Des cellules souches pour soigner mais qui vieillissent aussi

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2016
Des cellules souches pour soigner
mais qui vieillissent aussi
Biologie cellulaire
Laurie Targa
est une jeune chercheuse en biologie cellulaire au laboratoire
d’Ingénierie Moléculaire et Physiopathologie Articulaire à Vandœuvre-lès-Nancy.
Cette unité de recherche associe du personnel dépendant du CNRS* et de l’Université
de Lorraine. L’équipe avec laquelle travaille Laurie étudie les Cellules Souches
Mésenchymateuses (CSM). Présentes dans de nombreux tissus, ces cellules ont un rôle
de soutien ainsi que la capacité de se spécialiser en cellules osseuses, cartilagineuses ou
graisseuses pour renouveler les tissus. Les CSM sont utilisées dans de nombreux essais
cliniques et ont des applications très variées telles que la réparation des os et du cartilage
mais aussi du cœur et des vaisseaux. Elles sont également utilisées dans le traitement
de maladies associées à un mauvais fonctionnement du système immunitaire**. Les
travaux de Laurie consistent à étudier le vieillissement de ces cellules.
CNRS* : Centre National de la Recherche Scientifique
Système immunitaire** : système de défense du corps contre les microbes et les maladies
La démarche scientifique et l’amélioration des connaissances permettent
d’étendre nos possibilités et notre liberté d’action. Chacun peut participer
et en bénéficier en basant ses actions sur des observations et des réflexions
critiques et en faisant ses propres expériences. Cela est d’autant plus réalisable
de nos jours grâce à l’accès étendu que nous avons à l’information.
Ecoles doctorales de Lorraine
Il n’existe pas actuellement de médicament suffisamment efficace pour
traiter certaines maladies comme
l’arthrose, qui se manifeste par l’usure
anormale d’une articulation. De nouvelles thérapies mettant en jeu des
cellules souches mésenchymateuses
(CSM) intéressent particulièrement
les chercheurs depuis quelques années. En effet, des tests préliminaires
montrent qu’elles pourraient favoriser
la régénération des tissus et calmer le
système immunitaire lorsqu’il s’emballe et provoque des inflammations
qui endommagent les tissus au lieu de
les protéger. Ces cellules « bonnes à
tout faire » ont aussi l’avantage d’être
faciles à obtenir à partir de prélèvements de moelle osseuse, de cordon
ombilical ou de cellules graisseuses.
Cependant les résultats de nombreux
essais réalisés sur l’homme montrent
que les CSM ne persistent pas dans
l’organisme et sont parfois sans effet,
ce qui pourrait s’expliquer par une
quantité trop importante de cellules
endommagées dans les lots de cellules
utilisés pour les essais. Laurie s’intéresse particulièrement aux cellules
qui vieillissent et entrent dans un état
de sénescence, ce qui correspond à un
arrêt définitif de la croissance associé
à une perte de fonction. Ces cellules
ne sont alors plus efficaces et peuvent
même détériorer les cellules voisines.
Afin de limiter ce phénomène, Laurie recherche un moyen de détecter et
d’éliminer les cellules sénescentes en
identifiant à leur surface une protéine
qui ne serait présente que sur ces cellules. Cette protéine est appelée un
marqueur. Pour cela, Laurie cultive 2
lots de CSM dont l’un est composé
de cellules jeunes et l’autre de cellules
sénescentes qu’elle a fait vieillir volontairement en les cultivant plusieurs
mois. Elle extrait ensuite les protéines
de surface de chaque lot de cellules et
les compare entre elles pour identifier
celles qui sont caractéristiques des
cellules sénescentes. Si elle parvient
à identifier un marqueur de surface,
elle pourrait alors fabriquer un anticorps*** fluorescent capable de reconnaître et de se fixer uniquement sur ce
marqueur. La fluorescence, c’est à dire
la lumière émise par une substance
chimique portée par cet anticorps,
permettrait de rendre visible les cellules sénescentes qui pourraient être
alors éliminées grâce à un appareil
trieur de cellules.
Anticorps*** : protéine qui reconnaît et se fixe spécifiquement sur une autre molécule
Objectifs et/ou applications
Mieux connaître les CSM sénescentes
Identifier une protéine de surface spécifique des CSM sénescentes afin de
les reconnaître
Eliminer les cellules sénescentes d’un lot de CSM pour améliorer son
efficacité thérapeutique
D’après l’experimentarium de Bourgogne
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