Notification des données de tolérance MASTER “Toxicologie Humaine, Evaluation, Risques et Vigilances” Pharmacovigilance et Toxicovigilance 21 janvier 2013 V. Fulda CRPV HEGP PLAN 1- Introduction 2- Pourquoi notifier? 3 - Définition d’une notification spontanée 4 - Définition d’un effet indésirable 5 - Notificateurs / cas particulier des patients 6 - Circuit des notifications 7 - Supports de notification 8 - Gestion des notifications 9 - Devenir des notifications 10 - Différence entre laboratoire et CRPV 11 - Conclusion 1- Introduction- Historique Thalidomide : 1957 : commercialisation du Contergan® en Allemagne puis dans 45 autres pays (++ Europe du Nord), Sédatif, anti-nauséeux (femmes enceintes) A partir de 1959 : recrudescence de malformations congénitales à type de phocomélie, amélie, hydrocéphalie etc… 1961 : caractère tératogène du thalidomide démontré d’où retrait du thalidomide en Allemagne puis dans les autres pays 1967 : Mise en place d’un système de détection d’effets indésirables par l’OMS 1973 : Système de surveillance des EI médicamenteux mis en place en France 1976 : Arrêté du 2 décembre sur l’organisation de la pharmacovigilance 1995 et 2004 : Décrets organisant la PV 2005 : Bonnes pratiques de PV Nouveaux textes - Loi HPST n° 2009-879 du 21 juillet 2009 - Directive européenne 22/09/2010: pharmacovigilance Modifications de la directive 2001/83/CE - Arrêté du 10 juin 2011 : modalités de signalement des effets indésirables par les patients et les associations agréées de patients - Arrêté du 06/04/2011 : management de la qualité de la prise en charge médicamenteuse et aux médicaments dans les établissements de santé (dit RETEX) - Projet de Loi relatif à la modernisation du système des produits de santé adopté par l’Assemblée Nationale le 04/10/2011 - Décret d’application en cours de rédaction - Mise à jour des Bonnes Pratiques de Pharmacovigilance, 08/2011 - Loi du 29/12/2011 relative au renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé 1- Introduction: Pharmacovigilance - définitions « Ensemble des techniques d’identification, d’évaluation et de prévention du risque d’effet indésirable des médicaments mis sur le marché à titre onéreux ou gratuit. » S’exerce sur les médicaments (AMM, ATU), sur l’homéopathie, les insecticides, acaricides et produits pour lentilles de contact. Elle comporte : • Le recueil basé sur la notification spontanée des effets indésirables ; • L’enregistrement et l'évaluation de ces informations ; • La mise en place d'enquêtes ou d'études pour analyser les risques, la participation à la mise en place et au suivi des plans de gestion des risques ; • L’appréciation du profil de sécurité d’emploi du médicament • La prise de mesures correctives (précautions ou restriction d’emploi, contreindications, voire retrait du produit) et la communication vers les professionnels de santé et le public • La communication et la diffusion de toute information relative à la sécurité d'emploi du médicament • La participation à la politique de santé publique de lutte contre la iatrogénie médicamenteuse 1- Introduction: Système National de Pharmacovigilance (1/2) • Organisation Nationale: - ANSM - Le comité technique et la commission nationale • Organisation Régionale: les 31 CRPV • Les autres acteurs de pharmacovigilance - Les professionnels de santé - Les patients et les associations de patients - Les entreprises du médicaments 1- Introduction: Système National de Pharmacovigilance (2/2) Centralisé pour les décisions administratives et politiques • réception et évaluation des problèmes de pharmacovigilance émanant des laboratoires et des CRPV • communication sur le risque ANSM (Agence Nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) Décentralisé pour les missions d’évaluation • fondé sur la notification spontanée • contact avec les professionnels de santé Réseau de 31 CRPV (Centres régionaux de Pharmacovigilance) coordonné par l’unité de Pharmacovigilance de l’ANSM Basé sur la notification spontanée Direction ANSM Prise de décision/avis émis Communication médias CNPV CTPV PV CRPV Industrielle Évaluation du risque Émission d’un avis Analyse des informations Pré enquête de surveillance Enquête nationale Recueil des notifications Imputabilité/Archivage Formation/Information Notifications spontanées Professionnels de santé / Patients 2 - Pourquoi notifier? (1/3) Les études précliniques sont difficilement extrapolables à l’homme : -Faible nombre d’animaux, durée limitée d’observation -Différences PK homme/animal -Impossibilité d’observer certaines manifestations ou EI (douleurs, hallucinations…) -Difficulté de reproduire des maladies chez l’animal Au terme des essais cliniques : Connaissance de l’efficacité et du profil des Effets Indésirables (EI) Right dose of the right drug to the right patient Population traitée : ciblée, « contrôlée », et limitée (nb et tps) EI « attendus » (propriétés pharmacologiques du produit) EI inattendus ? Population traitée de quelques milliers de patients ; probabilité d’observer EI rares (fréquence 1/500 à 1/50 000) 2 - Pourquoi notifier? (2/3) Après mise sur la marché, produit mis à disposition des prescripteurs ; • Utilisation population plus large et moins contrôlée. (âge, comorbidités, co-médicaments) • Nécessité de mettre en place un système de surveillance des EI. • Évaluation du profil de sécurité du médicament en situation réelle. Interaction réelle Médicament / Population? Etudes de post-marketing, études de Phase IV, et Pharmacovigilance Peut concerner différents aspects du médicament : dose utilisée, population traitée…. Et les effets indésirables du médicament. 2 - Pourquoi notifier? : (3/3) Plan de gestion des risques - détection, évaluation, prévention, communication Évaluation du risque à partir des études précliniques, cliniques, IAM, épidémiologie de l’indication, classe pharmacologique…: – Risques identifiés – Risques potentiels – Informations manquantes ex populations non étudiées Plan de pharmacovigilance : Pharmacovigilance de « routine » Études spécifiques (ex : cohorte) Évaluation de la nécessité de minimiser les risques : Plan de minimisation des risques et Communication - RCP +/- autres supports destinés aux prof santé, patients… - Statut du médicament (ex : réserve hospitalière) - Contrôle pharmaceutique (ex : isotrétinoïne) - Conditionnement (ex : paracétamol) … Évaluation de l’efficacité de la minimisation des risques Guideline on risk management systems for medicinal products for human use. 2005 2 - Définition d’une notification spontanée Transmission à une structure de pharmacovigilance ou à l’ANSM Au minimum 4 éléments : – – – – un notificateur ou déclarant identifiable, un patient identifiable, la dénomination du (des) médicament(s) ou produit(s) suspect(s) la mention d’un ou des effets suspects. Des informations complémentaires peuvent être recherchées auprès du prescripteur ou du médecin traitant Confirmée par écrit par le notificateur ou établie à partir des éléments originaux du dossier clinique Emane d’un patient, les faits doivent être confirmés par un professionnel de santé 3 - Définition d’un effet indésirable (1/2) • Définition Réaction nocive et non voulue à un médicament, se produisant aux posologies normalement utilisées chez l’homme pour la prophylaxie, le diagnostic ou le traitement d’une maladie ou pour la restauration, la correction ou la modification d’une fonction physiologique, ou résultant d’un mésusage du médicament ou produit. (Art.R.5121-153 du Code de la Santé Publique) • Gravité – Effet indésirable létal, – susceptible de mettre la vie en danger, – entraînant une invalidité ou une incapacité importantes ou durables, – provoquant ou prolongeant une hospitalisation, – se manifestant par une anomalie ou une malformation congénitale. 3 - Définition d’un effet indésirable (2/2) EI Non grave EI Grave (Documents de Référence) Attendu Décès ou mise en jeu du pronostic vital immédiat Inattendu nature / sévérité / fréquence Non lié au produit Evénément Indésirable Lié au produit Effet Indésirable 4 - Notificateurs / Cas particulier des patients Professionnels de santé: Sont concernés par l’obligation de notification des effets indésirables graves ou inattendus les médecins, les chirurgiens-dentistes, les sages-femmes et les pharmaciens. Mais tout autre professionnel de santé (infirmier(ère), kinésithérapeute, etc.) souhaitant participer au système de pharmacovigilance peut également le notifier au centre régional de pharmacovigilance. Missions : - Obligation de signalement immédiat, de tout effet indésirable grave ou inattendu aux C.R.P.V. - Répondre aux demandes concernant l’effet indésirable présumé ; conserver les documents. - Coopérer avec les structures de PV. Patients / Particuliers Modification au 22/09/2010 de la directive 2001/83/CE: - Les professionnels de santé ainsi que les patients sont encouragés à rapporter tous les effets indésirables des médicaments… - Le patient devient un acteur du système Autre avancées de la pharmacovigilance dans le projet de Loi Définition de l’effet indésirable étendue Réactions nocives et non voulues résultant de l’utilisation autorisée aux posologies normales mais aussi celles résultant des erreurs médicamenteuses et d’une utilisation non conforme à l’AMM (mésusage, abus) La suspicion d’effet indésirable = lien de causalité entre médicament et effet indésirable est une possibilité raisonnable, suffit à justifier une notification. Obligation de déclaration étendue Tout effet indésirable suspecté d’être dû à un médicament dont ils ont connaissance Médecins, chirurgiens-dentistes, sages-femmes, pharmaciens Autres professionnels de santé Patients Déclaration patient Nouveauté Les patients sont aussi bien placés pour signaler les effets indésirables présumés des médicaments Il faut donc : – encourager à signaler les effets indésirables présumés aux autorités nationales compétentes – mettre à leur disposition des méthodes de notification, ex: télédéclaration le patient et les associations = acteurs du système de pharmacovigilance Pour les établissements de santé Arrêté RETEX Mise en place d’un système de management de la qualité visant à assurer la qualité et la sécurité de la prise en charge médicamenteuse – Un responsable – Un système documentaire – Des indicateurs – Plan de formation du personnel – Une étude des risques encourus – Déclaration des événements indésirables, des erreurs médicamenteuses et des dysfonctionnements, analyse et actions d’amélioration – Bilan annuel 5 - Circuit des notifications CRPV Base Nationale de PV Notificateurs ANSM (Professionnels de santé, Patients …) Base européenne de PV « EudraVigilance » PSUR Laboratoire Industriel EMA Base interne de PV 6 - Supports de notification Fiche de pharmacovigilance : formulaire de déclaration d’effet indésirable Destinée aux professionnels de santé permettant de recueillir les données nécessaires à la constitution d’un dossier de pharmacovigilance. – – – – le patient (sexe, âge, DDN, poids, taille, département de résidence, ATCD...), les médicaments pris (dénomination, poso, voies, dates de ttt, indication...), l’effet indésirable (description, date d’apparition, évolution...) et le notificateur (nom, adresse, profession...). Accompagné de copie des comptes rendus d’hospitalisation, de courriers médicaux et d’examens complémentaires. Le modèle de formulaire homologué sous le numéro CERFA 10011*01 (disponible sur le site internet : www.ansm.sante.fr ou auprès des centres régionaux de pharmacovigilance), NON obligatoire Fiche Cerfa 7 - Gestion des notifications Importance de la qualité des notifications Recueil des données et saisie Délai de soumission: Règles d’enregistrement dans la base nationale de PV pour les CRPV : 15 jours si cas grave 24 heures si MDS. Devenir: « Evolutivité » des dossiers de PV, nécessité des mises à jour, parfois plusieurs sur des laps de temps variables. Lors de la déclaration, le dossier n’est pas clos : nouveaux résultats d’examens, évolution du patient. 8- Devenir d’une notification Base nationale de pharmacovigilance Industriel > 300 000 cas Déclaration d’EI au CRPV HEGP décret Saisie ANSM OMS Contrôle ANSM / EIG MDS EIG EING Procédures HEGP Europe Validation 24 – 48 h 24 heures 15 jours …Pas de délai 24h MDS et ≤ 10 j + courrier de retour au notificateur documenté par bibliographie H E GP HOPITALEUROPEENGEORGESPOMPIDOU C.R.P.V.- H.E.G.P. CIOMS Form I Mesures prises par l’ANSM : En relation avec le/les laboratoire(s) titulaire(s) de l’AMM du/des produit(s) Modifier les conditions d’utilisation du produit : modification de l’information médicale, intégrée dans le Résumé des caractéristiques du produit (Précautions d’emploi, Mises en garde, contre-indication…) Informer sur le médicament : envoi d’une lettre d’information aux prescripteurs, Communiqué de presse Restreindre les conditions d’utilisation du produit : prescription « réservée » Retrait du produit Activités en pharmacovigilance : 2 domaines d’activités Produits commercialisés Sources d’Information: •Professionnels de Santé •Littérature Scientifique •Patients •Laboratoires pharmaceutiques •Autorités Réglementaires . Produits en devéloppement Clinique Sources d’Information: •Investigateurs •Laoratoires pharmaceutiques 9 - Différences Laboratoire pharmaceutique •Saisie de tout cas d’effet indésirable porté à notre connaissance •Ne peuvent être suspectés que les médicaments de la firme •Accès restreint aux données sources •Contacts: Médecins ville>Patients>>Médecins H CRPV •Gestion des questions (suspicion, CAT, diagnostic EI récusé, ou bien données manquantes..) et des déclarations à saisir et à documenter •Suspecter les médicaments potentiellement responsables de l’effet évalué •Accès aux données sources hospitalières •Contacts: Médecins H>> Médecins ville>Patients Intérêt pour le système de santé Évaluer des EI nouveaux Tendinopathies / fluoroquinolones Par classe thérapeutique des facteurs de risque AINS / peau / taux de notification âge / rein / HBPM Générer un signal d’alerte 1994 : VHB et SEP 1995 : anti-protéases et saignement / hémophiles VIH. Retirer un médicament du marché Anorexigènes et HTAP Cérivastatine et rhabdomyolyse Fluorescéine 20 et choc anaphylactique/ angio rétinienne Enquête Nationale des CRPV sur les Hospitalisations liées à un EI Hospitalisation pour effet indésirable médicamenteux : 3.19% (IC 95% : 2.37%-4.01%) - Incidence plus élevée chez les patients âgés (4.1%) - Effets gastro-intestinaux plus fréquents (27%) - Médicaments : anticoagulants oraux. Durée moyenne d’hospitalisation : 9.7 + 9 j (/8.4 j) (soit 134 159 admissions/an et 1 285 256 j hospitalisation) Coût moyen séjour pour EI : 16 514 Frs ⇒ Extrapolation au niveau national : 2.2 milliards de Francs, soit 1.2 % dotation globale hospitalière 1996. (BMJ, 2001) Conclusion (1) • Surveillance des EI nécessaire : poids des EI dans le système de santé, • Utilisation de toutes les données disponibles (pré-clinique, clinique et post-AMM) Participation de tous les acteurs de santé • Difficulté d’utilisation des données issues de la Notification Spontanée // Coût et complexité des études épidémiologiques • Deux dimensions : individu, population. Conclusion (2) La notification spontanée : Surveillance passive par regroupement des cas d’EI survenant à l’échelon d’un territoire Avantages Faible coût, Surveillance indéfinie dans le temps Suivi de tous les médicaments, dans les conditions normales d’utilisation Limites Sous-notification : problème du taux de notification Représentativité des cas Problème relation causale / population Le signal en Pharmacovigilance « Un des rôles de la PV est d’alerter sur les risques potentiels d’un médicament : détection/ génération d’un signal, « Information sur une relation possible entre un médicament et un effet indésirable, la relation étant inconnue ou mal documentée à ce jour » EXEMPLES DE DOSSIERS D’EFFETS INDESIRABLES MEDICAMENTEUX Choc anaphylactique et AKFluor® (1) Homme de 42 ans ; traumatisme oculaire à 27 ans ; baisse de vision à droite depuis 1 an, d’aggravation récente Exploration par angiographies en 05/2003 03/2004. Lésions rétiniennes. Indication à un nouvel examen avec angio en fluorescence et infra-rouge. IV de 5 ml d’AKFluor ; clichés ; puis 3 min plus tard 6 ml d’Infracyanine. Malaise, perte de conscience, crise tonique avec perte d’urines, arrêt cardio-respiratoire. Adrénaline IV, massage cardiaque ; prise en charge SAMU puis réanimation. Décès 48 heures après admission (défaillance multi-viscérale). Choc anaphylactique et AKFluor® (2) Produits concernés utilisés à des fins diagnostiques. Imputabilité identique de l’AKFluor® et de l’Infracyanine® (C3S1, imputabilité plausible). Événement imprévisible ; pas de facteurs de risque retrouvés dans ce cas. Chocs anaphylactiques et fluorescéine : deux enquêtes officielles de PV en France, en 1995 et 2001. 1ère enquête : retrait du mercurothiolate sodique (excipient) de la fluorescéine à 10% en mai 1995. Produit en réserve hospitalière ; information des ophtalmologues. 2nde enquête suite à des EI graves avec mésusage et non respect des mises en garde. Retrait de la fluorescéine Faure à 20%. Lettre d’information aux professionnels de santé en février 2004. Grossesse et médicaments Roaccutane® et Grossesse Patiente de 32 ans, 3 enfants. Acné très sévère, traitements classiques inefficaces ; n’a jamais eu de Roaccutane®. Consulte un dermatologue en juin ; propose un traitement par Roaccutane®. La patiente part en vacances et décide de ne pas se traiter immédiatement La patiente consulte en Obstétrique en janvier ; elle est enceinte. AINS et grossesse Patiente enceinte de 35 SA RV maternité prévu le lundi ; le dimanche, automédication par CoDoliprane car migraine ; inefficacité : appel SOS médecin, injection de Voltarène®. A la maternité, le lendemain : anomalie du rythme cardiaque fœtal, anomalie à l’échographie (constriction du CA, fuite tricuspide) Extraction par césarienne en urgence. NN hospitalisé en réanimation, I.cardiaque droite. Attention aux AINS / Automédication, Banalisation Erreurs médicamenteuses Définition de l’erreur Tout événement iatrogène médicamenteux évitable, potentiel ou avéré, résultant d’un dysfonctionnement non intentionnel dans l’organisation de la prise en charge thérapeutique du patient (REEM: réseau épidémiologique de l’erreur médicamenteuse). Toutes les étapes du circuit du médicament : prescription, transmission de la prescription, étiquetage, préparation, dispensation, administration, information et éducation du patient, suivi thérapeutique et modalités d’utilisation. Erreurs médicamenteuses (1) Deux types d’erreurs : « Locales » : mauvaises pratiques ou dysfonctionnements locaux CoMeDiMS, CoViRis, Direction Qualité, DSSI, Direction de l’établissement, CRPV « Produit » : modification des étiquetages, notices, noms commerciaux, conditionnement inadapté, informations sur le bon usage… ANSM Erreurs médicamenteuses (2) Exemples : – Vincristine par voie intra-rachidienne – Morphine : dose x 10 (coexistence de deux étiquetages : 1% 1mL et 10 mg/mL) – Temodal® : traitement prévu sur 5 jours donné en une seule fois Confusion de présentation Injection accidentelle d’Adrénaline Aguettant à la place d’Atropine chez un enfant de 6 ans. HTA paroxystique, T.du rythme ventriculaire Évolution favorable après traitement symptomatique. Ampoule deux pointes, inscription en rouge, médicament d’urgence. ALERTES Alertes ascendantes Alerte : «Signal prévenant d’un danger et appelant à prendre toutes les mesures de sécurité utiles» Ascendante : autorités de santé professionnels de santé QUELQUES EXEMPLES : 1-Surdosage par mésusage Normacol® (1) Enfant de 13 ans, encéphalopathie congénitale, troubles de la motricité digestive ; fécalome. Hospitalisation ; Administration d’une solution composée de Normacol®+ Gastrograffine+Paraffine. Evacuation du fécalome ; dans les heures suivantes, apparition de troubles de la conscience ; diagnostic d’une acidose, d’une hypernatrémie, d’une hyperphosphorémie et d’une hypercalcémie. Troubles du rythme cardiaque ; décès malgré des manœuvres de réanimation. Normacol® (2) Imputabilité probable du médicament dans la survenue de l’EI ; dihydrogéno-phosphate de sodium. Cas publiés depuis les années 60. Déclaration au CRPV et au Laboratoire. Transmission immédiate à l’ANSM. Enquête sur les traitements des fécalomes Mise à jour de l’information médicale concernant le Normacol® ; nouvelles contre-indications, mises en garde et précautions d’emploi, surdosage. Cas particulier des médicaments dérivés du sang Notification du Cas F, 61 ans, en attente de greffe de rein avec hyperimmunisation anti-HLA. Vaccination contre l’hépatite B en 1983. Protocole de désimmunisation par immunoglobulines IV : 2 cures de Gammagard® Bilan systématique : Ag HBs négatif, Ac AntiHBs positif, Ac AntiHBc positif. Recontrôlé 10 jours plus tard : Ac AntiHBc positif, Ac AntiHBc IgM négatif. Analyse du cas par le CRPV Pas de signes cliniques ou biologiques. Patiente vaccinée Problème d’interprétation : hépatite chronique / hépatite guérie / transfert passif ? Transmission du cas à l’ANSM Transmission du dossier à l’Unité de Pharmacovigilance de l’ANSM Alerte ascendante Vérification de la conformité des lots Gammagard® contient bien des AcAntiHBc = il s’agit donc d’un transfert passif Seule la Tégéline® exclut de sa fabrication les dons présentant des AcAntiHBc Cas particulier des MDS Produits d ’origine biologique avec risque potentiel de transmission d’agents infectieux Déclaration immédiate Effets indésirables graves ou non Numéros de lots A propos du Perfalgan® Matério ou Pharmacovigilance ? Risque d’embolie gazeuse avec le Perfalgan® Alerte le 18/11/02 (UPSA et ANSM) aux pharmacies et CRPV. Puis autres cas (03 et 05/03) Non lié au contenu (paracétamol) mais au contenant (flacon en verre) Risque plus important si voie veineuse centrale (pose/retrait KT, déconnexion accidentelle) ; si système de perfusion ouvert (prise de l’air). Draineur et Chondroïtine/Glucosamine Question d’un clinicien M, 73 ans, suivi pour HTA, dyslipidémie, diabète, IRC Pris en charge en urgence pour crise hypertensive avec aggravation de l’insuffisance rénale majoration du traitement antihypertenseur Pas de facteur déclenchant identifié….. Analyse du dossier Prise depuis plusieurs semaines de gélules provenant du Luxembourg Draineur Ingrédients notés sur le flacon : radis noir, pissenlit, chardon marie, artichaut, fumeterre. Chrondroïtine-Glucosamine Analyse du dossier (2) Alerte ascendante TrANSMission du dossier à l’Unité de Pharmacovigilance de l’ANSM Demande d’analyse des gélules récupérées auprès du patient Non conformité des gélules : masse moyenne (<20%), uniformité de masse, présence d’un composé minéral non identifié dans Draineur, Identification de Chardon Marie et fumeterre seulement (relèvent du monopole pharmaceutique), présence de potassium +++ dans Chondroïtine-Glucosamine Conclusion du dossier Enquête sur le statut et la qualité des produits sollicitée auprès des autorités Luxembourgeoises Produits non autorisés Numéros de lots ne correspondent pas à des lots de fabrication Composition variable La société luxembourgeoise a cessé leur exploitation en France