L L’EXPOSITION es rayonnements ionisants présentent un risque d’exposition interne ou externe pour le patient, pour les professionnels et même pour la population. Ce risque existe momentanément ou permanant, selon la nature de a source (naturelle ou artificielle). 1. L’EXPOSITION : Définition : action d’exposer ou fait d’être exposé à une irradiation, on peu la classer comme suit : Exposition professionnelle, Exposition médicale, Exposition du publique. L’exposition dépend de la source par rapport à la personne exposée : On distingue les rayonnements émis par une source extérieure à l’organisme, il s’agit d’une exposition externe. En revanche, si la source se situe à distance de la personne et l’atteint, on parle d’irradiation externe. Si la source se situe au contacte de la peau, on parlera de contamination externe qui entraine également une irradiation externe. D’autre part, les rayonnements peuvent être émis par des radioéléments intérieure à l’organisme, entrainant une contamination ; on parle alors d’exposition interne, voire d’irradiation interne. Sous terme «contamination», il faut entendre : la présence indésirable à un niveau significatif pour l’hygiène de substances radioactives à l’intérieur ou à la surface d’un milieu ; ainsi, l’atmosphère, les sols, les locaux, les individus peuvent être contaminés. Lors d’exposition interne, l’absorption des radioéléments en milieu de travail peut se faire par voie respiratoire, par voie cutanée, voire digestive. Les rayons alpha et béta sont peu dangereux en expositions externes, mais nocives en exposition interne. En revanche, les rayons gamma, X ou neutrons sont très dangereux en exposition externe. Exposition Exposition externe Irradiation externe Contamination externe Exposition interne Contamination interne 1 La Radioprotection pour les manipulateurs en imagerie médicale de santé publique par M Boutahraoui Med 2. ORIGINES DES RISQUES DES EXPOSITIONS EXTERNES : Il existe trois causes d’irradiation : Le rayonnement direct ou primaire : est le faisceau direct issu de l’anode du tube à rayons X, il est le plus intense, principalement le patient qui le reçoit, dans des cas particuliers les mains des accompagnateurs ou des professionnels peuvent être exposées. Le rayonnement secondaire ou diffusé : est la principale source d’exposition des professionnels ; c’est un rayonnement autre que le rayonnement primaire résultant de rebondissement du rayonnement primaire sur la matière située sur son trajet (cette diffusion se fait d’une manière multidirectionnelle). Le rayonnement de fuite : il correspond à l’ensemble des rayonnements provenant du tube radiogène à travers la gaine protectrice ou le diaphragme ; se rayonnement provient d’un défaut de construction ou de mauvaise installation du matériel. 3. TYPES D’IRRADIATIONS EXTERNES : 3.1 IRRADIATION AIGUE GLOBALE : C’est l’irradiation de l’ensemble du corps en une ou plusieurs fois : Exposition inférieure à 0,3 Gy : aucun effet sauf une baisse momentanée des lymphocytes. Exposition inférieure à 1Gy : les effets cliniques sont réversibles sans traitement, hospitalisation inutile. Exposition entre 1 et 2 Gy : nausée, asthénie mais récupération en milieu médical et surveillance sans traitement. Exposition entre 2 et 8 Gy : les signes cliniques apparaissent et évoluent en quatre phases : Phase initiale de 2 à 3 jours : nausée, fièvre, chute des lymphocytes et polynucléoses neutrophiles. Phase latence de quelques jours. Phase critique marquée par asthénie intense, fièvre élevée, ulcérations buccales, diminution des globules blancs et plaquettes (risques d’anémie et d’infection). Phase de récupération : après une semaine, sa durée est variable. La Radioprotection pour les manipulateurs en imagerie médicale de santé publique par M Boutahraoui Med 2 Exposition entre 8 et 12 Gy : diarrhée, hémorragies intestinales ; la latence est courte et le pronostic très sombre en l’absence de greffe de moelle. 3.2 IRRADIATION AIGUE PARTIELLE : c’est l’irradiation d’un segment du corps. Testicule : la fonction endocrine n’est pas altérée pour des doses courantes : Une oligospermie (diminution) s’installe pour 0,3 Gy. Une stérilité temporaire (azoospermie) de 3 mois à 2 ans pour 2 Gy. Une stérilité définitive pour 6 Gy. Ovaires : Une ménopause artificielle est obtenue pour 15 Gy à 25 ans et 7 Gy à 40 ans. Peau : Dose érythème utilisée autrefois en radiothérapie, 3 à 8 Gy. Alopécie temporaire à 3 Gy et définitive à 10 Gy. Epidermite sèche 5 à 6 Gy. Pour des doses supérieures à 10 Gy, des lésions vasculaires dermiques apparaissent au bout de quelques mois. Organe profonds : des lésions définitives apparaissent après radiothérapie pour des doses tissulaires : Cœur : 50 Gy. Reins : 30 Gy. Poumons : 25 Gy. Tube digestif : 30 Gy fractionnés sur plusieurs semaines. Moelle épinière : 40 Gy, paraplégie après 2 ans. Cartilage de conjugaison altérés : 5 Gy. 3.3 IRRADIATION CHRONIQUE : Pour des expositions prolongées sur de longues périodes, on n’observe des lésions que pour des doses supérieures à 5 mGy et plusieurs Gy au total, soit plusieurs années d’exposition. Peau : les poils disparaissent, la peau est fine, sèche par disparition des glandes sébacées, les cancers apparaissent pour des doses supérieures à 10 Gy, mais avec une faible fréquence. Cataracte : n’est jamais rencontrée pour des doses inférieures à 10 Gy. Longévité : à Hiroshima, en dehors des cancers, aucun effet sur la longévité n’a été constaté. 3.4 IRRADIATION DE LA POPULATION : Nous baignons naturellement dans un monde de rayonnement ; les rayonnements électromagnétiques de radiodiffusion, de télévision ou des appareils ménagers électriques, pourrait représenter un risque de santé non encore démontré. De même l’humanité a toujours vécu dans un monde de rayonnements ionisants naturels domaine qui s’est étendu pendant ce siècle par l’industrie et la médecine. a. Irradiation naturelle : trois sources d’irradiation : Irradiation cosmique : venant de l’espace, atténuée par l’air atmosphérique ; elle vaut environ 0,35 mSv/an au niveau du sol, mais croit avec l’altitude, 1 mSv à 2000 mètres ; les pilotes audelà de 10 Km peuvent recevoir une dose annuelle proche de la dose maximale admissible ; un voyage Paris-New York aller/retour représente 0,6 mSv. La Radioprotection pour les manipulateurs en imagerie médicale de santé publique par M Boutahraoui Med 3 Irradiation terrestre : venant des éléments naturellement radioactifs, uranium, radium, radon avec une valeur équivalente à 0,4 mSv/an. Certaines régions de nature géologique primaire (granite) fournissent une dose de 5 à 10 fois plus importante : Bretagne côtière (1 mSv/an), Etat de Minaes au Brésil (10 mSv). Irradiation interne : d’origine alimentaire, correspondant au carbone 14 (C14) crée par le rayonnement cosmique sur azote ou argon de l’air (0,2 mSv) ou respiratoire par inhalation de radon émettre par les pierres des habitations et enfermée dans les locaux peu ventilés (5,7 mSv/an en Finistère en Bretagne). Remarque : Au total, la dose naturelle avoisine en France 1,2 à 2 mSv/an ; cette dose peut servir de comparaison avec l’irradiation d’un examen médical : la dose aux ovaires lors d’un examen pulmonaire vaut 0,03 mSv donc 10 jours d’irradiation naturelle dans une région peu irradiante. 1 cliché pulmonaire = 1 voyage de 4 heures en avion. Radioactivité naturelle = 24 clichés pulmonaires annuels. b. Irradiations artificielles : Ecrans TV et/ou d’informatiques : un écran de télévision couleur reçoit des électrons de 25 Kv et fabrique donc des rayons x (0,5 à 1 mSv/an). Cardans de quelques montres ou réveils phosphorescents tel le radium autrefois, tritium aujourd’hui excitent la luminescence (<0,01 mSv). Séquelles des essais nucléaires militaires dans l’atmosphère des années 1945/1956 : 0,08 mSv/an, vers 1970 0,02 mSv/an vers 2000, c’est une dose décroissante avec le temps. A noter que pour l’industrie nucléaire civile, 0,02 mSv/an au voisinage d’une centrale électrique. Irradiation médicale : Radiodiagnostic : 0,5 à 1 mSv/an en moyenne sur la population, cette dose est soumise à deux facteurs contradictoires, l’amélioration des moyens et des techniques d’exploration et l’augmentation de consommation d’actes. Le problème de cette irradiation est la part importante d’acte systématique, de dépistage, de sécurité ou de qualité d’examen qui ne servent pas réellement au diagnostic positif : radiographies médico-légales en urgence ou bilan d’entrée, etc…. Médecine nucléaire (isotopes) : beaucoup moins irradiante <0,1mSv. Les doses dues à la radiothérapie, ne doivent pas être comptabilisées, car elles ne s’adressent qu’à des personnes bien définies où le risque est partie intégrale de la thérapeutique. 4. CLASSIFICATION DES EFFETS DES RADIATIONS (rappel) : Effets déterministes Effets stochastiques La Radioprotection Effets somatiques Trouble hématopoïétiques, Trouble gastro-intestinaux, Syndrome de SNC, Cataracte. Induction de cancer Effets génétiques Malformations dans la descendance pour les manipulateurs en imagerie médicale de santé publique par M Boutahraoui Med 4 5 La Radioprotection pour les manipulateurs en imagerie médicale de santé publique par M Boutahraoui Med INCIDENCE EXPOSITION Crâne F en AP kV mAs 65 140 60 Crâne P EPAISSEUR DOSE EN GONADES En Cm cGy cGy entrée mi-épais 22 1,8 0,18 15 1,5 0,47 dose cristallin F+P Rachis cervical face <0,01 1,8 65 35 15 0,41 0,9 <0,01 Rachis cervical P 60 18 10 1,5 0,5 Rachis lombaire F 70 70 20 0,86 0,12 0,1 Rachis lombaire P 90 105 30 2,8 0,2 0,4 Hystérographie F 70 70 20 0,9 0,12 0,12 Hystérographie P 70 400 30 6,3 0,3 0,3 Thorax AP à 100 cm 130 10 25 0,13 0,04 Lavement baryté AP 100 15 20 0,45 0,1 100 110 35 4,8 0,28 AP P <0,005 dose totale Ovaire 0,5 pour 9 clichés 0,3 pour 9 Testicule U I V AP clichés 60 130 20 1,45 0,16 Ovaire 2,5 Testicule 7,0 SCANOGRAPHIE Les données varient avec les appareils (épaisseur de coupe, kV, mAs, distance, nombre de coupes) Crâne Abdomen 118 à 72 à 6 à 12 mm 0,7 à 7,8 0,25 à 130 518 130 à 300 10 mm auto 3,2 0,76 5 3,7 0,18 <0,1 4,8 3,6 à 4 2 à 4,8 140 MAMMOGRAPHIE DSP 60 cm Cranio-caudale 27 0,1 6 La Radioprotection pour les manipulateurs en imagerie médicale de santé publique par M Boutahraoui Med