Actu SES © Hatier – Joëlle Bails
Fiche d’exploitation pédagogique
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Corrigé
1. Un taux de chômage record, parmi les plus élevés de l’OCDE : environ 10 % des actifs sont au
chômage auxquels il faut ajouter le halo du chômage : personnes qui souhaitent travailler
mais sont classées comme inactives soit parce qu'elles ne sont pas disponibles rapidement
pour travailler, soit parce qu'elles ne recherchent pas activement un emploi.
Ce chômage de masse est enkysté dans la société française depuis les années 1980 et
persiste même dans les phases de reprise économique (chômage structurel).
2. a/ Améliorer la formation professionnelle des chômeurs
b/ Améliorer l’efficacité de l’assurance-chômage
c/ Baisser le coût du travail des salariés au voisinage du SMIC
d/ Simplifier les licenciements économiques
3. a/Améliorer la formation professionnelle des chômeurs : le chômage est vu comme le
résultat d’une inadéquation entre offre et demande de travail, les chômeurs n’ayant pas les
qualifications adaptées aux besoins des employeurs.
b/ Améliorer l’efficacité de l’assurance-chômage : la cause du chômage est ici l’inefficacité du
système d’assurance-chômage qui ne serait pas assez incitatif ; cette explication renvoie à la
notion de chômage volontaire (les chômeurs seraient dissuadés de sortir du chômage,
préférant vivre des allocations); mais elle élargit la question des incitations aux employeurs
en considérant qu’il faudrait moduler les cotisations des entreprises en faisant payer plus à
celles qui licencient.
c/ Baisser le coût du travail des salariés au voisinage du SMIC : c’est le « chômage classique »
qui est ici visé, celui qui est dû à un coût du travail excessif, notamment des travailleurs non
qualifiés.
d/ Simplifier les licenciements économiques : là, ce sont les rigidités du marché du travail qui
sont mises en cause. L’idée est que la réglementation du licenciement économique est un
frein à l’embauche, les employeurs hésitant à recruter par peur de ne pas pouvoir se séparer
rapidement et sans coût des salariés en cas de changement de situation économique.
4. Le licenciement économique doit être justifié par « une cause réelle et sérieuse » (Article
L. 1233-2 du Code du travail) et l’entreprise a l’obligation d’étudier les possibilités de
reclassement des salariés en son sein (Article L. 1233-4 du Code du travail).
Selon ces économistes, cette législation dissuade les employeurs d’embaucher car elle crée
de l’incertitude. Ils risquent en effet des procédures judiciaires contestant la légalité du
licenciement, étant donné que c’est au juge d’apprécier la nécessité économique du
licenciement et les efforts de reclassement en cas de contentieux.
5. Cette argumentation se rattache à l’analyse libérale du chômage.
Le chômage y est vu comme essentiellement structurel et non conjoncturel comme dans
l’analyse keynésienne. Le texte affirme en effet que l’amélioration de la conjoncture est sans
impact notable sur le chômage (« il est peu probable que le regain de croissance attendu
pour 2015-2016 suffise à le faire baisser significativement. Ce chômage de masse dure en
réalité depuis plus de trente ans. »).
On y retrouve l’analyse classique du chômage qui met en cause le coût du travail, et
préconise son allégement.
Enfin, plus généralement, les auteurs critiquent les protections dont bénéficient les actifs
(droit du travail, indemnisation…), source selon eux de rigidités et d’obstacles à l’embauche
et préconisent plus de flexibilité pour réduire le chômage.