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Introduction
La peur des autres, véritable continuum entre le normal et le pathologique, a, au cours
des deux derniers siècles, intéressé de nombreux psychiatres et psychologues qui ont participé
à l’émergence du concept de phobie sociale tel qu’on le connaît actuellement.
La phobie sociale, pathologie fréquente, a une prévalence très variable en fonction des
critères diagnostiques utilisés et des populations étudiées. Dans la quasi-totalité des cas, elle
émerge avant l’âge de 24 ans avec un pic au moment de l’adolescence. Son âge de début
précoce et son évolution chronique en font une affection très comorbide avec des
complications qui occasionnent souvent un handicap social et professionnel important. La
première partie consacrée à l’approche théorique n’abordera pas l’analyse conceptuelle
psychanalytique ou cognitivo-comportementale du trouble.
Le dépistage précoce de la phobie sociale est donc un véritable enjeu en termes de
santé publique car il permet une prise en charge plus efficiente. Les plaintes explicites et les
demandes directes de soins des patients sont rares, ce qui explique que la phobie sociale soit
une pathologie sous-diagnostiquée et sous-traitée en médecine générale. Seulement 24% des
patients concernés sont diagnostiqués [1]. Il convient alors aux praticiens de rechercher
activement les premiers signes de la maladie.
Que connaissent les médecins généralistes de la phobie sociale ? Utiliseraient-ils un
hétéro-questionnaire de dépistage dans leur pratique quotidienne et dans quelles situations ?
Réaliser une enquête auprès d’omnipraticiens de Loire-Atlantique, nous a paru intéressant
pour étayer nos hypothèses sur ces questions.