pour en finir avec le jugement de dieu

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 La compagnie « Mais où l'as tu? » présente :
POUR EN FINIR AVEC
LE JUGEMENT DE DIEU
Texte de Antonin Artaud
© Editions Gallimard
TEXTE: Antonin Artaud.
MISE EN SCÈNE : Avec la complicité de : Natacha Dubois.
Grégory Faive.
REGARD CHORÉGRAPHE : Nicolas Hubert.
MUSIQUE : Julien Cialdella, Clément Combes, Loïc Verdillon.
CRÉATION LUMIÈRE : CRÉATION SONORE : Lucas Delachaux.
Lucas Rosman
AVEC : Julien Cialdella (bassiste), Clément Combes (guitariste),
Natacha Dubois (comédienne),
Loïc Verdillon (batteur).
« ...LA FOULE PENSE D'ABORD AVEC SES SENS...
IL EST ABSURDE... DE S'ADRESSER D'ABORD À SON ENTENDEMENT »
Le théâtre et la cruauté, Antonin Artaud, mai 1933
Résidence au théâtre de Création du 5 janvier 2009 au 31 janvier 2009.
Résidence au théâtre Prémol du 11 mars 2009 au 28 mars 2009.
Création les 26, 27, 28 mars 2009 au théâtre Prémol (Grenoble).
Avec le soutient de : Théâtre de Création, du Théâtre Prémol, Ville de Grenoble, STmicro­électronique.
Avec l'aide de : Ateliers du Théâtre municipal de Grenoble.
Il y a soixante ans qu'Antonin Artaud a enregistré pour la radio Pour en finir avec le jugement de dieu. Pourtant sa voix est restée muette, censurée, jusqu'en 1973, première diffusion radiophonique. Pourquoi le monde a eu si peur des mots d'Antonin Artaud. Car on ne censure pas si ce qui est dit est vraiment la parole d'un homme que l'on considère fou. On censure si la folie de cet homme s'enfonce jusque dans une lucidité sur le monde qui nous éblouit et nous empêche de rester ce que nous étions....
Dans ce texte Antonin Artaud, montre du doigt l'endroit d'où vient la perte de l'homme moderne. Il dénonce la cruauté d'une civilisation qui s'est construite sur le sacrifice du corps. Il tente de retrouver en retournant aux sources de la parole, aux mots comme sons, un accès à notre corps et ces impulsions, un accès à nous mêmes.
« Mettre en scène Pour en finir avec le jugement de dieu ?
C'est retirer à l’image d’Artaud ce qui fait peur : un fou qui hurle et éructe de violence. Et c'est mettre en avant le jeu, l’amour et la tendresse qu'il y a dans son oeuvre. Non pas adoration de l’homme, mais désir de libérer l’humain de ses carcans. Oui, désir de le faire aller mieux. De lui montrer d’autres voies possibles pour pouvoir vivre. C'est trouver l’endroit où le théâtre parle à la sensibilité et la sensation du spectateur, offrir des images (masques, marionnettes), créer la musique qui correspond à cette sensibilité et mettre en mouvement le corps et le souffle : offrir au spectateur la proposition d’Antonin Artaud ­ l'émotion.
Au fond c'est entraîner chaque spectateur dans l’obscurité que l’oeuvre d'Artaud nécessite et lui faire entendre en même temps que nous sommes toujours là sur scène comme la lumière d’une veilleuse que le spectateur peut regarder s’il a trop peur. »
Natacha Dubois, metteure en scène. DÉMARCHE
Nous ne sommes que des passeurs de ces histoires déjà racontées par d’autres. Et cette citation résume bien l’enjeu théâtral du travail que nous aborderons au cours de cette création : « ...LA FOULE PENSE D’ABORD AVEC SES SENS... IL EST ABSURDE... DE S’ADRESSER D’ABORD À SON ENTENDEMENT ». En effet, nous croyons au pouvoir que peut avoir l’art sur son public. Ainsi ce que nous cherchons c’est à offrir aux spectateurs des outils pour déchiffrer et déchirer l’ignorance. La sensation et l’émotion (prise dans le sens de son étymologie : la mise en mouvement) seront nos armes.
La recherche sonore et musicale (voix/guitare/ basse/ batterie) :
Trouver un équilibre entre les mots et les sons. Un dialogue. La musique (comme l'image) est par ses vibrations un médium qui s’adresse directement au sens, c’est pourquoi sa place est importante dans une recherche sur ce texte. Le texte, son interprétation, et le trio­rock guitare, basse, batterie, seront mis au même niveau, tous présents sur scène, à la recherche d’une proposition de traduction sonore, et non d’un accompagnement au texte d’Antonin Artaud. Artaud déconstruit le langage pour se défaire du contrôle de la raison sur l’appréhension du monde. L’espace du théâtre est le lieu le plus propice à cette déstructuration de la parole.
Recherche sur l’image du corps et l'espace:
Nous cherchons quel corps, c’est à dire quelles images du corps, répond aux exigences de cette recherche de la sensation que propose Antonin Artaud. Dans la continuité du travail musical, un travail sur la danse et le mouvement découle avec évidence du rapport au corps qu’instaure Artaud dans ce texte. Nous nous appuierons sur les recherches du Butô et de l’expressionnisme de l’après guerre. Artaud parle d’une messe pour parler de ce texte. Que doit faire le théâtre pour que ce lien qui le lie à ses spectateurs puisse en une représentation avoir la force de ce qui unie un culte à ces participants?
Presse : LE PETIT BULLETIN – Grenoble
N°693 ­ Semaine du 28.01 au 03 02 09.
Les mots d'Artaud
Apéro sur le plateau (présentation en cours de travail): POUR EN FINIR AVEC LE JUGEMENT DE DIEU
Vendredi 30 janvier à 19h, au Théâtre de Création
Antonin Artaud fascine. La parole de cet artiste hétéroclite et passionnant inspire. La compagnie Mais où l’as­
tu ? a décidé de donner à entendre Pour en finir avec le jugement de dieu, un texte vieux de soixante ans, enregistré pour la radio mais censuré juste avant sa diffusion (le public ne le découvrit qu’en 1973). Artaud hurle sa colère sur un monde qu’il ne saisit plus. Tout y passe, de l’ordre moral d’une certaine Amérique à « la recherche de la fécalité », en passant évidemment par la religion. Natacha Dubois, qui porte les mots d’Artaud sur scène, respecte la verve de l’auteur, sa façon si particulière d’éructer ses idées, l’émotion qu’il y met. Son corps vibre avec les mots, son jeu est démonstratif, habité, pour ne pas tomber dans la leçon de morale. Elle s’entoure de trois musiciens, qui offrent une clé de lecture assez intéressante. Jamais la musique n’étouffe les mots, bien au contraire. Elle soutient le texte, permet des respirations dans ce flot continu de paroles qui peut sembler incohérent mais qui, à bien des égards, est toujours très actuel. Cet « apéro sur le plateau » au Théâtre de Création marquera la fin d’une étape de travail d’un mois pour la compagnie. Le spectacle sera donné dans son ensemble fin mars au Théâtre Prémol. À suivre donc…
A.M.
Extraits de Pour en finir avec le jugement de Dieu
Extrait 1 « La Recherche de la fécalité »
(c) Editions Gallimard
« Pour exister il suffit de se laisser aller à être,
mais pour vivre,
il faut être quelqu’un,
pour être quelqu’un, il faut avoir un os, ne pas avoir peur de montrer l’os,
et de perdre la viande en passant.
L’homme a toujours mieux aimé la viande
que la terre des os.
C’est qu’il n’y avait que de la terre et du bois d’os,
et il lui a fallu gagner sa viande,
il n’y avait que du fer et du feu
et pas de merde,
et l’homme a eu peur de perdre la merde
ou plutôt il a désiré la merde
et, pour cela sacrifié le sang. »
Extraits de Pour en finir avec le jugement de Dieu
Extrait 2 « Conclusion »
(c) Editions Gallimard
« ­Que voulez­vous dire, monsieur Artaud ?
Je veux dire que j’ai trouvé le moyen d’en finir une fois pour toutes avec ce singe
et que si plus personne ne croit plus en dieu tout le monde croit de plus en plus dans l’homme.
Or, c’est l’homme qu’il faut maintenant se décider à émasculer.
Comment cela ?
Comment cela ?
De quelque côté qu’on vous prenne vous êtes fou, mais fou à lier. »
Pour en finir avec le jugement de Dieu est l’un des derniers textes d’Antonin Artaud (1896­1948). Artaud l’écrit en 1947, dans l’après guerre, à sa sortie de l’hôpital psychiatrique dans lequel il a passé huit années (soumis aux expériences médicales de cette époque : électrochocs, etc). Par ce texte Artaud lance un appel : « comment trouver un moyen de reconstruire nos valeurs, faut­il des valeurs ? ». Il perçoit autour de lui la perspective de la guerre froide, les enjeux et dangers d’une société basée sur le capitalisme. Ainsi Artaud écrit « Pour en finir avec le jugement de Dieu », comme il dirait une messe, s’adressant aux hommes pour les faire agir autant qu’à Dieu pour le provoquer (ou pour provoquer les hommes qui croiraient encore).
Le texte, l’auteur, la radio :
Il s’agit de l’un des textes majeurs de cet auteur marginal (après Le théâtre et son double et Le pèse nerf). La vision de l’art et du théâtre d’Antonin Artaud a influencé l’histoire de l’art. Beckett, la danse Bûto, ou plus près de nous un metteur en scène comme Roméo Castelluci travaillent sur ces traces. Artaud propose d'utiliser la violence de l’émotion pour pousser le spectateur à remettre en cause fondamentalement son rapport au monde et à ses valeurs. Certains ne voient sa proposition que comme une utopie. Nous souhaitons expérimenter encore cette limite qui lie l’émotion à la morale. Pour l’enregistrement radiophonique de 1937, Antonin Artaud distribue les cinq monologues de Pour en finir avec le jugement de Dieu, à trois acteurs et c'est sa voix que nous entendons dans le premier et le dernier des textes. Nous avons choisi pour cette création d’oublier l’émission radiophonique. Ainsi nous ne donnons qu’une seule voix au texte. Celle que nous avons entendue la première fois à l’intérieur de nous­même en le lisant. Et pour faire entendre le texte, nous donnerons à ce qui était un travail sonore, radiophonique, une dimension scénique, chorégraphique et musicale.
Pour en finir avec le jugement de Dieu
L'équipe : Comédienne et metteur en scène : Natacha Dubois Natacha Dubois est initiée aux arts scéniques par l’option art du cirque du collège du Diois. Elle se forme au théâtre au Conservatoire de Grenoble entre 2003 et 2007 (sous la direction de Muriel Vernet, de Philippe Sire et de Patrick Zimermann). Elle participe à des cabarets sous la direction de Sébastien Jaudon. Joue dans Il campiello de Goldoni mise en scène de J. Vincey et dans Si l’été revenait de A. Adamov mise en scène d’E. Daumas, dans le projet de C. Marchal, « L’afanfare d’ici »,. Parallèlement elle suit un master de philosophie (UPMF Grenoble), travaillant sous la direction de Eric Dufour à une recherche sur l’art et la violence. Fondatrice de la Compagnie ’Mais où l’as­tu ?’ en septembre 2007. Elle met en scène Le dieu Bonheur de Heiner Müller, en mars 2008 à Grenoble. Elle met en scène et joue dans 7­44 texte de Elisabeth Chabuel. Elle est comédienne dans le projet jeune public de Laura Lantez « Miche et Drate ».
L'équipe (suite) : Musiciens : Julien Cialdella (basse), Clément Combes (guitare), Loïc Verdillon (batterie).
Ce trio basse, batterie, guitare est un noyau de musiciens issus du groupe grenoblois « Black Perruche & the Disco Suckers », lancé à l’été 2007. Habitués à travailler ensemble, anciens membres du groupe « La borgia » (chanson française swing manouche) de 2004 à 2007, ils arrêtent ce projet après une quinzaine de concert (dont La Chaufferie, E.V.E, l’A.D.A.E.P, etc). Ils fondent alors les « Black Perruche & the Disco Suckers », projet plus rock avec un quatrième musicien et Cora Labaeye (de Crise Carmen) .
Depuis avril 2008 nous pensons et travaillons ensemble à la place et au rôle de la musique pour ce texte. Recherchant comment intégrer une voix parlée dans une musique sonorisée, comment utiliser la voix sonorisée, quelle place donner à la voix non sonorisée afin que le spectateur perçoive le plus le texte et sa puissance.
L'équipe (suite) :
Collaboration artistique : Grégory Faive
Comédien et metteur en scène. Il joue sous la direction de Laurent Pelly, Pascale Henry, Jessie Bordone, Cédric Marchal et Violaine Vallet et fait parti du collectif de lecture « Troisième bureau ».Il est l'assistant à la mise en scène de Pascale Henry, Philippe Sire. En 2006, il crée la compagnie Le chat du désert et met en scène Nous, les héros ! de Jean­Luc Lagarce puis Les reines de Normann Chaurette.
Regard chorégraphe : Nicolas Hubert
Formé à la danse contemporaine, classique et au contact­improvisation et diplômé de l’école supérieure des Beaux­Arts du Mans, Nicolas Hubert est interprète pour plusieurs compagnies (Cie Michèle Noiret, Cie Linga, Cie Pascoli, Cie Hervé Koubi, Cie Marie Lenfant, ...). Il fonde en 2002 la Cie Épiderme, et à travers ses trois créations il croise un travail d’écriture et de scènographie. Il nous semble nécessaire de penser ce travail sur l’oeuvre d’Antonin Artaud en donnant une place majeure au corps et à son image. Outre la musique, le langage du corps permet de dépasser notre écoute rationnelle du texte. Une recherche sur un langage « primitif » du corps. Ceci avec la même intention que celle qui faisait écrire à l’auteur des glossolalies.
Création sonore : Lucas Rosman
Création lumière : Lucas Delachaux
La Compagnie « Mais où l’as tu ? » :
« Lâche, tu as du courage. Mais où l’as­tu ? Tu ne le sais pas. » Henri Michaux, Poteau d’angle.
La compagnie « Mais où l’as­tu ? » est créée en octobre 2007. Depuis elle a posé quelques jalons de sa vision de l’art scénique à travers plusieurs expériences. Le théâtre est la mise en place d’une rencontre entre le créateur et le public. Et il est le seul art dont ce lien soit la condition de son existence. C’est pourquoi il est important pour nous de s’en saisir pour accompagner le spectateur dans une découverte de textes et d’imaginaires dont le premier abord peut sembler difficile. Nous chercherons par là, à offrir une vision sensible des mots, utilisant la danse, les arts plastiques, les marionnettes, la vidéo, la musique, la performance...
Elle a ainsi proposé :
Un travail sur Heiner Müller :
« Chantier Müller : Goûter au bonheur », Décembre 2007 théâtre de Création. Puis « Le dieu Bonheur » de Heiner Müller, Mars 2008. (co­création du théâtre de Création et théatre Prémol, soutenu par la ville de Grenoble, le conseil général de l’Isère et le CDNA)
7 44 Un concert­lecture itinérant : « 7 44 » texte de Élisabeth Chabuel (K éditions 2008), une performance poétique réalisée sur le souvenir des événements de juillet 1944 sur le plateau du Vercors.
Miche et Drate : Paroles blanches ­théâtre jeune public : « Miche et Drate : Paroles blanches » de Gérald Chevrolet petit texte offrant une réflexion sur l'existence au enfants est une proposition de Laura Lantez, la création est accompagnée d'ateliers théâtre pour les plus jeunes.
Nous contacter : Cie « Mais où l'as­tu? »
15, rue Georges Jacquet
38000 Grenoble
mel : [email protected]
tel : 06 21 82 12 95
www.infinidehors.org
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