le Code du travail fait obligation aux employeurs d’évaluer les risques professionnels, et d’ y
remédier : cela concerne aussi les risques psychosociaux.
Des mesures préventives existent et permettent de pallier en partie toutes ces conséquences
néfastes ; elles se classent en plusieurs catégories : formation du personnel, organisation du travail,
conception et sécurisation des lieux de travail, prise en charge de la victime, rôles du médecin du
travail et de la hiérarchie. Il faudrait : Repérer les indicateurs d’alerte de souffrance au travail chez
les salariés, avoir une démarche d’analyse des symptômes, repérer les déterminants pour remonter
aux causes organisationnelles.
4.3.1.4.L’exposition des salariés, les conditions matérielles au travail :
Le terme conditions de travail est neutre et regroupe l’ensemble des caractéristiques de la situation
de travail tant matérielles qu’organisationnelles (horaire, mode de prescription, latitude, etc.). Celui
21
de pénibilité désigne des situations dont on sait a priori qu’elles peuvent être dommageables pour la
santé, ainsi la station debout prolongée ou le travail en horaires alternants.
Le danger est la propriété que possède un produit chimique, un virus, une vibration, une
caractéristique du travail (comme la répétitivité), d’affecter la santé du travailleur. L’exposition est
le contact entre un salarié et la source du danger. On peut la qualifier par sa durée, son intensité,
l’existence ou non de protection. Le risque est l’effet néfaste possible sur la santé du salarié
résultant de l’exposition selon ses caractéristiques.
Poursuivre la liste des éléments constitutifs de la définition de l'environnement travail conduit à
citer successivement : la dangerosité des activités, des métiers, des postes ou des branches
industrielles que cette dangerosité soit physique, chimique, biologique ou bactériologique, voire
sociale (police, armée), et qu'elle soit propre au contenu du travail ou au milieu dans lequel s'exerce
ce travail quand ce n’est pas les deux réunis, c’est-à-dire toutes formes de travail non sécuritaires ;
la durée et les heures de travail ; le rythme de travail et l'intensification des tâches ; les limitations à
l'expression et à l'enrichissement personnel au travail ; les déséquilibres entre vie privée et travail ;
le stress ; voire la présence et l’importance des politiques publiques dédiées à ce sujet.
S’agissant du domaine ergonomique, la question de l’adaptation des postes de travail s’est imposée
de manière quasi naturelle pour différentes raisons. Tout d’abord la question de l’adaptation des
postes est intimement liée à la question de l’inaptitude. Or, celle-ci a fait l’objet des plus vives
controverses ces dernières années notamment autour de la question de l’arrêt rendu par le Conseil
d’Etat le 9 octobre 2002. Le dit arrêt contraint le médecin du travail à effectuer des certificats
d’aptitude comportant une dimension sélective forte à l’opposé de l’éthique médicale. En effet, un
décret du gouvernement du 1er février 2001 prévoyait que les médecins du travail devaient se
prononcer sur l’exposition d’un travailleur aux agents mutagènes, cancérigènes et toxiques « que si
le médecin du travail atteste qu’il ne présente pas de contre-indication médicale à ces travaux ». Un
tel argument a provoqué, à l’époque, une levée de boucliers de la plupart des organisations
professionnelles réunissant les médecins du travail. Au-delà de la controverse qu’a suscité un tel
arrêt en instaurant de fait une sélection qui, malgré les enseignements tirés de la tragédie de
l’amiante, met les médecins du travail dans une position très délicate, on perçoit combien la
question de l’inaptitude marque les frontières de l’activité des médecins du travail.
4.3.2.Un enjeu de santé publique :
La prévention des risques de santé représente un considérable défi, qui ne se réduit pas au problème
des accidents du travail et des maladies professionnelles. L’ensemble de leurs coûts, directs et
indirects, représenterait de l’ordre de 3% du PIB dans de nombreux pays (Beatson & Coleman,
1997 : Leigh, 1996). Cette évaluation tient compte des pertes de production et des dépenses de
soins ; mais ils doivent également intégrer les coûts, pour les travailleurs victimes de risques
professionnels, des années de vie perdues ou passées en mauvaise santé.
Selon l’OMS, la prévention en santé «comprend l’ensemble des mesures qui permettent de prévenir
l’occurrence des maladies, telles que la réduction des facteurs de risques, mais aussi celles qui
22
permettent de réduire les conséquences néfastes des maladies déclarées » (OMS, Health Promotion
Glossay, 1998).
Pour ce qui est des risques professionnels, les investissements dans les technologies moins
dangereuses, les équipements de protection, la formation des travailleurs à la sécurité, l’adoption
des règles de sécurité par les travailleurs, permettent une réduction des coûts futurs (interruptions de
production, coûts directs et indirects de la perte de santé).
Si on pense que l’entreprise est le principal acteur pouvant mettre en œuvre des mesures de
prévention des risques, dans la mesure où elle ne supporte qu’une part (assez faible) du coût total,
on peut soupçonner que l’effort de prévention sera insuffisant, dès lors que ses décisions n’intègrent
pas l’ensemble des effets externes bénéfiques, pour les travailleurs
Les principaux résultats de la recherche montrent que les (non)décisions en matière de prévention
ne peuvent être isolées d’autres aspects de l’entreprise. Les modes de gestion des ressources
humaines, les types de relations sociales ou la configuration productive dans laquelle s’insère
l’entreprise apparaissent au moins aussi importants que la dangerosité du travail et la situation
financière. La dangerosité des activités n’ordonne pas non plus la diversité des pratiques. Pour une
même activité, l’enquête de terrain témoigne de la diversité des conceptions du risque possible.
Dans tous les cas étudiés, la dangerosité du travail ne suffit jamais à expliquer les pratiques
d’entreprise relatives aux risques professionnels. Les risques ont besoin d’être construits dans et
hors l’entreprise, que ce soit par la structuration des questions de santé sécurité au travail en interne
ou par l’action de la présence de la CRAM.
La situation économique ne paraît pas décisive non plus dans la mise en œuvre d’une politique de
prévention des risques professionnels. Au regard des données recueillies, ce sont les stratégies
productives – dictées par des impératifs économiques – qui structurent les pratiques de gestion des
risques.
Un enjeu fort de l’action publique est de diversifier et de spécifier ses outils en fonction des
différentes configurations productives dans lesquelles les pratiques de prévention prennent corps et
sens et dans lesquelles aussi, le risque lui- même, est diversement construit. Ceci appelle à une
réflexion sur la notion de risque et sur ses différentes conceptions et dimensions.
4.4.Le cadre législatif et règlementaire des actions liées à la santé menées en entreprise :
4.4.1.Le Comité d'hygiène de sécurité et des conditions de travail et le document
unique d’évaluation des risques au coeur de la certification des entreprises en santé
au travail :
4.4.1.1.Missions du CHSCT d’après les articles L4612-1, L4612-2, L4612-3
du Code du Travail :
Par la mise en place d’après l’article L4611-1 du Code du Travail : Un comité d'hygiène, de sécurité
et des conditions de travail ( CHSCT ) est constitué dans tout établissement de cinquante salariés et
plus.
23
Le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail a pour mission : De contribuer à la
protection de la santé physique et mentale et de la sécurité des travailleurs de l'établissement et de
ceux mis à sa disposition par une entreprise extérieure ; De contribuer à l'amélioration des
conditions de travail, notamment en vue de faciliter l'accès des femmes à tous les emplois et de
répondre aux problèmes liés à la maternité ; De veiller à l'observation des prescriptions légales
prises en ces matières.
Le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail procède à l'analyse des risques
professionnels auxquels peuvent être exposés les travailleurs de l'établissement ainsi qu'à l'analyse
des conditions de travail.
Le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail contribue à la promotion de la
prévention des risques professionnels dans l'établissement et suscite toute initiative qu'il estime utile
dans cette perspective.
L’article L 2323-27 du code du travail prévoit l’action complémentaire du Comité d’Entreprise
( CE ) et du CHSCT. Le CE doit être consulté sur tous les problèmes d’organisation du travail,
technologie, conditions d’emploi, d’aménagement du temps et de la durée du travail, qualifications
et modes de rémunération. Le comité d’entreprise bénéficie du soutient technique du CHSCT
auquel il peut confier le soin de procéder à des études.
Le CHSCT a pour mission de veiller à l'observation des prescriptions législatives et réglementaires.
Il doit se prononcer sur toute question de sa compétence dont il peut saisir le CE .
Les modalités d’action commune des deux instances sont précisées dans des cas spécifiques dont
voici les principaux : Le règlement intérieur, le rapport et le programme annuel de prévention des
risques professionnels et des conditions de travail, les actions de formation à la sécurité, la mise, la
remise, ou le maintien au travail des accidentés du travail et des travailleurs handicapés, notamment
sur l’aménagement de leur poste de travail, les conditions de travail résultant de l’organisation du
travail, de la technologie, des conditions de l’emploi et de l’organisation du temps de travail.
4.4.1.2.Le document Unique de Sécurité (D.U.S.) :
L'employeur est légalement responsable des bonnes conditions de santé, de sécurité et de travail des
salariés au sein de l'entreprise. Il doit donc dans ce cadre prendre toutes les dispositions nécessaires
pour assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs de son établissement et doit répondre
ainsi à des obligations légales.
En France, le document Unique de Sécurité (D.U.S.) a été créé par le décret n° 2001-1016 du 5
novembre 2001. Il est la transposition, par écrit, de l'évaluation des risques, imposée à tout
employeur par le Code du Travail (article R. 4121-1 et suivants du code du travail français).
Il est obligatoire pour toutes les entreprises et associations de plus de un salarié.
Dans les grandes entreprises, un document unique est établi dans chaque établissement et tous les
secteurs d'activité sont concernés par l'obligation de réaliser un document unique.
L'absence de document Unique de Sécurité (D.U.S.), en cas de contrôle de l'inspection du travail,
peut être sanctionné de 1500 euros d'amende par unité de travail et de 3000 euros par unité de
travail en cas de récidive (article 4741-3 du code du travail).
24
Une rédaction du document unique incomplète ou frauduleuse quant à la présence de risques peut
engager le dirigeant à une sanction pénale (article L 4742-1 du code du travail).
En cas de poursuites judiciaires, suite à un accident du travail, ce sera le document de référence
demandé par le juge.
Le D.U.S. doit rassembler les résultats des différentes analyses des dangers qui peuvent affecter les
travailleurs (concernant les process de fabrication, les équipements de protection, les produits
chimiques, radiologiques, bactériologiques ...).
L'élaboration d'un document unique d'évaluation des risques professionnels favorise la mise en
place d'une politique de prévention des risques professionnels au sein de l'établissement. Sa finalité
essentielle consiste en effet à impulser une démarche globale de prévention qui repose sur le
principe de participation d’un groupe de personnes au sein de l'établissement. Leurs compétences
diversifiées et complémentaires permettent de mieux identifier les risques professionnels et
apportent une aide au dirigeant pour procéder à l'évaluation, à la hiérarchisation et à la mise en
place d'actions de prévention dans l'établissement, dans le but de réduire la fréquence et la gravité
des accidents du travail, des maladies professionnelles ou des agressions environnementales.
Ce document doit être disponible auprès de tous les acteurs de prévention (membres des CHSCT,
médecins du travail, Inspecteurs ou contrôleurs du travail, ingénieurs, conseillers, animateurs HSE,
contrôleurs de sécurité de la CRAM ).
4.4.2.L’état des lieux de la politique de prévention pour la santé en France par le
Ministère de Travail et de la Solidarité ( Les Etats généraux de la prévention ,janvier
2007 ) :
Notre système de santé doit aujourd’hui relever deux défis majeurs : diminuer la mortalité avant 65
ans et réduire les inégalités de santé. Répondre à ces défis passe par le développement de la
prévention et de l’éducation à la santé.
En 2005, la France a dépensé pour la prévention 12 Milliards d’euros, ce qui lui confère le 6ème
rang parmi les pays de l’OCDE. Il faut cependant améliorer la place de la prévention dans le
système de santé, autant que la coordination et l’efficacité des actions entreprises dans ce domaine.
Les deux lois promulguées en 2004 sur la santé publique et l’assurance maladie ont renforcé la
politique de prévention, par les plans de santé publique et la définition d’objectifs assortis
d’indicateurs, et par la mise en place des groupements régionaux de santé publique, du médecin
traitant et du dossier médical personnel.
Au cours du conseil des ministres du 3 janvier 2007, Xavier Bertrand a présenté le bilan d’étape des
Etats généraux de la prévention (EGP), qui sont entrés dans leur phase régionale, destinée à débattre
d’une mise en œuvre mieux adaptée et plus efficace à l’échelle des territoires. Sur la base du rapport
de synthèse de la Commission d’orientation de la prévention (présidée par Jean-François Toussaint),
Xavier Bertrand a retenu cinq priorités, comprenant quinze mesures en 2007 auxquelles le
gouvernement consacrera 128,7 millions d’euros :
25
● Agir à des étapes clés du parcours de vie de chacun. Des actions de dépistage des facteurs de
risques seront proposées à des âges clés de la vie : 6 et 12 ans (prévention buccodentaire) ; 35 ans
(risque cardiovasculaire) ; 70 ans (prévention des dépendances), ou dans des situations spécifiques :
femmes enceintes ; consultations familiales de prévention pour certains risques génétiques ou
environnementaux.
● Renforcer le rôle des professionnels de santé, dont la formation initiale et permanente inclura
l’éducation à la santé. Des séances d’éducation thérapeutique seront proposées aux malades pour
leur offrir un meilleur confort de vie et permettre de mieux prévenir les complications des maladies
chroniques. La recherche bénéficiera de la création de l’Ecole des hautes études en santé publique
et du Groupement d’intérêt scientifique « Institut de recherche en santé publique ».
● Développer la prévention dans les lieux de vie que sont l’entreprise et l’école : avec le ministère
chargé du travail, lancement d’une campagne grand public sur la prévention des lombalgies au
travail ; avec le ministère chargé de l’éducation nationale, diffusion d’un guide pour la mise en
place de projets académiques et scolaires d’éducation à la santé. La formation initiale des
personnels de l’éducation nationale en éducation à la santé sera systématisée dans les instituts
universitaires de formation des maîtres.
● Favoriser la prise en charge précoce de deux maladies chroniques par le remboursement des soins
préventifs du pied chez les patients diabétique et par celui du diagnostic l’hémochromatose
génétique.
● Faciliter la mobilisation des associations qui interviennent en prévention : mise en place d’une
démarche qualité ; simplification des modalités de financement, de l’évaluation et du suivi des
structures associatives.
Les Etats généraux de la Prévention ont permis de tracer des orientations stratégiques qui inscrivent
l’action publique dans la durée, et de définir des mesures concrètes applicables dès 2007. Au-delà,
c’est la mobilisation de tous les acteurs, relayée au niveau local par les forums régionaux en cours,
qui permettra de mettre en œuvre des actions concrètes et de faire évoluer les mentalités, afin
d’inscrire la démarche de prévention dans le quotidien de tous les Français.
26
4.4.3.Les obligation des employeurs et des salariés visées par le Code du Travail
pour l’évaluation des risques :
Tableau 1 : Les Obligations, droits, missions pour l’amélioration des conditions de travail
( Ministère du Travail et de Solidarité).
4.4.3.1.Les obligations des employeurs visées par l’article L4121-1 et
suivants :
L'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et
mentale des travailleurs. Ces mesures comprennent : Des actions de prévention des risques
professionnels ; Des actions d'information et de formation ; La mise en place d'une organisation et
de moyens adaptés (cf. tableau 1 ).
L'employeur veille à l'adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des
circonstances et tendre à l'amélioration des situations existantes.
L'employeur met en œuvre les mesures prévues à l'article L. 4121-1 sur le fondement des principes
généraux de prévention suivants : Eviter les risques ; Evaluer les risques qui ne peuvent pas être
évités ; Combattre les risques à la source ; Adapter le travail à l'homme, en particulier en ce qui
concerne la conception des postes de travail ainsi que le choix des équipements de travail et des
27
méthodes de travail et de production, en vue notamment de limiter le travail monotone et le travail
cadencé et de réduire les effets de ceux-ci sur la santé ; Tenir compte de l'état d'évolution de la
technique ; Remplacer ce qui est dangereux par ce qui n'est pas dangereux ou par ce qui est moins
dangereux ; Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique,
l'organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l'influence des facteurs
ambiants, notamment les risques liés au harcèlement moral, tel qu'il est défini à l'article L. 1152-1 ;
Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de
protection individuelle ; Donner les instructions appropriées aux travailleurs.
L'employeur, compte tenu de la nature des activités de l'établissement, évalue les risques pour la
santé et la sécurité des travailleurs, y compris dans le choix des procédés de fabrication, des
équipements de travail, des substances ou préparations chimiques, dans l'aménagement ou le
réaménagement des lieux de travail ou des installations et dans la définition des postes de travail.
A la suite de cette évaluation, l'employeur met en oeuvre les actions de prévention ainsi que les
méthodes de travail et de production garantissant un meilleur niveau de protection de la santé et de
la sécurité des travailleurs. Il intègre ces actions et ces méthodes dans l'ensemble des activités de
l'établissement et à tous les niveaux de l'encadrement.
Lorsqu'il confie des tâches à un travailleur, l'employeur, compte tenu de la nature des activités de
l'établissement, prend en considération les capacités de l'intéressé à mettre en œuvre les précautions
nécessaires pour la santé et la sécurité. Lorsque dans un même lieu de travail les travailleurs de
plusieurs entreprises sont présents, les employeurs coopèrent à la mise en œuvre des dispositions
relatives à la santé et à la sécurité au travail.
4.4.3.2.Les obligations des travailleurs visées par l’article L4122-1 et
suivants :
Conformément aux instructions qui lui sont données par l'employeur, dans les conditions prévues au
règlement intérieur pour les entreprises tenues d'en élaborer un, il incombe à chaque travailleur de
prendre soin, en fonction de sa formation et selon ses possibilités, de sa santé et de sa sécurité ainsi
que de celles des autres personnes concernées par ses actes ou ses omissions au travail.
Les instructions de l'employeur précisent, en particulier lorsque la nature des risques le justifie, les
conditions d'utilisation des équipements de travail, des moyens de protection, des substances et
préparations dangereuses. Elles sont adaptées à la nature des tâches à accomplir.
Les dispositions du premier alinéa sont sans incidence sur le principe de la responsabilité de
l'employeur.
Les mesures prises en matière de santé et de sécurité au travail ne doivent entrainer aucune charge
financière pour les travailleurs.
4.4.4.Les aides à l’amélioration des conditions de travail :
Les aides à l’amélioration des conditions de travail sont réglementées par des textes de référence :
28
Articles L. 4642-1, R. 4642-1 et suivants du Code du travail et Arrêté du 14 avril 2008, fixant les
règles d’attribution des subventions du Fonds pour l’amélioration des conditions de travail .
L’ Aide Financière Simplifiée nationale TMS permet d’aider l’entreprise à se faire accompagner par
un professionnel pour la réalisation d’un diagnostic initial en vue de l’établissement d’un plan de
prévention. Elle représente 50% du montant TTC de la prestation de diagnostic, avec un plafond de
2 000 €.
De même, le Fonds pour l’amélioration des conditions de travail (FACT) a pour objet d’apporter
une aide financière, versée sous forme de subvention, aux entreprises et aux branches
professionnelles concevant et mettant en oeuvre des mesures d’amélioration des conditions de
travail et contribuant à une meilleure prévention des risques professionnels. L’originalité de ce
fonds est d’appréhender les projets déposés par les demandeurs dans une approche globale des
conditions de travail, prenant à la fois en compte les facteurs techniques, organisationnels et
humains des situations de travail. Une attention particulière est, également, portée à l’association de
l’ensemble des personnels et de leurs représentants au montage du projet porté par l’entreprise ou la
branche professionnelle.
La gestion du FACT est confiée à l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail
(ANACT).
Peuvent bénéficier des subventions du FACT : Les établissements et les entreprises de petite et
moyenne taille (moins de 250 salariés) (toutefois, comme l’indique la circulaire du 19 juin 2008
citée en référence, un « léger dépassement de ce plafond est possible, au cas par cas, en fonction de
l’intérêt du projet et en fonction des particularités locales ») ; les organisations professionnelles ou
interprofessionnelles de branches tant au plan national que local.
Le FACT a pour objet d’inciter et d’aider les entreprises au moyen de subventions, et dans le cadre
de démarches participatives, à concevoir et à mettre en œuvre des projets prenant en compte, outre
les aspects économiques et techniques, les facteurs organisationnels et humains des situations de
travail.
La subvention du FACT peut porter, selon la nature du projet, sur les différents volets du projet,
notamment la conduite du projet, l’appui méthodologique, les études préalables à une conduite du
changement ou à des études techniques en matière d’équipements de travail, le suivi, ainsi que
l’élaboration d’outils et de méthodes contribuant à l’amélioration des conditions de travail au sein
de l’entreprise ou de la branche professionnelle ou interprofessionnelle concernée.
4.4.5.Le cadre règlementaire de l’Education Thérapeutique du Patient ( ETP ) tel que
le définie la Haute Autorité de la Santé ( HAS ) :
4.4.5.1.Définition de l’éducation thérapeutique selon la HAS :
L’éducation thérapeutique du patient (ETP) est une pratique et un domaine scientifique jeune,
évolutif, qui trouve un ancrage à la fois dans la médecine, la pédagogie de la santé et les sciences
humaines et sociales (psychologie de la santé, sociologie, anthropologie, etc.). Cette démarche
29
éducative, qui repose de manière fondamentale sur la relation de soin et sur une approche
structurée, inscrite dans la durée, accorde une place prépondérante au patient en tant qu’acteur de sa
santé.
De plus en plus, les professionnels de santé et leurs instances (sociétés savantes, collèges, etc.), les
patients, leurs proches et leurs associations, ainsi que les institutionnels (ministère de la Santé,
caisses d’Assurance maladie) souhaitent le développement et la pérennisation de l’ETP en tant
qu’élément indispensable de la prise en charge d’une maladie chronique. Ce développement et cette
pérennisation nécessitent la définition de bonnes pratiques, une prise en charge financière, et dans le
même temps une évaluation en termes d’efficacité et d’efficience des interventions d’ETP.
L’éducation du patient ou ETP est définie ( OMS, 1996) comme suit : « Elle vise à aider les patients
à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une
maladie chronique. Elle fait partie intégrante et de façon permanente de la prise en charge du
patient. Elle comprend des activités organisées, y compris un soutien psychosocial, conçues pour
rendre les patients conscients et informés de leur maladie, des soins, de l’organisation et des
procédures hospitalières, et des comportements liés à la santé et à la maladie. Ceci a pour but de les
aider (ainsi que leurs familles) à comprendre leur maladie et leur traitement, collaborer ensemble et
assumer leurs responsabilités dans leur propre prise en charge, dans le but de les aider à maintenir et
améliorer leur qualité de vie. »
Sous réserve qu’elle se déroule dans le cadre d’un programme structuré, l’ETP participe à
l’amélioration de la santé du patient (biologique, clinique), et à l’amélioration de sa qualité de vie et
de celle de ses proches.
Les finalités spécifiques de l’ETP sont l’acquisition et le maintien par le patient de compétences
d’auto-soins et la mobilisation ou l’acquisition de compétences d’adaptation .
L’acquisition de ces compétences tout comme leur maintien sont fondés sur les besoins propres du
patient. Ces acquisitions se développent au cours du temps grâce à l’ETP. Elles doivent être
progressives, et tenir compte de l’expérience de la maladie et de sa gestion par le patient.
Lors de la structuration d’un programme d’éducation thérapeutique du patient dans le champ des
maladies chroniques ( cf. figure 1 ), les auto-soins représentent des décisions que le patient prend
avec l’intention de modifier l’effet de la maladie sur sa santé, et qui consistent à : soulager les
symptômes, prendre en compte les résultats d’une auto-surveillance, d’une auto-mesure, adapter des
doses de médicaments, initier un auto-traitement, réaliser des gestes techniques et des soins, mettre
en œuvre des modifications de mode de vie (équilibre diététique, programme d’activité physique,
etc.), prévenir des complications évitables, faire face aux problèmes occasionnés par la maladie; et
impliquer son entourage dans la gestion de la maladie, des traitements et des répercussions qui en
découlent.
Parmi ces compétences d’auto-soins, des compétences dites de sécurité visent à sauvegarder la vie
du patient. Ces compétences sont considérées par les professionnels de santé comme indispensables
et prioritaires, à acquérir par le patient ou ses proches. Leur caractère prioritaire et leurs modalités
d’acquisition doivent être considérées avec souplesse, et tenir compte des besoins spécifiques de
chaque patient.
30
De même, lors de la structuration d’un programme d’éducation thérapeutique du patient dans le
champ des maladies chroniques ( cf. figure 2 ), les compétences d’adaptation recouvrent les
dimensions suivantes : Se connaître soi-même, avoir confiance en soi, savoir gérer ses émotions et
maîtriser son stress, développer un raisonnement créatif et une réflexion critique, développer des
compétences en matière de communication et de relations interpersonnelles, prendre des décisions
et résoudre un problème, se fixer des buts à atteindre et faire des choix, s’observer, s’évaluer et se
renforcer.
Une distinction entre éducation thérapeutique du patient et information doit être mise en évidence.
Contrairement aux idées reçues, l’ETP ne se résume pas à la délivrance d’une information.Une
information orale ou écrite, un conseil, un message de prévention, peuvent être délivrés par un
professionnel de santé à diverses occasions (par exemple lors d’une consultation, d’un acte de soins,
de la délivrance de médicaments, d’un séjour en établissement de soins, de l’installation d’un
matériel de soins, etc.), mais n’équivalent pas à une ETP. Il en est de même de l’information sur les
traitements, en vue d’une participation du patient à la prise de décision.
Le décret en conseil d’Etat prévoit les conditions d’autorisation des programmes d’éducation par les
Agences Régionales deSanté( ARS ), que ces programmes soient menés dans les établissements de
santé ou en médecine de ville. Pour être autorisés, ces programmes doivent être conformes au cahier
des charges national, fixé par arrêté, et respecter les compétences requises pour dispenser cette
activité, définies par décret et précisées par arrêté.
Globalement, les programmes d’ETP doivent être mis en œuvre par une équipe pluridisciplinaire
qui comprend au moins un médecin. Les associations de malades agréées par le ministère de la
santé ont également toute leur place pour coordonner ces programmes ou y intervenir.
Ces programmes sont généralement structurés en trois étapes : un diagnostic ou bilan éducatif pour
analyser les besoins des patients et établir des objectifs éducatifs personnalisés ; les séances
d’éducation proprement dite qui peuvent prendre des modalités différentes (séances collectives,
individuelles…) ; enfin une évaluation de l’atteinte des objectifs éducatifs.
Un guide méthodologique, publié par la Haute autorité de santé en lien avec l’Institut national de
prévention et d’éducation pour la santé, sert de référentiel quand aux modalités de mise en œuvre de
tels programmes qui concernent aussi bien l’hôpital que la ville.
31
Figure 2 : structuration d’un programme d’éducation thérapeutique du patient dans le champ des
maladies chroniques.
4.4.5.2.L’éducation thérapeutique reconnue comme un élément essentiel de la
prise en charge des patients atteints d’une pathologie chronique :
L’analyse du contexte et les différentes enquêtes de terrain existantes montrent que l’ETP pose de
nombreux problèmes de mise en œuvre concrète : hétérogénéité des pratiques, implication variable
des professionnels et des patients, modalités de financement et d’organisation incertaines, etc. Or,
32
les études médico-économiques mettent en évidence que, dans ces conditions, le résultat clinique et
économique que l’on peut attendre d’une action d’éducation thérapeutique est pour le moins
incertain.
En conséquence, si l’on veut développer l’ETP, cela doit impérativement se faire dans le cadre
d’une stratégie globale visant à rendre cohérents les différents vecteurs possibles de l’offre d’ETP et
à garantir la qualité de l’ETP dispensée.
Le développement de l’éducation thérapeutique doit reposer sur le respect de deux principes
opérationnels fondamentaux : la coordination de l’offre sur le territoire et la promotion d’une
démarche qualité (cf. tableau 3)
Tableau 3 : Le modèle de la démarche qualité en santé ( Gatto ).
Les méthodes permettant de mettre en place rapidement une démarche qualité existent
(certification, évaluation des pratiques professionnelles), mais les outils permettant leur adaptation à
l’ETP doivent encore être élaborés : recommandations de pratiques professionnelles déclinées par
pathologie, cahiers des charges listant les critères de qualité d’une structure prestataire, référentiel
d’évaluation des pratiques professionnelles.
Deux autres éléments sont indispensables en amont du développement d’une éducation
thérapeutique de qualité et adaptée aux besoins de la population : l’inscription de l’ETP dans la
formation initiale et continue des professionnels de santé concernés ; le financement harmonisé des
actions d’ETP mises en œuvre par des structures ou des professionnels inscrits dans une démarche
qualité.
4.4.6.Les recommandations pour la prise en charge de la prévention des risques
professionnels :
4.4.6.1.Mesures et principes généraux de prévention :
La notion de prévention, prise dans son acception générale a, en effet, été introduite pour la
première fois dans le Code de la sécurité sociale par la loi du 5 janvier 1988, qui affirme la mission
33
de prévention des caisses d'assurance maladie. C'est sur le fondement de ce nouvel article du Code
qu'a été créé en 1989, le Fonds national de prévention, d'éducation et d'information sanitaire
(FNPEIS). Et ce n'est qu'en 1998 que le terme général de prévention a été inscrit dans le Code de la
santé publique grâce à la loi de lutte contre les exclusions, et à la faveur de l'émergence récente d'un
nouveau contexte favorable à la prévention. C'est cependant la loi du 4 mars 2002 qui a reconnu
pleinement à la prévention une place de premier rang dans la politique de santé.
Le texte de cette loi s'est attaché tout d'abord à définir la politique de prévention, qui, selon le
nouvel article L. 1417-1 du Code de la Santé publique, a «pour but d'améliorer l'état de santé de la
population en évitant l'apparition, le développement ou l'aggravation des maladies ou accidents et
en favorisant les comportements individuels et collectifs pouvant contribuer à réduire le risque de
maladie et d'accident». Le même article précise, en outre, que : « La politique de prévention tend
notamment à réduire les risques éventuels pour la santé liés à l'environnement(...), développer des
actions d'information et d'éducation pour la santé (...), développer également des actions d'éducation
thérapeutique».
Ces activités préventives demandent, dans certains cas, une compétence donc une formation
spécifique et éventuellement une reconnaissance de ces compétences. Ce sont là des conditions
indispensables pour passer d’un système de soins à un système de santé.
La prévention collective, celle dont la responsabilité incombe à l’Etat, aux régions et aux
départements nécessite des réformes profondes afin que soit rendue possible une stratégie globale,
cohérente, durable, dont les résultats seraient évalués de façon indépendante, à intervalles réguliers..
Développer l’information en direction des salariés sur le projet de la structure et l’action de la
direction ; Agir sur l’organisation du travail, développer la communication et les échanges formels
et informels au sein des collectifs de travail ; Développer la formation professionnelle, notamment
qualifiante, et proposer des parcours d’évolution professionnelle aux salariés ; Développer des
formations-action sur la prévention des risques professionnels, associant l’ensemble des acteurs
concernés, pour une prise en compte des situations réelles de travail dans la formation, et des
apports de la formation dans l’organisation du travail ; Agir sur les moyens, notamment matériels et
techniques (aménagement des locaux, réorganisation des espaces de travail, équipement, association
des structures et des salariés aux choix du matériel, formations des utilisateurs...) ; Etc.
Et, pour accompagner l’ensemble de ces démarches, diverses institutions et partenaires peuvent
accompagner et co-financer l’évaluation des risques.
Pour que ces réformes s’imposent : il faut que les médecins et les autres professions de santé
reçoivent la formation nécessaire et qu’ils aient le temps de s’y consacrer. La prévention doit être
professionnalisée, organisée et rémunérée.
L’information, l’éducation sanitaire demandent du temps, ceci doit être reconnu.
il existe des fiches pratiques qui ont donc pour objectif de sensibiliser les structures de l’économie
sociale à l’importance de la prévention des risques professionnels et de leur fournir un outil pratique
pour l’action.
34
La prévention des risques professionnels a d’abord une dimension réglementaire, que les fiches
rappellent, et qui s’applique à l’ensemble des employeurs. Comment passer du « simple » respect de
ces obligations à une démarche active de prévention ?
Les fiches pratiques présentent des pistes d’action en termes de démarches, d’outils, de ressources.
Elles ont pour but de fournir des pistes de réflexion et d’action et ne constituent pas un modèle
formel.
La prévention des risques professionnels est une démarche qui, pour être utile, doit s’appuyer sur la
réalité des situations vécues et proposer des évolutions progressives et adaptées au contexte de
chaque structure.
Dans l’évaluation et la prévention des risques professionnels résident plusieurs enjeux, essentiels
dans la vie d’une structure :
Les enjeux humains (intégrité physique et mentale des salariés, épanouissement, respect des valeurs
de l’économie sociale, dialogue social...) ; Les enjeux liés à l’organisation du travail (coopération
dans le travail, absentéisme, turn-over, conflits...) ; Les enjeux économiques (coûts induits, qualité
des réalisations...).
Promouvoir la santé au travail est un enjeu pour les employeurs, qui doivent respecter la législation,
fidéliser autour de projets mobilisateurs, et assurer la viabilité économique de leur structure.
Ces fiches pratiques « Prévention des risques professionnels » font le point sur les principaux
aspects de la mise en œuvre d’une démarche de prévention.
4.4.6.2.Les grandes structures institutionnelles de l’Evaluation des risques,
caractéristiques et actions générales de prévention :
Plusieurs acteurs de la prévention des risques professionnels interviennent dans l’entreprise et hors
de l’entreprise : l’employeur, les instances représentatives du personnel (Comités d’entreprise,
délégués du personnel, CHSCT) et les services de santé au travail (médecine du travail), le Conseil
Supérieur de la prévention des risques professionnels, l’INRS…
L’employeur doit prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la
santé des travailleurs de l’établissement - y compris les travailleurs temporaires - sur la base d’une
évaluation des risques présents dans son entreprise.
Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) est l’instance représentative
spécialisée en matière de prévention des risques professionnels.
Le comité contribue à la protection de la santé, à l’amélioration de la sécurité et des conditions de
travail des salariés travaillant dans l’établissement (y compris les travailleurs temporaires et les
salariés d’entreprises extérieures).
Le médecin du travail est un médecin spécialisé dont le rôle consiste à éviter l’altération de la santé
des travailleurs du fait de leur activité. A cette fin, il exerce une surveillance clinique du personnel
en relation avec les postes de travail.
La loi de modernisation sociale (2002) a donc rendu obligatoire la pluridisciplinarité. Cette
obligation peut être remplie de deux manières : soit les services de santé au travail concluent des
35
conventions, sur des objectifs précis, avec des organismes publics (CRAM, ARACT, OPPBTP) ou
d’experts qu’ils labellisent ; soit les services recrutent eux-mêmes des ingénieurs, techniciens ou
spécialistes de l’organisation, labellisés dans les mêmes conditions.
L’INRS a pour rôle de contribuer à la prévention des accidents du travail et des maladies
professionnelles pour assurer la protection de la santé et la sécurité de l’homme au travail. Il exerce
ses activités au profit des salariés et des entreprises de toutes les branches du régime général de la
Sécurité sociale.
L’ANACT/L’ARACT (Agence Nationale/Régionale pour l’Amélioration des Conditions de Travail)
Pour permettre de meilleures conditions de travail, l’ANACT a pour vocation d’améliorer à la fois
la situation des salariés et l’efficacité des entreprises, et favoriser l’appropriation des méthodes
correspondantes par tous les acteurs concernés. Elle aide les entreprises et les autres organisations à
développer des projets innovants touchant au travail.
4.4.7.Mise en oeuvre des politiques de prévention et d’éducation à la santé :
L’Institut National pour la Prévention et l’Education à la Santé (INPES) :
L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé est un établissement public
administratif créé par la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du
système de santé.
L’Institut est un acteur de santé publique plus particulièrement chargé de mettre en oeuvre les
politiques de prévention et d’éducation pour la santé dans le cadre plus général des orientations de
la politique de santé publique fixées par le gouvernement.
La Loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique a élargi ses missions initiales à la
participation à la gestion des situations urgentes ou exceptionnelles ayant des conséquences
sanitaires collectives et à la formation à l’éducation pour la santé.
Cet établissement public administratif emploie 140 personnes reparties en quatre directions
techniques, une direction administrative, un service comptable et financier, pour un budget 2010 de
114,720 millions d’euros (source INPES ).
4.4.7.1.Missions et textes :
Placé sous la tutelle du ministère de la Santé, l’INPES a pour missions :
de mettre en oeuvre, pour le compte de l’État et de ses établissements publics, les programmes de
santé publique prévus par l’article L14111-6 du Code de Santé Publique, d’exercer une fonction
d’expertise et de conseil en matière de prévention et de promotion de la santé, d’assurer le
développement de l’éducation pour la santé sur l’ensemble du territoire, de participer, à la demande
du ministre chargé de la santé, à la gestion des situations urgentes ou exceptionnelles ayant des
conséquences sanitaires collectives, notamment en participant à la diffusion de messages sanitaires
en situation d’urgence, d’établir les programmes de formation à l’éducation à la santé, selon des
modalités définies par décret.
36
La prévention et l’éducation pour la santé contribuent à la mise en oeuvre des politiques de santé
publique(Loi du 4 mars 2002). Elles ont pour objectif d’améliorer l’état de santé de la population en
évitant l’apparition, le développement ou l’aggravation des maladies ou accidents et en favorisant
les comportements individuels et collectifs pouvant contribuer à réduire le risque de maladie et
d’accident.
Cette politique vise donc à donner à chacun les moyens de protéger et d’améliorer sa propre santé.
La loi relative à la santé publique du 9 aout 2004 prévoit cinq plans nationaux :
lutte contre le cancer,
lutte pour limiter l’impact sur la santé de la violence, des comportements à risque et des conduites
addictives,
lutte pour limiter l’impact sur la santé des facteurs d’environnement,
amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques,
prise en charge des maladies rares.
4.4.7.2.Organisation :
Cet établissement est sous tutelle du ministère de la santé, l'INPES conduit, en lien avec ses
principaux partenaires : le Ministère de la Santé, la caisse Nationale d’Assurance Maladie des
travailleurs salariés, la mission interministérielle de la lutte contre la drogue et la toxicomanie, le
service d’information du gouvernement, l’Institut National du Cancer, des programmes de
prévention et d’éducation pour la santé dans le cadre des politiques nationales.
Ces programmes sont élaborés par les équipes pluridisciplinaires de l’Institut, à partir des objectifs
de santé publique définis par le ministère de la Santé. Des experts extérieurs sont associés à la
réflexion au sein de groupes de travail qui contribuent à leur élaboration et leur suivi.
Ces programmes mettent en oeuvre les différents moyens dont dispose l’Institut : études, recherche,
communication, information, outils pédagogiques, soutien aux actions de proximité dans le champ
de l’éducation pour la santé ou de l’éducation du patient, ... Ils visent à permettre à la population
d’exercer un meilleur contrôle sur son état de santé ou à l’améliorer.
Ces états des lieux font l'objet de publications soit générales (regroupant plusieurs thèmes de santé
publique) : Baromètres santé, Enquêtes HBSC sur la santé des élèves de 11 à 15 ans…, soit
thématiques : Enquête Nicolle (Connaissances, attitudes et comportements face au risque
infectieux), Baromètre cancer, Baromètre environnement…
Ces publications sont des outils de référence pour les décideurs, les chercheurs, les différents
acteurs du champ de la santé.
4.4.7.3.Un outil en éducation du patient à la disposition des formateurs :
L'INPES, en collaboration avec le réseau des comités d'éducation pour la santé, des partenaires
nationaux et locaux (notamment enseignants, médecins et infirmières de l'Éducation nationale)
produisent des coffrets d’intervention multi-thématiques destinés aux établissements scolaires
(écoles maternelles, écoles primaires, collèges et lycées). Ces outils peuvent également être utilisés
37
dans le secteur péri-scolaire pour des professionnels qui souhaitent mettre en œuvre des actions
d’éducation pour la santé auprès des enfants dont ils ont la charge.
Les différents outils d’intervention en éducation pour la santé conçus et édités par l'INPES
s'inscrivent dans une perspective de promotion de la santé .
Pour soutenir la qualité des pratiques préventives et éducatives des professionnels de santé, l’INPES
produit et met à disposition gratuitement de nombreux outils : De nombreux documents, ouvrages,
cdrom, dvd, site internet, etc.
Ce sont des supports pédagogiques que les formateurs peuvent utiliser pour la préparation et
l’animation de séances de formations en éducation pour la santé et en éducation du patient : La
Boîte à outils en éducation du patient. Elle constitue un support technique à la préparation et à
l’animation de séances de formations en éducation thérapeutique du patient (ETP), en formation
initiale ou continue, de tous types de professionnels de santé.
4.5.L’approche médico-kinésithérapique dans le domaine de la prévention et d’éducation à
la santé en entreprise
4.5.1.La place du Masseur-kinésithérapeute en entreprise : Ergonome, préventeur ou
coach, ou... ?
On doit donc s’interroger sur la nature des savoirs et sur la posture du destinataire si on veut se
servir de l’efficacité de la théorie de la transposition didactique en santé. En effet, se transmettent
aussi en santé des savoirs “experts” d’une part, et des savoirs “pratiques” de référence d’autre part.
Les premiers sont possédés par des individus qui les ont constitués par mimétisme, immersion,
“apprentissage silencieux” (JOHSUA) 2000) et qui ont peu à peu construit des routines efficaces
qui modèlent ainsi des savoirs purement pratiques, dont la transmission pose problème, car ils sont
peu explicites pour celui qui les possède. Parfois, les experts utilisent des savoirs pratiques mis en
forme après une étude systématique de leur efficacité et constituent ainsi des savoirs techniques,
davantage formalisés, davantage éligibles à une transmission.
Devant la nécessité de légitimation de l’exercice sur des bases scientifiques, le MK doit être capable
de promouvoir son potentiel professionnel, de renforcer l’auto-évaluation, le diagnostic, la
confiance, la posture, et de lutter contre un dogmatisme.
L’utilité sociale d’un tel processus est de valoriser le rôle du professionnel de santé dans le milieu
de l’entreprise dans le secteur éducatif et préventif, de valoriser l’autonomie fonctionnelle à la santé
du salarié pour l’amélioration de sa qualité de vie et de son bien-être dans le cadre professionnel,
d’améliorer la santé sur les indicateurs médicaux et éducatifs, diminuer les coûts de santé et
augmenter la productivité.
« La prise en charge globale et singulière de la personne en difficulté, par des professionnels formés
et coordonnés, dans une société réorganisée devrait améliorer la qualité des soins, la qualité de vie,
et la santé des personnes malades. Des chantiers de recherche sont à réaliser pour produire les
38
savoirs nécessaires à ces développements. Les professionnels ont besoin de savoirs formalisés et
validés. » (Gatto, Pastor & Riolacci, 2004).
Cette démarche de formalisation et d’évaluation des compétences du MKDO en entreprise, dans un
objectif d’améliorer la santé et la socialisation des usagers, s’appuiera sur des savoirs scientifiques
et la législation.
4.5.1.1.Ergonomie au poste de travail, une mission du MK :
L’ergonomie est l’étude scientifique des conditions de travail, particulièrement des interfaces
hommes-machines. Les ergonomes contribuent à la conception et à l’évaluation des tâches, des
machines et des outils, des produits, des environnements et des systèmes organisationnels en vue de
les rendre compatibles avec les besoins économiques de l’entreprise et les compétences et les
limites physiologiques et psychologiques de leur personnel.
L’ergonomie traite de l’adaptation des conditions de travail aux capacités physiques de l’employé,
et de ces capacités d’adaptation à sa fonction.
Mais, l’ergonomie ne se préoccupe pas seulement de l’adaptation des moyens de travail aux
dimensions corporelles; elle s’intéresse aussi à l’organisation du travail, ainsi qu’au contenu et à
l’environnement du travail.
L’ergonomie est donc la discipline qui rassemble les connaissances sur le fonctionnement de
l'homme en activité de travail afin de l'appliquer à la conception des tâches, des machines, des
outillages, des bâtiments et des systèmes de production.
L'intervention de l'ergonome peut se situer soit au stade de la conception (de l'objet, du poste de
travail ou de l'installation, de l'atelier, du processus...), soit en correction d'un poste suite à un
accident du travail ou une maladie professionnelle. Il peut aussi s'agir d'aménager un poste de
travail pour l'adapter à un handicap de l'opérateur, ou lorsque les objectifs visés par l'entreprise ne
sont pas atteints (qualité ou productivité insuffisante,..).
Des postes d'ergonomes existent dans de grandes entreprises, quelquefois dans des services de
médecine du travail avec la mise en place de l'interdisciplinarité, dans les cabinets de consultants en
ergonomie.
La conception de postes de travail ergonomiques permet de gagner à la fois en productivité pour
l’entreprise et en confort et sécurité pour les employés.
C’est pourquoi il est important de réfléchir aux améliorations que l’on peut apporter aux postes de
travail grâce au savoirs et compétences des MK.
Sur le plan économique, l’ergonomie permet des gains de productivité, parce que :
les postes de travail conçus de façon ergonomique ont une influence positive sur la motivation et le
rendement des collaborateurs.
sur des postes de travail conçus de façon ergonomique, il y a moins d’accidents du travail et de
maladies professionnelles, et, par conséquent, moins de journées d’absence.
39
4.5.1.2.Le rôle du préventeur en lien avec celui du MK :
Sur le plan du confort et de la sécurité, le respect des principes d’ergonomie visuelle et posturale,
dans la conception de l’espace de travail permet d’assurer le confort des utilisateurs et d’éviter la
fatigue liée à des inadaptations et génératrices d’accidents.
Il y a aussi des contraintes réglementaires de l’ergonomie au poste de travail : les exigences de
sécurité et de santé selon la directive 98/37/CE & 2006/42/CE
L’évolution considérable des situations et conditions de travail liées aux exigences de productivité
constantes dans l’entreprise nécessite une vigilance ergonomique accrue des postes de travail.
De très nombreux cabinets de conseil et bureaux d’études en ergonomie du poste de travail
proposent leur assistance à la conception, l’audit de l’ergonomie des postes de travail.
L'étude ergonomique des postes de travail se fonde sur une analyse du travail des opérateurs. Cette
analyse consiste notamment à décrire la succession des actions qu'ils effectuent.
Grâce à une approche psycho-ergonomique des difficultés rencontrées par les opérateurs dans
l'application des règles de sécurité, les préventeurs peuvent alors distinguer quels facteurs sont
impliqués dans ces situations.
Les prestations des cabinets de conseils concernent en particulier la réalisation de diagnostics :
analyse du contexte et des besoins liés à l'ergonomie des postes de travail, de l'environnement, de
l’organisation et de tous les éléments susceptibles d'affecter la qualité des opérations (perception,
confort de leur milieu, facteurs d'ambiance, usage des équipements, sécurité, etc.).
De l'analyse des besoins découlera une proposition quant aux postes de travail, aux choix
d'équipements et au plan d'aménagement du secteur concerné de l'usine ou des bureaux.
4.5.1.3.Le facteur humain dans la prévention des risques professionnels : une
compétence acquise des MK :
Des réglementations constamment renforcées, des équipements individuels de protection toujours
plus efficaces, des dispositifs de sécurité sur les machines en constante amélioration, mais on assiste
à un plafonnement des performances en matière de sécurité au travail : une prévention efficace des
risques professionnels doit nécessairement prendre en compte le facteur humain et cet aspect n’est
pas toujours suffisamment considéré par les préventeurs.
L’analyse comportementale est négligée souvent au profit de l’analyse de prévention traditionnelle,
technique et organisationnelle.
Pourtant, l’implication des employés est à la base de la culture sécuritaire : leurs comportements à
risque sont à la source d’accidents, même si le poste de travail possède des dispositifs de sécurité et
malgré de bonnes conditions de travail.
Les « erreurs humaines » sont souvent révélées lors des expertises des accidents, ce qui confirme la
nécessité d une meilleure prise en compte des aspects comportementaux dans la démarche globale
de prévention : cela vise à créer une culture de sécurité, en identifiant les comportements à risque
les plus fréquemment adoptés par les employés.
La perception du risque est de la compétence des MK
40
Le développement d’une conscientisation de chacun au sein de l’entreprise est nécessaire et tous les
acteurs doivent comprendre à la fois qu’il ne sert à rien de veiller à la sécurité si celle-ci ne
s’applique pas à l’ensemble de la chaîne, et que ce sont tous les opérateurs qui, individuellement et
in fine, sont responsables de leur propre sécurité et qu’ils doivent en être profondément convaincus.
Des techniques d’animation des MK sont utilisées pour amener un groupe d’opérateurs à travailler
sur des cas concrets d’accidents survenus dans l’entreprise et à identifier les bonnes pratiques qui
auraient pu les éviter pour permettre à chacun des membres du groupe de travail d’être sensibilisé
personnellement à la sécurité, de prendre conscience, exemples à l’appui, des conséquences
résultant de l’absence de mesures de prévention adéquates.
L’observation réciproque de ses comportements par ses collègues de travail, guidée par l’animateur
MK, permet une émergence collectivement partagée des comportements surs et de ceux à risques.
Ce dialogue positif sur les gestes sûrs et à risque permet de valoriser les gestes sécuritaires, et, a
contrario, de stigmatiser ceux qui ne le sont pas. On parvient à un accord sur le risque et ses
conséquences, c’est à dire à une perception collective moins biaisée par les jugements personnels.
Cette évolution de la perception du risque entraîne la prise de conscience de la nécessité de
modifier son comportement. Il faut alors accompagner les participants pour qu’ils identifient les
causes du comportement à risque et qu’ils expriment leurs idées pour entreprendre des actions
correctives , en cela le savoir-faire des MK n’est pas mis en défaut.
4.5.1.4.Le MK en entreprise , peut-il aussi jouer un rôle d’ Intervenant en
Prévention des Risques Professionnels (IPRP) :
Un IPRP (Intervenant en Prévention des Risques Professionnels) est une personne, physique ou
morale, dotée de compétences techniques, organisationnelles ou médicales (hors médecine du
travail) dont la mission consiste à participer à la prévention des risques professionnels et à
l’amélioration des conditions de travail, en complément de l’action conduite par le médecin du
travail.
Le législateur a introduit la notion d'Intervenant en Prévention des Risques Professionnels (IPRP) et
défini leurs fonctions et rôles pour permettre aux entreprises d'avoir recours à des experts reconnus,
et dûment habilités, en prévention des risques dans l'Entreprise. Une fois de plus les MK font valoir
leurs compétences dans ce domaine d’activité.
Cette introduction participe également de la transposition de la directive européenne initiant la
pluridisciplinarité et a été validé par le décret N°2003-546 du 24 juin 2003 instaurant les articles R
241-1-1 et suivant du Code du Travail.
Sont qualifiés « d’intervenants en prévention des risques professionnels » (IPRP) par le décret du 24
juin 2003 les personnes ou organismes auxquels les services de santé au travail et les entreprises
doivent faire appel.
La loi pose le principe que l’appel aux compétences pluridisciplinaires, médicales, techniques et
organisationnelles, doit être le fait des services de santé au travail.
Les compétences pluridisciplinaires des services de santé au travail interentreprises sont mises à la
disposition de toutes les entreprises adhérentes, qui n’ont pas obligation d’y recourir si elles
41
disposent déjà de ressources internes dédiées à la prévention et utilisées au titre de la
pluridisciplinarité.
Au même titre que le médecin du travail, l'Intervenant en Prévention des Risques Professionnels
participe à la préservation de la santé et de la sécurité des salariés et à l'amélioration des conditions
de travail dans un objectif exclusif de prévention.
L’action de l’IPRP s’organise dans un contexte pluridisciplinaire en relation avec le médecin du
travail. L’action complémentaire des Médecins du travail et des IPRP permet d’offrir : Pour le
salarié, une protection globale et élargie contre les risques liés au travail ; Pour l’employeur, une
aide à l’évaluation des risques qui pèsent sur les salariés dans le cadre de leur activité
professionnelle.
En effet, l’apport de compétences pluridisciplinaires doit permettre à l’employeur d’optimiser son
analyse des risques, et de mieux les prévenir.
Les entreprises peuvent faire appel aux IPRP compte tenu de leurs besoins et de leurs attentes en se
dirigeant vers les MK en première intention.
4.5.1.5. Les MK sont des intervenants concernés par l’éducation
thérapeutique :
Différents niveaux d’intervention dans la démarche d’ETP sont possibles pour les professionnels de
santé et nécessitent une coordination et une transmission d’informations.
Tout professionnel de santé, impliqué dans la prise en charge usuelle d’un patient ayant une maladie
chronique, doit informer le patient de la possibilité de bénéficier d’une ETP, et doit la lui proposer
en lui décrivant les ressources locales.
Toute rencontre du patient avec un professionnel de santé, notamment avec celui qui a initié l’ETP,
est une occasion d’aborder avec le patient le vécu de sa maladie et de sa gestion, et de s’assurer du
maintien des compétences en particulier de celles de sécurité.
Dans le champ de la maladie chronique, la mise en œuvre de l’ETP requiert souvent l’intervention
de plus d’un professionnel de santé, voire d’emblée le recours à une équipe multidisciplinaire. La
composition de l’équipe qui réalise l’ETP dépend du public-cible, en particulier de son âge, du type,
du stade et de l’évolution de la maladie, de la nature des compétences à acquérir par le patient.
L’ETP est mise en œuvre par des professionnels de santé formés à la démarche d’ETP, aux
techniques de communication et aux techniques pédagogiques qui permettent d’aider le patient à
acquérir des compétences d’auto-soins et d’adaptation, au travail en équipe et à la coordination des
actions .
L’intervention d’autres professionnels nécessite une coordination des interventions et une
transmission systématique d’informations au médecin traitant, et au professionnel ressource telle
que définie dans la section sur la coordination.
Pour la HAS en juin 2007, le professionnel de santé doit posséder les compétences pour mettre en
œuvre l’éducation thérapeutique du patient de manière multidisciplinaire : Compétences
relationnelles, «Communiquer de manière emphatique, recourir à l’écoute active, choisir des mots
adaptés, reconnaître les ressources et les difficultés d’apprentissage, permettre au patient de prendre
42
une place plus active au niveau des décisions qui concernent sa santé, ses soins personnels et ses
apprentissages. Soutenir la motivation du patient, tout au long de la prise en charge de la maladie
chronique.» ; Compétences pédagogiques et d’animation, «Choisir et utiliser de manière adéquate
des techniques et des outils pédagogiques qui facilitent et soutiennent l’acquisition de compétences
d’auto-soins et d’adaptation, prendre en compte les besoins et la diversité des patients lors des
séances d’ETP.» ; Compétences méthodologiques et organisationnelles, «Planifier les étapes de la
démarche d’ETP , recourir à des modalités de coordination des actions entre les services et les
professionnels de santé, de manière continue et dans la durée.» ; Compétences biomédicales et de
soins , «Avoir une connaissance de la maladie chronique et de la stratégie de prise en charge
thérapeutique concernées par le programme d’ETP, reconnaître les troubles psychiques, les
situations de vulnérabilité psychologique et sociale.»
4.5.1.6.Les MK par leur fonction de Coach , sont les partenaires privilégiés
des salariés :
Le MK est le conseil indispensable dans les domaines de la prévention des accidents et de
l'amélioration des conditions de travail. Il met à disposition des entreprises des solutions
personnalisées et adaptées au métier de l'entreprise. Ses missions : conseiller, former, informer.
Conseiller.
Grâce à ses savoirs faire, il cultive la proximité pour répondre aux besoins des entreprises et de
leurs salariés. Le MK propose une gamme étendue d'outils pratiques, notamment d'analyse et
d'évaluation des risques, qui s'inscrivent dans une véritable démarche de progrès.
Le MK joue un rôle permanent de veille technique, juridique et médicale sur la prévention des
risques et des maladies professionnelles car il a à sa disposition des outils spécifiquement dédiés à
la prévention des risques.
Le MK travaille à sensibiliser les entreprises aux aspects positifs de la prévention, et les aide à
structurer leur conduite de projet sous tous ses angles - formation, organisation interne des
ressources, conception des postes de travail - avec pour objectif de créer une dynamique structurant
et mobilisant les différents acteurs (dirigeants, cadres, techniciens, opérateurs) dans la durée.
Le MK met également à disposition des entreprises de toute taille, des outils pratiques pour la
prévention, une méthodologie de construction de démarche d'amélioration des situations et des
postes de travail.
4.5.2.La notion des compétences en lien avec l’impact de la formation et la
démarche qualité du dispositif :
L’industrie admet que la compétence est avant tout le savoir-faire en situation.
La définition que nous donnons de la compétence professionnelle s’appuie sur trois notions. La
première considère que la compétence est proche d’un système intégré de savoirs au sens large
(savoir, savoir-faire, savoir-être,...) comme le signale F. Chenu. Cette notion se retrouve en partie
43
dans la définition de R. Wittorski : « La compétence correspond à la mobilisation dans l’action d’un
certain nombre de savoirs combinés de façon spécifique en fonction du cadre de perception que se
construit l’auteur de la situation ».
La seconde notion considère que la compétence permet d’aboutir à une performance, laquelle pour
certains auteurs ne représente que sa part observable voire mesurable. De plus, cette compétence est
mobilisable dans plusieurs contextes professionnels ou familles de situations.
Cependant, pour que les deux notions précédentes prennent effet, il est important d’y adjoindre une
troisième. Une compétence requiert pour son acquisition et sa mise en oeuvre que le professionnel
soit en mesure de mener une activité réflexive au cours même de sa réalisation ou après celle-ci.
Ainsi est compétent un professionnel qui : Mobilise et organise différents savoirs et gère les
émotions révélées au cours de leur acquisition et de leur mobilisation ; Analyse le contexte dans
lequel il utilisera sa compétence pour rester performant ; Régule sa compétence au cours même de
sa réalisation et l’analyse à distance tant sur le plan de son processus que de sa performance ;
Transfert cette compétence dans différentes familles de situations, tout en gardant un niveau de
performance attendu ; Sait que toute famille de situations suscitera des conflits de nature éthique
questionnant alors la valeur de sa compétence.
Que faut-il entendre par agir avec compétence ? Guy Le boterf distingue être compétent et avoir des
compétences pour savoir agir avec compétence en situation ( cf. figure 4 ).
Savoir agir avec compétences en situation présuppose de posséder des ressources personnelles ou
externes, en utilisant des combinatoires de ressources pertinentes pour une pratique professionnelle
efficace ( cf. figure 5 ). Ce n’est donc pas seulement avoir des ressources personnelles comme les
savoirs théoriques (connaissances), des savoirs procéduraux (savoir-faire t e c h n i q u e s ,
méthodologiques, relationnels...), des savoirs pratiques (savoirs et savoirs-faire d’expérience), ou
des ressources externes (guides, réseaux d’expertises, associations professionnelles...) mais bien les
combiner dans une situation professionnelle, montrant de réelles performances entre les résultats
attendus et les résultats obtenus et porter un regard réflexif ( cf figure 6).
Figure 4 : Schéma illustrant la compétence d’après la définition de Le Boterf (©Le Boterf Conseil).
44
Figure 5 : Les trois dimensions de la compétence d’après la définition de Le Boterf ( ©Le Boterf
Conseil).
Figure 6 : Le savoir-agir avec compétence d’après Le Boterf ( ©Le Boterf Conseil).
L’assurance qualité représente l’ensemble des actions pré-établies et systématiques nécessaires pour
donner la confiance appropriée en ce qu’un produit ou service satisferont aux exigences données
relatives à la qualité.
45
Les critères qualité d’une formation viennent des critères scientifiques des sciences de l’éducation,
les contenus viennent des champs disciplinaires concernés.
Il est nécessaire à la fois d’évaluer les formés et d’évaluer la formation par ces mêmes formés.
Ceci peut s’effectuer sous forme de QCM, questionnaire semi-directifs, entretien individuels,
collectifs. Le critère de qualité est l’anonymat. Cette évaluation est réglementaire. L’usager doit être
satisfait de la formation. La traçabilité est essentielle.
Ces critères qualité sont garants de l’efficacité du dispositif de formation sur le plan des savoirs,
savoir-faire et savoir-être et de la transformation des formés. Il est rendu possible de donner le
maximum quand on est en sécurité.
Nous introduisons ici la notion d’éthique de responsabilité: « La responsabilité relève d’une éthique
professionnelle et non d’une morale. ».
Zarafian définit cette éthique de responsabilité ainsi : « Assumer une responsabilité, c’est - répondre
de. C’est aller jusqu’au bout de sa prise d’initiative, c’est inscrire ce qu’on appelle dans les métiers,
la conscience professionnelle. C’est une question pratique et non morale. C’est assumer la plénitude
de son action face aux autres, mais aussi (et d’abord) face à soi-même(...) La responsabilité est la
prise de conscience et la prise en compte de ce pouvoir sur autrui ». - Exercer dans « un certain
champ de responsabilité. Le champ est celui qu’il doit couvrir par ses initiatives et la manière dont
il les assume avec l’appui de la structure organisationnelle. ».
Responsabilité et Ethique de responsabilité, Valeurs, normes professionnelles, tels sont les éléments
qui se dégagent .
4.5.3.Etat des lieux du management des entreprises et la santé des salariés ( avril
2006 ) :
D'après Guiol et Munoz ( 2006), étudier les corrélations entre les modèles de gestion des ressources
humaines et l'absentéisme « médicalisé » des salariés ou leur état de santé, invite à quelques
préalables relatifs à l'évolution des politiques de santé publique, aux apports scientifiques des
premières approches du stress au travail, sans négliger d'exposer la réalité d'une diversité des
managements avec pour corollaire des conceptions et des considérations différentes du travailleur.
En effet, une problématique qui vise à détecter l'impact de « l'ambiance au travail » (terme
générique) sur le « coût santé » global (non limité aux accidents du travail) et le différentiel que
peuvent présenter des systèmes de gouvernance opposés présuppose de mieux situer ce mouvement
d'ouverture des pouvoirs publics à la prévention. D'autant plus que cette dernière sera, ici, comprise
dans sa plus large acception puisque la problématique s'attache spécifiquement aux effets « santé »
de l'environnement psychologique au travail à travers la culture d'entreprise et le type de relation
d'autorité qui prévaut dans les procédures décisionnelles.
Il existe une relation graduelle entre le degré d'autoritarisme de la direction et la propension de
l'entreprise à devenir un terrain propice aux pathologies ; inversement pour les établissements qui
bénéficient d’une ouverture participative. Au passage, la différenciation de leur facultés
d’intervention, plus aisée dans les entreprises ouvertes au dialogue que dans celles qui lui sont
46
fermées, traduit à quel point le mode de gestion intervient, lui aussi, dans l’action de prévention. A
noter, néanmoins, que le caractère affirmatif de leur restitution est d'autant plus prégnant qu’était
mis en avant la nature du climat social. La relation entre ce dernier et le type de gestion des
ressources humaines n'est pas apparu automatique pour certains.
4.5.4.La place de la prévention dans un modèle de santé global, une notion nouvelle:
Le bien-être au travail et les contributions d’un management des RH intelligent :
Le rapport de Guiol et Munoz (2006) concède une grande place à la dimension socio-politique des
phénomènes de santé. Affirmer la nécessité de la prévention et promouvoir une véritable politique
de santé au travail tout en regrettant l’insuffisante identification des déterminants sociaux pose,
effectivement, la question de la définition de cet environnement.
Le secteur des études environnementales de la santé s'est, en effet, développé autour de la sphère
économique et sociale dans la mesure où la recherche a recueilli de plus en plus de preuves
manifestes qu'une meilleure situation sociale et économique allait de pair avec une meilleure santé.
En réalité, ces deux éléments semblent être les déterminants les plus importants de la santé. Sur le
plan économique, un certain nombre d'études ont pu montrer que la répartition des revenus dans une
société peut être un déterminant beaucoup plus important de la santé que le total des revenus gagnés
par les membres de la société. Il en résulte que le niveau de richesse d'une collectivité ne signifie
pas tout et que la notion d'équité intervient. Quant à la situation sociale, elle joue au premier chef
tant par l'emploi que par les conditions d'exercice de celui-ci.
Pour Moleux (2010), il s’agit pour les entreprises d’une démarche à la fois sociale et économique :
car la santé des salariés est une source incontestable d’efficacité dans le travail, et donc de
performance individuelle et collective. Travail et santé entretiennent même une double relation :
d’une part, la santé est la condition d’un travail de qualité. D’autre part, le travail, effectué dans des
conditions adéquates, est facteur de santé et de réalisation personnelle.
Les propositions visant le bien-être se déclinent dans les différents aspects de la vie en entreprise
l’idée selon laquelle la valeur d’une structure est celle des hommes qui la composent. Elles
constituent un matériau que chaque métier, chaque secteur et chaque entreprise pourra s’approprier
et mettre en œuvre en fonction de ses enjeux et en tenant compte de sa culture.
Toutes ces recommandations ont pour objectif de développer davantage de bien- être et d’efficacité
au travail, par une meilleure prise en compte des sujets de santé au sein de l’entreprise.
Face à la complexité de ces problèmes, il faut néanmoins rester humbles et réintroduire du bon sens,
voire du sens, dans la conduite des hommes.
C’est en comprenant bien et en agissant le plus possible en amont que l’on préviendra au mieux les
risques psychosociaux et que l’on développera dans un même mouvement bien-être au travail et
efficacité.
le sujet de la santé au travail réconcilie le social et l’économique. Investir dans la santé au travail est
d’abord une obligation sur le plan humain : de plus, ce n’est pas une charge, c’est un atout pour la
performance.
47
Parce qu’ils sont la manifestation d’une question plus large, celle de la place dans l’entreprise des
hommes qui la composent, Moleux est convaincue que les sujets de santé psychologique au travail
doivent être portés au plus haut niveau: le conseil d’administration et la direction générale doivent
s’y intéresser car «C’est la seule solution pour que toute l’entreprise intègre ces enjeux dans sa
culture de travail et leur donne une traduction concrète à travers le management de proximité. Si les
hommes constituent la ressource stratégique majeure, il faut que les dirigeants s’en préoccupent au
même titre que les enjeux économiques : ce sont les salariés qui font la performance de l’entreprise.
Mais le management ne constitue pas le seul acteur. L’implication des partenaires sociaux doit être
renforcée, à travers les instances représentatives.».
5.Modèles convoqués en Sciences de l’Education
5.1.Modèles de la santé et la place de la prévention dans le modèle de santé global
« Passer d’un système de soins où la maladie est au centre du dispositif de santé à une génération de
soins où la santé serait déterminée par l’équilibre dynamique et évolutif entre la population et son
environnement » (Gatto, 1999).
Dans le modèle curatif, les notions de prévention et d’éducation sont séparées du soin et l’individu
n’est pas coauteur de sa prévention. À l’opposé, dans un modèle de santé global non positiviste, les
notions de prévention et d’éducation font partie intégrante du soin.
L’OMS, les données de santé publique actuelles et les politiques de santé françaises confirment
cette position en recommandant de mettre en œuvre au cours de l’activité thérapeutique des
discours et des pratiques de prévention, de formation, d’éducation thérapeutique et d’éducation à la
santé.
La Loi HPST accorde une large part à la prévention. L’un de ses quatre titres « La prévention et la
santé publique » vise les maladies chroniques et les cancers : la prévention de leurs principaux
facteurs de risque (alcool, tabac), ainsi que celle de leurs complications et de leurs rechutes, par
l’éducation thérapeutique du patient. L’éducation thérapeutique du patient est érigée comme priorité
nationale. (Loi HPST, 2009) Pour clore ce chapitre, nous nous réfèrerons au décret d’acte et
d’exercice des Masseurs Kinésithérapeutes (Article 4321-13) et au code de déontologie (Article R.
4321-63) : Selon les secteurs d’activité où il exerce et les besoins rencontrés, le masseur
kinésithérapeute participe à différentes actions d’éducation, de prévention, de dépistage, de
formation et d’encadrement. Ces actions concernent en particulier : 1/ La formation initiale et
continue des masseurs kinésithérapeutes ; 2/ La contribution à la formation d’autres professionnels ;
3/ La collaboration, en particulier avec les autres membres des professions sanitaires et sociales,
permettant de réaliser des interventions coordonnées, notamment en matière de prévention; 4/ Le
développement de la recherche en rapport avec la masso-kinésithérapie ; 5/ La pratique de la
gymnastique hygiénique, d’entretien et préventive.
Le masseur kinésithérapeute apporte son concours à l’action entreprise par les autorités
compétentes en vue de la protection de la santé et de l’éducation sanitaire.
48
5.2.Théories de l’apprentissage : la notion d’obstacle et de résistance aux changements
L’apprentissage pouvant être défini comme « un processus qui engendre, par des transferts et
partages de savoirs, une certaine modification, relativement permanente, de la façon de penser, de
ressentir ou d’agir de l’apprenant » (OMS, 1998). « L’apprentissage est un processus personnel.
Mais il doit être aidé par un formateur qui facilite les acquisitions et assure la médiation entre le
savoir savant et le savoir construit. Ainsi, la question des formateurs, de leurs compétences
pédagogiques et disciplinaires est-elle désormais centrale. » (Ruano-Borbalan, 2001)
Voilà posés en préliminaire, en quelques mots, d’une part la définition de l’apprentissage et d’autre
part ses rapports avec la formation.
Berbaum (1984) distingue deux groupes de théories concernant l’apprentissage : « celles qui font
appel au conditionnement et celles qui retiennent la compréhension et le raisonnement comme
mode de construction de la réponse ».
1. Le béhaviorisme ou comportementalisme fait appel au conditionnement. Il est issu des travaux de
Watson, Pavlov, Thorndike et Skinner.
Nous ne perdrons pas de vue l’aspect innovant qu’ont pu présenter au début du 20ème siècle ces
théories. Dans un paradigme scientifique positiviste, montrer les relations directes ou presque entre
stimulus et réponse était certainement enthousiasmant.
•C’est une pédagogie par objectif •Le savoir est déversé sans prise en compte des savoirs
préexistants des apprenants, de ses demandes, de ses projets... •L’appropriation est souhaitée par la
répétition du cours et/ou des savoir-faire (techniques). •L’enseignant démontre une technique et
l’élève se l’approprie, en la reproduisant et en la répétant. • Ce type de pédagogie n’invite pas à la
réflexion, à la compréhension et à la production mais plutôt à la simple restitution (Gatto et Coll,
2007).
2.Le constructivisme, indissociable de Piaget (1967) : « Le développement des perceptions
témoigne de l’existence d’une activité perceptive source de dé-centrations, de transports (spatiaux et
temporels), de comparaisons, de transpositions, d’anticipations et d’une manière générale, d’analyse
de plus en plus mobile tendant vers la réversibilité. » Deux actions contribuent à l’apprentissage,
l’assimilation et l’accommodation. L’assimilation : est une action de l’apprenant sur les objets qui
l’entoure en fonction de ses connaissances et de ses aptitudes. L’accommodation, est à l’inverse,
l’action de l’environnement sur l’apprenant avec des ajustements actifs. L’enfant doit structurer son
univers : « PIAGET a une conception structuraliste de l’apprentissage. Si le pédagogue explique
trop il empêche l’élève d’inventer. L’adulte devrait proposer à l’élève un milieu riche et construit
des situations favorables à l’émergence de conflits cognitifs qui permettent le développement
» (Gatto & Coll, 2007). Piaget s’intéresse à la mémoire, à la motivation, à la linguistique, au vécu.
Il considère que l’on doit se centrer sur l’apprenant. Il démontre que les savoirs préexistants
peuvent être des obstacles à prendre en considération. Il soulève la notion de « conflit cognitif » (ce
que l’on propose à l’apprenant ne correspond pas à ses représentations).
3.Le socio constructivisme est représenté surtout par Vygotski qui diffère de Piaget en affirmant : «
toutes les fonctions supérieures débutent comme des relations effectives entre êtres humains. Un
49
processus interpersonnel se transforme en un processus intra-personnel » Il place le sujet dans son
contexte, insiste sur l’interaction sociale, historiques, culturelle du développement mental.
Dans le socio constructivisme, on est dans la relation transversale, on développe l’inventivité en
favorisant la motivation.
« Apprendre suppose une reconstruction mentale, une mise en relation des connaissances acquises
et des connaissances nouvelles présentées » (Gatto 2005). (Dans cette perspective, l’interaction
sociale propre au socio constructivisme facilite ce processus de dé-construction- construction).
En acceptant les deux logiques contradictoires et complémentaires (simultanément), il devient
possible, en s’appuyant sur la pensée complexe, de mettre en interaction dialogique les théories de
l’apprentissage, les modèles de l’évaluation, les modèles de formation, les modèles du management
et les modèles des projets et des postures (Gatto). C’est une évolution du socio-constructivisme : le
néo socio-constructivisme.
On pressent bien qu’un formateur en prévention avisé doit savoir utiliser et passer à bon escient
d’une théorie de l’apprentissage à l’autre. Il doit s’adapter au mieux au contexte de la formation en
cours. Comme nous l’avons présenté plus haut, les actions de formation peuvent prendre des formes
et des contenus très variés.
5.3.Modèles de l’évaluation : évaluation d’une pratique professionnelle en entreprise
Selon Vial (2006), l’évaluation est encore bien souvent conçue par les formateurs et les chercheurs
comme étant au service de la formation : elle doit montrer que la formation a « atteint ses objectifs
» qui se réduisent à répondre aux besoins de l’organisation.
Les évaluations des connaissances théoriques proposées en fin de formation répondent bien à cet
impératif: elles prouvent la réalité de la formation auprès du «client entreprise». Accompagnées
d’une notation, on peut s’en tenir là. Cette évaluation, même si le formateur s’en défend n’est qu’un
contrôle, des apprenants, de la formation,... du formateur.
Gatto (2005) précise bien « L’évaluation confronte deux visions du monde, deux attitudes et
modèles de pensées différents, non seulement qui s’opposent, se confrontent, mais aussi se
complètent, et lorsque l’on utilise un modèle de l’évaluation, on s’inscrit dans le paradigme qui le
sous tend. Pouvoir passer de l’un à l’autre en fonction de la situation thérapeutique et de l’objectif
de l’évaluation : se former à l’évaluation. »
Les évaluations des savoir-faire, de gestuelles pratiques sont davantage propices à une approche
formative de l’évaluation. « L’évaluation peut porter sur un produit fini (ex : soulever une charge).
Contrôle : Mesure et/ou sur une procédure ((la manière de soulever la charge : plier les genoux, se
placer en inspiration ...). Contrôle : gestion et/ou sur un processus (l’attitude, l’énergie, l’envie, la
motivation mis en œuvre pour soulever la charge). Questionnement : sens. » (Gatto, 2005)
Pour Bonniol et Vial (1997), l’évaluation doit être séparée en différents champs correspondants à
des visions différentes du monde, trois postures épistémologiques.
Nous distinguerons donc : L’évaluation « comme mesure », qui donne priorité aux produits et
l’évaluation « comme problématique du sens », insistant sur les processus. Ce sont deux modèles de
l’évaluation.
50
• L’évaluation mesure Pour Bonniol & Vial (2000), concernant l’évaluation mesure : « ...
l’évaluation est ici synonyme d’opération de mesure...c’est sans doute le sens le plus ancien, le plus
solidement ancré dans les mentalités, dans l’idéologie. » « Une pédagogie traditionnelle positiviste
et béhavioriste ayant recours majoritairement à l’évaluation contrôle empêche souvent la déconstruction des savoirs et des pratiques préexistants » (Gatto, 1999, 2004, 2007) précise comment
le positionnement du formateur « contrôleur » induit une posture de l’apprenant : « Certains
professionnels sont des experts et ne peuvent pas accompagner en qualité de partenaire le patient et/
ou l’étudiant et/ou les équipes. « L’expert peut être caractérisé comme un spécialiste, choisi pour sa
compétence, parce que susceptible d’apporter au traitement d’une question un certain capital de
connaissances constitué par ses soins, mais le plus souvent élaboré par d’autres... quand on lui
demande d’évaluer, il contrôle ... » Ardoino (2000). Il ne favorise pas l’apprentissage de pratiques
de qualité et l’autonomie des pratiques. »
•
L’évaluation questionnement : Dans les années 1970 Scriven s’attache à faire une distinction
entre une évaluation sommative, rattachée au modèle du contrôle, et une évaluation formative qui
évoluera plus tard vers le modèle d’évaluation questionnement. La différence majeure sera le statut
donné à l’erreur, comme une faute pour le modèle normatif, et comme pilier du questionnement
dans le modèle formatif. « Les professionnels doivent développer par la formation une posture de
consultant et la substituer au cours de leurs activités à la posture d’expert. Selon Ardoino (2000), le
consultant favorise le développement personnel du sujet, il s’agit « d’une relation complexe » et qui
« s’inscrit nécessairement dans le temps ». Le consultant se trouve dans une logique de
compréhension. « Cette compréhension dépend justement d’une familiarité constituée à partir d’une
écoute » Ardoino (2000). Néanmoins il est difficile pour les professionnels de santé, enseignants,
formateurs, soignants et étudiants, de changer leurs pratiques, de produire et d’utiliser du savoir
scientifique, de créer et d’utiliser des modèles et des outils d’évaluation, d’éducation, de
management si les programmes de formation initiale et les programmes proposés en formation
continue ne contiennent pas les théories, les modèles, les méthodes et les techniques qui le
permettent. » (GATTO, 2007)
L’évaluation est ici une pratique problématisée à chaque action par l’utilisation d’une matrice de
références possibles dans laquelle l’évaluant doit choisir à chaque fois en pertinence avec son
contexte. «Évaluer n’est d’ailleurs pas dupliquer une architecture conceptuelle (...) mais construire
un système évolutif de références qui obéit aux aléas de la culture de l’acteur.»(Vial 2006 ; Clot &
Faïta, 2000)
L’évaluation devient plus qu’un simple outil de formation : elle devient formation elle-même.
51
6.Matrices théoriques :
6.1.Théories de l’apprentissage :
6.1.1.Le béhaviorisme :
THEORIES DE L’APPRENTISSAGE
Le béhaviorisme
Critères
Indicateurs
Auteurs
Conditionnement
Appropriation par répétition
But = restitution
Conditionnement Répondant =
stimulus-réponse
Conditionnement Opérant =
récompense-punition
Renforcement positif
récompense
Comportement adapté aux erreurs.
Culpabilité, faute, frustration.
Taylor
Élève exécutant.
Renforcement négatif,
punition
Bruner
Connaissances transmises.
Pavlov
Essai - erreur
Erreur = défaut de conformité
Pédagogie par objectifs.
Watson
Programme préétabli.
Pédagogie traditionnelle
Skinner
Instruction.
Élève en posture d’’agent
Ardoino
Affirmation des connaissances.
Gatto
Pédagogie externe au sujet
Généralisation abusive.
Giordan
Cours magistral
Normalisation, correction.
Savoirs cumulatifs, hiérarchisés
Idées reçues
Savoirs préexistants non pris en
compte
Non prise en compte des émotions
Logique positiviste
De la théorie vers la pratique.
Évaluation contrôle, mesure.
Tableau 7 : Matrices des Théories de l’apprentissage :Le béhaviorisme.
52
6.1.2.Le constructivisme :
THEORIES DE L’APPRENTISSAGE
Le constructivisme
Critères
Indicateurs
Auteurs
Apprentissage par activité.
Pédagogie interne au sujet,
Activité apprenant par conflit cognitif.
Le formé travaille seul avec l’objet.
Situations proposées multiples.
Sollicitation de l’environnement.
Auto structuration.
Maturation biologique préalable.
Apprenant au centre.
Apprentissage seul avec l’objet.
Besoins de ’élève.
Taylor
De l’individuel vers le social.
Possibilités de l’élève.
Bruner
Assimilation accommodation.
Jeux.
Pavlov
Pédagogie active.
Étude de cas.
Watson
Pédagogie par construction.
Erreur = outil.
Skinner
Élève en posture d’auteur.
Analyse des pratiques.
Ardoino
Développement,
expérimentation.
Pas de généralisation.
Gatto
Explicitation plutôt qu’affirmation.
Giordan
Savoirs préexistants pris en
compte.
Éducation, développement personnel.
Piaget
Élève au centre.
Usage du contre-exemple.
Erreur travaillée.
Je, il se peut, il semble...
De la pratique vers la
théorie.
Tâches selon niveau de déveleoppement.
Évaluation questionnement.
Tableau 8 : Tableau 2 : Matrices des Théories de l’apprentissage : Le constructivisme.
53
6.2.Théories de l’évaluation :
6.2.1.L’évaluation contrôle :
THEORIES DE L’EVALUATION
Evaluation Contrôle
Critères
Indicateurs
Mesures
Utilisation d’’instruments et prise de mesures
chiffrées, objectives des déficiences.
Tests
Utilisation des tests validés en fonction de la
pathologie.
Procédures
Référentiels, savoirs
savants
Mise en place de l’action thérapeutique
techniciste en fonction des résultats, des
mesures et des tests.
Posture d’agent dans l’application des
procédures issues des protocoles référencées et
de savoirs savants
Normalisation, Produit
fini
L’objectif est le retour à la norme. Les résultats
de procédures et de produits finis doivent
correspondre aux attendus. C’est être en accord
avec les référentiels.
Erreur, régularisation,
sanction
L’erreur est une faute qu’il faudra corriger pour
revenir à la norme. Elle sera culpabilisante et
amènera une sanction par exemple la reprise
des exercices.
Contrôle
Auto-contrôle,
Systématisation
Auteurs
Abernot
Ardoino
Barbier
Berger
Bonniol
Campanale
Cardinet
Deccache
D’Ivernois
Deketele
Gatto
Sur le patient : c’est le contrôle du produit fini
et attendu et des procédures attendues de ses
exercices, de l’application des consignes de
prévention, des résultats. Le patient est un
agent.
Gagnayre
Pour le thérapeute : c’est le contrôle par la prise
des mesures, de la réalisation du produit fini et
de l’écart par rapport au produit attendu. C’’est
aussi le choix des tests, le choix des
procédures, de l’acte technique. C’est être en
accord avec les référentiels et les savoirs
savants. Le thérapeute est un agent.
Legendre
Tableau 9 : matrices des Théories de l’évaluation contrôle.
Hadji
Lecointe
Monteil
Vial
54
6.2.2.L’évaluation questionnement :
THEORIES DE L’EVALUATION
Evaluation Questionnement
Critères
Indicateurs
Questionnement
Recherche du sens dans le problème de santé et de vie du
patient.
Quels peuvent être les facteurs négatifs autres (sociaux,
familiaux, comportementaux, vécus).
Approcher les savoirs préexistants du patient pouvant
faire obstacle.
Existence d’’un projet de vie.
Conscience du Moi.
Dialogue, interaction, construction en cheminant.
Écoute, discours,
attitudes.
Évaluation des discours, des comportements, du vécu,
des attitudes par des outils spécifiques qui favoriseront
l’’échange, l’’interaction et l’’éducation à la santé.
Imprévisibilité
L’’évaluation est une action permanente, se confond avec
le soin.
Elle est différente à chaque intervention et à chaque
instant.
Le programme est divergent, réorienté avec le patient,
non prévu à l’’avance.
Le patient est coauteur.
Écart, régulation, feedback.
L’’erreur n’est plus une faute, mais un outil pour
progresser, discuter, réorienter dans le projet de soin et
vers l’’autonomisation.
Réorientation, négociation du projet.
Le patient est co-décideur.
Auto questionnement
Pour le praticien : Auto- évaluation de ses actions
thérapeutico-éducatives : dans la remise en question
permanente de ses actes, discours, attitudes, moyens
engagés.
Pour le patient : Auto-évaluation dans la recherche de
sens de son projet de vie, de santé, de ses actions, dans
l’’acte préventif qu’il décidera de mettre en place
Auteurs
Abernot
Ardoino
Barbier
Berger
Bonniol
Campanale
Cardinet
Deccache
D’Ivernois
Deketele
Gatto
Gagnayre
Hadji
Lecointe
Tableau 10 : Matrices des Théories de l’évaluation questionnement.
Legendre
Monteil
Vial
55
6.3.Théories de la Santé :
6.3.1.Le bio-médical-curatif :
THEORIES DE LA SANTE
Le modèle bio-médical curatif
Auteurs
Critères
Indicateurs
Conséquences
Gatto
Illich
Mongeau
Bury
Gadamer
Lecorps
Modèle de la médecine
triomphante
Protocole, systématisation,
robotisation, RBP
Le traitement a pour unique
objet de corriger la déficience
Les notions de prévention et
d’éducation sont séparées du
soin
Paturet
Deccache
Meremans
Charbonnier
D’Ivernois
Gagnayre
Dubos
Cotton
Berthet
Attali
Maslow
Erreur = Faute
prescription, peur et
culpabilité
Le monde hospitalier est le lieu
de concentration des savoirs
Place la maladie au centre
du dispositif de soins
Un patient présentant des
déficits ne peut pas se
considérer comme en bonne
santé
La non-écoute du malade,
Le médecin sait à la place du
malade,
Les demandes ne sont pas
prises en compte,
Il est imaginé que la
Le contexte social n’est pas pris
biologie peut vaincre toutes
en compte (le malade est
les maladies
appelé par sa maladie),
Le patient est « handicapé » par
ses déficiences.
Les médecins sont les seuls
référents.
Application de protocoles et de
Les soins sont mécanisés,
méthodes pré établies.
systématisés et protocolisés,
Le patient est agent
La santé, c’est l’absence de
maladie.
Le patient subit le soin, son
expérience, sa subjectivité et
ses demandes sont écartées
Renforcement positif et
négatif
Le professionnel de santé
détient la vérité et les solutions
aux problèmes rencontrés.
Ruffié
Dausset
OMS
Tableau 11 : Matrices de Théories de la Santé : Le bio-médical-curatif .
Le professionnel est un robot
exécutant des recommandations
des pratiques en fonction de la
pathologie.
56
6.3.2.Le global non positiviste :
THEORIES DE LA SANTE
Le modèle global non-positiviste
Auteurs
Gatto
Illich
Mongeau
Bury
Gadamer
Lecorps
Paturet
Deccache
Meremans
Charbonnier
D’Ivernois
Gagnayre
Dubos
Cotton
Berthet
Attali
Maslow
Ruffié
Dausset
OMS
Critères
Indicateurs
Conséquences
Le patient est co-décideur, il
peut stopper le programme
thérapeutique. Il se développe
un sentiment de liberté et non
Un patient porteur de déficits
de culpabilité.
peut
se
considérer
en
bonne
L’écoute, l’acceptation
santé
Les soins sont personnalisés en
de la différence
fonction de ses possibilités et
Les notions de prévention et
de ses demandes.
d’éducation font partie
Le patient a droit à l’erreur :
intégrante du soin.
l’erreur n’entraîne pas de
Le respect de la vérité du
culpabilité
de faute, de peur,
patient
Le monde hospitalier
d’exclusion, de sanction. Au
s’ouvre : les réseaux de soins
contraire elle permet au
naissent
praticien de travailler sur les
La non-conformisation à
processus, de se remettre en
des programmes précause et de réorienter le
Les
facteurs
personnels
et
établi à l’avance
programme thérapeutique.
environnementaux du patient
et de sa famille, ses
Il se développe chez le patient
motivations,
ses
projets,
ses
un esprit critique, auto-réflexif
L’utilisation de théories
émotions,
ses
savoirs
de
par rapport à sa maladie et au
et modèles de
l’expérience
sur
sa
gestion
système
de santé. Sa vigilance
l’éducation dans la
du
handicap,
sa
subjectivité
augmente.
pratique de soins
sont pris en compte
Le patient apprend à gérer sa
Le
projet
du
patient,
ses
maladie pour améliorer son
L’incertitude
attentes, ses émotions, ses autonomie fonctionnelle et ses
savoirs de l’expérience sont
indicateurs biomédicaux et
interrogées.
éducatifs.
L’imprévisible
Le « patient –partenaire »,
co-auteur peut modifier le
cours du traitement
Il apprend à mesurer et à
évaluer ses indicateurs
Le non jugement
biomédicaux et à adapter ses
activités en fonction des
Le professionnel construit le
mesures (alimentation,
La co-construction avec
soin en cheminant avec le médications, auto soins, repos,
le patient de l’évaluation,
patient
appel médical).
des objectifs et du
programme de santé
Il accompagne le patient et Il connaît mieux les variations
sa famille dans
de son état de santé en
l’apprentissage de la gestion fonction de ses activités de
La conceptualisation de
de la maladie
son stress, de son traitement,
l’action dans l’action de
de son alimentation et de son
soins
environnement.
Le patient acquiert la
compétence à donner des
informations pertinentes sur Ecoute et prise en compte de la
Le patient est co-auteur
vérité du patient et de son
son état de santé aux
savoir, Co-évaluation, coprofessionnels qui
décision, co-construction
l’accompagnent.
systématique d’un programme
thérapeutique personnalisé à
chaque séance avec le patient
et/ou sa famille.
Tableau 12 : Matrices des Théories de la Santé : Le global non positiviste.
57
7.Problèmatisation :
•Les actions de prévention et d’éducation thérapeutique en entreprise effectuées par un MKDOE
améliorent la gestion de la santé, l’autonomie fonctionnelle, les indicateurs biomédicaux et les
indicateurs éducatifs des formés
•Un formation continue en SDE du MKDOE est nécessaire et/ou complémentaire à l’évaluation des
obstacles d’apprentissage des personnes formées sur leurs lieux de travail. Cette formation SDE
joue un rôle dans la démarche qualité du dispositif
•Les actions de prévention/éducation en lien avec les savoirs expérentiels du professionnel sont
conformes en regard des théories et modèles des SDE
8.Question de recherche :
•Il sera donc cherché : Evaluer et comprendre les compétences, fonctions et missions du MKDOE
en entreprise
•L’expérience ( savoirs expérentiels ),les connaissances (savoirs ), gestes et comportements ( savoirfaire ), attitudes ( savoir-être ) du MKDOE sont-ils conformes aux savoirs scientifiques en SDE?
•Sont-ils conformes aux référentiels idéaux attendus en SDE ?
•Sont-ils acquis ou absents ? Pourquoi?
•Quels seraient les besoins de renforcement en SDE utiles dans de tels dispositifs de formation en
entreprise?
9.Résultats déjà publiés :
Les différentes productions scientifiques d’évaluation des pratiques professionnelles ont
démontré une nette amélioration des résultats pédagogiques en formation initiale et en formation
continue, managériaux dans les systèmes de santé, thérapeutiques (médication, autonomie
fonctionnelle, douleurs ressenties, récidives, complications…) et éducatifs (comportements de
santé, modes de vie, gestion de sa santé, souffrances…). Les résultats contribuent à la valorisation
professionnelle individuelle et collective et au développement de connaissances et de savoir-faire
validés par la communauté scientifique. La construction d’une discipline universitaire indispensable
à l’autonomie de pensée, d’écriture, de discours, d’exercice (accès direct, droit de prescription …)
et à la qualité des pratiques sociales, sanitaires, de formation, d’enseignement, d’évaluation et de
management devient possible.
58
9.1.Utilisation d’indicateurs discursifs pour optimiser les effets de la rééducation :
D’après les résultats de l’étude réalisée par Gatto & Favre (1997), dans le discours ,moins on est
dogmatique, plus on obtient de résultats sur la santé :
«l’importance du discours qui peut soit bloquer, soit favoriser l’acquisition de connaissances par le
patients.» En utilisant les indicateurs discursifs pour analyser, évaluer, réguler les représentations du
sujet, et pour présenter les connaissances kinésithérapiques, le thérapeute pourrait tenter de donner
au patient les moyens de gérer activement sa pathologie au cours du traitement et lors des activités
de la vie quotidienne. Alors le patient pourrait obtenir le pouvoir de diminuer ses problèmes et
d’éviter les complications et les récidives. «ce qui justifie l’acte éducatif c’est ce qu’il est nécessaire
que le patient apprenne pour résoudre son problème de santé : éloigner les risques de récidives et de
rechutes, améliorer son état, ou plus généralement, opérer des choix en matière de santé»( Deccache
& La Vendhomme, 1989.)
Par l’utilisation d’indicateurs discursifs, le praticien modifie ses pensées, ses discours,, alors ses
attitudes, ses interprétations, ses décisions, ses actions et leurs effets changent. «Dès que la parole et
l’usage des signes sont intégrés à l’action, celle-ci s’organise et se transforme de façon totalement
nouvelle» (Vygotsky L.S. Pensées et langage. Paris, Editions Sociales, 1934.).
9.2.Relativité du savoir et relation thérapeutique :
Lors d’une recherche en Sciences de l’Education, il a été montré par Gatto & Bui-Xuan (1994) que
le taux de douleurs et des dysfonctionnements corporels était lié significativement au taux de
connaissance, de compréhension et d’action.
De cette analyse réflexive de la relation soignant-soigné , Meirieu (1995) qui déclare «qu’en
matière pédagogique c’est très largement l’action qui détermine la connaissance et non l’inverse : je
ne sais pas comment va réagir un élève tant que je ne l’ai pas mise en oeuvre avec lui». «Etre
pédagogue, c’est comprendre les contradictions qui se meuvent dans la relation entre l’enseignant et
l’élève, c’est comprendre que nous désirons la toute puissance, que nous souffrons que l’autre
s’émancipe, et que nous devons le prendre tel qu’il est pour qu’il devienne ce qu’il veut».
Alors, pour reconnaître le patient tel qu’il est, il nous semble nécessaire de développer la réceptivité
de chaque thérapeute et d’éviter l’accumulation de filtres méthodologiques qui camoufleraient
l’angoisse et la réaction à cette angoisse dénoncée par Devereux (1967).
L’attitude thérapeutique qui ne prend en compte ni la subjectivité de chaque protagoniste ni de
l’interaction soignant-soigné, risque de provoquer des erreurs, de créer des obstacles
d’apprentissage, de limiter le parcours d’autonomisation de chaque patient. Un accompagnement
spécifique peut inciter chaque thérapeute à effectuer une analyse réflexive de sa pratique
professionnelle, le praticien pourra modifier sa relation au savoir et ses relations avec chaque
patient».
59
Pour évaluer la qualité des dispositifs de formation les travaux précédemment réalisés ont cherché à
repérer les compétences que possèdent les formateurs en formation continue dans le domaine de la
masso-kinésithérapie.
Les résultats montrent que les compétences des formateurs sont fonction de leur parcours de
formation. Pour améliorer la qualité des dispositifs de formation, placer le patient comme coauteur
de son projet de santé (loi du 4 mars 2002) et améliorer la qualité des soins il est nécessaire de
former les formateurs, quel que soit le domaine de leur enseignement, aux théories de
l’apprentissage, aux modèles de la formation et aux modèles de l’évaluation.
9.3.Les modèles de l’apprentissage expérienciel :
L’origine de la notion d’apprentissage expérienciel en éducation prend deux directions : celle d’une
construction de sens , et celle de construction de savoirs . L’ensemble de ces travaux introduit alors
la reconnaissance d’un savoir autre que le savoir savant. Les savoirs de l’expérience sont définis en
différenciation des acquisitions résultantes de la formation académique, comme l’ensemble des
savoir-être, savoir-faire et compétences qu’un individu a développées au cours de ses expériences.
Ces savoirs peuvent être en concordance ou en opposition aux savoirs savants. La notion de «
savoirs » définie en tant qu’énoncé socialement valorisé, est alors utilisée pour désigner : Les
savoirs savants qui correspondent aux savoirs académiques. Ces savoirs ont été établis par une
démarche scientifique ; Et, les savoirs expérienciels établis par l’expérience. Un apprentissage
expérienciel se construit à partir d’une situation d’expérience concrète vécue par le sujet. L’origine
de l’apprentissage se fait dans des expériences réellement vécues par la personne. Il y a nécessité
d’un contact direct avec une action, une situation. La notion d’expérience prend ici le sens d’un
essai d’action.
L’expérience est réfléchie, conceptualisée (principes, règles, etc.) La réflexion en action se fait
simultanément, en même temps que se produit l’action . Cette expérience réfléchie transforme
l'expérience elle-même, en produisant du sens par rapport à l’action et donc du savoir.
9.4.L’évaluation des pratiques professionnelles des MK :
Les MK sont dynamiques.
Les MK ont un grand souci de rester au contact des innovations qui concernent leur exercice.
Les MK suivent bien le mouvement de l’ensemble de la société dans le domaine de l’usage des
NTIC. On mesure nettement dans l’enquête l’engagement des MK dans l’actualisation de leur
domaine d’exercice.
Les MK sont « experts ». Aux questions qui nécessitent des réponses professionnelles précises on
ne peut que constater la grande expertise technique des MK.
La plupart des MK ont une expérience variée de l’exercice des soins et sont relativement
« mobiles ».
60
Les MK sont d’importants « acteurs sociaux »
Les MK sont pragmatiques au meilleur sens du terme : ils savent hiérarchiser leurs priorités pour
plus d’efficacité.
Il a été démontré scientifiquement que la formation des MK en Sciences, favorise la conformité et
par conséquent, la santé des patients : des travaux récents (juillet 2009), réalisés par des enseignants
chercheurs de l’université de Montpellier III (Frank Gatto), de l’université d’Aix-Marseille I (Jean
Ravestein & Carole Ladage), en partenariat avec le conseil inter-régional PACA Corse de l’Ordre
des MK, montrent scientifiquement que « La formation à la didactique des soins comblerait un
manque d’exercice dans l’accompagnement des nouveaux MK qui reste encore empirique. Ce qui
montre bien, pour les anciens, un apprentissage de savoirs conformes par le biais de l’expérience et
de la formation continue quand elle est basée sur des données scientifiques. »
Les résultats montrent plusieurs manques, des attentes et un désir de mutation chez les MK, la
nécessité de travailler en équipe et en réseau, une légitimation du travail d’autonomisation des
patients (moins de biomédical curatif), et enfin la nécessité de légitimation de l’exercice sur des
bases scientifiques. On voit qu’il reste un espace pour améliorer par la formation l’expertise des
MK, mais leurs bases sont très robustes et notre population est donc constituée d’excellents
candidats à une formation universitaire.
10.Réponses autorisées à partir des résultats déjà publiés :
Les MK possèdent de solides connaissances et savoir – faire dans le domaine biomédical.
Les MK ont des pratiques riches de diversité.
Les MK sont en questionnement sur leur double posture vécue au quotidien d’agent prescrit et
d’auteur concepteur, inventif, créatif.
L’acte intellectuel du MK est caractéristique et constitutif de toutes ses activités thérapeuticoéducatives.
Les MK ont certaines lacunes sur leur conscience de réaliser des actions éducatives au cours de
leurs soins.
Les MK possèdent de solides connaissances et savoir-faire dans le domaine éducatif.
D'exécutants soumis les Masseurs-kinésithérapeutes ont toutes les potentialités pour devenir auteurs
inventifs, éducateurs et prescripteurs à soi même (accès direct du patient) et à l’extérieur
(prescription à d’autres ou à de nouvelles professions).
L’acte intellectuel est constitutif et caractéristique de toutes les activités thérapeutico-éducatives
(délégation et transfert) dans lesquelles le patient et le MK sont partenaires, co-auteurs, codécideurs.
Les MK : auteurs inventifs, éducateurs doivent être prescripteurs à eux-mêmes et à l’extérieur
en incluant dans les programmes de formation initiale et continue des Sciences de l’Education et la
formation à la démarche scientifique.
61
11.Dispositif de recherche :
11.1.Méthode de recherche utilisée :
•Choix de la méthode clinique pour une logique qualitative.
11.2.Population enquêtée : Description qualitative de la population :
•Un masseur-kinésithérapeute diplômé en ostéopathie ergonome initiateur d’un dispositif unique de
formation de prévention et d’éducation à la santé en entreprise.
11.3.Outil d’enquête théorisé :
•Un entretien semi-directif avec des questions thématiques.
11.4.Présentation du guide d’entretien :
11.4.1.Question inaugurale :
«J’aimerais que tu me dises, à ta manière, ce que tu mets en place pour assurer la réussite d’ une
formation en entreprise, quand tu endosses la fonction et/ou la responsabilité de MKDOEformateur?»
11.4.2.Les diverses questions de relance
thématiques du mémoire :
prévisionnelles en lien avec les autres
Les thèmes de l'entretien sont : Les compétences situationnelles, les savoirs expérentiels, les
missions, les savoirs/être/faire, la communication, l’innovation de la prestation de soin, la
démarche qualité, la représentation et la légitimité des MK.
62
Savoir, savoir-faire:
Savoir-être :La communication :
Quelles représentations as-tu du monde du
travail en entreprise et des ses conséquences sur
la santé?
Ton discours a-t-il été modifié, amélioré
depuis le début de tes formations?
Pourquoi?comment?Qu’est-ce qu’il t’a le
plus manqué?
Si je devais devenir toi pour ton activité en
santé , qu’est-ce que je devrais savoir ?
D’après toi, ta méthode pourrait-elle une
méthode de formation généralisée ( initiale ou
continue)?
Quelle a été l’apport de ton expérience?
Le contenu de tes formations a-t-il
changé,évolué?Pourquoi?Comment?
D’après toi quels sont les enjeux d’une
communication réussie dans le système
des relations que le MK doit connaitre
pour bien répondre aux attentes de ses
clients?
Quelle as été ton attitude, ta posture
avec les formés? As-tu changer au cours de
la formation?
Tableau 13 : Questions de relance prévisionnelles sur les thèmes des savoirs, savoir-faire, et savoirêtre.
Compétences :
-Quelles sont les qualités que tu penses être minimales pour exercer la tâche de MKOE
formateur en santé en entreprise ?
Si tu devais former un MK à ta fonction, que lui apprendrais-tu(quelles compétences, quelles
missions?)?
Est-ce que tu crois que les MK sont initialement compétents pour remplir les conditions
d’efficacité de telles formations?
Tableau 14 : Questions de relance prévisionnelles sur le thème des compétences.
63
Représentativité et légitimité, Démarche qualité :
Quelles critiques as-tu reçues des formés, des autorités ?Tes compétences t’ont-elles placées
en posture de légitimé d’emblée?
Y-a-t-il eu remise en cause de leur part dans la relation contractuelle?
En quoi ta pratique de MK valorise-t-elle ta pratique de formateur en entreprise?Quelle plusvalue?
Dans ce cas, est-ce que cela t’apporte des connaissances supplémentaires, des techniques
différentes, du plaisir, de l’estime?
Crois-tu qu’une formation spécifique au monde de l’entreprisse apporterait plus de légitimité
( scientifique ou relationnelle ) dans le cadre de l’amélioration de la démarche qualité?
Dans le parcours de soins actuels, est-ce que tu crois à l’ Utilité sociale et économique d’un
tel programme?
Tableau 15 : Questions de relance prévisionnelles sur les thèmes des représentativité et légitimité, et
démarche qualité.
64
Thèmes principaux
Thèmes secondaires
Questions prévisionnelles de
relance
Nouvelle relation de
soins?
Evaluation des
compétences du MK qui
améliorent la santé des
formés
As-tu inventé un nouveau
type de prestation de soin?
utilité sociale et
économique
Evaluation de la
pratique pour améliorer
la démarche qualité
Evaluation du projet
d’amélioration du
dispositif par des
propositions
consécutives, par une
projection, par le choix
d’un type de
transférabilité des
compétences vers
l’ensemble des MK
Innovation de la
prestation de soins
Quelle communication et
avec qui communiquer?
pourquoi?
Que vas-tu mettre en place
dans le futur pour améliorer
le dispositif?
Multi-référentialité
prévisionnel
Un nouveau chemin
d'accès direct de soin du
salarié pour les responsables?
Autonomie des MK
Les effets éducatifs à long
terme?
Intérêt de créer un
référentiel d’activité pour la
vie conventionnelle du MK =
intégrer à la formation
initiale
Tableau 16 : Questions de relance prévisionnelles sur les thèmes de l’évaluation et de l’utilité
sociale.
65
Evaluation de la
conformité au regard des
SDE
thème secondaires
les effets éducatifs
de la MK
l’éducation du
patient
les effets
biomédicaux sur la
santé des salariés
Santé
(Tableau 17)
les missions du
MK
le patient coauteur
Questions prévisionnelles de relance
Quels conseils pour ne pas
aggraver?
Comment arrives-tu à former le
salarié à des compétences de soins?
Rends-tu le formé autonome et
améliores-tu sa qualité de vie grâce au
dispositif?
Comment participer efficacement à
la promotion de la santé et à la
prévention de la santé en entreprise?
déterminer son projet?
amélioration de
l’autonomie
le MK consultant :
favorise
l’expression, aide
au questionnement
Evaluation
le statut de l’erreur
(Tableau 18)
évaluation du
produit et de la
procédure et
processus
Quel réajustement le traitement?
Quelle conséquence si le patient
n’arrive pas à réaliser un objectif?
prise en compte des astuces des
salariés?
Comment mesures-tu l’amélioration
des paramètres biomédicaux?
Quelle gestion du temps?
As-tu améliorer la santé des formés?
66
Evaluation de la
conformité au regard des
SDE
thème secondaires
Questions prévisionnelles de relance
préparation à l’avance?
les supports,les échanges , les
articles, les références?
objectifs de
formation
Apprentissage
les outils
pédagogiques
Quelles outils dois-tu inventer,
améliorer, supprimer?
Si connaissances erronées et/ou
changement, que fais-tu et comment?
(Tableau 19)
Comment actives-tu "le processus"?
Comment donnes-tu envie de...?
le transfert de
connaissances
Combien de temps laisse-tu au
changement?si possibilité de
changement, inventes-tu quelque chose
de spécial ou forces-tu l’utilisation
d’un dispositif scientifique?
Tableaux 17-18-19 : Questions de relance prévisionnelles sur les thèmes de la santé, de l’évaluation
et de l’apprentissage.
11.5.Protocole de recueil des données
La durée est de l’entretien n’est pas définie à l’avance, seul un temps maximum d’une heure est
prévu .
Le thème ayant été révélé dès la prise de rendez vous : «Etude des phénomènes et problèmatiques
liés au travail ainsi qu’aux missions d’organisation d’un Masseur-kinésithérapeute Ostéopathe
Ergonome Formateur en entreprise», nous avons pris le temps d’expliquer à la personne interrogée
quels sont les buts et les objectifs de cette recherche.
L’entretien est réalisé le dimanche 13 mars 2011, dans une salle de réunion d’un hôtel proche du
lieu d’exercice et d’habitation de l’interviewé afin de le placer dans des conditions très favorables .
L’enregistrement intégral de l’entretien est effectuée à l’aide d’un Dictaphone. Les autorisations ont
été demandées. L’interview dure finalement une heure et trois secondes .
67
11.6.Traitement des données
L’intégralité de l’enregistrement est retranscrit à l’aide d’un logiciel de traitement de texte de type
WORD ( cf. annexes ).
12.Résultats quantitatifs, Analyses et résultas du contenu terminologique du discours:
Les outils d’aide à l’analyse du corpus de l’entretien que nous avons utilisés sont : les Logiciels
DICO, ALCESTE et un logiciel de suite numérique de type EXCEL.
12.1.Analyse du tableau des formes et des occurrences du discours :
Dans un premier temps, nous effectuons une analyse du tableau des formes et des occurrences
repérées en vue de déterminer la tendance des paradigmes du discours du professionnel . Elle donne
des informations préliminaires grâce au Logiciel ALCESTE ( cf. tableau 20).
Tableau 20 : Informations préliminaires du corpus ( ALCESTE ).
12.2.Analyse et résultats des occurrences significatives du dictionnaire du corpus :
Dans un deuxième temps, nous réalisons une analyse et résultats des occurrences significatives du
dictionnaire du corpus donnés par le logiciel DICO ( cf. tableau 21).
Pour la pertinence des résultats nous avons choisi d’analyser le dictionnaire du corpus dont la
fréquence des formes est située entre un maximum de 25 effectifs et un minimum de 3 effectifs.
68
FORMES
FREQ
FORMES
FREQ
FORMES
FREQ
FORMES
FREQ
INTERVENTION
25
MOIS
7
AMENER
4
CHERCHE
3
GENS
24
MONDE
7
BALL
4
COMMUNICATION
3
PERSONNES
19
SAIS
7
CHARGES
4
CONNAIS
3
FORMATION
18
BASE
6
CIBLER
4
CONNAISSAIS
3
TRAVAIL
17
COMPRENDRE
6
COMPRIS
4
CONNAISSENT
3
CHOSE
16
DIFFERENT
6
DANGER
4
CHANGER
3
VOIR
16
FORMATIONS
6
DISAIS
4
DERNIERE
3
GROUPE
15
IMPORTANTE
6
DONNER
4
DIFFERENTE
3
NIVEAU
15
KINES
6
FICHE
4
DIFFICULTE
3
PENSE
15
KINESITHERAPIE
6
FORCEMENT
4
EFFECTIVEMENT
3
EXISTE
14
OSTEO
6
IDEE
4
EFFET
3
VRAIMENT
14
PARTIE
6
INTERESSER
4
EFFICACE
3
METIER
13
POUVOIR
6
INTERVENTIONS
4
ENJEU
3
QUESTIONNAIR
13
PRIX
6
JOURNEE
4
ERGONOMIQUE
3
E
SAVOIR
13
COMMUNIQUER
6
MALADIES
4
ESSAIE
3
CABINET
12
REALITE
6
OPPOSITION
4
EXPLIQUER
3
CROIS
12
SANTE
6
OUTILS
4
AUTORITE
3
RAPPORT
12
STRUCTURES
6
PERSONNEL
4
FEMMES
3
VIE
12
SOINS
6
POIDS
4
FINANCIER
3
CAS
11
TYPE
6
POSSIBLE
4
GAGNE
3
ENTREPRISE
11
ADAPTER
5
PROBLEMATIQUE
4
GESTES
3
POSTE
11
CAHIER
5
PUISSENT
4
GROS
3
VONT
11
COMPLIQUE
5
REEDUCATION
4
HIERARCHIE
3
FORMER
10
DEMANDE
5
SALARIES
4
HOMMES
3
HEURES
10
EMPLOYES
5
SEANCES
4
INTERVENIR
3
JOURS
10
INTERESSANT
5
SECURITE
4
MATERIEL
3
PARLER
10
JUSTEMENT
5
SENSIBILISER
4
MEDECINS
3
ALLER
9
MEDECINE
5
SOCIETES
4
ERREUR
3
ESSAYER
9
PARLE
5
SOIGNER
4
METIERS
3
MOMENT
9
PARTIR
5
SOURCE
4
MISE
3
CORPS
8
PASSE
5
STRESS
4
OS
3
EVOLUER
8
PATHOLOGIES
5
S€REMENT
4
OSTEOPATHES
3
FONT
8
PATIENTS
5
TROUVE
4
OUVRIERS
3
GROUPES
8
POSTES
5
UNIVERS
4
PARTICIPER
3
NOMBRE
8
POSTURES
5
VENIR
4
PATHOLOGIE
3
OUBLIER
8
POURCENTAGE
5
VENUS
4
PETIT
3
PASSER
8 PROFESSIONNELLES 5
VESTIAIRE
4
PHYSIQUE
3
PROBLEME
8
REVENIR
5
VEULENT
4
PLACE
3
TEMPS
8
SAIT
5
VU
4
PLAISIR
3
SEMBLE
7
SOIGNER
5
YEUX
4
POSTURE
3
AVIS
7
SOULEVER
5
ACCROCHER
3
PREPARE
3
BUT
7
STRUCTURE
5
ACHETER
3
PRESSION
3
CHOSES
7
TECHNIQUE
5
ARGENT
3
DEPASSER
3
DISCOURS
7
TECHNIQUES
5
ARRIVER
3
PROFESSIONNELS
3
FOIS
7
TRAVAILLER
5
AT
3
PROPOSER
3
INTERET
7
VILLE
5
AUTONOMIE
3
PUBLIC
3
INTERVENANTS
7
VOIT
5
BALLON
3
PUISSE
3
KINE
7
ACTIVITE
4
BENEFICE
3
QUALITE
3
Tableau 21 : Dictionnaire du corpus reparti en formes et fréquences ( DICO )
69
LIEN
Formes
Occurrences
Paradigme
positiviste
36
182
Paradigme
phénoménologique
81
512
Divers
75
437
Tableau 22 : Tendance paradigmatique de pensée et le lien avec les formes et occurrences du
discours.
45 %
39 %
16 %
Paradigme positiviste
Divers
Paradigme phénoménologique
Graphique 23 : Répartition des formes et occurrences selon les paradigmes.
Grâce au dictionnaire du corpus réparti en formes et fréquences ( DICO ) ( cf. tableau 21 ), nous
avons d’abord repéré puis trié selon les paradigmes de la pensée en Sciences Humaines les formes
et les occurrences du discours ( cf. tableau 22 ). Nous y trouvons une dominance du paradigme
phénoménologique ( 81 formes, 512 occurrences ) par rapport au paradigme positivise ( 36 formes,
182 occurrences ). Nous y trouvons aussi une grande part de vocabulaire non spécifique ( 75 formes
et 437 occurrences ). Nous sommes donc devant un discours qui semble tendre vers une conformité
aux modèles phénoménologiques ( 45% ) malgré le manque de richesse des mots-clés du discours
attendu ( 39%) ( cf. graphique 23 ). A ce stade des résultats, nous interprétons ce discours comme
provenant d’un professionnel dont les savoirs-faire et les savoirs-être semblent présents et
conformes au regard des théories des Sciences de l’Education, mais cependant absents en terme de
connaissances spécifiques et en particulier de leurs terminologies.
Et qu’en est-il des unités sémantiques?
70
13.Résultats qualitatifs : Analyses des unités sémantiques du discours au regard des matrices
théoriques convoquées :
13.1.Analyse des unités sémantiques du discours au regard des modèles de l’apprentissage :
13.1.1.Lien du discours avec le modèle béhavioriste :
THEORIES DE L’APPRENTISSAGE
Le béhaviorisme
Critères
Mode de communication
linéaire, discours
dogmatique.
Appropriation par répétition
= But restitution
Erreur = défaut de
conformité
Pédagogie traditionnelle,
instruction
Savoirs cumulatifs,
hiérarchisés
Savoirs préexistants non pris
en compte
Indicateurs
Unités sémantiques
Ligne 309 : « Aujourd'hui
on veut formater»
communication programmé
Ligne 366 : « Je pense
à l’avance, non réqu'on veut nous rendre
orientable, non-adaptable.
agent. On est déjà tout à
fait.»
Relation verticale, posture
Ligne 392 : « pas encore
d’agent.
adapté à cet univers là.
C'est pas mon univers. (...)
Non prise en compte des
une hiérarchie à respecter
valeurs, des émotions, des
il ne faut pas l'oublier. Il y
contextes, des référentiels,
a une codification
des demandes, des projets,
importante»
de l’histoire, des savoirs
Ligne 372 : « Les lois
pré-existants
elles font que dicter des
aprioris économiques ou
Culpabilité, faute,
scientifiques»
frustration.
Ligne 309 : « les
conventions sur telle
pathologie, tant de
Généralisation abusive.
nombres de séances (...)
Les lois elles font que
dicter des aprioris
Idées reçues
économiques ou
scientifiques»
Tableau 24 : Lien du discours avec le modèle béhavioriste.
71
13.1.2.Lien du discours avec le modèle (socio)constructiviste :
Critères
Modèle
participatif :
Apprentissage
par le groupe
THEORIES DE L’APPRENTISSAGE
Le constructivisme et le socio-constructivisme
Indicateurs
Unités sémantiques
Ligne 520 : « c'est de faire intervenir des gens qui
sont à la retraite pour leur montrer que ça existe, et
pour les sensibiliser»
Ligne 524 : « Je changerai des choses . Je vais
essayer justement, comme je te le disais, de faire
intervenir des anciens agents»
Ligne 525 : «De pas avoir d'apriori, de manière
d'en parler ouvertement, librement. Là on n'est pas
en confrontation; le but vraiment, pour eux, c'est
Interactions entre
de progresser»
pairs,
Ligne 42 : « Sous forme d’atelier(...) deux par
Groupes de travail,
deux ; alors ça fait cinq groupes, donc c’est
Jeux de rôle
entièrement gérable(...)l’utilisation de médecineensemble,
ball, de grands médecine-ball (...)ce qui leur
ateliers.
permet quand même de se cibler et, euh, d’avoir un
effet de cohésion ; c’est à dire qu’ils font quelque
chose aussi ensemble»
Ligne 279 : «c'est un message de groupes à faire
passer»
Ligne 123 : «Ils se sentent concernés, hein, sinon
ça décroche»
Ligne 326 : « c’est à dire de les faire participer
pour couper la séance»
Ligne 46 : « C’est pas un cours magistral et je veux
pas que ça le soit . C’est à dire s’ils ont des
Apprentissage
question, il faut quand même qu’il y est une
par confrontation
intervention facile où on peut discuter (...)il faut
Prise de conscience,
du social vers
s’adapter un peu à toute la population qu’on peut
Autorégulation par
l’individuel.
avoir .»
le groupe.
Ligne 437 : « je suis tombé sur un groupe qui ne
Erreur travaillée.
l'avait jamais fait que cela a intéressé et on a pu
travailler ensemble. (...)Il faut pouvoir se remettre
Méta-cognition
en question.»
72
Ligne 349 : « Les richesses c'est les gens qui le
font. C'est les formateurs qui sont là qui vont
amener à chacun leur différence et leur savoir
faire»
Ligne 314 : « On va être de plus en plus libre à
partir du moment où l'on soignera de mieux en
mieux. Mieux on va comprendre ce qu'on fait, plus
on sera indépendant . C'est pour ça que je milite,
pour vraiment arriver à augmenter le nombre
d'années ou en tous cas les possibilités de former»
Ligne 330 : « On n'a pas été formés(...)Au début
c'est compliqué parce qu'on n'a pas l'habitude de
s'exprimer (...), de s'exprimer de façon à peu près
efficace, claire, scientifique, devant un groupe de
Programme selon personnes qui ont l'habitude de faire des
les besoins, Analyse conférences, soit devant un public, soit devant
des pratiques.
d'autres professions de santé»
Ligne 275 : « j'ai cherché des intervenants pour
Apprentissage à voir comment des autres personnes travaillaient.
partir des
J'ai cherché sur de multiples supports : sur des
connaissances issues annuaires professionnels , sur Internet»
Démarche de
de l’expérience Ligne 290 : « nous on a eu la chance d'être formés
l’ajustage :
professionnelle et de dans une école où on nous a ouvert les yeux sur
Pédagogie active, la formation initiale d'autres techniques sans forcément les faire mais
pédagogie par
ou continue
de savoir qu'il y avait autre chose qui existait.
construction.
C'est déjà une belle richesse mais la base de notre
Le formateur
formation ne suffit pas»
comme personne Ligne 318 : « A mon avis ingénieux ! Le métier
ressources,
s'est une adaptation permanente de former . La
constructeur de société va évoluer, les techniques vont évoluer, les
situations
structures vont évoluer . C'est d'arriver à évoluer en
d’apprentissage et même temps que tout ça. La formation doit être
porteur de solutions permanente . Il faut trouver les modalités de former
les gens, de former le public, de former les
intervenants professionnels et d'informer aussi de
savoir ce qui existe, qu'est-ce qui existe»
Ligne 244 : « Savoir ce qu'on pouvait se permettre
de faire. Mais je pense franchement que
l'intervention d'une personne étrangère au service
est intéressante dans ce biais là. C'est à dire qu'au
bout d'un moment, si tu travailles dans une
structure, tu as tendance à plus voir ce qui peut
sauter aux yeux de quelqu'un d'autre»
Ligne 252 : « On est vraiment dans quelque chose
qui peut être un développement pour une structure
(...) participer à leur cahier des charges, c'est un
plus qu'ils amènent à leurs salariés
73
Développement,
expérimentation.
Élève en posture
d’auteur.
Évaluation
questionnement,
complexe.
Ligne 441 : «J'ai eu la chance d'avoir des
entreprises qui étaient demandeuses, qui avaient
une volonté de savoir, de comprendre»
Ligne 69 : « Donc, ils ont un retour individuel, ils
peuvent se questionner aussi»
Ligne 155 : « il y a des gestes simples qui n’ont
pas besoin d’un aménagement du poste de travail,
qui ont juste un aménagement de l’employé luimême (...) les limites des techniques,, des
formations (...) il faut que eux ils aient la capacité
et l’intelligence du corps de bouger(...) on peut pas
segmenter les gens (...)Tu as un environnement, et
Sollicitation de dans cet environnement tu as une personne, et il
l’environnement. faut que les deux cohabitent au mieux de la
De la pratique vers meilleur façon possible»
la théorie
Ligne 353 : «Par rapport à la formation je crois
qu'il faut donner l'idée que ça existe et à chacun
Pédagogie interne au d'aller le chercher ou pas, mais d'avoir une
sujet, activité de sensibilisation ou une base en tous cas.»
l’apprenant par Ligne 309 : « Les gens sont tous différents, chaque
conflit cognitif personne est un cas unique.(...)Tout le monde est
différent parce qu'il a une histoire physique
différente, parce qu'il a une taille différente, parce
qu'il a un poids différent, parce qu'il a un âge
différent, parce qu'il a eu des pathologies
différentes. Donc une personne s'éloigne d'une
autre personne par tous ces critères-là.»
Ligne 481 : « il y a des blocages (...) un peu
délicats à solliciter pour une personne dans un
groupe de travail, il faut qu'il sache qu'il peut en
parler à quelqu'un d'autre, dans une sphère privée
et dans une sphère professionnelle»
74
Ligne 416 : « C'est le groupe lui même qui l'avait
jamais fait et qui l' a fait. Donc ça a été bénéfique
pour tout le monde . C'est pour ça cela a été une
coopération intéressante et on a pu avoir un
discours constructif»
Ligne 344 : « L'uniformisation des formations
disant il faut faire ci, il faut faire ça : c'est un
Pas de
danger»
généralisation. Ligne 50 : « on est pas sur quelque chose de
positionnel, le but c’est d’essayer de lui expliquer,
Explicitation plutôt d’essayer de lui faire comprendre ce que j’en
qu’affirmation. pense»
Relation
Ligne 341 : « A mon avis ce qui est sûr, c’est qu'il
transversale de faut aller sur quelque chose de plus étendu, de plus
communication : élargi et de savoir ce qui existe. Après chacun va
communication pouvoir piocher sur sa sensibilité propre»
inventée,
Ligne 392 : « Un monde inconnu où on n'a pas les
conceptualisée et mêmes codifications, pas le même discours, pas le
réorientée dans même langage et pas les mêmes intérêts(...) Je
Communication
l’action.
pense que je ne suis pas encore adapté à cet univers
systémique.
là. C'est pas mon univers. Notre univers c'est pas le
Communication monde de l'entreprise ; c'est d'essayer de
multi-référencée et comprendre comment ça marche. Il y a une
non dogmatique : hiérarchie à respecter il ne faut pas l'oublier. Il y a
Prise en compte des une codification importante. Il y a des enjeux
valeurs, des
différents il y a des logiques différentes»
émotions, des
Ligne 319 : « il faut pouvoir communiquer avec
contextes, des d'autres professionnels . Je pense qu'on
référentiels, des communique pas assez avec d'autres métiers , des
demandes, des ostéopathes, des kinés, des médecins, des
projets, de
chirurgiens. On ne communique pas entre nous .
l’histoire, des
(...)On se parle entre nous . Il faut aussi parler à
savoirs préexistants. d'autres personnes.»
Ligne 388 : « Un monde inconnu où on n'a pas les
mêmes codifications, pas le même discours, pas le
même langage et pas les mêmes intérêts»
Ligne 244 : « Mais je pense franchement que
l'intervention d'une personne étrangère au service
est intéressante»
75
Activité
apprenant par
conflit sociocognitif.
Ligne 449 : «Le plaisir c'est de faire partager des
connaissances, de faire évoluer un groupe(...) Pour
moi c'est difficile . Je comprend mieux ce qu'est le
métier de formateur.»
Ligne 123 : « Et ils ont pris du plaisir en plus»
Ligne 230 : «Savoir de quoi on peut parler, savoir
rencontrer les gens, qu’ils puissent identifier la
personne qui va les former aussi . (...) il y a une
notion de confiance . Il y a surement un effet
Activation du
placebo également.»
processus ( plaisir, Ligne 357 : « la sensibilisation c'est déjà d'éveiller
confiance ), des un intérêt et éveiller un intérêt c'est déjà beaucoup»
potentialités.
Ligne 341 : « On n'est jamais aussi bon que
lorsqu'on fait ce qu'on aime»
Apprenant au centre Ligne 34 : « ils peuvent s’inscrire ou pas à la
du dispositif :
formation, c’est pas obligatoire»
Temporalité,
Ligne 55 : « on se laisse un délai de six mois»
Adaptabilité des Ligne 95 : « Il faut que ça s’installe»
tâches en fonction Ligne 256 : « Effectivement d'un groupe à l'autre il
des possibilités. faut s'adapter parce que tu as des groupes où tu as
plus d'hommes ou plus de femmes dont tu t'adaptes
par rapport à ça . Ensuite tu t'adaptes par rapport au
retour des premiers questionnaires»
Ligne 326 : « on est pas à l'école, donc j’essaie de
leur expliquer avec des mots simples quand même
(...)l'intérêt c’est de cibler les pathologies que je
vais rencontrer donc de les intéresser déjà, de les
accrocher(...) essayer de cibler»
76
Ligne 271 : «c'est pas possible de retrouver
toujours les mêmes choses . On répète les mêmes
conseils aux gens(...) et qu'on voit malgré tout les
mêmes erreurs(...) force est de constater que le
message ne passe pas. (...). Il y a quand même
même un problème de formation»
Ligne 151 : «je suis là pour leur donner des
conseils . Je suis pas là pour les soigner. (...) S’ils
ont besoin de soins il faut aller voir un
professionnel à titre privé et être soigné . Je suis
pas là pour faire du soin individuel . C’est pas le
Percevoir une
but . C’est pas l'intérêt et ce serait d’une efficacité
situation dans sa vraiment faible, quoi ; parce ce que c’est pas sur
Posture d’auteur
globalité, proposer une intervention que tu soignes quelqu’un, quoi
du formateur :
des orientations, hein . Ca c’est pas possible.»
conceptualiser,
développer la
Ligne 362 : «Je trouve ça incroyable qu'on puisse
inventer,
capacité à
bloquer un métier pour des raisons X ou Y.
s’adapter,
s’autoriser, modifier L'évolution d'une technique c'est la vie d'une
s’autoriser,
la stratégie, remettre technique. A partir du moment où tu ne peux plus
accompagner.
en question pour faire de recherche ou tu ne peux plus valider
s’améliorer.
scientifiquement une technique elle meurt.»
Ligne 449 : « le métier de formateur(...)ça
demande beaucoup d'investissements personnels,
beaucoup de temps de préparation. Je comprends
mieux les demandes salariales des intervenants»
Ligne 186 : «ce qui était intéressant c’est justement
que les salariés étaient plutôt adhérents et que la
base dirigeante, était plutôt...pas opposée mais au
départ un peu»
Ligne 147 : « comme un consultant que comme un
kiné ou un ostéo ou un ergonome(...)Je suis là pour
leur donner des conseils»
Tableau 25 : Lien du discours avec le modèle (socio)contructivisme.
77
13.2.Analyse et résultats des unités sémantiques du discours au regard des modèles de la
santé :
13.2.1.Lien du discours avec le modèle biomédical curatif :
THEORIES DE LA SANTE
Le modèle biomédical curatif
Critères
Indicateurs
Unités sémantiques
Le traitement a pour unique Ligne 365 : «Je pense qu'on veut
objet de corriger la déficience
nous rendre agent»
Protocole, systématisation,
robotisation
Erreur = Faute
prescription, peur et
culpabilité
Les notions de prévention et
d’éducation sont séparées du
soin
Ligne 382 : « On va avoir des
agents de santé qui vont rentrer
dans ce cadre-là au niveau de la
kinésithérapie»
Ligne 309 : « c'est inconfortable
Application de protocoles et
économiquement parce qu'on
Place la maladie au centre
de méthodes pré établies.
planifie, mais c'est une réalité de
du dispositif de soins
vie c'est une réalité de tous les
jours.»
Le patient subit le soin, son
Le patient est agent
expérience, sa subjectivité et Ligne 474 : « Bousculer : non !
Bousculer en terme de
ses demandes sont écartées
connaissance
de l 'entreprise
La santé, c’est l’absence de
mais en terme de connaissances
maladie.
Le professionnel de santé
pas spécialement»
détient la vérité et les
solutions aux problèmes
Ligne 479 : « Au cabinet on est
rencontrés.
là pour soigner»
Tableau 26 : Lien du discours avec le modèle bio-médical curatif.
78
13.2.2.Lien du discours avec le modèle global non-positiviste :
THEORIES DE LA SANTE
Le modèle global non-positiviste
Critères
Indicateurs
Unités sémantiques
Ligne 485 : «Ce qui est vrai aussi c'est
qu'on veut mettre tout sur le facteur
stress. Tout n'est pas stress , tout n'est pas
physique, tout n'est pas psychologique
(...)Le matin chacun a son propre stress
(...) Le stress c'est tout . C'est pas que le
monde de l'entreprise, c'est tout l'univers
qui est autour de la vie dans une journée»
Ligne 50 : « on est pas sur quelque chose
de positionnel, le but c’est d’essayer de
Le respect de la
Il apprend à mesurer et à
lui expliquer, d’essayer de lui faire
vérité du patient
évaluer ses indicateurs
comprendre ce que j’en pense . (...) c’est
biomédicaux et à adapter
de bien comprendre (...) (...) on peut
ses activités en fonction des
adapter à l’infini le matériel ; l'être
mesures (alimentation,
humain, il va s’adapter jusqu’à une
médications, auto soins,
certaine limite»
repos, appel médical).
Les facteurs personnels et
environnementaux du
patient et de sa famille, ses
motivations, ses projets, ses
émotions, ses savoirs de
L’écoute,
l’expérience sur sa gestion
l’acceptation de du handicap, sa subjectivité
la différence
sont pris en compte
Les notions de prévention
et d’éducation font partie
intégrante du soin.
La coconstruction avec
le patient de
Le professionnel construit
l’évaluation, des le soin en cheminant avec le
objectifs et du
patient
programme de
santé
Le patient apprend à gérer
sa maladie pour améliorer
L’incertitude
son autonomie
fonctionnelle et ses
indicateurs biomédicaux et
L’imprévisible
éducatifs.
Ligne 57 : «on se laisse un délai de six
mois, où ils ont une fiche,plastifiée, où ils
ont le récapitulatif de tout ce qu’on vu .
En diminuant le nombre d’intervention
qu’on a pu faire ensemble, vraiment
l’essentiel du groupe, j’essaie de pas
dépasser dix postures ou dix mouvements
où chacun puisera dans ce qui l'intéresse
en réalité(...)pourcentage des personnes
qui vont déjà retenir . Après une petit
pourcentage de personnes que ça va
intéresser au niveau de la posture . Donc,
c’est qu’ils puissent avoir une base : il y a
une fiche qui est installée (...) un ballon
(...) six mois après on refait passer un
questionnaire pour voir quelles sont les
personnes qui ont été intéressées ?
quelles sont les personnes qui ont eu un
bénéfice ou pas ?»
79
Il accompagne le patient et
sa famille dans
La
l’apprentissage de la
conceptualisation
gestion de la maladie
de l’action dans
l’action de soins Ecoute et prise en compte
de la vérité du patient et de
son savoir, Co-évaluation,
co-décision, coLe « patient –
partenaire », co- construction systématique
d’un programme
auteur peut
modifier le cours thérapeutique personnalisé
à chaque séance avec le
du traitement
patient et/ou sa famille.
Ligne 99 : « Il faut que ça s’installe. (...)
c’est a peu près un mois pour avoir un
bilan efficace de l’intervention qu’on a
pu avoir . Donc on estime que si la
personne le fait plus ou moins
régulièrement . Puis se sensibiliser aussi
à ce qui peut exister(...)toutes les formes
d’intervention .(...)qu’il puisse en parler à
sa structure ou m’en parler directement et
puis se faire la démarche d’aller voir un,
un intervenant de la santé(...)pas laisser
les gens dans un doute dans un vide
médical(...)L'idéal c’est l’autonomie bien
sûr . C’est pas une assistance»
Ligne 168 : « L’outil, il est adapté à une
fonction pas à la personne, donc il faut
aussi que la personne, elle aussi, elle soit
adaptative à son poste de travail(...)
posture d’ergonome(...)Je trouve qu’elle
est incomplète et qu’on a trop joué sur le
matériel et pas assez sur la personne.»
Ligne 163 : «on peut pas segmenter les
gens(...)Tu as un environnement, et dans
cet environnement tu as une personne, et
il faut que les deux cohabitent au mieux
de la meilleur façon possible»
Ligne 282 : « C'est expliquer au gens,
c'est de former les gens par rapport à leur
corps presque , c'est une ré-attribution de
leur schéma corporel.»
Ligne 260 : « Auxquelles on ne pense pas
forcément d'avoir autant de récurrences.
Je pensais avoir des sources plus variées
de pathologies.»
Tableau 27 : Lien du discours avec le modèle global non-positiviste.
80
13.3.Analyse et résultats des unités sémantiques du discours au regard des modèles de
l’évaluation :
13.3.1.Lien du discours avec le modèle de l’évaluation-contrôle :
THEORIES DE L’EVALUATION
Evaluation Contrôle
Critères
Mesures,
Tests
Indicateurs
Utilisation
d’’instruments et
prise de mesures
chiffrées,
objectives des
déficiences.
Utilisation des
tests validés en
fonction de la
pathologie.
Unités sémantiques
Ligne 38 : « qui n’ont pas le temps(...) un
pourcentage intéressant . C’est des groupes de dix
personnes (...) interventions de deux heures (...)Le
questionnaire ; l'intérêt c’est de cibler les
pathologies(...) cibler (...)sur le poste de travail
(...) l’utilisation de médecine-ball(...) pendant
deux heures
Ligne 55 : «La mesure, on se laisse un délai de six
mois, où ils ont une fiche(...) récapitulatif (...)dix
postures ou dix mouvements (...)il y a une fiche
qui est installée (...) un ballon dans le vestiaire
(...)Et six mois après on refait passer un
questionnaire(...)Individuellement ils ont une
fiche»
Ligne 424 : « quantifié au regard d'un
questionnaire . Donc ça été intéressant d'adjoindre
un questionnaire santé au questionnaire de
pourcentage, de nombre d'AT, épidémiologique
(...) je me suis attaché au questionnaire qui
existait déjà il s'appelle «Arpège» qui a été fait
par le CNRS(...)des outils d'évaluation»
81
THEORIES DE L’EVALUATION
Evaluation Contrôle
Mise en place de
l’action
thérapeutique
techniciste en
fonction des
résultats, des
mesures et des
tests.
Procédures
Référentiels,
savoirs savants
Normalisation,
Produit fini
Ligne 366 : « nous rendre agent. On est déjà tout
à fait. (...) calcul financier et stratégique parce
que les cotas (...) en cabinet tous les jours,
veulent un rendez vous tout de suite . Ils veulent
être soignés tout de suite donc tu as déjà la
pression de la rue.Si tu as pas la pression de ta
hiérarchie, tu as la pression(...) Les lois elles font
Posture d’agent que dicter des aprioris économiques ou
dans
scientifiques.»
l’application des Ligne 392 : « le monde de l'entreprise ; c'est
procédures
d'essayer de comprendre comment ça marche. Il y
issues des
a une hiérarchie à respecter il ne faut pas l'oublier.
protocoles
Il y a une codification importante. Il y a des
référencées et de enjeux différents il y a des logiques différentes.»
savoirs savants Ligne 396 : « il y a des budgets établis l'économie
c'est une politique»
L’objectif est le Ligne 408 : «J'ai cherché les chiffres . Puis on l'a
eu dans le questionnaire quand on a pose les
retour à la
questions le nombre de maladies professionnelles,
norme. Les
le nombre d'AT sur un an, sur deux ans, sur 10
résultats de
procédures et de ans : on a eu des chiffres(...) Sur le nombre
d'employés de l'ensemble du personnel, on a une
produits finis
centaine de retours de questionnaires. On a eu les
doivent
correspondre aux statistiques»
attendus. C’est
être en accord
avec les
référentiels.
82
THEORIES DE L’EVALUATION
Evaluation Contrôle
Auto-contrôle,
Systématisation
Pour le
thérapeute : c’est
le contrôle par la
prise des
mesures, de la
réalisation du
produit fini et de
l’écart par
rapport au
produit attendu.
C’’est aussi le
choix des tests,
le choix des
procédures, de
l’acte technique.
C’est être en
accord avec les
référentiels et les
savoirs savants.
Le thérapeute est
un agent.
Ligne 151 : «Je suis là pour leur donner des
conseils . Je suis pas là pour les soigner. Soyons
clairs . S’ils ont besoin de soins il faut aller voir
un professionnel à titre privé et être soigné . Je
suis pas là pour faire du soin individuel . C’est
pas le but . C’est pas l'intérêt et (...) c’est pas
possible»
Ligne 504 : « c'est à la mode qu'il y a des effets de
mode dans toutes disciplines et que nous, on se
plonge la dessus, ou on essaie d'amener un côté
psy aux choses»
Tableau 28 : Lien du discours avec le modèle de l’évaluation-contrôle.
83
13.3.2.Lien du discours avec le modèle de l’évaluation-questionnement :
THEORIES DE L’EVALUATION
Evaluation Questionnement
Critères
Questionnement
Indicateurs
Unités sémantiques
Ligne 69 : « Donc, ils ont un retour
individuel, ils peuvent se questionner aussi
Recherche du sens
(...) C’est mesurable, pas sur six mois»
dans le problème de
Ligne 504 : « Ce qui me dérange dans cette
santé et de vie du
idée-là c'est qu'on en fasse une idée
patient.
principale et que c'est pas une idée
Approcher les savoirs principale. C'est une source ajoutée aux
préexistants du patient autres sources mais c'est pas une seule
pouvant faire obstacle. source. . Si c'est le cas c'est au psy
(STRESS,sociaux,
d'intervenir dans la société, c'est pas à moi.
familiaux,
C'est un autre métier qui n'est pas le mien .
comportementaux,
Moi le mien c'est peut-être de le détecter à
vécus)
moment donné, de l'avoir dans le
Existence d’’un projet questionnaire, d'alerter les gens, les
structures qui vont m'employer mais en
de vie.
Dialogue, interaction, aucun cas de prendre le relais sur quelque
chose que je ne sais pas faire. Ça peut
construction en
exister mais c'est pas mon métier.»
cheminant.
84
THEORIES DE L’EVALUATION
Evaluation Questionnement
Écoute, discours,
attitudes.
Évaluation des
discours, des
comportements, du
vécu, des attitudes par
des outils spécifiques
qui favoriseront
l’’échange,
l’’interaction et
l’’éducation à la santé.
Ligne 107 : « C’est une assistance
d’autonomie . Le but c’est pas que pas que
je les vois toutes leurs vies tous les six
mois . Le but c’est qu’on instaure un
dialogue et qu’on évolue ensemble»
Ligne 474 : « Et d'opposer une technique à
l'autre : non ! Pour moi la kinésithérapie et
l'ostéopathie sont deux choses très
complémentaires, l'une ne peut pas
fonctionner sans l'autre»
Ligne 50 : « on est pas sur quelque chose
de positionnel, le but c’est d’essayer de lui
expliquer, d’essayer de lui faire
comprendre ce que j’en pense . Et, euh, la
situation s’est présentée la dernière
intervention, j’avais sur une pathologie
classique lombaire de poste de travail,
vraiment classique. Donc on a utilisé
justement le, le médecine-ball pour lui faire
sentir ses limitations(...)Donc c’est de bien
comprendre (...)s’adapter jusqu’à une
certaine limite»
Ligne 46 : « C’est pas un cours magistral et
je veux pas que ça le soit . C’est à dire s’ils
ont des questions, il faut quand même qu’il
y est une intervention facile où on peut
discuter . (...)il faut s’adapter un peu à toute
la population qu’on peut avoir»
85
THEORIES DE L’EVALUATION
Evaluation Questionnement
Imprévisibilité
L’’évaluation est une
action permanente, se
confond avec le soin.
Elle est différente à
chaque intervention et
à chaque instant.
Le programme est
divergent, réorienté
avec le patient, non
prévu à l’’avance.
Le patient est
coauteur.
Écart, régulation,
feed-back.
L’erreur n’est plus une
faute, mais un outil
pour progresser,
discuter, réorienter
dans le projet de soin
et vers
l’’autonomisation.
Réorientation,
négociation du projet.
Le patient est codécideur.
Ligne 75 : «c’est l'intérêt de revenir six
mois après»
Ligne 56 : « on se laisse un délai de six
mois(...) récapitulatif de tout ce qu’on vu .
(...) chacun puisera dans ce qui l'intéresse
en réalité . (...) avoir une base : il y a une
fiche qui est installée aussi dans le vestiaire
des hommes, une fiche dans le vestiaire des
femmes, un ballon dans le vestiaire de
hommes, un ballon dans le vestiaire des
femmes pour que chacun puisse l’utiliser»
Ligne 437 : « peut-être de questions plus
pertinentes, plus adaptées(...) un groupe
qui ne l'avait jamais fait que cela a intéressé
et on a pu travailler ensemble(...)'un
questionnaire comme je lai présenté au
départ peut-être un peu juste. Il faut
pouvoir se remettre en question.(...) J'ai eu
la chance d'avoir des entreprises qui étaient
demandeuses, qui avaient une volonté de
savoir, de comprendre»
Ligne 61 : « Donc tu as à la fois l'intérêt
d’avoir une fiche dans le , ce qu’ils puissent
y revenir (...)Et en reparler ensemble et à la
fois individuellement(...)Individuellement
ils ont une fiche(...) ils ont un retour
individuel, ils peuvent se questionner
aussi»
Ligne 95 : « Il faut que ça s’installe»
86
THEORIES DE L’EVALUATION
Evaluation Questionnement
Auto
questionnement
Pour le praticien :
Auto- évaluation de
ses actions
thérapeuticoéducatives : dans la
remise en question
permanente de ses
actes, discours,
attitudes, moyens
engagés.
Pour le patient : Autoévaluation dans la
recherche de sens de
son projet de vie, de
santé, de ses actions,
dans l’’acte préventif
qu’il décidera de
mettre en place
Ligne 334 : « La qualité du discours que ce
soit construit , d'être scientifique. puis de
s'apercevoir qu'on peut s'être trompés,
d'avoir affirmer des choses peut être un peu
erronées. je crois qu'il faut pas avoir honte
de revenir sur certaines affirmations qu'on a
pu avoir, d'en parler, vraiment d'avoir un
dialogue. Et ce discours, je trouve que
contrairement à ce qu'on peut dire ou qu'on
peut lire au niveau médical, il est en train
de se construire avec d'autres intervenants .
Je crois que les choses changent, elles
évoluent»
Ligne 296 : « Moi j'ai jamais appris à
former quelqu'un, donc c'est un combat de
boxe chaque fois que je fais une formation
c'est 2 heures . C'est compliqué pour moi à
la fois c'est un plaisir à la fois c'est une
souffrance .(...)Il y a sûrement des
techniques sûrement des bases (...)Il y a des
bases à acquérir»
Ligne 326 : «sûrement que je me trompais
par rapport à d'autres personnes, par rapport
à d'autres intervenants médicaux.
L'avantage de ça c'est de rencontrer d'autres
personnes, de communiquer, de voir ce qui
existe , de voir les défaillances, de voir nos
propres défaillances. Je crois que c'est de
progresser»
Ligne 400 : «Je connaissais pas du tout les
structures différentes, mes interlocuteurs .
Je connaissais pas non plus de pourcentage
d'AT ni de maladies professionnelles. C'est
quand on a fait les questionnaires qu'on
s'est aperçu . Ça amène quant même un
poids à l'intervention aussi»
Tableau 29 : Lien du discours avec le modèle de l’évaluation-questionnement.
87
14.Résultats quantitatifs du qualitatif :
14.1.Répartition des unités sémantiques repérées en lien avec les modèles convoqués :
Tableau 30 : Répartition des unités sémantiques repérées en lien avec les modèles convoqués.
Unités sémantiques
repérées en lien avec les
modèles convoqués
Apprentissage,
Savoir être,
Représentativité,
Démarche qualité
Evaluation,
Compétences
Santé, Savoirs,
Savoir faire
51
14
12
16 %
18 %
66 %
Apprentissage, Savoir être, Représentativité, Démarche qualité
Evaluation, Compétences
Santé, Savoirs, Savoir faire
Graphique 31 : Répartition des unités sémantiques repérées en lien avec les modèles convoqués.
88
14.2.Répartition des unités sémantiques en lien avec le modèle de la santé :
Tableau 32 : Répartition des unités sémantiques en lien avec le modèle de la santé.
Unités sémantiques
en lien avec le
modèle de la santé
Bio-médical curatif
Global nonPositiviste
5
7
42 %
58 %
Bio-médical curatif
Global non-Positiviste
Graphique 33 : Répartition des unités sémantiques en lien avec le modèle de la santé.
89
14.3.Répartition des unités sémantiques en lien avec le modèle de l’évaluation :
Tableau 34 : Répartition des unités sémantiques en lien avec le modèle de l’évaluation.
évaluation contrôle
évaluation
questionnement
9
15
Unités sémantiques en lien avec le
modèle de l’évaluation
38 %
63 %
évaluation contrôle
évaluation questionnement
Graphique 35 : Répartition des unités sémantiques en lien avec le modèle de l’évaluation.
90
14.4.Répartition des unités sémantiques en lien avec le modèle de l’apprentissage,
communication et posture :
Tableau 36 : Répartition des unités sémantiques en lien avec le modèle de l’apprentissage,
communication et posture.
Béhaviorisme
Constructivisme, socioconstructivisme
4
47
Unités sémantiques en
lien avec le modèle de
l’apprentissage,
communication et
posture
8 %
92 %
Béhaviorisme
Constructivisme, socio-constructivisme
Graphique 37 : Répartition des unités sémantiques en lien avec le modèle de l’apprentissage,
communication et posture.
91
14.5.Répartition des unités sémantiques contextualisées repérées dans le discours :
Tableau 38 : Répartition des unités sémantiques contextualisées repérées dans le discours.
Unités sémantiques
contextualisées repérées dans
le discours
En lien avec le Paradigme
positiviste
En lien avec le Paradigme
phénoménolgique
18
69
21 %
79 %
En lien avec le Paradigme positiviste
En lien avec le Paradigme phénoménolgique
Graphique 39 : Répartition des unités sémantiques contextualisées repérées dans le discours.
92
15.Synthèse des résultats de l’enquête clinique et réponse à la question de recherche :
15.1.Synthèse des résultats :
Au début de l’analyse quantitative du discours, nous avions remarqué un écart entre le manque de
richesse qualitative du vocabulaire utilisé habituellement en SDE avec 75 de formes diverses non
spécifiques, soit 39% ( cf. tableau 22 ) et la valeur qualitative des unités de sens repérées comme
conformes aux modèles et théories des SDE dans ce même discours majoritaires à 61% ( cf.
graphique 23 ). Nous sommes surpris par l'écart que nous observons entre la terminologie utilisée
qui est non spécifique et la richesse des unités textuelles trouvées en lien avec les théories et les
modèles des SDE.
Nous remarquons de manière significative la conformité aux modèles des SDE.
L’interviewé se posture à 79% dans un paradigme phénoménologique (cf. graphique 39 ).
De plus, 66% ( cf graphique 31 ) des unités sémantiques du discours concernent les thèmes de
l’apprentissage, savoir être, représentativité, démarche qualité, et sont eux même conformes au
modèle du (socio)constructivisme à 92% ( cf graphique 37 ).
Les autres modèles sont moins représentés dans les unités discursives du MKDO ; En effet les
unités textuelles du modèle de l’évaluation ne sont présentes qu’à 18% de la totalité du discours
( cf. graphique 31 ) avec un taux de conformité majoritairement orienté vers le modèle de
l’évaluation questionnement à 63% ( cf. graphique 35). Idem pour les unités textuelles du modèle
de la santé, elles sont présentent à 16% de la totalité de l’interview ( cf. graphique 31 ) avec le
modèle global non positiviste majoritaire à 58% ( cf. graphique 33).
Il ressort des propos de l’interviewé la présence des thèmes suivants : Les attitudes qu’il peut avoir,
la reconnaissance de ses compétences et la prise en compte de ses observations, sa capacité à
s’adapter et à proposer des solutions en lien avec sa fonction.
Cependant la possibilité de compléter les domaines de ses compétence par de la formation continue
est évoquée. Il relève un manque de reconnaissance à priori et de communication notamment en
début de fonction doublé d'un manque d'assurance de sa part. Il précise qu'un climat de confiance,
un bon accueil et un encadrement facilitent énormément les choses.
l’entretien souligne l'image valorisante associée au MK formateur en entreprise. En tant que
professionnel, il considère la confrontation avec la responsabilité et la prise en charge d’une
formation comme moyen véritable de légitimer le rôle du MK socialement et économiquement vis à
vis de ses clients voir même de sa patientèle habituelle. La représentation interprofessionnelle est
renforcée et lui permet de développer des méta-compétences car il est sollicité pour des
interventions ponctuelles dans des groupes de travail pluridisciplinaires . Pour lui, c’est
sur le terrain qu'on apprend et il souligne l’intérêt de saisir l’opportunité de réaliser une telle
formation en entreprise pour développer certaines qualités : Nous y avons reconnues celles de
réflexivité, d’adaptation et d’innovation du MK face à des situations nouvelles de soins
( prévention, éducation à la santé ).
Le sujet a également évoqué le fait de pouvoir évoluer dans sa carrière. Nous rejoignons là, le
domaine du développement professionnel qui est d’actualité notamment par la mise en place des
93
parcours de VAE (Loi de Modernisation Sociale de 2002) , mais également par l'accès facilité à la
formation conventionnelle incité auprès des professionnels depuis 2009 ( Loi HPST du 21 juillet
2009 sur le développement professionnel continu. ). La construction de l'action professionnelle est
progressive et demande nécessairement des compléments à la formation initiale. Ceux-ci peuvent
être apportés par la formation continue à condition que le professionnel ait adopté cette dynamique
de professionnalisation qui évolue tout au long de sa vie professionnelle.
15.2.Validation des questions de recherche de départ :
Les hypothèses de départ sont validées sur le plan scientifique grâce aux critères et indicateurs
reconnus comme conformes sur le plan des modèles des Sciences de l’Education dans le discours de
l'individu.
L’évaluation des pratiques professionnelles du MKDO, réalisée dans leur fonction de responsable
de formation en prévention et en éducation thérapeutique en entreprise, a permis de valoriser les
pratiques en montrant de manière très significative que celles-ci s’appuient sur des données
scientifiques et réglementaires conformes en médico-kinésithérapie et en éducation.
Le MK maîtrise et utilise au cours de son activité le référentiel médico-kinésithérapique mais aussi
le référentiel éducatif. Il invente, conceptualise, régule et réoriente dans l’action avec le salarié
partenaire, co-auteur, co-décideur. Ainsi, l’audit, les objectifs, le programme et les techniques
pédagogiques sont conjointement élaborés. L’acte intellectuel du MK est caractéristique et
constitutif de toutes ses activités thérapeutico-éducatives.
C’est souvent par les savoirs expérentiels et situationnels que les MK ont développés des
compétences éducatives. Pour améliorer les résultats obtenus il est donc nécessaire d’inclure dans
les programmes de formation initiale et continue les sciences de l’éducation et la formation à la
démarche scientifique.
16.Discussion des résultats et critique du dispositif de recherche :
La thématique de recherche nous renvoie par ses résultats à tous les domaines des Sciences de
l’Education. Mais surtout, il nous fait explorer les rapports de l’individu avec le monde de
l’entreprise, l’organisation, le management, ses rapports avec les autres. L’individu «
kinésithérapeute formateur préventeur » se trouve en confrontation ou bien en symbiose avec ces
éléments. La transversalité de ses interventions l’oblige à tenir compte de ses propres limites, en
particulier vis à vis des autres acteurs.
La question de recherche de départ concernait la réalisation d’un état des lieux d’une formation en
prévention et éducation thérapeutique de salariés menée par un MKDO à travers un dispositif
unique réalisé au coeur de l’entreprise..
Le choix de notre thématique réduisait considérablement la population étudiée.
94
De plus nous avons choisi d'analyser sa pratique professionnelle à travers un choix des trois
modèles des Sciences de l’Education. Nous aurions aussi pu utiliser, comme filtre d’analyse, la
grille d'évaluation de référentiels d'activité du masseur kinésithérapeute en entreprise ou même du
référentiel de métier et de compétences publié le 29 mai 2011 (cf. annexes ), et d’en comparer les
résultats.
Cet état des lieux des formations en prévention animées par des MK en entreprises nous conduit
naturellement à nous interroger sur leurs connaissances et pratiques en Science de l’Education. Il
apparaît très clairement qu’ils y sont très sensibilisés. Dans le cadre de notre enquête, celles-ci sont
bien présentes, et globalement, la conformité aux connaissances et savoir-faire en Sciences de
l’Education est toujours supérieure à 58%. C’est rassurant sur la qualité du travail accomplis par les
formateurs. Une non conformité pour environ 42% ( cf. graphique 33 ) des réponses dans les
modèles de la santé, 38% ( cf. graphique 35 ) des réponses dans le modèle de l’évaluation et 8%
( cf. graphique 37 ) pour les théories de l’apprentissage correspond peut-être au «plus» que
pourraient acquérir les formateurs afin de formaliser, voire conceptualiser leurs pratiques.
16.1.Apport, intérêts et limites des résultats pour la pratique professionnelle :
16.1.1.Vers une plus grande autonomie des MK :
Les pratiques des MK ne peuvent donc pas se déléguer ou se transférer à d’autres professions ou à
de nouvelles professions puisqu’elles sont conceptualisées dans l’action et sont donc singulières.
D'exécutants soumis les MKDO ont toutes les potentialités pour devenir auteurs inventifs,
éducateurs et prescripteurs à soi même (accès direct du patient) et à l’extérieur (prescription à
d’autres ou à de nouvelles professions).
L’accès direct du patient à tous les MK, à l’instar des MK-Ostéopathes formateurs en entreprise, est
autorisée à partir de cette étude au profit d’une amélioration sanitaire et économique.
La formation continue devrait proposer des contenus plus variés, incluant les Sciences Humaines et
Sociales, pour faire sortir les MK de leur image auto-construite de techniciens prestataires .
Si des réseaux se développent, des sites Internet se créent, des associations naissent, il semble qu’il
s’agit d’initiatives, comme celle étudiée ici, peu coordonnées, souvent portées par des individualités
fortes, qui courent ainsi le risque d’un défaut de pérennisation.
Il semble nécessaire sur le plan économique et sur le plan de la santé publique de créer une
discipline universitaire en masso-kinésithérapie pour produire des résultats de recherche, les
didactiser et les enseigner en formation initiale et continue.
16.1.2.Vers une plus grande professionnalisation grâce à la notion de développement
professionnel et de démarche qualité :
La professionnalisation d’un métier s’inscrit dans la durée. Nous sommes encore dans une période
de transition où les professionnels MK oscillent entre tradition portée par les plus anciens et
modernité encouragée par les formateurs et amorcée chez les nouveaux arrivants. Cette
95
responsabilité se partage entre ce que souhaitent les salariés, les patients et leur famille, les services
de soins, les instituts de formation, les institutions, les entreprises et le ministère. Le contexte
économique et social est prépondérant dans cette aventure.
Le défi est intéressant à relever en tant que formateur, notamment dans une volonté de mieux être
des professionnels et un souhait de répondre au mieux au bien-être du patient.
« La professionnalisation vise la promotion de la personne dans un métier particulier alors que
l'instruction a tendance à ne considérer dans cette personne que son intellect. La maturation évacue
les contenus pour privilégier le travail sur soi et ce travail sur soi est nécessaire pour se
professionnaliser. Même si personne ne peut le faire à la place de l'autre, un accompagnement à la
mise en route de cet inachevable travail est le propre de la formation » (Donnadieu, Genthon, Vial,
1998).
L'association, compétences professionnelles et transformation identitaire, nous a fait toucher du
doigt la notion de développement professionnel qui nous est apparue comme une perspective
d'avenir intéressante tout en finalisant en quelque sorte notre cheminement.
Si l’on part du postulat que « quand on veut que quelqu’un change, il faut d’abord changer le regard
qu’on pose sur lui», gageons que l’accompagnement dans ce processus de professionnalisation
envisagé tout au long de ce travail soit une ouverture vers un devenir professionnel rempli de
rencontres, d’émotions et d’humanité.
Une telle professionnalisation pourra nous conduire à une autonomie tant souhaitée.
L’utilisation par la profession MK de ces résultats doit conduire à améliorer significativement les
conditions d’exercice des Masseurs-Kinésithérapeutes grâce à
une visibilité accrue et une
représentation sociale très positive vis à vis des patients, clients, prestataires, prescripteurs et monde
interprofessionnelle.
A travers ce travail, il est démontré scientifiquement que la profession de MK est maintenant prête à
offrir, à travers des dispositifs en démarche qualité, ses compétences des prestations de services à
des clients en accès direct, en toute légitimité, et en respectant le cadre législatif et réglementaire.
16.1.3.De la valorisation des pratiques jusqu'au projet visée de la réingénierie de la
profession :
Cette mutation identitaire en qualité d’auteur conduit à l’autonomie des formateurs, des formés et
par conséquence des patients par rapport à leur santé et à leur maladie. Par de nouvelles pratiques
dans le cadre de la formation de formateurs, puis de la formation de praticiens et enfin des soins
auprès des patients, ces derniers pourraient devenir à leur tour coauteur de leur santé et autonome
comme le préconise la loi du 4 mars 2002. Les productions des travaux de recherche en Sciences de
l’Education concernant les pratiques d’éducation et de formation des MK et d’autres professions
non médicales au cours de leurs actes et la formation des étudiants et des professionnels aux
résultats de ces recherches conduisent à la nécessité de créer une discipline en éducation en soins et
en rééducation pour développer la recherche et ainsi améliorer la qualité des formations, des soins
et du service rendu aux patients.
96
Il sera recherché en fonction des résultats, à construire des dispositifs d’accompagnement des
professionnels dans leur parcours de professionnalisation, en développant les savoir-faire et les
savoir-être, ainsi que les pratiques installées sur un socle scientifique et il sera utile de repérer les
pratiques non scientifiques, car non conformes. Ceci afin de d’optimiser les actions de prévention et
d’éducation en santé avec les équipes de professionnels.
16.1.4.Vers une démarche scientifique et la notion de preuve tant attendue comme
processus de la réflexivité professionnelle :
En tant que chercheur nous avons découvert la nécessité, pour la construction et la rédaction de ce
mémoire, d'associer à la fois rigueur et créativité, investissement et distanciation. Nous n'avons pas
le sentiment d'être arrivés au terme de notre recherche mais d’être toujours inscrit dans un
processus, un continuum qui nous enrichit et nous projette dans des transformations possibles. Il
s'agit davantage d'un cheminement rempli d'interrogations permettant un travail sur soi notamment
en tant que futur formateur.
Nous avons souhaité nous intéresser aux MK responsables de formation en entreprise et plus
particulièrement à ce que leurs propres expériences peuvent apporter pour participer à leur
processus de professionnalisation. La première étape de ce travail a été de cerner le métier et la
posture de préventeur et éducateur en santé en entreprise et son évolution au fil du temps. Les
différentes dimensions de cet exercice professionnel s'inscrivent dans un contexte de travail qui
n'est pas sans influer sur cette évolution et qui nécessitaient un développement particulier.
L’engagement dans le processus de changement est à l’image de leur implication et de leur volonté
de réussir durant la formation.
Une étude conceptuelle concernant le métier, la profession et les différentes dimensions et
approches de la professionnalisation nous a permis d’envisager l'avancée de ce métier dans une
démarche de professionnalisation et de démarche qualité. Si nous considérons que c'est toute la vie
professionnelle qui participe à cette démarche, la formation initiale représente une étape dans ce
cheminement, éminemment importante mais pas forcément suffisante et seule concernée. Il nous
semblera donc important de chercher à la compléter avec l’aide des modèles et théories connus des
SDE et de pouvoir produire, au regard des résultats, un référentiel d’activité propre au métier visé
de MK responsable en formation santé en entreprise.
La finalisation du « référentiel préventeur », clé de voûte d’une démarche qualité permettra-t-elle de
résoudre cette problématique ?
« Afin d’assumer pleinement les compétences qui lui sont reconnues et pour lesquelles il est
attendu, dans le cadre de la prévention en entreprise, le masseur-kinésithérapeute doit s’approprier
le principe de la pratique basée sur la preuve ainsi que les connaissances en Sciences de
l’Education inhérentes à sa fonction en perpétuelle évolution. » (Rapport du Conseil national de
l’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes, janvier 2010).
Cette fois la conformité à certaines théories des Sciences Humaines légitimera toute une profession
en apportant les preuves scientifiques de ses actions réflexives et des compétences de l’ensemble
des acteurs liés à la recherche de cette démarche qualité.
97
16.2.Perspective de recherche :
Il serait à présent intéressant de tester à posteriori l’hypothèse d’une influence d’une formation en
Master 2 en Sciences de l’éducation sur leurs capacités de réflexivité, de distanciation, de
problématisation, de changement de modèles théoriques au cours de leur activité, et sur
l’amélioration des résultats sur les plans thérapeutiques et éducatifs sur ce même formateur. Cela
permettrait de formaliser plus finement l’évaluation des formateurs et l’évaluation des dispositifs de
formation proposés en formation initiale et continue aux masseurs-kinésithérapeutes dans le cadre
de leurs interventions en entreprise.
Une question reste en suspens : l’évaluation de l’impact des formations sur la diminution des
rachialgies. Elle laisse augurer d’une collaboration étroite avec entreprises, services de santé au
travail et tous les intervenants en prévention. Pour y tenir leur place, la formation des MK est
cruciale.
D’autres perspectives de recherche nous sont apparues envisageables pour compléter notre
production : Evaluer l’intérêt d’une action MK en entreprise en accès direct dans un réseau de soins,
Comparer les coûts d’une prise en charge des TMS par rapport aux autres structures, démontrer
l’intérêt des résultats par rapport à la formation des formés, et l’intérêt des Sciences de l’Education
par rapport à la qualité de vie. Autant de réflexions dont la liste n’est pas exhaustive, et qui
conduirait les MK à des ajustements des pratiques, accroissant ainsi leur visibilité et leur démarche
qualité par l’acquisition de méta-compétences non transposables.
Guy Le Boterf (2010) nous propose d’ailleurs des pistes pour nous aider à repenser la compétence :
En la traitant comme un processus et non comme une somme de ressources, en distinguant l’activité
prescrite et la pratique professionnelle réelle, en ne confondant pas pratiques professionnelles et
schèmes opératoires, en manageant des personnes, et non seulement des savoirs, savoir-faire et
savoir être, en prenant en compte la réflexivité et pas seulement les pratiques et les ressources, et
enfin en concevant le transfert des compétences comme une construction et non comme un
transport.
Pour ce même auteur, l'exigence de professionnalisme est aujourd'hui omniprésente : les
employeurs veulent pouvoir compter sur des professionnels, les clients et les patients exigent
d'avoir affaire à des " pros ", les demandeurs d'emploi veulent argumenter sur leur employabilité,
les salariés cherchent à valider les acquis de leur expérience professionnelle, les universités mettent
en avant leurs filières de professionnalisation, les parcours de formation personnalisés ou
individualisés sont encouragés.
Nous devons aussi nous professionnaliser en construisant des parcours personnalisés de
professionnalisation.
L’utilité sanitaire et économique des pratiques des MK n’est plus discutable.
Notre profession doit maintenant se transformer, devenir mûre, compétente, professionnalisée et
scientifiquement prête pour améliorer significativement les conditions d’exercice des MasseursKinésithérapeutes.
98
17.Conclusion :
Le contexte réglementaire et épidémiologique demande de mettre en œuvre des actions d’éducation
thérapeutique pour la majorité des maladies chroniques., et ce, dans tous les milieux socioprofessionnels rencontrés.
La modification des lois conduit à changer la norme des pratiques des professionnels de santé. La
loi du 02 janvier 2002 et du 04 mars 2002 relative au droit du malade et à la qualité du système de
santé renforcée par la loi du 09 aout 2004, par la loi HPST de juillet 2009 et par l'arrêté du 02 août
2010 préconisent vivement à chaque professionnel de santé de placer la personne en difficulté de
santé en qualité de co-auteur, co-décideur, co-concepteur de l’évaluation, des objectifs et des
programmes thérapeutico-éducatifs. Il s’agit d’éduquer au cours des actes. La qualité des soins est
un droit pour le patient (loi du 04 mars 2002).
Le professionnel de santé doit évaluer et prendre en compte les savoirs pré-existants de la personne
en difficulté de santé (son histoire, ses demandes, ses compétences pour gérer sa santé, ses
possibilités …), ses ressources, son contexte, ses projets et leurs évolutions possibles.
Pour y parvenir les professionnels doivent aussi se placer en qualité de co-auteurs, co-inventeurs,
co-décideurs de l’évaluation, des objectifs, des programmes thérapeutiques qui peuvent être
réorientés à tout moment. Il s’agit donc de soigner, d’éduquer, d’écouter et d’accompagner
différemment le patient.
La prévention et l’éducation thérapeutique ont pour objectif d’aider les patients à acquérir et/ou à
maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec leur maladie. Qu’il
s’agisse de maladies aiguës ou chroniques les processus et les procédures de prévention et
d’éducation thérapeutique produisent un effet complémentaire à ceux de toutes les autres
intervenants.
Pour obtenir les résultats éducatifs et thérapeutiques attendus le professionnel doit connaître et
utiliser des connaissances, des savoir-faire et des savoir-être appartenant au champ de la santé, de
l’éducation, de la psychologie et de la communication. La prévention et l’éducation ont pour
fonction essentielle d’aider à la socialisation des personnes, se poursuit toute la vie et ses effets sont
mesurables par un gain d’autonomie des individus dans un contexte, dans une société. Il s’agit
d’aider les malades et les non-malades à gagner en autonomie, en pouvoir, en responsabilité par
rapport à leur traitement et à leur santé. Le projet et le programme ne sont donc pas prévisibles à
l’avance. Il ne s’agit pas d’appliquer des techniques mécaniquement et systématiquement en
fonction d’une pathologie et/ou d’un thème de formation mais à partir de différentes connaissances,
savoir-faire et savoir-être, d’inventer, de conceptualiser, et de créer dans l’action avec le patient les
pratiques d’évaluation, d’éducation, de formation, d’enseignement, de soin et de rééducation.
Pour mettre en œuvre des missions d'éducation thérapeutique, de soins et de prévention il est
nécessaire de posséder et d’utiliser des connaissances, des savoir-faire et des attitudes produits et
validés par la recherche scientifique et par l’université en se basant sur un référentiel d’activité, de
métier et de compétences (cf. annexes ).
Il est donc fort pertinent d’évaluer les connaissances et le perfectionnement nécessaire des savoirfaire et des savoir-être des professionnels, en Sciences de l’Education et en santé pour travailler
99
auprès des groupes de personnes professionnels pour se prémunir des risques liant le salarié à sa
santé .
Ainsi, à travers ce mémoire, nous proposons d’observer et d’analyser les attitudes et les
comportements d’un professionnel initiateur d’un dispositif unique de formation en entreprise
auprès de salariés en prévention et éducation à la santé, au travers de situations relevant des
modèles et théories de l’apprentissage, de la posture, de la santé et de l’évaluation.
Nous proposons de vérifier l’hypothèse suivante : le professionnel réagit de manière conforme
( connaissances, savoir être, savoir faire ) grâce à ses savoirs expérentiels et situationnels au regard
des SDE . Enfin en fonction des résultats, nous nous interrogerons sur l’impérieuse nécessité ou non
d’une formation en SDE pour améliorer un tel dispositif. Notre analyse, la validation des questions
de recherche de départ nous conduiront à nous interroger sur les perspectives et modalités de
réingénierie de la profession de MK, et en particulier de celle de formateur en entreprise.
Si nous souhaitons prendre la main sur notre activité, nous pouvons écouter ce que nous suggère Le
Boterf (2010) : «Devenez entrepreneur de vos compétences.», voilà alors un nouvel enjeu sanitaire
et économique pour notre profession dans le contexte politique actuel.
Gageons que notre production sera riche d’enseignements sur ces points.
18.Références bibliographiques :
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19.Annexes :
Sommaire des annexes :
19. Annexes .....................................................................................................................105
19.1. Annexe 1 : Retranscription complète de l’entretien du 13 mars 2011 .................105
19.2. Annexe 2 : Référentiel du métier et des compétences des MK ...........................112
19.1.Annexe 1 : Retranscription complète de l’entretien du 13 mars 2011 :
1. «Quand tu demandes : qu’est ce que je mets en place ? C’est les outils ? ou...
2. Alors les outils,...ça se divise en deux parties en réalité, hein. C’est la première partie de du travail s’effectue
en amont de la formation, c’est à dire que je vais ,euh, voir sur site comment,..., et je filme, comment se passe
une journée type de travail euh des ouvriers. En général j’essais de sectoriser, c’ est à dire que, euh, sur une
chaine de de cuisine par exemple, je vais avoir une demi-journée ou une journée complète sur les chaines de
mise en,...en en empackage des aliments, transformation, chauffage etc., des aliments. Donc c’est des métiers
qui dans l’ensemble se ressemblent ou les employés sont assez multitâches, c’est à dire peuvent passer à la
cuisson comme,..., voila, comme, c’est un peu organiser suivant qui est là, qui n’est pas là . Ensuite, euh, je
prépare mon, mon, euh, intervention bien sur . Et la deuxième partie, c’est une intervention libre ou chacun a
106
le choix ou non de participer . Donc il y a un questionnaire en amont sur qu’est ce qu’ils pensent de leur
activité, qu’est ce qu’ils ont comme pathologie, pour essayer de cibler encore mieux le personnel, les
intéresser aussi à la formation, savoir qu’est ce qui va les toucher, qu’est ce qui ne les touchera pas . Et la
troisième étape, donc, c’est l’intervention elle même où j’ai préparé sur, euh, photoshop, euh, des images type
d'étirements, de postures qui peuvent les intéresser .
3. Voilà...
4. Presque individuel, ouais ouais...
5. Là, euh, sur une, euh, pff, en moyenne sur les postes de travail que j’ai vu il y a une trentaine de personnes .
Mais ça se divise en trois gros postes de travail différents .
6. Je les convoque pas ; je vais les voir .
7. Ouais .
8. Je vais les voir directement , et ensuite on fait passer le questionnaire . c’est l’entreprise qui le fait passer . En
fait c’est secret, quoi, c’est pas nominatif, hein . Et ensuite en revanche ils peuvent s’inscrire ou pas à la
formation, c’est pas obligatoire, c’est pas une formation qui est obligatoire, euh ...A titre d’information, quoi,
la dernière que j’ai fait, sur 50 ouvriers, il y en a 38 qui sont venus .
9. ...Qui ne voient pas l'intérêt, soit qui n’ont pas le temps, soit qui sont pas qui se sentent pas sensibiliser par ça,
euh . Bon, ça fait quand même un pourcentage intéressant . C’est des groupes de dix personnes maximum que
je prends après ça devient compliqué . C’est des interventions de deux heures maxi . Et dans cette intervention
c’est divisé entre , bon ; on est pas à l'école, donc j’essaie de leur expliquer avec des mots simples quand
même . On a affaire à des adultes qui connaissent pas spécialement leurs corps, et d'essayer justement... Le
questionnaire ; l'intérêt c’est de cibler les pathologies que je vais rencontrer donc de les intéresser déjà, de les
accrocher, t’as toujours des éléments perturbateurs dans les assemblées comme ça, essayer de cibler qui a
quoi qui fait quoi qu’est ce que... voilà . Et ensuite, là sur le poste de travail comme ça, j’essaye d’avoir une
intervention physique, c’est à dire de les faire participer pour couper la séance . Voilà . Et surtout...
10. ...Sous forme d’atelier, ouais, où je les passe deux par deux ; alors ça fait cinq groupes, donc c’est entièrement
gèrable . Et, ensuite là, il y a avait l’utilisation de médecine-ball, de grands médecine-ball que je leur ai
laissé . Là, c'était compris dans l’intervention . Et là, je les fais passer sur médecine-ball, ce qui leur permet
quand même de se cibler et, euh, d’avoir un effet de cohésion ; c’est à dire qu’ils font quelque chose aussi
ensemble, et ils sont pas là à regarder quelqu’un qui leur parle pendant deux heures, quoi .
11. C’est pas un cours magistral et je veux pas que ça le soit . C’est à dire s’ils ont des question, il faut quand
même qu’il y est une intervention facile où on peut discuter . Là, je n’ai pas faire que à des cadres, ou des
gens font du sport : il faut s’adapter un peu à toute la population qu’on peut avoir .
12. Ben, là, on est pas sur quelque chose de positionnel, le but c’est d’essayer de lui expliquer, d’essayer de lui
faire comprendre ce que j’en pense . Et, euh, la situation s’est présentée la dernière intervention, j’avais sur
une pathologie classique lombaire de poste de travail, vraiment classique. Donc on a utilisé justement le, le
médecine-ball pour lui faire sentir ses limitations, en rotation au niveau du bassin . Après quelques minutes la
douleur s’est déjà estompée . Donc c’est de bien comprendre que la posture et la position dans ce qu’il fait
tous les jours, c’est la répétition du mouvement qui va crée le problème pas spécifiquement de soulever du
poids ou de ne pas soulever du poids . C’est pas, je crois, ces termes là que ça peut s'arrêter une intervention .
C’est pas que soulever, de quelle façon, etc. C’est vraiment l'utilisation au quotidien de son poste de travail .
Et de bien comprendre que huit heures de rang sur le même poste, on peut adapter à l’infini le matériel ; l'être
humain, il va s’adapter jusqu’à une certaine limite.
13. La mesure, on se laisse un délai de six mois, où ils ont une fiche, euh, plastifiée, où ils ont le récapitulatif de
tout ce qu’on vu . En diminuant le nombre d’intervention qu’on a pu faire ensemble, vraiment l’essentiel du
groupe, j’essaie de pas dépasser dix postures ou dix mouvements où chacun puisera dans ce qui l'intéresse en
réalité . Faut pas être plus royaliste que le roi...Il y a un petit pourcentage des personnes qui vont déjà retenir .
Après une petit pourcentage de personnes que ça va intéresser au niveau de la posture . Donc, c’est qu’ils
puissent avoir une base : il y a une fiche qui est installée aussi dans le vestiaire des hommes, une fiche dans le
vestiaire des femmes, une, euh, un ballon dans le vestiaire de hommes, un ballon dans le vestiaire des femmes
pour que chacun puisse l’utiliser . Et six mois après on refait passer un questionnaire , euh, pour voir quelles
sont les personnes qui ont été intéressées ? quelles sont les personnes qui ont eu un bénéfice ou pas ? Et
l’inverse.
14. Et...
15. Qu’ils puissent y revenir...
16. Individuellement ils ont une fiche aussi .
17. Voilà.
18. C’est le danger un peu des interventions comme ça et c’est l'intérêt de revenir six mois après .
19. Alors, c’est pas des postures qui va les mettre en danger.
20. ... Dans le pire des cas, ça fera rien!
21. Ill y aura pas d’effet...
22. ...puisque tout est minuter . C ’est à dire le temps de la posture, le nombre de fois, donc on demande de pas
dépassé . Si après, c’est dépassé, euh, le pire des cas c’est que ça fonctionne pas, quoi .
23. Il faut que ça s’installe .
24. Il faut que ça s’installe. Déjà sur un cycle, une intervention, sur une séance d’ostéo, c’est a peu près un mois
pour avoir un bilan efficace de l’intervention qu’on a pu avoir . Donc on estime que si la personne le fait plus
ou moins régulièrement . Puis se sensibiliser aussi à ce qui peut exister : c’est à dire la kiné, l’ostéo, toutes les
107
formes d’intervention . Si son cas est plus lourd que ce que je peux lui proposer, c’est qu’il puisse, euh, en
parler à sa structure ou m’en parler directement et puis se faire la démarche d’aller voir un, un intervenant de
la santé, quoi, hein . C’est ça aussi de pas laisser les gens dans un doute dans un vide ,euh, médical, quoi,
hein .
25. L'idéal c’est l’autonomie bien sûr . C’est pas une assistance .
26. C’est une assistance d’autonomie, hein . Le but c’est pas que pas que je les vois toutes leurs vies tous les six
mois . Le but c’est qu’on instaure un dialogue et qu’on évolue ensemble .
27. Pour l’instant, le retour qu’on a, il est plutôt positif . Alors le la difficulté, elle est plutôt économique par
rapport à la, aux structures, les,euh, les personnes qui participent aux informations sont demandeurs . Moi,
sur les interventions que je fais, il y avait les premiers groupes qui sont venus sur les autres groupes ; c’est à
dire qu’ils sont venus plusieurs fois . Donc, c’est sur que aux yeux des autres, c’est un cautionnement qui est
intéressant, quoi, hein .
28. ... Quand on les voit revenir on sait que...
29. ...C’est que le discours a accroché, quoi hein, qu’ils ont pas tout entendu, qu’ils ont pas tout compris, mais que
le discours a été entendu.
30. ...Et ils ont pris du plaisir en plus . Si ,si, je, je, deux heures c’est long, deux heures c’est long pour accrocher
à, pendant deux heures, euh, il, je pense, qu’il faut à un moment donné . Ils se sentent concernés, hein, sinon
ça décroche. C’est comme toute intervention.
31. ...Le client c’est l’entreprise . La volonté de l’entreprise c’est d’avoir moins de maladie professionnelle.
32. C’est mesurable, pas sur six mois.
33. Faut reconnaitre . On aurait un réel retour sur une paire d'année.
34. Sur les arrêts de travail, sur tout . Là moi, les sociétés qui me contactent, c’est surtout sur les maladies
professionnelles, sur des cuisines, comme Avenance ou autres structures de ce type là -patin couffin- qui ont
quatre-vingt pour-cents, dans des cuisines professionnelles ,de maladies professionnelles quand même.
35. C’est un vrai problème.
36. Plutôt comme un consultant que comme un kiné ou un ostéo ou un ergonome.
37. Je suis là pour leur donner des conseils . Je suis pas là pour les soigner. Soyons clairs . S’ils ont besoin de
soins il faut aller voir un professionnel à titre privé et être soigné . Je suis pas là pour faire du soin individuel .
C’est pas le but . C’est pas l'intérêt et ce serait d’une efficacité vraiment faible, quoi ; parce ce que c’est pas
sur une intervention que tu soignes quelqu’un, quoi hein . Ca c’est pas possible.
38. C’est par le type de patients que j’avais dans mon cabinet qui était récurrent, sur des problèmes récurrents liés
au métier qu’ils faisaient . Moi, je suis dans un quartier de sociétés, que se soit de bureaux, ou d’ouvriers, et
on voit toujours les même pathologies, quelques soient les sociétés, revenir inexorablement . C’est sur que
quelqu’un, comme je te disais, qui tient huit heures assis ou huit heures debout devant une chaine, et qui fait
toujours le même geste, qui va travailler les pieds joints, la mise en barquette il y a des gestes simples qui
n’ont pas besoin d’un aménagement du poste de travail, qui ont juste un aménagement de l’employé luimême . Je crois que, euh, c’est aussi les limites des techniques, enfin, des formations comme «gestes-etpostures» . Les gens, ils sont pas dans un entrepôt vide où ils ont des cagettes à soulever : ils sont dans un
entrepôt qui est plein, où ils ont pas de place pour bouger . Donc il faut que eux ils aient la capacité et
l’intelligence du corps de bouger.
39. Voilà.
40. Je ,on peut pas segmenter ; c’est comme en ostéo : on peut pas segmenter les gens : Y a pas la tête, les bras, le
tronc, les pieds, les jambes, les viscères, etc.
41. Tu as un environnement, et dans cet environnement tu as une personne, et il faut que les deux cohabitent au
mieux de la meilleur façon possible . Donc, euh, moi je vois dans des sociétés comme ça : les moyens sont
quand même importants, les postes sont archi-adaptés à ce qu’on veut... mais le problème c’est que tu as une
femme qui va faire un mètre soixante et un gars qui va faire un mètre quatre-vingt. Comment on fait ?
42. L’outil, il est adapté à une fonction pas à la personne, donc il faut aussi que la personne, elle aussi, elle soit
adaptative à son poste de travail.
43. Je trouve qu’elle est incomplète et qu’on a trop joué sur le matériel et pas assez sur la personne. Siège
ergonomique dans un bureau : oui ! C’est bien un quart d’heure . Huit heures, qu’il soit ergonomique ou pas
ergonomique,
44. euh, il vaut mieux avoir un ballon instable. ça s’est clair! comme ça les deux sont obligés de s’adapter. Le
mouvement c’est la vie. Faut pas l’oublier . Qui dit mobilité... ça pose des problèmes, on est bien placé pour le
savoir.
45. J’ai pas eu d’opposition, j’ai eu aucune opposition que se soit au niveau des décideurs, comme au niveau des
employés . Je dirais que la seule opposition, c’est de ne pas avoir fait cent pour cent des,... rempli cent pour
cent des cases, quoi, hein au niveau des employés . Si tu as quarante employés, que tu fais venir quarante
personnes, c’est le sacre . Bon, là ... on est à cinquante-cinq pour-cents de personnel qui ...
46. cinquante ou soixante pour-cents.
47. Moi, j’avais soigné plusieurs personnes du poste dirigeant de l’entreprise et du monde salarié . Le, ce qui était
intéressant c’est justement que les salariés étaient plutôt adhérents et que la base avec, la base dirigeante,
était plutôt...pas opposée mais au départ un peu...regardait ça de loin, surtout en ostéo, c'était un peu ,qu’est
ce que c’est qu’est ce qu’on fait, qu’est que...
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48. Alors, la difficulté c’est quand même qu’ils engagent des ronds dans cette affaire. c’est des sommes d’argent
relativement importante . Donc ils veulent pas payer pour rien. faut qu’ils se justifient auprès de leur direction
centrale d’un poste de dépenses donc il faut que le discours et que le, l'enjeu pour eux il soit du bénéfice.
49. Moi le support que je voulais...
50. Moi, j’ai amené un questionnaire lors de notre premier contact, un questionnaire, des exemples, et c’est
inévitable on te met à l'épreuve.
51. C’est à dire, sur une intervention comme on peut avoir aujourd'hui et, euh, il y a toujours dans l’assemblée
deux ou trois personnes : «moi, qu’est ce que vous pouvez faire pour moi ? j’ai mal au dos.» ça s’est inévitable
et je crois, voilà, que comme je te le disais, je suis pas là pour soigner : on est là pour évaluer.
52. C’est une petite mise à l'épreuve , et il faut pas rentrer dans le piège. C’est à dire on est pas là pour leurs
donner des réponses instantanées. On est là pour proposer quelque chose pas à une personne, mais à
l’ensemble des salaries . Maintenant je suis pas là pour le soigner, la personne, qui me demande ça.
53. J’ai préparé un cahier.
54. Tout à fait ! il y a un cahier des charges qui est préparé avec une tarification, une intervention qui est
proposée, le temps proposé, l’intervention proposée,
55. ... Déjà par un constat, c’est à dire que je me doutais bien que d’arriver les mains dans les poches ça allait
être compliqué.
56. ...Que c’est un métier que je connaissais pas.
57. Donc, euh, pour connaitre quelque chose il faut aller voir quand même.
58. ...Savoir de quoi on peut parler, savoir rencontrer les gens, qu’ils puissent identifier la personne qui va les
former aussi . A partir du moment où tu parles du corps, tu es dans l’intimité des gens quand même . Donc, il y
a une notion de confiance . Il y a surement un effet placebo également.
59. Ouais, on sait faire, on sait ,..., il y a une partie communication qui est importante, que ce soit dans tous dans
tous les stades. Donc effectivement, il y avait quand même un cahier des charges très... avec des postes
détaillés pour chacun, c’est à dire ce que je demandais à la hiérarchie...
60. ...Et ce que j’allais proposer pour eux aussi . C’est à dire que tout le matériel c’est moi qui les ai amenés,
61. toutes les adaptations du poste de travail
62. notamment ils ont des souffleries de refroidissement au niveau des, là je parle de la dernière intervention que
j'ai faite, ils ont des souffleries de refroidissement au niveau des viandes pour être dans un cahier des charges
au niveau alimentaire qui fait un bruit. Mais c'est comme si tu étais à côté d'un 747, quoi. Donc c'est de
chercher pour eux des petites protections au niveau auditif pour savoir au niveau des décibels ce qui était
tolérable pour leur protection et ce qui ne l'est pas. Donc de travailler avec leur service sécurité-santé parce
qu'ils ont des services sécurité-santé. Savoir ce qu'on pouvait se permettre de faire. Mais je pense franchement
que l'intervention d'une personne étrangère au service est intéressante dans ce biais là. C'est à dire qu'au bout
d'un moment, si tu travailles dans une structure, tu as tendance à plus voir ce qui peut sauter aux yeux de
quelqu'un d'autre, donc...
63. Oui en rapport au moment de l'intervention, c'est à dire qu'ils sont venus assister . On a pu échanger, on n'est
pas dans une compétition .
64. On est vraiment dans quelque chose qui peut être un développement pour une structure comme celle là. Eux il
faut pas oublier l'enjeu commercial c'est dire souvent ils embauchent du personnel dans des structures
municipales, donc c'est de pouvoir le vendre à la municipalité . Ils font participer à leur cahier des charges,
c'est un plus qu'ils amènent à leurs salariés.
65. Effectivement d'un groupe à l'autre il faut s'adapter parce que tu as des groupes où tu as plus d'hommes ou
plus de femmes dont tu t'adaptes par rapport à ça . Ensuite tu t'adaptes par rapport au retour des premiers
questionnaires. On s'aperçoit que sur certains groupes on va avoir des pathologies du membre supérieur,
d'autres dans les bureaux cela va plutôt être des lombalgies .
66. ...Auxquelles on ne pense pas forcément d'avoir autant de récurrences. Je pensais avoir des sources plus
variées de pathologies.
67. Je pense que c'est trop juste.
68. Le biais des formations je crois que c'est d'ouvrir à la globalité du corps. La problématique des formations
qu'elles soient médicales ou para-médicales parce que quand je rencontre des médecins, il ont la même
problématique que les para-médicaux : c'est d'oublier que le corps c'est une entité . C'est pas un segment et ça
c'est vraiment le vrai problème. On n'a qu'à voir les spécialités : rhumatologues à s'occuper que des os, le
corps il n'est pas fait que d'os, il y a de os, mais on oublie qu'il y a autre chose autour et ça s'est vraiment...
69. Non, non, non, c'est les hasards de la vie. C'est des constats qu'on peut se faire de se dire «c'est pas possible de
retrouver toujours les mêmes choses !». On répète les mêmes conseils aux gens en kiné : «Baissez vous» en
ergonomie sur les formations de Gestes-et-Postures et qu'on voit malgré tout les mêmes erreurs, même dans le
milieu hospitalier. Quand on soigne des aides soignantes ou des infirmières qui lèvent des patients tous les
jours ; force est de constater que le message ne passe pas. Quand on a à soulever des hémiplégiques ou des
personnes invalides, on fait mal aux deux : aux patients et aux soignants . Il y a quand même même en milieu
hospitalier un problème de formation .
70. Moi, j'ai cherché des intervenants pour voir comment des autres personnes travaillaient. J'ai cherché sur de
multiples supports : sur des annuaires professionnels , sur Internet, j'ai pas trouvé d'équivalent. Est ce qu'il y a
un équivalent qui reste à l'état cellulaire comme moi ? Ou est-ce que cela se développe ? Je sais qu'à
l'étranger ça existe.
109
71. Moi, je pense que ça serait une partie importante de mon métier . Oui, effectivement, au moins pour ouvrir les
yeux, si le gens ne continuent pas dans la formation . La formation s'est tous les jours dans son cabinet et pas
seulement dans l'entreprise . Il ne faut pas oublier ; on soigne des gens, on voit des familles souvent entières
puisqu'on n'a pas droit à la publicité dans nos cabinets . C'est voir le père, la mère, les enfants donc c'est un
message de groupes à faire passer . C'est ...
72. C'est expliquer au gens, c'est de former les gens par rapport à leur corps presque , c'est une ré-attribution de
leur schéma corporel.
73. Je crois qu'on peut le voir tous les jours. Ne pas oublier que leur corps leur appartient.
74. Non ! Je crois que la formation primaire, et encore, nous on a eu la chance d'être formés dans une école où on
nous a ouvert les yeux sur d'autres techniques sans forcément les faire mais de savoir qu'il y avait autre chose
qui existait. C'est déjà une belle richesse mais la base de notre formation ne suffit pas. Aujourd'hui la
kinésithérapie je pense pas qu'elle soit applicable en 3 ans.
75. Pour être efficace d'entrée de jeu sur son poste de travail il faut compter cinq ans ou six ans. On n'est plus sur
les mêmes délais. On nous demande plus , on nous tire à boulet rouge et on nous met en opposition avec les
ostéopathes. Moi je suis ostéopathe et kinésithérapeute : c'est deux fonctions différentes. Si on veut avoir des
bons kinés il faut bien les former et il faut qu'ils puissent vivre de leur métier.Aujourd'hui si à quatorze eurosje-sais-pas-combien, voilà il y a un problème et financier et de formation.
76. On ne peut pas former quelqu'un en trois ans c'est pas possible.
77. Clairement ! Moi j'ai jamais appris à former quelqu'un, donc c'est un combat de boxe chaque fois que je fais
une formation c'est 2 heures . C'est compliqué pour moi à la fois c'est un plaisir à la fois c'est une souffrance .
Aujourd'hui arrêter mon activité pour ne faire que ça je pense que je n'ai pas encore les reins physiques pour
le faire. Il y a sûrement des techniques sûrement des bases . C'est pas surement, c'est sûr ! Il y a des bases à
acquérir, il y a des pièges à éviter très certainement . il y a à affiner peut être le nombre de personnes à
prendre dans une formation, voilà.
78. Au niveau des outils peut être des questionnaires : les affiner, les travailler avec un groupe . Le troisième cycle
ou les sciences de la vie c'est d'évoluer dans son métier. Je crois qu'on rejoint l'actualité d'aujourd'hui, c'est à
dire quand on demande une reconnaissance sur un doctorat, comme il existe en Belgique, de kinésithérapie ça
veut dire quoi ? C'est pas qu'une source financière ça veut dire de permettre aux gens qui le souhaitent
d'acquérir une formation complémentaire ce qui est complètement différent. Je suis pas convaincu que ce soit
que financier. Aujourd'hui les élèves qui font de la kinésithérapie ou d'autres qui se destinent à ce type de
métier c'est parce qu'ils aiment les gens et pas que parce qu'ils vont bien gagner leur vie ou pas. On ne leur
dit pas : «vous aller gagner tant par mois ou pas.». C'est pas écrit sur une feuille qu'on leur promet. C'est pas
un bulletin de salaire ; c'est un avenir de travail ce qui est quand même différent.
79. Justement ce qui serait intéressant c'est de savoir qu'est ce qui dispose un élève d'aller vers la kiné ou pas ? Je
suis pas convaincu que ce soit l'argent parce que à mon avis il n'en sait rien, à part peut être d'avoir de la
famille dedans.
80. A mon avis les conventions sur telle pathologie, tant de nombres de séances ...Pour moi les personnes qui ont
établi des critères comme ça n'ont rien compris au problème. Ils ont rien compris au problème. Il y a des
patients que tu vas soigner en trois séances et d'autres en vingt ou trente séances. Les gens sont tous différents.
Aujourd'hui on veut formater on veut dire : «une personne c'est un cas général, chaque personne est un cas
unique.». Je sais que c'est inconfortable à penser c'est inconfortable économiquement parce qu'on planifie,
mais c'est une réalité de vie c'est une réalité de tous les jours. Tout le monde est différent parce qu'il a une
histoire physique différente, parce qu'il a une taille différente, parce qu'il a un poids différent, parce qu'il a un
âge différent, parce qu'il a eu des pathologies différentes. Donc une personne s'éloigne d'une autre personne
par tous ces critères-là.
81. L'autonomie du professionnel, elle est par la qualité des soins qu'il va apporter, on le sait tous.
82. C'est évident. On va être de plus en plus libre à partir du moment où l'on soignera de mieux en mieux. Mieux
on va comprendre ce qu'on fait, plus on sera indépendant . C'est pour ça que je milite, pour vraiment arriver à
augmenter le nombre d'années ou en tous cas les possibilités de former.
83. A mon avis ingénieux ! Le métier s'est une adaptation permanente de former . La société va évoluer, les
techniques vont évoluer, les structures vont évoluer . C'est d'arriver à évoluer en même temps que tout ça. La
formation doit être permanente . Il faut trouver les modalités de former les gens, de former le public, de former
les intervenants professionnels et d'informer aussi de savoir ce qui existe, qu'est-ce qui existe. C'est bien beau
de parler à un petit comité mais il faut pouvoir communiquer avec d'autres professionnels . Je pense qu'on
communique pas assez avec d'autres métiers , des ostéopathes, des kinés, des médecins, des chirurgiens. On ne
communique pas entre nous . On a un magazine qui est Actualité des kinés et Kiné scientifique . Très bien ! On
se parle entre nous . Il faut aussi parler à d'autres personnes.
84. Le but de mon autre métier dont on parle aujourd'hui, c'est de pouvoir parler avec des médecins de la sécurité
sociale, de pouvoir communiquer.
85. J'étais dans mon cabinet et sûrement que je me trompais par rapport à d'autres personnes, par rapport à
d'autres intervenants médicaux. L'avantage de ça c'est de rencontrer d'autres personnes, de communiquer, de
voir ce qui existe , de voir les défaillances, de voir nos propres défaillances. Je crois que c'est de progresser .
Finalement la maître mot c'est ça.
86. On n'a pas été formés. Je suis rentré par un ami qui est chirurgien dans ce groupe de travail. Au début c'est
compliqué parce qu'on n'a pas l'habitude de s'exprimer devant un public . On a défendu un mémoire mais
devant un comité très restreint, de s'exprimer de façon à peu près efficace, claire, scientifique, devant un
110
groupe de personnes qui ont l'habitude de faire des conférences, soit devant un public, soit devant d'autres
professions de santé.
87. La qualité du discours que ce soit construit , d'être scientifique. Tous ça... puis de s'apercevoir qu'on peut s'être
trompés, d'avoir affirmer des choses peut être un peu erronées. je crois qu'il faut pas avoir honte de revenir sur
certaines affirmations qu'on a pu avoir, d'en parler, vraiment d'avoir un dialogue. Et ce discours, je trouve que
contrairement à ce qu'on peut dire ou qu'on peut lire au niveau médical, il est en train de se construire avec
d'autres intervenants . Je crois que les choses changent, elles évoluent.
88. Le professionnel . A mon avis on peut pas l'apprendre. On peut sensibiliser. Il y a des gens qui vont y aller, il y
a des gens qui n'iront jamais. Les praticiens qui ne vont jamais y aller parce que ça ne les intéresse pas; Et
ensuite il faut pas oublier, nous, on est des kinés de ville, des ostéopathes de ville. La problématique en
campagne, je ne la connais pas. Est ce qu'on retrouve la même problématique que chez nous ? Je suis pas sûr
du tout. Il faut bien se garder de donner des leçons et d'avoir des avis sur tout et tout le monde.
89. A mon avis ce qui est sûr, c’est qu'il faut aller sur quelque chose de plus étendu, de plus élargi et de savoir ce
qui existe. Après chacun va pouvoir piocher sur sa sensibilité propre. On va pas faire tous des kinés-ostéo . Je
pense que ça n'a pas de sens, ça n'a pas d'intérêt. On n'est jamais aussi bon que lorsqu'on fait ce qu'on aime.
Vraiment dans tous les métiers on peut le retrouver. Quelqu'un qui est sensibilisé à la médecine chinoise ; à la
technique Mézières...
90. Voilà, c'est pour ça. L'uniformisation des formations disant il faut faire ci, il faut faire ça : c'est un danger.
91. Les richesses c'est les gens qui le font. C'est les formateurs qui sont là qui vont amener à chacun leur
différence et leur savoir faire.
92. Par rapport à la formation je crois qu'il faut donner l'idée que ça existe et à chacun d'aller le chercher ou pas,
mais d'avoir une sensibilisation ou une base en tous cas.
93. Je crois que c'est une formation à part entière, complète. Si tu veux la faire, il faut la faire en plus de quelque
chose. Mais de la sensibilisation c'est déjà d'éveiller un intérêt et éveiller un intérêt c'est déjà beaucoup.
94. Moi, ce que je trouve vraiment par rapport à des confrères et des amis ostéos et kinés, notamment en Belgique,
c'est de déplorer ce manque de possibilité de faire de la recherche . Je trouve ça incroyable qu'on puisse
bloquer un métier pour des raisons X ou Y. L'évolution d'une technique c'est la vie d'une technique. A partir du
moment où tu ne peux plus faire de recherche ou tu ne peux plus valider scientifiquement une technique elle
meurt.
95. Je pense qu'on veut nous rendre agent. On est déjà tout à fait. C'est un mauvais calcul financier et stratégique
parce que les cotas disparaitront à partir du moment où tu soigneras mieux.
96. Ils disparaitront d'eux mêmes. La vie fait que les gens, on le voit en cabinet tous les jours, veulent un rendez
vous tout de suite . Ils veulent être soignés tout de suite donc tu as déjà la pression de la rue.
97. Si tu as pas la pression de ta hiérarchie, tu as la pression de faire tourner ta boutique.
98. C'est la vie . La réalité c'est tous les jours. C'est pas les lois qui la font. Les lois elles font que dicter des
aprioris économiques ou scientifiques. La réalité c'est que les gens ils n'ont plus le temps de passer cinquante
séances chez le kiné, en tous cas en ville je parle. Moi dans mon cabinet, peut-être à la campagne encore une
fois je ne peux pas affirmer quelque chose que je ne connais pas, mais en ville ce qui est sûr c'est que le
tourisme kinésithérapie peut-être qu'on a pu connaitre il y a quinze ou dix-sept ans
99. quand on a commencé notre activité, avec des associés qui sont peut être plus âgés que nous ils ont pu
connaître à cette période-là, tend à disparaître.
100.Les patients ont de l'info. Ils connaissent différentes choses, différentes techniques. ILs savent ce qui existe.
Ils savent que si ça passe pas il y a d'autres moyens. Un cabinet se constitue tous les jours et peut se déconstituer tous les jours aussi.
101.Pour toi aussi c'est confortable de travailler en communion avec ton patient. Une rééducation ou un soin c'est
souvent ce que tu amènes (cinquante pour-cent de ce que tu amènes, cinquante pour-cent du patient) Si tu
travailles pas en accord avec la personne que tu soignes c'est compliqué.
102.On aura à mon avis une double casquette qui existe déjà un peu mais qui va évoluer. On va avoir des agents
de santé qui vont rentrer dans ce cadre-là au niveau de la kinésithérapie ou autre, et puis des personnes qui
vont se détacher mais le danger c'est la tarification . Une personne qui va faire monnayer ses compétences va
les faire monnayer au juste prix . Alors qu'aujourd'hui, j'estime qu'on peut avoir un soin de qualité à un prix
défiant toute concurrence. Il faut pas l'oublier non plus.
103.En fait il y a des accords-cadres qui ont été établis avec nos ministères respectifs qui sont plus ou moins
respectés en ville sur les prothèses, sur tout ça. Aujourd'hui les prothèses c'est le gagne pain des centres de
rééducation (prothèse de hanche ou prothèse de genou). En centre de rééducation, il faudra qu'on m'explique
l'efficacité d'avoir quelqu'un qui est soigné en centre de rééducation au prix où il est soigné. Si on veut faire
venir une infirmière et un kiné et un médecin tous les jours à domicile cela coûtera toujours moins cher que
d'avoir une hospitalisation.
104.Un monde inconnu où on n'a pas les mêmes codifications, pas le même discours, pas le même langage et pas
les mêmes intérêts.
105.Je pense que je ne suis pas encore adapté à cet univers là. C'est pas mon univers. Notre univers c'est pas le
monde de l'entreprise ; c'est d'essayer de comprendre comment ça marche. Il y a une hiérarchie à respecter il
ne faut pas l'oublier. Il y a une codification importante. Il y a des enjeux différents il y a des logiques
différentes
111
106.Pour l'instant je m'y suis pas trop buté mais il y a des logiques en tous cas financières. Il y a des projets en
cours qui sont stoppés pour des raisons financières. Il est parfois difficile de faire valoir qu'une dépense peut
amener un bénéfice même si c'est leur logique . Quand il y a des budgets établis l'économie c'est une politique.
107.Je connaissais pas du tout les structures différentes, mes interlocuteurs . Je connaissais pas non plus de
pourcentage d'AT ni de maladies professionnelles. C'est quand on a fait les questionnaires qu'on s'est aperçu .
Ça amène quant même un poids à l'intervention aussi .
108.Ça on me le dit pas forcément quant j'arrive dans une entreprise.
109.J'ai cherché les chiffres . Puis on l'a eu dans le questionnaire quand on a pose les questions le nombre de
maladies professionnelles, le nombre d'AT sur un an, sur deux ans, sur 10 ans : on a eu des chiffres/
110.Nous c'est sur Marseille tout confondu . Sur le nombre d'employés de l'ensemble du personnel, on a une
centaine de retours de questionnaires. On a eu les statistiques.
111.Non, non ! C'est le groupe lui même qui l'avait jamais fait et qui l' a fait. Donc ça a été bénéfique pour tout le
monde . C'est pour ça cela a été une coopération intéressante et on a pu avoir un discours constructif.
112.Même pas.
113.Ils savaient que c'était un poste de dépenses important, mais cela n'avait jamais été quantifié au regard d'un
questionnaire . Donc ça été intéressant d'adjoindre un questionnaire santé au questionnaire de pourcentage,
de nombre d'AT, épidémiologique.
114.Moi, je me suis attaché au questionnaire qui existait déjà il s'appelle «Arpège» qui a été fait par le CNRS. J'ai
puisé en partie dans leurs questionnaires et ensuite sur des questionnaires qui me paraissaient pertinents.
115.C'est en ça que je te disais il me manque sûrement des outils d'évaluation .
116.Sur la construction, sur l'oubli, peut-être de questions plus pertinentes, plus adaptées.
117.Oui, mais je suis tombé sur un groupe qui ne l'avait jamais fait que cela a intéressé et on a pu travailler
ensemble. Si je tombe sur un groupe qui l'a déjà construit, peut-être qu'un questionnaire comme je lai présenté
au départ peut-être un peu juste. Il faut pouvoir se remettre en question.
118.Ça s'est très bien passé ! Sur les différents postes que ce soit sur la RTM ici à Marseille, sur le groupe Elior
etc. J'ai eu la chance d'avoir des entreprises qui étaient demandeuses, qui avaient une volonté de savoir, de
comprendre...
119....De dégager un budget pour ça.
120.Le plaisir c'est de faire partager des connaissances, de faire évoluer un groupe. La difficulté c'est une
souffrance, car il y a une souffrance quand même . Pour moi c'est difficile . Je comprend mieux ce qu'est le
métier de formateur.
121.Je pense que physiquement ça demande beaucoup d'investissements personnels, beaucoup de temps de
préparation. Je comprends mieux les demandes salariales des intervenants parce que ça a un coût quand
même.
122.je pense qu'il était compétitif ! Quand même c'est quelque chose qui n'existe pas, donc ils se sont quand même
un peu affolés d'acheter quelque chose qui n'existe pas. Acheter une formation qui existe déjà, ils connaissent
le prix, ils savent combien ça peut leur coûter à la concurrence.
123.Acheter quelque chose qui n'existe pas ça n'a pas de prix.
124.Non ! Ils n'y ont pas perdu parce que moi le but c'est de me faire connaître aussi.
125.C'est d'avoir un tarif où je perds pas d'argent, où je gagne ma vie par rapport à l'intervention que je fais.
126.Il faut que je gagne autant qu'au cabinet. La base de référence pour moi c'est le temps passé dans mon
cabinet au temps horaire . IL faut savoir ce que proposent d'autres intervenants. C'est donc de se baser sur ça.
J'ai pas l'expérience de... d'autres types d'information . Donc il faut pas se surévaluer non plus, il faut rester
dans une fourchette de prix honnêtes.
127.Bousculer : non ! Bousculer en terme de connaissance de l 'entreprise mais en terme de connaissances pas
spécialement . Et d'opposer une technique à l'autre : non ! Pour moi la kinésithérapie et l'ostéopathie sont
deux choses très complémentaires, l'une ne peut pas fonctionner sans l'autre, et...voilà .
128.Dans le cabinet ça m'a pas apporté grand chose, parce que c'est vraiment une activité qui est différente. Au
cabinet on est là pour soigner . Dans la société je suis là pour informer. Donc c'est deux activités
complètement différentes. Au cabinet on est dans un face à face intimiste ; dans un groupe tu auras jamais
d'intimité, quoi.
129.Tu as des révélations dans un cabinet qui sont faites physiquement, psychologiquement, intellectuellement,
dans tous les sens du terme...qui sont jamais faites dans un groupe.
130.IL y a une notion d'intervention dans un groupe qui ne t'appartiendra pas . C'est ça qu'il faut que tu arrives à
faire passer, c'est à dire que s'il y a des blocages organiques un peu délicats à solliciter pour une personne
dans un groupe de travail, il faut qu'il sache qu'il peut en parler à quelqu'un d'autre, dans une sphère privée et
dans une sphère professionnelle -en privé- avec un thérapeute.
131.Pas du tout. On a des rythmes de travail, des objectifs qui sont poussés . On tend vers une compétitivité de
plus en plus importante . Ce qui est vrai aussi c'est qu'on veut mettre tout sur le facteur stress. Tout n'est pas
stress , tout n'est pas physique, tout n'est pas psychologique.
132.Les gens sont stressés certains parce qu'ils ne gagnent pas assez par rapport à leur niveau de vie, d'autres
c'est parce qu'ils travaillent trop par rapport à leur niveau de vie . Le matin chacun a son propre stress : «Estce que tu auras de la place à ton parking ? Est-ce que ton collègue de travail avec qui tu bosses va être
sympa ? Est-ce qu'il va pas être sympa ? Le stress c'est tout . C'est pas que le monde de l'entreprise, c'est tout
l'univers qui est autour de la vie dans une journée.
133.Il y a différents styles de management .
112
134.Bien-sûr. parce que ça en fait partie.
135.Tu a différents types de management. A partir du moment où les intervenants, les décidants me font entrer
dans leur entreprise, c'est qu'ils veulent changer quelque chose, qu'ils sont prêts à faire évoluer leur structure .
Quand tu fais venir un intervenant extérieur et tu as un groupe de sécurité dans une structure, c'est que tu
considères tes salariés et que tu veux leur amener un plus. C'est que tu les presses pas comme des citrons. Je
pense que ces gros groupes « qui maltraitent » les salariés et encore une fois je ne sais pas ce qui ce passe ;
j'ai pas vu ce type de fonctionnement-là, donc je ne me prononcerai pas du tout sur ça .
136.Sur les formations que j'ai pu faire je peux pas le dire, je ne connais pas je sais pas. J'ai pas vu cette forme-là.
137.Si, mais on le met, c'est pas ce qui ressort . Ce qui me dérange dans cette idée-là c'est qu'on en fasse une idée
principale et que c'est pas une idée principale. C'est une source ajoutée aux autres sources mais c'est pas une
seule source. Vraiment, c'est... c'est, je sais que c'est à la mode qu'il y a des effets de mode dans toutes
disciplines et que nous, on se plonge la dessus, ou on essaie d'amener un côté psy aux choses . Si c'est le cas
c'est au psy d'intervenir dans la société, c'est pas à moi. C'est un autre métier qui n'est pas le mien . Moi le
mien c'est peut-être de le détecter à moment donné, de l'avoir dans le questionnaire, d'alerter les gens, les
structures qui vont m'employer mais en aucun cas de prendre le relais sur quelque chose que je ne sais pas
faire. Ça peut exister mais c'est pas mon métier.
138.Ma prochaine formation c'est septembre 2011 : facia-thérapie.
139.En entreprise, interventions septembre 2011 sur la RTM : métier encore différent. La source première c'est la
position assise qui entraîne une arthrose importante du genou .Trouver une solution à ça.
140.... essayer de trouver une solution et essayer d'accrocher des gens qui ne vont pas être forcément réceptifs par
ce qu'ils n'ont pas encore les signes d'arthrose ou de douleurs.
141.L'enjeu c'est de faire intervenir des gens qui sont à la retraite pour leur montrer que ça existe, et pour les
sensibiliser, pour rendre le côté un peu sympa à l'intervention .
142.Je changerai des choses . Je vais essayer justement, comme je te le disais, de faire intervenir des anciens
agents de la RTM pour le coup, pour venir leur en parler avec moi. Donc de voir l'envers de...ce...qu'ils ne
voient peut-être pas encore aujourd'hui pour les plus jeunes . Et ne pas dire : « les anciens ils nous dit ça, mais
ils sont gros, ils sont vieux, ils sont cons, ils sont ci, ils sont ça ...». De pas avoir d'apriori, de manière d'en
parler ouvertement, librement. Là on n'est pas en confrontation; le but vraiment, pour eux, c'est de
progresser .
143.Pour moi aussi.
144.De rien.»
19.2.Annexe 2 : Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes, mai 2011.Le référentiel du métier et
des compétences des masseurs-kinésithérapeutes. Sous la direction de Le Boterf, G.
(méthode référencée ©Le Boterf Conseil). CNOMK,Paris.
Référentiel du métier et des compétences des masseurs-kinésithérapeutes
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Université de Provence Aix-Marseille I, Université de Montpellier III, En partenariat avec
I.F.C.E.E.S. de Montpellier
Master 2 Professionnel en Sciences Humaines et Sociales Spécialité : Sciences de l’éducation
Christophe LAGATHU
Année 2009 / 2011
Résumé
Le contexte règlementaire et épidémiologique ordonné par les lois relatives au droit du malade
et à la qualité du système de santé, demande à chaque professionnel de santé de mettre en œuvre des
actions de prévention et d’éducation thérapeutique dans tous les milieux socio-professionnels rencontrés,
et préconise de placer la personne en difficulté de santé en qualité de co-auteur, co-décideur, des
objectifs et des programmes thérapeutico-éducatifs. Il est donc pertinent de chercher à évaluer les
pratiques professionnelles des masseurs-kinésithérapeutes responsables de formation en prévention et
éducation thérapeutique en entreprise. La question de recherche est la suivante : Dans une telle
formation, les savoirs expérentiels et situationnels, les savoir-faire et les savoir-être du masseurkinésithérapeute sont-ils conformes au plan règlementaire et médico-kinésithérapique ? Sont-ils
conformes aux savoirs scientifiques attendus en Sciences de l’Education ? Dans le dispositif de
recherche, le choix de la méthode clinique s’est imposée pour une logique qualitative et l’outil d’enquête
est un entretien semi-directif avec des questions thématiques.. La population enquêtée est un masseurkinésithérapeute diplômé en ostéopathie ergonome initiateur d’un dispositif unique de formation de
prévention et d’éducation à la santé en entreprise. Les résultats ont permis de valider scientifiquement la
question de recherche en montrant la conformité aux référentiels idéaux attendus en Sciences de
l’Education, et , en particulier pour les modèles de l'apprentissage, de l’évaluation et de la santé. Il est
démontré également que le professionnel se place dans un paradigme phénoménologique et adopte une
posture de formateur conforme. Enfin les résultats soulignent la qualité de la communication, de
l’innovation de la prestation de soin, de la représentation et la légitimité du MK. L’intérêt des résultats
pour la pratique est de connaître et d’identifier les critères de compétences nécessaires aux actions de
formation du MK en entreprise. Les résultats de ce travail permettent de développer les missions de
facilitateur ou de consultant en entreprise en proposant d’améliorer, en toute humilité, les référentiels,
les dispositifs de formation, et d’élaborer un cahier des charges et une démarche qualité, en les rendant
contractuellement viables auprès des clients. Quels seraient les besoins de renforcement en Sciences de
l‘Education utiles dans de tels dispositifs en formation initiale ou continue pour les MK pour une plus
grande autonomie de la profession?
Mots clés :
Education thérapeutique, masseurs-kinésithérapeutes, autonomie, compétences, démarche
qualité, valorisation, entreprise.
Directeur Universitaire : Franck GATTO, Maître de conférences, H.D.R. , U. de Montpellier III.
Directeur de mémoire : Laurent FAUX, Cadre de santé , Master 2 en Sciences de l’Education
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