2. Sanction du non respect des conditions de formation du contrat
La nullité
Lorsqu’une seule des conditions de validité fait défaut, le contrat est nul. Il existe deux
grands types de nullité.
a. La nullité absolue
Elle assure le respect de l’intérêt général et de l’ordre public.
Elle sanctionne les cas les plus graves, c'est à dire absence de consentement, absence ou
illicéité de l’objet, cause illicite ou immorale.
Elle peut être demandée par toute personne ayant un intérêt à agir.
Sa prescription est de trente ans.
Elle provoque l’anéantissement rétroactif de l’acte. Le contrat est censé n’avoir jamais
existé. Les choses sont remises en l’état initial (restitution des prestations déjà reçues
par les parties).
b. La nullité relative
Elle assure la protection des cocontractants.
Elle sanctionne les cas les moins graves, c'est à dire vices du consentement, incapacité.
Elle ne peut être demandée que par la personne que la loi veut protéger : incapable ou
contractant victime.
Sa prescription est de 5 ans.
Elle provoque l’anéantissement rétroactif de l’acte. Il est censé n’avoir jamais existé et
les choses sont remises en l’état initial.
C. La classification du contrat
Elle consiste en une série de qualificatif applicable aux différents contrats et permettant
de les qualifier juridiquement en fonction de leurs caractéristiques propres :
- synallagmatique : les deux parties ont des obligations réciproques (exemple : le
contrat de vente)
- unilatéral : obligation à la charge d’une seule personne (exemple : le contrat de
donation, seul le donateur est tenu de livrer la chose et le donataire n’est pas
obligé de l’accepter)
- à titre onéreux : les deux parties tirent avantage l’une de l’autre (exemple : un
contrat de prêt, une partie reçoit les intérêts et l’autre partie peut disposer à
l’avance d’une certaine somme d’argent)
- à titre gratuit : une des parties procure un avantage sans contrepartie
(exemple : le contrat de donation)
- commutatif : on connait les prestations au moment de la conclusion du contrat
(exemple : le contrat de vente)
- aléatoire : les prestations peuvent varier en fonction d’un événement déterminé
(exemple : le contrat de viager)
- consensuel : formé par la seule rencontre de consentement et ne nécessite
aucune formalité (écrit) (exemple : la vente en magasin)
- formel ou solennel : sa validité est conditionnée par l’accomplissement de
certaines formes expressément prévues par la loi (exemple : acte authentique
devant notaire pour la vente immobilière)
- réel : le contrat se forme par la remise d’une chose (exemple : le contrat de
gage)
- de gré à gré : les parties sont de même force, elles discutent et négocient
librement des obligations réciproques
- d’adhésion : une partie impose ses conditions à l’autre qui décide donc d’adhérer
à la proposition sans la négocier ou de ne pas adhérer.