NOUVEAUX ESSAIS DE MÉTHODE RÉFLÉCHIE 4 Épistémologie

{2012-JT-NEMR4} THEUREAU (2012) NOUVEAUX ESSAIS DE MÉTHODE RÉFLÉCHIE 4 : Épistémologie générale
enactive, logique de la découverte & ontologie ?
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NOUVEAUX(ESSAIS(DE(MÉTHODE(RÉFLÉCHIE(4
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ontologie(?(
Jacques Theureau (Retraité, Chercheur associé à l’Équipe Analyse des Pratiques Musicales,
http://apm.ircam.fr, UMR 9912, Sciences et Techniques de la Musique et du Son, 1 place I.
Stravinsky, 75004 Paris, [email protected])
Préambule(
Cet essai prend pour acquis les trois premiers nouveaux essais de méthode réfléchie {2012-JT-NEMR1}, {2012-
JT-NEMR2} et {2012-JT-NEMR3}, dont je reproduirai ici les figures (Figures 1 à 4).
Introduction(
Trois chapitres considérés comme secondaires ont été supprimés consciemment et
explicitement de Theureau (2009), contrairement aux incomplétudes du chapitre 5 de cet
ouvrage. Ces dernières ont été rectifiées, d’abord en urgence, à la suite de diverses
conférences de ma part courant 2009 et début 2010, puis, de façon plus sereine, en 2012 dans
les trois premiers nouveaux essais de méthode réfléchie {2012-JT-NEMR1}, {2012-JT-
NEMR2} et {2012-JT-NEMR3}.
Les deux premiers de ces trois chapitres devaient porter respectivement sur le Bouddhisme et
sur l’École philosophique dite ‘de Kyoto’, qui l’a acclimaté d’une façon particulière à la
philosophie occidentale. J’ai écrit qu’ils découlaient pour le propos de cet ouvrage de "la
place justifiée mais problématique que F. Varela donne à des textes de la tradition bouddhique
dans ses commentaires sur le paradigme de l’enaction". C’était m’abriter derrière autrui pour
justifier mon intérêt pour cette tradition qui, certes, a été relancé par la lecture de F. Varela,
mais date des tous débuts du programme de recherche 'cours d’action' l’une des deux
citations qui introduisaient ma thèse d’Habilitation à Diriger des Recherches (février 1990)
était de Buddhaghosa et portait sur la notion d’action – et tient à la nature de ce dernier et à la
conjoncture scientifique (dominée par le cognitivisme) de sa construction. De plus, l’École de
Kyoto partage avec la phénoménologie de l’activité humaine et avec l’épistémologie enactive
exposés dans Theureau (2009), la référence à la fois à W. James et à J.G. Fichte. Ces deux
chapitres supprimés devaient enrichir Theureau (2009) dans son ensemble, sa Partie I
consacrée à la phénoménologie de l’activité humaine, comme sa Partie II consacrée à des
éléments d’une épistémologie générale enactive. Je reporterai cependant à plus tard la
rédaction d’un nouvel essai de méthode réfléchie en deux parties (sous le titre provisoire :
Bouddhisme & enaction Phénoménologie, épistémologie & éthico-politico-culturel)
correspondant à ces deux chapitres, afin de me consacrer ici même au troisième de ces
chapitres supprimés, qui était destiné à enrichir seulement la Partie II de Theureau (2009).
D’après Theureau (2009) (p. 560-561), ce troisième chapitre supprimé devait d’abord porter
sur la construction des sous-catégories de l’Interprétant (I et I*), l’une des notions de
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phénoménologie de l’activité humaine, et sur leur contribution à une épistémologie générale
enactive, en particulier à la précision et à la discussion de l’abduction, de la déduction et de
l’induction comme catégories phénoménologiques de l’activité humaine et comme principes
épistémologiques, donc aussi à la lecture critique des écrits de C.S. Peirce en matière de sous-
catégories de l’Interprétant, d’épistémologie et d’ontologie empiriques et mathématiques. Il
devait aussi compléter la discussion des débats épistémologiques et ontologiques du siècle
dernier. En les réduisant à deux auteurs, I. Lakatos et A. Koyré, j’avais donné le monopole à
la construction, insisté sur la nécessaire sortie des seules sciences physiques et
mathématiques, mais aussi amputé d’éléments importants la partie scientifique de cette
construction, alors même qu’une lecture critique de l’ensemble de la littérature
épistémologique, en particulier de la "logique de la découverte scientifique" de K. Popper, de
l’"empirisme logique" (ou "positivisme logique"), de la "philosophie du langage ordinaire" et
de l’"épistémologie génétique" de J. Piaget, avait constamment accompagné le
développement des programmes de recherche empirique et technologique ‘cours d’action’ et
leur séparation d’avec les programmes de recherche cognitivistes. Il s’agit donc de compléter
Theureau (2009), donc les trois précédents nouveaux essais de méthode réfléchie, dans
lesquels j’ai seulement ajouté des débats épistémologiques associés à la linguistique et à
l’anthropologie structurale, ainsi qu’aux fondements des mathématiques.
Évidemment, depuis la rédaction de Theureau (2009), mes idées sur ce troisième chapitre
supprimé ont évolué. Je me suis aperçu : (1) que la contribution des sous-catégories de
l’Interprétant (I et I*) à une épistémologie générale enactive obligeait à revenir sur la façon
dont j’avais construit certaines d’entre elles, donc sur la phénoménologie de l’activité
humaine et la Partie I ; (2) que l’exposé prévu de certains des débats épistémologiques qui
m’avaient accompagné n’avait plus grand intérêt aujourd’hui, mais que, par contre, (3)
j’aurais considérer les diverses classifications des sciences qui ont traduit les conceptions
passées d’une épistémologie générale, car elles éclairent les éléments d’épistémologie
générale enactive que j’ai proposés et participent à la mise à l’épreuve de leur fécondité. De
plus, vient de paraitre l’ouvrage de M. Bitbol (2010), qui, à partir de questions relatives à la
Mécanique quantique, propose de combiner une épistémologie inspirée de Nagarjuna,
l’initiateur mythique de l’École bouddhiste de la Voie du Milieu (Madhyamika), tout
particulièrement mis en avant par F. Varela, avec un lecture critique personnelle de
l’épistémologie scientifique. La combinaison de proximité et de distance qu’une
épistémologie générale enactive entretient avec cet ouvrage est éclairante. Pour la préciser, je
devrai extraire quelques éléments de mon dossier sur le Bouddhisme.
Je reviendrai d’abord sur les sous-catégories de l’Interprétant et la relation qu’entretient avec
elles l’épistémologie enactive, ainsi que sur ce qu’elles doivent à C.S. Peirce, même si ce
dernier, du fait de son attachement à Aristote, n’a pas thématisé une telle épistémologie. Cette
discussion sera relativement technique et nécessitera une connaissance minimale de la
phénoménologie de l’activité humaine développée dans le cadre du programme de recherche
‘cours d’action’ (voir Theureau, 2006). Elle sera poursuivie par des apports épistémologiques
d’accès plus direct, à partir des œuvres de N.R. Hanson et R. Descartes. Je considérerai
l’ouvrage de Hanson (1958), qui a été le premier à formuler la distinction entre "sciences de
recherche" et "systèmes scientifiques achevés", sur lesquelles peuvent à bon droit porter
respectivement sur une telle épistémologie et sur une épistémologie externe de l’après coup,
descriptive comme normative. J’en profiterai pour revenir sur l’œuvre de R. Descartes et
caractériser de façon synthétique la rationalité qui est en jeu dans une telle épistémologie. Ces
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divers points enrichiront les éléments d’épistémologie enactive précédemment exposés et
constitueront la section 1. Puis je considérerai la "logique de la découverte scientifique" de K.
Popper (section 2). Elle n’en est en réalité pas tout à fait une, mais elle a l’intérêt d’intégrer le
scepticisme à l’intérieur d’une épistémologie résolument non sceptique et de contenir des
propositions ontologiques (c’est-à-dire portant sur la nature des choses) intéressantes. Je
pourrai considérer alors la proposition récente de M. Bitbol d’une épistémologie générale
inspirée du scepticisme ancien, des débats sur l’épistémologie scientifique et de la lecture
d’écrits du Bouddhisme Madhyamika (section 3). Si l’œuvre de K. Popper est célèbre, elle est
aujourd’hui peu lue. Quant à l’ouvrage de M. Bitbol, il n’a sans doute pas été beaucoup plus
lu que mes propres ouvrages. La confrontation avec cette œuvre et cet ouvrage constituera à la
fois une épreuve de fécondité pour l’épistémologie enactive et une occasion de la préciser.
Nous avons déjà vu dans Theureau (2009) comment on pouvait s’inspirer de J. Piaget pour
préciser quelle contribution une phénoménologie et une science empiriques et autoréflexives
de l’activité humaine apportaient nécessairement à une épistémologie générale. C’est
pourquoi je réserverai la considération de l’épistémologie génétique de J. Piaget à un nouvel
essai de méthode réfléchie ultérieur, {2012-JT-NEMR5}, qui insistera sur le classement des
sciences auquel il aboutit, et dans lequel je n’aborderai le "positivisme logique" (baptisé par
ses auteurs "mouvement pour l’unité de la science" et connu aussi sous le nom d’"empirisme
logique") qu’à travers la critique de C. Piaget. Par contre, je laisserai complètement de côté la
"philosophie du langage ordinaire" dont je ne vois pas grand chose à conserver aujourd’hui,
du moins au niveau d’une épistémologie générale où je me place ici.
1.( L’épistémologie( de( l’activité( de( recherche,( la( clarification( de(
l’induction(et(la(rationalité(comme(engagée(
Je considérerai les éléments d’épistémologie générale enactive comme acquis, dans leur
versant, non pas descriptif mais normatif interne, donc idéal, exposés dans Theureau (2009),
chapitre 5, et les nouveaux essais de méthode réfléchie précédents auxquels je propose au
lecteur de se reporter pour le détail. On peut en résumer le cadre dans la Figure 2 et dans la
Figure 3 qui réduit la première au seul idéal d’activité de recherche. Je ferai cependant deux
remarques avant de continuer. La première est que J.C. Milner, qui constituera un
interlocuteur privilégié dans un nouvel essai de méthode réfléchie ultérieur {2012-JT-
NEMR7}, parle d’"épistémologie de la science moderne". Il peut le faire en s’appuyant sur
les nombreux travaux d’histoire des sciences inaugurés par A. Koyré. Cette épistémologie
enactive intègre cette "épistémologie de la science moderne" comme l’une de ses
composantes. D’ailleurs, si l’épistémologie du programme de recherche ‘cours d’action’ s’est
appuyée au départ sur les travaux de I. Lakatos, elle a vraiment pris forme grâce aux travaux
de A. Koyré et à leur commentaire par J.C. Milner. Cependant, cette "science moderne" est en
fait la "science tout court" et n’est "moderne" que parce qu’elle ne s’est autonomisée et n’a
reçu ses caractéristiques intrinsèques (la production de propositions non triviales réfutables) et
relationnelles (relation organique avec la technique et littéralisation) qu’à l’époque moderne, à
travers un processus historique inauguré à la Renaissance. Il en est de même de la recherche
technologique. Les autres pôles de cette épistémologie enactive ne peuvent pas tous être
qualifiés de "modernes", mais : (1) ils se sont pareillement autonomisés et n’ont reçu leurs
caractéristiques intrinsèques et relationnelles qu’à des moments particuliers de l’histoire
universelle, à travers des processus historiques particuliers ; (2) leur cumul, lui, peut être
qualifié de "moderne". Si la recherche artistique s’est autonomisée et s’est caractérisée
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essentiellement à travers l’art qualifié justement de "moderne", une histoire des idées à la
Renaissance qui ne se limiterait pas à la science pourrait certainement mettre en évidence de
nombreuses relations entre les activités philosophiques, scientifiques, technologiques,
d’analyse des textes, de création artistique et de recherche logico-mathématique (voir les trois
nouveaux essais de méthode réfléchie précédents). La recherche philosophique et la recherche
mathématique se sont autonomisées et caractérisées très tôt, au moins en Grèce au 4ème siècle
avant notre ère. Quant à la recherche empirique sur les formes symboliques, on peut sans
doute dater son autonomie et sa caractérisation des échanges qui ont eu lieu, au 19ème et au
20ème siècles entre linguistique, critique artistique et anthropologie culturelle.
La seconde remarque est que, dans ces essais, tout en développant les éléments
d’épistémologie enactive présentés dans Theureau (2009), chapitre 5, pour aboutir aux
figures 2 et 3 citées plus haut et à la figure 4 (qui précise l’idéal d’organisation d’un
programme de recherche quelconque), j’ai aussi caractérisé cette épistémologie enactive de
"centrée sur l’activité de recherche" et parlé alors d'"épistémologie de l’activité de recherche".
Notons que cette notion d'"épistémologie de l’activité de recherche" est a priori plus large que
celle d’"épistémologie enactive" puisqu’elle pourrait obéir à d’autres hypothèses que celle de
l’enaction. Elle pourrait être référée à d’autres sortes de philosophies que celles qui ont été
sollicitées dans les écrits précédents. Par exemple, un auteur comme F. Rosenszweig, qui a
élaboré une philosophie inspirée d’une critique de l’Idéalisme allemand, de l’étude
traditionnelle juive et du Christianisme et dont l’œuvre a inspiré en partie celle d’E. Lévinas,
pouvait en énoncer ainsi le principe : "Ce que les Pharisiens du Talmud et les saints de
l’Église avaient compris, à savoir que l’entendement humain ne va pas plus loin que son
action, cela s’applique aussi – et c’est à porter au crédit de l’humanité – au fait d’être
compris" (Rosenszweig, 1982, p. 40). Rappelons que la seconde citation qui introduisait ma
thèse d’Habilitation à Diriger des Recherches (février 1990) était le célèbre "Nous ferons et
nous comprendrons" des Hébreux au Mont Sinaï selon le Pentateuque. Cette ouverture que
marque cette qualification d’"épistémologie de l’activité de recherche", il est bon que le
lecteur en ait à l’esprit la possibilité, même si ce n’est qu’une possibilité dont la seule
actualité explicite et systématique est l’épistémologie enactive que je propose et à laquelle je
me limiterai ici.
Pour enrichir ces éléments d’épistémologie générale enactive, il me faut d’abord revenir à
travers une discussion conceptuelle quelque peu technique sur la notion d’Interprétant et la
distinction entre Déduction, Induction et Abduction chez C.S. Peirce. Cette discussion
conceptuelle aboutira à une thèse épistémologique qui peut être résumée ainsi, à charge de la
préciser ensuite : Dans chaque pôle de recherche, quel qu’il soit, le progrès de ce qui, dans le
programme de recherche considéré, constitue la composante (3.1) Théorie (voir Figure 4)
passe par la spécification idéale des notions présentées, avec les relations entre elles, dans la
Figure 6 (qui, en présentant les sous-catégories de l’Interprétant possédant une expression
symbolique — leurs pendants non symboliques étant présentés dans la figure 5 — fait le pont
entre la phénoménologie de l’activité humaine et l’épistémologie enactive et dans laquelle la
notion de Référentiel qui appartient à la première correspond à celle de Théorie qui appartient
à la seconde).
Déduction, Induction, Abduction chez Peirce
La première formulation par C.S. Peirce de cette distinction entre Déduction, Induction et
Hypothèse (ou Rétroduction, ou Abduction, terme finalement retenu) s’est effectuée, à partir
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d’un exemple, dans le cadre d’une classification des argument selon leurs différentes formes
et forces dans la foulée de la classification des syllogismes d’Aristote, dans un article de revue
de 1878 (Peirce, 1986, p. 323-338). Cette formulation est la suivante, sachant qu’en ce qui
concerne la Déduction, ce qui est prouvé est le Résultat, mais qu’en ce qui concerne
l’Induction et l’Abduction, ce qui est prouvé est la Règle, différence qui marque la différence
de statut entre la première et les deux autres et que, comme nous le verrons, j’interprète, grâce
aux Stoïciens, d’une façon différente de celle de C.S. Peirce :
Déduction
Règle. Tous les haricots contenus dans ce sac sont blancs.
Cas. Ces haricots proviennent de ce sac.
Résultat. Ces haricots sont blancs.
Induction
Cas. Ces haricots proviennent de ce sac.
Résultat. Ces haricots sont blancs.
Règle. Tous les haricots de ce sac sont blancs.
Hypothèse
Règle. Tous les haricots de ce sac sont blancs.
Résultat. Ces haricots sont blancs.
Cas. Ces haricots proviennent de ce sac.
C.S. Peirce conclut cette exemplification par : "L’induction, c’est généraliser à partir d’un
certain nombre de cas, et inférer que ce qui est vrai de ces cas est vrai de toute la classe. Ou
encore, c’est constater qu’une certaine propriété est vraie d’une certaine proportion de cas, et
inférer que ce qui est vrai de ces cas est vrai de toute la classe. Mais il s’agit d’une hypothèse
lorsque nous constatons une circonstance curieuse, qui pourrait s’expliquer en supposant que
c’est un cas d’une règle générale, et que nous adoptons cette supposition. Ou bien lorsque
nous trouvons que sous certains aspects deux objets ont une forte ressemblance et en inférons
qu’ils se ressemblent fortement sous d’autres aspects" (Peirce, 1986, p. 326, et trad. Fr.
partielle par J. Chenu, Peirce, 1984, p. 23). Il ajoute que l’argument d’Abduction possède une
plus faible force que celui d’Induction, celui de Déduction se situant hors comparaison (nous
avons déjà vu dans Theureau (2009), 2.6, p. 189, la valeur infiniment supérieure pour Aristote
de la forme déductive, nécessaire, sur l’inférence sémiotique, contingente, qui, au contraire,
pour les Stoïciens, constituait la seule inférence possible, et l’on sait combien C.S. Peirce
révérait Aristote).
Ensuite, C.S. Peirce s’est consacré essentiellement à la distinction entre Induction et
Abduction et est passé d’une conception de l’Abduction comme un "processus de preuve"
parmi d’autres à sa conception comme "l’étape de l’investigation scientifique qui nous
conduit à des hypothèses" (Anderson, 1986, p. 147). Si, dans cette première mouture de la
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